Sujet : Allâh n’est pas assis ni établi sur le trône
Dans son livre “As-Sirâtou l-Moustaqîm”, le Chaykh ‘Abdoul-Lâh Al-Harari a dit :
« تَفْسِيرُ الآيَةِ: ﴿الرَّحْمَنُ عَلَى الْعَرْشِ اسْتَوَى ﴾
يَجِبُ أن يكونَ تفسيرُ هذه الآية بغيرِ الاستِقْرارِ والجلُوسِ ونحوِ ذلكَ ويَكْفُر منْ يعتَقِدُ ذَلِكَ، فَيَجِبُ تَركُ الحَمْلِ علَى الظّاهِر بَلْ يُحمَلُ على مَحْمِلٍ مُسْتَقِيمٍ في العُقُولِ فتُحمَلُ لفْظَةُ الاسْتِواءِ علَى القَهْرِ ففي لُغَةِ العَرَبِ يُقَالُ اسْتَوى فُلانٌ على المَمَالِكِ إذَا احْتَوَى علَى مَقَالِيدِ المُلْكِ واسْتَعْلَى علَى الرّقَابِ كَقَوْلِ الشَّاعِرِ: [الزجر]
قَد اسْتَوَى بِشْرٌ علَى العِراقِ مِنْ غَيْرِ سَيْفٍ ودَمٍ مُهْراقِ
وفَائِدَةُ تَخْصِيص العَرْشِ بالذّكْرِ أنَّهُ أعْظَمُ مَخلُوقَاتِ الله تَعَالى حجمًا فيُعْلَمُ شُمُولُ ما دُوْنَه مِنْ بَابِ الأَوْلَى. قَالَ الإمَامُ عَلِيٌّ: « إنَّ الله تَعَالى خَلَقَ العَرْشَ إِظْهَارًا لقُدْرَتِهِ، ولمْ يَتّخِذْهُ مَكَانًا لِذَاتِهِ »، رواهُ الإمامُ المحدثُ الفقيهُ اللغويُّ أبو منصورٍ التميميُّ في كتابهِ الفرق بين الفرق، أَوْ يُقَالُ اسْتَوَى اسْتِوَاءً يَعْلَمُهُ هُوَ مَع تَنزِيْهِهِ عن اسْتِواءِ المخْلُوقِيْنَ كَالجُلوسِ والاسْتِقرارِ.
واعْلَم أَنَّه يَجِبُ الحَذَرُ مِنْ هؤلاءِ الذينَ يُجِيزُوْنَ علَى الله القُعُودَ علَى العَرْشِ والاسْتِقْرارَ عليه مُفَسّرينَ لِقَوله تعالى: ﴿الرَّحْمَنُ عَلَى الْعَرْشِ اسْتَوَى (5)﴾ بالجُلُوسِ أو المحاذاةِ من فوق، ومُدَّعِينَ أَنَّه لا يُعْقَلُ مَوْجُودٌ إلا في مَكَانٍ، وحُجَّتُهم دَاحِضَةٌ، ومُدَّعِيْنَ أيضًا أنَّ قَوْلَ السَّلَفِ اسْتَوى بلا كَيْفٍ مُوافِقٌ لذَلِكَ وَلم يَدْرُوا أنَّ الكَيْفَ الذي نَفاهُ السَّلَفُ هُوَ الجُلُوسُ والاسْتِقْرارُ والتّحَيُّزُ في المَكَانِ والمُحَاذاةُ وكلُّ الهيئاتِ من حركةٍ وسكونٍ وانتقالٍ. »
« L’exégèse du verset : {الرَّحْمَنُ عَلَى الْعَرْشِ اسْتَوَى} (Ar-Rahmânou ‘ala l-‘archi stawâ) :
Il est un devoir de faire l’exégèse de ce verset dans un sens autre que celui de l’établissement (al-istiqrâr), de la position assise (al-jouloûss) ou de ce qui est de cet ordre. Celui qui croit une telle chose est devenu mécréant. Il est donc un devoir de s’abstenir de retenir le sens apparent – qui vient communément à l’esprit – et l’on retient au contraire une sémantique compatible avec la raison.
Par conséquent, on retient pour le terme « istawâ » le sens de « al-qahr » (la domination). En effet, dans la langue des arabes, on dit » إِسْتَوَى فُلاَنٌ عَلَى الْمَمَالِك » (istawâ foulânoun ‘ala l-mamâlik) « Untel a dominé les royaumes » , lorsqu’il a pris les rênes du pouvoir et a fait peser son joug sur les gens, comme le dit le poète : « قَدِ اسْتَوَى بِشْرٌ عَلَى الْعِرَاقِ مِنْ غَيْرِ سَيْفٍ وَدَمٍ مُهْرَاقٍ » (Qadi stawâ Bichroun ‘ala l-‘Irâqi min ghayri sayfin wa damin mouhrâqi) ce qui a pour sens : « Bichr a dominé l’Irak assurément sans tirer d’épée ni faire couler de sang ».
L’intérêt de spécifier le Trône en le citant dans le verset, c’est parce qu’il est la plus grande des créatures de Allâh ta’âlâ ; ainsi, on apprend que la domination de Allâh concerne ce qui est plus petit que le trône à plus forte raison. L’Imâm ‘Ali a dit : « Allâh ta’âlâ a créé le Trône par manifestation de Sa toute-puissance et ne l’a pas pris comme endroit pour Lui-même ». Ceci a été rapporté par l’Imam, le Mouhaddith, faqîh et linguiste, Aboû Mansoûr At-Tamîmi dans son livre Al-Farqou bayna l-Firaq.
On peut dire aussi « istiwâ » d’un istiwâ que Lui sait, tout en L’exemptant de l’istiwâ des créatures tel que la position assise et l’établissement.
Sachez aussi qu’il est un devoir de mettre en garde contre ces gens qui considèrent possible le fait de s’asseoir et de s’établir sur le Trône concernant Allâh, eux qui expliquent Sa parole ta’âlâ : { الرَّحْمَنُ عَلَى الْعَرْشِ اسْتَوَى } (Ar-Rahmânou ‘ala l-‘archi stawâ) par la position assise ou par le face à face par au-dessus, eux qui prétendent « qu’on ne peut concevoir l’existence d’un être que dans un endroit », leur argumentation est invalide. Eux qui prétendent aussi que la parole des gens du Salaf : «istawâ sans comment» serait en accord avec leur croyance, Ils n’ont pas su que le comment que les gens du Salaf ont nié, c’est justement la position assise, l’établissement, la localisation dans un endroit, le face à face avec un corps ainsi que touts les aspects physiques ou moraux tels que le mouvement, l’immobilité et l’humeur.
[Puis il continue en citant la longue réfutation de l’Imâm Al-Qouchayri en réplique aux anthropomorphistes] »
Informations utiles :
– Al-‘Allâmah (l’illustre savant), l’Imâm, le Mouhaddith (transmetteur du hadîth), le Faqîh (spécialiste de la jurisprudence), le Chaykh ‘Abdoul-Lâh Al-Harari Ach-Châfi’i Ach-Chaybi Al-‘Abdari connu sous le nom de Al-Habachi est décédé en 1429 de l’Hégire (رحمه الله). Il était un grand défenseur de la croyance de Ahlou s-Sounnah. De nombreux savants et responsables d’institutions islamiques ont fait son éloge. Parmi eux :
- Le Mouhaddith des contrées marocaines, le Chaykh ‘Abdou l-‘Azîz Al-Ghoumâri a dit à son sujet : « Le Chaykh ‘Abdou l-Lâh est juste (‘adl)… Il a des ouvrages dignes de considération et des livres utiles dans l’explication des Lois de Allâh pour les musulmans, qui montrent bien qu’il fait partie des religieux qui ont une grandeur d’âme et qui œuvrent pour la religion de Allâh. Il n’est donc pas permis, après tout cela, qu’on le calomnie dans sa religion, qu’on le discrédite dans sa croyance ou qu’on récuse sa justesse ».
- Le Docteur ‘Oumar Hâchim, qui était président de l’université Al-Azhar en Egypte a dit à de lui : « Le Mouhaddith, le Chaykh ‘Abdou l-Lâh Al-Harari est illustre par sa science et sa piété ».
- Le Chaykh Mouhammad Châh Al-Hâmidi Al-Houçayni a dit : « Certe, le Chaykh ‘Abdou l-Lâh est un Imâm dans la ‘Aqîdah (croyance), le Fiqh (jurisprudence), la langue arabe, le Hadîth, et il est rare de trouver semblable à lui dans cette époque. Et ceci n’est pas uniquement mon propre témoignage mais aussi le témoignage de mon père Al-‘Allâmah (l’illustre savant) le Chaykh Qoutbou d-Dîn Al-Hâmidi Al-Houçayni (rahimahou l-Lâh) le Moufti de Deir ez-Zor, et c’est également le témoignage de beaucoup des plus grands de parmi les gens de science de la région du Châm et d’ailleurs »
- Le Chaykh Mouhammad Dhafar (Dâr al-‘ouloûm Amjadiyyah de Karachi au Pakistan) a dit : « L’illustre savant érudit (Al-‘Allâmah al-Kabîr) Al-Hâfidh Al-Mouhaddith (spécialiste de la science du hadîth) l’éducateur et l’honorable Chaykh Abdoullâh Al-Harari connu par Al-Habachi suit le Madh-hab Al-Haqq (l’école de droiture) et marche sur la voie droite, celle des Sahâbah du Messager de Allâh (صلى الله عليه وسلم) , des prédécesseurs vertueux ainsi que leurs successeurs. Puisse Allâh leur accorder à tous encore davantage d’agrément et d’approbation. Et il est un Imâm (guide et référence) très grand, et il est une référence en la religion (houjjatou fi d-Dîn). Il est pieux et vertueux, véridique et sincère. ».
- Le Président de l’Université et de l’Institut islamique “Az-Ziyâdah” à Jakarta en Indonésie, Habîb Al-Miçâwî, a dit : « J’ai pris connaissance des livres du Mouhaddith, le Chaykh respectable ‘Abdoul-Lâh Al-Harari Ach-Chaybi, que Allâh le préserve, surtout les livres “Al-Maqalatou s-Sounniyyah” et “Sarîhou l-Bayân”, j’ai trouvé en lui un savant, un jurisconsulte, versé dans la science et le Hadîth, je témoigne qu’il est unique à son époque et son ère et qu’il est le Moujaddid de ce siècle ». (c’est-à-dire celui qui revitalise la science de la religion).
- Le Chaykh Mouhammad Noûrou d-Dîn Al-Banjari Al-Makki (l’un des Chouyoukh d’Indonésie) a dit de lui : « Concernant la science il est difficile de trouver quelqu’un de semblable au Chaykh ‘Abdou l-Lâh Al-Harari ou quelqu’un qui se rapproche de son niveau ».
- Le Chaykh Indonésien, Hajj Mouhammad Châfi’i Hadhâmi, le président de l’assemblée des savants de Jakarta (capitale Indonésienne) a écrit une lettre d’éloge en sa faveur dans laquelle il a dit : « Il est le Chaykh, Al-‘Allâmah (l’illustre savant) ‘Abdou l-Lâh Ibnou Mouhammad Ach-Chaybi Al-‘Abdari Al-Harari connu sous le nom de Al-Habachi, qui est un vérificateur scrupuleux, minutieux, et qui compose avec un style synthétique. Que Allâh augmente le nombre de gens semblable à lui. Que Allâh le récompense en bien pour nous et pour les musulmans, pour ses œuvres dans sa réprimande des bid’ah [mauvaises innovations] et l’élévation de la sounnah prophétique »
- Le Chaykh ‘Abdou r-Rahmân Kanj Koya Tankal Al-Boukhâri, le Juge de la province de « Yalal », doyen de la faculté « As-Sayyid Madani » et guide de l’Association des savants de Ahlou-s-Sounnah wal-Jamâ’ah dans l’ensemble de l’Inde : « J’ai été très heureux de connaître le Chaykh ‘Abdou l-Lâh Al-Harari au travers de ses ouvrages et de ses disciples. Ainsi, j’ai pu me rendre compte personnellement de l’éminence de cet homme ; j’ai trouvé en lui le savant érudit, le Mouhaddith, dont il est rare de trouver le pareil, et le jurisconsulte Moujaddid qui combat la bid’ah (la mauvaise innovation) et qui soutient la Sounnah ».
– Ici nous voyons que le Chaykh ‘Abdou l-Lâh Al-Harari confirme la croyance de Ahlou s-Sounnah concernant l’explication du verset : { الرَّحْمَنُ عَلَى الْعَرْشِ اسْتَوَى }. Il dit que ce verset ne signifie pas que Allâh serait assis, ou établi ou au dessus du trône comme l’on prétendu certains égarés. Mais que le sens de l’istiwâ de Allâh est plutôt la domination (qahr), et ceci en accord avec le tawhîd et la langue arabe.
– Les savants de l’Islâm ont été unanimes sur le fait que l’istiwâ de Allâh n’est pas une position assise (jouloûss) ni un établissement (istiqrâr). Parmi eux :
Il n’est donc pas permis de traduire le verset {الرَّحْمَنُ عَلَى الْعَرْشِ اسْتَوَى} (Ar-Rahmânou ‘ala l-’archi stawâ) et ceux qui sont similaires par le fait que Allâh serait établi ou assis sur le trône car cette explication est contraire au tawhîd (l’unicité de Allâh).
– De nombreux savants ont proposé l’interprétation (ta-wîl) du terme “istawâ” par la domination par la toute-puissance. Parmi eux :
- Le Loughawi ‘Abdou l-Lâh Ibnou Yahyâ Ibnou l-Moubârak
- L’Imâm Az-Zajjâj [Dans son livre Ma’âni Al-Qour-ân] et [Rapporté par An-Naçafi]
- L’Imâm Aboû Mansoûr Al-Mâtourîdi
- L’Imâm At-Tabarâni [Dans son Tafsîr]
- L’Imâm Aboû Bakr Ahmad Ar-Râzi Al-Jassâs Al-Hanafi
- L’Imâm Abou l-Layth As-Samarqandi
- L’Imâm Ibnou Foûrak [Dans son livre Mouchkilou l-Hadîth]
- L’Imâm Aboû Mansoûr Mouhammad Ibnou l-Haçan Ibnou Abî Ayyoûb Al-Ayyoûbi An-Nayçâboûri
- L’Imâm ‘Abdou l-Lâh Al-Jouwayni [père de l’Imâm Al-Haramayn]
- Le Moufassir Abou l-Haçan ‘Ali Ibn Mouhammad Al-Mâwardi
- Le Moufassir Al-Wâhidi [Rapporté par Ibn Rouch Al-Jadd]
- L’Imâm Abou Is-hâq Ach-Chîrâzi
- Le Moufassir Ad-Damghâni Al-Hanafi
- L’Imâm Al-Moutawalli [Dans son livre Al-Ghounyah]
- L’Imâm Al-Haramayn Al-Jouwayni [Dans son livre Louma’ al-Adillah]
- Le Loughawi Ar-Râghib Al-Asbahâni
- L’Imâm Al-Ghazâli
- L’Imâm An-Naçafi (508 H.)
- L’Imâm Abou n-Nasr Al-Qouchayri
- Le Qâdî Ibnou Rouchd Al-Jadd [Rapporté par Ibnou l-Hâjj Al-Mâliki]
- Al-Allâmah Al-Lâmichi Al-Hanafi
- Le Moufassir Ibnou ‘Atiyyah Al-Andalouçi
- L’Imâm Fakhrou d-Dîn Ar-Râzi
- Le Chaykh Ismâ’îl Ibnou Ibrâhîm Ach-Chaybâni Al-Hanafi
- Le Chaykh Sayfou d-Dîn Al-Âmidi
- Le Chaykh Ibnou l-Hâjib Al-Mâliki
- L’Imâm Al-‘Îzz Ibnou ‘Abdi s-Salâm
- L’Imâm Al-Qourtoubi
- Le Chaykh Chihâbou d-Dîn Al-Qarâfi
- Le Moufassir An-Naçafi [Dans son Tafsîr]
- Le Moufassir Al-Baydâwi
- Le Qâdî Badrou d-Dîn Ibnou l-Jamâ’ah
- Le Qâdî ‘Abdou r-Rahmân Al-Îji
- L’Imâm Taqiyyou d-Dîn As-Soubki
- Le Chaykh Al-Yâfi’i
- Le Qâdî Ibnou s-Sirâj Al-Hanafi
- Le Qâdî Tâjou d-Dîn As-Soubki
- Le Chaykh ‘Izzou d-Dîn Ibn Jamâ’ah [Dans son livre Darajou l-Ma’âlî]
- Le Loughawi Fayroûzâbâdi [Dans son livre Basâ-irou dhawi t-Tamyîz]
- L’Imâm As-Souyoûti
- L’Imâm Al-Qastallâni
- Chaykh Al-Islâm Zakariyyâ Al-Ansâri [Dans son livre Ihkâmou d-Dalâlah]
- Le Chaykh Moullâ ‘Ali Al-Qâri
- Le Moufassir Ismâ’îl Haqqi Al-Hanafi
- Le Hâfidh Mourtadâ Az-Zabîdi
- Le Chaykh Mahmoûd As-Soubki Al-Azhari [Dans son livre It-hâfou l-Kâ-inat]
- Le Chaykh Az-Zourqâni Al-Mâliki
- L’Imâm Al-Kawthari [Dans son livre Maqâlâtou l-Kawthari]
- Le Hâfidh ‘Abdou l-Lâh Al-Harari [Dans son livre As-Sirâtou l-Moustaqîm]
- et de nombreux autres savants.
– Retrouvez d’autres paroles de savants concernant l’istiwâ de Allâh : ici.
Juil 30
Le Chaykh ‘Abdou l-Lâh Al-Harari explique l’Istiwâ de Allâh
Sujet : Allâh n’est pas assis ni établi sur le trône
Dans son livre “As-Sirâtou l-Moustaqîm”, le Chaykh ‘Abdoul-Lâh Al-Harari a dit :
« تَفْسِيرُ الآيَةِ: ﴿الرَّحْمَنُ عَلَى الْعَرْشِ اسْتَوَى ﴾
يَجِبُ أن يكونَ تفسيرُ هذه الآية بغيرِ الاستِقْرارِ والجلُوسِ ونحوِ ذلكَ ويَكْفُر منْ يعتَقِدُ ذَلِكَ، فَيَجِبُ تَركُ الحَمْلِ علَى الظّاهِر بَلْ يُحمَلُ على مَحْمِلٍ مُسْتَقِيمٍ في العُقُولِ فتُحمَلُ لفْظَةُ الاسْتِواءِ علَى القَهْرِ ففي لُغَةِ العَرَبِ يُقَالُ اسْتَوى فُلانٌ على المَمَالِكِ إذَا احْتَوَى علَى مَقَالِيدِ المُلْكِ واسْتَعْلَى علَى الرّقَابِ كَقَوْلِ الشَّاعِرِ: [الزجر]
قَد اسْتَوَى بِشْرٌ علَى العِراقِ مِنْ غَيْرِ سَيْفٍ ودَمٍ مُهْراقِ
وفَائِدَةُ تَخْصِيص العَرْشِ بالذّكْرِ أنَّهُ أعْظَمُ مَخلُوقَاتِ الله تَعَالى حجمًا فيُعْلَمُ شُمُولُ ما دُوْنَه مِنْ بَابِ الأَوْلَى. قَالَ الإمَامُ عَلِيٌّ: « إنَّ الله تَعَالى خَلَقَ العَرْشَ إِظْهَارًا لقُدْرَتِهِ، ولمْ يَتّخِذْهُ مَكَانًا لِذَاتِهِ »، رواهُ الإمامُ المحدثُ الفقيهُ اللغويُّ أبو منصورٍ التميميُّ في كتابهِ الفرق بين الفرق، أَوْ يُقَالُ اسْتَوَى اسْتِوَاءً يَعْلَمُهُ هُوَ مَع تَنزِيْهِهِ عن اسْتِواءِ المخْلُوقِيْنَ كَالجُلوسِ والاسْتِقرارِ.
واعْلَم أَنَّه يَجِبُ الحَذَرُ مِنْ هؤلاءِ الذينَ يُجِيزُوْنَ علَى الله القُعُودَ علَى العَرْشِ والاسْتِقْرارَ عليه مُفَسّرينَ لِقَوله تعالى: ﴿الرَّحْمَنُ عَلَى الْعَرْشِ اسْتَوَى (5)﴾ بالجُلُوسِ أو المحاذاةِ من فوق، ومُدَّعِينَ أَنَّه لا يُعْقَلُ مَوْجُودٌ إلا في مَكَانٍ، وحُجَّتُهم دَاحِضَةٌ، ومُدَّعِيْنَ أيضًا أنَّ قَوْلَ السَّلَفِ اسْتَوى بلا كَيْفٍ مُوافِقٌ لذَلِكَ وَلم يَدْرُوا أنَّ الكَيْفَ الذي نَفاهُ السَّلَفُ هُوَ الجُلُوسُ والاسْتِقْرارُ والتّحَيُّزُ في المَكَانِ والمُحَاذاةُ وكلُّ الهيئاتِ من حركةٍ وسكونٍ وانتقالٍ. »
« L’exégèse du verset : {الرَّحْمَنُ عَلَى الْعَرْشِ اسْتَوَى} (Ar-Rahmânou ‘ala l-‘archi stawâ) :
Il est un devoir de faire l’exégèse de ce verset dans un sens autre que celui de l’établissement (al-istiqrâr), de la position assise (al-jouloûss) ou de ce qui est de cet ordre. Celui qui croit une telle chose est devenu mécréant. Il est donc un devoir de s’abstenir de retenir le sens apparent – qui vient communément à l’esprit – et l’on retient au contraire une sémantique compatible avec la raison.
Par conséquent, on retient pour le terme « istawâ » le sens de « al-qahr » (la domination). En effet, dans la langue des arabes, on dit » إِسْتَوَى فُلاَنٌ عَلَى الْمَمَالِك » (istawâ foulânoun ‘ala l-mamâlik) « Untel a dominé les royaumes » , lorsqu’il a pris les rênes du pouvoir et a fait peser son joug sur les gens, comme le dit le poète : « قَدِ اسْتَوَى بِشْرٌ عَلَى الْعِرَاقِ مِنْ غَيْرِ سَيْفٍ وَدَمٍ مُهْرَاقٍ » (Qadi stawâ Bichroun ‘ala l-‘Irâqi min ghayri sayfin wa damin mouhrâqi) ce qui a pour sens : « Bichr a dominé l’Irak assurément sans tirer d’épée ni faire couler de sang ».
L’intérêt de spécifier le Trône en le citant dans le verset, c’est parce qu’il est la plus grande des créatures de Allâh ta’âlâ ; ainsi, on apprend que la domination de Allâh concerne ce qui est plus petit que le trône à plus forte raison. L’Imâm ‘Ali a dit : « Allâh ta’âlâ a créé le Trône par manifestation de Sa toute-puissance et ne l’a pas pris comme endroit pour Lui-même ». Ceci a été rapporté par l’Imam, le Mouhaddith, faqîh et linguiste, Aboû Mansoûr At-Tamîmi dans son livre Al-Farqou bayna l-Firaq.
On peut dire aussi « istiwâ » d’un istiwâ que Lui sait, tout en L’exemptant de l’istiwâ des créatures tel que la position assise et l’établissement.
Sachez aussi qu’il est un devoir de mettre en garde contre ces gens qui considèrent possible le fait de s’asseoir et de s’établir sur le Trône concernant Allâh, eux qui expliquent Sa parole ta’âlâ : { الرَّحْمَنُ عَلَى الْعَرْشِ اسْتَوَى } (Ar-Rahmânou ‘ala l-‘archi stawâ) par la position assise ou par le face à face par au-dessus, eux qui prétendent « qu’on ne peut concevoir l’existence d’un être que dans un endroit », leur argumentation est invalide. Eux qui prétendent aussi que la parole des gens du Salaf : «istawâ sans comment» serait en accord avec leur croyance, Ils n’ont pas su que le comment que les gens du Salaf ont nié, c’est justement la position assise, l’établissement, la localisation dans un endroit, le face à face avec un corps ainsi que touts les aspects physiques ou moraux tels que le mouvement, l’immobilité et l’humeur.
[Puis il continue en citant la longue réfutation de l’Imâm Al-Qouchayri en réplique aux anthropomorphistes] »
Informations utiles :
– Al-‘Allâmah (l’illustre savant), l’Imâm, le Mouhaddith (transmetteur du hadîth), le Faqîh (spécialiste de la jurisprudence), le Chaykh ‘Abdoul-Lâh Al-Harari Ach-Châfi’i Ach-Chaybi Al-‘Abdari connu sous le nom de Al-Habachi est décédé en 1429 de l’Hégire (رحمه الله). Il était un grand défenseur de la croyance de Ahlou s-Sounnah. De nombreux savants et responsables d’institutions islamiques ont fait son éloge. Parmi eux :
– Ici nous voyons que le Chaykh ‘Abdou l-Lâh Al-Harari confirme la croyance de Ahlou s-Sounnah concernant l’explication du verset : { الرَّحْمَنُ عَلَى الْعَرْشِ اسْتَوَى }. Il dit que ce verset ne signifie pas que Allâh serait assis, ou établi ou au dessus du trône comme l’on prétendu certains égarés. Mais que le sens de l’istiwâ de Allâh est plutôt la domination (qahr), et ceci en accord avec le tawhîd et la langue arabe.
– Les savants de l’Islâm ont été unanimes sur le fait que l’istiwâ de Allâh n’est pas une position assise (jouloûss) ni un établissement (istiqrâr). Parmi eux :
Il n’est donc pas permis de traduire le verset {الرَّحْمَنُ عَلَى الْعَرْشِ اسْتَوَى} (Ar-Rahmânou ‘ala l-’archi stawâ) et ceux qui sont similaires par le fait que Allâh serait établi ou assis sur le trône car cette explication est contraire au tawhîd (l’unicité de Allâh).
– De nombreux savants ont proposé l’interprétation (ta-wîl) du terme “istawâ” par la domination par la toute-puissance. Parmi eux :
– Retrouvez d’autres paroles de savants concernant l’istiwâ de Allâh : ici.
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