Sujet : La parole de Allâh
Dans son livre « Al-Insâf » (page 94 de cette édition), l’Imâm Al-Bâqillâni a dit :
« ويجب أن يعلم أن الله تعالى لا يتصف كلامه القديم بالحروف والأصوات ولا شىء من صفات الخلق وأنه تعالى لا يفتقر في كلامه إلى مخارج وأدوات بل يتقدس عن جميـع ذلك »
« Il est un devoir de savoir que la parole de Allâh ta’âlâ qui est sans début, n’est pas attribuée de lettres, de sons ni d’une chose qui fait partie des attributs de la création. Et Il n’a pas besoin ta’âlâ concernant Sa parole de points de prononciation ni de parties corporelles, mais Il est totalement exempt de tout cela. »
Informations utiles :
– L’Imâm, le Qâdî Aboû Bakr Mouhammad Al-Bâqillâni Al-Mâliki est né en 338 à Bassora et il est décédé en 403 de l’Hégire à Baghdâd (رحمه الله) c’est-à-dire il y a environ 1030 ans. Il était l’un des plus grands savants du madh-hab (Ecole de jurisprudence) Malikite durant son époque et un grand défenseur de la croyance de Ahlou s-Sounnah. Certains l’ont désigné comme le Moujaddid du 4ème siècle de l’Hégire (c’est-à-dire celui qui revitalise la science de la religion).
- Al-Qâdî ‘Iyâd a dit à son sujet : « Il est surnommé le Chaykh de la Sounnah et le porte-parole de la Oummah (Liçânou l-Oummah), il était un spécialiste de la croyance dans le madh-hab qui comporte les preuves décisives, et de parmi les gens du hadîth ». Et il le considérait comme le Moujaddid du 4ème siècle. [Tartîb al-Madârik]
- Le Hâfidh Ibnou ‘Açâkir a dit le concernant : « Il est surnommé le Chaykh de la Sounnah et le porte-parole de la Oummah (Liçânou l-Oummah) »[Tabyînou kadhabi l-mouftari]
- Le Hâfidh Ad-Dâraqoutni a dit de lui : « Il est le soutien de la Sounnah et il a maitrisé les Mou’tazilah ». [Tartîb al-Madârik]
- Ibnou Jahdam disait de lui : « Il était le Chaykh de son temps, le savant de son époque, celui vers qui l’on revenait lorsqu’il y avait un litige avec autre que lui ». [Tartîb al-Madârik]
- Aboû ‘Imrân al-Fâçi a dit à son sujet : « Il est l’épée d’Ahlou s-Sounnah de son époque, l’Imâm des savants spécialistes de la croyance de parmi les gens de la vérité de son temps ». [Tartîb al-Madârik]
- Ibnou ‘Ammâr Al-Mayourqi disait de lui : « Il est surnommé le Chaykh de la Sounnah et le porte-parole de la Oummah (Liçânou l-Oummah) » ; il a dit également : « Il était l’une des forteresses des musulmans et les gens de l’innovation (ahlou-l bida’) n’ont jamais connu plus grande joie que celle qu’ils ont ressenti au moment de sa mort » [Tartîb al-Madârik]
- Salâhou d-Dîn As-Safadi à dit à son sujet : « Il n’avait pas d’égal à son époque » [Al-Wâfî bi l-Wafayât]
- Al-Yâfi’i a dit de lui : « Sayfou s-Sounnah (l’épée de la Sounnah), le soutien de la religion, le grand Imâm, le célèbre érudit, le porte parole des spécialistes de la croyance (liçânou l-Moutakallimîn), celui qui disposait des arguments incontestables, celui qui a maitrisé les innovateurs [dans la croyance] celui qui a réfuté les mensonges » ; il a dit également de lui : « Il est un spécialiste des fondements religieux (ousoûli), un spécialiste de la croyance (moutakallim), un Mâliki, un Ach’ari, le Moujaddid (revivificateur) de la religion du quatrième siècle, selon l’avis authentique (sahîh) » ; il a dit aussi : « Il n’avait pas d’égal à son époque » [Mir-atou l-Jinân]
- As-Sam’âni a dit à son sujet : « Il était unique en son temps, incomparable dans l’intelligence, la mémorisation, et dans le fait de vaincre ses adversaires». [Al-Insâb]
- L’Imâm As-Souyoûti le considère également comme l’un des trois possible Moujaddid du quatrième siècle, dans sa Qasîdah « Touhfatou l-Mouhtadîn »
- L’Imâm Abou l-Haçan As-Soulami a dit à son sujet : « Al-Baqillâni est le savant à la tête du 4ème siècle [de l’Hégire] (c’est-à-dire le moujaddid – savant revivificateur)» [Rapporté par le Hâfidh Ibnou ‘Açâkir dans Tabyîn kadhib al-Mouftari]
- Adh-Dhahabi a dit de lui : « L’Imâm, l’illustre savant (Al-‘Allâmah), l’incomparable spécialiste de la croyance (moutakallim), le spécialiste des fondements religieux surpassant les autres, le Qâdî », il a dit également dit de lui : « Il faisait preuve d’une forte compréhension et d’intelligence ». Il rapporte également qu’il était surnommé « Sayfou s-Sounnah » (l’épée de la Sounnah) [Siyar A’lâmi n-Noubalâ]
– Ici, comme à plusieurs reprises dans son livre, l’Imâm Al-Bâqillâni confirme que la parole de Allâh n’est pas de lettre ni de son.
– En effet, Allâh a pour attribut la parole et Il parle sans langue, ni lèvres, ni voix, ni sons, ni lettres. Sa parole n’est pas une langue arabe, ni aucune autre langue et Sa parole ne ressemble pas à la parole des humains. En effet la parole de Allâh est un attribut de toute éternité alors que les lettres, les sons et les langues sont entrés en existence. Ainsi il ne Lui advient pas de silence ni d’entrecoupement car Sa parole n’est pas constituée de lettres ni de son.
– Allâh ta’âlâ dit :
{ وَكَلَّمَ اللهُ مُوسَى تَكْلِيمًا }
[Soûrat An-Niçâ/ 146] ce qui a pour sens : « Allâh a assurément parlé à Moûçâ ».
– Le mot Qour-ân a deux sens :
- 1- Le premier sens désigne l’attribut de parole de Allâh qui n’a pas de ressemblance avec la parole des créatures qui n’a pas de début ni de fin, qui est sans organes ni lettres.
- 2- Le deuxième sens du mot Qour-ân désigne les termes révélés au prophète Mouhammad (صلى الله عليه وسلم) qui sont en langue arabe, ils sont créés par Allâh; ces termes sont une expression de l’attribut de la parole de Allâh, ainsi l’attribut de Parole de Allâh n’est pas une langue arabe ni une autre langue ; dans ce cas nous pouvons dire des termes révélés qui sont en langue arabe que c’est la parole de Allâh dans le sens que c’est une expression de l’attribut de la parole de Allâh qui n’est pas des sons ni une langue arabe ni autre, qui ne ressemble pas à la parole des créatures ; ainsi si nous écrivons Allâh, ce mot là n’est pas Le Créateur Lui même mais c’est une expression qui désigne Le Créateur, de même Qour-ân dans le sens des termes révélés n’est pas l’attribut de parole même de Allâh mais c’est une expression de l’attribut de la parole de Allâh qui n’est pas des sons ni une langue arabe ni autre, qui ne ressemble pas à la parole des créatures, qui n’a pas de début ni de fin.
– Le Hâfidh Ibnou l-Qattân Al-Fâçi Al-Mâliki (m.628 H.) a dit : « Et ils [les gens de la Sounnah, du Salaf et du Khalaf] ont été unanimes sur le fait que la parole de Allâh n’est pas de lettres ni de sons » [Al-Iqnâ’]
– De nombreux savants ont tenus des propos similaires. Parmi eux :
- L’Imâm Aboû Hanîfah qui a dit : « Et Il (Allâh) parle, pas comme nous parlons. Nous, nous parlons grâce à des organes et des lettres, alors que Allâh ta’âlâ parle sans organes et sans lettres. Les lettres sont créées alors que la Parole de Allâh ta’âlâ n’est pas créée. » [Al-Fiqh al-Akbar]
- L’Imâm Jounayd Al-Baghdâdi qui a dit au sujet de Allâh : « Son Être est exempt des limites, Sa parole est exempte des lettres, ainsi il n’y a pas de limite à Son Être, et Sa parole n’est pas de lettres » [Rapporté par Al-Bâqillâni dans son livre Al-Insâf]
- L’Imâm At-Tahâwi qui a dit : « Le Qour-ân est la parole de Allâh révélé par Lui, il s’agit d’une parole sans comment (bila kayfiyyah) » [Al-‘Aqîdah At-Tahâwiyyah] En niant le comment (kayfiyyah) l’Imâm At-tahâwi a explicitement nié les lettres, les sons et les voix ;
- L’Imâm Abou l-Haçan Al-Ach’ari qui a dit : « Allâh ta’âlâ a fait entendre à Moûçâ Sa parole éternelle qui n’est pas de lettre ni de son » [Rapporté par Ar-Râzi dans son Tafsîr] ;
- L’Imâm Aboû Mansoûr Al-Mâtourîdi qui a dit : « Car Sa parole qui Lui est attribué [à Allâh] de toute éternité, n’est pas qualifié de lettre, ni d’alphabet, ni de son, ni d’une chose par laquelle on qualifie la parole de ce qui est créé » [Ta-wîlât Ahlou s-Sounnah] ;
- L’Imâm Ibnou Hibbân qui a dit : « Il n’y a pas de comment aux attributs de Allâh jalla wa ‘alâ, et ils ne sont pas comparé aux attributs des créatures. Ainsi Allâh a pour attribut la parole, sans appareils tels que des dents, une luette, une langue, et des lèvres comme c’est le cas des créatures. Notre Seigneur est totalement exempt de telles comparaisons. Et il n’est pas permis de faire une similitude entre Sa parole et notre parole, car la parole des créatures n’a lieu que par le biais d’appareils, alors que Allâh parle comme Il le veut sans appareils. » [Dans son Sahîh] ;
- L’Imâm Al-Kalâbâdhi Al-Hanafi qui a dit : « Certes la parole de Allâh ta’âlâ n’est pas de lettre ni de son » [At-Ta’arrouf] ;
- L’Imâm Aboû Mansoûr Al-Baghdâdi lorsqu’il a parlé de la secte égaré des mouchabbihah (assimilationnistes), il a dit : « Parmi eux certains ont assimilé la parole de Allâh ‘azza wa jall à la parole de Ses créatures, et ils ont prétendu que la parole de Allâh ta’âlâ serait de sons et de lettres, du genre des sons et des lettres dont sont qualifié les esclaves [de Allâh]» [Al-Farqou bayna l-Firaq] ;
- L’Imâm Al-Bayhaqi ;
- L’Imâm Al-Isfarâyîni (471 H.) qui a dit : « Certes la parole de Allâh ta’âlâ est sans lettre ni son » [At-Tabsirou fi d-Dîn] ;
- L’Imâm Al-Jouwayni (m.478 H.) qui a dit « Certes la parole [de Allâh], selon les gens de la vérité, est propre à Son Être, elle n’est pas de lettre ni de son » [Al-Irchâd] ;
- L’Imâm Al-Ghazâli qui a dit : « Allâh soubhânahou wa ta’âlâ a la parole qui est un attribut qui est propre à Son Être, qui n’est ni de son ni de lettre, mais Sa parole ne ressemble pas à la parole d’autre que Lui. » [Ihyâ-ou ‘Ouloûmi d-Dîn] ;
- L’Imâm An-Naçafi (m.508 H.) qui a dit au sujet de la parole de Allâh : « Elle est sans lettre ni son » [Bahrou l-Kalâm] ;
- L’Imâm Aboû ‘Ali Al-Haçan Ibn ‘Atâ qui a dit : « Allâh (Al-Qadîm) n’a pas de début à Son existence, et il n’y a pas de lettre ni de son qui n’ont pas de début à leurs existences » [Rapporté de lui par l’Imâm Ibn Mou’allim Al-Qourachi dans son livre : Najmou l-Mouhtadî] ;
- L’Imâm An-Naçafi (m.537 H.) qui a dit : « Allâh parle d’une parole qui est un attribut à Lui et qui est de toute éternité, qui n’est pas du genre des lettres et des sons […] Allâh ta’âlâ est attribué par cet attribut, la parole, par lequel Il ordonne, interdit, informe et le Qour-ân est la parole de Allâh ta’âlâ, il n’est pas créé » [Al-‘Aqîdatou n-Naçafiyyah] ;
- Le Moufassir Ibn ‘Atiyyah qui a dit : « La parole de Allâh au prophète Moûçâ (‘alayhi s-Salâm), est sans comment (takyîf), ni limite, elle n’implique pas d’entrée en existence, et elle n’est pas de lettre ni de son » [Dans son tafsîr, Soûrat An-Niçâ/164] ;
- L’Imâm Aboû Madyan qui a dit : « On n’attribue pas à Allâh les lettres et les sons » [Dans son traité de croyance] ;
- Le Chaykh Tâjou d-Dîn Mouhammad Ibn Hibati l-Lâh Al-Makki dans son ouvrage en vers «Hadâ-iqou l-Fousoûl wa jawâhirou l-Ousoûl» dans la science du tawhîd qu’il dédia au sultan combattant Salâhou d-Dîn Al-Ayyoûbi. Celui-ci la reçu avec intérêt et alla jusqu’à ordonner de l’enseigner aux enfants dans les écoles, au point que ce traité de croyance est à présent connu sous le nom de «Al-‘Aqîdah As-Salâhiyyah».
- Le Chaykh Ismâ’îl Ibn Ibrâhîm Ach-Chaybâni Al-Hanafi qui a dit : « La parole de Allâh n’est pas concernée par les lettres et les sons » [Charh ‘Aqîdah At-Tahâwiyyah] ;
- L’Imâm Ibn ‘Abdi s-Salâm qui a dit : « Allâh parle avec une parole sans début qui n’est pas de lettre ni de son » [Raçâ-il fi t-Tawhîd] ;
- L’Imâm Al-Qourtoubi qui a dit : « La parole de Allâh n’est pas de lettre ni de son » [Dans son Tafsîr – Soûrat At-Tawbah/6] ;
- L’Imâm Al-Qourtoubi a dit également : « Sa parole (du prophète) dans le hadîth [qui a pour sens : ] « Il les appelle au moyen d’un son » cela a été utilisé comme preuve par ceux qui ont dit que Allâh parle au moyen de lettres et de sons, or Allâh est exempt de ce que disent les corporalistes (moujassimoûn) et les négationnistes (jâhidoûn); il faut plutôt attribuer l’appel annexé à Allâh, à certains anges honorées et ce par la volonté de Allâh et par Son ordre.» [At-Tadhkirah] ;
- Le Chaykh Charafou d-Dîn Ibn At-Tilimçâni qui a dit : « Les Karrâmiyyah [secte corporaliste] ont prétendu qu’il adviendrait au Créateur (Al-Bâri’) ta’âlâ des paroles composées de lettres et de sons » [Charh Louma’ Al-Adillah] ;
- Le Chaykh Al-Bâbirti Al-Hanafi (m.786 H.) a dit : « Tout cela vient confirmer la négation de l’entrée en existence de la parole [de Allâh] et du fait qu’elle soit du genre des lettres et des sons et qu’elle ressemblerait à la parole des créatures. Certes, celui qui dit que le Qour-ân (l’attribut de la parole de Allâh) est créé, qu’il est entré en existence et qu’il est du genre des lettres et des sons, alors il aura attribué à Al-Bârî (Allâh) ce qu’on attribue aux humains» [Dans son commentaire de la tahâwiyyah] ;
- L’Imâm Ibnou Hajar Al-‘Asqalâni ;
- Le Moufassir Ath-Tha’âlibi qui a dit : « Allâh a parlé à Moûçâ, d’une parole sans comment (takyîf), qui n’est pas limité, qui n’est pas de lettre ni de son » [Dans son tafsîr « Al-Jawâhir Al-Hissân» Soûrat An-Niçâ/164] ;
- L’Imâm As-Sanoûçi qui a dit : « … et [Allâh a pour attribut] la parole qui n’est pas de lettre ni de son » [Dans son célèbre traité de croyance] ;
- Dans un autre de ses traités de croyance, l’Imâm As-Sanôuçi confirme ses propos en disant : « Il est obligatoire au sujet de Allâh ta’âlâ […] [l’attribut de] la parole qui n’est pas de lettre ni de son » [Dans son traité de croyance Al-Hafîdah -connu également sous de nom de Soughrâ Soughra l-Soughrâ-]
- Le Chaykh Kamâlou d-Dîn connu sous le nom de Ibnou Abî Charîf Al-Maqdissi Ach-Châfi’i ;
- Le Chaykh Abou l-Mountahâ Al-Hanafi qui a dit : « Allâh ta’âlâ parle avec Sa parole qui est Son attribut éternel sans début, et la parole de Allâh ta’âlâ ne ressemble pas à la parole des créatures, car les créatures parlent avec des organes et des lettres, alors que Allâh ta’âlâ parle sans organes ni lettres » [Dans son charh du livre Al-Fiqh Al-Akbar] ;
- Le Chaykh Moullâ ‘Ali Al-Qâri qui a dit : « Les innovateurs [se réclamant] Hambalites ont dit : la parole de Allâh est de lettres et de sons » et il a dit également : «Les Mâchaykh, que Allâh leur fasse miséricorde, ont mentionné que l’on dit : “Le Qour-ân qui est la parole de Allâh n’est pas créé”, et qu’on ne dit pas :”le Qour-ân n’est pas créé [c’est-à-dire sans préciser que l’on parle de l’attribut de la parole de Allâh]” afin que personne ne comprenne que ce qui est composé de sons et de voix serait sans début, comme l’ont pensé certains ignorants [se réclamant] Hambalites» [Charh Al-Fiqh Al-Akbar] ;
- Le Chaykh Mayyârah Al-Mâliki qui a dit : « Ainsi Sa parole n’est pas comme notre parole dans le fait d’être par des lettres et des sons » [Moukhtasar Ad-Dourrou th-Thamîn] ;
- Le Chaykh ‘Abdou l-Ghani An-Nâboulouçi qui a dit : « Allâh a [pour attribut] la parole qui n’est pas similaire à ce que nous connaissons, elle est exempte de sons et de lettres » [Mouqtada ch-Chahâdatayn] ;
- Le Chaykh Ahmad Ad-Dardîr Al-Mâliki qui a dit : « La parole de Allâh n’est pas de lettres » [Al-Kharîdah al-Bahiyyah] ;
- Le Chaykh Khâlid Al-Baghdâdi An-Naqchabandi qui a dit : « L’attribut de la parole est confirmée [pour Allâh], et elle n’est ni de lettre ni de son » [Al-Îmân wa l-Islâm] ;
- Le Chaykh Mouhammad Ibn A’mar An-Nâbighah Al-Ghalâwi a dit : « Il est un devoir au sujet de Allâh, une parole unique qui n’est pas de sons ni de lettres » [Al-Moubâchir ‘ala Bni ‘Âchir]
- Le Mouhaddith ‘Abdou l-Bâsit Al-Fâkhoûri qui a dit : « [L’attribut de Allâh de] la parole : Il s’agit d’un attribut éternel sans début, propre à Son Être ta’âlâ, qui n’est pas de lettre ni de son » [Al-Kifâyah li Dhawi l-‘Inâyah]
- Le Chaykh Ahmadou Bamba qui a dit : « [Sa parole] n’est pas du genre des lettres, des sons et de ce que l’on pourrait imaginer, et ceci sans divergence » [Mawâhibou l-Qouddoûs]
- Le Chaykh Al-Mârighni At-Toûniçi Az-Zaytoûni qui a dit : « La parole [de Allâh] est un attribut éternel, propre à Son Être ta’âlâ, qui n’est pas de lettre ni de son et qui est exempt du fait d’être de faible volume ou de fort volume » [Tâli’ou l-Bouchrâ] ;
- Le Chaykh Mahmoûd As-Soubki Al-Azhari qui a dit : « Sa parole ta’âlâ n’est pas de lettre ni de son et elle n’est pas caractérisée du fait d’être de fort ou faible volume » [Ad-Dînou l-Khâlis] ;
- Le Chaykh ‘Abdou l-‘Alîm Al-Haddâdi Ach-Châfi’i Al-Azhari qui a dit : « La parole de Allâh est exempte des lettres et des sons » [Al-Khilâsatou s-Sounniyyah fî Charhi l-Matni s-Sanoûçiyyah] ;
- Le Chaykh Mouhammad Al-Mourâkouchi Al-Mâliki qui a dit : « Sa parole soubhânah n’est pas de lettre ni de son » [Al-Hablou l-Matîn] ;
- Le Chaykh Al-Kawthari qui a dit : « Il n’y a aucun hadîth authentique concernant l’attribution du son à l’égard de Allâh » [Maqâlâtou l-Kawthari] ;
- Le Chaykh ‘Abdou l-Lâh Al-Harari qui a dit : « Sa parole n’est pas un son produit par l’écoulement de l’air ou par le choc de corps entre eux, ni des lettres qui sont prononcées en fermant une lèvre ou en bougeant une langue. Nous croyons fermement que Moûçâ a entendu la parole de Allâh exempte de début, sans lettre, ni son » [As-Sirât Al-Moustaqîm] ;
- Et beaucoups d’autres…
– Les mouchabbihah (assimilateurs) ont contredit la croyance des musulmans sur ce sujet, en prétendant que la parole de Allâh serait de lettres et de sons. Parmi eux :
- Ibn Taymiyah (moujassim) [voir : ici (arabe)] ou [voir : ici (français)].
- Ibn ‘Outhaymîn (wahhabite) qui a dit : « La parole de Allâh est de lettre et de son » [Dans son livre : Majmoû’ Fatâwâ tome 1 page 212].
- Et d’autres de parmi les mouchabbihah… que Allâh nous préserve de l’égarement.
– Le Messager de Allâh (صلى الله عليه وسلم) a dit dans un hadîth Sahîh rapporté par Al-Boukhâri et autre :
« كَـــــانَ اللهُ وَلَــــمْ يَــــكُــــنْ شَــىءٌ غَــيْـــرُهُ »
[ce qui a pour sens ] : «Allâh existe de toute éternité et rien d’autre que Lui n’est de toute éternité ». Ce hadîth est une réplique suffisante aux propos des wahhabites. En effet ni les sons, ni les lettres, ni les voix, ni autre qu’eux n’existent de toute éternité avec Allâh. Alors que les attributs de Allâh sont de toute éternité sans début ni fin.
– Voir d’autres citations de savants au sujet de la parole de Allâh : ici .
Août 15
Le Chaykh Ahmad Zarroûq explique l’istiwâ de Allâh sur le trône
Sujet : Allâh n’est pas établi sur le trône
Dans son livre « Charh ‘Aqîdati l-Ghazâli » le Chaykh Ahmad Zarroûq Al-Fâçi a dit au sujet de Allâh :
« استواء منزهاً عن المماسة والاستقرار والتمكن والحلول والانتقال : يعني لأن ذلك كله عليه محال، إذ هو من صفات المحدثات، وتعالى ربنا عن سمات الحدوث. هذا معنى ما أشار إليه مالك رحمه الله تعالى بقوله: والكيف غير معقول. وفي بعض الروايات: والكيفية مجهولة، ولا يصح لأن المجهولة يمكن تعلقها، وغير المعقول لا يتصور فهمه، وهو المراد هنا»
« L’ istiwâ [de Allâh est] exempt du contact, de l’établissement, du fait d’être dans un endroit, d’être incarné ou d’être en mouvement. » Car tout cela est impossible à Son sujet car cela fait partie des attributs de ce qui entre en existence et Allâh est totalement exempt de ce qui entre en existence, et c’est cela le sens indiqué par l’Imâm Mâlik par sa parole « al-kayfou ghayrou ma’qoûl » [le comment au sujet de Allâh est inconcevable]. Et selon une version : « al-kayfiyyatou majhoûlah » mais cela n’est pas valable, car ce qui est ignoré il est possible qu’il soit concerné par le comment. Ce qui est inconcevable on ne peux pas le confirmer [à Allâh] et c’est cela le sens voulu ici. »
Informations utiles :
– Al-‘Allâmah (l’illustre savant), Az-Zâhid (l’ascète), Al-Faqîh (spécialiste de la jurisprudence), Al-Mouhaddith (spécialiste de la science du hadîth), le Chaykh Abou l-Fadl Chihâbou d-Dîn Ahmad Zarroûq Al-Fâçi Al-Barnouçi Al-Mâliki est né en 846 dans la région située entre Taza et Fès (Maroc) et il est décédé en 899 à Misrata (Lybie). Au cours de sa vie, il s’installa en Egypte et enseigna la science de la religion à l’Université Al-Azhar et devint une référence notamment dans le fiqh Malikite. On compte de parmi ses enseignants les plus célèbres : le Chaykh ‘Abdou r-Rahmân Ath-Tha’âlibi et le Hâfidh As-Sakhâwi. Sa tombe fût détruite en 2012 par les extrémistes wahhabites.
– Ici le Chaykh Ahmad Zarroûq approuve et commente une citation de l’Imâm Al-Ghazâli au sujet de l’istiwâ de Allâh sur le trône, dans laquelle il a dit : « Et Allâh est « istawâ ‘ala l-‘Arch » (le Trône), tel qu’Il l’a révélé et avec le sens qu’Il a voulu, d’un « istiwâ » exempt du contact, de l’établissement, du fait d’être dans un endroit, d’être incarné ou d’être en mouvement. Il n’est pas porté par le Trône, au contraire, le Trône est porté grâce à Sa puissance et Sa grâce. » [Ihyâ-ou ‘Ouloumi d-Dîn]
– Le Chaykh Ahmad Zarroûq confirme ici qu’il est impossible au sujet de Allâh : le contact, l’établissement, le fait d’être dans un endroit, le fait d’être incarné et le fait d’être en mouvement car tout ceci fait parti des attributs des créatures, des choses entrées en existence.
– Ensuite il explique que cela est conforme à la parole de l’Imâm Mâlik au sujet de l’istiwâ de Allâh, lorsqu’il a dit : « le comment n’est pas concevable »(al-kayf ghayrou ma’qoûl), c’est-à-dire qu’il s’agit là d’un istiwâ sans comment, c’est-à-dire sans caractéristique physique, un istiwâ qui n’implique pas la localisation dans un endroit, ni contact, ni établissement ni aucune autre caractéristique des créatures.
– Le Chaykh Ahmad Zarroûq explique également que la version contenant les termes « al-kayfiyyatou majhoûlah » n’est pas authentique, car elle signifierait que le comment est inconnu. Cette parole impliquerait donc qu’il existe un comment mais que celui-ci serait ignoré, alors que l’Imâm Mâlik a justement voulu expliquer qu’il n’y a pas de comment.
– Ainsi, la version propagée par les moujassimah (corporalistes), selon laquelle Mâlik aurait dit « le comment est ignoré » (al-kayfou majhoûl), cette version n’est pas vraie ; elle n’a été validée d’aucun des Salaf ; elle n’a pas été confirmée comme étant la parole de Mâlik ni de personne d’autre parmi les Imâm. L’Imâm Mâlik n’a pas dit « le comment est ignoré » (al-kayfou majhoûl). Cette version n’a aucune chaîne de transmission sur laquelle on puisse se baser et elle n’est pas conforme au tawhîd. En effet, le fait de dire que le comment est ignoré, cela insinue que Allâh aurait des attributs qui ont un comment (des caractéristiques des créatures), mais que nous ne saurions pas par lesquelles de ces caractéristiques Il serait attribué; et cela contredit le tawhîd. Cependant certains savants ont cité cette version dans leurs ouvrages en expliquant “al-kayf” par “al-haqîqah” c’est-à-dire Sa réalité, ainsi ils comprennent de cette expression que nul ne connaît la réalité de Allâh si ce n’est Allâh Lui-même.
– Le comment (al-kayf) : c’est ce par quoi on décrit les créatures, c’est-à-dire les dimensions, le début, la fin, la couleur, l’endroit, la direction, la forme, la position assise, la proximité, le mouvement, le déplacement, le changement et tout ce qui fait partie des attributs des créatures. Allâh est exempt de tout cela.
– L’Imâm Mâlik a clairement dit que le comment au sujet de l’istiwâ de Allâh est inconcevable, c’est-à-dire que c’est un istiwâ sans comment (bilâ kayf). En effet, l’Imâm Mâlik n’a pas accepté que l’on demande « comment ? » au sujet de l’istiwâ de Allâh. Ceci nous confirme donc que l’istiwâ de Allâh n’est pas une position assise, ni un établissement, ni une installation, ni une élévation spatiale ni aucun autres sens qui font partie des attributs des créatures et qui sont concerné par le « comment » [kayf].
– L’Imâm Mâlik a dit également : « l’istiwâ n’est pas inconnu » (al-istiwâ ghayrou majhoûl) c’est-à-dire que l’istiwâ est connu car il est rapporté dans le Qour-ân, puis il a dit : « le comment n’est pas concevable »(al-kayf minhou ghayrou ma’qoûl) c’est-à-dire que le comment est exclu, impossible à Son sujet, à savoir que l’istiwâ dans le sens du comment, c’est-à-dire de l’attitude comme la position assise, n’est pas concevable : la raison ne l’accepte pas puisqu’il fait partie des caractéristiques des créatures. En effet, la position assise n’est valable que pour un être qui a des membres, c’est-à-dire un postérieur et des genoux, gloire à Allâh Qui est exempté de tout cela.
– Une autre version authentique proche de celle-ci est rapportée de Mâlik avec les termes (wa kayfa ‘anhou marfoû’) c’est-à-dire : « Dire “comment” est exclu à Son sujet ».
– Le Hâfidh Az-Zabîdi a dit : « Ibnou l-Labân a dit dans l’explication de la parole de Mâlik : sa parole « Kayf ghayrou ma’qoûl » (le comment est inconcevable) : c’est-à-dire que le kayf (comment) fait parti des caractéristiques de ce qui entre en existence, et tout ce qui fait parti des attributs des choses entrées en existence, le fait de les attribuer à Allâh contredit la raison, de ce fait cela est catégoriquement renié pour Allâh ta’âlâ. Quant à sa parole : « wa l-Istiwâ ghayrou majhoûl » (l’istiwâ n’est pas inconnu) c’est-à-dire que son sens est connu par les spécialistes de la langue Arabe, et sa parole « wa l-îmânou bihi» (et y croire) c’est-à-dire selon ce qui est digne de Lui ta’âlâ, « wâjib» (est un devoir) car cela fait parti de la foi en Allâh et en Ses livres, « wa s-sou-âlou ‘anhou bid’ah» (poser la question à ce sujet est une innovation) c’est-à-dire une nouveauté car les compagnons connaissaient son sens qui est digne d’être attribué à Allâh du point du vue de la langue, ainsi ils n’ont pas été amené à poser cette question» [It-hâfou s-Sâdati l-Mouttaqîn].
– Au sujet de la parole « fauteur d’innovation » [صاحب بدعة] adressé par l’Imâm Mâlik à cet homme qui lui avait demandé « comment est l’istiwâ de Allâh », le Chaykh Al-Qoudâ’i Al-’Azzâmi Al-Azhari explique en disant : « Parce que sa question sur le comment de l’istiwâ indique qu’il a compris l’istiwâ selon son sens apparent, physique, qui relève de l’emprise d’un corps sur un autre et de son établissement dessus, et qu’il n’a fait que douter sur le comment de cet établissement. Il a donc demandé à son sujet. Et c’est exactement cela l’assimilation (tachbîh) que l’Imâm Mâlik a pointé comme étant une innovation (bid’ah)» [Dans son livre «Fourqânou l-Qour-ân»]
– Ce qui confirme davantage la position de l’Imâm Mâlik, c’est ce que rapporte l’Imâm Al-Bayhaqi qui a dit : « [Les imâms] Al-Awzâ’i, Mâlik, Soufyân Ath-Thawri et Al-Layth Ibn Sa’d ont été questionné au sujet de ces hadîth (les hadîth moutachâbih – équivoques -), alors ils ont dit : Citez les comme ils sont parvenus, sans attribuer de comment (bilâ kayfiyyah) » [Dans son livre “Al-I’tiqâd”].
– La parole de l’Imâm Mâlik rejetant le « comment » au sujet de l’istiwâ de Allâh est rapportée avec une chaîne de transmission authentique. Elle a également été citée par :
– Voici le manuscrit du livre Al-I’tiqâd de l’Imâm Al-Bayhaqi dans laquelle est présente la parole de l’Imâm Mâlik :
– Remarque importante : il y a une grande différence entre :
– Certains leaders de la mouvance sectaire wahhabite ont même prétendu textuellement que Allâh serait assis sur le trône. Article à consulter à ce sujet : Ar-Râjihi et Fawzân (wahhabites) prétendent que Allâh est assis sur le trône.
– Les wahhabites ont hérité cette croyance abjecte d’Ibn Taymiyah (moujassim) qui a également prétendu que Allâh serait assis. Article à consulter à ce sujet : L’Imam Abou Hayyan Al-Andalouçi dénonce l’égarement de Ibn Taymiyah.
– Les savants de l’Islâm ont été unanimes sur le fait que l’istiwâ de Allâh n’est pas une position assise (jouloûss) ni un établissement (istiqrâr). Parmi eux :
Il n’est donc pas permis de traduire le verset {الرَّحْمَنُ عَلَى الْعَرْشِ اسْتَوَى} (Ar-Rahmânou ‘ala l-’archi stawâ) et ceux qui sont similaires par le fait que Allâh serait établi sur le trône car cette explication est contraire au tawhîd (l’unicité de Allâh).
Partager :