Le compagnon Khoubayb s’écria « Yâ Mouhammad » en son absence [Ibnou l-Jawzi]

Sujet : Le tawassoul effectué par les compagnons.

Ath-Thabâtou ‘inda l-Mamât - Ibn al jawzi   Compagnon khoubayb - ya muhammad - ibn al jawzi

Dans son livre « Ath-Thabâtou ‘inda l-Mamât », l’Imâm Ibnou l-Jawzi a rapporté d’après le compagnon Sa’îd Ibn ‘Âmir Al-Jadhîm (ou Al-Joudhaym) qui a dit :

« قَالَ سَعِيدُ بْنُ عَامِرِ بْنِ جُذَيْمٍ : « شَهِدْتُ مَصْرَعَ خُبَيْبٍ، وَقَدْ بَضَعَتْ قُرَيْشٌ لَحْمَهُ ، ثُمَّ حَمَلُوهُ عَلَى جَذْعَةٍ ، فَقَالُوا : أَتُحِبُّ أَنَّ مُحَمَّدًا مَكَانَكَ ؟ فَقَالَ : وَاللَّهِ مَا أُحِبُّ أَنِّي فِي أَهْلِي ، وَوَلَدِي ، وَأَنَّ مُحَمَّدًا شِيكَ بِشَوْكَةٍ ، ثُمَّ نَادَى يَا مُحَمَّدُ »

« J’ai assisté à l’exécution de Khoubayb (le sahâbi). Certains associateurs de Qouraych lui arrachaient des morceaux de son corps. Puis ils lui ont dit : « Est-ce que tu aimerais que Mouhammad soit à ta place ? », il leur répondit : « Par Allâh,  je n’aimerais pas qu’il soit atteint ne serait-ce que par la piqûre d’une épine, alors que moi je suis avec ma famille et mon fils », puis il s’écria « Yâ Mouhammad ».

Informations utiles :

– L’Imâm, le Hâfidh (spécialiste des chaînes de transmission du hadîth), le Moufassir (exégète) ‘Abdou r-Rahmân Ibnou ‘Ali connu sous le nom de Ibnou l-Jawzi le Hanbalite, est né en 508 à Baghdâd et il décédé en 597 de l’Hégire à Baghdâd  (رحمه الله) c’est-à-dire il y a 835 ans.

– Ibnou l-Jawzi fait partie des piliers des hanbalites. Il a écrit un livre appelé « Daf’ou Choubahi t-Tachbîh » pour répliquer à ceux qui ont attribué le corps à Allâh tout en se réclamant de l’école de l’Imâm Ahmad alors que l’Imâm Ahmad est innocent de ce qu’ils ont pris pour croyance. L’Imâm Ibnou l-Jawzi est à lui seul une armée contre les moujassimah qui se réclament hanbalites.

– Ici, il rapporte que le compagnon Khoubayb (رضي الله عنه) à été pris par les associateurs de Qouraych pour être tué. Il a témoigné de son amour envers le prophète Mouhammad (صلى الله عليه وسلم), et a fait le tawassoul par lui en s’écriant « Yâ Mouhammad ».

– Cette histoire est également rapportée par le Hâfidh Aboû Nou’aym dans son ouvrage « Hilyatou l-Awliyâ», cela fera l’objet d’un article (إن شاء الله).

– Cette citation est une réplique aux égarés qui prétendent que tous ceux qui disent : «Yâ Mouhammad » après la mort du Messager (صلى الله عليه وسلم) ou bien en son absence, sont des mécréants associateurs. Par leur parole infondée ces gens là ont déclaré mécréant de grands compagnons, des grands savants de la communauté et un grand nombre de musulmans.

– Il a été rapporté du compagnon ‘Abdou l-Lâh Ibnou ‘Oumar (رضي الله عنهما) qu’il a dit « Yâ Mouhammad » en l’absence du prophète lorsque sa jambe était paralysée. Cela est confirmé dans le manuscrit du livre « Al-Adabou l-Moufrad » de l’Imâm Al-Boukhari, et sa chaîne de transmission est authentique. Voir l’article concernant Al-Boukhâri : ici. Voir également le livre de l’Imâm An-Nawawi : ici.

– Même Ibn Taymiyah (moujassim) a mentionné ce hadîth dans son livre intitulé « Al-Kalimou t-Tayyib » (les bonnes paroles) afin d’inciter les gens à dire “Yâ Mouhammad” lorsque la jambe se paralyse.

– De plus il a été confirmé que le fait de dire “yâ foulân” au sujet d’un mort ou d’une personne absente est quelque chose que le prophète (صلى الله عليه وسلم) a lui-même pratiqué et incité à faire. En effet il a été rapporté que lorsque le prophète (صلى الله عليه وسلم) visitait les tombes, il disait “As-Salâmou ‘alaykoum yâ Ahla l-qouboûr” (As-Salâmou ‘alaykoum Ô habitants des tombes) [Rapporté par An-Nawawi dans Riyâdou s-Sâlihîn], et le prophète (صلى الله عليه وسلم) a enseigné à un homme aveugle de réciter en son absence une invocation qui contient les termes “yâ Mouhammad” et les compagnons le pratiquaient également après son décès (صلى الله عليه وسلم) [Rapporté par At-Tabarâni].

– Le tawassoul est le fait de demander à Allâh l’obtention d’un profit ou l’empêchement d’une nuisance et ce, par la mention du nom d’un prophète ou d’un saint, par honneur pour celui par lequel le tawassoul est fait. Faire le tawassoul est permis en leur présence et en leur absence tout comme l’indique les preuves selon la Loi de l’Islâm. Le tawassoul ne constitue donc pas une adoration pour autre que Allâh.

– Ainsi, le tawassoul est une pratique qui est permise selon l’unanimité des musulmans comme le rapporte l’Imâm Taqiyyou d-Dîn As-Soubki [Dans Chifâ-ou s-Saqâm]

– L’adoration (al-‘Ibâdah) : c’est l’extrême limite de la crainte et de la soumission, comme l’a mentionné l’Imâm Moujtahid, le Hâfidh (spécialiste du Hadîth), le Loughawi (spécialiste de la langue Arabe) Taqiyyou d-Dîn As-Soubki.

Ainsi le simple fait d’appeler (nidâ) un vivant ou un mort ne constitue pas une adoration d’autre que Allâh, ni le simple fait de glorifier (ta’dhîm) ou de faire al-istighâthah (la recherche du renfort) par autre que Allâh. De même, le simple fait de visiter la tombe d’un saint pour le tabarrouk (la recherche des bénédictions) ne constitue pas une adoration d’autre que Allâh. De même, le simple fait de demander ce qu’il n’est pas habituel de demander aux gens ne constitue pas une adoration d’autre que Allâh. De même, la formule de al-isti’ânah (demande d’aide) à autre que Allâh ta’âlâ ne constitue pas une adoration d’autre que Allâh. Egalement, la simple humilité n’est pas une adoration envers autre que Allâh car sinon, tous ceux qui font preuve d’humilité avec les rois et les nobles seraient devenus mécréants.

C’est-à-dire que tout cela n’est pas du chirk (le fait d’attribuer des associés à Allâh), car la définition de l’adoration (al-‘ibâdah) selon les spécialistes de la langue ne s’applique pas à tout cela. En effet, pour eux, l’adoration (al-‘ibâdah) comme nous venons de le voir est l’obéissance avec la soumission. Voir à ce sujet l’explication de l’Imâm du Salaf, le Loughawi (spécialiste de la langue Arabe) Aboû Is-hâq Ibrâhîm Az-Zajjâj : ici.

– Retrouvez d’autres articles au sujet du tawassoul et du tabarrouk : ici.

– C’est également ce compagnon « Khoubayb » qui a innové le fait d’accomplir deux rak’ah (cycles de prière) avant d’être exécuté par les associateurs de Qouraych, comme cela a été mentionné dans le sahîh de l’Imâm Al-Boukhari. cela fera l’objet d’un article (إن شاء الله).

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