L’Imâm At-Tahâwi (du salaf) dit que Allâh n’est pas concerné par les 6 directions, et qu’Il est sans organe, sans membre…

      

L’Imâm Aboû Ja’far At-Tahâwi (رحمه الله), a dit dans son traité de croyance (page 15 de cette édition) connu sous le nom de « Al-‘Aqîdatou t-Tahâwiyyah » :

«تـعـالى – أي الله – عن الحدود والغــــــــايـــــــات والأركان والأعضـاء والأدوات لا تحـويــــــه الجهــــــاتُ السـِتُّ كسائر المبتَدَعات »

 « Allâh ta’âlâ est exempt des limites, des fins, des côtés, des organes et des membres. Les six directions ne Le délimitent pas, contrairement à toutes les créatures »

 

Informations utiles :

– L’Imâm, le Hâfidh – spécialiste de la transmission du hadîth –, le Faqîh – spécialiste de la jurisprudence – Aboû Ja’far Ahmad Ibnou Salâmah At-Tahâwi fait partie des savants du Salaf (C’est à dire ayant vécu dans les trois premiers siècles de l’hégire). Il est né en 239 et il est décédé en 321 de l’hégire (رحمه الله), c’est-à-dire il y a plus de 1110 ans.

  • Aboû Sa’îd Ibn Yoûnous a dit a son sujet : « Il était digne de confiance (thiqah), un Faqîh (spécialiste de la jurisprudence), d’une grande intelligence et il n’a pas eu de semblable après lui» [Siyar A’lâmi n-Noubalâ]
  • Adh-Dhahabi a dit de lui : « L’Imâm, l’illustre savant (Al-‘Allâmah),  le grand Hâfidh (spécialiste de la science du hadîth), le mouhaddith des contrées Egyptienne, et leur Faqîh (spécialiste de la jurisprudence)» [Siyar A’lâmi n-Noubalâ]

– Il a dit au tout début de son Traité de croyance (voir scan) : « Ceci est la mention de la présentation de la croyance de Ahlou s-Sounnah wa l-Jamâ’ah ». C’est-à-dire qu’il s’agit de la croyance du Salaf parmi les compagnons et les tâbi’i – les successeurs – et les successeurs des successeurs. Il dit ensuite que ce traité est conforme à la voie de l’Imâm Aboû Hanîfah (m.150 H)  ainsi que Aboû Yoûçouf (m.182 H) et Ach-Chaybâni (m.189 H), qui sont deux de parmi les éminents élèves de Aboû Hanîfah (رحمهما الله).

– Ici, l’Imâm At-Tahâwi dit clairement que Allâh n’est pas limité, et qu’Il n’a ni membres ni organes, en effet Allah n’est pas un corps composé de parties. Il n’est donc pas permis d’attribuer à Allâh les parties corporelles comme le visage, les oreilles, les yeux, les mains, les doigts, les pieds, les jambes…

– Egalement il nie au sujet de Allâh les six directions qui sont le haut, le bas, la droite, la gauche, le devant et le derrière. En effet Allâh n’est ni dans une direction, ni dans un endroit. Telle est la croyance de tout les musulmans.

– La parole de At-Tahâwi est extrêmement importante car il fait partie des savants du hadîth et des savants de la jurisprudence et il est également hanafite.

– Ce traité de croyance est très connu dans le monde musulman. Le titre original est « Bayân Aqîdati Ahlou s-Sounnah wa l-Jamâ’ah » c’est à dire : « Présentation de la croyance de Ahlou s-sounnah wa l-Jamâ’ah » et il fait partie des textes les mieux préservés qui nous sont parvenus du Salaf sur la croyance.

– Cette croyance est enseignée partout dans le monde, dans les instituts et les universités islamiques.

L’Imâm An-Nawawi explique le hadîth «koullou bid’ah dalâlah» et les différentes sortes d’innovations.

Sujet : L’Imâm An-Nawawi et les bonnes innovations.

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L’Imâm An-Nawawi, dans son charh (commentaire) du Sahîh Mouslim (tome 6 pages 154-155 de cette édition) lorsqu’il a commenté le hadîth qui contient la phrase « koullou bid’atin dalâlah wa koullou dalâlatin fi n-nâr » qui signifierait selon le sens apparent « Toute innovation est égarement et tout égarement est au feu », il a dit :

« قوله صلى الله عليه وسلم : ( وكل بدعة ضلالة ) هذا عام مخصوص ، والمراد غالب البدع .

قال أهل اللغة : هي كل شيء عمل على غير مثال سابق . قال العلماء : البدعة خمسة أقسام : واجبة ، ومندوبة ومحرمة ، ومكروهة ، ومباحة . فمن الواجبة : نظم أدلة المتكلمين للرد على الملاحدة والمبتدعين وشبه ذلك . ومن المندوبة : تصنيف كتب العلم ، وبناء المدارس والربط وغير ذلك . ومن المباح : التبسط في ألوان الأطعمة وغير ذلك . والحرام والمكروه ظاهران .
وقد أوضحت المسألة بأدلتها المبسوطة في تهذيب الأسماء واللغات ، فإذا عرف ما ذكرته علم أن الحديث من العام المخصوص . وكذا ما أشبهه من الأحاديث الواردة ، ويؤيد ما قلناه قول عمر بن الخطاب – رضي الله عنه – في التراويح : نعمت البدعة ، ولا يمنع من كون الحديث عاما مخصوصا . قوله : ( كل بدعة ) مؤكدا ( بكل ) ، بل يدخله التخصيص مع ذلك ، كقوله تعالى : تدمر كل شيء . »

« La parole du prophète (صلى الله عليه وسلم) « wa koullou bid’atin dalâlah» est [un texte] de portée générale dont le sens est restreint (‘âm makhsoûs), et ce qui est visé est « la plupart des innovations » (ghâlibou l-bida’).

Les spécialistes de la langue ont dit [qu’une bid’ah] est toute chose qui est faite sans avoir eu de modèle précédemment. Les savants ont dit : les bid’ah sont de cinq sortes : obligatoire, recommandée, interdite, déconseillée, et permise. De parmi celles qui sont obligatoires il y a le fait que les théologiens aient rassemblé des preuves contre les athées, les innovateurs [dans la croyance], et les gens de leur sorte. De parmi celles qui sont recommandées il y a le fait de composer des livres de science de la religion, le fait de construire des madrassah, ainsi que d’autres choses. De parmi celles qui sont permises il y a : le fait de diversifier les types de nourriture, et d’autres choses. Quant à celles qui sont interdites ou déconseillés, elles sont évidentes.

Et j’ai déjà clarifié cette question avec ses preuves de manière détaillé dans [mon livre] Tahdhîbou l-Asmâ-i wa l-Loughât, donc dès lors que l’on sait ce que j’y ai cité, on a su que ce hadîth fait partie des textes de portée générale mais qui ont été restreints (al-‘âmou l-makhsoûs), et il en est de même pour ce qui ressemble à cela de parmi les hadîth révélés.

De plus, ce qui appuie ce que nous avons cité est la parole de ‘Oumar Ibnou l-Khattâb (رضي الله عنه) au sujet du Tarâwîh, lorsqu’il a dit : « ni’matou l-bid’ah » (Quelle bonne innovation). Rien n’empêche donc ce hadîth d’être de portée générale mais d’avoir été restreint (‘âm makhsoûs).

Quant à la parole « koullou bid’ah »: il est certain que le mot « koull » a été utilisé, cependant le mot « koull » accepte le fait d’être spécifique comme dans Sa parole ta’âlâ :

« تُدَمِّرُ كُلَّ شَيْءٍ » «toudammirou koulla chay »  (soûrat Al-Ahqâf verset 25)

qui signifie : «Il [le vent que Allâh a envoyé pour châtier le peuple du prophète Hoûd] a anéantit tout [ce que Allâh a prédestiné qu’Il anéantisse de leurs habitations et autres] » 

Informations utiles :

– L’Imâm, le Hâfidh (spécialiste de la science du Hadîth), le Faqîh (spécialiste de la jurisprudence) Aboû Zakariyyâ Mouhyi d-Dîn Yahyâ Ibnou Charaf An-Nawawi est un savant de référence. Il est né en 631 et il est décédé en 676 de l’hégire (رحمه الله), c’est-à-dire il y a plus de 750 ans. C’est un savant dans l’école de jurisprudence Chafi’ite. Son commentaire du sahîh de l’Imâm Mouslim est une référence incontournable pour tous étudiant en science de la religion et pour tous savant.  Il a écrit d’autres livres tels que « Riyâd as-Sâlihîn » (le jardin des vertueux), et le recueil de 40 hadîth si connus.

  • Tâjou d-Dîn As-Soubki le surnommait « Chaykhou l-Islâm » [Tabaqâtou ch-Châfi’iyyah Al-Koubrâ]
  • Adh-Dhahabi a dit de lui : « Le Moufti de la Oummah, Chaykhou l-Islâm […] le Hâfidh (spécialiste de la science du hadîth), le Faqîh (spécialiste de la jurisprudence), le Chafi’ite, l’ascète, l’un des étendards (de la religion)» [Târîkhou l-Islâm]. Il a dit également : « Le Chaykh, le modèle (qoudwah) […] le Hâfidh (spécialiste de la science du hadîth), l’ascète, le pieux adorateur, le Faqîh (spécialiste de la jurisprudence), le moujtahid versé dans l’adoration de son Seigneur, Chaykhou l-Islâm » [Siyar A’lâmi n-Noubalâ]
  • Ibn Kathîr a dit à son sujet : « Le Chaykh, l’Imâm, l’illustre savant (al-‘Allâmah), le Hâfidh (spécialiste de la science du hadîth) l’honorable Faqîh (spécialiste de la jurisprudence) […] l’un des pieux adorateurs et ascètes»  [Tabaqâtou ch-Châfi’iyyah]

– Ici il explique le hadîth du messager de Allâh (صلى الله عليه وسلم) qui contient la phrase « koullou bid’ah dalâlah wa koullou dalâlah fi n-nâr » et il explique en argumentant, que ce hadîth est sujet à la restriction, puis il dit que ce qui est visé c’est la plupart des innovations.

– Et cette parole de l’Imâm An-Nawawi est l’avis de l’ensemble des savants. L’Imâm ‘Abdou l-Lâh Al-Ghoumâri a dit : « Les savants ont été en accord sur le fait que la parole du prophète ” وكل بدعة ضلالة ” (wa koullou bid’atin dalâlah) est un texte de portée générale mais dont le sens est restreint (‘âm makhsoûs)» [Itqânou s-San’ah].

– L’Imâm An-Nawawi a cité comme preuve, pour expliquer le mot « koull », le verset dans soûrat Al-Ahqâf en rapport avec le vent lorsqu’il a anéantit le peuple de ‘Âd à l’époque du Prophète Hoûd. On comprend de ce verset que le vent a anéantit « koull » chose et qu’après on ne voyait que leurs habitations. Il est mentionné dans la âyah le terme « koull » et pourtant le vent n’a pas détruits les habitations, ni les montagnes, ni les cieux. Le terme « koull » ici n’est pas dans l’absolu. Donc ce que veut nous montrer l’Imâm An-Nawawi c’est que parfois, comme nous le prouve le Qour-ân, le mot « koullou » en arabe ne veut pas toujours dire « tout » dans l’absolue, mais parfois il a un sens spécifique.

– L’Imâm An-Nawawi dit également que les innovations sont de cinq sortes : obligatoire, recommandée, interdite, déconseillée, et permise.

– Parmi ses arguments, il y a aussi la parole de ‘Oumar Ibnou-l Khattâb, le compagnon et second Calife (رضي الله عنه) : « ni’matou l-bid’ah » c’est-à-dire « Quelle bonne innovation ». Cette parole de ‘Oumar a été rapporté par l’Imâm Al-Boukhâri [Dans son Sahîh] et l’Imâm Mâlik [Dans Al-Mouwatta]. Et beaucoup de savants se sont appuyé sur cette parole de ‘Oumar pour confirmer qu’une innovation peut être bonne, parmi eux :

– Dans ce passage, l’Imâm An-Nawawi nous renvoi a l’un de ses autres ouvrages « Tahdhîb al-Asmâ-i wa l-Loughât » dans lequel il a dit : « L’innovation (al-bid’ah) dans la Loi de l’Islam, c’est innover ce qui n’existait pas à l’époque du Messager, elle se divise en bonne et en mauvaise innovation. L’Imâm, le Chaykh, à propos duquel il y a unanimité sur le fait qu’il est un guide, sur sa grandeur, sur sa maîtrise de nombreuses sortes de sciences et sur le fait qu’il y excellait, Abou Mouhammad ‘Abdou l-‘Azîz Ibnou ‘Abdi s-Salâm, que Allâh lui fasse miséricorde et que Allâh l’agrée, a dit à la fin de son livre Al-Qawâ’id : L’innovation est divisée en : obligatoire, illicite, recommandée, déconseillée, et permise. Il a dit : le moyen pour cela est de soumettre l’innovation aux règles de la Loi de l’Islam, si elle entre dans le cadre du devoir, elle est alors un devoir, ou dans le cadre de l’interdiction, elle est alors illicite, ou dans le cadre de la recommandation, elle est alors recommandée, ou dans le cadre du déconseillé, elle est alors déconseillée, ou dans le cadre de la permission, elle est alors dans ce cas permise ». Fin de citation de An-Nawawi [Tahdhîb al-Asmâ-i wa l-Loughât].

– Ces citations nous prouvent que bien avant le groupe apparu aujourd’hui qui prétend qu’il ne peut y avoir de bonnes innovations, il y a eu des savants de références qui ont écrit des ouvrages expliquant les différentes sortes d’innovations. En effet, ce hadîth a toujours été dans le Sahîh Mouslim. Est-ce que quelqu’un croit sérieusement qu’il a fallu attendre des contemporains pour savoir que le Prophète avait dit “koullou bid’ah dalâlah” et pour comprendre sa signification ?

– Le prophète (صلى الله عليه وسلم) a lui même enseigné qu’une innovation peut être bonne et récompensée par sa parole qui a pour sens : « Celui qui instaure dans l’Islâm une bonne tradition (sounnah) en aura la récompense et l’équivalent de la récompense de ceux qui œuvreront avec après lui, sans que leurs récompenses ne soient diminuées en rien ; et celui qui instaure dans l’Islâm une mauvaise tradition (sounnah) se chargera de son péché et de l’équivalent du péché de ceux qui œuvreront avec après lui, sans que leurs péchés ne soient diminués en rien. » [Rapporté par Mouslim]

– Dans un autre passage de son ouvrage, l’Imâm An-Nawawi explique justement ce hadîth en le prenant comme preuve et incitation à accomplir de bonnes innovations. Puis il ajoute que ce hadîth restreint le hadîth ” وكل بدعة ضلالة ” (wa koullou bid’atin dalâlah) [Retrouvez l’article : ici].

– De parmi les innovations obligatoires, l’Imâm An-Nawawi mentionne le fait de répliquer aux athées et aux moubtadi’oûn (mauvais innovateurs) comme ceux qui ont innové dans la croyance. Il a dit à ce sujet dans son livre « Al-Majmoû’ Charhou l-Mouhadh-dhab » : « Et nous avons certes mentionné que celui qui est devenu mécréant par son innovation, la prière n’est pas valable derrière lui […] et parmi ceux qui sont devenu mécréant il y a celui qui attribue clairement le corps [à Allâh] ». Ainsi selon l’Imâm An-Nawawi, les moujassimah (corporalistes) ont une croyance innovée qui est de la mécréance et à laquelle il est un devoir de répliquer. Les moujassimah sont ceux qui attribuent à Allâh le corps (le corps : c’est ce qui a une longueur, une largeur et une profondeur) et les caractéristiques des corps comme : l’endroit, la limite, la direction, la couleur, le mouvement, l’immobilité, la position (assise, debout, allongée…), la forme, l’image et ce qui est du même ordre.

  • Le Chaykh Taqiyyou d-Dîn Al-Hisni a confirmé cela de l’Imâm An-Nawawi en disant : « L’Imâm An-Nawawi, dans le chapitre de la description de la prière de son commentaire de Al-Mouhadh-dhab, a confirmé la déclaration de mécréance (takfîr) à l’égard des moujassimah (anthropomorphistes), et je dis [Al-Hisni] que c’est cela qui est correct » [Kifâyatou l-Akhyâr].
  • L’Imâm As-Souyoûti a également confirmé cela de l’Imâm An-Nawawi en disant : « Celui qui est devenu mécréant par son innovation, et cela comme le dit l’auteur (An-Nawawi) du commentaire de Al-Mouhadh-dhab : le moujassim (l’anthropomorphiste) et celui qui nie que Allâh connait le détail des choses .. [Tadrîbou r-Râwî]. [Retrouvez plus d’explications : ici]

– Retrouvez d’autres citations de savants concernant les innovations : ici.

L’Imâm Ach-Châfi’i dit que Allâh existe de toute éternité sans endroit et que le changement est impossible selon la raison à Son sujet.

Sujet : Allâh existe de toute éternité sans endroit

   

Dans son livre «It-hâfou s-Sâdati l-Mouttaqîn» (tome 2 page 36 de cette édition),  l’Imâm Az-Zabîdi rapporte que l’Imâm Ach-Châfi’i (رحمه الله) a dit :

« إنه تعالى كان ولا مكان فخلق الـمكان وهو على صفة الأزلية كما كان قبل خلقه الـمكان لا يجوز عليه التغيِير فى ذاته ولا في صفاته  »

« Allâh ta’âlâ existe de toute éternité alors qu’aucun endroit n’est de toute éternité. Il a créé l’endroit en ayant l’attribut de l’exemption de début, tout comme avant la création des endroits, le changement n’est pas possible selon la raison à Son sujet, ni pour Son Être ni pour Ses attributs »

Informations utiles :

– L’Imâm, le Moujtahid –jurisconsulte–  Mouhammad Ibnou Idrîs Ach-Châfi’i est l’un des savants les plus connus, c’est une référence incontournable pour tous musulman. C’est un savant du salaf (c’est-à-dire ayant vécu dans les trois premiers siècles de l’hégire), il est né en 150 et il est décédé en 204 de l’Hégire (رحمه الله) c’est-à-dire, il y a environ 1230 ans. Il est l’Imâm de l’école (madh-hab) Chafi’ite.

  • L’Imâm Abou l-Haçan As-Soulami a dit à son sujet : « Mouhammad Ibn Idrîs Ach-Châfi’i est le savant à la tête du second siècle [de l’Hégire] (c’est-à-dire le moujaddid – savant revivificateur)» [Rapporté par le Hâfidh Ibnou ‘Açâkir dans Tabyînou kadhibi l-Mouftari]

– Cette parole est rapportée par le Hâfidh –mémorisateur des chaînes de transmission du hadîth–, le Loughawi –spécialiste de la langue–, le Faqîh – spécialiste de jurisprudence–, Mouhammad Mourtadâ Az-Zabîdi Al-Hanafi mort en 1205 de l’Hégire (رحمه الله).

– Son livre « It-hâfou s-Sâdati l-Mouttaqîn » est un commentaire du livre « Ihyâ-ou ‘Ouloûmi d-Dîn »  de l’Imâm Aboû Hamîd Al-Ghazâli, décédé en 505 de l’hégire (رحمه الله).

– L’Imam Ach-Châfi’i explique ici plusieurs points importants de la croyance :

1 : Que le changement est impossible selon la raison au sujet de Allâh : ni pour Son Être ni pour Ses attributs.

2 : Que Allâh existe de toute éternité alors qu’aucun endroit n’existe de toute éternité. Donc après avoir créé les endroits, Allâh ne change pas, c’est-à-dire qu’Il existe toujours sans endroit.

– Le fait d’être dans un endroit et le fait de changer sont deux caractéristiques propres aux créatures. Allâh est Le Créateur de l’endroit et c’est Lui qui crée le changement. Il n’est donc pas concerné par cela.

– L’Imâm Ach-Châfi’i, lorsqu’il a été interrogé au sujet de l’istiwâ de Allâh, il a répondu : « J’ai cru fermement en cela sans assimilation, j’en ai reconnu la véracité sans attribuer d’image, je me suis fait à l’idée que j’étais incapable d’en atteindre la réalité et je me suis abstenu d’engager une discussion à ce sujet d’une totale abstention » [Rapporté par l’Imâm Ahmad Ar-Rifâ’i]. C’est-à-dire qu’il a accepté les termes mentionnés dans le Qour-ân sans en comprendre un sens qui implique l’assimilation (tachbîh) comme la position assise, l’installation, ou l’établissement sur le trône. Cette citation de l’Imâm Ach-Châfi’i, en plus de l’Imâm Ahmad Ar-Rifâ’i, est mentionnée par :

  • L’Imâm Al-‘Izz Ibn ‘Abdi s-Salâm dans son livre « Hallou r-Roumoûz » ;
  • Le Chaykh Taqiyyou d-Dîn Al-Hisni dans son livre « Daf’ou choubahi man chabaha wa tamarrad »,
  • Le Chaykh Ahmad Zarroûq Al-Fâçi dans son Charh ‘Aqîdati l-Imâm Al-Ghazâli ;
  • Et beaucoup d’autres savants.

– Ibnou Kathîr mentionne également la position de l’Imâm Ach-Châfi’i concernant l’un des versets au sujet de l’istiwâ, qui est d’y croire sans assimilation, sans comment et sans prendre le sens apparent (comme la position assise ou l’établissement). [Dans son tafsîr]

– De même, l’Imâm Ibn Hajar Al-‘Asqalâni rapporte la croyance de l’Imâm Ach-Châfi’i concernant les textes équivoques (moutachâbih) qui est d’y croire dans leur globalité, en exemptant Allâh du comment (kayfiyyah) et de toute assimilation (tachbîh), et sans prendre ces textes selon leurs sens apparents. [Dans son livre Fat-hou l-Bârî]

– Il est également rapporté que l’Imâm Ach-Châfi’i considérait mécréant ceux qui croient que Allâh est assis sur le trône :

  • Le Qâdî Houçayn a dit : « Ach-Châfi’i –que Allâh lui fasse miséricorde- a dit textuellement […] : celui qui croit que Allâh ta’âlâ est assis sur le trône il est jugé mécréant, et la prière n’est pas valable derrière ceux-là » [Dans son livre At-Ta’lîqah]
  • Le Chaykh Al-Qourachi qui a dit : « Ceci est de la mécréance selon l’Unanimité et nous déclarons mécréant ceux qui se réclament de l’Islâm qui disent que la Parole de Allâh est créée et ceux qui disent que Allâh ne sait pas les choses avant leur existence et celui qui ne croit pas en la Prédestination et celui qui croit que Allâh est assis sur le trône tout comme a rapporté ce jugement Al-Qâdî Houçayn d’après le texte de Ach-Châfi’i » [Dans son livre Najmou l-Mouhtadi]
  • Le Chaykh Ibnou Ar-Rif’ah qui a dit : « Et ceux que nous avons déclaré mécréants parmi les gens de la Qiblah sont par exemple ceux qui croient que le Qour-ân serait créé, que Allâh ne saurait pas les choses inexistantes avant qu’elles n’existent, et ceux qui ne croient pas en la prédestination, également ceux qui croient que Allâh serait assis sur le Trône comme l’a cité le Qâdî Houçayn du texte de Ach-Châfi’i. » [Dans son livre Kifâyatou n-Nabîh]

– Sachez également que l’Imâm Ach-Châfi’i considérait également mécréants ceux qui attribuent le corps ou la direction à Allâh. Voir à ce sujet :

– Retrouvez d’autres paroles de savants concernant le fait que Allâh n’est pas concerné par le changement : ici.

Le Chaykh Mouhammad Mayyârah rapporte l’unanimité sur le fait que Allâh n’a pas de direction

Sujet : Allâh existe sans endroit par unanimité

      

L’Illustre savant Mouhammad Mayyârah Al-Mâliki (رحمه الله) a dit, dans son livre « Ad-Dourrou th-Thamîn wa l-Mawridou l-Ma’în », page 33 de cette édition (la page 32 est ajoutée pour que vous puissiez voir le contexte) en citant l’un de ses chaykh :

« أَجمعَ أَهْلُ الحَقِّ قَاطِبَةً على أنَّ الله تَعالى لاجِهَةَ له، فلا فوقَ ولا تحتَ ولايمينَ ولا شمالَ ولا أمامَ ولا خَلْفَ »

« Les gens de la vérité ont été unanimes sur le fait que Allâh ta’âlâ n’a pas de direction, qu’Il n’a pas de dessus, ni de dessous, ni de droite, ni de gauche, ni de devant, ni de derrière »

Informations utiles :

– Le Chaykh Mouhammad Ibnou Ahmad Mayyârah Al-Mâliki Al-Fâçi est né en 999 à Fès (Maroc) et il est décédé en 1072 de l’Hégire (رحمه الله) à Fès également, c’est-à-dire il y a environ 360 ans. Il était de l’école de jurisprudence (madh-hab) malikite. Il était l’élève direct du Chaykh Ibnou ‘Âchir. Consultez sa biographie : ici.

– Son livre « Ad-Dourrou th-Thamîn wa l-Mawridou l-Ma’în » est un commentaire du très célèbre traité « Al-Mourchidou l-Mou’în ‘ala d-Daroûriyyi min ‘Ouloumi d-Dîn » , appelé plus couramment le « Matn de Ibnou ‘Âchir » composé par le Chaykh ‘Abdou l-Wâhid Ibnou ‘Âchir Al-Ansâri Al-Ach’ari Al-Mâliki (990 – 1040 H) (رحمه الله). Consultez sa biographie : ici.

– Ces deux livres (c’est-à-dire : le matn de Ibnou ‘Âchir et le commentaire de Mouhammad Mayyârah) sont deux ouvrages de références dans l’école Malikite.

– Ici, il cite l’un de ses chaykh qu’il présente dans son livre en disant : L’Imâm, le savant Aboû ‘Abdi l-Lâh, mon maître Mouhammad ibnou Jalâl.

– Il rapporte l’unanimité sur le fait que Allâh ta’âlâ est exempt des 6 directions : C’est-à-dire qu’Il n’a pas de dessus, ni de dessous, ni de droite, ni de gauche, ni de devant, ni de derrière. Ceci est la croyance de tous les musulmans.

– En effet, Allâh ta’âlâ a dit dans Son Livre honoré {لَيْسَ كَمِثْلِهِ شَيْءٌ} [Ce qui a pour sens] : « Rien n’est tel que Lui – d’aucune façon que ce soit -». Les savants de l’Islâm ont confirmé que ce verset en lui-même est une preuve pour exempter Allâh de l’endroit, de la direction et du corps. Parmi eux :

– De plus le prophète (صلى الله عليه وسلم) a lui même nié les directions au sujet de Allâh par sa parole : « أنت الظاهر فليس فوقك شىء وأنت الباطن فليس دونك شىء» [ce qui a pour sens] : «Ô Allâh, Tu es Adh-Dhâhir, rien n’est au-dessus de Toi et Tu es Al-Bâtin, rien n’est en dessous de Toi» [rapporté par Mouslim et autres]. L’Imâm Al-Bayhaqi a expliqué ce hadîth en disant : « Puisque rien n’est au-dessus de Lui et rien n’est en dessous de Lui, Il n’est donc pas dans un endroit »[Dans son livre Al-Asmâ-ou wa s-Sifât].

–  L’Imâm At-Tahâwi (رحمه الله) qui fait partie des illustres savants du salaf a dit dans son traité présentant la croyance de l’ensemble des gens de la Sounnah : « Allâh ta’âlâ est exempt des limites, des fins, des côtés, des organes et des membres. Les six directions ne Le délimitent pas, contrairement à toutes les créatures »  [Al-‘Aqîdatou t-Tahâwiyyah].

– Cette unanimité a été mentionnée par de nombreux autres savants tels que :

  • L’Imâm Aboû Mansoûr Al-Baghdâdi [Al-Farqou bayna l-Firaq],
  • L’Imâm Al-Jouwayni [Al-Irchâd],
  • L’Imâm Ar-Râzi [Dans son tafsîr],
  • Le Chaykh Salîm Al-Bichri Al-Azhari [Rapporté par le Chaykh Al-’Azzâmi],
  • Le Chaykh Al-Qoudâ’i Al-’Azzâmi [Fourqânou l-Qour-ân],
  • Le Chaykh Mouhammad Al-‘Arabi At-Tabbâni [Barâ-atou l-Ach’ariyyîn],
  • Le Chaykh Mahmoûd As-Soubki [It-hâfou l-Kâ-inat (1)] et [It-hâfou l-Kâ-inat (2)],
  • Le Chaykh Ach-Chanqîti [Al-Âyatou-l Mouhkamât],
  • L’ancien Moufti d’Egypte, le Chaykh Mouhammad Bakhît Al-Moutî’i Al-Hanafi qui a dit : « L’ensemble de la communauté Islamique est sur la croyance que Allâh est exempt de l’incarnation dans les endroits, et qu’Il est exempt de la direction, c’est-à-dire d’être au-dessus de quelque chose, ou en dessous, ou à droite, ou à gauche, ou derrière ou devant. Et on ne dit pas que Allâh serait en contact par Son Être avec quelque chose, ou qu’Il serait séparé de quelque chose, ainsi on ne dit pas que Allâh serait séparé du monde, ou en contact avec lui » [Rapporté par le Chaykh Mahmoûd As-Soubki Al-Azhari dans son livre It-hâfou l-Kâ-inât]
  • Le Mouhaddith Al-Harari,
  • Et beaucoup d’autres [voir : ici]

– L’unanimité (ijmâ’) est une preuve dans la religion. En effet le prophète (صلى الله عليه وسلم) nous a enseigné que les savants de sa communauté ne seront jamais unanime sur un égarement, par sa parole « إنّ أُمَّتي لا تجتمع على ضلالة  » ce qui a pour sens : « Ma communauté ne sera jamais unanime sur un égarement. » [Hadîth sahîh (authentique) rapporté selon différentes versions par Al-Hâkim, At-Tirmidhi, Ibnou Mâjah, Aboû Dâwoûd et autres en des termes proches]. A ce sujet :

  • L’Imâm Al-Jouwayni a dit : « L’unanimité (Ijmâ’) de cette communauté (Oummah) est une preuve à elle seule, en raison de la parole du prophète : “لا تجتمع أمتي على ضلالة” [ce qui a pour sens : ] ma communauté ne sera jamais unanime sur un égarement » [Al-Waraqât]
  • L’Imâm An-Nawawi a dit : « Les fondements de la religion sont quatre : le Livre (le Qour-ân), la Sounnah, l’unanimité (ijmâ’) et le Qiyâs (des savants moujtahid).» [Al-Maqâçid]
  • Le Moufti de La Mecque, le Chaykh Ahmad Ibnou Zayni Dahlân a dit : « L’unanimité de la Oummah est une preuve dans la religion, comme l’a indiqué le prophète : “لا تجتمع أمتي على ضلالة” [ce qui a pour sens : ] ma communauté ne sera jamais unanime sur un égarement » [Dans son livre Fitnatou l-Wahhâbiyyah]

– Le Chaykh Mahmoûd As-Soubki Al-Azhari a dit : « Quant à ce qui a été dit [de la part de certains égarés] que « renier les six directions au sujet de Allâh ta’âlâ revient à nier Son existence », ce n’est d’évidence qu’une parole infondée, en raison de ce qui est connu que Allâh ‘azza wa jall existe avant l’existence des six directions citées qui sont le haut, le bas, le devant, le derrière, la droite et la gauche. Il existe avant l’existence du monde dans sa totalité par l’unanimité des prédécesseurs et des successeurs. Comment pourrait-on concevoir que l’existence de Allâh ‘azza wa jall qui est exempt de début, dépendrait de l’existence de certaines choses entrées en existence ou de tout ce qui est entré en existence qu’Il a crée soubhânalLâh ? Ce ne sont là que des calomnies graves » [It-hâfou l-Kâ-inat]

– Consultez d’autres paroles de savants sur le thème : Allâh est sans endroit et sans direction : ici

Précieuse parole de tawhîd de Aboû Bakr As-Siddîq

Amîrou l-Mou-minîn Aboû Bakr As-Siddîq (رضي الله عنه) a dit :

« العَجْزُ عن دَرَكِ الإِدْرَاكِ إِدْرَاكُ والبَحْثُ عن ذَاتِهِ كُفْرٌ وإِشْرَاكُ »

 « Reconnaître son incapacité à parvenir à connaître l’Être de Allâh est en soi une connaissance et chercher à concevoir Son Être est de la mécréance et de l’association »

[Rapporté par l’Imâm Badrou d-Dîn Az-Zarkachi dans son livre « Tachnîfou l-Maçâmi' »]

 

Informations utiles :

– Aboû Bakr As-Siddîq est né 3 ans environ après l’année dite de l’éléphant et il est décédé en l’an 13 de l’Hégire (رضي الله عنه).

– Il est le meilleur homme après les Prophètes et donc le meilleur de tous les saints de toutes les communautés.

– Il est le premier homme à avoir cru et suivi le Prophète Mouhammad (صلى الله عليه وسلم).

– Il a été le premier calife bien guidé.

– Cette parole a été rapportée par le Mouhaddith, le Faqîh, le Spécialiste de la science des fondements (al-Ousoûli)  Badrou d-Dîn Az-Zarkachi Al-Misri Ach-Châfi’i, né en 745 et décédé en 794 de l’hégire (رحمه الله).