Sujet : L’istiwâ de Allâh sur le trône

Dans son célèbre tafsîr, lors de l’explication du verset 29 de Soûrat Al-Baqarah, qui est le premier verset de l’istiwâ dans le Qour’ân (tome 1 page 254 de cette édition), l’Imâm Al-Qourtoubi a dit :
« والناس فيها وفيما شاكلها على ثلاثة أوجه قال بعضهم : نقرؤها ونؤمن بها ولا نفسرها ، وذهب إليه كثير من الأئمة ، وهذا كما روي عن مالك رحمه الله أن رجلا سأله عن قوله تعالى : الرحمن على العرش استوى ، قال مالك : الاستواء غير مجهول ، والكيف غير معقول ، والإيمان به واجب ، والسؤال عنه بدعة ، وأراك رجل سوء أخرجوه .
وقال بعضهم : نقرؤها ونفسرها على ما يحتمله ظاهر اللغة . وهذا قول المشبهة .
وقال بعضهم : نقرؤها ونتأولها ونحيل حملها على ظاهرها »
« Les gens sont, au sujet de ce verset et de ceux qui sont du même type, en trois groupes :
Certains ont dit : « nous les lisons, et nous y croyons sans en faire l’exégèse » , et c’est la voie choisie par beaucoup d’Imams, et ceci tout comme il a été rapporté de [l’Imâm] Mâlik (رحمه الله) qu’un homme l’avait interrogé au sujet de Sa parole ta’âlâ : {الرحمن على العرش استوى} [ar-Rahmânou ‘ala l-‘archi stawâ] et Mâlik a dit : « L’istiwâ n’est pas inconnu, et le comment n’est pas concevable [c’est-à-dire impossible], et la croyance en cela est obligatoire et questionner à ce sujet est une [mauvaise] innovation et je vois que tu es quelqu’un de mauvais! Faites le sortir !»
Certains autres ont dit : « nous les lisons et nous les expliquons selon ce qui est apparent dans la langue ». Et ceci est la parole des anthropomorphistes (mouchabbihah).
Et d’autres ont dit : « Nous les lisons et nous les interprétons et nous interdisons le fait de les prendre selon le sens apparent. »
[Puis l’Imâm Al-Qourtoubi continu en citant certaines interprétations…]
Informations utiles :
– Le Moufassir (exégète) Mouhammad Ibnou Ahmad Al-Ansâri Al-Qourtoubi est décédé en 671 de l’Hégire (رحمه الله) c’est-à-dire il y a plus de 760 ans. Il est du madh-hab (Ecole de jurisprudence) de l’Imâm Mâlik. Son tafsîr « Al-Jâmi’ou li Ahkâmi l-Qour-ân » est une référence incontournable.
- Adh-Dhahabi a dit à son sujet : « L’illustre savant (Al-‘Allâmah) […] un Imâm très intelligent, un érudit dans la science, il est l’auteur de nombreux ouvrages qui sont très utiles et qui indiquent sa grande connaissance, et l’abondance de sa vertu » [Târîkhou l-Islâm]
- Ibnou Farhoûn al-Mâliki a dit de lui : « Le Chaykh, l’Imâm […] le moufassir (exégète), Il était parmi les esclaves vertueux de Allâh, de parmi les savants , les connaisseurs, les pieux, les détachés du bas-monde, ceux qui sont occupé par les affaires qui concernent l’au-delà. » Et il a dit au sujet de son Tafsîr (exégèse du Qour-ân) : « Il compte parmi les tafsîr les plus importants et les plus éminents en terme de mérite »[Ad-Dîbâj]
- Ibnou ‘Imâd al-Hambali a dit : « Il était un Imâm, un savant, de parmi ceux qui ont une grande connaissance du hadîth, auteur de bons ouvrages »[Chadharâtou dh-Dhahab]
- Mouhammad Makhloûf a dit à son sujet :« Le savant, l’Imâm, le glorieux (al-jalîl), le vertueux (al-fâdil), le spécialiste de la jurisprudence (faqîh), le spécialiste de l’explication du Qour-ân (moufassir), le pieux, celui qui est scrupuleux, celui qui est complet, il était parmi les esclaves vertueux de Allâh et de parmi les savants qui ont le plus de science » [Chajaratou n-Noûr]
- Az-Zirikli a dit de lui : « Il est de parmi les plus grands des moufassiroûn (exégètes du Qour-ân), il était vertueux, et pieux»[Al-A’lâm]
– Cette citation est très importante car l’Imâm Al-Qourtoubi indique les différentes voies utilisées par les gens de science face à ce verset et ceux du même type, c’est-à-dire les versets équivoques (Moutachâbihât) : l’une d’elle est de lire le verset (ou le hadîth) tel qu’il apparaît dans le texte sans en faire l’exégèse et d’y croire sans attribuer de comment (kayf) à Allâh. L’autre voie est le fait d’interpréter le texte (verset ou hadîth) par un sens autre que le sens apparent.
– Et l’Imâm Al-Qourtoubi précise que le fait de prendre ce verset et ceux de ce type selon le sens apparent est la voie d’égarement des anthropomorphistes (mouchabbihah). Le sens apparent du terme istawâ est : le fait de s’asseoir, de s’installer ou de s’établir. Il n’est pas valable d’attribuer cela à Allâh.
– Il cite, également, la précieuse parole de l’Imâm Mâlik (رحمه الله) lorsqu’il a été interrogé sur le verset « ar-Rahmânou ‘ala l-‘archi stawâ » et qu’il a répondu qu’il est un devoir d’y croire et que le comment est inconcevable au sujet de Allâh, c’est-à-dire que l’istiwâ de Allâh est sans comment.
– Cette parole de l’Imâm Mâlik rejetant le « comment » au sujet de l’istiwâ de Allâh est rapportée avec une chaîne de transmission authentique. Elle a également été citée par :
- Le Hâfidh Aboû Nou’aym dans « Hilyatou l-Awliyâ » ;
- L’Imâm Al-Bayhaqi dans son livre « Al-Asmâ-ou wa s-Sifât », et aussi [Dans son livre « Al-I’tiqâd »] ;
- L’Imâm Al-Qayrawâni [Dans son livre « Kitâb Al-Jâmi’ »] ;
- L’Imâm Al-Qourtoubi [Dans son Tafsîr] ;
- L’Imâm Aboû Hayyân Al-Andalouçi [Dans son Tafsîr Al-Bahrou l-Mouhît]
- Le Hâfidh Ibnou Hajar Al-‘Asqalâni dans son livre « Fathou l-Bârî charh Sahîh Al-Boukhâri » qui précise que la chaîne de transmission de l’Imâm Al-Bayhaqi est forte (jayyid) ;
- Le Hâfidh As-Souyoûti dans son tafsîr « Ad-Dourrou l-Manthoûr fi t-Tafsîri bi l-Ma-thoûr »
- et autres qu’eux.
– Le Hâfidh Az-Zabîdi a dit : « Ibnou l-Labân a dit dans l’explication de la parole de Mâlik : sa parole « Kayf ghayrou ma’qoûl » (le comment est inconcevable) : c’est-à-dire que le kayf (comment) fait parti des caractéristiques de ce qui entre en existence, et tout ce qui fait parti des attributs des choses entrées en existence, le fait de les attribuer à Allâh contredit la raison, de ce fait cela est catégoriquement renié pour Allâh ta’âlâ. Quant à sa parole : « wa l-Istiwâ ghayrou majhoûl » (l’istiwâ n’est pas inconnu) c’est-à-dire que son sens est connu par les spécialistes de la langue Arabe, et sa parole « wa l-îmânou bihi» (et y croire) c’est-à-dire selon ce qui est digne de Lui ta’âlâ, « wâjib» (est un devoir) car cela fait parti de la foi en Allâh et en Ses livres, « wa s-sou-âlou ‘anhou bid’ah» (poser la question à ce sujet est une innovation) c’est-à-dire une nouveauté car les compagnons connaissaient son sens qui est digne d’être attribué à Allâh du point du vue de la langue, ainsi ils n’ont pas été amené à poser cette question» [It-hâfou s-Sâdati l-Mouttaqîn].
– Au sujet de la parole « fauteur d’innovation » [صاحب بدعة] adressé par l’Imâm Mâlik à cet homme qui lui avait demandé « comment est l’istiwâ de Allâh », le Chaykh Al-Qoudâ’i Al-’Azzâmi Al-Azhari explique en disant : « Parce que sa question sur le comment de l’istiwâ indique qu’il a compris l’istiwâ selon son sens apparent, physique, qui relève de l’emprise d’un corps sur un autre et de son établissement dessus, et qu’il n’a fait que douter sur le comment de cet établissement. Il a donc demandé à son sujet. Et c’est exactement cela l’assimilation (tachbîh) que l’Imâm Mâlik a pointé comme étant une innovation (bid’ah)» [Dans son livre «Fourqânou l-Qour-ân»]
- Ici, lors de l’explication de l’histoire de cet homme ignorant qui a osé demander à l’Imâm Mâlik « comment est l’istiwâ de Allâh ? », l’Imâm Al-‘Azzâmi dit que justement si l’Imâm Mâlik a dit à cet homme qu’il est un mauvais innovateur et qu’il l’a fait sortir, c’est que la question de cet homme relevait de l’innovation blâmable. En effet, le fait qu’il ait demandé « comment ? » au sujet de l’istiwâ de Allâh est en soit une mauvaise innovation.
– Ce qui confirme davantage la position de l’Imâm Mâlik, c’est ce que rapporte l’Imâm Al-Bayhaqi qui a dit : « [Les imâms] Al-Awzâ’i, Mâlik, Soufyân Ath-Thawri et Al-Layth Ibn Sa’d ont été questionné au sujet de ces hadîth (les hadîth moutachâbih – équivoques -), alors ils ont dit : Citez les comme ils sont parvenus, sans attribuer de comment (bilâ kayfiyyah) » [Dans son livre “Al-I’tiqâd”].
– De même l’Imâm Mâlik considérait le verset de l’istiwâ de parmi les moutachâbihât (textes équivoques). En effet, l’Imâm Aboû Mansoûr Al-Baghdâdi a dit : « Certains d’entre eux [c’est-à-dire les savants] ont dit que le verset de l’istiwâ est moutachâbih (équivoque), et ceci est l’avis de Mâlik Ibn Anas, des Fouqahâ de Médine et de Al-Asma’i » [Dans son livre Ousoûlou d-Dîn].
– Ainsi, la version propagée par les moujassimah (corporalistes), selon laquelle Mâlik aurait dit « le comment est ignoré » (al-kayfou majhoûl), cette version n’est pas vraie ; elle n’a été validée d’aucun des Salaf ; elle n’a pas été confirmée comme étant la parole de Mâlik ni de personne d’autre parmi les Imâm. L’Imâm Mâlik n’a pas dit « le comment est ignoré » (al-kayfou majhoûl). Cette version n’a aucune chaîne de transmission sur laquelle on puisse se baser et elle n’est pas conforme au tawhîd. En effet, le fait de dire que le comment est ignoré, cela insinue que Allâh aurait des attributs qui ont un comment (des caractéristiques des créatures), mais que nous ne saurions pas par lesquelles de ces caractéristiques Il serait attribué; et cela contredit le tawhîd. Cependant certains savants ont cité cette version dans leurs ouvrages en expliquant “al-kayf” par “al-haqîqah” c’est-à-dire Sa réalité, ainsi ils comprennent de cette expression que nul ne connaît la réalité de Allâh si ce n’est Allâh Lui-même.
– Le Chaykh Ahmad Zarroûq explique [dans son livre « Charh ‘Aqîdati l-Ghazâli »] que la version contenant les termes « al-kayfiyyatou majhoûlah » n’est pas authentique, car elle signifierait que le comment est inconnu. Cette parole impliquerait donc qu’il existe un comment mais que celui-ci serait ignoré, alors que l’Imâm Mâlik a justement voulu expliquer qu’il n’y a pas de comment.
– Le comment (al-kayf) : c’est ce par quoi on décrit les créatures, c’est-à-dire les dimensions, le début, la fin, la couleur, l’endroit, la direction, la forme, la position assise, la proximité, le mouvement, le déplacement, le changement et tout ce qui fait partie des attributs des créatures. Allâh est exempt de tout cela.
– Remarque importante : il y a une grande différence entre :
- La parole des gens de la Sounnah qui disent que Allâh est sans comment (bilâ kayf), c’est-à-dire qu’Il n’est pas concerné par le comment, la description physique, comme cela a clairement été déclaré par les grands Imâm de la Oummah ;
- et la parole des mouchabbihah (assimilateurs) qui se sont illusionné et qui ont pris pour croyance que Allâh aurait un comment mais que ce comment serait d’après eux ignoré, et qui disent : on ne sait pas comment. Ainsi, Ibn ‘Outhaymîn le wahhabite a contredit ouvertement les gens de la Sounnah en disant : « Nous ne nions pas à leurs sujets [les textes moutachâbihah] la kayfiyyah (comment, description physique) au contraire nous croyons qu’ils ont une kayfiyyah, mais nous n’avons pas connaissance de cette kayfiyyah» [Dans son livre intitulé « Charh al-‘Aqîdah Al-Wâsitiyyah »].
– Certains leaders de la mouvance sectaire wahhabite ont même prétendu textuellement que Allâh serait assis sur le trône. Article à consulter à ce sujet : Ar-Râjihi et Fawzân (wahhabites) prétendent que Allâh est assis sur le trône.
– Les wahhabites ont hérité cette croyance abjecte d’Ibn Taymiyah (moujassim) qui a également prétendu que Allâh serait assis. Article à consulter à ce sujet : L’Imam Abou Hayyan Al-Andalouçi dénonce l’égarement de Ibn Taymiyah.
– Les savants de l’Islâm ont été unanimes sur le fait que l’istiwâ de Allâh n’est pas une position assise (jouloûss) ni un établissement (istiqrâr). Parmi eux :
Il n’est donc pas permis de traduire le verset {الرَّحْمَنُ عَلَى الْعَرْشِ اسْتَوَى} (Ar-Rahmânou ‘ala l-’archi stawâ) et ceux qui sont similaires par le fait que Allâh serait établi sur le trône car cette explication est contraire au tawhîd (l’unicité de Allâh).
– De nombreux savants ont proposé l’interprétation (ta-wîl) du terme “istawâ” par la domination par la toute-puissance. Parmi eux :
– Retrouvez d’autres paroles de savants concernant l’Istiwâ de Allâh : ici.
Juil 11
L’Imâm Al-Qourtoubi explique le verset de l’istiwâ
Sujet : L’istiwâ de Allâh sur le trône
Dans son célèbre tafsîr, lors de l’explication du verset 29 de Soûrat Al-Baqarah, qui est le premier verset de l’istiwâ dans le Qour’ân (tome 1 page 254 de cette édition), l’Imâm Al-Qourtoubi a dit :
« والناس فيها وفيما شاكلها على ثلاثة أوجه قال بعضهم : نقرؤها ونؤمن بها ولا نفسرها ، وذهب إليه كثير من الأئمة ، وهذا كما روي عن مالك رحمه الله أن رجلا سأله عن قوله تعالى : الرحمن على العرش استوى ، قال مالك : الاستواء غير مجهول ، والكيف غير معقول ، والإيمان به واجب ، والسؤال عنه بدعة ، وأراك رجل سوء أخرجوه .
وقال بعضهم : نقرؤها ونفسرها على ما يحتمله ظاهر اللغة . وهذا قول المشبهة .
وقال بعضهم : نقرؤها ونتأولها ونحيل حملها على ظاهرها »
« Les gens sont, au sujet de ce verset et de ceux qui sont du même type, en trois groupes :
Certains ont dit : « nous les lisons, et nous y croyons sans en faire l’exégèse » , et c’est la voie choisie par beaucoup d’Imams, et ceci tout comme il a été rapporté de [l’Imâm] Mâlik (رحمه الله) qu’un homme l’avait interrogé au sujet de Sa parole ta’âlâ : {الرحمن على العرش استوى} [ar-Rahmânou ‘ala l-‘archi stawâ] et Mâlik a dit : « L’istiwâ n’est pas inconnu, et le comment n’est pas concevable [c’est-à-dire impossible], et la croyance en cela est obligatoire et questionner à ce sujet est une [mauvaise] innovation et je vois que tu es quelqu’un de mauvais! Faites le sortir !»
Certains autres ont dit : « nous les lisons et nous les expliquons selon ce qui est apparent dans la langue ». Et ceci est la parole des anthropomorphistes (mouchabbihah).
Et d’autres ont dit : « Nous les lisons et nous les interprétons et nous interdisons le fait de les prendre selon le sens apparent. »
[Puis l’Imâm Al-Qourtoubi continu en citant certaines interprétations…]
Informations utiles :
– Le Moufassir (exégète) Mouhammad Ibnou Ahmad Al-Ansâri Al-Qourtoubi est décédé en 671 de l’Hégire (رحمه الله) c’est-à-dire il y a plus de 760 ans. Il est du madh-hab (Ecole de jurisprudence) de l’Imâm Mâlik. Son tafsîr « Al-Jâmi’ou li Ahkâmi l-Qour-ân » est une référence incontournable.
– Cette citation est très importante car l’Imâm Al-Qourtoubi indique les différentes voies utilisées par les gens de science face à ce verset et ceux du même type, c’est-à-dire les versets équivoques (Moutachâbihât) : l’une d’elle est de lire le verset (ou le hadîth) tel qu’il apparaît dans le texte sans en faire l’exégèse et d’y croire sans attribuer de comment (kayf) à Allâh. L’autre voie est le fait d’interpréter le texte (verset ou hadîth) par un sens autre que le sens apparent.
– Et l’Imâm Al-Qourtoubi précise que le fait de prendre ce verset et ceux de ce type selon le sens apparent est la voie d’égarement des anthropomorphistes (mouchabbihah). Le sens apparent du terme istawâ est : le fait de s’asseoir, de s’installer ou de s’établir. Il n’est pas valable d’attribuer cela à Allâh.
– Il cite, également, la précieuse parole de l’Imâm Mâlik (رحمه الله) lorsqu’il a été interrogé sur le verset « ar-Rahmânou ‘ala l-‘archi stawâ » et qu’il a répondu qu’il est un devoir d’y croire et que le comment est inconcevable au sujet de Allâh, c’est-à-dire que l’istiwâ de Allâh est sans comment.
– Cette parole de l’Imâm Mâlik rejetant le « comment » au sujet de l’istiwâ de Allâh est rapportée avec une chaîne de transmission authentique. Elle a également été citée par :
– Le Hâfidh Az-Zabîdi a dit : « Ibnou l-Labân a dit dans l’explication de la parole de Mâlik : sa parole « Kayf ghayrou ma’qoûl » (le comment est inconcevable) : c’est-à-dire que le kayf (comment) fait parti des caractéristiques de ce qui entre en existence, et tout ce qui fait parti des attributs des choses entrées en existence, le fait de les attribuer à Allâh contredit la raison, de ce fait cela est catégoriquement renié pour Allâh ta’âlâ. Quant à sa parole : « wa l-Istiwâ ghayrou majhoûl » (l’istiwâ n’est pas inconnu) c’est-à-dire que son sens est connu par les spécialistes de la langue Arabe, et sa parole « wa l-îmânou bihi» (et y croire) c’est-à-dire selon ce qui est digne de Lui ta’âlâ, « wâjib» (est un devoir) car cela fait parti de la foi en Allâh et en Ses livres, « wa s-sou-âlou ‘anhou bid’ah» (poser la question à ce sujet est une innovation) c’est-à-dire une nouveauté car les compagnons connaissaient son sens qui est digne d’être attribué à Allâh du point du vue de la langue, ainsi ils n’ont pas été amené à poser cette question» [It-hâfou s-Sâdati l-Mouttaqîn].
– Au sujet de la parole « fauteur d’innovation » [صاحب بدعة] adressé par l’Imâm Mâlik à cet homme qui lui avait demandé « comment est l’istiwâ de Allâh », le Chaykh Al-Qoudâ’i Al-’Azzâmi Al-Azhari explique en disant : « Parce que sa question sur le comment de l’istiwâ indique qu’il a compris l’istiwâ selon son sens apparent, physique, qui relève de l’emprise d’un corps sur un autre et de son établissement dessus, et qu’il n’a fait que douter sur le comment de cet établissement. Il a donc demandé à son sujet. Et c’est exactement cela l’assimilation (tachbîh) que l’Imâm Mâlik a pointé comme étant une innovation (bid’ah)» [Dans son livre «Fourqânou l-Qour-ân»]
– Ce qui confirme davantage la position de l’Imâm Mâlik, c’est ce que rapporte l’Imâm Al-Bayhaqi qui a dit : « [Les imâms] Al-Awzâ’i, Mâlik, Soufyân Ath-Thawri et Al-Layth Ibn Sa’d ont été questionné au sujet de ces hadîth (les hadîth moutachâbih – équivoques -), alors ils ont dit : Citez les comme ils sont parvenus, sans attribuer de comment (bilâ kayfiyyah) » [Dans son livre “Al-I’tiqâd”].
– De même l’Imâm Mâlik considérait le verset de l’istiwâ de parmi les moutachâbihât (textes équivoques). En effet, l’Imâm Aboû Mansoûr Al-Baghdâdi a dit : « Certains d’entre eux [c’est-à-dire les savants] ont dit que le verset de l’istiwâ est moutachâbih (équivoque), et ceci est l’avis de Mâlik Ibn Anas, des Fouqahâ de Médine et de Al-Asma’i » [Dans son livre Ousoûlou d-Dîn].
– Ainsi, la version propagée par les moujassimah (corporalistes), selon laquelle Mâlik aurait dit « le comment est ignoré » (al-kayfou majhoûl), cette version n’est pas vraie ; elle n’a été validée d’aucun des Salaf ; elle n’a pas été confirmée comme étant la parole de Mâlik ni de personne d’autre parmi les Imâm. L’Imâm Mâlik n’a pas dit « le comment est ignoré » (al-kayfou majhoûl). Cette version n’a aucune chaîne de transmission sur laquelle on puisse se baser et elle n’est pas conforme au tawhîd. En effet, le fait de dire que le comment est ignoré, cela insinue que Allâh aurait des attributs qui ont un comment (des caractéristiques des créatures), mais que nous ne saurions pas par lesquelles de ces caractéristiques Il serait attribué; et cela contredit le tawhîd. Cependant certains savants ont cité cette version dans leurs ouvrages en expliquant “al-kayf” par “al-haqîqah” c’est-à-dire Sa réalité, ainsi ils comprennent de cette expression que nul ne connaît la réalité de Allâh si ce n’est Allâh Lui-même.
– Le Chaykh Ahmad Zarroûq explique [dans son livre « Charh ‘Aqîdati l-Ghazâli »] que la version contenant les termes « al-kayfiyyatou majhoûlah » n’est pas authentique, car elle signifierait que le comment est inconnu. Cette parole impliquerait donc qu’il existe un comment mais que celui-ci serait ignoré, alors que l’Imâm Mâlik a justement voulu expliquer qu’il n’y a pas de comment.
– Le comment (al-kayf) : c’est ce par quoi on décrit les créatures, c’est-à-dire les dimensions, le début, la fin, la couleur, l’endroit, la direction, la forme, la position assise, la proximité, le mouvement, le déplacement, le changement et tout ce qui fait partie des attributs des créatures. Allâh est exempt de tout cela.
– Remarque importante : il y a une grande différence entre :
– Certains leaders de la mouvance sectaire wahhabite ont même prétendu textuellement que Allâh serait assis sur le trône. Article à consulter à ce sujet : Ar-Râjihi et Fawzân (wahhabites) prétendent que Allâh est assis sur le trône.
– Les wahhabites ont hérité cette croyance abjecte d’Ibn Taymiyah (moujassim) qui a également prétendu que Allâh serait assis. Article à consulter à ce sujet : L’Imam Abou Hayyan Al-Andalouçi dénonce l’égarement de Ibn Taymiyah.
– Les savants de l’Islâm ont été unanimes sur le fait que l’istiwâ de Allâh n’est pas une position assise (jouloûss) ni un établissement (istiqrâr). Parmi eux :
Il n’est donc pas permis de traduire le verset {الرَّحْمَنُ عَلَى الْعَرْشِ اسْتَوَى} (Ar-Rahmânou ‘ala l-’archi stawâ) et ceux qui sont similaires par le fait que Allâh serait établi sur le trône car cette explication est contraire au tawhîd (l’unicité de Allâh).
– De nombreux savants ont proposé l’interprétation (ta-wîl) du terme “istawâ” par la domination par la toute-puissance. Parmi eux :
– Retrouvez d’autres paroles de savants concernant l’Istiwâ de Allâh : ici.
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