L’Imâm Ahmad Ibn Hanbal dit que Allâh n’est pas un corps [rapporté par Abou l-Fadl At-Tamîmi]

   

Dans son livre « I’tiqâdou l-Imâmou l-Mounabal Abî ‘Abdi l-Lâhi Ahmad bni Hanbal », l’Imâm Abou l-Fadl At-Tamîmi rapporte que l’Imâm Ahmad ibn Hanbal a répliqué à ceux qui attribuent le corps à Allâh en disant :

« إن الأسماء مأخوذة من الشريعة واللغة، وأهل اللغة وضعوا هذا ‏الاسم على ذي طولٍ وعرضٍ وسمكٍ وتركيبٍ وصورةٍ وتأليف والله تعالى خارج عن ذلك كله، فلم يجز أن يسمى ‏جسمًا لخروجه عن معنى الجسمية، ولم يجىء في الشريعة ذلك فبطل »

« Les noms sont pris de la religion (charî’ah) et de la langue arabe, or les spécialistes de la langue ont mentionné que le mot « corps » (jism) est attribué pour tout ce qui présente une longueur, une largeur, une épaisseur, une composition et une image, et Allâh ta’âlâ est exempt de tout ceci. Il n’est donc pas permis de Lui attribuer le corps (jism) car Il en est exempt, en plus ce terme n’a pas été cité dans la religion (charî’ah) comme nom de Allâh, ce qui montre que cela est infondé ».

Informations utiles :

L’Illustre savant du salaf, le Moujtahid (jurisconsulte), l’Imâm Aboû ‘Abdi l-Lâh Ahmad Ibnou Mouhammad Ibnou Hanbal Ach-Chaybâni est né en 164 à Baghdâd et il est décédé en 241 de l’Hégire à Baghdâd (رحمه الله) c’est-à-dire il y a plus de 1190 ans. Il est l’Imâm de l’école Hanbalite, l’un des quatre Imams.

– Ici, l’Imâm Ahmad donne la définition du corps (jism) et explique que Allâh n’est pas un corps, qu’Il n’a pas de longueur, de largeur, d’épaisseur, de composition ou d’image. Et il dit que le terme corps n’a pas été attribué à Allâh que ce soit dans le Qour-ân ou dans le hadîth.

– Le fait de nier le corps au sujet de Allâh, fait partie des choses sur lesquelles la communauté musulmane est unanime.

– Parmi les citations de l’Imâm Ahmad concernant l’exemption du corps au sujet de Allâh il y a sa parole : « Celui qui dit que Allâh est un corps pas comme les autres corps, il devient [quand même] mécréant » Rapporté par l’Imâm Az-Zarkachi [retrouvez l’article : ici].

– La déclaration de mécréance de l’Imâm Ahmad Ibn Hanbal à l’égard de ceux qui ont pour croyance que Allâh serait dans un endroit ou une direction, ou qu’Il serait un corps est également confirmée de lui par l’Imâm Ibn Hajar Al-Haytami [voir l’article : ici].

– L’Imâm Ahmad Ibn Hambal a dit : « Devient mécréant celui qui fait ressembler Allâh à Sa créature » [Rapporté par Ibn Hamdân Al-Hambali dans Nihâyatou l-Moubtadi-în]

– L’Imâm Abou l-Fadl At-Tamîmi Al-Baghdâdi Al-Hanbali est né en 341 et il est décédé en 410 de l’Hégire (رحمه الله), c’est-à-dire il y a environ 1025 ans. Il était le chef et le fils du chef des Hanbalites à Baghdâd.

– Cette citation est également rapportée par l’Imâm Al-Bayhaqi dans son livre Manâqibou Ahmad.

L’Imâm Ibn Foûrak dit que la fawqiyyah (supériorité) de Allâh n’est pas par l’endroit et la distance

   

Dans son livre « Mouchkilou l-Hadîth » (page 81 de cette édition), l’Imâm Ibnou Foûrak a dit :

« واعلـم أَنَّا إذا قلنا إن الله عزّ وجل فوق ما خلق لـم يُرْجَعْ به إلى فوقية المكان والارتفاع على الأمكنة بالـمسافة والإشراف عليها بالـمماسة لشىء منها »

« Sache que, lorsque nous disons que Allâh ‘azza wa jall est « fawqa mâ khalaqa » (supérieur à ce qu’Il a créé), cela ne veut pas dire que c’est une fawqiyyah (supériorité) spatiale ni une élévation sur les endroits par la distance ni leur supervision par le contact avec quoi que ce soit de ces endroits »

 

Informations utiles :

– L’Imâm, le Hâfidh (spécialiste de la science du hadîth), le moutakallim (spécialiste de la croyance), le Ousoûli (spécialiste des fondements), le Faqîh (spécialiste de la jurisprudence) Aboû Bakr Mouhammad Ibnou l-Haçan Ibnou Foûrak (certains le nomment « Ibnou Fawrak ») al-Asbahâni ach-Châfi’i est décédé en 406 de l’Hégire (رحمه الله), c’est-à-dire il y a environ 1030 ans. Il était un grand défenseur de la croyance de Ahlou s-Sounnah wa-l jamâ’ah. On compte parmi ses illustres élèves : l’Imâm Al-Bayhaqi et l’Imâm Abou l-Qâçim Al-Qouchayri.

  • L’Imâm An-Nawawi faisait son éloge en disant :  « Al-Oustâdh [Al-Isfarâyîni] est l’une des trois personnes qui vécurent à la même époque et qui se levèrent afin de défendre l’école du Hadîth et de la Sounnah dans les questions de croyance, il s’agit ainsi de ceux qui ont défendu l’école du Chaykh Abou l-Haçan Al-Ach’ari. Ce sont Al-Oustâdh Aboû Is-hâq Al-Isfarâyîni, Al-Qâdî Aboû Bakr Al-Bâqillâni et l’Imâm Aboû Bakr Ibnou Foûrak. » [Tahdhîbou l-Asmâ-i wa l-Loughât]
  • Adh-Dhahabi a dit de lui : « L’Imâm, l’Illustre savant (Al-‘Allâmah), le vertueux (As-Sâlih) le Chaykh des théologiens (moutakallimîn)» [Siyar A’lâmi n-Noubalâ]

– Ici, il explique que la fawqiyyah (supériorité) de Allâh n’est pas une supériorité par l’endroit et la direction. Les savants disent que c’est une fawqiyyah (supériorité) de puissance, de domination, de mérite et d’éminence.

– C’est ainsi que doit être compris le verset 54 de Soûrat Al-A’râf qui comprend la partie { وَهُوَ ٱلۡقَاهِرُ فَوۡقَ عِبَادِهِ } (wa houwa l-Qâhirou fawqa ‘ibâdihi), comme l’ont mentionné les savants tels que :

– Quant au fait de prendre ce verset selon le sens de la supériorité spatiale, c’est-à-dire la supériorité par l’endroit cela est la voie des moujassimah (anthropomorphistes). [Voir à ce sujet la parole de l’Imâm Ach-Chahrastâni : ici]

– Retrouvez d’autres paroles de savants au sujet des termes « fawq » et fawqiyyah » : ici .

L’Imâm An-Nawawi explique le Hadîth du nouzoûl

Sujet : Explication du hadîth du nouzoûl

      

Dans son commentaire du Sahîh Mouslim, lors de l’explication du hadîth an-nouzoûl (le hadîth qui commence par « Yanzilou Rabbounâ … »),  l’Imâm An-Nawawi a dit :

« قوله – صلى الله عليه وسلم – : ( ينزل ربنا كل ليلة إلى السماء الدنيا فيقول : من يدعوني فأستجيب له ) هذا الحديث من أحاديث الصفات ، وفيه مذهبان مشهوران للعلماء سبق  إيضاحهما في كتاب الإيمان ومختصرهما أن أحدهما وهو مذهب جمهور السلف وبعض المتكلمين : أنه يؤمن بأنها حق على ما يليق بالله تعالى ، وأن ظاهرها المتعارف في حقنا غير مراد ، ولا يتكلم في تأويلها مع اعتقاد تنزيه الله تعالى عن صفات المخلوق ، وعن الانتقال والحركات وسائر سمات الخلق .
والثاني : مذهب أكثر المتكلمين وجماعات من السلف وهو محكي هنا عن مالك والأوزاعي : أنها تتأول على ما يليق بها بحسب مواطنها . فعلى هذا تأولوا هذا الحديث تأويلين أحدهما : تأويل مالك بن أنس وغيره معناه : تنزل رحمته وأمره وملائكته كما يقال : فعل السلطان كذا إذا فعله أتباعه بأمره . والثاني : أنه على الاستعارة ، ومعناه : الإقبال على الداعين بالإجابة واللطف . والله أعلم . »

« La parole du prophète (صلى الله عليه وسلم) : « Yanzilou Rabbounâ koulla laylatin ila s-samâ-i d-dounyâ fayaqoûl : man yad’oûnî fa Astajîbou lah) ; ce hadîth fait partie des hadîth qui traitent des attributs de Allâh. Et il y a, à ce sujet, deux voies (madh-habân) célèbres empruntées par les savants, que nous avons déjà clarifiées dans [le chapitre] « le livre de la Foi » , et le résumé de ces deux voies est :

– L’une de ces voies (madh-hab), et il s’agit de la voie de la plupart des Salaf [les savants des trois premiers siècles de l’Hégire], et de quelques-uns des moutakallimoûn [c’est-à-dire des théologiens, qui sont venus après le salaf], qui consiste à croire en ces textes comme étant véridiques selon ce qui est digne de Allâh ta’âlâ, et que leur sens apparent (dhâhir) qui s’applique aux créatures n’est pas le sens visé, sans parler de son interprétation, tout en ayant la croyance que Allâh ta’âlâ est exempt des attributs des créatures, et exempt du déplacement, du mouvement, et des autres états de la création.

– La seconde voie (madh-hab) est celle de la plupart des moutakallimoûn [théologiens] et d’un groupe de savants du Salaf, et qui est rapportée ici de Mâlik et d’Al-Awzâ’i : cela consiste à interpréter les textes en fonction de ce qui est digne de Allâh. Ainsi, ils ont interprété ce hadîth avec deux explications : l’une d’entre elles est un ta-wîl [interprétation] par Mâlik Ibnou Anas et d’autres que lui, qui ont dit : ce sont Sa Miséricorde (rahmah), Son Ordre (amr) et Ses anges qui descendent, comme on peut dire : « le sultan a fait ceci » alors que cela a été fait par des personnes sous son commandement [et non par lui personnellement]. Le deuxième type d’explication est que ceci est au sens figuré, c’est-à-dire que Allâh exauce ceux qui invoquent et leur fait miséricorde, et Allâh a plus de science que tout autre ».

Informations utiles :

– L’Imâm, le Hâfidh (spécialiste de la science du Hadîth), le Faqîh (spécialiste de la jurisprudence) Aboû Zakariyyâ Mouhyi d-Dîn Yahyâ Ibnou Charaf An-Nawawi est un savant de référence. Il est né en 631 et il est décédé en 676 de l’hégire (رحمه الله), c’est-à-dire il y a plus de 770 ans. C’est un savant dans l’école de jurisprudence Chafi’ite. Son commentaire du sahîh de l’Imâm Mouslim est très célèbre.  Il a écrit d’autres livres tels que « Riyâd as-Sâlihîn » (le jardin des vertueux), et le recueil de 40 hadîth si connus.

  • Tâjou d-Dîn As-Soubki le surnommait « Chaykhou l-Islâm » [Tabaqâtou ch-Châfi’iyyah Al-Koubrâ]
  • Adh-Dhahabi a dit de lui : « Le Moufti de la Oummah, Chaykhou l-Islâm […] le Hâfidh (spécialiste de la science du hadîth), le Faqîh (spécialiste de la jurisprudence), le Chafi’ite, l’ascète, l’un des étendards (de la religion)» [Târîkhou l-Islâm]. Il a dit également : « Le Chaykh, le modèle (qoudwah) […] le Hâfidh (spécialiste de la science du hadîth), l’ascète, le pieux adorateur, le Faqîh (spécialiste de la jurisprudence), le moujtahid versé dans l’adoration de Son Seigneur, Chaykhou l-Islâm » [Siyar A’lâmi n-Noubalâ]
  • Ibn Kathîr a dit à son sujet : « Le Chaykh, l’Imâm, l’illustre savant (al-‘Allâmah), le Hâfidh (spécialiste de la science du hadîth) l’honorable Faqîh (spécialiste de la jurisprudence) […] l’un des pieux adorateurs et ascètes»  [Tabaqâtou ch-Châfi’iyyah]

– Ici, l’Imâm An-Nawawi explique le hadîth du nouzoûl et indique les deux voies empruntées par les savants au sujet de ce hadîth et des Textes qui sont similaires, c’est-à-dire les Textes équivoques :

  • La première : croire en ce qui est parvenu dans les Textes sans rentrer dans les détails du sens, tout en exemptant Allâh de toutes ressemblances et caractéristiques des créatures, comme le mouvement et le déplacement (c’est ce qu’on appelle tafwîd ou encore interprétation globale -ta-wîl ijmâliyy-).
  • La seconde : Interpréter selon un sens digne d’être attribué à Allâh et valable dans la langue (c’est ce qu’on appelle l’interprétation détaillée – ta-wîl tafsîliyy -).

– Ces deux voies qui sont toutes les deux correctes ont en commun de ne pas prendre le sens apparent et d’exempter Allâh des attributs des créatures tels que le mouvement et le déplacement. Ainsi nous croyons que Allâh a pour attribut le nouzoûl sans faire de similitude avec les attributs des créatures et sans en comprendre que Allâh serait concerné par la descente. Remarque : Les savants du Salaf, bien qu’ils utilisaient majoritairement l’interprétation globale, ils avaient quelque fois recours à l’interprétation détaillée également, comme le précise An-Nawawi en mentionnant l’Imâm Mâlik et l’Imâm Al-Awzâ’i.

– De nombreux savants ont mentionné les deux méthodologies valables concernant les Textes (versets et hadith) équivoques (moutachâbih), parmi eux :

– Donc lorsque le terme « yanzilou » est employé au sujet de Allâh, nous ne disons pas que Allâh descend, car comme l’ont dit les savants, Allâh est exempt du déplacement, du mouvement, de la direction et de l’endroit.

– L’Imâm An-Nawawi rapporte également le célèbre ta-wîl (interprétation) de l’Imâm Mâlik, expliquant que ce n’est pas Allâh qui descend mais Sa Miséricorde, ainsi que Son Ordre et Ses anges. D’autres savants ont rapporté cela de l’Imâm Mâlik tels que Az-Zourqâni [Charh du Mouwatta de l’Imâm Mâlik], Ibn Battâl, Al-Qâdî ‘Iyâd, Al-Qastallâni, Al-Yamani, Moullâ ‘Ali Al-Qâri ainsi que Ibn ‘Abdi l-Barr et autres.

– Cette interprétation a également été mentionnée par d’autres savants tels que :

  • L’Imâm Ibn Foûrak
  • Le Qâdî Aboû Bakr Ibn ‘Arabi
  • Le Qâdî ‘Iyâd
  • L’Imâm Al-Jouwayni
  • L’Imâm Al-Moutawalli [Al-Ghounyah]
  • L’Imâm Al-Qourtoubi
  • Le Loughawi Ibn Mandhoûr [Liçânou l-‘Arab]
  • L’Imâm Badrou d-Dîn Al-‘Ayni
  • L’Imâm As-Souyoûti
  • L’Imâm Al-Qastallâni
  • Le Chaykh Ibn Hajar Al-Haytami [Al-Minhajou l-Qawîm]
  • Le Chaykh Mouhammad Al-Khatîb Al-Misri
  • Le Chaykh Moullâ ‘Ali Al-Qâri
  • Le Chaykh Mahmoûd As-Soubki [It-hâfou l-Kâ-inat]
  • Le Hâfidh ‘Abdou l-Lâh Al-Ghoumâri
  • et beaucoup d’autres…

– Cette interprétation est appuyée par ce qu’ont rapporté certains transmetteurs du hadîth de Al-Boukhâri qui l’ont rapporté avec la dammah sur le yâ, c’est-à-dire avec les termes « يُنزِل ربنا » « younzilou rabbounâ » (Notre Seigneur fait descendre), c’est à dire que Allâh ordonne à un ange de descendre. Cette transmission est mentionnée par de nombreux savants dont :

  • L’Imâm Ibnou Foûrak
  • L’Imâm Al-Qourtoubi
  • L’Imâm Badrou d-Dîn Az-Zarkachi
  • L’Imâm Ibn Hajar Al-‘Asqalâni
  • L’Imâm Badrou d-Dîn Al-‘Ayni
  • L’Imâm As-Souyoûti
  • L’Imâm Al-Kawthari
  • et d’autres.

– Les savants de l’Islâm, qu’ils soient du Salaf ou du Khalaf, sont unanimes a confirmer l’attribut du nouzoûl au sujet de Allâh, tout en exemptant Allâh du comment (kayf), c’est-à-dire des caractéristiques des corps comme le mouvement, le déplacement et la descente de Son Être. Nous pouvons citer parmi eux :

  • L’Imâm Al-Mâtourîdi [Kitâbou t-Tawhîd]
  • Le Hâfidh Ibn Hibbân [Dans son Sahîh]
  • L’Imâm Al-Khattâbi
  • L’Imâm Al-Halîmi [Rapporté par Al-Bayhaqi]
  • L’Imâm Ibn Battâl
  • Abou l-Fadl At-Tamîmi Al-Hambali qui a dit concernant le hadîth du nouzoûl : « Et il n’est pas possible à Son sujet le déplacement et l’incarnation dans les endroits » [Rapporté par Ibn Hamdân dans Nihâyatou l-Moubtadi-în]
  • Ibnou l-Bannâ Al-Hambali qui a dit concernant le hadîth du nouzoûl : « On ne dit pas que cela a lieu par un mouvement ou un déplacement » [Rapporté par Ibn Hamdân dans Nihâyatou l-Moubtadi-în]
  • L’Imâm Al-Bâqillâni [Al-Insâf]
  • L’Imâm Al-Bayhaqi [Al-I’tiqâd]
  • L’Imâm Al-Isfarâyîni [At-Tabsîrou fi d-Dîn]
  • L’Imâm Ach-Chirâzi [Al-Ichârah]
  • L’Imâm Al-Jouwayni
  • L’Imâm Al-Ghazâli [Ihyâ-ou ‘Ouloûmi d-Dîn]
  • Le Qâdî Ibn Rouchd Al-Jadd [Al-Mouqaddimât al-Moumahhadât]
  • L’Imâm An-Naçafi (m.508 H.)
  • Le Chaykh Ibn ‘Aqîl Al-Hambali a dit concernant le hadîth du nouzoûl : « Ce n’est pas par la disparition (d’un endroit à un autre) ou un déplacement, et ce n’est pas comme notre nouzoûl […] devient mécréant celui qui assimile Allâh à ce qu’Il a créé » [Rapporté par Ibn Hamdân Nihâyatou l-Moubtadi-în]
  • L’Imâm Ibn Al-Jawzi [Saydou l-Khâtir] et [Daf’ou Choubahi t-Tachbîh]
  • L’Imâm Al-Qourtoubi : [Dans son Tafsîr (1)] et [Dans son Tafsîr (2)]
  • L’Imâm An-Nawawi [Charh Sahîh Mouslim (1)] et [Charh Sahîh Mouslim (2)]
  • L’Imâm Al-Baydâwi [Rapporté par Ibn Hajar] et [Rapporté par Az-Zourqâni]
  • Le Chaykh Mouhammad At-Tîbi
  • Le Loughawi Ibn Mandhoûr [Liçânou l-‘Arab]
  • Le Qâdî Ibn Jamâ’ah [Idâhou d-Dalîl]
  • Le Chaykh ‘Abdou l-Lâh Al-Yamani
  • L’Imâm Tâjou d-Dîn As-Soubki
  • L’Imâm Taqiyyou d-Dîn Al-Hisni [Daf’ou choubahi man chabbaha wa tamarrad]
  • L’Imâm Ibn Hajar Al-‘Asqalâni qui mentionne l’unanimité du Salaf et du Khalaf [Charh Sahîh Al-Boukhâri (1)] et [Charh Sahîh Al-Boukhâri (2)]
  • Le Chaykh Badrou d-Dîn Al-‘Ayni qui a dit : «Il est impossible d’attribuer à Allâh ta’âlâ l’endroit et le nouzoûl dans le sens du déplacement » [Dans son commentaire du Sahîh Al-Boukhâri]
  • L’Imâm As-Sanoûçi qui a dit : «Il est impossible au sujet de Allâh ta’âlâ […] le mouvement et l’immobilité » [Dans son traité de croyance Al-Moufîdah li l-Wildân wa n-Niçâ-i l-Mou-minât]
  • L’Imâm Al-Qastallâni
  • La Chaykh Moullâ ‘Ali Al-Qâri
  • L’Imâm Az-Zourqâni [Charh du Mouwatta de l’Imâm Mâlik]
  • Le Chaykh Ahmad Ridâ [Qawâri’ou l-Qahhâr]
  • Le Chaykh Mahmoud As-Soubki, qui mentionne l’unanimité des savants du Salaf et du Khalaf [It-hâfou l-Kâ-inat (1)] et [It-hâfou l-Kâ-inat (2)]
  • L’ancien Moufti d’Egypte, le Chaykh Mouhammad Bakhît Al-Moutî’i Al-Hanafi Al-Misri qui a dit : «Il est impossible d’attribuer à Allâh ta’âlâ l’endroit et le nouzoûl dans le sens du déplacement » [Dans son livre Al-Kalimâtou t-Tayyibâtou fî Ma-thoûri ‘ani l-Isrâ-i wa l-Mi’râj mina r-Riwâyât]
  • Le Chaykh Al-‘Azzâmi qui mentionne l’unanimité du Salaf et du Khalaf [Fourqânou l-Qour-ân]
  • Le Hâfidh ‘Abdou l-Lâh Al-Ghoumâri
  • Le Chaykh Al-Harari [As-Sirâtou l-Moustaqîm]
  • et beaucoup d’autres…

– Certains savants ont mentionné de manière explicite dans leurs ouvrages que le fait d’attribuer à Allâh le mouvement ou le déplacement est de la mécréance. Parmi eux :

– Ainsi il ne convient pas de prêter attention aux propos des wahhabites qui accusent les gens de la Sounnah qui ont interprété ce hadîth d’être des mou’attil (négateur/athée). Ces mêmes wahhabites qui prétendent qu’il s’agit d’une descente véritable de Allâh tout comme l’a prétendu Ibn Outhaymîn (wahhabite) qui a dit : « Et il s’agit d’une descente véritable qui convient à Allâh. Et les négateurs (ahlou t-Ta’tîl) l’ont interprété par la descente de Son ordre, de Sa miséricorde ou d’un de parmi Ses anges » [Dans son commentaire du livre Loum’atou l-I’tiqâd]Ainsi, il est venu avec une croyance totalement opposée à celle des savants mentionnés ci-dessus.

– Cette croyance que défendent les wahhabites est propre aux mouchabbihah (corporalistes) comme l’a signalé l’Imâm Ibn Hajar, lorsqu’il a dit : Les gens ont divergé sur le sens de an-nouzoûl : certains l’ont pris selon son sens apparent et son sens propre (haqîqi), et ce sont les corporalistes (al-Mouchabbihah), et Allâh est exempt de ce qu’ils disent. [Charh Sahîh Al-Boukhâri], et cette croyance que prône Ibn ‘Outhaymîn est celle que prônait l’ancêtre des moujassimah, Aboû ‘Abdi l-Lâh Ibn Karrâm qui prétendait que ce qu’il adore est concerné par le changement de lieu, le déplacement et la descente [voir à ce sujet le livre de l’Imâm Ach-Charastâni : ici].

– Le Chaykh Ibn Hamdân Al-Hambali a dit : « Le hadîth du nouzoûl et ce qui est similaire dont la chaîne de transmission est authentique ne doivent pas être pris selon le sens apparent » [Nihâyatou l-Moubtadi-în].

– Retrouvez d’autres paroles de savants concernant le hadîth du nouzoûl : ici.

– L’Imâm, le spécialiste de la science du Hadîth, le Moujtahid (jurisconsulte), Mâlik Ibnou Anas est l’un des plus grands savants de notre communauté, il est une référence incontournable pour tous musulman. C’est un Salaf (C’est-à-dire qu’il a vécu dans les trois premiers siècles de l’Hégire), il est né en 93 et il est décédé en 179 de l’Hégire (رحمه الله) c’est-à-dire il y a plus de 1260 ans. Il est l’Imâm de l’école (madh-hab) Malikite. L’Imâm Ach-Châfi’i disait de lui « Lorsque les savants sont cités, Mâlik est comme une étoile »Consultez sa biographie : ici.

– L’Imâm du salaf, le Moujtahid, Aboû ‘Amr ‘Abdou r-Rahmân Ibnou ‘Amr Al-Awzâ’i est né en 88 et il est décédé en 158 de l’Hégire (رحمه الله), c’est-à-dire il y a plus de 1285 ans. Il était l’un des plus grands savants du salaf. Il compte parmi les grands savants de la communauté qui ont fondé une école de jurisprudence (madh-hab) tout comme l’Imâm Mâlik, l’Imâm Aboû Hanîfah, l’Imâm Soufyân Ath-Thawri, l’Imâm Ach-Châfi’i ou encore l’Imâm Ahmad Ibn Hanbal, mais son école (madh-hab) n’a pas subsisté. Elle fût suivie durant deux siècles, notamment en Andalousie.

– Retrouvez d’autres paroles de savants concernant le fait que Allâh n’est pas concerné par le déplacement et le mouvement : ici.

Le Chaykh As-Soubki Al-Azhari explique la voie du Salaf et du Khalaf concernant les textes non explicites (moutachâbih)

fatawa-soubki-azhari   

Dans son ouvrage « It-hâfou l-Kâ-inât bi-bayâni s-salaf wa l-khalaf fi l-moutachâbihât », le Chaykh As-Soubki Al-Azhari a rédigé une longue fatwâ, dans laquelle il a dit :

« وأما مذهب السلف والخلف بالنسبة للآيات والأحاديث المتشابهة فقد اتفق الكل على أن الله تعالى منـزه عن صفات الحوادث ، فليس له عز وجل مكان في العرش ولا في السماء ولا في غيرهما ، ولا يتصف بالحلول في شيء من الحوادث ، ولا بالاتصال بشيء منها ، ولا بالتحول والانتقال ونحوهما من صفات الحوادث ، بل هو سبحانه وتعالى على ما كان عليه قبل خلق العرش والكرسي والسماوات وغيرها من الحوادث »

« Quant à la voie du Salaf et du Khalaf concernant les versets et les hadiths non explicites (moutachâbih), tous se sont accordés à dire que Allâh ta’âlâ est exempt des caractéristiques des créatures, que Allâh ‘azza wa jall n’a pas d’endroit, ni au trône, ni dans le ciel, ni ailleurs. Et qu’Il n’est pas caractérisé par l’incarnation dans des choses qui seraient entrées en existence, ni par le contact avec quoi que ce soit, ni par le changement, ni par le déplacement et ce qui est du même ordre des caractéristiques de ce qui entre en existence. Mais Allâh soubhânahou wa ta’âlâ est tel qu’Il est [de toute éternité], avant qu’Il n’ait créé le trône, le piédestal, les cieux et autres choses qui sont entrées en existence. »

Informations utiles :

– Le Chaykh, le Faqîh (spécialiste de la jurisprudence), le Mouhaddith (spécialiste de la science du Hadîth)  Aboû Mouhammad Mahmoûd ibnou Mouhammad ibnou Ahmad Khattâb As-Soubki Al-Azhari Al-Mâliki est né en 1274 à Soubk al-Ahad (Egypte) et il est décédé en 1352 de l’Hégire au Caire (رحمه الله) c’est-à-dire il y a plus de 80 ans. Il était l’un des Chaykh de l’Université Islamique Al-Azhar et y enseigna durant 37 ans.

– Ici, il dit que les gens du Salaf et du Khalaf sont en accord, c’est-à-dire unanimes, sur le fait que Allâh est sans endroit, et qu’Il est exempt des caractéristiques des créatures, comme le changement, le déplacement, et le contact.

– L’unanimité (ijmâ’) est une preuve dans la religion. En effet le prophète (صلى الله عليه وسلم) nous a enseigné que les savants de sa communauté ne seront jamais unanime sur un égarement, par sa parole « إنّ أُمَّتي لا تجتمع على ضلالة  » ce qui a pour sens : « Ma communauté ne sera jamais unanime sur un égarement. » [Hadîth sahîh (authentique) rapporté selon différentes versions par Al-Hâkim, At-Tirmidhi, Ibnou Mâjah, Aboû Dâwoûd et autres en des termes proches]. A ce sujet :

  • L’Imâm Al-Jouwayni a dit : « L’unanimité (Ijmâ’) de cette communauté (Oummah) est une preuve à elle seule, en raison de la parole du prophète : “لا تجتمع أمتي على ضلالة” [ce qui a pour sens : ] ma communauté ne sera jamais unanime sur un égarement » [Al-Waraqât]
  • L’Imâm An-Nawawi a dit : « Les fondements de la religion sont quatre : le Livre (le Qour-ân), la Sounnah, l’unanimité (ijmâ’) et le Qiyâs (des savants moujtahid).» [Al-Maqâçid]
  • Le Moufti de La Mecque, le Chaykh Ahmad Ibnou Zayni Dahlân a dit : « L’unanimité de la Oummah est une preuve dans la religion, comme l’a indiqué le prophète : “لا تجتمع أمتي على ضلالة” [ce qui a pour sens : ] ma communauté ne sera jamais unanime sur un égarement » [Dans son livre Fitnatou l-Wahhâbiyyah]

– À de nombreuses reprises, dans cette même fatwâ il confirme que le fait d’attribuer à Allâh l’endroit, la direction, ou la localisation sur le trône ou dans le ciel est de la mécréance par unanimité [voir : ici] et [voir : ici] et [voir : ici] et [voir : ici].

– Cette fatwâ fut validée par une assemblée de savants de l’Université Islamique Al-Azhar, composée :

  • du Chaykh Mouhammad An-Najdi, le Chaykh des maîtres des Chafi’ites ;
  • du Chaykh Mouhammad Sabî’ Adh-Dhahabi, le Chaykh des maîtres Hanbalites ;
  • du Chaykh Mouhammad al-‘Azbi Rizq, l’enseignant des hautes études ;
  • du Chaykh ‘Abdoul-Hamîd ‘Ammâr, l’enseignant des hautes études ;
  • du Chaykh ‘Aliyy An-Nahrawi, l’enseignant des hautes études ;
  • du Chaykh Dousoûqi ‘AbdoulLâh Al-‘Arabi, du comité des grands savants ;
  • du Chaykh ‘Ali Mahfoûdh, l’enseignant dans les spécialités de Al-Azhar ;
  • du Chaykh Ibrâhîm ‘Ayyârah Ad-Daljamoûni, l’enseignant dans la section spécialisation de Al-Azhar ;
  • du Chaykh Mouhammad ‘Alyân, grand savant de Al-Azhar ;
  • du Chaykh Ahmad Makki, l’enseignant dans la section des spécialisations de Al-Azhar ;
  • et du Chaykh Mouhammad Houcayn Himdân.

L’Imâm Al-Kawthari dit que celui qui croit que Allâh se lève, s’assoit ou bouge est mécréant à l’unanimité

   

L’assistant du dernier calife des musulmans, l’Imâm Al-Kawthari a dit dans son livre « Maqâlâtou l-Kawthari » (page 379 de cette édition) au sujet d’un égaré qui se nomme Ad-Darîmi :

« فإذا معبود هذا الخاسر يقوم ويمشي ويتحرك، ولعل هذا الاعتقاد ورثه هذا السجزي من جيرانه عباد البقر، ومن اعتقد ذلك في إله العالمين يكون كافرًا باتفاق، فيا ويح من يقتدي بمثله في الصلاة أو يناكحه»

« Ce qu’adore ce perdant se lève, s’assoit, et bouge ! Peut-être que ce Sijzi (originaire du Sijistan) a hérité cette croyance de ses voisins les adorateurs des vaches (les hindous), et celui qui croit cela au sujet du Seigneur des mondes, c’est un mécréant par accord [des savants]. Malheur à celui qui  suit des gens comme lui dans la prière ou dans le mariage ! »

Informations utiles :

– L’Imâm, le Mouhaddith (spécialiste de la science du hadîth), le Chaykh Mouhammad Zâhid Al-Kawthari Al-Hanafi était l’assistant du dernier Calife des musulmans (le Califat a pris fin en 1924). Il était un grand savant Hanafite qui a même été appelé par certains le « Moujaddid » du siècle dernier (c’est-à-dire celui qui revitalise la science de la religion). Il est né en 1296 et il est décédé en 1371 de l’Hégire (رحمه الله), c’est à dire il y a environ 60 ans.

  • Le Chaykh Al-Qoudâ’i Al-’Azzâmi a dit de lui : « Al-‘Allâmah (l’illustre savant) scrupuleux, qui est très intelligent, le vérificateur, l’éminent enseignant  (al-Oustâdh al-Kabîr), le Chaykh Mouhammad Zâhid Al-Kawthari » [Al-Fourqân]

– Ici, il dit que celui qui a pour croyance que Allâh se lève, s’assoit, ou bouge est un mécréant par accord des savants, c’est-à-dire par unanimité. Et il compare cette mauvaise croyance à celle des hindous.

– L’unanimité (ijmâ’) est une preuve dans la religion. En effet le prophète (صلى الله عليه وسلم) nous a enseigné que les savants de sa communauté ne seront jamais unanime sur un égarement, par sa parole « إنّ أُمَّتي لا تجتمع على ضلالة  » ce qui a pour sens : « Ma communauté ne sera jamais unanime sur un égarement. » [Hadîth sahîh (authentique) rapporté selon différentes versions par Al-Hâkim, At-Tirmidhi, Ibnou Mâjah, Aboû Dâwoûd et autres en des termes proches]. A ce sujet :

  • L’Imâm Al-Jouwayni a dit : « L’unanimité (Ijmâ’) de cette communauté (Oummah) est une preuve à elle seule, en raison de la parole du prophète : “لا تجتمع أمتي على ضلالة” [ce qui a pour sens : ] ma communauté ne sera jamais unanime sur un égarement » [Al-Waraqât]
  • L’Imâm An-Nawawi a dit : « Les fondements de la religion sont quatre : le Livre (le Qour-ân), la Sounnah, l’unanimité (ijmâ’) et le Qiyâs (des savants moujtahid).» [Al-Maqâçid]
  • Le Moufti de La Mecque, le Chaykh Ahmad Ibnou Zayni Dahlân a dit : « L’unanimité de la Oummah est une preuve dans la religion, comme l’a indiqué le prophète : “لا تجتمع أمتي على ضلالة” [ce qui a pour sens : ] ma communauté ne sera jamais unanime sur un égarement » [Dans son livre Fitnatou l-Wahhâbiyyah]

– En effet le fait de se lever, de s’asseoir ou d’être en mouvement font partie des attributs des corps et les savants ont confirmé que le fait d’attribuer cela à Allâh est de la mécréance :

  • L’Imâm Ach-Châfi’i déclarait mécréant ceux qui croient que Allâh est assis sur le trône, tout comme le rapporte Al-Qourachi qui mentionne d’ailleurs que cela fait l’objet de l’unanimité [voir : ici] et Ibnou Ar-Rif’ah [voir : ici] ;
  • L’Imâm Al-Bayhaqi déclare mécréant celui qui attribut à Allâh le fait d’être assis sur le Trône [voir : ici] ;
  • Le Qâdî ‘Abdou l-Wahhâb Al-Mâliki confirme que le fait d’attribuer le mouvement à Allâh est de la mécréance par unanimité [voir : ici] ;
  • L’Imâm An-Nawawi qui a dit : « Et s’il dit “Allâh s’est levé pour la justice” il est devenu mécréant,  ou s’il dit “Allâh s’est assis pour la justice” il est devenu mécréant » [Rawdatou t-Tâlibîn / Kitâb Ar-Riddah] et Ibn Noujaym Al-Hanafi a tenu avec exactitude les mêmes propos dans son livre « Al-Bahrou r-Râ-iq », et également Adh-Dhahabi  dans “Ith-hâfou l-Akâbir fî tahdhîbi kitâbi l-Kabâ-ir” ;
  • L’Imâm Taqiyyou d-Dîn Al-Hisni a dit que celui qui attribut à Allah le mouvement, le déplacement ou le changement, alors il devient mécréant [voir : ici] ;
  • Dans un autre passage de son ouvrage l’Imâm Al-Kawthari mentionne l’unanimité de la mécréance de celui qui attribut à Allâh le mouvement ou la position assise [voir : ici] ;
  • Le Chaykh Mahmoûd As-Soubki Al-Azhari rapporte l’unanimité sur la mécréance de celui qui croit que Allâh est assis sur le Trône [voir : ici] ;

– L’anthropomorphiste contre qui l’Imâm Al-Kawthari met en garde dans ce livre serait ‘Outhmân ibnou Sa’îd ad-Dârimi qui est décédé en 280 de l’Hégire. Ne pas confondre avec ‘Abdou l-Lâh ibnou ‘Abdou r-Rahmân Ad-Dârimi, décédé en 255 de l’Hégire, l’auteur des sounan.

– Retrouvez d’autres paroles de savants confirmant le fait qu’attribuer le corps à Allâh est de la mécréance : ici .

– Retrouvez d’autres paroles de savants confirmant le fait qu’attribuer l’endroit ou la direction à Allâh est de la mécréance : ici .

Al-Qâdî ‘Iyâd rapporte l’unanimité sur le fait que la parole « Allâh fi s-samâ » n’est pas à prendre au sens apparent

   

Dans son commentaire du Sahîh Mouslim, lors de l’explication du hadîth Al-Jâriyah (le hadîth de la femme esclave), après avoir donné une explication détaillé sur la manière de comprendre ce hadîth [voir l’article : ici], l’Imâm An-Nawawi a dit :

« قال القاضي عياض : لا خلاف بين المسلمين قاطبة فقيههم ومحدثهم ومتكلمهم ونظارهم ومقلدهم أن الظواهر الواردة بذكر الله تعالى في السماء كقوله تعالى  {أأمنتم من في السماء أن يخسف بكم الارض}  ونحوه ليست على ظاهرها بل متأولة عند جميعهم »

« Al-Qâdî ‘Iyâd a dit : Il n’y a pas de divergence entre les musulmans dans leur totalité, qu’il s’agisse des savants du fiqh, du hadîth (mouhaddith), de la croyance (moutakallim), et de ceux qui les suivent, que les textes apparents [du Qour-ân et du hadîth] dans lesquelles il est cité « Allâh fi s-samâ  » comme  Sa parole ta’âlâ  {ءَأَمِنتُم مَّن فِى ٱلسَّمَآءِ أَن يَخۡسِفَ بِكُمُ ٱلۡأَرۡضَ } (a-amintoum man fi s-samâ an yakhsifa bikoumou l-ard ) ne sont pas pris dans le sens apparent (dhâhir), mais ils sont interprétés [par ce qui est digne de Allâh] chez la totalité d’entre eux (les savants). »

Informations utiles :

– L’Imâm, le Hâfidh (spécialiste de la science du Hadîth) Aboû Zakariyyâ Mouhyi d-Dîn Yahyâ Ibnou Charaf An-Nawawi est un savant de référence. Il est né en 631 et il est décédé en 676 de l’hégire (رحمه الله), c’est-à-dire il y a plus de 750 ans. Il est du madh-hab (Ecole de jurisprudence) de l’Imâm Ach-Châfi’i. Il est l’auteur de nombreux ouvrages tels que Riyâd As-Sâlihîn. Son charh (commentaire) du Sahîh Mouslim est incontournable.

– Le Qâdî (juge) Abou l-Fadl ‘Iyâd Ibnou Moûçâ Ibnou ‘Iyâd al-Yahsoubi connu sous le nom de Qâdî ‘Iyâd, est un grand savant Malikite. Il est né en 476 à Ceuta et il est décédé en 544 de l’Hégire à Marrakech (Maroc) (رحمه الله) c’est-à-dire il y a plus de 950 ans. Il a cité cela dans son commentaire du Sahîh Mouslim « Ikmâlou l-mou’lim bi fawâ-id Mouslim ».

  • Adh-Dhahabi a dit de lui : « L’Imâm, Al-‘Allâmah (l’illustre savant), le Hâfidh (le spécialiste de la science du hadîth), celui qui n’a pas de pareil, Chaykhou l-Islâm, le Qâdî (Juge)» et il a dit également : « Ses ouvrages sont précieux» [Siyar A’lâmi n-Noubalâ]
  • Ibn Bachkwâl a dit à son sujet : « Il était parmi les gens de science qui sont intelligent et qui ont une bonne compréhension » [Siyar A’lâmi n-Noubalâ]
  • Ibn Khallikân a dit de lui : « Il est l’Imâm du hadîth de son temps, et le plus connaisseur des gens de ses sciences, de la grammaire, la langue, la parole des arabes, leurs histoires, et les généalogies.» [Wafayâtou l-A’yân]

– Ici, il rapporte l’unanimité sur le fait que les versets du Qour-ân et les hadîth où il est cité « Allâh fi s-samâ » ne doivent pas être pris selon le sens apparent, mais qu’ils doivent être interprété par ce qui est digne de Allâh. C’est-à-dire qu’il ne faut pas comprendre de ce type de texte que Allâh serait localisé ou incarné dans les cieux ni au-dessus des cieux.

– L’unanimité (ijmâ’) est une preuve dans la religion. En effet le prophète (صلى الله عليه وسلم) nous a enseigné que les savants de sa communauté ne seront jamais unanime sur un égarement, par sa parole « إنّ أُمَّتي لا تجتمع على ضلالة  » ce qui a pour sens : « Ma communauté ne sera jamais unanime sur un égarement. » [Hadîth sahîh (authentique) rapporté selon différentes versions par Al-Hâkim, At-Tirmidhi, Ibnou Mâjah, Aboû Dâwoûd et autres en des termes proches]. A ce sujet :

  • L’Imâm Al-Jouwayni a dit : « L’unanimité (Ijmâ’) de cette communauté (Oummah) est une preuve à elle seule, en raison de la parole du prophète : “لا تجتمع أمتي على ضلالة” [ce qui a pour sens : ] ma communauté ne sera jamais unanime sur un égarement » [Al-Waraqât]
  • L’Imâm An-Nawawi a dit : « Les fondements de la religion sont quatre : le Livre (le Qour-ân), la Sounnah, l’unanimité (ijmâ’) et le Qiyâs (des savants moujtahid).» [Al-Maqâçid]
  • Le Moufti de La Mecque, le Chaykh Ahmad Ibnou Zayni Dahlân a dit : « L’unanimité de la Oummah est une preuve dans la religion, comme l’a indiqué le prophète : “لا تجتمع أمتي على ضلالة” [ce qui a pour sens : ] ma communauté ne sera jamais unanime sur un égarement » [Dans son livre Fitnatou l-Wahhâbiyyah]

– D’autres savants ont tenu des propos très proche de ceux du Qâdî ‘Iyâd, comme :

  • Le Mouhaddith, le Faqîh Ahmad Ibn ‘Oumar Al-Qourtoubi (m.656 H.) qui a dit : « Avertissement : Sache qu’il n’y a pas de divergence chez les musulmans dans leur totalité, que ce soit chez leurs spécialistes du hadîth, leur Faqîh, leurs spécialistes de la croyance, et chez ceux qui les suivent, que les textes apparents [du Qour-ân et du hadîth] dans lesquelles il est cité « Allâh fi s-samâ  » comme  Sa parole ta’âlâ  {ءَأَمِنتُم مَّن فِى ٱلسَّمَآءِ أَن يَخۡسِفَ بِكُمُ ٱلۡأَرۡضَ } (a-amintoum man fi s-samâ an yakhsifa bikoumou l-ard ) ne sont pas pris dans le sens apparent (dhâhir), mais ils sont interprétés [par ce qui est digne de Allâh] chez la totalité d’entre eux (les savants) […] la parole de la femme esclave « fi s-samâ » n’est pas à prendre au sens apparent selon l’unanimité des musulmans […] et celui qui la prendrait selon son sens apparent un est égaré de parmi les égarés » [Al-Moufhim limâ Achkala min Talkhîssi Kitâbi Mouslim]
  • L’Imâm Al-Kawthari qui a dit : «La communauté a été unanime, que ce soit les sunnites ou les innovateurs, que Allâh n’est pas dans le ciel ; bien plus, tout ce qui est rapporté et qui laisserait penser cela doit être interprété par accord des savants, tout comme l’a mentionné Al-Qâdî ‘Iyâd dans Ikmâlou l-Mou’lim, et An-Nawawi a rapporté sa citation dans son commentaire du Sahîh de Mouslim» [Dans ses annotations du livre Al-Asmâ-ou wa s-Sifât de l’Imâm Al-Bayhaqi]

– Le hadîth de la femme esclave (hadîth al-jâriyah) dans lequel il est dit «  fi s-samâ » et le verset {a-amintoum man fi s-samâ} [Soûrat Al-Moulk] ne doivent donc pas être pris selon leur sens apparent selon l’unanimité.

– Il est à savoir que ce hadîth a été rapporté avec plusieurs versions qui sont incompatibles les unes avec les autres, au point que certains savants du hadîth l’ont jugé moudtarib (perturbé) [voir la parole de l’Imâm Al-Kawthari : ici], et le hadîth moudtarib fait partie des hadîth qui sont faible comme l’a mentionné le Hâfidh Al-‘Irâqi et d’autres. Et on ne se base pas sur un hadîth perturbé en terme de croyance.

– Si quelqu’un s’étonne que l’on parle de hadîth faible concernant le sahîh Mouslim, qu’il sache que certains savants du Hadîth comme l’Imâm Ach-Châfi’i, l’Imâm Al-Boukhâri et l’Imâm As-Souyoûti ont considéré faibles des hadîth qui se trouvent dans le Sahîh Mouslim.

– Aussi certains savants ont rejeté la version de Mouslim de ce hadîth car il est en contradiction avec des hadîth qui ont une chaîne de transmission beaucoup plus forte et qui indiquent que la personne n’est considérée musulmane que si elle prononce les deux témoignages en y croyant, et non en disant “Allâhou fi s-Samâ”. D’autant plus que les chrétiens et les juifs sont en accord avec les moujassimah (anthropomorphistes) sur le fait que Allâh serait aux cieux. Alors comment pourraient-on se baser sur ce genre de parole pour considérer quelqu’un musulman ?! La version du hadîth qui est en accord avec les fondements est celle rapportée par l’Imâm Mâlik [à consulter : ici], et par l’Imâm Ahmad et autres qu’eux. Et la version de l’Imâm Ad-Dârimi est proche de leur version [Voir : ici].

– De même, il est à savoir que ce hadîth n’a pas été mentionné par l’Imâm Mouslim dans le livre de la foi, mais dans le livre : “Al-Maçâjid wa Mawâdi’ as-Salah”, chapitre : “tahrîm al-Kalâm fi s-Salât” ce qui nous indique que l’Imâm Mouslim n’accordait pas à ce hadîth une quelconque importance concernant les sujets de la croyance.

– Les savants de l’Islâm ont dit que celui qui dit : “Allâh fi s-Samâ” alors il y a deux cas :
1- S’il dit cela en visant l’endroit, alors il a commis de la mécréance.
2- Mais s’il visait le simple fait de répéter ce qui est parvenu de manière apparente dans les textes, comme dans ce hadîth, sans viser l’endroit, alors il ne commet pas de mécréance.
Voir à ce sujet :

– De plus, les savants ont dit que la personne qui dirait pour entrer en Islâm “Il n’y a pas d’autre dieu à part Allâh, qui est localisé aux cieux” cela n’est pas valable de sa part et il ne devient pas musulman car le fait de croire que Allâh est dans un endroit ou une direction est une croyance qui est contraire à l’Islâm, contraire au tawhîd. Cela a été mentionné, entre autres, par :

  • L’Imâm An-Nawawi qui a dit : « Si quelqu’un qui dit “Il n’y a pas d’autre dieu à part celui qui est dans les cieux”, il ne devient pas croyant (musulman), et il en est de même s’il dit “Il n’y a pas d’autre dieu à part Allâh, qui est localisé aux cieux”, parce que le fait d’être localisé est impossible au sujet de Allâh ta’âlâ. » [voir : ici]
  • L’Imâm Badrou r-Rachîd Al-Hanafi qui a confirmé ses propos [voir : ici].

– Retrouvez de nombreuses autres paroles de savants confirmant qu’attribuer l’endroit ou la direction à Allâh est de la mécréance : ici.

– Ainsi prenez garde aux propos des wahhabites qui prétendent que le hadîth de la femme esclave serait une preuve pour attribuer l’endroit à Allâh, tout comme l’a prétendu Ibn ‘Outhaymîn (wahhabite) qui a dit : « Dans le hadîth de la femme esclave il y a au sujet des attributs de Allâh : La confirmation d’un endroit à Allâh et qu’Il est dans le ciel » [Dans son livre Majmoû’ Al-Fatâwâ]. C’est exactement cette croyance corrompue que les savants de l’Islâm considèrent comme de la mécréance.

– Retrouvez d’autres articles concernant le hadîth de la femme esclave (Jâriyah) : ici

L’Imâm Al-Ghazâli explique que la supériorité (fawqiyyah) de Allâh n’est pas par la direction

   

Dans son célèbre ouvrage « Ihyâ-ou ‘Ouloûmi d-Dîn » dans la partie des règles de la croyance (tome 1 page 108 de cette édition) l’Imâm Al-Ghazâli a dit :

« وهو فوق العرش والسماء وفوق كل شيء إلى تخوم الثرى، فوقية لا تزيده قرباً إلى العرش والسماء كما لا تزيده بعداً عن الأرض والثرى بل هو رفيع الدرجات عن العرش والسماء كما أنه رفيع الدرجات عن الأرض والثرى »

« Allâh est supérieur (fawqa) au Trône et aux cieux, et Il est supérieur (fawqa) à toute chose, d’une supériorité (fawqiyyah) qui ne Le rend pas plus proche du Trône et des cieux, mais qui ne Le rend pas plus loin de la Terre non plus.  Il est Très Éminent par rapport au Trône et aux cieux, tout comme Il est Très Éminent par rapport à la Terre.» 

Informations utiles :

– Le Chaykh, l’Imâm Aboû Hâmid Mouhammad Ibnou Mouhammad Al-Ghazâli est né en 450 à Tus et il est décédé en 505 de l’Hégire à Tus (رحمه الله) c’est-à-dire il y a environ 930 ans. C’est un savant très célèbre, il était surnommé « houjjatou l-Islâm » c’est-à-dire qu’il était capable de prouver la véracité, la beauté et la sagesse de l’Islâm. Certains l’ont désigné comme le moujaddid du 5ème siècle de l’Hégire (c’est-à-dire celui qui revitalise la science de la religion). Il était du madh-hab (école de jurisprudence) de l’Imâm Ach-Châfi’i. Son livre «Ihyâ-ou ‘Ouloûmi d-Dîn » est son ouvrage le plus connu.

  • Le Hâfidh Ibnou ‘Açâkir a dit à son sujet : « Selon moi, le savant qui était à la tête du 5ème siècle [de l’hégire] (c’est-à-dire le Moujaddid – savant revivificateur) est l’Imâm Aboû Hâmid Mouhammad Ibnou Mouhammad Ibn Mouhammad Ibn Mouhammad Al-Ghazâli At-Toûçi, le Faqîh (spécialiste de la jurisprudence), car il était un savant qui œuvrait (conformément à sa science), un Faqîh (spécialiste de la jurisprudence), un vertueux (Fâdil), un spécialiste des fondements (ousoûli), quelqu’un de complet, auteur d’ouvrages, doué de raison et dont la mention du fait qu’il ait de la science s’est propagé dans tout les horizons et il surpassa ses contemporains du Khouraçân, du Châm et d’Irak » [Tabyînou kadhibi l-Mouftarî]

– Ici l’Imâm Al-Ghazâli explique que la supériorité (fawqiyyah) de Allâh n’est pas une supériorité physique et spatiale. En effet, il dit que c’est une supériorité (fawqiyyah) qui ne le rend pas proche du Trône et des cieux et qui ne le rend pas loin de la terre. La supériorité (fawqiyyah) de Allâh est une supériorité de mérite, de pouvoir, de puissance et de domination.

– C’est ainsi que doit être compris le verset : { وَهُوَ ٱلۡقَاهِرُ فَوۡقَ عِبَادِهِ } (wa houwa l-Qâhirou fawqa ‘ibâdihi). Il ne s’agit en aucun cas ici d’une supériorité spatiale. De nombreux savants ont indiqué cela dans leurs ouvrages, parmi eux :

  • L’Imâm Ibnou Foûrak [voir : ici]
  • L’Imâm Al-Qourtoubi [voir : ici]
  • Le Chaykh Al-Bâbirti Al-Hanafi (m.786 H.) a dit : « La parole de Allâh : { وَهُوَ ٱلۡقَاهِرُ فَوۡقَ عِبَادِهِ } (wa houwa l-Qâhirou fawqa ‘ibâdihi) est une fawqiyyah (supériorité) du point de vue de la domination et du mérite et non pas du point de vue de l’élévation spatiale et de l’endroit»[Dans son commentaire de la tahâwiyyah]
  • L’Imâm Ath-Tha’âlibi [voir : ici]
  • Le Chaykh Moullâ ‘Ali Al-Qârî  [voir : ici]
  • L’Imâm Ach-Chahrastâni qui a dit que le fait de prendre l’attribut de fawqiyyah de Allâh au sens apparent est la voie des mouchabbihah (anthropomorphistes) [voir : ici]

– L’Imâm Al-Ghazâli a confirmé à de nombreuses reprises dans ses ouvrages, que Allâh n’est pas dans un endroit, ni dans une direction et qu’Il n’est pas un corps [voir : ici] et [voir : ici] et [voir : ici], que Son istiwâ n’est pas un établissement [voir : ici], et que le fait de croire que Allâh serait un corps est de la mécréance par unanimité [voir : ici].

Il est permis de dire « yâ Mouhammad » en son absence ou après sa mort [rapporté par Al-Boukhâri]

   

Dans son livre « Al-Adabou l-Moufrad » (page 207 de cette édition), l’Imam Al-Boukhâri a dit :

« بَابُ مَا يَقُولُ الرَّجُلُ إِذَا خَدِرَتْ رِجْلُهُ :
حَدَّثَنَا أَبُو نُعَيْمٍ ، قَالَ : حَدَّثَنَا سُفْيَانُ ، عَنْ أَبِي إِسْحَاقَ ، عَنْ عَبْدِ الرَّحْمَنِ بْنِ سَعْدٍ , قَالَ : خَدِرَتْ رِجْلُ ابْنِ عُمَرَ ، فَقَالَ لَهُ رَجُلٌ : اذْكُرْ أَحَبَّ النَّاسِ إِلَيْكَ ، فَقَالَ  » يَا مُحَمَّد  » »

« Chapitre de ce que l’ont dit lorsqu’on a la jambe paralysée :

Aboû Nou’aym a rapporté, d’après Soufyân, d’après Aboû Is-hâq, d’après ‘Abdou r-Rahmân Ibnou Sa’d qu’il a dit : « La jambe de Ibnou ‘Oumar s’était retrouvée paralysée. Alors, un homme lui a dit : « évoque la personne que tu aimes le plus ». C’est alors qu’il a dit : « Yâ Mouhammad ».

 

Informations utiles :

– L’Imâm, le Chaykh des Mouhaddith Aboû ‘Abdi l-Lâh Mouhammad Ibnou Ismâ’îl Al-Boukhâri, l’auteur du célèbre « Sahîh » connu comme étant le livre le plus authentique après le Qour-ân, est né en 194 et il est décédé en 256 de l’Hégire (رحمه الله) c’est-à-dire il y a plus de 1175 ans. Il est une référence incontournable dans la science du hadîth.  Voir la biographie de l’Imâm Al-Boukhâri : ici.

– Le compagnon ‘Abdou l-Lâh Ibnou ‘Oumar est décédé en 73 de l’Hégire (رضي الله عنه) c’est à dire il y a environ 1360 ans. Le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit de lui qu’il est un homme vertueux (sâlih). Il est le fils du second Calife de l’Islâm : ‘Oumar Ibnou l-Khattâb.

– Cette citation est une réplique aux égarés (principalement wahhabites) qui prétendent que tous ceux qui disent : «Yâ Mouhammad» après la mort du Messager (صلى الله عليه وسلم) ou bien en son absence, sont des mécréants associateurs. Par leur parole infondée ces gens là ont déclaré mécréant le prophète (صلى الله عليه وسلم) en personne, de grands compagnons et un grand nombre de musulmans.

– Cette parole « Yâ Mouhammad » est confirmé dans le manuscrit du livre « Al-Adabou l-Moufrad » de l’Imâm Al-Boukhâri, et sa chaîne de transmission est authentique.

– Cette parole est rapportée par de très nombreux savants, voir l’extrait du livre de l’Imâm An-Nawawi : ici ; et de l’Imâm Ibn Sounni : ici .

– Même Ibn Taymiyah a mentionné ce hadîth dans son livre intitulé « Al-Kalimou t-Tayyib » (les bonnes paroles) afin d’inciter les gens à dire “Yâ Mouhammad” lorsque la jambe se paralyse.

– L’adoration : c’est l’extrême limite de la crainte et de la soumission, comme l’a mentionné l’Imâm Moujtahid, le Hâfidh (spécialiste du Hadîth), le Loughawi (spécialiste de la langue Arabe) Taqiyyou d-Dîn As-Soubki.
Ainsi le simple fait d’appeler (nidâ) un vivant ou un mort ne constitue pas une adoration d’autre que Allâh, ni le simple fait de glorifier (ta’dhîm) ou de faire al-istighâthah (la recherche du renfort) par autre que Allâh. De même, le simple fait de visiter la tombe d’un saint pour le tabarrouk (la recherche des bénédictions) ne constitue pas une adoration d’autre que Allâh. De même, le simple fait de demander ce qu’il n’est pas habituel de demander aux gens ne constitue pas une adoration d’autre que Allâh. De même, la formule de al-isti’ânah (demande d’aide) à autre que Allâh ta’âlâ ne constitue pas une adoration d’autre que Allâh. Egalement, la simple humilité n’est pas une adoration envers autre que Allâh car sinon, tous ceux qui font preuve d’humilité avec les rois et les nobles seraient devenus mécréants.
C’est-à-dire que tout cela n’est pas du chirk (le fait d’attribuer des associés à Allâh), car la définition de l’adoration (al-‘ibâdah) selon les spécialistes de la langue ne s’applique pas à tout cela. En effet, pour eux, l’adoration (al-‘ibâdah) comme nous venons de le voir est l’obéissance avec la soumission. Voir à ce sujet l’explication de l’Imâm du Salaf, le Loughawi (spécialiste de la langue Arabe) Aboû Is-hâq Ibrâhîm Az-Zajjâj : ici.

– De plus il a été confirmé que le fait de dire « yâ foulân » au sujet d’un mort ou d’une personne absente est quelque chose que le prophète (صلى الله عليه وسلم) a lui-même pratiqué et incité à faire. En effet il a été rapporté que lorsque le prophète (صلى الله عليه وسلم) visitait les tombes, il disait « As-Salâmou ‘alaykoum yâ Ahla l-qouboûr » (As-Salâmou ‘alaykoum Ô habitants des tombes) [voir l’article à ce sujet  : ici], et le prophète (صلى الله عليه وسلم) a enseigné à un homme aveugle de réciter en son absence une invocation qui contient les termes « yâ Mouhammad » [voir l’article à ce sujet : ici].

– Ainsi les compagnons œuvraient conformément à l’enseignement du prophète (صلى الله عليه وسلم), comme il a été rapporté d’Ibnou ‘Oumar, et également de ‘Outhmân Ibn Hounayf [voir : ici], de Khoubayb [voir : ici], de Bilâl Ibnou l-Hârith Al-Mouzani [voir : ici] et [voir : ici] et [voir : ici] et [voir : ici], et de nombreux autres.

Retrouvez d’autres citations au sujet du tawassoul et du tabarrouk : ici.

L’Imâm Ibn Foûrak dit que Allâh n’est pas incarné dans un endroit

Sujet : Allâh existe sans endroit

   

Dans son livre « Mouchkilou l-Hadîth » (page 74 de cette édition), l’Imâm Ibnou Foûrak a dit :

« لا يجوز على الله عز وجل الحلول في الأماكن لاستحالة كونه محدودًا ومتناهياً وذلك لاستحالة كونه مُحدَثاً »

« Il n’est pas possible que Allâh ‘azza wa jall s’incarne dans les endroits du fait de l’impossibilité qu’Il soit limité ou fini et ceci du fait de l’impossibilité qu’Il soit entré en existence »

Informations utiles :

– L’Imâm, le Hâfidh (spécialiste de la science du hadîth), le moutakallim (spécialiste de la croyance), le Ousoûli (spécialiste des fondements), le Faqîh (spécialiste de la jurisprudence) Aboû Bakr Mouhammad Ibnou l-Haçan Ibnou Foûrak (certains le nomment « Ibnou Fawrak ») al-Asbahâni ach-Châfi’i est décédé en 406 de l’Hégire (رحمه الله), c’est-à-dire il y a environ 1030 ans. Il était un grand défenseur de la croyance de Ahlou s-Sounnah wa-l jamâ’ah. On compte parmi ses illustres élèves : l’Imâm Al-Bayhaqi et l’Imâm Abou l-Qâçim Al-Qouchayri.

  • L’Imâm An-Nawawi faisait son éloge en disant :  « Al-Oustâdh [Al-Isfarâyîni] est l’une des trois personnes qui vécurent à la même époque et qui se levèrent afin de défendre l’école du Hadîth et de la Sounnah dans les questions de croyance, il s’agit ainsi de ceux qui ont défendu l’école du Chaykh Abou l-Haçan Al-Ach’ari. Ce sont Al-Oustâdh Aboû Is-hâq Al-Isfarâyîni, Al-Qâdî Aboû Bakr Al-Bâqillâni et l’Imâm Aboû Bakr Ibnou Foûrak. » [Tahdhîbou l-Asmâ-i wa l-Loughât]
  • Adh-Dhahabi a dit de lui : « L’Imâm, l’Illustre savant (Al-‘Allâmah), le vertueux (As-Sâlih) le Chaykh des théologiens (moutakallimîn)» [Siyar A’lâmi n-Noubalâ]

– Ici, l’Imâm Ibn Foûrak confirme la voie des musulmans de Ahlou s-Sounnah sur le fait que Allâh est sans endroit, et qu’Il n’est pas limité.

– Selon les savants, al-mahdoûd (ce qui est limité), c’est ce qui occupe un espace, qu’il soit grand ou petit, qu’il soit palpable comme l’homme ou l’arbre, ou impalpable comme la lumière ou l’obscurité. Et les savants ont dit que ce qui est limité a besoin de qui l’a limité par cette limite-là. Or il n’est pas possible que ce qui est limité se soit limité lui-même selon la limite qu’il aurait, car cela signifierait qu’il se serait créé et cela est impossible, car ce qui existe ne se crée pas lui-même.

  • L’Imâm ‘Ali Ibn Abî Tâlib a dit : « Celui qui prétend que notre Seigneur est limité, alors certes il n’a pas connu Le Créateur, Celui Qui mérite d’être adoré » [Rapporté par Aboû Nou’aym].
  • L’Imâm Aboû Hanîfah a dit : « Il [Allâh] est exempt de la limite » [Al-Fiqh al-Akbar].
  • L’Imâm At-Tahâwi a dit : « Allâh ta’âlâ est exempt des limites, des fins, des côtés, des organes et des membres. Les six directions ne Le délimitent pas, contrairement à toutes les créatures » [Al-‘Aqîdatou t-Tahâwiyyah].

Les quatre Imâms déclarent mécréants ceux qui attribuent la direction ou le corps à Allâh

Sujet : Attribuer la direction ou le corps à Allâh est de la mécréance dans les 4 écoles

   

Dans son livre « al-Minhajou l-Qawîm » (page 254 de cette édition) le Chaykh Ibnou Hajar Al-Haytami a dit :

« واعلم أنّ القرافيّ وغيره حكوا عن الشّافعيّ ومالكٍ وأحمد وأبي حنيفة رضي الله عنهم القول بكفر القائلين بالجهة والتّجسيم وهم حقيقون بذلك »

 «  Sache que Al-Qarâfi et d’autres ont rapporté de Ach-Châfi’i, de Mâlik, de Ahmad [Ibn Hanbal] et de Aboû Hanîfah, que Allâh les agrée, que ceux qui disent [à propos de Allâh] qu’Il est dans une direction ou qu’Il est un corps ont commis de la mécréance, et ils [ces savants] ont raison en cela  »

Informations utiles :

– L’Imâm, le Moujtahid (jurisconsulte) Mouhammad Ibnou Idrîs Ach-Châfi’i est l’un des plus grands savants de notre communauté, c’est une référence incontournable pour tout musulman. C’est un salaf (C’est à dire qu’il a vécu dans les trois premiers siècles de l’hégire), il est né en 150 et il est décédé en 204 de l’Hégire (رحمه الله) c’est-à-dire il y a environ 1230 ans. Il est l’Imâm de l’école (madh-hab) Chafi’ite.

  • L’Imâm Abou l-Haçan As-Soulami a dit à son sujet : « Mouhammad Ibn Idrîs Ach-Châfi’i est le savant à la tête du second siècle [de l’Hégire] (c’est-à-dire le moujaddid – savant revivificateur)» [Rapporté par le Hâfidh Ibnou ‘Açâkir dans Tabyînou kadhibi l-Mouftari]

– Cette déclaration de mécréance de l’Imâm Ach-Châfi’i à l’égard de ceux qui ont pour croyance que Allâh serait un corps, ou qu’Il serait dans un endroit ou une direction, ou qu’Il serait assis sur le trône est confirmée de lui par de nombreux savants tels que :

– L’Imâm, le spécialiste de la science du Hadîth, le Moujtahid (jurisconsulte), Mâlik Ibnou Anas est l’un des plus grands savants de notre communauté, il est une référence incontournable pour tous musulman. C’est un Salaf (C’est-à-dire qu’il a vécu dans les trois premiers siècles de l’Hégire), il est né en 93 et il est décédé en 179 de l’Hégire (رحمه الله) c’est-à-dire il y a plus de 1260 ans. Il est l’Imâm de l’école (madh-hab) Malikite. L’Imâm Ach-Châfi’i disait de lui « Lorsque les savants sont cités, Mâlik est comme une étoile »Consultez sa biographie : ici.

– Cette déclaration de mécréance de l’Imâm Mâlik à l’égard de ceux qui ont pour croyance que Allâh serait un corps, ou qu’Il serait dans un endroit ou une direction, ou qu’il serait assis sur le trône est également confirmée de lui par de nombreux savants tels que :

  • L’Imâm Al-‘Irâqi [Rapporté par Moullâ ‘Ali Al-Qâri] et [Rapporté par Mahmoûd As-Soubki],
  • Le Chaykh Moullâ ‘Ali Al-Qâri [Mirqât al-Mafâtîh],
  • Le Chaykh Ibnou Hajar Al-Haytami [Al-Minhajou l-Qawîm] et [Fat-hou l-Ilâh fî Charhi l-Michkâh],
  • L’Imâm Al-Kawthari [Maqâlâtou l-Kawthari],
  • et autres.
  • De plus, l’une des plus grandes références de l’école de l’Imâm Mâlik, le Qâdî  ‘Abdou l-Wahhâb Al-Mâliki (362 – 422 H.) confirme que le fait d’attribuer à Allâh l’endroit ou la direction est de la mécréance selon tout les gens de l’Islâm, c’est-à-dire par unanimité. [Charh ‘Aqîtadi Mâlik As-Saghîr].

– L’Imâm, le Moujtahid (jurisconsulte) Aboû Hanîfah An-Nou’mân Ibnou Thâbit, est l’un des savants du Salaf les plus réputés. Il est né en 80 et il est décédé en 150 de l’Hégire (رحمه الله). C’est-à-dire il y a plus de 1280 ans. Il est l’Imâm de l’école (madh-hab) Hanafite et il a eu l’honneur de rencontrer des compagnons du Messager de Allâh (صلى الله عليه وسلم). Retrouvez sa biographie : ici.

– Cette déclaration de mécréance de l’Imâm Aboû Hanîfah à l’égard de ceux qui ont pour croyance que Allâh serait dans un endroit ou une direction, ou qu’Il serait un corps est également confirmée de lui par de nombreux savants tels que :

– L’Illustre savant du salaf, le Moujtahid (jurisconsulte), l’Imâm Aboû ‘Abdi l-Lâh Ahmad Ibnou Mouhammad Ibnou Hanbal Ach-Chaybâni est né en 164 à Baghdâd et il est décédé en 241 de l’Hégire à Baghdâd (رحمه الله) c’est-à-dire il y a plus de 1190 ans. Il est l’Imâm de l’école Hanbalite, l’un des quatre Imams.

– La déclaration de mécréance de l’Imâm Ahmad Ibn Hanbal à l’égard de ceux qui ont pour croyance que Allâh serait dans un endroit ou une direction, ou qu’Il serait un corps est également confirmée de lui par :

  • L’Imâm Az-Zarkachi [Tachnîfou l-Maçâmi’],
  • Le Chaykh Ibnou Hajar Al-Haytami [Al-Minhajou l-Qawîm] et [Fat-hou l-Ilâh fî Charhi l-Michkâh],
  • L’Imâm Al-Kawthari [Maqâlâtou l-Kawthari],

– L’Imâm Ahmad Ibn Hambal a dit : « Devient mécréant celui qui fait ressembler Allâh à Sa créature » [Rapporté par Ibn Hamdân Al-Hambali dans Nihâyatou l-Moubtadi-în]

– L’illustre savant, spécialiste des fondements (Ousoûli) le Chaykh Chihâbou d-Dîn Abou l-‘Abbâs Ahmad Ibnou Idrîss Al-Qarâfi Al-Mâliki Al-Misri, est l’un des spécialistes de la jurisprudence (Fouqahâ) chez les malikites. Il est né en 626 et il est décédé en 684 de l’Hégire (رحمه الله) c’est-à-dire il y a environ 750 ans.

– Le Chaykh Chihâbou d-Dîn Ahmad Ibnou Mouhammad Ibnou Hajar Al-Haytami Al-Makki est né en 907 en Egypte et il est décédé en 974 de l’Hégire à La Mecque (رحمه الله) c’est-à-dire il y a environ 460 ans. Il était un savant dans l’école de jurisprudence (madh-hab) Chafi’ite. On peut citer de parmi ses chouyoûkh : Chaykh Al-Islâm Zakariyyâ Al-Ansâri, le Chaykh Chihâbou d-Dîn Ar-Ramli et bien d’autres…

– Ici, le Chaykh Ibnou Hajar Al-Haytami rapporte de Al-Qarâfi et d’autres savants que les fondateurs des 4 écoles de jurisprudence (madh-hab) sunnite : l’Imâm Aboû Hanîfah, l’Imâm Mâlik, l’Imâm Ach-Châfi’i et l’Imâm Ahmad Ibn Hanbal, ont dit qu’attribuer la direction et le corps à Allâh est de la mécréance. Il y a ainsi unanimité des fondateurs des quatre écoles sur cela tout comme l’indique le Chaykh Ibn Hajar en disant que ces savants ont raison en cela.

– Dans ce même ouvrage, le Chaykh Ibnou Hajar Al-Haytami a dit : « Un groupe d’entre eux (c’est-à-dire du Salaf) ainsi que du khalaf a dit : celui qui croit que Allâh est dans une direction est mécréant, tout comme l’a dit clairement Al-‘Irâqi, et il a dit : c’est l’avis de Aboû Hanîfah, de Mâlik, de Ach-Châfi’i, de Al-Ach’ari et de Al-Bâqillâni » [al-Minhajou l-Qawîm]. Il a également dit cela dans son livre [Fat-hou l-Ilâh fî Charhi l-Michkâh].

Le Chaykh As-Soubki Al-Azhari répond aux égarés qui interprètent mal certains versets du Qour-ân

fatawa-soubki-azhari         

Dans son ouvrage « Ithâfou l-Kâ-inât bi-bayâni s-salaf wa l-khalaf fi l-moutachâbihât » le Chaykh As-Soubki Al-Azhari a rédigé une longue fatwâ, dans laquelle il réplique aux égarés qui utilisent le verset « ar-rahmânou ‘ala-l ‘archi stawâ » et le verset « A-amintoum man fi s-samâ » pour tenter d’appuyer leur mauvaise croyance que Allâh serait dans un endroit ou une direction, ou qu’Il serait assis sur le Trône. Il a dit :

« واستدلاله على زعمه الباطل بهاتين الآيتين ونحوهما أن الله عز وجل يحل في عرشه أو يجلس عليه أو يحل في سماء أو نحو ذلك مما تزعمه تلك الشرذمة ، مع أن كلام الله غير مخلوق وهو من صفات الله تعالى القديمة الموجودة قبل وجود العرش والسماوات ، فالله تعالى موصوف بأنه استوى على العرش قبل وجود العرش ، وهل كان جالسا ـ على زعمهم ـ على العرش المعدوم قبل وجوده ؟؟!! وهل جل جلاله في السماء قبل خلق السماء ؟؟!! هذا مما لا يتوهمه عاقل ، وهل العقل يصدق بحلول القديم في شيء من الحوادث ؟؟!! فإنا لله وإنا إليه راجعون ، وعلى الجملة فهذا القائل المجازف وأمثاله قد ادعوا ما لا يقبل الثبوت لا عقلا ولا نقلا ، وقد كفروا وهم يحسبون أنهم يحسنون صنعا ، والطامة الكبرى التي نـزلت بهؤلاء دعواهم أنهم ( سلفيون ) !!! ، وهم عن سبيل الحق زائغون ، وعلى خيار المسلمين يعيبون ، فلا حول ولا قوة إلا بالله العلي العظيم »

« Prétendre argumenter sur la base ces deux versets est infondé. Comment quelqu’un de raisonnable comprendrait-il de ces deux versets et de ceux qui sont du même ordre, que Allâh ‘azza wa jall serait sur le Trône, ou s’assoirait dessus, ou qu’Il serait dans le ciel ou ce qui est du même ordre que ce que prétend ce groupuscule alors que la parole de Allâh n’est pas créée, qu’elle fait partis des attributs de Allâh ta’âlâ exempt de début et qui existe avant l’existence du Trône et des cieux.

Allâh ta’âlâ est attribué de l’Istiwâ sur le trône avant même l’existence du Trône. Selon eux, aurait-Il été assis sur le Trône qui n’existait alors pas ?!  Et Allâh jalla jalâlouh aurait-Il été dans le ciel avant la création des cieux ?! Quelqu’un de raisonnable ne conçoit pas cela. Est-ce que la raison va croire que Celui Qui est exempt de début S’incarnerait dans quelque chose qui entre en existence ?! Certes nous appartenons à Allâh et nous reviendrons à Son jugement.

En résumé, si quelqu’un tient ces propos, lui et ses semblables qui n’acceptent aucune confirmation, ni par la raison ni par les textes transmis, ils sont devenus mécréants alors qu’ils pensent être en train de bien faire. Ce qui est catastrophique c’est qu’ils prétendent être des Salafis (attaché à la voie du Salaf), alors que ce sont des gens qui ont dévié de la voie de la vérité en blâmant les meilleurs des musulmans (les Salaf). Wa lâ hawla wa lâ qouwwata illâ bi l-Lâh Al-‘Aliyy Al-‘Adhîm. »

Informations utiles :

– Le Chaykh, le Faqîh (spécialiste de la jurisprudence), le Mouhaddith (spécialiste de la science du Hadîth)  Aboû Mouhammad Mahmoûd ibnou Mouhammad ibnou Ahmad Khattâb As-Soubki Al-Azhari Al-Mâliki est né en 1274 à Soubk al-Ahad (Egypte) et il est décédé en 1352 de l’Hégire au Caire (رحمه الله) c’est-à-dire il y a plus de 80 ans. Il était l’un des Chaykh de l’Université Islamique Al-Azhar et y enseigna durant 37 ans.

– Ici il dit que le verset « ar-rahmânou ‘ala-l ‘archi stawâ » [Soûrat Taha/5] et le verset « A-amintoum man fi s-samâ » [Sourat Al-Moulk /16 et 17], ne sont en aucun cas des arguments pour attribuer à Allâh l’endroit, la direction ou encore le fait d’être sur le Trône.

– De plus, il met en garde contre un groupuscule d’égarés qui prétendent être « salafi » alors qu’ils ont une croyance contraire à l’Islâm. Ce groupe anthropomorphiste, qui assimile Allâh à Ses créatures, et qui se cache sous l’appellation trompeuse de « salafi » est toujours présent à notre époque et utilise les mêmes arguments. Ils sont également connu sous l’appellation de « wahhabite ».

– Il dit clairement qu’une telle croyance constitue de la mécréance, et il répète cela à plusieurs reprises dans son ouvrage.

– Cette fatwâ fut validée par une assemblée de savants de l’Université Islamique Al-Azhar, composée :

  • du Chaykh Mouhammad An-Najdi, le Chaykh des maîtres des Chafi’ites ;
  • du Chaykh Mouhammad Sabî’ Adh-Dhahabi, le Chaykh des maîtres Hanbalites ;
  • du Chaykh Mouhammad al-‘Azbi Rizq, l’enseignant des hautes études ;
  • du Chaykh ‘Abdoul-Hamîd ‘Ammâr, l’enseignant des hautes études ;
  • du Chaykh ‘Aliyy An-Nahrawi, l’enseignant des hautes études ;
  • du Chaykh Dousoûqi ‘AbdoulLâh Al-‘Arabi, du comité des grands savants ;
  • du Chaykh ‘Ali Mahfoûdh, l’enseignant dans les spécialités de Al-Azhar ;
  • du Chaykh Ibrâhîm ‘Ayyârah Ad-Daljamoûni, l’enseignant dans la section spécialisation de Al-Azhar ;
  • du Chaykh Mouhammad ‘Alyân, grand savant de Al-Azhar ;
  • du Chaykh Ahmad Makki, l’enseignant dans la section des spécialisations de Al-Azhar ;
  • et du Chaykh Mouhammad Houcayn Himdân.

– D’autres extraits de cette fatwâ sont disponible sur le site [à retrouver : ici].

Le loughawi Az-Zajjâj (du salaf) interprète « istawâ » par « dominer par Sa toute-puissance » (istawlâ) [rapporté par An-Naçafi]

Sujet : l’Istiwâ de Allâh sur le trône

   

Dans son célèbre tafsîr (exégèse du Qour-ân), lors de l’explication du verset « ٱلرَّحۡمَـٰنُ عَلَى ٱلۡعَرۡشِ ٱسۡتَوَىٰ » « Ar-Rahmânou ‘ala l-‘archi stawâ » (Soûrat Tâhâ/5), l’Imâm An-Naçafi a dit :

« اسْتَوَى : استولى عن الزجاج ونبه بذكر العرش وهو أعظم المخلوقات على غيره وقيل لما كان الاستواء على العرش وهو سرير الملك مما يرادف الملك جعلوه كناية عن الملك فقالوا استوى فلان على العرش أي ملك وإن لم يقعد على السرير البتة وهذا كقولك يد فلان مبسوطة أي جواد وإن لم يكن له يد رأسا والمذهب قول علي رضي الله عنه : الاستواء غير مجهول والتكييف غير معقول والإيمان به واجب والسؤال عنه بدعة لأنه تعالى كان ولا مكان فهو على ما كان قبل خلق المكان لم يتغير عما كان  »

« La signification de « istawâ » est « istawlâ » (dominer -par Sa toute puissance-) selon Az-Zajjâj ; et le trône a été cité car il s’agit de la plus grande des créatures [de par la taille]. Et il a été dit, du fait que l’istiwâ sur le trône, et il s’agit du lit [ou du siège] du roi, peut indiquer la souveraineté, ils l’ont employé pour désigné la possession, ainsi on dit [dans la langue] : « Untel istawâ sur le trône », c’est-à-dire : il l’a possédé, même s’il ne s’est aucunement assis dessus. Et ceci est comme ta parole : « Yadou foulân mabsoûtah » (expression arabe qui signifie mot à mot : les mains d’untel sont tendues) c’est-à-dire qu’il est généreux, même s’il n’a pas de main. Et la voie à suivre est la parole de ‘Ali [Ibn Abî Tâlib] (رضي الله عنه) :  l’istiwâ n’est pas inconnu, et le comment n’est pas concevable [c’est-à-dire qu’il s’agit d’un istiwâ sans comment], et y croire est un devoir, et poser la question à ce sujet est une [mauvaise] innovation, car Allâh ta’âlâ existe de toute éternité alors qu’il n’y a pas d’endroit de toute éternité et Il est tel qu’Il est de toute éternité avant la création des endroits, Il ne change pas par rapport à ce qu’Il est de toute éternité »

Informations utiles :

– L’Imâm, le Moufassir (exégète) ‘Abdou l-Lâh Ibnou Ahmad An-Naçafi, est décédé en 710 de l’Hégire, certains ayant dit en 701 de l’Hégire (رحمه الله) c’est-à-dire il y a plus de 730 ans. Il était du madh-hab (école de jurisprudence) de l’Imâm Aboû Hanîfah. Son exégèse du Qour-ân (tafsîr) est une référence en la matière.

– Ne pas le confondre avec l’Imâm An-Naçafi (décédé en 508 H.) ou avec l’Imâm An-Naçafi (décédé en 537 H.) (رحمها الله).

–  L’Imâm, l’exégète (Moufassir), le Spécialiste de la langue Arabe (Loughawi), le Grammairien (Nahwi) Aboû Is-hâq Ibrâhîm Ibnou Mouhammad Ibnou s-Sourri Az-Zajjâj Al-Baghdâdi, est l’un des linguistes les plus connus. Il faisait partie des gens du Salaf, il est né en 241 et il est décédé en 311 de l’Hégire (رحمه الله) c’est-à-dire il y a plus de 1120 ans. Il est souvent cité comme référence par les exégètes (moufassiroûn).

  • Al-Khatîb Al-Baghdâdi a dit de lui : « Il était parmi les gens honorables et versés dans la religion, il avait une bonne croyance et un bon madh-hab». [Târîkh Baghdâd]
  • Ibn Khallikân a dit le concernant : « Il était parmi les gens de science, de bonne manière et versé dans la religion». [Wafayâtou l-A’yân]
  • An-Nawawi a dit à son sujet : « L’Imâm dans la langue Arabe ». [Tahdhîbou l-Asmâ wa l-Loughât]
  • Ibn Kathîr a dit de lui : « Il était vertueux et versé dans la religion, il avait une bonne croyance et il était auteur de bons ouvrages, et parmi eux “Ma’âni Al-Qour-ân” et d’autres ouvrages bénéfiques.». [Al-Bidâyah wa n-Nihâyah]
  • Adh-Dhahabi a dit à son sujet : « L’Imâm, le grammairien (Nahwi) de son époque». [Siyarou A’lâmi n-Noubalâ]

– Ici, l’Imâm An-Naçafi mentionne d’après l’Imâm Az-Zajjâj que la signification de « istawâ » dans le verset « Ar-Rahmânou ‘ala l-‘archi stawâ » est « dominer par Sa toute-puissance» (istawlâ). Nous rappelons que Az-Zajjâj est non seulement un Salaf, mais il est également un des plus grands spécialistes de la langue Arabe (loughawi).

– Concernant Allâh, la signification de « istawlâ » n’est donc pas :

  • de vaincre après avoir combattu, ce qui impliquerait un changement, et le changement est impossible au sujet de Allâh ‘azza wa jall.
  • ni de dominer physiquement par l’élévation de la position, ce qui impliquerait un endroit et une direction, ce qui est également impossible au sujet de Allâh ta’âlâ.

– L’Imâm Az-Zajjâj rapporte lui-même l’interprétation par « istawlâ » [dans son livre « Ma’âni l-Qour-ân »].

– L’Imâm Az-Zajjâj a dit également : « Allâh ta’âlâ est exempt de l’emplacement et de l’endroit » [Tafsîrou l-Asmâ-i l-Housnâ]

– De nombreux savants ont proposé l’interprétation (ta-wîl) du terme “istawâ” par la domination par la toute-puissance. Parmi eux :

  • Le Loughawi ‘Abdou l-Lâh Ibnou Yahyâ Ibnou l-Moubârak
  • L’Imâm Az-Zajjâj [Dans son livre Ma’âni Al-Qour-ân] et [Rapporté par An-Naçafi]
  • L’Imâm Aboû Mansoûr Al-Mâtourîdi
  • L’Imâm At-Tabarâni [Dans son Tafsîr]
  • L’Imâm Aboû Bakr Ahmad Ar-Râzi Al-Jassâs Al-Hanafi
  • L’Imâm Abou l-Layth As-Samarqandi
  • L’Imâm Ibnou Foûrak [Dans son livre Mouchkilou l-Hadîth]
  • L’Imâm Aboû Mansoûr Mouhammad Ibnou l-Haçan Ibnou Abî Ayyoûb Al-Ayyoûbi An-Nayçâboûri
  • L’Imâm ‘Abdou l-Lâh Al-Jouwayni [père de l’Imâm Al-Haramayn]
  • Le Moufassir Abou l-Haçan ‘Ali Ibn Mouhammad Al-Mâwardi
  • Le Moufassir Al-Wâhidi [Rapporté par Ibn Rouch Al-Jadd]
  • L’Imâm Abou Is-hâq Ach-Chîrâzi
  • Le Moufassir Ad-Damghâni Al-Hanafi
  • L’Imâm Al-Moutawalli [Dans son livre Al-Ghounyah]
  • L’Imâm Al-Haramayn Al-Jouwayni [Dans son livre Louma’ al-Adillah]
  • Le Loughawi Ar-Râghib Al-Asbahâni
  • L’Imâm Al-Ghazâli
  • L’Imâm An-Naçafi (508 H.)
  • L’Imâm Abou n-Nasr Al-Qouchayri
  • Le Qâdî Ibnou Rouchd Al-Jadd [Rapporté par Ibnou l-Hâjj Al-Mâliki]
  • Al-Allâmah Al-Lâmichi Al-Hanafi
  • Le Moufassir Ibnou ‘Atiyyah Al-Andalouçi
  • L’Imâm Fakhrou d-Dîn Ar-Râzi
  • Le Chaykh Ismâ’îl Ibnou Ibrâhîm Ach-Chaybâni Al-Hanafi
  • Le Chaykh Sayfou d-Dîn Al-Âmidi
  • Le Chaykh Ibnou l-Hâjib Al-Mâliki
  • L’Imâm Al-‘Îzz Ibnou ‘Abdi s-Salâm
  • L’Imâm Al-Qourtoubi
  • Le Chaykh Chihâbou d-Dîn Al-Qarâfi
  • Le Moufassir An-Naçafi [Dans son Tafsîr]
  • Le Moufassir Al-Baydâwi
  • Le Qâdî Badrou d-Dîn Ibnou l-Jamâ’ah
  • Le Qâdî ‘Abdou r-Rahmân Al-Îji
  • L’Imâm Taqiyyou d-Dîn As-Soubki
  • Le Chaykh Al-Yâfi’i
  • Le Qâdî Ibnou s-Sirâj Al-Hanafi
  • Le Qâdî Tâjou d-Dîn As-Soubki
  • Le Chaykh ‘Izzou d-Dîn Ibn Jamâ’ah [Dans son livre Darajou l-Ma’âlî]
  • Le Loughawi Fayroûzâbâdi [Dans son livre Basâ-irou dhawi t-Tamyîz]
  • L’Imâm As-Souyoûti
  • L’Imâm Al-Qastallâni
  • Chaykh Al-Islâm Zakariyyâ Al-Ansâri [Dans son livre Ihkâmou d-Dalâlah]
  • Le Chaykh Moullâ ‘Ali Al-Qâri
  • Le Moufassir Ismâ’îl Haqqi Al-Hanafi
  • Le Hâfidh Mourtadâ Az-Zabîdi
  • Le Chaykh Mahmoûd As-Soubki Al-Azhari [Dans son livre It-hâfou l-Kâ-inat]
  • Le Chaykh Az-Zourqâni Al-Mâliki
  • L’Imâm Al-Kawthari [Dans son livre Maqâlâtou l-Kawthari]
  • Le Hâfidh ‘Abdou l-Lâh Al-Harari [Dans son livre As-Sirâtou l-Moustaqîm]
  • et de nombreux autres savants.

– Ensuite, l’Imâm An-Naçafi explique que le trône a été mentionné dans ce verset car il s’agit de la plus grande des créatures du point de vue de la taille. Ainsi, Allâh nous apprend dans ce verset qu’Il domine le trône et à plus forte raison toutes les autres créatures qui sont plus petites que le trône.

  • L’Imâm Al-Moutawalli a dit : « Si quelqu’un dit : « si vous l’expliquez par la puissance alors il n’y pas d’utilité à mentionner le trône de manière spécifique». Nous disons : l’utilité est qu’étant donné que le trône est la plus grande des créatures, s’Il le domine par Sa puissance alors nous savons qu’Il domine également toutes autres choses en dehors de lui. » [Al-Ghounyah fî Ousoûli d-Dîn]
  • Le Qâdî Ibnou Rouchd Al-Jadd a dit : « Etant donné que le trône est la plus grande des créatures [de par la taille] il est suffisant de le citer pour englober ce qui est plus petit que lui, car ce qui est plus petit sera tel que lui [dans le fait d’être dominé] » [Rapporté par Ibnou l-Hâjj Al-Mâliki]
  • Le Chaykh ‘Abdou l-Lâh Al-Harari a dit : « L’intérêt de spécifier le Trône en le citant dans le verset, c’est parce qu’il est la plus grande des créatures de Allâh ta’âlâ ; ainsi, on apprend que la domination de Allâh concerne ce qui est plus petit que le trône à plus forte raison. » [As-Sirâtou l-Moustaqîm]

– Ensuite l’Imâm An-Naçafi explique que dans la langue Arabe on dit « Untel istawâ sur le trône » sans que cela implique que cette personne se soit assise dessus, mais plutôt dans le sens de la souveraineté. Il explique également qu’il y a des expressions dans la langue Arabe dans lesquelles le mot yad est utilisé sans que cela implique que la personne désignée possède véritablement des mains. Ainsi, il est valable de dire « Yadou foulân mabsoûtah » pour indiquer sa générosité, même si cette personne n’a pas de main, à cause d’une déformation physique ou d’une amputation par exemple.

– Puis, il mentionne une parole de l’Imâm ‘Ali indiquant que l’istiwâ de Allâh est sans comment, qu’il est un devoir d’y croire car cela est parvenu dans le Qour-ân et que demander « comment » au sujet de cet istiwâ est une mauvaise innovation.

– Cette citation de l’Imâm ‘Ali est rapportée en des termes proches de Oummou Salamah (l’une des épouses du prophète) et de l’Imâm Mâlik.

– En effet, la parole de l’Imâm Mâlik rejetant le « comment » au sujet de l’istiwâ de Allâh est rapportée avec une chaîne de transmission authentique. Elle a été citée par :

  • Le Hâfidh Aboû Nou’aym dans « Hilyatou l-Awliyâ » ;
  • L’Imâm Al-Bayhaqi dans son livre « Al-Asmâ-ou wa s-Sifât », et aussi [Dans son livre  « Al-I’tiqâd »] ;
  • L’Imâm Al-Qayrawâni [Dans son livre « Kitâb Al-Jâmi’ »] ;
  • L’Imâm Al-Qourtoubi [Dans son Tafsîr] ;
  • L’Imâm Aboû Hayyân Al-Andalouçi [Dans son Tafsîr Al-Bahrou l-Mouhît]
  • Le Hâfidh Ibnou Hajar Al-‘Asqalâni dans son livre « Fathou l-Bârî charh Sahîh Al-Boukhâri » qui précise que la chaîne de transmission de l’Imâm Al-Bayhaqi est forte (jayyid) ;
  • Le Hâfidh As-Souyoûti dans son tafsîr « Ad-Dourrou l-Manthoûr fi t-Tafsîri bi l-Ma-thoûr »
  • et autres qu’eux.

– Le Hâfidh Az-Zabîdi a dit : « Ibnou l-Labân a dit dans l’explication de la parole de Mâlik : sa parole « Kayf ghayrou ma’qoûl » (le comment est inconcevable) : c’est-à-dire que le kayf (comment) fait parti des caractéristiques de ce qui entre en existence, et tout ce qui fait parti des attributs des choses entrées en existence, le fait de les attribuer à Allâh contredit la raison, de ce fait cela est catégoriquement renié pour Allâh ta’âlâ. Quant à sa parole : « wa l-Istiwâ ghayrou majhoûl » (l’istiwâ n’est pas inconnu) c’est-à-dire que son sens est connu par les spécialistes de la langue Arabe, et sa parole « wa l-îmânou bihi» (et y croire) c’est-à-dire selon ce qui est digne de Lui ta’âlâ, « wâjib» (est un devoir) car cela fait parti de la foi en Allâh et en Ses livres,  « wa s-sou-âlou ‘anhou bid’ah» (poser la question à ce sujet est une innovation) c’est-à-dire une nouveauté car les compagnons connaissaient son sens qui est digne d’être attribué à Allâh du point du vue de la langue, ainsi ils n’ont pas été amené à poser cette question» [It-hâfou s-Sâdati l-Mouttaqîn].

– Au sujet de la parole « fauteur d’innovation » [صاحب بدعة] adressé par l’Imâm Mâlik à cet homme qui lui avait demandé « comment est l’istiwâ de Allâh », le Chaykh Al-Qoudâ’i Al-’Azzâmi Al-Azhari explique en disant : « Parce que sa question sur le comment de l’istiwâ indique qu’il a compris l’istiwâ selon son sens apparent, physique, qui relève de l’emprise d’un corps sur un autre et de son établissement dessus, et qu’il n’a fait que douter sur le comment de cet établissement. Il a donc demandé à son sujet. Et c’est exactement cela l’assimilation (tachbîh) que l’Imâm Mâlik a pointé comme étant une innovation (bid’ah)» [Dans son livre «Fourqânou l-Qour-ân»]

  • Ici, lors de l’explication de l’histoire de cet homme ignorant qui a osé demander à l’Imâm Mâlik « comment est l’istiwâ de Allâh ? », l’Imâm Al-‘Azzâmi dit que justement si l’Imâm Mâlik a dit à cet homme qu’il est un mauvais innovateur et qu’il l’a fait sortir, c’est que la question de cet homme relevait de l’innovation blâmable. En effet, le fait qu’il ait demandé « comment ? » au sujet de l’istiwâ de Allâh est en soit une mauvaise innovation.

 Remarque importante : il y a une grande différence entre :

  • La parole des gens de la Sounnah qui disent que Allâh est sans comment (bilâ kayf), c’est-à-dire qu’Il n’est pas concerné par le comment, la description physique, comme cela a clairement été déclaré par les grands Imâm de la Oummah ;
  • et la parole des mouchabbihah (assimilateurs) qui se sont illusionné et qui ont pris pour croyance que Allâh aurait un comment mais que ce comment serait d’après eux ignoré, et qui disent : on ne sait pas comment. Ainsi, Ibn ‘Outhaymîn le wahhabite a contredit ouvertement les gens de la Sounnah en disant : « Nous ne nions pas à leurs sujets [les textes moutachâbihah] la kayfiyyah (comment, description physique) au contraire nous croyons qu’ils ont une kayfiyyah, mais nous n’avons pas connaissance de cette kayfiyyah» [Dans son livre intitulé « Charh al-‘Aqîdah Al-Wâsitiyyah »].

– Dans la suite de sa parole l’Imâm ‘Ali explique que Allâh existe de toute éternité, alors que l’endroit n’existe pas de toute éternité, ainsi Allâh existe de toute éternité sans endroit ni direction et Il n’est pas concerné par le changement.

– De nombreuses autres paroles de l’Imâm ‘Ali ont été rapportées concernant le Tawhîd. Parmi elles :

  • Ibnou ‘Abdi Rabbih (m.328 H.) a dit : « Il fût demandé à ‘Ali Ibn Abî Tâlib (que Allâh l’agréé) : “Où était notre Seigneur avant qu’Il ne créé le ciel et la terre ? Alors il (‘Ali Ibn Abî Tâlib) répondit : “la question “où” nécessite l’endroit et Allâh ‘azza wa jall existe de toute éternité et ce n’est pas le cas de l’endroit. » [Al-‘Iqdou l-Farîd]
  • L’Imâm Aboû Mansoûr Al-Baghdâdi (m. 429 H.) a dit : « L’émir des croyants, ‘Ali (Ibn Abî Tâlib) a dit : « Allâh ta’âlâ a créé le Trône comme manifestation de Sa Toute-puissance et ne l’a pas pris comme endroit pour lui-même » [Dans son livre Al-Farqou Bayna l-Firaq]
  • L’Imâm Aboû Mansoûr Al-Baghdâdi (m. 429 H.) a dit ensuite : « Et il (‘Ali Ibn Abî Tâlib) a dit également : « Allâh existe de toute éternité alors qu’il n’y a pas d’endroit de toute éternité et Il est maintenant tel qu’Il est de toute éternité » [Dans son livre Al-Farqou Bayna l-Firaq]
  • L’Imâm Aboû Nou’aym (m.430 H.) rapporte que l’Imâm ‘Ali Ibn Abî Tâlib a dit : « Celui qui prétend que notre Seigneur est limité, alors certes il n’a pas connu le Créateur, Celui Qui mérite d’être adoré » [Hilyatou l-Awliyâ]
  • L’Imâm Al-Isfarâyini (m.471 H.) rapporte que lorsqu’une personne demande à l’Imâm ‘Ali « ayna l-Lâh ?», l’Imâm ‘Ali lui répondit : « On ne dit pas « où ?» pour Celui qui a créé les endroits. » Puis la personne lui demanda « comment est Allâh ? » et l’Imâm ‘Ali répondit : « On ne dit pas « comment ? » pour Celui qui a créé le comment » [Dans son livre At-Tabsirou fi d-Dîn]
  • L’Imâm An-Naçafi (m.508 H.) a dit : « Il fût demandé à ‘Ali Ibn Abî Tâlib (que Allâh l’agréé) : “Où était notre Seigneur avant qu’Il ne créé le trône ? Alors il (‘Ali Ibn Abî Tâlib) répondit : “la question “où” concerne l’endroit et Allâh ‘azza wa jall existe de toute éternité sans endroit et sans le temps, et Il est maintenant tel qu’Il est de toute éternité (c’est-à-dire sans endroit et sans dépendre du temps) » [Bahrou l-Kalâm]
  • Le Chaykh Ibnou Mou’allim al-Qourachi (m. 725 H.) a dit : « [L’Imâm] ‘Ali [Ibn Abî Tâlib] que Allâh l’agrée a dit : « à l’approche du jour dernier il y aura des gens qui vont devenir mécréants », un homme a dit : « Ô émir des croyants leur mécréance à cause du fait qu’ils innovent une chose contraire à la religion ou en reniant une croyance de l’Islâm ? » Il a dit : « En reniant, ils renient leur Créateur ils Lui attribuent le corps et les membres » [Najmou l-Mouhtadi]

Important : les savants de l’Islâm ont été unanimes sur le fait que l’istiwâ de Allâh n’est pas une position assise (jouloûss) ni un établissement (istiqrâr). Parmi eux :

Il n’est donc pas permis de traduire le verset  {الرَّحْمَنُ عَلَى الْعَرْشِ اسْتَوَى} (Ar-Rahmânou ‘ala l-’archi stawâ) et ceux qui sont similaires par le fait que Allâh serait établi sur le trône car cette explication est contraire au tawhîd (l’unicité de Allâh).

– Retrouvez d’autres paroles de savants concernant l’istiwâ de Allâh : ici.

– Malgré cela, certains leaders de la mouvance sectaire wahhabite, ont diffusé la croyance hideuse d’Ibn Taymiyah (moujassim) et ont déclaré mensongèrement que Allâh serait assis sur le trône. Voir à ce sujet : Ar-Râjihi et Fawzân (wahhabites) prétendent que Allâh est assis sur le trône.

L’Imâm Al-Kawthari déclare mécréant ceux qui attribuent un endroit à Allâh

   

L’assistant du dernier calife des musulmans, l’Imâm Al-Kawthari a dit dans son livre « Maqâlâtou l-Kawthari » (page 379 de cette édition) au sujet d’un égaré qui se nomme Ad-Dârimi :

« اعتقاده هو أن الله يحويه مكان، وقله سطح، وذلك قول بالتجسيم، ومن يعد الله سبحانه متمكناً بمكان فهو عابد وثن، خارج عن جماعة المسلمين، كما نص على ذلك غير واحد من أئمة أصول الدين، تعالى الله عن إفك الأفاكين. »

« Sa croyance est que Allâh serait dans un endroit et qu’Il serait porté par une surface, et cela revient à Lui attribuer le corps (tajsîm).

Celui qui considère que Allâh soubhânah est dans un endroit, c’est un adorateur d’idole, et il quitte la communauté des musulmans [c’est-à-dire qu’il n’est plus musulman], tout comme cela a été rapporté par plus d’un des Imâm des fondements de la religion. Allâh est exempt de telles calomnies. »

 

Informations utiles :

– L’Imâm, le Mouhaddith (spécialiste de la science du hadîth), le Chaykh Mouhammad Zâhid Al-Kawthari Al-Hanafi était l’assistant du dernier Calife des musulmans (le Califat a pris fin en 1924). Il était un grand savant Hanafite qui a même été appelé par certains le « Moujaddid » du siècle dernier (c’est-à-dire celui qui revitalise la science de la religion). Il est né en 1296 et il est décédé en 1371 de l’Hégire (رحمه الله), c’est à dire il y a environ 60 ans.

  • Le Chaykh Al-Qoudâ’i Al-’Azzâmi a dit de lui : « Al-‘Allâmah (l’illustre savant) scrupuleux, qui est très intelligent, le vérificateur, l’éminent enseignant  (al-Oustâdh al-Kabîr), le Chaykh Mouhammad Zâhid Al-Kawthari » [Al-Fourqân]

– Ici, il dit que celui qui a pour croyance que Allâh est dans un endroit, n’est pas musulman ; comme cela a été rapporté par de nombreux savants spécialistes des fondements de la religion et parmi eux les 4 Imâm : Aboû Hanîfah, Mâlik, Ach-Châfi’i et Ahmad. [Retrouvez plusieurs paroles de savants à ce sujet : ici]

– Dans plusieurs passages de ses ouvrages, l’Imâm Al-Kawthari a mis en garde contre le danger de la croyance des moujassimah (anthropomorphistes) et a dénoncé leur mécréance. Ainsi il a dit que le fait d’attribuer à Allâh le mouvement, le fait de bouger, la position assise, le fait de se lever, et les limites est de la mécréance par unanimité [voir : ici] et [voir : ici].

– Il dit également que croire que Allâh est dans un endroit et qu’Il est porté par une surface (comme le trône), revient à attribuer le corps à Allâh.

– L’anthropomorphiste contre qui l’Imâm Al-Kawthari met en garde dans ce livre serait ‘Outhmân ibnou Sa’îd ad-Dârimi qui est décédé en 280 de l’Hégire. Ne pas confondre avec ‘Abdou l-Lâh ibnou ‘Abdou r-Rahmân Ad-Dârimi, décédé en 255 de l’Hégire, l’auteur des sounan.

L’Imâm Ibn Al-Jawzi interprète le verset {wa yabqâ wajhou Rabbika} [Soûrat Ar-Rahmân/27]

Ibn-al-jawzi-daf'ou-choubahi-t-tachbih   

Dans son livre « Daf’ou Choubahi t-Tachbîh » (page 113 de cette édition) l’Imâm Ibnou l-Jawzi a dit :

« قال الله تعالى : {وَيَبْقَى وَجْهُ رَبِّكَ ذُو الْجَلاَلِ وَالإِكْرَامِ}  [الرحمن: الآية 27]، قال المفسرون : معناه : يبقى ربك »

« Allâh ta’âlâ dit { وَيَبۡقَىٰ وَجۡهُ رَبِّكَ ذُو ٱلۡجَلَـٰلِ وَٱلۡإِكۡرَامِ } [Soûrat Ar-Rahmân/27] (wa yabqâ wajhou Rabbika Dhou l-Jalâli wa l-Ikrâm) [Qui signifie : « Et seul subsistera le wajh de ton Seigneur, Dhou-l Jalâli wa l-Ikrâm »] ; les exégètes (al-moufassiroûn) ont dit que la signification est : seul subsistera ton Seigneur. »

Informations utiles :

– L’Imâm, le Hâfidh (spécialiste des chaînes de transmission du hadîth), le Moufassir (exégète) ‘Abdou r-Rahmân Ibnou ‘Ali connu sous le nom de Ibnou l-Jawzi le Hanbalite, est né en 508 à Baghdâd et il décédé en 597 de l’Hégire à Baghdâd (رحمه الله) c’est-à-dire il y a 835 ans.

– Ibnou l-Jawzi fait partie des piliers des hanbalites. Il a écrit son livre « Daf’ou Choubahi t-Tachbîh » pour répliquer à ceux qui ont attribué le corps à Allâh tout en se réclamant de l’école de l’Imâm Ahmad alors que l’Imâm Ahmad est innocent de ce qu’ils ont pris pour croyance. Ibnou l-Jawzi a souligné dans ce livre que la croyance du Salaf est bien la croyance de l’Imâm Ahmad : l’exemption de Allâh de l’endroit, de la limite, du corps, de la position debout, assise, de l’installation et de toutes les autres caractéristiques des choses qui entrent en existence et des corps.

– Il explique que dans le verset {wa yabqâ wajhou Rabbika}, le terme « wajh »  fait référence à Allâh lui-même. En effet dans la langue arabe le terme « wajh » peut être utilisé pour désigner l’être. En aucun cas ce verset signifierait que Allâh aurait une face ou un visage comme le prétendent les anthropomorphistes (mouchabbihah).

– Voir d’autres citations de savants au sujet du terme « wajh » : ici .

L’Imâm Fakhrou d-Dîn Ar-Râzi explique les Noms de Allâh « Al-‘Aliyy » et « Al-‘Adhîm »

   

Dans son célèbre tafsîr connu sous le nom de « At-Tafsîrou l-Kabîr » (tome 27 page 144 de cette édition) lors de l’explication du verset 4 de soûrat Ach-Choûrâ, l’Imâm Fakhrou d-Dîn Ar-Râzi a dit :

« قوله تعالى { وَهُوَ العَلِيُّ العَظِيمُ } لا يجوز أن يكون الـمراد بكونه عليًّا العلو في الجهة والـمكان لـما ثبتت الدلالة على فساده ، ولا يجوز أن يكون الـمراد من العظيم العظمةَ بالجثةَ وكبرَ الجسم ، لأن ذلك يقتضي كونه مؤلَّفًا من الأجزاء والأبعاض ، وذلك ضد قوله : { اللَّهُ أَحَدٌ } ، فوجب أن يكون الـمراد من العَلي الـمتعالي عن مشابَهة الـممكنات ومناسبة الـمحدَثات ، ومن العظيم العظمة بالقدرة والقهر بالاستعلاء وكمال الإلـهية »

« Dans la parole de Allâh ta’âlâ : {وَهُوَ ٱلۡعَلِىُّ ٱلۡعَظِيمُ} (wa houwa l-‘Aliyyou l-‘Adhîm) [qui signifie : « Il est Celui Qui a la domination absolue par la puissance et l’éminence du mérite »], il n’est pas possible que ce qui est visé par Al-‘Aliyy soit l’élévation par la direction et l’endroit puisque les preuves de la corruption de cette croyance ont été confirmées.

Il n’est pas possible non plus que ce qui est visé par Al-‘Adhîm soit l’éminence par la corpulence et l’ampleur du corps car cela impliquerait qu’il soit composé de parties et d’éléments et cela est contraire à la parole de Allâh : {اللَّهُ أَحَدٌ} (Allâhou ahad) [qui signifie : « Allâh est unique »].

Il est donc obligatoire que ce qui est visé par Al-‘Aliyy, c’est Al-Mouta’âlî, c’est-à-dire Celui Qui est exempt de toute similitude avec les possibilités rationnelles et de toute corrélation avec les choses qui entrent en existence et ce qui est visé par Al-‘Adhîm, c’est l’éminence par la puissance, la domination et la perfection dans la divinité ».

 

Informations utiles :

– Le Moufassir –exégète– Aboû ‘Abdoul-Lâh Mouhammad ‘Oumar Al-Houçayn Fakhrou d-Dîn Ar-Râzi est né en 543 et il est décédé en 606 de l’hégire (rahimahou l-Lâh) c’est-à-dire il y a plus de 830 ans. Il était du madh-hab (école de jurisprudence) de l’Imam Ach-Châfi’i. C’est un savant de référence et son oeuvre « At-Tafsîrou l-Kabîr » est l’un des tafsîr les plus célèbres et les plus répandus. Certains l’ont désigné comme le moujaddid du 6ème siècle de l’hégire (c’est-à-dire celui qui revitalise la science de la religion).

– Il explique que le nom de Allâh « Al-‘Aliyy » ne signifie pas que Allâh serait élevé par la direction et l’endroit, mais que cela signifie plutôt que Allâh est exempt de toute similitude avec les créatures. En effet, Allâh existe sans endroit et sans direction.

– D’autres savants ont donné des explications du Nom de Allâh “Al-‘Aliyy” proches de celle-ci. [Voir l’explication de l’Imâm Az-Zajjâj : ici] ; [Voir l’explication du moufassir Ath-Tha’âlibi : ici].

– Retrouvez d’autres paroles de savants au sujet du ‘oulouww (élévation) de Allâh : ici .

– Et il dit que le nom de Allâh « Al-‘Adhîm » ne signifie pas que Allâh serait un corps de grande taille, mais que cela signifie plutôt que Allâh est éminent par la puissance et la domination, car Allâh n’est pas un corps. Cette explication a également été donnée par Ibnou ‘Atiyyah dans son Tafsîr ainsi que par l’Imâm Ath-Tha’âlibi et d’autres.