Dans son ouvrage « Ithâfou l-Kâ-inât bi-bayâni s-salaf wa l-khalaf fi l-moutachâbihât » le Chaykh As-Soubki Al-Azhari a rédigé une longue fatwâ, dans laquelle il réplique aux égarés qui utilisent le verset « ar-rahmânou ‘ala-l ‘archi stawâ » et le verset « A-amintoum man fi s-samâ » pour tenter d’appuyer leur mauvaise croyance que Allâh serait dans un endroit ou une direction, ou qu’Il serait assis sur le Trône. Il a dit :
« واستدلاله على زعمه الباطل بهاتين الآيتين ونحوهما أن الله عز وجل يحل في عرشه أو يجلس عليه أو يحل في سماء أو نحو ذلك مما تزعمه تلك الشرذمة ، مع أن كلام الله غير مخلوق وهو من صفات الله تعالى القديمة الموجودة قبل وجود العرش والسماوات ، فالله تعالى موصوف بأنه استوى على العرش قبل وجود العرش ، وهل كان جالسا ـ على زعمهم ـ على العرش المعدوم قبل وجوده ؟؟!! وهل جل جلاله في السماء قبل خلق السماء ؟؟!! هذا مما لا يتوهمه عاقل ، وهل العقل يصدق بحلول القديم في شيء من الحوادث ؟؟!! فإنا لله وإنا إليه راجعون ، وعلى الجملة فهذا القائل المجازف وأمثاله قد ادعوا ما لا يقبل الثبوت لا عقلا ولا نقلا ، وقد كفروا وهم يحسبون أنهم يحسنون صنعا ، والطامة الكبرى التي نـزلت بهؤلاء دعواهم أنهم ( سلفيون ) !!! ، وهم عن سبيل الحق زائغون ، وعلى خيار المسلمين يعيبون ، فلا حول ولا قوة إلا بالله العلي العظيم »
« Prétendre argumenter sur la base ces deux versets est infondé. Comment quelqu’un de raisonnable comprendrait-il de ces deux versets et de ceux qui sont du même ordre, que Allâh ‘azza wa jall serait sur le Trône, ou s’assoirait dessus, ou qu’Il serait dans le ciel ou ce qui est du même ordre que ce que prétend ce groupuscule alors que la parole de Allâh n’est pas créée, qu’elle fait partis des attributs de Allâh ta’âlâ exempt de début et qui existe avant l’existence du Trône et des cieux.
Allâh ta’âlâ est attribué de l’Istiwâ sur le trône avant même l’existence du Trône. Selon eux, aurait-Il été assis sur le Trône qui n’existait alors pas ?! Et Allâh jalla jalâlouh aurait-Il été dans le ciel avant la création des cieux ?! Quelqu’un de raisonnable ne conçoit pas cela. Est-ce que la raison va croire que Celui Qui est exempt de début S’incarnerait dans quelque chose qui entre en existence ?! Certes nous appartenons à Allâh et nous reviendrons à Son jugement.
En résumé, si quelqu’un tient ces propos, lui et ses semblables qui n’acceptent aucune confirmation, ni par la raison ni par les textes transmis, ils sont devenus mécréants alors qu’ils pensent être en train de bien faire. Ce qui est catastrophique c’est qu’ils prétendent être des Salafis (attaché à la voie du Salaf), alors que ce sont des gens qui ont dévié de la voie de la vérité en blâmant les meilleurs des musulmans (les Salaf). Wa lâ hawla wa lâ qouwwata illâ bi l-Lâh Al-‘Aliyy Al-‘Adhîm. »
Informations utiles :
– Le Chaykh, le Faqîh (spécialiste de la jurisprudence), le Mouhaddith (spécialiste de la science du Hadîth) Aboû Mouhammad Mahmoûd ibnou Mouhammad ibnou Ahmad Khattâb As-Soubki Al-Azhari Al-Mâliki est né en 1274 à Soubk al-Ahad (Egypte) et il est décédé en 1352 de l’Hégire au Caire (رحمه الله) c’est-à-dire il y a plus de 80 ans. Il était l’un des Chaykh de l’Université Islamique Al-Azhar et y enseigna durant 37 ans.
– Ici il dit que le verset « ar-rahmânou ‘ala-l ‘archi stawâ » [Soûrat Taha/5] et le verset « A-amintoum man fi s-samâ » [Sourat Al-Moulk /16 et 17], ne sont en aucun cas des arguments pour attribuer à Allâh l’endroit, la direction ou encore le fait d’être sur le Trône.
– De plus, il met en garde contre un groupuscule d’égarés qui prétendent être « salafi » alors qu’ils ont une croyance contraire à l’Islâm. Ce groupe anthropomorphiste, qui assimile Allâh à Ses créatures, et qui se cache sous l’appellation trompeuse de « salafi » est toujours présent à notre époque et utilise les mêmes arguments. Ils sont également connu sous l’appellation de « wahhabite ».
– Il dit clairement qu’une telle croyance constitue de la mécréance, et il répète cela à plusieurs reprises dans son ouvrage.
– Cette fatwâ fut validée par une assemblée de savants de l’Université Islamique Al-Azhar, composée :
- du Chaykh Mouhammad An-Najdi, le Chaykh des maîtres des Chafi’ites ;
- du Chaykh Mouhammad Sabî’ Adh-Dhahabi, le Chaykh des maîtres Hanbalites ;
- du Chaykh Mouhammad al-‘Azbi Rizq, l’enseignant des hautes études ;
- du Chaykh ‘Abdoul-Hamîd ‘Ammâr, l’enseignant des hautes études ;
- du Chaykh ‘Aliyy An-Nahrawi, l’enseignant des hautes études ;
- du Chaykh Dousoûqi ‘AbdoulLâh Al-‘Arabi, du comité des grands savants ;
- du Chaykh ‘Ali Mahfoûdh, l’enseignant dans les spécialités de Al-Azhar ;
- du Chaykh Ibrâhîm ‘Ayyârah Ad-Daljamoûni, l’enseignant dans la section spécialisation de Al-Azhar ;
- du Chaykh Mouhammad ‘Alyân, grand savant de Al-Azhar ;
- du Chaykh Ahmad Makki, l’enseignant dans la section des spécialisations de Al-Azhar ;
- et du Chaykh Mouhammad Houcayn Himdân.
– D’autres extraits de cette fatwâ sont disponible sur le site [à retrouver : ici].