Al-Azhar confirme qu’insulter Allâh est de la mécréance

   

Dans le livre « ‘Aqîdatou l-Mouslimîn» ayant reçu l’approbation de l’Université Islamique Al-Azhar, il est dit :

« حكم ساب الله انه كافر‚ بين ذلك مع الدليل :
ج: نقل القاضي عياض الإجماع على ان ساب الله كافر ولو كان غاضبا أو مازحا أو غير منشرح الصدر.
قال تعالى: ( ولئن سألتهم ليقولن إنما كنا نخوض ونلعب قل ابالله وءاياته ورسوله كنتم تستهزئون لا تعتذروا قد كفرتم بعد إيمانكم) سورة التوبة ءاية 65ـ 66.
الحديث : « ان العبد ليتكلم بالكلمة لا يرى بها بأسا يهوي بها في النار سبعين خريفا » رواه الترمذي. »

« Le jugement de celui qui insulte Allâh c’est qu’il est mécréant. Montre cela avec les preuves.

Réponse : Le Qâdî ‘Iyâd a rapporté l’Unanimité que celui qui insulte Allâh est jugé mécréant même s’il était en colère, même s’il plaisantait, même s’il n’acceptait pas la mécréance dans son cœur.

Allâh ta’âlâ dit :

{ وَلَئِن سَأَلْتَهُمْ لَيَقُولُنَّ إِنَّمَا كُنَّا نَخُوضُ وَنَلْعَبْ قُلْ أَبِاللهِ وَءَايَاتِهِ وَرَسُولِهِ كُنْتُمْ تَسْتَهْزِءُونَ لاَ تَعْتَذِرُوا قَدْ كَفَرْتُمْ بَعْدَ إِيـمَانِكُمْ }

ce qui a pour sens : « Si tu leur avais posé la question, ils auraient répondu : « Nous ne faisions que discuter et jouer ». Dis : Est-ce de Allâh, de Ses Âyah, de Son messager que vous vous moquiez ? Ne vous excusez pas, vous êtes devenus mécréants après avoir été croyants » [soûrat At-Tawbah / 65-66].

Il y a le Hadîth :

«إِنَّ العَبْدَ لَيَتَكَلَّمُ بِالكَلِمَةِ لاَ يَرَى بِهَا بَأْسًا يَهْوِي بِهَا فِي النَارِ سَبْعِينَ خَرِيفًا»

Qui a pour sens : « Certes il arrive à l’esclave de Allâh de prononcer un mot dans lequel il ne voit aucun mal et à cause duquel il chutera en enfer d’une distance de soixante-dix automnes » [rapporté par At-Tirmidhi]. »

Informations utiles :

– Le livre « ‘Aqîdatou l-Mouslimîn» est approuvé par la section des Fondements de la Religion (Ousoulou d-dîn) de l’Université de Al-Azhar Ach-Charif. Cette croyance a été vérifiée et a reçu le sceau officiel.

– Ici il est confirmé que le jugement que celui qui insulte Allâh est jugé mécréant. Et il est précisé qu’il n’y a pas de divergence, cela signifie qu’il y a unanimité (ijmâ’) sur ce jugement.

– Le Qâdî (juge) Abou l-Fadl ‘Iyâd Ibnou Moûçâ Ibnou ‘Iyâd al-Yahsoubi connu sous le nom de Qâdî ‘Iyâd, est un grand savant Malikite. Il est né en 476 à Ceuta et il est décédé en 544 de l’Hégire à Marrakech (Maroc) (رحمه الله) c’est-à-dire il y a plus de 950 ans.

  • Adh-Dhahabi a dit de lui : « L’Imâm, Al-‘Allâmah (l’illustre savant), le Hâfidh (le spécialiste de la science du hadîth), celui qui n’a pas de pareil, Chaykhou l-Islâm, le Qâdî (Juge)» et il a dit également : « Ses ouvrages sont précieux» [Siyar A’lâmi n-Noubalâ]
  • Ibn Bachkwâl a dit à son sujet : « Il était parmi les gens de science qui sont intelligent et qui ont une bonne compréhension » [Siyar A’lâmi n-Noubalâ]
  • Ibn Khallikân a dit de lui : « Il est l’Imâm du hadîth de son temps, et le plus connaisseur des gens de ses sciences, de la grammaire, la langue, la parole des arabes, leurs histoires, et les généalogies.» [Wafayâtou l-A’yân]

– Retrouvez la parole du Qadi ‘Iyad sur ce sujet : ici.

– L’apostasie est de trois sortes comme les savants l’ont classée : l’apostasie par la croyance, l’apostasie par les actes et l’apostasie par la parole. Le fait d’insulter Allâh compte parmi l’apostasie par la parole. Que Allâh nous en préserve.

– C’est également de la mécréance d’insulter un prophète ou un ange. La règle : c’est que toute croyance, tout acte ou toute parole qui signifie une moquerie ou un dédain à l’égard de Allâh, de Ses livres, de Ses messagers, de Ses anges, des signes de Sa religion, de Ses lois, de Sa promesse ou de Sa menace est de la mécréance.

– De nos jours, il y a certaine personne lorsqu’elles sont en colère, insultent Allâh et pensent qu’elles sont toujours sur l’Islâm, alors qu’elles sont devenues mécréantes.

– Celui qui a commis une mécréance doit revenir immédiatement à l’Islam en prononçant les deux témoignages, qui sont (‘ach-hadou ‘an la ’ilaha ‘il-la l-Lah, wa ‘ach-hadou ‘anna Mouhammadan raçoulou l-Lah) c’est-à-dire : « je témoigne qu’il n’est de dieu que Allâh et je témoigne que Mouhammad est le Messager de Allâh » ou ce qui est similaire. Il ne suffit pas de dire « astaghfirou l-Lâh ».

– Voir les articles suivants :

Le Chaykh As-Soubki Al-Azhari explique le hadîth de la femme esclave (al-jâriyah)

fatawa-soubki-azhari   

Dans son ouvrage « It-hâfou l-Kâ-inat bi-bayâni madh-habi s-salaf wa l-khalaf fi l-moutachâbihât », le Chaykh As-Soubki Al-Azhari a rédigé une longue fatwâ, dans laquelle il a dit :

« وأما إقرار الرسول صلى الله عليه وآله وسلم الجارية على إشارتها نحو السماء فاكتفاء منها بما يدل على عدم شركها لتعتق ، لأنه بإشارتها إلى السماء علم أنها ليست ممن يعبد الأصنام التي في الأرض »

« Quant à la décision du Messager (صلى الله عليه وآله وسلم) de libérer la femme esclave (al-jâriyah), lorsqu’elle a dirigé sa main vers le ciel, c’est parce que cela indique de sa part qu’elle n’attribue pas d’associé à Allâh. Car en montrant le ciel du doigt, il a su qu’elle n’était pas de ceux qui adorent les idoles qui sont sur terre. »

 

Informations utiles :

– Le Chaykh, le Faqîh (spécialiste de la jurisprudence), le Mouhaddith (spécialiste de la science du Hadîth)  Aboû Mouhammad Mahmoûd ibnou Mouhammad ibnou Ahmad Khattâb As-Soubki Al-Azhari Al-Mâliki est né en 1274 à Soubk al-Ahad (Egypte) et il est décédé en 1352 de l’Hégire au Caire (رحمه الله) c’est-à-dire il y a plus de 80 ans. Il était l’un des Chaykh de l’Université Islamique Al-Azhar et y enseigna durant 37 ans.

– Ici, il explique comment les savants ont compris et expliqué le hadîth de la femme esclave (al-jâriyah). Nous voyons qu’en aucun cas, les savants de l’Islâm ont compris de ce hadîth que le prophète aurait interrogé cette femme esclave d’une interrogation au sujet de l’endroit, ou bien qu’elle aurait désigné le ciel pour indiquer que Allâh y serait localisé, comme le prétendent les mouchabbihah (assimilationnistes). En effet, Allâh n’est pas concerné par l’endroit et la direction. Il n’est ni dans le ciel, ni au-dessus du ciel, ni dans aucun autre endroit.

– D’ailleur, à de nombreuses reprises, dans cette même fatwâ, ce Chaykh confirme que le fait d’attribuer à Allâh l’endroit, la direction, ou la localisation sur le trône ou dans le ciel est de la mécréance par unanimité [voir : ici] et [voir : ici] et [voir : ici] et [voir : ici].

– Il est à savoir que ce hadîth a été rapporté avec plusieurs versions qui sont incompatibles les unes avec les autres, au point que certains savants du hadîth l’ont jugé moudtarib (perturbé), et le hadîth moudtarib fait partie des hadîth qui sont faible. Ainsi certains savants l’ont rejeté et d’autres ont donné une interprétation conforme aux fondements de la religion, comme c’est le cas ici. La version du hadîth qui est en accord avec les fondements est celle rapportée par l’Imâm Mâlik [à consulter : ici], et par l’Imâm Ahmad et autres qu’eux. Et la version de l’Imâm Ad-Dârimi est proche de leur version [Voir : ici].

– Retrouvez d’autres paroles de savants concernant le hadîth de la femme esclave (Jâriyah) : ici

– Cette fatwâ fut validée par une assemblée de savants de l’Université Islamique Al-Azhar, composée :

  • du Chaykh Mouhammad An-Najdi, le Chaykh des maîtres des Chafi’ites ;
  • du Chaykh Mouhammad Sabî’ Adh-Dhahabi, le Chaykh des maîtres Hanbalites ;
  • du Chaykh Mouhammad al-‘Azbi Rizq, l’enseignant des hautes études ;
  • du Chaykh ‘Abdoul-Hamîd ‘Ammâr, l’enseignant des hautes études ;
  • du Chaykh ‘Aliyy An-Nahrawi, l’enseignant des hautes études ;
  • du Chaykh Dousoûqi ‘AbdoulLâh Al-‘Arabi, du comité des grands savants ;
  • du Chaykh ‘Ali Mahfoûdh, l’enseignant dans les spécialités de Al-Azhar ;
  • du Chaykh Ibrâhîm ‘Ayyârah Ad-Daljamoûni, l’enseignant dans la section spécialisation de Al-Azhar ;
  • du Chaykh Mouhammad ‘Alyân, grand savant de Al-Azhar ;
  • du Chaykh Ahmad Makki, l’enseignant dans la section des spécialisations de Al-Azhar ;
  • et du Chaykh Mouhammad Houcayn Himdân.

– D’autres extraits de cette fatwâ sont disponible sur le site [à retrouver : ici].

L’Imâm Taqiyyou d-Dîn As-Soubki dit que le tawassoul par le Prophète est permis dans tous les cas

      

Dans son livre « Chifâ-ou s-Saqâm fî Ziyârati Khayri l-Anâm » (page 358 de cette édition), l’Imâm Taqiyyou d-Dîn As-Soubki a dit :

« و أقول : إن التوسل بالنبي (صلى الله عليه وسلم) جائز في كل حال: قبل خلقه، وبعد خلقه، في مدة حياته في الدنيا، وبعد موته، في مدة البرزخ، وبعد البعث في عرصات القيامة والجنة.»

« Je dis que le tawassoul par le Prophète  (صلى الله عليه وسلم) est permis dans tous les cas : avant sa création, après sa création, pendant sa vie dans le bas-monde, après sa mort durant le barzakh, après la résurrection pendant les stations du jour dernier et au paradis.»

 

Informations utiles :

– L’Illustre savant, Chaykhou l-Islâm, le Qâdî (Juge), le Hâfidh (spécialiste de la sience du hadîth), le Faqîh (spécialiste de la jurisprudence), le Moujtahid (jurisconsulte), le Ousoûli (spécialiste des fondements), le Loughawi (spécialiste de la langue arabe) le Chaykh Taqiyyou d-Dîn ‘Ali Ibnou ‘Abdi l-Kâfî As-Soubki est né en 683 à Soubk et il est décédé en 756 de l’Hégire au Caire (رحمه الله) c’est-à-dire il y a environ 680 ans. Il était du Madh-hab (Ecole de jurisprudence) de l’Imâm Ach-Châfi’i.  Son père et son fils (Taj ad-Dîn Aboû Nasr ‘Abdou l-Wahhâb Ibn Taqiyyou d-Dîn as-Soubki) étaient également des savants reconnues.

  • Le Hâfidh As-Souyoûti a dit le concernant : « L’Imâm, le Faqîh (spécialiste de la jurisprudence), le Mouhaddith (transmetteur du hadîth), le Hâfidh (spécialiste de la science du Hadîth), le Moufassir (exégète), le Ousoûli (spécialiste des fondements), al-Adîb, le Moujtahid […] Chaykou l-Islâm, l’Imâm de son époque». [Tabaqâtou l-Houffâdh]
  • Le Chaykh Ibnou Hajar Al-Haytami le surnommait « Chaykh al-Islâm ». [Al-Jawhar], et il a dit de lui : « L’Imâm, le Moujtahid, celui pour lequel il y a accord sur le fait qu’Il est un grand imâm et sur son grand degré, sa grande maîtrise, son rang d’ijtihad» [Al-Fatâwa l-Hadîthiyyah]
  • Tâjou d-Dîn As-Soubki (son fils) a dit à son sujet : « Le Chaykh, l’Imâm, le Faqîh (spécialiste de la jurisprudence), le Mouhaddith (transmetteur du hadîth), le Hâfidh (spécialiste de la science du hadîth), le Moufassir (exégète), le Mouqri (spécialiste de la récitation), le Ousoûli (spécialiste des fondements), le Moutakallim (spécialiste de la croyance), al-Adîb, le Nahwi (spécialiste de la grammaire Arabe), le Loughawi (spécialiste de la langue Arabe), le Moujtahid […] Chaykou l-Islâm, le juge des juges (Qâdi l-Qoudâ)». [At-Tabaqât]
  • Chamsou d-Dîn Ad-Dâwoûdi a dit à son sujet : « Taqiyyou d-Dîn Abou l-Haçan le Faqîh (spécialiste de la jurisprudence) Châfi’ite, le Moufassir (exégète), le Hâfidh (spécialiste de la science du Hadîth), le Ousoûli (spécialiste des fondements), le Nahwi (spécialiste de la grammaire Arabe), le Loughawi (spécialiste de la langue Arabe), le Mouqri (spécialiste de la récitation) […] Chaykh al-Islâm, l’un des grands Moujtahid» [Tabaqâtou l-Moufassirîn]
  • As-Safadi a dit de lui :« Le juge des juges (Qâdi l-Qoudâ) […]  le Chaykh, l’Imâm, le savant (al-‘Âlim), l’Illustre savant (al-‘Allâmah) […] le Moufassir (exégète), le Mouqri (spécialiste de la récitation), le Mouhaddîth (transmetteur du hadîth), le Ousoûli (spécialiste des fondements), le Faqîh (spécialiste de la jurisprudence) […] le Nahwi (spécialiste de la grammaire), le Loughawi (spécialiste de la langue Arabe) […] le Hâfidh (spécialiste de la science du hadîth), l’un des grands moujtahid […] Chaykhou l-Islâm, le grand savant de la Oummah, le pôle des Imâms  ». [Al-Wâfî bi l-Wafayât]
  • Adh-Dhahabi a dit à son sujet : « Al-Qâdî (Juge), l’Imâm, Al-‘Allâmah (l’illustre savant), le Faqîh (spécialiste de la jurisprudence), le Mouhaddith (transmetteur du hadîth), le Hâfidh (spécialiste de la science du Hadîth), la fierté des savants» [Al-Mou’jam Al-Moukhtas]. Et Adh-Dhahabi a dit ces deux vers (poésie arabe) en éloge à Taqiyyou d-Dîn As-Soubki : “Que le Minbar Omeyyade soit fier lorsque le sage, l’océan de science, le taqiyy l’a gravi, Celui qui mémorise le plus parmi tous les chaykh de son époque, Le plus éloquent d’entre eux, celui qui maîtrise le plus la science des lois : ‘Ali”, il s’agit de ‘Ali le fils de ‘Abdou l-Kâfî, As-Soubki.
  • Az-Zirikli a dit à son sujet : « Le Chaykh al-Islâm de son époque, l’un des Houffâdh (spécialistes de la science du hadîth) et des Moufassirîn (exégètes)» [Al-A’lâm]

– Ici il confirme que le tawassoul par le Prophète (صلى الله عليه وسلم) est permis, et cela même après sa mort.

– Le tawassoul est le fait de demander à Allâh l’obtention d’un profit ou l’empêchement d’une nuisance et ce, par la mention du nom d’un prophète ou d’un saint, par honneur pour celui par lequel le tawassoul est fait. Faire le tawassoul est permis en leur présence et en leur absence tout comme l’indique les preuves selon la Loi de l’Islâm. Le tawassoul ne constitue donc pas une adoration pour autre que Allâh.

– Le prophète (صلى الله عليه وسلم) enseigna lui-même le tawassoul aux compagnons et les compagnons le pratiquaient également après son décès (صلى الله عليه وسلم). [voir l’article à ce sujet : ici]

– De plus il a été confirmé que le fait de dire “yâ foulân” au sujet d’un mort ou d’une personne absente est quelque chose que le prophète (صلى الله عليه وسلم) a lui-même pratiqué et incité à faire. En effet il a été rapporté que lorsque le prophète (صلى الله عليه وسلم) visitait les tombes, il disait “As-Salâmou ‘alaykoum yâ Ahla l-qouboûr” (As-Salâmou ‘alaykoum Ô habitants des tombes) [voir l’article à ce sujet  : ici].

– Le Chaykh Al-Ghoumari met en garde contre ceux qui interdisent le tawassoul  [à retrouver : ici]

– Concernant le tawassoul avant la création du prophète [voir l’explication de As-Soubki : ici]

– Dans ce même ouvrage l’Imâm As-Soubki dit que le premier à avoir innové l’interdiction du tawassoul est Ibn Taymiyah (moujassim) [Voir l’article : ici]

– Retrouvez d’autres citations au sujet du tawassoul et du tabarrouk : ici.

 

L’Imâm Aboû Hanîfah dit que les attributs de Allâh « al-yad », « al-ghadab » et « ar-ridâ » sont sans comment (bilâ kayf)

Sujet : les attributs de Allâh sont sans comment

   

L’Imâm Aboû Hanîfah a dit au sujet de Allâh, dans son livre « Al Fiqh al Akbar » (page 324 de cette édition qui est un charh -commentaire- du livre « Al Fiqh al Akbar » réalisé par le Chaykh Moullâ ‘Ali Al-Qârî, mais 2ème page du traité de croyance de l’Imâm Aboû Hanîfah qui est cité à la fin du livre) :

« يدُهُ صفتُهُ بلا كيفٍ، وغضبُهُ ورضاهُ صفتانِ من صفاتِهِ بلا كيفٍ »

« Son yad est Son attribut sans comment (bilâ kayf), et Son ghadab et Son ridâ sont deux de Ses attributs sans comment (bilâ kayf) »

Informations utiles :

– L’Imâm, le Moujtahid (jurisconsulte) Aboû Hanîfah An-Nou’mân Ibnou Thâbit, est l’un des savants du Salaf les plus réputés. Il est né en 80 et il est décédé en 150 de l’Hégire (رحمه الله). C’est-à-dire il y a plus de 1280 ans. Il est l’Imâm de l’école (madh-hab) Hanafite et il a eu l’honneur de rencontrer des compagnons du Messager de Allâh (صلى الله عليه وسلم). Retrouvez sa biographie : ici.

– Son livre « Al-Fiqh Al-Akbar » fait partie des ouvrages qu’il a écrit sur la croyance et dont les savants ont confirmé l’authenticité. L’Imâm Mourtadâ Az-Zabîdi Al-Hanafi confirme cela dans son livre «It-hâfou s-Sâdati l-Mouttaqîn», ainsi que l’Imâm Al-Kawthari Al-Hanafi et d’autres.

– Ici il parle au sujet des attributs de Allâh (al-yad, al-ghadab et ar-ridâ) et il précise qu’ils sont sans comment.

– Le comment (al-kayf) : c’est ce par quoi on décrit les créatures, c’est-à-dire les dimensions, le début, la fin, la couleur, l’endroit, la direction, la forme, la position assise, la proximité, le mouvement, le déplacement, le changement et tout ce qui fait partie des attributs des créatures. Allâh est exempt de tout cela.

– Donc lorsque l’Imâm Aboû Hanîfah dit que Allâh a pour attribut « al-yad » sans comment (bilâ kayf), il nie par cela que le yad de Allâh soit un organe. En effet, on ne dit pas que Allâh a une main, car Allâh n’a pas de membre, ni d’organe, Il n’est pas un corps, Il n’est ni composé, ni composant.

– L’Imâm Aboû Hanîfah a confirmé cela dans un autre ouvrage en disant : « {yadou l-Lâhi fawqa aydîhim} et Son yad n’est pas comme le yad des créatures, ce n’est pas une partie corporelle (c’est-à-dire une main), et Il est Le Créateur des mains  » [Dans son livre Al-Fiqhou l-Absat]

– L’Imâm Aboû Hanîfah dit dans le même livre : « Il [Allâh] n’est pas un corps, ni une substance, ni une caractéristique d’un corps. Il est exempt de la limite. Il est exempt de l’opposé. Il est exempt du semblable et du ressemblant. » [Al-Fiqhou l-Akbar]

– A ce sujet, l’Imâm du Salaf, Aboû Ja’far At-Tahâwi, dans son traité de croyance qu’il a présenté en disant « Ceci est la mention de la présentation de la croyance de Ahlou s-Sounnah wa l-Jamâ’ah, selon la voie des savants de la communauté,  l’Imâm Aboû Hanîfah […]» , il a dit :  : « Allâh ta’âlâ est exempt des limites, des fins, des côtés, des organes et des membres». [Al-‘Aqîdatou t-Tahâwiyyah]

– L’Imâm Ibnou Hajar Al-‘Asqalâni a dit : « Il est mentionné dans le Qour-ân et dans le hadîth l’annexion de « al-yad » à Allâh ta’âlâ, et Ahlou s-Sounnah wa l-Jamâ’ah ont été unanimes qu’il n’est pas visé [au sujet de Allâh] par « al-yad » l’organe (c’est-à-dire la main), qui fait partie des choses qui sont concernées par l’entrée en existence » [Charh Sahîh Al-Boukhâri]

– Ainsi pour résumer nous disons que le terme « yad » dans la langue arabe a de très nombreux sens autre que le mot « main ». Lorsqu’il est employé au sujet de Allâh il n’est pas à  prendre dans le sens de l’organe et de la partie corporelle. Les savants ont donné la règle suivante : La similarité dans les termes n’implique pas la similarité dans la signification. Cela signifie que lorsqu’un même terme est employé au sujet de Allâh et au sujet d’une créature alors la signification sera différente.

– De même lorsque l’Imâm Aboû Hanîfah dit que Allâh a pour attribut « al-ghadab » et « ar-ridâ » sans comment (bilâ kayf), il nie par cela que ces deux attributs soient des sentiments, des humeurs, des changements d’état etc. Donc, au sujet de Allâh on ne traduit pas « ghadab » par « colère » car attribuer la colère à Allâh signifierait lui attribuer le comment (kayf). La colère est un changement et Allâh et Ses attributs en sont exempts. Les savants ont dit que  le mot « ghadab » lorsqu’il est employé au sujet de Allâh signifie « la volonté éternelle de Allâh de faire parvenir un châtiment », et que « ridâ » au sujet de Allâh signifie Son agrément.

– Parmi les savants qui ont confirmé cela :

  • Le Chaykh Ibnou ‘Ourfah Naftawayh (m.323 h.) a dit : « Le ghadab concernant les créatures [qui vient dans le sens de la colère] est une chose qui pénètre dans leurs cœurs, et il y a celle qui est louable et celle qui est blâmable. Celle qui est blâmable est celle qui est sans droit. Et celle qui est louable est celle qui est en conformité avec la religion et la vérité. Quant au ghadab de Allâh [qui n’est pas dans le sens de la colère] il s’agit de Sa réprobation de ceux qui Lui ont désobéit, ainsi Il leur inflige un châtiment » [Rapporté par Ibnou Mandhoûr dans liçânou l-‘Arab]
  • L’Imâm Al-Mâziri Al-Mâliki (m.536 H.) a dit : « Le ghadab de Allâh et Son ridâ reviennent tout deux à Sa volonté » [Rapporté par le Hâfidh Al-‘Irâqi dans son livre Tarhou t-Tathrîb fî charhi t-Taqrîb]
  • Le Chaykh Ibnou l-Athîr (m.606 H.) a dit : « L’attribution du ghadab se répète dans les hadîth concernant Allâh ta’âlâ et concernant les gens. Concernant Allâh, il s’agit de Sa réprobation de celui qui Lui désobéit et du châtiment qu’Il lui inflige. Quant au ghadab des créatures [qui vient dans le sens de la colère], il y a celle qui est louable et celle qui est blâmable. Celle qui est louable est celle qui est en conformité avec la religion et la vérité et celle qui est blâmable est celle qui est contraire à cela » [Dans son livre An-Nihâyatou fî Gharîbi l-Hadîth wa l-Athar]
  • Le Hâfidh Ibnou l-Qattân Al-Fâçi Al-Mâliki (m.628 H.) a dit : « Le ridâ de Allâh est Sa volonté de leur accorder une félicité […] et Son ghadab est Sa volonté de châtier » [Al-Iqnâ’]
  • L’Imâm Zaynou d-Dîn Ibnou l-Mounayyir (m.695 h.) a dit : « [le terme] yaghdab [au sujet de Allâh] c’est-à-dire qu’Il veut les châtier » [Dans son livre Tafsîr Mouchkilât Ahâdith youchkilou dhâhirouhâ]
  • L’Imâm Taqiyyou d-Dîn As-Soubki (m.756 H.) a dit : « Le ghadab de Allâh ta’âlâ signifie Sa volonté de châtier des désobéissants » [Dans ses Fatâwâ]
  • Le Loughawi Ibnou Mandhoûr (m.771 H.) a dit : « L’attribution du ghadab se répète dans les hadîth concernant Allâh et concernant les gens. Concernant Allâh, il s’agit de Sa réprobation de celui qui Lui désobéit et du châtiment qu’Il lui inflige» [Dans son livre liçânou l-‘Arab]
  • Le Chaykh Sirâjou d-Dîn Al-Ghaznawi Al-Hindi (m.773 H.) a dit : « Il n’est pas voulu par Son ghadab et Son ridâ ce qui est similaire au ghadab des créatures et leur ridâ. Car le ghadab des créatures (la colère) est une expression de leur changement d’état, et parmi elle, il y a le fait que le visage rougit et que les veines du cou gonflent. Et le ridâ des créatures est une expression de beauté sur le visage et de joie. Et Allâh ta’âlâ est exempt du changement et de l’évolution d’état. Ainsi nous disons que ce qui est voulu par le ghadab de Allâh c’est Sa volonté de châtier ceux qui ont désobéi et de leur faire subir le châtiment […] Et ce qui est voulu par le ridâ de Allâh c’est Sa volonté de récompenser ceux qui sont obéissants envers Lui et de pardonner ceux qui Lui ont désobéi» [Dans son commentaire de la tahâwiyyah]
  • Le Chaykh Al-Bâbirti Al-Hanafi (m.786 H.) a tenu les mêmes propos que le Chaykh Al-Ghaznawi. Il a dit : « Il n’est pas voulu par Son ghadab et Son ridâ ce qui est similaire au ghadab des créatures et leur ridâ. Car le ghadab des créatures (la colère) est une expression de leur changement d’état, et parmi elle, il y a le fait que le visage rougit et que les veines du cou gonflent. Et le ridâ des créatures est une expression de beauté sur le visage et de joie. Et Allâh ta’âlâ est exempt du changement et de l’évolution d’état. Ainsi nous disons que ce qui est voulu par le ghadab de Allâh c’est Sa volonté de châtier ceux qui ont désobéi et de leur faire subir le châtiment […] Et ce qui est voulu par le ridâ de Allâh c’est Sa volonté de récompenser ceux qui sont obéissants envers Lui et de pardonner ceux qui Lui ont désobéi» [Dans son commentaire de la tahâwiyyah]
  • Le Chaykh Ad-Damâmîni (m.827 H.) a dit : « Le ghadab (au sujet de Allâh) signifie Sa volonté de châtier, et Sa rahmah est Sa volonté de récompenser » [Dans son livre Al-Masâbîh]
  • L’Imâm Ibnou Hajar Al-‘Asqalâni (m.852 H.) a dit : « Le ghadab (au sujet de Allâh) signifie Sa volonté de faire parvenir un châtiment » [Dans son livre Fat-hou l-Bârî]
  • L’Imâm Al-Qastallâni (m.923 H.) a dit : « Ce qui est voulu par « al-ghadab » ici (dans Soûrat Al-Fâtihah) c’est le fait de châtier ; mais le sens n’est pas le changement qui se produit lorsque la personne s’énerve (c’est-à-dire la colère), car ceci est impossible au sujet de Allâh » et il a dit également : « Le ghadab (au sujet de Allâh) signifie Sa volonté de faire parvenir un châtiment » [Dans son livre Irchâdou s-Sârî]
  • Le Mouhaddith ‘Abdou l-Lâh Al-Harari (m.1429 H.) a dit : « Il est un devoir de confirmer l’attribut de « al-ghadab » et de « ar-ridâ » à Allâh tout en exemptant Allâh ta’âlâ d’avoir un ghadab et un ridâ qui soient des changements d’humeur, mais il s’agit de deux attributs éternels, qui n’ont pas de début ni de fin» [Dans son livre Ad-Dourratou l-Bahiyyah fî Halli l-Alfhâfi l-‘Aqîdah at-Tahâwiyyah]

– Retrouvez d’autres citations concernant le terme “yad” : ici.

– Retrouvez d’autres citations sur le thème Allâh n’est pas un corps / n’a pas d’organes : ici

– Retrouvez d’autres citations sur le thème Attribuer le corps à Allâh est de la mécréance : ici

Al-Azhar confirme que l’eau est la première des créatures

   

Dans le livre « ‘Aqîdatou l-Mouslimîn» ayant reçu l’approbation de l’Université Islamique Al-Azhar, il est dit :

« ما هو أول المخلوقات ؟
ج: أول المخلوقات الماء.
قال تعالى: ﴿ وَجَعَلْنَا مِنَ المَاءِ كُلَّ شَىءٍ حَيّ ﴾ سورة الأنبياء ءاية 30.
الحديث : « كُلُّ شَىءٍ خُلِقَ مِنَ المَاءِ » رواه ابن حبان.»

« Quelle est la première des créatures ?

Réponse : La première des créatures, c’est l’eau.

Allâh ta’âlâ dit :

{ وَجَعَلْنَا مِنَ الْمَاءِ كُلَّ شَىْءٍ حَيّ}

 [soûrat Al-Anbiyâ/ 30] ce qui a pour sens : « Nous avons fait à partir de l’eau toute créature vivante. ».

Le hadîth :

« كُلُّ شَىْءٍ خُلِقَ مَنَ الْمَاءِ »

 [rapporté par Ibnou Hibbân] ce qui a pour sens : « Toute chose a été créée à partir de l’eau. » »

 

Informations utiles :

– Le livre « ‘Aqîdatou l-Mouslimîn» est un petit ouvrage de 50 questions-réponses sur la croyance, approuvé par la faculté des Fondements de la Religion (Ousoûlou d-Dîn) de l’Université de Al-Azhar Ach-Charîf. Cette croyance a été vérifiée et a reçu le sceau officiel.

– Ici il est confirmé que la première des créatures dans l’absolue est l’eau.

– Le hadîth qui est mentionné est confirmé comme étant sahîh, et Ibnou Mâjah a également rapporté une version dans ses sounan.

– Parmi les autres textes du Qour-ân et du hadîth confirmant que l’eau est la première créature :

  • Allâh ta’âlâ dit : { وَجَعَلْنَا مِنَ الْمَاءِ كُلَّ شَىْءٍ حَيّ} [Al-‘Anbiyâ / 30] (ce qui a pour sens) : « Nous avons fait de l’eau toute chose vivante ».
  • Allâh ta’âlâ dit : {قُلْ إِنَّمَا أَنَا بَشَرٌ مِثْلُكُمْ يُوحَى إِلَيّ} [Al-Kahf / 110] (ce qui a pour sens): « Dis (Ô Mouhammad, à ton sujet) : je ne suis qu’un être humain comme vous à qui il a été révélé ».
  • Le Messager de Allâh (صلى الله عليه وسلم) lorsqu’il fût interrogé au sujet du début de la création a dit : « كَانَ اللهُ وَلَمْ يَكُنْ شَىْءٌ غَيْرُهُ وَكَانَ عَرْشُهُ عَلَى الْمَاءِ » (ce qui a pour sens)  : « Allâh est de toute éternité et rien d’autre que Lui n’est de toute éternité. Son Trône a été créé sur l’eau. » [Rapporté de Al-Boukhâri et Al-Bayhaqi d’après ‘Imrân Ibnou l-Housayn]. Nous comprenons à travers ce hadîth que la création de l’eau a précédé celle du trône.
  • As-Souddi a rapporté dans son tafsîr avec plusieurs chaînes de transmission qui remontent jusqu’à plusieurs compagnons, que le Messager de Allâh (صلى الله عليه وسلم) a dit : « إِنَّ اللهَ لَمْ يَخْلُقْ شَيْئًا مِمَّا خَلَقَ قَبْلَ الْمَاءِ » (ce qui a pour sens) : « Certes Allâh n’a rien créé de ce qu’Il a créé avant l’eau ».

– Consultez d’autres articles concernant le thème : « L’eau est la première des créatures » : ici

Ibn Kathîr interprète {yadâhou Mabsoûtatân} par le fait que Allâh est généreux et miséricordieux

   

Dans son tafsîr, lors de l’explication du verset 64 de Soûrat Al-Mâ-idah, Ibnou Kathîr a dit :

« قال تعالى { بَلْ يَدَاهُ مَبْسُوطَتَانِ يُنفِقُ كَيْفَ يَشَآءُ } أي بل هو الواسع الفضل، الجزيل العطاء، الذي ما من شيء إلا عنده خزائنه »

« Allâh ta’âlâ dit : {بَلۡ يَدَاهُ مَبۡسُوطَتَانِ يُنفِقُ كَيۡفَ يَشَآءُ‌} (Bal yadâhou Mabsoûtatân younfiqou kayfa yachâ) : c’est-à-dire que Allâh est Celui dont les miséricordes sont immenses, et dont la générosité est abondante, puisqu’Il est Celui qui possède les trésors de toute chose »

Informations utiles :

– Ismâ’îl Ibnou Kathîr Ad-Dimachqi est né en 701 et il est décédé en 774 de l’hégire. Il est souvent pris en référence par les gens qui se prétendent à tord Salafis (les wahhabites). Il a été élève de Ibnou Taymiyyah le moujassim durant sa jeunesse.

– Ici, il explique que « yadâhou mabsoûtatân» (Traduit mot-à-mot : Ses deux yad sont déployés) dans ce verset, est une expression qui signifie que Allâh est généreux et miséricordieux.

– Ce verset ne veut absolument pas dire que Allâh aurait deux mains, comme le prétendent les anthropomorphistes.

– Le Hâfidh Ibnou Hajar Al-‘Asqalâni a dit dans son livre « Hadyou s-Sârî Mouqaddimah Fath al-Bârî »: « Il est mentionné dans le Qour-ân et dans le hadîth l’annexion de « al-yad » à Allâh ta’âlâ, et Ahlou s-Sounnah wa l-Jamâ’ah ont été unanimes qu’il n’est pas visé [au sujet de Allâh] par « al-yad » l’organe (c’est-à-dire la main), qui fait partie des choses qui sont concernées par l’entrée en existence » [voir : ici]

– L’Imâm Aboû Hanîfah a dit : « {yadou l-Lâhi fawqa aydîhim} et Son yad n’est pas comme le yad des créatures, ce n’est pas une partie corporelle (c’est-à-dire une main), et Il est Le Créateur des mains  » [Dans son livre Al-Fiqhou l-Absat]

– L’Imâm du Salaf, Aboû Ja’far At-Tahâwi, dans son traité de croyance qu’il a présenté en disant « Ceci est la mention de la présentation de la croyance de Ahlou s-Sounnah wa l-Jamâ’ah », il a dit : « Allâh ta’âlâ est exempt des limites, des fins, des côtés, des organes et des membres». [Voir : ici]

– L’Imâm Al-Bayhaqi a dit dans son livre Al-I’tiqâd : «Son « yad » n’est pas un organe (c’est-à-dire une main)». [Voir : ici]

– L’Imâm Al-Halîmi a dit lors de son explication du nom de Allâh « Al-Mouta’âlî » : « Cela signifie qu’Il est exempt du fait que Lui soit possible ce qui est possible aux choses qui entrent en existence : le mariage, l’enfantement, les organes et les membres […] » [voir : ici]

– L’Imâm Ahmad Ar-Rifâ’i a dit : «Ne dites pas que le yad et le ‘ayn [au sujet de Allâh] sont des organes » [Dans son livre Al-Bourhânou l-Mou-ayyad].

– L’Imâm An-Naçafi (m.508 h.) a dit : « Il est permis de dire que Allâh ta’âlâ a un yad en Arabe, mais ce n’est pas permis en Persan. Et al-yad est l’un de Ses attributs éternels, sans comment (bila kayf) et sans similarité (wa lâ tachbîh) […] Il en est de même pour al-yad qui compte de parmi Ses attributs éternels sans comment, ni similarité, et qui n’est pas un membre. Ainsi, nous confirmons al-yad, et son sens est tel que Allâh ta’âlâ veut » [Dans son livre Bahrou l-Kalâm] (voir l’article : ici)

– L’Imâm Al-Qourtoubi a dit : « Le terme – yad – dans la langue Arabe peut venir dans le sens de la partie corporelle (c’est-à-dire de la main) comme dans la parole de Allâh ta’âlâ {wa khoudh bi yadika dightha} et ceci est impossible au sujet de Allâh ta’âlâ » [Dans son tafsîr]

– Le Chaykh Ibnou ‘Aqîl Al-Hambali a dit : « Allâh n’est pas de ceux qui ont des parties ou des organes»[voir : ici]

– L’Imâm Fakhrou d-Dîn Ar-Râzi lors de son explication de la parole de Allâh { ليس كمثله شيء } (layça kamithlihi chay) qui signifie « Rien n’est tel que Lui », il a dit : « Les savants du Tawhîd par le passé et par le présent ont retenu cette âyah comme argument pour nier le fait que Allâh ta’âlâ soit un corps composé d’organes et de parties étant dans un endroit et une direction ». [Voir : ici]

– L’Imâm Abdou l-Ghani An-Naboulouçi a dit dans son livre : « Quant à l’assimilation (tachbîh) c’est de croire que Allâh ta’âlâ ressemble à l’une de Ses créatures, comme ceux qui croient que Allâh est un corps au-dessus du Trône ou qui croient qu’Il a des mains […] et tout ceci est de la mécréance claire » [voir : ici] Ainsi le fait  de croire que Allâh aurait des mains ou n’importe quelle autre partie corporelle, ceci constitue de la mécréance.

– L’Imâm At-Tahâwi a d’ailleurs dit : « Celui qui attribue à Allâh l’une des significations propres aux humains est devenu mécréant. Celui qui aura bien compris cela en aura tiré des leçons et se sera écarté des propos semblables à ceux des mécréants, il aura su que Allâh avec Ses attributs n’est pas semblable aux humains » [voir : ici]

– Ainsi pour résumer nous disons que le terme « yad » dans la langue arabe a de très nombreux sens autre que le mot « main ». Lorsqu’il est employé au sujet de Allâh il n’est pas à  prendre dans le sens de l’organe et de la partie corporelle. Les savants ont donné la règle suivante : La similarité dans les termes n’implique pas la similarité dans la signification. Cela signifie que lorsqu’un même terme est employé au sujet de Allâh et au sujet d’une créature alors la signification sera différente.

– Retrouvez d’autres citations concernant le terme “yad” : ici.

– Retrouvez d’autres citations sur le thème Allah n’est pas un corps / n’a pas d’organes : ici

– Retrouvez d’autres citations sur le thème Attribuer le corps à Allah est de la mécréance : ici

Aboû Hayyân Al-Andalouci dit que le mot «’inda» ne désigne pas un endroit pour Allâh

   

Dans son célèbre tafsîr « Al-Bahrou l-Mouhît »,  lors de l’explication de la parole de Allâh ta’âlâ : { وَلَهُ مَن فِى ٱلسَّمَـٰوَٲتِ وَٱلۡأَرۡضِ‌ وَمَنۡ عِندَهُ لَا يَسۡتَكۡبِرُونَ عَنۡ عِبَادَتِه } [soûrat Al-Anbiyâ /19], l’Imâm Aboû Hayyân Al-Andalouçi a dit :

« وعند هنا لا يراد بِها ظرف الـمكان لأنه تعالى منـزه عن الـمكان ، بل الـمعنى شرف الـمكانة وعلو الـمنـزلة »

« Ici, il n’est pas visé par «’inda» (عند) l’endroit, car Allâh ta’âlâ est exempt de l’endroit. La signification est bien l’honneur par le mérite et l’élévation de l’éminence »

Informations utiles :

– L’Imâm, Al-‘Allâmah (l’Illustre savant), le Moufassir (exégète), le Mouqri (spécialiste de la récitation), le Nahwiyy (spécialiste de la grammaire) Mouhammad Ibn Yoûçouf Aboû Hayyân Al-Andalouçi Al-Gharnâti est né en 654 à Grenade (Espagne) et il décédé en 745 de l’hégire (رحمه الله) au Caire (Egypte) c’est-à-dire il y a environ 690 ans. C’est un savant du madh-hab (école de jurisprudence) de l’Imâm Ach-Châfi’i. De nombreux grands savants ont étudié auprès de lui, parmi eux : Taqiyyou d-Dîn As-Soubki, Tâjou d-Dîn As-Soubki, Badrou d-Dîn Ibn Jamâ’ah, et autres.

  • L’Imâm As-Souyoûti a dit de lui : « Il est le nahwi (spécialiste de la grammaire), le Loughawi (spécialiste de la langue Arabe), le Moufassir (spécialiste du tafsîr), le Mouhaddith (spécialiste de la transmission du hadîth), le Mouqri (spécialiste de la récitation), et l’Historien de son époque » [Al-Boughyah]
  • L’Imâm Ibn Hajar Al-‘Asqalâni a dit à son sujet : « Il est le Chaykh de son époque et le revivificateur des sciences » et il a dit aussi : « Il a une grande maîtrise du tafsîr et de ses explications » [Ad-Dourarou l-Kâminah]
  • As-Safadi a dit le concernant : « Il a une grande maîtrise du tafsîr, du hadîth, et des biographies ».
  • Ibnou l-Jazari a dit de lui : « L’Imâm, le Hâfidh, le Chaykh de la langue Arabe, des récitations, et qui est honnete et digne de confiance ».
  • Ibnou Battoûtah a dit de lui après avoir cité un groupe de savants : « Et parmi eux [c’est-à-dire les savants d’Egypte] il y a Athîrou d-Dîn Aboû Hayyân Mouhammad Ibn Yoûçouf Ibn Hayyân Al-Gharnâti, et il est le plus savant d’entre eux dans la grammaire (nahw) » [Ar-Rihlah].
  • Az-Zirikli a dit à son sujet : « Il compte de parmi les plus grands savants dans la langue Arabe, le tafsîr (l’exégèse du Qour-ân), le hadîth, les biographies, et les matières linguistiques». [Al-A’lâm]

– Il explique que le terme « ‘inda » lorsqu’il est employé au sujet de Allâh ne comporte pas de notion d’endroit, car Allâh en est exempt. Puis il dit que la signification est l’honneur par le mérite et l’élévation de l’éminence.

– Dans un autre passage de son tafsîr comportant le terme «’inda» attribué à Allâh, l’Imâm Aboû Hayyân donne une explication similaire en disant : «Le sens de la ‘indiyyah est le rapprochement et la proximité de [l’agrément de] Allâh ta’âlâ par le mérite et non par l’endroit» [Tafsîr du verset 206 de Soûrat al-A’râf]

– Il en est de même concernant le hadîth rapporté par Al-Boukhâri et autres :

 « لمّا قضى اللهُ الخلق كتب في كتابه فهو عنده فوق العرش: إن رحمتي غلبت غضبي »

Qui a pour sens : « Lorsque Allâh a créé le monde, Il a fait écrire un livre dans lequel il y a Sa promesse et se trouvant « ‘indahou » au-dessus du Trône : « Inna Rahmatî sabaqat ghadabî ». Ici, le terme  » ‘Indahou » ne vient pas dans le sens de l’endroit, mais dans le sens de l’honneur, comme l’ont mentionné certains savants. Parmi eux :

  • Le Hâfidh Al-‘Irâqi (826 H.) a dit : « Concernant Sa parole « فهو عنده فوق العرش  » (fahouwa ‘indahou fawqa l-‘Arch), il est indispensable d’interpréter le terme « عنده » (‘indahou) hors de son sens apparent car ce sens indiquerait la présence physique, alors que Allâh est exempt de l’établissement (istiqrâr), d’être dans un endroit ou une direction. Donc le mot « عنده » (‘indahou) dans le contexte mentionné, ne désigne pas un lieu mais signifie l’honneur par le statut. Par conséquent la bonne explication de la parole du Prophète est que le Livre est situé dans un endroit honoré par Allâh.» [Dans son livre Tarhou t-Tathrîb fî charhi t-Taqrîb]
  • Le Mouhaddith ‘Abdou l-Lâh Al-Harari a dit : « Ce qui est visé par « عنده » (‘indahou) ici c’est la marque d’honneur, tout comme dans Sa parole ta’âlâ au sujet de Âciyah : [رَبِّ ابْنِ لِي عِندَكَ بَيْتََا فِي الْجَنَّةِ] (Rabbi bni lî ‘indaka baytan fi l-jannah) [Soûrat At-Tahrîm / 11] qui a pour sens: « Seigneur, fais construire pour moi une maison, dans l’endroit que Tu honores (‘indaka), au paradis »» [dans son livre Ad-Dourratou l-Bahiyyah fî Halli l-Alfhâfi l-‘Aqîdah at-Tahâwiyyah]

Quant au sens de : « ‘Inna Rahmatî sabaqat ghadabî » c’est : certes les manifestations de Ma volonté de miséricorde sont plus nombreuses que les manifestations de Ma volonté de châtier.

– L’Imâm Badrou d-Dîn Ibnou Jamâ’ah, après avoir cité une série de versets et de hadîth dans lesquels le terme ‘inda est attribué à Allâh, il a dit : «Dans tout cela, le sens n’est pas la ‘indiyyah par la direction, mais il s’agit d’une ‘indiyyah d’honneur, de glorification, de secours, et de grâce et non une ‘indiyyah de localisation et d’endroit. Le fait que Allâh (Ar-Rabb) soit « ‘inda » en terme de direction et d’endroit est impossible par unanimité (ijmâ’)» [Dans son livre Îdâhou d-Dalîl]

– Lorsque le mot «’inda» est employé au sujet d’une créature, généralement, son sens est : « chez » ou « auprès », mais il peut également avoir d’autres sens. Même au sujet des créatures le mot «’inda» n’a pas toujours le sens de l’endroit.

– Dans d’autres passages de son ouvrage l’Imâm Aboû Hayyân confirme le fait que Allâh existe sans endroit ni direction [voir : ici] et [voir : ici]. Il est également connu pour avoir dénoncé l’égarement d’Ibn Taymiyyah qui est son contemporain, concernant sa croyance selon laquelle Allâh serait assis sur le trône [Retrouvez l’article : ici].

Le Chaykh ‘Ali Al-Qâri déclare mécréant ceux qui attribuent l’endroit ou la direction à Allâh

   

Dans son Charh (commentaire) du livre « Al-Fiqh Al-Akbar » de l’Imâm Aboû Hanîfah, (page 355 de cette édition), le Chaykh Moullâ ‘Ali Al-Qâri a dit :

« فمن أظلم ممن كذب على الله أو من ادعى إدعاء معيناً مشتملاً على إثبات المكان والهيئة والجهة من مقابلة وثبوت مسافة وأمثال تلك الحالة ، فيصير كافراً لا محالة »

« Ceux qui ont été injuste, qui sont parmi ceux qui ont menti au sujet de Allâh, ou qui ont prétendu des choses qui comprenaient la confirmation d’un endroit à Allâh, d’une forme, d’une direction en face [de Lui] et une confirmation d’une distance [entre Lui et Ses créatures] et de toute chose semblable à cela devient mécréant (kâfir) immédiatement. »

Informations utiles :

– L’Imâm, l’Illustre savant, le Mouhaddith (transmetteur du Hadîth), le Faqîh (spécialiste de la jurisprudence), le Chaykh Moullâ ‘Ali Al-Qârî est un grand savant du madh-hab (école de jurisprudence) Hanafite, il est né en Afghanistan et il est décédé à La Mecque en 1014 de l’hégire (رحمه الله), c’est-à-dire il y a plus de 430 ans. Il a écrit un commentaire du livre « Al-Fiqh Al-Akbar » de l’Imâm Aboû Hanîfah qui est très connu.

  • Ibn ‘Âbidîn Al-Hanafi a dit à son sujet : « Al-‘Allâmah (l’illustre savant) ‘Ali Al-Qârî, le dernier de ceux qui sont enraciné [dans la science] »[Raddou l-Mouhtâr]
  • Ibn ‘Âbidîn Al-Hanafi a dit également  à son sujet : « Le dernier des spécialistes de la récitation, des spécialistes du fiqh, des spécialistes de la science du hadîth, l’élite des authentificateurs et vérificateurs » [Majmou’atou Raçâ-il Ibn ‘Âbidîn]
  • Al-Mouhibbi a dit le concernant : « L’une des références de science, il était sans pareil à son époque » [Khoulâsatou l-Athar]
  • Az-Zirikli a dit de lui : « Il est un faqîh (spécialiste de la jurisprudence) Hanafite, de parmi les références de science de son époque […] il a écrit de nombreux ouvrages »[Al-A’lâm]

– Ici, il confirme que celui qui attribue l’endroit ou la direction à Allâh devient mécréant.

– Dans un autre de ses ouvrages, il confirme que les savants du salaf et du khalaf déclarent mécréant ceux qui ont pour croyance que Allâh serait dans une direction. Suite à cela il cite parmi eux, cinq savants de référence dans la communauté musulmane, à savoir : Aboû Hanîfah, Mâlik, Ach-Châfi’i, Al-Ach’ari et Al-Baqillâni. [Voir l’article : ici]

– Retrouvez d’autres paroles de savants confirmant le fait qu’attribuer l’endroit ou la direction à Allâh est de la mécréance : ici .

Al-Azhar confirme qu’il est permis de faire le tawassoul par les prophètes et les saints

   

Dans le livre « ‘aqîdatou l-Mouslimîn» ayant reçu l’approbation de l’Université Islamique Al-Azhar, il est dit :

«  س: ما حكم نداء نبي أو ولي ولو كان غائبا أو طلب شيء منه لم تجر به العادة ؟

ج: يجوز ذلك لأن مجرد ذلك لا يعد عبادة لغير الله وليس مجرد قول يا رسول الله إشراكا بالله، وقد ثبت أن بلال بن الحارث المزني أتى قبر الرسول عام الرمادة أيام عمر فقال: يا رسول الله استسق لأمتك فإنهم قد هلكوا رواه البيهقي وغيره فلم ينكر عليه عمر ولا غيره بل استحسنوا فعله.

قال تعالى: {ولو أنهم إذ ظلموا أنفسهم جاءوك فاستغفروا الله واستغفر لهم الرسول لوجدوا الله توابا رحيما} [سورة النساء].

وثبت أن ابن عمر قال « يا محمد » لما خدرت رجله رواه البخاري في الأدب المفرد.»

« Quel est le jugement de celui qui appelle un prophète ou un saint en leur absence ? Et quel est le jugement de demander au saint et au prophète quelque chose qu’il n’est pas habituel de demander ?

Réponse : Ceci est permis car le simple fait d’appeler ou de demander une chose inhabituelle ne constitue pas une adoration pour autre que Allâh. Ce n’est pas le simple fait de dire : « Ô Messager de Allâh » qui est une association à Allâh. En effet, il a été confirmé que [le compagnon] Bilâl Ibnou l-Harîth Al-Mouzani était venu auprès de la tombe du Messager durant l’année de la sècheresse (ar-ramadah) au temps du califat de ‘Oumar, et qu’il avait dit : « Ô Messager de Allâh, demande la pluie pour ta communauté, ils risquent de périr ». Ceci a été rapporté par Al-Bayhaqi et d’autres. ‘Oumar ne l’a pas renié à Bilâl Ibnou l-Hârith ni personne d’autre que ‘Oumar, tous l’ont au contraire approuvé.
Allâh ta’âlâ dit :

{ وَلَوْ أَنَّهُمْ إِذْ ظَلَمُوا أَنْفُسَهُمْ جَاءُوكَ فَاسْتَغْفَرُوا اللهَ وَاسْتَغْفَرَ لَهُمُ الرَسُولُ لَوَجَدُوا اللهَ تَوَّابًا رَحِيمًا }

[ce qui a pour sens : ] « Si, ayant été injustes envers eux-mêmes, ils venaient auprès de toi pour demander le pardon à Allâh, et le Messager demandait le pardon pour eux, ils sauraient que Allâh est Celui Qui accepte le repentir et Qui fait miséricorde ». [soûrat An-Niçâ / 64]

D’autre part, il est confirmé que Ibnou ‘Oumar a dit :

« يَا مُحَمَّد »

(yâ Mouhammad)

[ce qui a pour sens : ] « Ô Mouhammad » lorsque sa jambe s’était comme paralysée. Ceci est rapporté par Al-Boukhâri dans son livre Al-Adabou l-Moufrad. »

Informations utiles :

– Le livre « ‘Aqîdatou l-Mouslimîn» est un petit ouvrage de 50 questions-réponses sur la croyance, approuvé par la faculté des Fondements de la Religion (Ousoûlou d-Dîn) de l’Université de Al-Azhar Ach-Charîf. Cette croyance a été vérifiée et a reçu le sceau officiel.

– Ce passage est une réplique aux égarés (principalement wahhabites) qui prétendent que tous ceux qui disent : «Yâ Mouhammad» après la mort du Messager (صلى الله عليه وسلم) ou bien en son absence, sont des mécréants associateurs. Par leur parole infondée ces gens là ont déclaré mécréant le prophète (صلى الله عليه وسلم) en personne, de grands compagnons et un grand nombre de musulmans.

– Cette parole “Yâ Mouhammad” est confirmé dans le manuscrit du livre « Al-Adabou l-Moufrad » de l’Imâm Al-Boukhâri, et sa chaîne de transmission est authentique. [Retrouvez l’article : ici]

– Cette parole est rapportée par de très nombreux savants, voir l’extrait du livre de l’Imâm An-Nawawi : ici ; et de l’Imâm Ibn Sounni : ici .

– Même Ibn Taymiyah a mentionné ce hadîth dans son livre intitulé « Al-Kalimou t-Tayyib » (les bonnes paroles) afin d’inciter les gens à dire “Yâ Mouhammad” lorsque la jambe se paralyse.

– Le tawassoul est le fait de demander à Allâh l’obtention d’un profit ou l’empêchement d’une nuisance et ce, par la mention du nom d’un prophète ou d’un saint, par honneur pour celui par lequel le tawassoul est fait. Faire le tawassoul est permis en leur présence et en leur absence tout comme l’indique les preuves selon la Loi de l’Islâm. Le tawassoul ne constitue donc pas une adoration pour autre que Allâh.

– L’adoration : c’est l’extrême limite de la crainte et de la soumission, comme l’a mentionné l’Imâm Moujtahid, le Hâfidh (spécialiste du Hadîth), le Loughawi (spécialiste de la langue Arabe) Taqiyyou d-Dîn As-Soubki.
Ainsi le simple fait d’appeler (nidâ) un vivant ou un mort ne constitue pas une adoration d’autre que Allâh, ni le simple fait de glorifier (ta’dhîm) ou de faire al-istighâthah (la recherche du renfort) par autre que Allâh. De même, le simple fait de visiter la tombe d’un saint pour le tabarrouk (la recherche des bénédictions) ne constitue pas une adoration d’autre que Allâh. De même, le simple fait de demander ce qu’il n’est pas habituel de demander aux gens ne constitue pas une adoration d’autre que Allâh. De même, la formule de al-isti’ânah (demande d’aide) à autre que Allâh ta’âlâ ne constitue pas une adoration d’autre que Allâh. Egalement, la simple humilité n’est pas une adoration envers autre que Allâh car sinon, tous ceux qui font preuve d’humilité avec les rois et les nobles seraient devenus mécréants.
C’est-à-dire que tout cela n’est pas du chirk (le fait d’attribuer des associés à Allâh), car la définition de l’adoration (al-‘ibâdah) selon les spécialistes de la langue ne s’applique pas à tout cela. En effet, pour eux, l’adoration (al-‘ibâdah) comme nous venons de le voir est l’obéissance avec la soumission. Voir à ce sujet l’explication de l’Imâm du Salaf, le Loughawi (spécialiste de la langue Arabe) Aboû Is-hâq Ibrâhîm Az-Zajjâj : ici.

– De plus il a été confirmé que le fait de dire “yâ foulân” au sujet d’un mort ou d’une personne absente est quelque chose que le prophète (صلى الله عليه وسلم) a lui-même pratiqué et incité à faire. En effet il a été rapporté que lorsque le prophète (صلى الله عليه وسلم) visitait les tombes, il disait “As-Salâmou ‘alaykoum yâ Ahla l-qouboûr” (As-Salâmou ‘alaykoum Ô habitants des tombes) [voir l’article à ce sujet  : ici], et le prophète (صلى الله عليه وسلم) a enseigné à un homme aveugle de réciter en son absence une invocation qui contient les termes “yâ Mouhammad” [voir l’article à ce sujet : ici].

– Ainsi les compagnons œuvraient conformément à l’enseignement du prophète (صلى الله عليه وسلم), comme il a été rapporté d’Ibnou ‘Oumar, et également de ‘Outhmân Ibn Hounayf [voir : ici], de Khoubayb [voir : ici], de Bilâl Ibnou l-Hârith Al-Mouzani et de nombreux autres.

– Le Hadîth concernant Bilâl Ibnou l-Hârith Al-Mouzani été rapporté :

  • par le Hâfidh Al-Bayhaqi dans « Dalâ-il an-Noubouwwah » ;
  • par le Hâfidh Ibnou Hajar Al-‘Asqalâni dans son commentaire du sahîh Al-Boukhâri « Fath Al-Bârî » et dans «Al-Isâbah fi Tamyîzi s-Sahâbah » qui déclare que la chaîne de transmission est sahîh;
  • par Ibnou Kathîr à deux reprises dans « Al-Bidâyah wa n-Nihâyah » qui déclare également que la chaîne de transmission est sahîh [voir l’article : ici],
  • par Adh-Dhahabi dans « Siyarou A’lâmi n-Noubalâ » [voir l’article : ici] ;
  • par le Hâfidh Taqiyyou d-Dîn As-Soubki dans « Chifâ-ou s-Saqâm »;
  • par Al-Hisni dans « Daf’ou choubahi man chabaha wa tamarrad » [voir l’article : ici];
  • et par d’autres encore…

– Retrouvez d’autres citations au sujet du tawassoul et du tabarrouk : ici.

L’Imâm Aboû Mansoûr Al-Baghdâdi rapporte l’unanimité sur le fait que Âdam est le premier prophète-messager

      

Dans son livre « Al-Farqou bayna l-Firaq » (page 278 de cette édition), l’Imâm Aboû Mansoûr Al-Baghdâdi a dit :

« الانبياء كثير و الرسل منهم ثلثمائة عشر واول الرسل أبو جميع البشر و هو آدم عليه السلام وآخرهم محمد صلى الله عليه و السلم »

« Certes, les prophètes sont nombreux, et les messagers parmi eux sont au nombre de trois cents treize (313). Le premier des prophètes-messagers et le père de l’ensemble de l’humanité est Âdam (عليه السلام) et le dernier d’entre eux (c’est-à-dire des prophètes) est Mouhammad (صلى الله عليه و السلم).»

Informations utiles :

– Le Chaykh, le Mouhaddith (spécialiste de la science du Hadîth), le Faqîh (spécialiste de la jurisprudence), al-Ousoûli (spécialiste des fondements); le Loughawi (spécialiste de la langue Arabe),  l’Imâm Aboû Mansoûr ‘Abdou l-Qâhir Ibnou Tâhir At-Tamîmi Al-Baghdâdi Al-Isfarâyîni est décédé en 429 de l’hégire (رحمه الله) c’est-à-dire il y a plus de 1000 ans. C’est un savant dans l’école de jurisprudence Chafi’ite.. On compte de parmi ceux qui ont rapporté de lui : l’Imâm Al-Bayhaqi [m. 458 H.] et l’Imâm Al-Qouchayri [m. 465 H.].

  • Tâjou d-Dîn As-Soubki a dit de lui : « Le grand Imâm, l’enseignant (Oustâdh) […] l’Imâm au degré très élevé, au statut honoré, qui a beaucoup de science, » [Tabaqâtou ch-Châfi’iyyah Al-Koubrâ]
  • Adh-Dhahabi a dit à son sujet : « L’illustre savant (Al-‘Allâmah), celui qui excelle (Al-Bâri’), celui qui maîtrise de nombreuse sciences (al-Mouttafannin), l’enseignant (al-Oustâdh) […] l’auteur d’ouvrages originales, l’un des plus savants de parmi les Châfi’ites» [Siyarou A’lâmi n-Noubalâ]
  • Aboû ‘Outhmân As-Sâboûni a dit de lui : « Al-Oustâdh Aboû Mansoûr [al-Baghdâdi] faisait partie des imams des fondements et il était une grande personnalité de l’Islâm par unanimité des gens qui ont un mérite, il excellait dans l’agencement [de ses ouvrages], il était l’auteur d’ouvrage extraordinaire, et était un Imâm très honorable » [Tabyîn kadhib al-Mouftari]
  • ‘Abdou l-Ghaffâr Al-Fârissi a dit le concernant : « Il est l’enseignant (al-Oustadh), l’Imâm complet [de par sa science], celui qui maitrise de nombreuse science, le spécialiste de la jurisprudence (al-Faqîh), le spécialiste des fondements de la religion (al-ousoûli), le spécialiste de la poésie, le spécialiste de la grammaire […] » [Tabaqâtou ch-Châfi’iyyah Al-Koubrâ]

– Son livre al-Farqou bayna l-Firaq est au sujet de 73 groupes sur lesquels le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit (dans le sens) : « Certes cette communauté se séparera en 73 groupes, 72 sont en enfer et un seul est au paradis. C’est la majorité (Al-Jamâ’ah) » [Rapporté par Aboû Dâwoûd dans Ses Sounan]. Cette version confirme l’autre version qui signifie : “Ma communauté se séparera en 73 groupes ; tous sont en enfer sauf ceux qui seront sur ce sur quoi j’étais, moi et mes compagnons”. En effet, la voie du Prophète (صلى الله عليه وسلم) et de ses compagnons est la voie suivie par la majorité des musulmans.

– Après avoir cité tous les groupes (firaq) égarés, il a écrit un long chapitre dédié à la croyance de Ahlou s-Sounnah wa l-Jamâ’ah. Cette citation est tirée de ce chapitre. Il cite 15 points de croyance unanimes chez les Sunnites et il met ce point en septième dans sa liste.

– Dans son livre « Ousoûlou d-Dîn »,  l’Imâm Aboû Mansoûr Al-Baghdâdi mentionne des propos similaire : « Les musulmans et les gens du livre sont unanimes que le premier envoyé de parmi les hommes est Âdam (عليه السلام), ainsi le premier d’entre eux est Âdam et le dernier d’entre eux chez les musulmans est Mouhammad (صلى الله عليه وسلم)».

– L’Imâm An-Nawawi a dit : « Allâh a fait de Âdam (‘alayhi s-Salâm) le premier des prophètes » [Tahdhîbou l-Asmâ wa l-Loughât]

– Le Chaykh Al-Qâwouqji Al-Hanafi a dit :  « Allâh a envoyé les messagers en tant qu’avertisseurs de bonne nouvelle et avertisseurs d’un châtiment, le premier d’entre eux est Âdam et le dernier d’entre eux est Mouhammad (صلوات الله عليهم أجمعين)» [Al-I’timâdou fi l-I’tiqâd]

– Les musulmans ont été unanimes sur le fait que Âdam est le premier prophète-messager. Ce sujet est connu d’évidence parmi eux. Celui donc qui renie la prophétie de Âdam est un mécréant selon l’Unanimité tout comme cela est mentionné dans le livre Marâtibou l-Ijmâ’. Ce livre dans lequel il est indiqué que celui qui renie le statut de prophète de notre maître Âdam (عليه السلام) il devient mécréant par l’unanimité. Celui qui doute de son statut de messager également est mécréant.

– Le Chaykh Ibn Noujaym Al-Hanafi a dit : « Devient mécréant celui qui dit : je ne sais pas si Âdam (‘alayhi s-Salâm) est un prophète ou non » [Al-Bahrou r-Râ-iq]

– Certains ignorants ont contredit les musulmans sur cette question, ils prétendent que Noûh est le premier prophète dans l’absolu. Dans un hadîth rapporté par Al-Boukhâri il est rapporté que Noûh (عليه السلام) est le premier prophète-messager envoyé aux gens de la terre, mais il s’agit ici d’une primauté relative, c’est-à-dire qu’il est le premier prophète envoyé après l’apparition de la mécréance parmi les humains. Cela ne signifie pas qu’il n’y a pas eu de prophète ni de messager avant lui. Les Prophètes Âdam, Chîth et Idrîss ont vécu avant Noûh. Ainsi Noûh (عليه السلام) est le quatrième prophète dans l’ordre chronologique.

– Ces ignorants ont compris de travers le hadîth rapporté par Al-Boukhâri et ils ont rejeté les autres hadîths qui indiquent que Âdam est un prophète, ils n’ont même pas pris en compte l’unanimité de la communauté.

– C’est comme s’ils avaient dit que les descendants de Âdam ont vécu pendant un certain temps comme les animaux, sans qu’ils aient de loi qui régissent leur vie, puisque avant Âdam il n’y avait pas de prophète. Ceux qui renie le statut de prophète à Âdam, regardez l’atrocité des conséquences de leur parole.

– Parmi ce qui témoigne de la prophétie de Âdam (عليه السلام) il y a un hadîth rapporté par Ibnou Hibbân et également un autre hadîth rapporté et jugé haçan (bon) par At-Tirmidhi qui est :

« ءادم فمن سواه من الأنبياء تحت لوائي يوم القيامة »

[qui a pour sens : ] « Âdam et les autres prophètes seront sous ma bannière au jour dernier ».

– Il y a également le verset 33 de Soûrat Âli ‘Imrân :

 ﴿إِنَّ اللَّـهَ اصْطَفَىٰ آدَمَ وَنُوحًا وَآلَ إِبْرَ‌اهِيمَ وَآلَ عِمْرَ‌انَ عَلَى الْعَالَمِينَ﴾ 

[qui a pour sens : ] « Certes Dieu a élu (par la prophétie) Âdam, et Nôuh, et des descendants de Ibrâhîm et des descendants de `Imrân par rapport aux restes des créatures ». Les savants ont expliqué qu’ils ont été élus par la prophétie, comme l’a mentionné entre autres l’Imâm As-Souyoûti.

– Consultez d’autres articles sur le thème : Âdam premier prophète messager : ici.

L’Imâm Al-Qourtoubi explique le hadîth de la femme esclave et le verset « A-amintoum man fis-samâ »

      

Dans son livre « At-Tidhkâr fî Afdali l-Adhkâr », l’Imâm Al-Qourtoubi a dit :

« لأن كل من في السموات والأرض وما فيهما وما بينهما خلق الله تعالى وملك له وإذا كان كذلك يستحيل على الله أن يكون في السماء أو في الأرض إذ لو كان في شىء لكان محصورا أو محدودا ولو كان كذلك لكان محدثا وهذا مذهب أهل الحق والتحقيق وعلى هذه القاعدة قوله تعالى: {ءأمنتم من في السماء} وقوله عليه السلام للجارية: أين الله؟ قالت في السماء، ولم يُنكر عليها وما كان مثله ليس على ظاهره بل هو مؤول تأويلات صحيحة قد أبداها كثير من أهل العلم في كتبهم »

« Tout ce qui est dans [ou au-dessus] les cieux (fi s-samâ) et sur terre et ce qui est entre eux est une création de Allâh ta’âlâ et Lui appartient, et s’il en est ainsi, il est donc impossible que Allâh soit dans [ou au-dessus] les cieux (fi s-samâ) ou sur terre, car s’Il était dans quelque chose Il serait circonscrit ou limité, et s’Il était ainsi, Il aurait été créé. Ceci est la voie des gens de la vérité.

Et [on suit] la même règle pour Sa parole « A-amintoum man fis-samâ » et sa parole [c’est-à-dire la parole du Prophète (صلى الله عليه وسلم)]  à la femme esclave : «Ayna l-Lâh ?» et elle a répondu « fi s-samâ » et il ne l’a pas contredit, et ce qui est de cet ordre, ce n’est pas selon le sens apparent mais c’est interprété avec des interprétations correctes, qui sont très nombreuses dans les livres des gens de science »

Informations utiles :

– L’Imâm, le Moufassir (exégète) Mouhammad Ibnou Ahmad Al-Ansâri Al-Qourtoubi est décédé en 671 de l’Hégire (رحمه الله) c’est-à-dire il y a plus de 760 ans. Il est du madh-hab (Ecole de jurisprudence) de l’Imâm Mâlik. Il est très connu par son tafsîr « Al-Jâmi’ou li Ahkâmi l-Qour-ân » qui est une référence incontournable.

  • Adh-Dhahabi a dit à son sujet : « L’illustre savant (Al-‘Allâmah) […] un Imâm très intelligent, un érudit dans la science, il est l’auteur de nombreux ouvrages qui sont très utiles et qui indiquent sa grande connaissance, et l’abondance de sa vertu » [Târîkhou l-Islâm]
  • Ibnou Farhoûn al-Mâliki a dit de lui : « Le Chaykh, l’Imâm […] le moufassir (exégète), Il était parmi les esclaves vertueux de Allâh, de parmi les savants , les connaisseurs, les pieux, les détachés du bas-monde, ceux qui sont occupé par les affaires qui concernent l’au-delà. » Et il a dit au sujet de son Tafsîr (exégèse du Qour-ân) : « Il compte parmi les tafsîr les plus importants et les plus éminents en terme de mérite  » [Ad-Dîbâj]
  • Ibnou ‘Imâd al-Hambali a dit : « Il était un Imâm, un savant, de parmi ceux qui ont une grande connaissance du hadîth, auteur de bons ouvrages » [Chadharâtou dh-Dhahab]
  • Mouhammad Makhloûf a dit à son sujet : « Le savant, l’Imâm, le glorieux (al-jalîl), le vertueux (al-fâdil), le spécialiste de la jurisprudence (faqîh), le spécialiste de l’explication du Qour-ân (moufassir), le pieux, celui qui est scrupuleux, celui qui est complet, il était parmi les esclaves vertueux de Allâh et de parmi les savants qui ont le plus de science » [Chajaratou n-Noûr]
  • Az-Zirikli a dit de lui : « Il est de parmi les plus grands des moufassiroûn (exégètes du Qour-ân), il était vertueux, et pieux» [Al-A’lâm]

– Ici il confirme que la voie des gens de la vérité est de croire que Allâh n’est ni dans les cieux, ni au-dessus des cieux, ni sur terre. Et il explique que le verset « A-amintoum man fis-samâ » [Soûrat Al-Moulk], ainsi que le hadîth de la femme esclave (jâriyah) et les autres textes de cet ordre, ne sont pas à prendre selon le sens apparent, mais qu’ils doivent être interprétés de manière correct.

– Dans son Tafsîr du Qour-ân, l’Imâm Al-Qourtoubi explique lui même le verset {a-amintoum man fi s-samâ} [Soûrat Al-Moulk] en disant : « Ce qui est visé ici, c’est Sa glorification, Son exemption du bas et du dessous et Sa qualification par al-‘oulouww (l’élévation du mérite) et al-‘adhamah (l’éminence) et non pas la qualification par les endroits, les directions et les limites car ce sont des caractéristiques des corps »[Retrouvez l’article : ici]

– Quant au Moufassir (spécialiste du Tafsîr), l’Imâm Ar-Râzi, il a dit : « Sache que les mouchabbihah (assimilationnistes) ont considéré comme preuve pour confirmer l’endroit au sujet de Allâh ta’âlâ Sa parole : {ءَأَمِنتُم مَّن فِى ٱلسَّمَآءِ} (a-amintoum man fi s-samâ) » [Retrouvez l’article : ici]. Ainsi il dit bien que ceux qui comprennent de ce verset que Allâh serait dans un endroit sont des mouchabbihah (assimilationnistes).

َ- Ainsi, le hadîth de la femme esclave (hadîth al-jâriyah) dans lequel il est dit «  fi s-samâ » et le verset {a-amintoum man fi s-samâ} [Soûrat Al-Moulk] ne doivent pas être pris selon leur sens apparent selon l’unanimité.

  • Cela a été mentionné par Al-Qâdi ‘Iyâd Al-Mâliki qui a dit : « Il n’y a pas de divergence entre les musulmans dans leur totalité, qu’il s’agisse des savants du fiqh, du hadîth (mouhaddith), de la croyance (moutakallim), et de ceux qui les suivent, que les textes apparents [du Qour-ân et du hadîth] dans lesquelles il est cité “Allâh fi s-samâ ” comme  Sa parole ta’âlâ  {ءَأَمِنتُم مَّن فِى ٱلسَّمَآءِ أَن يَخۡسِفَ بِكُمُ ٱلۡأَرۡضَ } (a-amintoum man fi s-samâ an yakhsifa bikoumou l-ard ) ne sont pas pris dans le sens apparent (dhâhir), mais ils sont interprétés [par ce qui est digne de Allâh] chez la totalité d’entre eux (les savants). » [Retrouvez l’article : ici]
  • Egalement, le Mouhaddith, le Faqîh Ahmad Ibn ‘Oumar Al-Qourtoubi (m.656 H.) a dit : « Avertissement : Sache qu’il n’y a pas de divergence chez les musulmans dans leur totalité, que ce soit chez leurs spécialistes du hadîth, leur Faqîh, leurs spécialistes de la croyance, et chez ceux qui les suivent, que les textes apparents [du Qour-ân et du hadîth] dans lesquelles il est cité “Allâh fi s-samâ ” comme  Sa parole ta’âlâ  {ءَأَمِنتُم مَّن فِى ٱلسَّمَآءِ أَن يَخۡسِفَ بِكُمُ ٱلۡأَرۡضَ } (a-amintoum man fi s-samâ an yakhsifa bikoumou l-ard ) ne sont pas pris dans le sens apparent (dhâhir), mais ils sont interprétés [par ce qui est digne de Allâh] chez la totalité d’entre eux (les savants) […] la parole de la femme esclave “fi s-samâ” n’est pas à prendre au sens apparent selon l’unanimité des musulmans […] et celui qui la prendrait selon son sens apparent un est égaré de parmi les égarés » [Al-Moufhim limâ Achkala min Talkhîssi Kitâbi Mouslim]
  • L’Imâm Al-Kawthari a dit : «La communauté a été unanime, que ce soit les sunnites ou les innovateurs, que Allâh n’est pas dans le ciel ; bien plus, tout ce qui est rapporté et qui laisserait penser cela doit être interprété par accord des savants, tout comme l’a mentionné Al-Qâdî ‘Iyâd dans Ikmâlou l-Mou’lim, et An-Nawawi a rapporté sa citation dans son commentaire du Sahîh de Mouslim» [Dans ses annotations du livre Al-Asmâ-ou wa s-Sifât de l’Imâm Al-Bayhaqi]
  • Le Chaykh Ibnou ‘Âchoûr Al-Mâliki a dit : « Sa parole : {مَن فِي السَّمَاءِ} (man fi s-samâ) fait partie à deux reprises de ce qui n’est pas explicite et dont le sens apparent donne le sens de l’incarnation dans un endroit, mais ceci n’est pas digne de Allâh » [Retrouvez l’article : ici]

– Les savants ont dit que celui qui dit : “Allâh fi s-Samâ” alors il y a deux cas :

  • 1- S’il dit cela en visant l’endroit, alors il a commis de la mécréance.
  • 2- Mais s’il visait le simple fait de répéter ce qui est parvenu de manière apparente dans les textes, comme dans l’une des version du hadîth de la femme esclave, alors il ne commet pas de mécréance.
    Voir à ce sujet l’extrait du livre Al-Fatâwâ Al-Hindiyyah : ici ; la citation du Chaykh Ibn Noujaym : ici ; et la citation du Chaykh Ismâ’îl Haqqi : ici.

– De plus, les savants ont dit que la personne qui dirait pour entrer en Islâm « Il n’y a pas d’autre dieu à part Allâh, qui est localisé aux cieux » cela n’est pas valable de sa part et il ne devient pas musulman car le fait de croire que Allâh est dans un endroit ou une direction est une croyance qui est contraire à l’Islâm, contraire au tawhîd. Cela a été mentionné entre autre par l’Imâm An-Nawawi et le Chaykh Badrou r-Rachîd [voir : ici].

– Il est à savoir que le hadîth de la femme esclave a été rapporté avec plusieurs versions qui sont incompatibles les unes avec les autres, au point que certains savants du hadîth l’ont jugé moudtarib (perturbé), et le hadîth moudtarib fait partie des hadîth qui sont faible. Si quelqu’un s’étonne que l’on parle de hadîth faible concernant le sahîh Mouslim, qu’il sache que certains savants du Hadîth comme l’Imâm Ach-Châfi’i, l’Imâm Al-Boukhâri et l’Imâm As-Souyoûti ont considéré faibles des hadîth qui se trouvent dans le Sahîh Mouslim.

– Aussi certains savants ont rejeté la version de Mouslim de ce hadîth car il est en contradiction avec des hadîth qui ont une chaîne de transmission beaucoup plus forte et qui indiquent que la personne n’est considéré musulmane que si elle prononce les deux témoignages en y croyant, et non en disant “Allâhou fi s-Samâ”. D’autant plus que les chrétiens et les juifs sont en accord avec les moujassimah (anthropomorphistes) sur le fait que Allâh serait aux cieux. Alors comment pourraient-on se baser sur ce genre de parole pour considérer quelqu’un musulman ?! La version du hadîth qui est en accord avec les fondements est celle rapportée par l’Imâm Mâlik [à consulter : ici], et par l’Imâm Ahmad et autres qu’eux. Et la version de l’Imâm Ad-Dârimi est proche de leur version [Voir : ici].

– De même, il est à savoir que ce hadîth n’a pas été mentionné par l’Imâm Mouslim dans le livre de la foi, mais dans le livre : “Al-Maçâjid wa Mawâdi’ as-Salah”, chapitre : “tahrîm al-Kalâm fi s-Salât” ce qui nous indique que l’Imâm Mouslim n’accordait pas à ce hadîth une quelconque importance concernant les sujets de la croyance.

– Retrouvez d’autres articles concernant le hadîth de la femme esclave (Jâriyah) : ici

L’Imâm Mâlik dit que l’istiwâ de Allâh est sans comment (rapporté par Al-Bayhaqi)

Sujet : La position de l’Imâm Mâlik sur l’istiwâ

   

Dans son livre « Al-I’tiqâd », le Hâfidh Al-Bayhaqi rapporte avec une chaîne de transmission qui remonte jusqu’à Yahyâ Ibnou Yahyâ, l’un des élèves de l’Imâm Malik, qu’il a dit :

« كُنَّا عِنْدَ مَالِكِ بْنِ أَنَسٍ ، فَجَاءَ رَجُلٌ , فَقَالَ : يَا أَبَا عَبْدِ اللَّهِ ، الرَّحْمَنُ عَلَى الْعَرْشِ اسْتَوَى (سورة طه آية 5) ، كَيْفَ اسْتَوَى ؟ , فَأَطْرَقَ مَالِكٌ رَأْسَهُ ، ثُمَّ عَلاهُ الرُّحَضَاءُ , ثُمَّ قَالَ : الاسْتِوَاءُ غَيْرُ مَجْهُولٍ ، وَالْكَيْفُ غَيْرُ مَعْقُولٍ ، وَالإِيمَانُ بِهِ وَاجِبٌ ، وَالسُّؤَالُ عَنْهُ بِدْعَةٌ ، وَمَا أَرَاكَ إِلا مُبْتَدِعًا ، فَأَمَرَ بِهِ أَنْ يَخْرُجَ .

قَالَ الشَّيْخُ [البيهقي] : وَعَلَى مِثْلِ هَذَا دَرَجَ أَكْثَرُ عُلَمَائِنَا فِي مَسْأَلَةِ الاسْتِوَاءِ وَفِي مَسْأَلَةِ الْمَجِيءِ وَالإِتْيَانِ وَالنُّزُولِ ، قَالَ اللَّهُ عَزَّ {وَجَاءَ رَبُّكَ وَالْمَلَكُ صَفًّا صَفًّا} (سورة الفجر آية 22) وَقَالَ : {هَلْ يَنْظُرُونَ إِلا أَنْ يَأْتِيَهُمُ اللَّهُ فِي ظُلَلٍ مِنَ الْغَمَامِ} (سورة البقرة آية 210) .»

« Nous étions auprès de [l’Imâm] Mâlik et c’est alors qu’un homme entra et lui demanda : « Ô Abâ ‘Abdi l-Lâh [il récita le verset : ] « ar-Rahmânou ‘ala ‘archi stawâ » : istawâ comment ? (kayfa stawâ ? )». Mâlik baissa alors la tête et resta ainsi jusqu’à être couvert de sueur. Puis il dit : « L’istiwâ n’est pas inconnu (al-istiwâ ghayrou majhoûl) et le comment n’est pas concevable (wa l-kayfou ghayrou ma’qoûl), croire en cela est une obligation et poser la question à ce sujet est une mauvaise innovation (wa s-sou-âlou ‘anhou bid’ah), je ne te considère que comme un mauvais innovateur (wa ma arâka il-lâ moubtadi’an) » et il a ordonné qu’on le fasse sortir.»

[Et Al-Bayhaqi a dit :] Et c’est cette voie (c’est-à-dire le fait de nier le comment [al-kayf] sans rentrer dans le détail du sens) qu’a emprunté la majorité de nos savants concernant la question de l’istiwâ, ainsi que pour la question du majî, de l’ityân et du nouzoûl. Allâh ta’âlâ dit : {wa jâ-a Rabbouka wa l-malakou saffan saffâ} (Soûrat Al-Fajr verset 22); et Il dit : {hal yandhouroûna ilâ an ya-tiyahoumou l-Lâhou fî dhoulalin mina l-ghamâm} (Soûrat Al-Baqarah verset 210) ».

Informations utiles :

– L’Imâm, le Hâfidh (spécialiste de la science du Hadîth), le Faqîh (spécialiste de la jurisprudence), le Ousoûli (spécialiste des fondements) Aboû Bakr Ahmad Ibnou l-Houçayn Al-Bayhaqi, est né en 384 et il est décédé en 458 de l’Hégire (رحمه الله), c’est-à-dire il y a presque 1000 ans. Il fait parti des plus grands savants du hadîth, et il est de l’école de jurisprudence Châfi’ite.

  • Ibnou l-Jawzi a dit à son sujet : « Il n’avait pas d’égal à son époque dans la mémorisation et la grande maîtrise [des sciences], il est l’auteur de bons ouvrages, il maîtrisait aussi bien la science du Hadîth, que la jurisprudence (Fiqh) et les fondements (Ousoûl), et il compte de parmi les plus grands compagnons de [l’Imâm] Al-Hâkim Abî ‘Abdi l-Lâh (m.405 H) » [Al-Mountadham]
  • Ibnou l-Athîr a dit de lui : « Il était un savant dans le Hadîth et dans la jurisprudence (Fiqh) et il est l’auteur de nombreux ouvrages qui démontre ses nombreux mérites » [Al-Loubâb] et il a dit de lui également : « Il était un Imâm dans le Hadîth et dans la jurisprudence au sein du Madh-hab de l’Imâm Ach-Châfi’i et il est l’auteur à ce sujet de différents ouvrages »[Al-Kâmil]
  • Le Hâfidh Salâhou d-Dîn Al-‘Alâ-i a dit à propos de lui : « Personne n’est venu après Al-Bayhaqi et Ad-Dâraqoutni qui les égale ou qui se rapproche de leur niveau [dans la science du Hadîth]». [Al-Wachyou l-Mou’am]
  • Adh-Dhahabi a dit de lui : « Il est le Hâfidh (spécialiste de la science du Hadîth),  l’illustre savant (‘Allâmah), le digne de confiance, le spécialiste de la jurisprudence (Faqîh), Chaykhou l-Islâm », il disait également à son sujet : « Si l’Imâm Al-Bayhaqi aurait voulu fonder sa propre école (Madh-hab) dans laquelle il réalise son ijtihâd (effort de recherche) il aurait été capable de cela vu l’abondance de sa science, et sa connaissance des divergences» [Siyar A’lâmi n-Noubalâ]
  • Tâjou d-Dîn As-Soubki a dit à son sujet : « L’Imâm Al-Bayhaqi était l’un des Imâm des musulmans, quelqu’un qui appelait à s’accrocher fermement à la religion, un éminent spécialiste de la jurisprudence (Faqîh), un grand Hâfidh (spécialiste du Hadîth), un spécialiste des fondements (Ousoûli) intelligent, un ascète pieux, un fervent adorateur de Allâh,  il se dressait pour soutenir le Madh-hab (c’est-à-dire le Madh-hab de l’Imâm Ach-Châfi’i) dans les fondements et dans les ramifications, il était une montagne de parmi les montagnes de science » [At-Tabaqât]
  • Ibnou Kathîr a dit à propos de lui : « Il n’avait pas de semblable à son époque dans la maîtrise [des sciences], la mémorisation, le Fiqh (la jurisprudence) et l’écriture [d’ouvrages], Il était un spécialiste de la jurisprudence (Faqîh), un spécialiste du Hadîth (Mouhaddith), un spécialiste des fondements (Ousoûli), il a étudié la science auprès de Al-Hâkim ‘Abdou l-Lâh An-Nayçâboûri , et il étudia également auprès d’autres que lui de nombreux sujets, il a composé de nombreux ouvrages utiles qui n’ont pas eu de semblable »[Al-Bidâyah wa n-Nihâyah]
  • ‘Abdou l-Ghaffâr Al-Fâriçi a dit de lui : « L’Imâm, le Hâfidh (spécialiste du Hadîth), Al-Faqîh (spécialiste de la jurisprudence), Al-Ousoûli (spécialiste des fondements), le pieux, le vertueux, celui qui n’avait pas d’équivalent à son époque dans la mémorisation, Il a excellé dans la maîtrise [des sciences] et la mémorisation » [Al-Mountakhab]
  • Ibnou ‘Abdi l-Hâdi a dit à son sujet : « L’Imâm, le Hâfidh (spécialiste du Hadîth), l’illustre savant, le Chaykh de Khourâçân » [Tabaqât ‘oulamâ-i l-Hadîth]
  • Ibn Khallikân a dit de lui : « Il était celui qui soutenait le plus la voie de l’Imâm Ach-Châfi’i »[Wafayâtou l-A’yân]
  • Retrouvez la biographie de l’Imâm Al-Bayhaqi : ici.

– L’Imâm, le spécialiste de la science du Hadîth, le Moujtahid (jurisconsulte), Mâlik Ibnou Anas est l’un des plus grands savants de notre communauté, il est une référence incontournable pour tous musulman. C’est un Salaf (C’est-à-dire qu’il a vécu dans les trois premiers siècles de l’Hégire), il est né en 93 et il est décédé en 179 de l’Hégire (رحمه الله) c’est-à-dire il y a environ 1255 ans. Il est l’Imâm de l’école (madh-hab) Malikite. L’Imâm Ach-Châfi’i disait de lui « Lorsque les savants sont cités, Mâlik est comme une étoile »Consultez sa biographie : ici.

– Le comment (al-kayf) : c’est ce par quoi on décrit les créatures, c’est-à-dire les dimensions, le début, la fin, la couleur, l’endroit, la direction, la forme, la position assise, la proximité, le mouvement, le déplacement, le changement et tout ce qui fait partie des attributs des créatures. Allâh est exempt de tout cela.

– Ici, l’Imâm Mâlik dit clairement que le comment au sujet de l’istiwâ de Allâh est inconcevable, c’est-à-dire que c’est un istiwâ sans comment (bilâ kayf). En effet, l’Imâm Mâlik n’a pas accepté que l’on demande « comment ? » au sujet de l’istiwâ de Allâh. Ceci nous confirme donc que l’istiwâ de Allâh n’est pas une position assise, ni un établissement, ni une installation, ni une élévation spatiale ni aucun autres sens qui font partie des attributs des créatures et qui sont concerné par le « comment » [al-kayf]. [Voir à ce sujet l’explication du Chaykh Al-‘Azzâmi Al-Mâliki]

– L’Imâm Mâlik a dit : « l’istiwâ n’est pas inconnu » (al-istiwâ ghayrou majhoul) c’est-à-dire que l’istiwâ est connu car il est rapporté dans le Qour-ân, puis il a dit : « le comment n’est pas concevable » (al-kayfou ghayrou ma’qoûl) c’est-à-dire que le comment est exclu, impossible à Son sujet, à savoir que l’istiwâ dans le sens du comment, c’est-à-dire de l’attitude comme la position assise, n’est pas concevable : la raison ne l’accepte pas puisqu’il fait partie des caractéristiques des créatures. En effet, la position assise n’est valable que pour un être qui a des membres, c’est-à-dire un postérieur et des genoux, gloire à Allâh Qui est exempté de tout cela.

– L’Imâm Al-Bayhaqi a bien résumé tout cela en disant au sujet de Allâh ta’âlâ : « Il est Celui Qui n’est pas soumis aux illusions de la kayfiyyah (comment, description physique) » [Dans son livre : Al-I’tiqâd]

– Cette citation est rapportée avec une chaîne de transmission authentique. Elle a également été citée par le Hâfidh Al-Bayhaqi dans son livre « Al-Asmâ-ou wa s-Sifât ». Le Hâfidh Ibnou Hajar Al-‘Asqalâni l’a rapportée dans son livre « Fathou l-Bârî charh Sahîh Al-Boukhâri », ainsi que le Hâfidh Aboû Nou’aym dans « Hilyatou l-Awliyâ », l’Imâm Ibnou Abî Zayd Al-Qayrawani dans « Al-Jâmi’ fi s-Sounan », l’Imâm Al-Qourtoubi l’a citée [dans son tafsîr] et d’autres.

– Elle est d’ailleurs confirmée dans le manuscrit du livre Al-I’tiqâd :

Manuscrit al i'tiqâd - imam Al-Bayhaqi- imam malik

– Le Hâfidh Az-Zabîdi a dit : « Ibnou l-Labân a dit dans l’explication de la parole de Mâlik : sa parole « Kayf ghayrou ma’qoûl » (le comment est inconcevable) : c’est-à-dire que le kayf (comment) fait parti des caractéristiques de ce qui entre en existence, et tout ce qui fait parti des attributs des choses entrées en existence, le fait de les attribuer à Allâh contredit la raison, de ce fait cela est catégoriquement renié pour Allâh ta’âlâ. Quant à sa parole : « wa l-Istiwâ ghayrou majhoûl » (l’istiwâ n’est pas inconnu) c’est-à-dire que son sens est connu par les spécialistes de la langue Arabe, et sa parole « wa l-îmânou bihi» (et y croire) c’est-à-dire selon ce qui est digne de Lui ta’âlâ, « wâjib» (est un devoir) car cela fait parti de la foi en Allâh et en Ses livres,  « wa s-sou-âlou ‘anhou bid’ah» (poser la question à ce sujet est une innovation) c’est-à-dire une nouveauté car les compagnons connaissaient son sens qui est digne d’être attribué à Allâh du point du vue de la langue, ainsi ils n’ont pas été amené à poser cette question» [It-hâfou s-Sâdati l-Mouttaqîn].

– Une autre version authentique proche de celle-ci est rapportée avec les termes (wa kayfa ‘anhou marfoû’) c’est-à-dire : « Dire « comment » est exclu à Son sujet ». Cela est rapporté par le Hâfidh Al-Bayhaqi dans « Al-Asmâ-ou wa s-Sifât », par le Hâfidh Ibnou Hajar Al-‘Asqalâni dans son livre « Fathou l-Bârî charh Sahîh Al-Boukhâri », par Adh-Dhahabi dans « Siyarou A’lâmi n-Noubalâ » et d’autres.

– Quant à la version propagée par les anthropomorphistes, selon laquelle Mâlik aurait dit « le comment est ignoré » (al-kayfou majhoûl), cette version n’est pas vraie ; elle n’a été validée d’aucun des Salaf ; elle n’a pas été confirmée comme étant la parole de Mâlik ni de personne d’autre parmi les Imâm. L’Imâm Mâlik n’a pas dit « le comment est ignoré » (al-kayfou majhoûl). Cette version n’a aucune chaîne de transmission sur laquelle on puisse se baser et elle n’est pas conforme au tawhîd. En effet, le fait de dire que le comment est ignoré, cela insinue que Allâh aurait des attributs qui ont un comment (des caractéristiques des créatures), mais que nous ne saurions pas par lesquelles de ces caractéristiques Il serait attribué; et cela contredit le tawhîd. Cependant certains savants on cité cette version dans leurs ouvrages en expliquant « al-kayf » par « al-haqîqah » c’est-à-dire Sa réalité, ainsi ils expliquent que nul ne connaît la réalité de Allâh si ce n’est Lui-même.

– Le Chaykh Ahmad Zarroûq explique [dans son livre « Charh ‘Aqîdati l-Ghazâli »] que la version contenant les termes « al-kayfiyyatou majhoûlah » n’est pas authentique, car elle signifierait que le comment est inconnu. Cette parole impliquerait donc qu’il existe un comment mais que celui-ci serait ignoré, alors que l’Imâm Mâlik a justement voulu expliquer qu’il n’y a pas de comment.

– Ce qui confirme davantage la position de l’Imâm Mâlik, c’est ce que rapporte l’Imâm Al-Bayhaqi qui a dit : « [Les imâms] Al-Awzâ’i, Mâlik, Soufyân Ath-Thawri et Al-Layth Ibn Sa’d ont été questionné au sujet de ces hadîth (les hadîth moutachâbih – équivoques -), alors ils ont dit : Citez les comme ils sont parvenus, sans attribuer de comment (bilâ kayfiyyah) » [Dans son livre “Al-I’tiqâd”].

– De même l’Imâm Mâlik considérait le verset de l’istiwâ de parmi les moutachâbihât (textes équivoques). En effet, l’Imâm Aboû Mansoûr Al-Baghdâdi a dit : « Certains d’entre eux [c’est-à-dire les savants] ont dit que le verset de l’istiwâ est moutachâbih (équivoque), et ceci est l’avis de Mâlik Ibn Anas, des Fouqahâ de Médine et de Al-Asma’i » [Dans son livre Ousoûlou d-Dîn].

Remarque importante : il y a une grande différence entre :

  • La parole des gens de la Sounnah qui disent que Allâh est sans comment (bilâ kayf), c’est-à-dire qu’Il n’est pas concerné par le comment, la description physique, comme cela a clairement été déclaré par les grands Imâm de la Oummah ;
  • et la parole des mouchabbihah (assimilateurs) qui se sont illusionné et qui ont pris pour croyance que Allâh aurait un comment mais que ce comment serait d’après eux ignoré, et qui disent : on ne sait pas comment. Ainsi, Ibn ‘Outhaymîn le wahhabite a contredit ouvertement les gens de la Sounnah en disant : « Nous ne nions pas à leurs sujets [les textes moutachâbihah] la kayfiyyah (comment, description physique) au contraire nous croyons qu’ils ont une kayfiyyah, mais nous n’avons pas connaissance de cette kayfiyyah» [Dans son livre intitulé “Charh al-‘Aqîdah Al-Wâsitiyyah”].

– Certains leaders de la mouvance sectaire wahhabite ont même prétendu textuellement que Allâh serait assis sur le trône. Article à consulter à ce sujet : Ar-Râjihi et Fawzân (wahhabites) prétendent que Allâh est assis sur le trône.

– Les wahhabites ont hérité cette croyance abjecte d’Ibn Taymiyah (moujassim) qui a également prétendu que Allâh serait assis. Article à consulter à ce sujet : L’Imam Abou Hayyan Al-Andalouçi dénonce l’égarement de Ibn Taymiyah.

– Il a été rapporté que l’Imâm Mâlik considérait mécréant ceux qui ont pour croyance que Allâh serait dans une direction ou qu’Il serait un corps [Rapporté par Al-Haytami] et [Rapporté par Al-Qâri] et [Rapporté par Mahmoûd As-Soubki Al-Azhari].

– Après avoir mentionné la position de l’Imâm Mâlik, l’Imâm Al-Bayhaqi ajoute que la plupart de ses savants étaient également sur le fait de nier le comment (al-kayf) sans rentrer dans les détails du sens, concernant l’Istiwâ de Allâh, ainsi que Son majî comme dans le verset 22 de Soûrat Al-Fajr,  Son ityân comme dans le verset 210 de Soûrat Al-Baqarah, et Son nouzôul qui est cité dans le Hadîth qui comprend les termes « yanzilou Rabbounâ ». Ainsi ces savants acceptaient ces attributs, tout en niant le comment (al-kayf) à leurs sujets, c’est-à-dire sans croire en des notions de déplacement ou de mouvement. En effet, le sens apparent du majî et de l’ityân indiquerait la venue, et le sens apparent du nouzoûl indiquerait la descente, mais le comment est inconcevable à l’égard de Allâh et de Ses attributs. Nous disons donc que :

– Dans ce même ouvrage l’Imâm Al-Bayhaqi a d’ailleurs nié le fait que l’istiwâ de Allâh soit un établissement [voir : ici], que Son ityân soit un déplacement, que Son majî soit un mouvement, et que Son nouzoûl soit un déplacement [voir : ici].

L’Imâm Aboû Hanîfah dit que Allâh n’est pas un corps et qu’Il est exempt de la limite

Sujet : Allâh n’est pas un corps

   

L’Imâm Aboû Hanîfah a dit dans son livre « Al-Fiqh al-Akbar » (page 324 de cette édition qui est un commentaire du livre « Al-Fiqh al-Akbar » réalisé par le Chaykh Moullâ ‘Ali Al-Qârî, mais 2ème page du traité de croyance de l’Imâm Aboû Hanîfah qui est cité à la fin du livre) :

« وهو شىءٌ لا كالأشياءِ، ومعنى الشىءِ إثباتُهُ بلا جسمٍ ولا جوهرٍ ولا عَرَضٍ، ولا حدَّ لهُ، ولا ضدَّ لهُ، ولا ندَّ له، ولا مِثلَ لهُ »

« Il [Allâh] existe mais pas comme tout ce qui existe. C’est-à-dire qu’Il n’est pas un corps, ni une substance, ni une caractéristique d’un corps. Il est exempt de la limite. Il est exempt de l’opposé. Il est exempt du semblable et du ressemblant. »

Informations utiles :

– L’Imâm, le Moujtahid Aboû Hanîfah An-Nou’mân Ibnou Thâbit, est l’un des savants du Salaf les plus réputés. Il est né en 80 et il est décédé en 150 de l’Hégire (رحمه الله). C’est-à-dire il y a plus de 1280 ans. Il est l’Imâm de l’école (madh-hab) Hanafite et il a eu l’honneur de rencontrer des compagnons du Messager de Allâh (صلى الله عليه وسلم). Retrouvez sa biographie : ici.

– Son livre « Al-Fiqh Al-Akbar » fait partie des ouvrages qu’il a écrit sur la croyance et dont les savants ont confirmé l’authenticité. L’Imâm Mourtadâ Az-Zabîdi Al-Hanafi confirme cela dans son livre «It-hâfou s-Sâdati l-Mouttaqîn», ainsi que l’Imâm Al-Kawthari Al-Hanafi et d’autres.

– Ici, l’Imâm Aboû Hanîfah confirme que Allâh n’est pas un corps et qu’Il exempt de la limite.

– Selon les savants, al-mahdoûd (ce qui est limité), c’est ce qui occupe un espace, qu’il soit grand ou petit, qu’il soit palpable comme l’homme ou l’arbre, ou impalpable comme la lumière ou l’obscurité. Et les savants ont dit que ce qui est limité a besoin de qui l’a limité par cette limite-là. Or il n’est pas possible que ce qui est limité se soit limité lui-même selon la limite qu’il aurait, car cela signifierait qu’il se serait créé et cela est impossible, car ce qui existe ne se crée pas soi-même.».

– De plus, l’Imâm Aboû Hanîfah déclare mécréant ceux qui ont pour croyance que Allâh serait un corps ou qu’Il serait concerné par les caractéristiques des corps comme l’endroit et la direction ; cela est confirmé de lui par de nombreux savants tels que :

  • L’Imâm Abou l-Layth As-Samarqandi [Charh Al-Fiqh Al-Akbar] ;
  • Le Chaykh Ahmad Ar-Rifâ’i [Al-Bourhânou l-Mou-ayyad] ;
  • Chaykhou l-Islâm Ibnou ‘Abdi s-Salâm [Rapporté par Moullâ ‘Ali Al-Qârî] ;
  • Le Chaykh Taqiyyou d-Dîn Al-Hisni [Daf’ou choubahi man chabbaha wa tamarrad] ;
  • Le Chaykh Moullâ ‘Ali Al-Qârî Al-Hanafi [Charh Al-Fiqh Al-Akbar] et [Mirqât al-Mafâtîh] ;
  • L’Imâm Al-Bayâdi Al-Hanafi [Ichârâtou l-Marâm] ;
  • Le Chaykh Ibn Hajar Al-Haytami [Al-Minhajou l-Qawîm] et [Fat-hou l-Ilâh fî Charhi l-Michkâh] ;
  • Le Chaykh Al-Qarâfi [Rapporté par Al-Haytami] ;
  • Le Chaykh Mahmoûd As-Soubki [It-hâfou l-Kâ-inât] ;
  • Et autres qu’eux.
  • Et l’Imâm At-Tahâwi dans son célèbre traité de croyance qu’il a présenté comme étant conforme à la voie de l’Imâm Aboû Hanîfah et de ses deux illustres élèves a dit : « Celui qui attribue à Allâh l’une des significations propres aux humains est devenu mécréant.» [Al-‘Aqîdah At-Tahâwiyyah].

Adh-Dhahabi rapporte que les compagnons venaient à la tombe du Prophète lors de difficultés

      

Dans son livre « Siyarou A’lâmi n-Noubalâ » (tome 28 page 86 de cette édition), Adh-Dhahabi a dit :

«  وقال الأعمش : عن أبي صالح ، عن مالك الدار ، قال : أصاب الناس قحط في زمان عمر ، فجاء رجل إلى قبر رسول الله صلى الله عليه وسلم فقال : يا رسول الله ، استسق الله لأمتك فإنهم قد هلكوا ، فأتاه رسول الله صلى الله عليه وسلم في المنام ، وقال : ائت عمر فأقره مني السلام وأخبره أنهم مسقون وقل له : عليك الكيس الكيس ، فأتى الرجل فأخبر عمر فبكى ، وقال : يا رب ما آلو ما عجزت عنه »

« Al-A’mach a dit, d’après Aboû Sâlih qui rapporte que Mâlik Ad-Dâr a dit: « Les gens ont été atteints de famine à l’époque de ‘Oumar (Ibnou l-Khattâb). Un homme est alors venu à la tombe du Messager de Allâh (صلى الله عليه وسلم) et a dit : « Ô Messager de Allâh, demande la pluie pour ta communauté, ils sont sur le point de périr ». Cet homme a alors vu dans le rêve le Messager de Allâh (صلى الله عليه وسلم) lui dire : « Passe à ‘Oumar le salâm et annonce lui la nouvelle qu’ils auront la pluie et dis lui : fais bien preuve de bonne volonté et d’ardeur ». L’homme est alors allé voir ‘Oumar et lui a annoncé cela. ‘Oumar s’est alors mis à pleurer et a dit : « Seigneur, je ferai tout ce qui est en ma capacité pour servir la communauté »»

Informations utiles :

– Adh-Dhahabi est né en 643 et il est mort en 748 de l’hégire, c’est-à-dire il y a plus de 680 ans. Il était l’un des élèves de Ibn taymiyyah, bien qu’il ait mis en garde contre lui par la suite. Il est souvent pris comme référence par les gens de la déviation qui s’opposent au tabarrouk et au tawassoul (les wahhabites pseudo-salafis).

– Ce Hadîth a été rapporté :

  • par le Hâfidh Al-Bayhaqi dans « Dalâ-il an-Noubouwwah » ;
  • par le Hâfidh Ibnou Hajar Al-‘Asqalâni dans son commentaire du sahîh Al-Boukhâri « Fath Al-Bârî » et dans «Al-Isâbah fi Tamyîzi s-Sahâbah » qui déclare que la chaîne de transmission est sahîh ;
  • par Ibnou Kathîr à deux reprises dans « Al-Bidâyah wa n-Nihâyah » qui déclare également que la chaîne de transmission est sahîh [voir l’article : ici];
  • par Adh-Dhahabi dans « Siyarou A’lâmi n-Noubalâ » ;
  • par le Hâfidh Taqiyyou d-Dîn As-Soubki dans « Chifâ-ou s-Saqâm » ;
  • par l’Imâm Al-Hisni dans « Daf’ou choubahi man chabaha wa tamarrad » [voir l’article : ici] ;
  • par le Hâfidh ‘Abdou l-Lâh Al-Ghoumâri qui déclare que la chaîne de transmission est sahîh ;
  • et par d’autres encore… Cela fera l’objet d’articles (إن شاء الله).

– Dans ce Hadîth, nous retenons qu’un compagnon s’est rendu à la tombe du Messager (صلى الله عليه وسلم) pour faire le tabarrouk (la recherche de bénédiction) et l’istighâthah (la demande du renfort) ; et personne ne l’a blâmé ou n’a renié cela, ni ‘Oumar, ni personne d’autre parmi les compagnons et ceux qui les ont succédé. Pourtant ‘Oumar était connu pour être ferme lorsqu’il s’agissait de blâmer un égarement. Il a été rapporté au sujet de l’explication de ce Hadîth que le compagnon en question est Bilâl Ibnou l-Hârith Al-Mouzani.

– Et le rapporteur de ce récit est Mâlik Ad-Dâr qui était responsable du trésor public des musulmans (Baytou l-mâl) auprès du Calife ‘Oumar Ibnou l-Khattâb. Certains ignorants prétendent que Mâlik Ad-Dâr est quelqu’un d’inconnu. Leur parole est réfutée par le fait que ‘Oumar ne prend pour la fonction de Responsable du Trésor que quelqu’un digne de confiance.

– Ceux qui déclarent mécréant la personne du simple fait qu’elle a eu pour destination la tombe du Messager (صلى الله عليه وسلم) ou d’un saint, pour le tabarrouk (la recherche des bénédictions), ceux-là ont ignoré la signification de l’adoration (‘ibâdah). Ils ont contredit la croyance qu’ont les musulmans. Les musulmans, qu’ils fassent partie du Salaf ou du Khalaf, ont depuis toujours visité la tombe du Prophète (صلى الله عليه وسلم). Le sens de la visite n’est pas que le Messager (صلى الله عليه وسلم) leur créerait la bénédiction ! Mais le sens en est qu’ils espèrent que Allâh leur crée la bénédiction (barakah) grâce à leur visite de sa tombe.

– Ce hadîth invalide la prétention des wahhabites que l’istighâthah (recherche du renfort) par le Messager (صلى الله عليه وسلم) après sa mort serait une forme d’association (chirk).

– Retrouvez d’autres paroles de savants au sujet du tawassoul et du tabarrouk : ici .

Ibn Kathîr parle de l’istiwâ de Allâh

Sujet : Allâh n’est pas sur le trône

   

Dans son tafsîr, lors de l’explication du verset { ثُمَّ ٱسۡتَوَىٰ عَلَى ٱلۡعَرۡشِ } (thoumma stawâ ‘ala l-‘arch) [Soûrat Al-A’râf/54], Ibnou Kathîr a dit :

« وأما قوله تعالى: { ثُمَّ ٱسْتَوَىٰ عَلَى ٱلْعَرْشِ } فللناس في هذا المقام مقالات كثيرة جداً ليس هذا موضع بسطها، وإنما نسلك في هذا المقام مذهب السلف الصالح مالك والأوزاعي والثوري والليث بن سعد والشافعي وأحمد وإسحاق بن راهويه وغيرهم من أئمة المسلمين قديماً وحديثاً، وهو إمرارها كما جاءت من غير تكييف ولا تشبيه ولا تعطيل، والظاهر المتبادر إلى أذهان المشبهين منفي عن الله، لا يشبهه شيء من خلقه و{ لَيْسَ كَمِثْلِهِ شَىْءٌ وَهُوَ ٱلسَّمِيعُ ٱلْبَصِيرُ } [الشورى: 11] بل الأمر كما قال الأئمة، منهم: نعيم بن حماد الخزاعي شيخ البخاري، قال: من شبه الله بخلقه كفر، ومن جحد ما وصف الله به نفسه فقد كفر، وليس فيما وصف الله به نفسه ولا رسوله تشبيه، فمن أثبت لله تعالى ما وردت به الآيات الصريحة، والأخبار الصحيحة، على الوجه الذي يليق بجلال الله، ونفى عن الله تعالى النقائص، فقد سلك سبيل الهدى»

« Les gens ont à ce sujet de très nombreux avis, mais ce n’est pas le lieu de les détailler ici. Nous citons ici la voie du Salaf vertueux de Mâlik, de Al-Awzâ’i, de Ath-Thawri, de Al-Layth Ibnou Sa’d, de Ach-Châfi’i, de Ahmad [ibnou Hanbal], de Is-hâq ibnou Râhawayh et d’autres qu’eux parmi les imams musulmans du passé et plus récents, à savoir de lire ces versets comme ils sont parvenues, sans attribuer le comment, ni d’assimilation, ni annulation de ces versets. 

Et le sens apparent qui vient à l’esprit des assimilateurs est nié au sujet de Allâh. Car Allâh n’a pas de ressemblance avec quoi que ce soit de Ses créatures. {Rien n’est tel que Lui et Il est Celui qui entend et qui voit}.

Mais il en est comme l’ont dit les imams parmi lesquels Nou’aym ibnou Hammâd al-Khouzâ’i, le chaykh de Al-Boukhâri, qui a dit : « Celui qui assimile Allâh à Ses créatures est un mécréant, et celui qui renie ce que Allâh a cité comme attributs pour Lui-même est mécréant. Et il n’y a pas, dans les attributs que Allâh a citéscomme étant Ses propres attributs ni dans ceux que Son messager a cité, d’assimilation ». Ainsi, celui qui confirme à Allâh ta’âlâ ce qui est parvenu dans les versets explicites et les nouvelles sûres, conformément à ce qui est digne de l’éminence de Allâh ta’âlâ et qui a nié au sujet de Allâh ta’âlâ les imperfections, il aura suivi la voie de bonne guidée.»

Informations utiles :

– Ismâ’îl Ibnou Kathîr Ad-Dimachqi est né en 701 et il est décédé en 774 de l’hégire. Il est souvent pris en référence par les gens qui se prétendent à tord Salafis (les wahhabites). Il a été élève de Ibnou Taymiyyah durant sa jeunesse.

– Ici lorsqu’il explique le verset { ثُمَّ ٱسۡتَوَىٰ عَلَى ٱلۡعَرۡشِ } (thoumma stawâ ‘ala l-‘arch) [Sourat Al-A’râf verset 54], il cite de nombreux savants qui se sont contenté de lire ce verset et ceux qui sont similaires, tels qu’ils sont parvenues dans les textes, tout en exemptant Allâh du comment, sans assimiler Allâh à Ses créatures et sans annuler ces versets.

– Le comment (al-kayf) : c’est ce par quoi on décrit les créatures, c’est-à-dire les dimensions, le début, la fin, la couleur, l’endroit, la direction, la forme, la position assise, la proximité, le mouvement, le déplacement, le changement et tout ce qui fait partie des attributs des créatures. Allâh est exempt de tout cela.

– Ensuite, il dit que prendre ce verset et ceux qui sont similaires au sens apparent est la voie des assimilateurs (mouchabbihîne). En effet le sens apparent de « istawâ » est la position assise, l’établissement, l’installation, l’élévation spatial. Tous ces sens sont à rejeter au sujet de Allâh.

– L’Imâm, le spécialiste de la science du Hadîth, le Moujtahid (jurisconsulte), Mâlik Ibnou Anas est l’un des plus grands savants de notre communauté, il est une référence incontournable pour tous musulman. C’est un Salaf (C’est-à-dire qu’il a vécu dans les trois premiers siècles de l’Hégire), il est né en 93 et il est décédé en 179 de l’Hégire (رحمه الله) c’est-à-dire il y a plus de 1260 ans. Il est l’Imâm de l’école (madh-hab) Malikite. L’Imâm Ach-Châfi’i disait de lui « Lorsque les savants sont cités, Mâlik est comme une étoile »Consultez sa biographie : ici.

– L’Imâm du salaf, le Moujtahid, Aboû ‘Amr ‘Abdou r-Rahmân Ibnou ‘Amr Al-Awzâ’i est né en 88 et il est décédé en 158 de l’Hégire (رحمه الله), c’est-à-dire il y a plus de 1285 ans. Il était l’un des plus grands savants du salaf. Il compte parmi les grands savants de la communauté qui ont fondé une école de jurisprudence (madh-hab) tout comme l’Imâm Mâlik, l’Imâm Aboû Hanîfah, l’Imâm Soufyân Ath-Thawri, l’Imâm Ach-Châfi’i ou encore l’Imâm Ahmad Ibn Hanbal, mais son école (madh-hab) n’a pas subsisté. Elle fût suivie durant deux siècles, notamment en Andalousie.

– L’Imâm, Chaykhou l-Islâm, le Moujtahid (jurisconsulte), Al-Hâfidh (spécialiste de la science du hadîth) Soufyân Ibn Sa’îd Ibn Masroûq Ath-Thawri, est né en 97 à Koûfa (Irak), et il est décédé en 161 de l’Hégire à Bassora (Irak) (رحمه الله), c’est-à-dire il y a plus de 1285 ans. Il est de la génération des pieux prédécesseurs (as-Salafou s-Sâlih), et il fait parti des rares savants du hadîth qui ont été surnommé “Amîrou l-Mou-minîn fi l-Hadîth” (Prince des croyants dans la science du hadîth). Il compte parmi les grands savants de la communauté qui ont fondé une école de jurisprudence (madh-hab) tout comme l’Imâm Mâlik, l’Imâm Al-Awzâ’i, l’Imâm Aboû Hanîfah, l’Imâm Al-Layth Ibn Sa’d, l’Imâm Ach-Châfi’i ou encore l’Imâm Ahmad Ibn Hanbal, mais son école (madh-hab) n’a pas subsisté. On compte parmi ses nombreux Chaykh, l’Imâm Ja’far As-Sâdiq et de parmi les gens qui ont reçu de sa science, des grands Imâm tels que Aboû Hanîfah, Al-Awzâ’i, ‘Abdou l-Lâh Ibn Moubârak, Foudayl Ibn ‘Iyâd … Nombreux sont les savants de la communauté qui ont fait ses éloges.

– L’Illustre savant du salaf, le Moujtahid (jurisconsulte), Al-Hâfidh (spécialiste de la science du hadîth) l’Imâm َAl-Layth Ibn Sa’d Ibn ‘Abdi r-Rahmân Ibn ‘Aqabah Al-Fahmi est né en 94 et il est décédé en 175 de l’Hégire au Caire (Egypte) (رحمه الله), c’est-à-dire il y a plus de 1270 ans. Il est de la génération des pieux prédécesseurs (as-Salafou s-Sâlih).  Il compte parmi les grands savants de la communauté qui ont fondé une école de jurisprudence (madh-hab) tout comme l’Imâm Mâlik, l’Imâm Al-Awzâ’i, l’Imâm Aboû Hanîfah, l’Imâm Soufyân Ath-Thawri, l’Imâm Ach-Châfi’i ou encore l’Imâm Ahmad Ibn Hanbal, mais son école (madh-hab) n’a pas subsisté.

– L’Imâm, le Moujtahid (jurisconsulte) Mouhammad Ibnou Idrîs Ach-Châfi’i est l’un des plus grands savants de notre communauté, c’est une référence incontournable pour tout musulman. C’est un salaf (c’est-à-dire qu’il a vécu dans les trois premiers siècles de l’hégire), il est né en 150 et il est décédé en 204 de l’Hégire (رحمه الله) c’est-à-dire il y a plus de 1240 ans. Il est l’Imâm de l’école (madh-hab) Chafi’ite.

  • L’Imâm Abou l-Haçan As-Soulami a dit à son sujet : « Mouhammad Ibn Idrîs Ach-Châfi’i est le savant à la tête du second siècle [de l’Hégire] (c’est-à-dire le moujaddid – savant revivificateur)» [Rapporté par le Hâfidh Ibnou ‘Açâkir dans Tabyînou kadhibi l-Mouftari]

– L’Illustre savant du salaf, le Moujtahid (jurisconsulte), l’Imâm Aboû ‘Abdi l-Lâh Ahmad Ibnou Mouhammad Ibnou Hanbal Ach-Chaybâni est né en 164 à Baghdâd et il est décédé en 241 de l’Hégire à Baghdâd (رحمه الله) c’est-à-dire il y a plus de 1200 ans. Il est l’Imâm de l’école Hanbalite, l’un des quatre Imams.

– L’Illustre savant du salaf, le Moujtahid (jurisconsulte), l’Imâm Is-hâq Ibnou Rahawayh est né en 161 et il est décédé en 237 (ou 238) de l’Hégire (رحمه الله) c’est-à-dire il y a plus de 1200 ans. Il était l’un des élèves de l’Imâm Ach-Châfi’i, un proche de l’Imâm Ahmad Ibnou Hambal et l’un des Chaykh de l’Imâm Al-Boukhâri, de l’Imâm Mouslim et de l’Imâm At-Tirmidhi.

– Is-hâq Ibn Râhawayh (m. 237 H.) a dit : « Celui qui décrit Allâh et fait ressembler Ses attributs aux attributs de l’une de Ses créatures, est mécréant en Allâh Al-‘Adhîm » [Rapporté par Al-Lâlaka-i]

– Le Chaykh, le Mouhaddith (transmetteur du Hadîth) Nou’aym Ibnou Hammâd Ibnou Mou’âwiyah Ibnou l-Harîth Al-Khouzâ’i Al-Maroûzi est décédé en 228 de l’Hégire (رحمه الله) c’est-à-dire il y a plus de 1210 ans. Il était le Chaykh de l’Imâm Al-Boukhâri (رحمه الله).

– Sa parole : « Celui qui assimile Allâh à Ses créatures est un mécréant » a également été rapportée par le Chaykh Moullâ ‘Ali Al-Qârî [Charh Al-Fiqh Al-Akbar].

– L’Imâm Ahmad Ibn Hambal a dit : « Devient mécréant celui qui fait ressembler Allâh à Sa créature » [Rapporté par Ibn Hamdân Al-Hambali dans Nihâyatou l-Moubtadi-în]

– Les savants de l’Islâm ont été unanimes sur le fait que l’istiwâ de Allâh n’est pas une position assise (jouloûss) ni un établissement (istiqrâr). Parmi eux :

Il n’est donc pas permis de traduire le verset  {الرَّحْمَنُ عَلَى الْعَرْشِ اسْتَوَى} (Ar-Rahmânou ‘ala l-’archi stawâ) et ceux qui sont similaires par le fait que Allâh serait établi ou assis sur le trône car cette explication est contraire au tawhîd (l’unicité de Allâh).

– De nombreux savants ont proposé l’interprétation (ta-wîl) du terme “istawâ” par la domination par la toute-puissance. Parmi eux :

– Consultez d’autres paroles de savants au sujet du terme « istawâ » : ici.

– Articles à consulter sur le sujet :