Sujet : Le niqâb n’est pas une obligation pour la femme
Dans son livre « Al-Mouhadh-dhab fî fiqhi l-Imâm Ach-Châfi’i » (tome 1 page 124 de cette édition), l’Imâm Ach-Chîrâzi a dit :
« فأما الحرة فجميع بدنها عورة إلا الوجه والكفين لقوله تعالى : {وَلا يُبْدِينَ زِينَتَهُنَّ إِلَّا مَا ظَهَرَ مِنْهَا } [النور: ٣١] قال ابن عباس رضي الله عنهما: وجهها وكفيها ولأن النبي صلى الله عليه وسلم نهى المرأة في الحرام عن لبس القفازين والنقاب ولو كان الوجه والكف عورة لما حرم سترهما في الإحرام »
« Quant à la femme libre, l’ensemble de son corps est une zone de pudeur (‘awrah) sauf le visage et les mains, en raison de la parole de Allâh ta’âlâ : ﴾ وَلاَ يُبْدِينَ زِينَتَهُنَّ إِلاَّ مَا ظَهَرَ مِنْهَا﴿ , Ibn ‘Abbâs (رضي الله عنهما) a dit [que le sens est] : « [et elles ne montrent de leurs corps que] le visage et les mains » ; et aussi parce que le prophète (صلى الله عليه وسلم ) a interdit à la femme en état d’ihrâm de porter des gants et le niqâb ; ainsi, si le visage et les mains étaient une zone de pudeur il n’aurait pas été interdit de les couvrir [pour les femmes] en état d’ihrâm »
Informations utiles :
– L’Imâm, le Faqîh (spécialiste de la jurisprudence), le Chaykh Ibrâhîm Ibnou ‘Ali Aboû Is-hâq Ach-Chîrâzi est né en 393 à Fayrouzâbâd (en Perse) et il est décédé en 476 de l’Hégire à Baghdâd (رحمه الله), c’est-à-dire il y a plus environ 960 ans. Il est de l’école de jurisprudence (madh-hab) de l’Imâm Ach-Châfi’i. Il est l’auteur d’ouvrages de référence dans le madh-hab Chafi’ite comme « At-Tanbîh », « Al-Mouhadh-dhab » et « Al-Louma’ ».
- An-Nawawi a dit de lui : « Il est l’Imâm, le vérificateur scrupuleux, celui qui maîtrise de nombreuses sciences, l’auteur de nombreux ouvrages profitables, l’ascète, l’adorateur, le pieux, détaché de la vie du bas-monde, celui qui s’est sacrifié pour faire vaincre la religion agréée par Allâh, l’un des savants vertueux et l’un des adorateurs de Allâh, l’un des connaisseurs de Allâh (‘ârifîn), qui ont rassemblé entre la science, l’adoration, la dévotion et l’ascétisme ». [Al-Majmoû’]
- As-Sam’âni a dit à son sujet : « Il est l’Imâm des Chafi’ites, l’enseignant de An-Nidhâmiyyah (célèbre école à Baghdâd), le Chaykh de l’époque. Les gens voyageaient jusqu’à lui depuis leur pays désirant le rencontrer. Il s’est singularisé par l’étendu de sa science, et ses bons caractères. » [Siyar A’lâmi n-Noubalâ]
- Al-Mouwaffaq Al-Hanafi a dit de lui : « Aboû Is-hâq l’Emir des croyants (Amîr al-Mou-minîn) de parmi les Fouqahâ (pl. Faqîh)». [Tabaqâtou ch-Châfi’iyyah Al-Koubrâ]
- Adh-Dhahabi a dit de lui : « Le Chaykh, l’Imâm, le modèle (al-Qoudwah), le moujtahid (jurisconsulte), Chaykhou l-Islâm ». [Siyar A’lâmi n-Noubalâ]
– Ici l’Imâm Aboû Is-hâq Ach-Chîrâzi explique que la zone de pudeur (‘awrah) de la femme libre est l’ensemble de son corps hormis le visage et les mains.
– Ainsi, ce n’est pas un devoir pour la femme de couvrir son visage et ses mains ; de ce fait il ne lui est pas obligatoire de porter le niqâb et de porter des gants.
– Ici, il parle de la zone de pudeur de la femme libre devant les hommes qui ne sont pas des mahram. Les mahram sont les personnes interdites en mariage à jamais pour elle, à cause des liens de sang, d’allaitement ou de mariage. A cause des liens de sang : tel que son père ou son frère (mais pas son cousin ni le mari de sa tante, ni le mari de sa sœur), des liens de mariage : tel que le père de son mari ou son grand père (mais pas le frère de son mari ou l’oncle de son mari).
– Couvrir la zone de pudeur a lieu par ce qui couvre la couleur de la peau, ainsi ce qui laisse voir la couleur de la peau n’est pas suffisant et ceci est obligatoire selon l’unanimité des savants de l’Islam.
– Quant au fait de porter ce qui est serré, cela est déconseillé pour la femme.
- L’Imâm Mouhammad Al-Khatîb Ach-Chirbîni Ach-Châfi’i a dit : « Quant à ce qui laisse apercevoir la forme du corps pour la femme, cela est déconseillé (makroûh) » [Dans son livre Moughni l-Mouhtâj]
– L’Imâm Ach-Chîrâzi commence par mentionner l’explication du verset ﴾ وَلاَ يُبْدِينَ زِينَتَهُنَّ إِلاَّ مَا ظَهَرَ مِنْهَا﴿ et il mentionne que le grand compagnon Ibn ‘Abbâs (رضي الله عنهما) a dit que ce qui est visé par ﴾ إِلاَّ مَا ظَهَرَ مِنْهَا﴿ est le visage et les mains. Ainsi le verset a pour sens : « Et elles ne montrent de leurs corps que le visage et les mains ». Cette interprétation a été rapportée d’Ibn ‘Abbâs (رضي الله عنهما) par un très grand nombre de savants tels que :
- Ibn Abî Chaybah [Rapporté par As-Souyoûti dans Ad-Dourrou l-Manthoûr]
- ‘Abdou Ibn Houmayd [Rapporté par As-Souyoûti dans Ad-Dourrou l-Manthoûr]
- Ibn Abî Hâtim [Rapporté par As-Souyoûti dans Ad-Dourrou l-Manthoûr]
- L’Imâm Aboû Is-hâq Ach-Chîrâzi [Dans son livre Al-Mouhadh-dhab]
- L’Imâm Chamsou d-Dîn Ar-Ramli [Dans son livre Nihâyatou l-Mouhtâj]
- Le Chaykh Mouhammad Ibn Khalîfah Al-Oubay Al-Wachtâni Al-Mâliki [Dans son Charh Sahîh Mouslim]
- L’Imâm As-Souyoûti [Dans son livre Ad-Dourrou l-Manthoûr] et [Dans son livre Al-Iklîl]
- Le Chaykh Al-Bakri Ad-Dimyâti [Dans sa Hâchiyah du livre Fathou l-Mou’în]
- Ibn Kathîr [Dans son tafsîr]
- Et beaucoup d’autres.
– Et de nombreux autres compagnons, successeurs des compagnons et grands savants ont donné la même interprétation, parmi eux :
- Ibn ‘Oumar [Rapporté par Ibn Kathîr dans son tafsîr]
- ‘Â-ichah [Rapporté par Ad-Dimyâti dans sa Hâchiyah du livre Fathou l-Mou’în et par Chamsou d-Dîn Ar-Ramli dans son livre Nihâyatou l-Mouhtâj]
- ‘Ikrimah [Rapporté par Ibn Abî Chaybah dans son Mousannaf]
- Al-Haçân Al-Basri (tâbi’i) [Rapporté par At-Tabari dans son tafsîr]
- ‘Atâ Ibn Abî Rabâh (tâbi’i) [Rapporté par At-Tabari dans son tafsîr]
- Sa’îd Ibn Joubayr (tâbi’i) [Rapporté par At-Tabari dans son tafsîr]
- Ad-Dahhâk (tâbi’i) [Rapporté par At-Tabari dans son tafsîr]
- Abou ch-Cha’thâ (tâbi’i) [Rapporté par Ibn Kathîr dans son tafsîr]
- Ibrâhîm An-Nakh’i (tâbi’i) [Rapporté par Ibn Kathîr dans son tafsîr]
- L’Imâm Al-Awzâ’i [Rapporté par At-Tabari dans son tafsîr]
- L’Imâm At-Tabari qui a dit « La meilleure parole qui a été dite à ce sujet est la parole de ceux qui ont dit : ce qui en est voulu est le visage et les mains » [Dans son tafsîr].
- L’Imâm Al-Qaffâl Ach-Châchi [Rapporté par Ar-Râzi dans son tafsîr]
- Et beaucoup d’autres…
- C’est pour cela que Al-Qâdî ‘Iyâd Al-Mâliki a dit concernant l’explication de ﴾ إِلاَّ مَا ظَهَرَ مِنْهَا﴿ : « Un grand groupe de parmi les Salaf ont été d’avis qu’il s’agit du visage et des mains » [Ikmâlou l-Mou’lim].
- Et le Mouhaddith ‘Abdou l-Lâhi Al-Harari a dit : « Il est certes parvenu d’Ibn ‘Abbâs, de ‘Â-ichah, de Sa’îd Ibn Joubayr, de ‘Atâ et d’autres qu’eux qu’ils ont interprété la parole de Allâh ta’âlâ ﴾ وَلاَ يُبْدِينَ زِينَتَهُنَّ إِلاَّ مَا ظَهَرَ مِنْهَا﴿ par le visage et les mains » [Sarîhou l-Bayân].
– Parmi les preuves qui indiquent ce jugement, il y a ce que Aboû Dâwoûd a rapporté dans ses Sounan que Asmâ la fille de Aboû Bakr (رضي الله عنهما) est rentrée auprès du Prophète (صلى الله عليه وسلم) avec des vêtements fins, alors le Prophète (صلى الله عليه وسلم) s’est détourné d’elle et a dit :
« يا أسماء إن المرأة إذا بلغت المحيض لم تصلح أن يُرى منها إلا هذا وهذا » وأشار إلى وجهه وكفيه.
[Ce qui a pour sens] : « Ô Asmâ lorsque la femme devient pubère, il n’est valable de voire d’elle que cela et cela » et il a indiqué son visage et ses mains (à lui). [Rapporté par Aboû Dâwoûd et Al-Bayhaqi].
– L’Imâm Ach-Chîrâzi met en avant un autre argument décisif : le fait que le prophète a interdit à la femme en état d’ihram de se couvrir le visage et de porter des gants. En effet, l’Imâm Al-Boukhâri rapporte dans son sahîh d’après Ibn ‘Oumar (رضي الله عنهما) que le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit :
« لا تَنْتَقِبُ الْمَرْأَةُ الْمُحْرِمَةُ وَلا تَلْبَسُ الْقُفَّازَيْنِ »
[Ce qui a pour sens : ] « La femme en état d’ihram ne doit pas se couvrir le visage ni porter des gants ». Ainsi, s’il était un devoir pour la femme de cacher son visage et ses mains, le prophète ne leur aurait pas interdit de porter le niqâb et des gants lorsqu’elles sont en état d’ihram.
– La personne en état d’ihram est la personne qui a mis l’intention dans son cœur d’entamer les actes du Hajj ou de la ‘Oumrah.
– Remarque : Le Hajj et la ‘Oumrah sont deux grands rassemblements dans lesquelles les hommes et les femmes effectuent des actes d’adoration dans les mêmes lieux, ainsi si le visage et les mains de la femme étaient une zone de pudeur il aurait été prioritaire de les cacher à ce moment-là.
– Une autre preuve indiquant qu’il n’est pas un devoir pour la femme de couvrir son visage : Pendant le pèlerinage le prophète (صلى الله عليه وسلم) était avec son cousin Al-Fadl Ibnou ‘Abbâs. Une jeune et belle femme est venue voir le prophète (صلى الله عليه وسلم) pour lui poser une question sur le Hajj, son cousin s’est mis à la regarder car elle lui a plu, alors le prophète (صلى الله عليه وسلم) a détourné le visage de son cousin pour qu’il ne la regarde pas, car son cousin l’a regardé avec désir. Elle a posé sa question et le prophète (صلى الله عليه وسلم) lui a répondu. Ainsi, le prophète (صلى الله عليه وسلم) ne lui a pas dit « toi tu es belle il faut couvrir ton visage » mais il a simplement détourné le visage de son cousin pour qu’il ne la voit pas, car son cousin l’a regardé avec désir. Ce hadîth authentique est rapporté par :
- Al-Boukhâri dans son Sahîh ;
- Mouslim dans son Sahîh ;
- Mâlik dans son Mouwatta ;
- Aboû Dâwoûd dans ses Sounan ;
- An-Naçâ-i dans ses Sounan ;
- Ad-Dârimi dans ses Sounan ;
- et Ahmad dans son Mousnad.
– De nombreux savants ont confirmé dans leurs ouvrages que la zone de pudeur de la femme libre est tout le corps sauf le visage et les mains. Parmi eux :
- L’Imâm At-Tabarâni (m.380 H.) qui a dit : « Il est permis aux hommes ajânib de regarder son visage (à la femme) sans désir » [Dans son tafsîr]
- Ibn ‘Abdi l-Barr qui a dit : « Ils ont été unanimes sur le fait que la femme découvre son visage dans la prière et en état d’ihram. Et Mâlik, Aboû Hanîfah, Ach-Châfi’i et leurs compagnons ont dit, et c’est également l’avis de Al-Awzâ’i et de Aboû Thawr : que la femme doit se couvrir hormis le visage et les mains » [Dans son livre At-Tamhîd]
- Chamsou l-A-immah As-Sarakhsi Al-Hanafi (m. 490 H.) qui a dit : « Et il n’y a pas de doute qu’il est permis de regarder ses vêtements et on ne prend pas en considération la crainte de fitnah en cela, et il en est de même pour son visage et ses mains » [Al-Mabsoût]
- Al-Qâdî ‘Iyâd Al-Mâliki qui a dit : « Et il y a dans tout cela, une preuve chez les savants qu’il n’est pas obligatoire pour la femme de couvrir son visage, mais cela est préférable et recommandé pour elle, et l’homme doit détourner son regard d’elle [s’il craint la tentation ou le désir] » [Ikmâlou l-Mou’lim].
- L’Imâm Al-Qourtoubi qui a dit : « Quant à la femme libre, sa zone de pudeur est tout son corps sauf le visage et les mains, c’est sur cela qu’est la plupart des gens de science » [Dans son tafsîr]
- L’Imâm An-Nawawi qui a dit : « Quant à la femme, si elle est libre, tout son corps est une zone de pudeur (‘awrah) sauf le visage et les mains, l’extérieur et l’intérieur (des mains), jusqu’aux poignés » [Rawdatou t-Tâlibîn]
- L’Imâm An-Nawawi qui a dit aussi : « Ce qui est célèbre (mach-hoûr) dans notre madh-hab est que la zone de pudeur (‘awrah) de l’homme est ce qui est compris entre le nombril et le genoux, et la zone de pudeur de la femme libre est l’ensemble de son corps sauf le visage et les mains […] et parmi ceux qui ont dit que la zone de pudeur (‘awrah) de la femme libre est tout son corps sauf le visage et les mains, il y a Al-Awzâ’i et Aboû Thawr » [Al-Majmoû’]
- Le Chaykh Khalîl Al-Misri Al-Mâliki qui a dit concernant la zone de pudeur (‘awrah) de la femme : « Devant les ajnabiyy il s’agit de ce qui est autre que le visage et les mains » [Moukhtasar Khalîl]
- Le Chaykh Mouhammad Ibn Khalîfah Al-Oubay Al-Wachtâni Al-Mâliki (m. 827 H.) a dit : « Le visage et les mains ne sont pas une zone de pudeur (‘awrah) pour la femme, ainsi il est permis pour un homme ajnabiyy de les regarder (le visage et les mains) sans désir » [Dans son Charh Sahîh Mouslim]
- Chaykhou l-Islâm Zakariyyâ Al-Ansâri qui a dit : « La zone de pudeur (‘awrah) de la femme libre dans la prière, et devant un homme ajnabiyy, même en dehors de la prière, est l’ensemble de son corps sauf le visage et les mains, l’extérieur et l’intérieur (des mains) jusqu’aux poignés » [Charhou Rawdi t-Tâlib].
- Chaykhou l-Islâm Zakariyyâ Al-Ansâri qui a dit aussi : «Quant à ce qu’a rapporté l’Imâm (c’est-à-dire l’Imâm An-Nawawi) concernant l’accord sur le fait d’interdire aux femmes, c’est-à-dire que le gouverneur leur interdise ce qui a été mentionné – c’est-à-dire de sortir le visage découvert- cela ne contredit pas ce que rapporte Al-Qâdî ‘Iyâd d’après les savants sur le fait qu’il n’est pas obligatoire pour la femme de couvrir son visage dans la rue, mais ceci n’est que recommandé, et les hommes doivent détourner le regard d’elles, en raison de la parole de Allâh ta’âlâ {قُل لِّلْمُؤْمِنِينَ يَغُضُّوا مِنْ أَبْصَارِهِمْ } [qui a pour sens : ] « Dis aux musulmans de détourner leurs regards ».» [Charhou Rawdi t-Tâlib].
- Le Chaykh Ibn Hajar Al-Haytami qui a dit : « La conclusion de notre madh-hab est que Imâm Al-Haramayn (c’est-à-dire l’Imâm Al-Jouwayni) a rapporté l’unanimité sur le fait qu’il est permis à la femme de sortir en ayant le visage découvert, et les hommes doivent détourner le regards [s’ils craignent la tentation ou le désir] » [Al-Fatâwa l-Koubrâ].
- Le Chaykh Ibn Hajar Al-Haytami qui a dit également : « Il est permis à la femme de découvrir son visage par unanimité, et les hommes doivent détourner le regard [s’ils craignent la tentation ou le désir] ; et cette unanimité ne contredit pas le fait qu’on puisse dans certains cas lui ordonner [c’est-à-dire le gouverneur] de couvrir son visage pour un intérêt générale mais cela n’implique pas que c’est un devoir de le faire » [Hâchiyatou Charh Al-Îdâh fî Manâçiki l-Hajj].
- Le Chaykh Ibn Hajar Al-Haytami qui a dit aussi : « Il n’est pas obligatoire pour la femme de couvrir son visage dans les rues » [Hâchiyatou Charh Al-Îdâh fî Manâçiki l-Hajj].
- L’Imâm Mouhammad Al-Khatîb Ach-Chirbîni Ach-Châfi’i qui a dit : « Il (l’homme) n’a pas le droit de regarder de la femme libre ce qui est autre que le visage et les mains, l’intérieur et l’extérieur (des mains) » [Dans son livre Moughni l-Mouhtâj]
- Le Chaykh Mouhammad ‘Illaych Al-Mâliki Al-Azhari qui a dit : « La zone de pudeur (‘awrah) de la femme avec l’homme musulman ajnabiyy est l’ensemble de son corps hormis le visage et les mains, l’intérieur et l’extérieur (des mains) ; ainsi le visage et les mains ne sont pas une zone de pudeur (‘awrah), il lui est donc permis de les découvrir devant un homme ajnabiyy et lui peut regarder ces zones (le visage et les mains de la femme) s’il ne craint pas de tentation (fitnah) » [Minahou l-Jalîl].
- Le Mouhaddith ‘Abdou l-Lâh Al-Harari qui a dit : « Sache que la zone de pudeur (‘awrah) de la femme devant les hommes ajnabiyy est l’ensemble de son corps sauf son visage et ses mains ; ainsi il lui est permis de sortir de chez elle en dévoilant son visage par unanimité » [Sarîhou l-Bayân].
- Et beaucoup d’autres…
- Il est parvenu dans une Fatwâ de Dâr al-Iftâ Al-Misriyyah : « Il est indispensable que la femme musulmane pubère cache l’ensemble de son corps hormis son visage et ses mains » [Fatwâ N°6592 du 21 juin 1994]
- Il est également parvenu dans une Fatwâ de Dâr al-Iftâ Al-Misriyyah : « Parmi ce qui est incontestable religieusement par unanimité des savants de la Oummah, ses prédécesseurs et ses successeurs, par ses moujtahidîn, ses Imâms, ses spécialistes du fiqh (fouqahâ), et ses spécialistes de la science du hadîth (mouhaddithîn), il y a que le voile pour la femme musulmane est une obligation, pour celle qui ont atteint l’âge de la responsabilité (taklîf), il s’agit de l’âge dans laquelle elle voit le sang des règles et dans lequel elle atteint l’état de femme ; elle doit ainsi cacher son corps [devant les hommes ajnabiyy] hormis le visage et les mains, et un groupe de savants ont ajouté à cela le fait qu’il lui est permis de découvrir ses pieds » [Fatwâ N°7852 du 12 décembre 2004]
– Conclusion : Porter le niqâb – qui couvre le visage -n’est pas obligatoire en Islam, mais recommandé. Ce qui est obligatoire pour la femme en Islam c’est de couvrir tout le corps sauf le visage et les mains. Donc ce n’est pas obligatoire pour elle de couvrir son visage et ses mains. Cependant si elle couvre son visage sans que cela ne lui entraîne une nuisance, ceci est recommandé pour elle. Aussi, il n’est pas obligatoire de porter le jilbâb ou le voile intégral ou la burka. Mais il n’est pas permis de rabaisser le port du niqâb (qui couvre le visage), car le fait de rabaisser les sujets de la religion est une mécréance.
– Quant aux épouses du Prophète (صلى الله عليه وسلم), elles ont à ce sujet un jugement particulier. Il est obligatoire pour elles de se couvrir le visage devant les hommes ajnabiyy.
– Précision : Concernant les pieds de la femme, certains savants ont considéré qu’ils ne sont pas une zone de pudeur (‘awrah), que ce soit devant les hommes ajnabiyy ou durant la prière, et ceci est l’avis fort de l’école hanafite.
- Le Chaykh Badrou d-Dîn Al-‘Ayni Al-Hanafi a dit : « Le fait que le pied ne compte pas de parmi la zone de pudeur (‘awrah) est l’avis le plus sûr [c’est-à-dire dans l’école Hanafite]» [Dans son libre Al-Binâyah]
- Le Chaykh Badrou d-Dîn Al-‘Ayni Al-Hanafi a dit également : « Dans [le livre] Al-Moufîd, il est dit que les Machaykh divergent sur les pieds (de la femme). Et [Soufyân] Ath-Thawri et Al-Mouzani ont dit : les pieds ne font pas partie de la zone de pudeur (‘awrah)» [Dans son libre Al-Binâyah]
- L’Imâm Al-Mouzani (m.264 H.) a dit : « Les pieds ne sont pas une zone de pudeur (‘awrah)» [Rapporté par Ach-Chirbîni dans Moughni l-Mouhtâj]
- L’Imâm An-Nawawi a dit : « Aboû Hanîfah, Ath-Thawri et Al-Mouzani ont dit : ses pieds également ne sont pas une zone de pudeur (‘awrah) » [Al-Majmoû’]
- Le Moufassir An-Naçafi Al-Hanafi (m.710 H.) a dit lors de l’explication de ﴾ إِلاَّ مَا ظَهَرَ مِنْهَا﴿ : « Il s’agit du visage, des mains et des pieds» [Dans son tafsîr].
- Le Chaykh Fakhrou d-Dîn ‘Outhmân Az-Zayla’i Al-Hanafi (m.743 H.) a dit : « Le corps de la femme libre est une zone de pudeur (‘awrah) sauf son visage, ses mains et ses pieds » [Dans son livre Tabyînou l-Haqâ-iq charh kanz ad-Daqâ-iq]
- Le Chaykh Ach-Chourounboulâli Al-Hanafi (m. 1069 h.) a dit : « L’ensemble du corps de la femme libre est une zone de pudeur (‘awrah) sauf le visage, les mains et les pieds ». [Dans son livre Noûrou l-Îdâh]
- Dans le célèbre recueil de fiqh Hanafite « Al-Fatâwa l-Hindiyyah » il est dit : « Le corps de la femme libre est une zone de pudeur (‘awrah) sauf son visage, ses mains et ses pieds ».
- L’Imâm Az-Zabîdi Al-Hanafi a dit : « L’ensemble du corps de la femme libre est une zone de pudeur (‘awrah) sauf son visage, ses mains et ses pieds ». [Dans son livre It-hâfou s-Sâdati l-Mouttaqîn]