Sujet : La position de l’Imâm Mâlik sur l’istiwâ

Dans son livre « Al-I’tiqâd », le Hâfidh Al-Bayhaqi rapporte avec une chaîne de transmission qui remonte jusqu’à Yahyâ Ibnou Yahyâ, l’un des élèves de l’Imâm Malik, qu’il a dit :
« كُنَّا عِنْدَ مَالِكِ بْنِ أَنَسٍ ، فَجَاءَ رَجُلٌ , فَقَالَ : يَا أَبَا عَبْدِ اللَّهِ ، الرَّحْمَنُ عَلَى الْعَرْشِ اسْتَوَى (سورة طه آية 5) ، كَيْفَ اسْتَوَى ؟ , فَأَطْرَقَ مَالِكٌ رَأْسَهُ ، ثُمَّ عَلاهُ الرُّحَضَاءُ , ثُمَّ قَالَ : الاسْتِوَاءُ غَيْرُ مَجْهُولٍ ، وَالْكَيْفُ غَيْرُ مَعْقُولٍ ، وَالإِيمَانُ بِهِ وَاجِبٌ ، وَالسُّؤَالُ عَنْهُ بِدْعَةٌ ، وَمَا أَرَاكَ إِلا مُبْتَدِعًا ، فَأَمَرَ بِهِ أَنْ يَخْرُجَ .
قَالَ الشَّيْخُ [البيهقي] : وَعَلَى مِثْلِ هَذَا دَرَجَ أَكْثَرُ عُلَمَائِنَا فِي مَسْأَلَةِ الاسْتِوَاءِ وَفِي مَسْأَلَةِ الْمَجِيءِ وَالإِتْيَانِ وَالنُّزُولِ ، قَالَ اللَّهُ عَزَّ {وَجَاءَ رَبُّكَ وَالْمَلَكُ صَفًّا صَفًّا} (سورة الفجر آية 22) وَقَالَ : {هَلْ يَنْظُرُونَ إِلا أَنْ يَأْتِيَهُمُ اللَّهُ فِي ظُلَلٍ مِنَ الْغَمَامِ} (سورة البقرة آية 210) .»
« Nous étions auprès de [l’Imâm] Mâlik et c’est alors qu’un homme entra et lui demanda : « Ô Abâ ‘Abdi l-Lâh [il récita le verset : ] « ar-Rahmânou ‘ala ‘archi stawâ » : istawâ comment ? (kayfa stawâ ? )». Mâlik baissa alors la tête et resta ainsi jusqu’à être couvert de sueur. Puis il dit : « L’istiwâ n’est pas inconnu (al-istiwâ ghayrou majhoûl) et le comment n’est pas concevable (wa l-kayfou ghayrou ma’qoûl), croire en cela est une obligation et poser la question à ce sujet est une mauvaise innovation (wa s-sou-âlou ‘anhou bid’ah), je ne te considère que comme un mauvais innovateur (wa ma arâka il-lâ moubtadi’an) » et il a ordonné qu’on le fasse sortir.»
[Et Al-Bayhaqi a dit :] Et c’est cette voie (c’est-à-dire le fait de nier le comment [al-kayf] sans rentrer dans le détail du sens) qu’a emprunté la majorité de nos savants concernant la question de l’istiwâ, ainsi que pour la question du majî, de l’ityân et du nouzoûl. Allâh ta’âlâ dit : {wa jâ-a Rabbouka wa l-malakou saffan saffâ} (Soûrat Al-Fajr verset 22); et Il dit : {hal yandhouroûna ilâ an ya-tiyahoumou l-Lâhou fî dhoulalin mina l-ghamâm} (Soûrat Al-Baqarah verset 210) ».
Informations utiles :
– L’Imâm, le Hâfidh (spécialiste de la science du Hadîth), le Faqîh (spécialiste de la jurisprudence), le Ousoûli (spécialiste des fondements) Aboû Bakr Ahmad Ibnou l-Houçayn Al-Bayhaqi, est né en 384 et il est décédé en 458 de l’Hégire (رحمه الله), c’est-à-dire il y a presque 1000 ans. Il fait parti des plus grands savants du hadîth, et il est de l’école de jurisprudence Châfi’ite.
- Ibnou l-Jawzi a dit à son sujet : « Il n’avait pas d’égal à son époque dans la mémorisation et la grande maîtrise [des sciences], il est l’auteur de bons ouvrages, il maîtrisait aussi bien la science du Hadîth, que la jurisprudence (Fiqh) et les fondements (Ousoûl), et il compte de parmi les plus grands compagnons de [l’Imâm] Al-Hâkim Abî ‘Abdi l-Lâh (m.405 H) » [Al-Mountadham]
- Ibnou l-Athîr a dit de lui : « Il était un savant dans le Hadîth et dans la jurisprudence (Fiqh) et il est l’auteur de nombreux ouvrages qui démontre ses nombreux mérites » [Al-Loubâb] et il a dit de lui également : « Il était un Imâm dans le Hadîth et dans la jurisprudence au sein du Madh-hab de l’Imâm Ach-Châfi’i et il est l’auteur à ce sujet de différents ouvrages »[Al-Kâmil]
- Le Hâfidh Salâhou d-Dîn Al-‘Alâ-i a dit à propos de lui : « Personne n’est venu après Al-Bayhaqi et Ad-Dâraqoutni qui les égale ou qui se rapproche de leur niveau [dans la science du Hadîth]». [Al-Wachyou l-Mou’am]
- Adh-Dhahabi a dit de lui : « Il est le Hâfidh (spécialiste de la science du Hadîth), l’illustre savant (‘Allâmah), le digne de confiance, le spécialiste de la jurisprudence (Faqîh), Chaykhou l-Islâm », il disait également à son sujet : « Si l’Imâm Al-Bayhaqi aurait voulu fonder sa propre école (Madh-hab) dans laquelle il réalise son ijtihâd (effort de recherche) il aurait été capable de cela vu l’abondance de sa science, et sa connaissance des divergences» [Siyar A’lâmi n-Noubalâ]
- Tâjou d-Dîn As-Soubki a dit à son sujet : « L’Imâm Al-Bayhaqi était l’un des Imâm des musulmans, quelqu’un qui appelait à s’accrocher fermement à la religion, un éminent spécialiste de la jurisprudence (Faqîh), un grand Hâfidh (spécialiste du Hadîth), un spécialiste des fondements (Ousoûli) intelligent, un ascète pieux, un fervent adorateur de Allâh, il se dressait pour soutenir le Madh-hab (c’est-à-dire le Madh-hab de l’Imâm Ach-Châfi’i) dans les fondements et dans les ramifications, il était une montagne de parmi les montagnes de science » [At-Tabaqât]
- Ibnou Kathîr a dit à propos de lui : « Il n’avait pas de semblable à son époque dans la maîtrise [des sciences], la mémorisation, le Fiqh (la jurisprudence) et l’écriture [d’ouvrages], Il était un spécialiste de la jurisprudence (Faqîh), un spécialiste du Hadîth (Mouhaddith), un spécialiste des fondements (Ousoûli), il a étudié la science auprès de Al-Hâkim ‘Abdou l-Lâh An-Nayçâboûri , et il étudia également auprès d’autres que lui de nombreux sujets, il a composé de nombreux ouvrages utiles qui n’ont pas eu de semblable »[Al-Bidâyah wa n-Nihâyah]
- ‘Abdou l-Ghaffâr Al-Fâriçi a dit de lui : « L’Imâm, le Hâfidh (spécialiste du Hadîth), Al-Faqîh (spécialiste de la jurisprudence), Al-Ousoûli (spécialiste des fondements), le pieux, le vertueux, celui qui n’avait pas d’équivalent à son époque dans la mémorisation, Il a excellé dans la maîtrise [des sciences] et la mémorisation » [Al-Mountakhab]
- Ibnou ‘Abdi l-Hâdi a dit à son sujet : « L’Imâm, le Hâfidh (spécialiste du Hadîth), l’illustre savant, le Chaykh de Khourâçân » [Tabaqât ‘oulamâ-i l-Hadîth]
- Ibn Khallikân a dit de lui : « Il était celui qui soutenait le plus la voie de l’Imâm Ach-Châfi’i »[Wafayâtou l-A’yân]
- Retrouvez la biographie de l’Imâm Al-Bayhaqi : ici.
– L’Imâm, le spécialiste de la science du Hadîth, le Moujtahid (jurisconsulte), Mâlik Ibnou Anas est l’un des plus grands savants de notre communauté, il est une référence incontournable pour tous musulman. C’est un Salaf (C’est-à-dire qu’il a vécu dans les trois premiers siècles de l’Hégire), il est né en 93 et il est décédé en 179 de l’Hégire (رحمه الله) c’est-à-dire il y a environ 1255 ans. Il est l’Imâm de l’école (madh-hab) Malikite. L’Imâm Ach-Châfi’i disait de lui « Lorsque les savants sont cités, Mâlik est comme une étoile ». Consultez sa biographie : ici.
– Le comment (al-kayf) : c’est ce par quoi on décrit les créatures, c’est-à-dire les dimensions, le début, la fin, la couleur, l’endroit, la direction, la forme, la position assise, la proximité, le mouvement, le déplacement, le changement et tout ce qui fait partie des attributs des créatures. Allâh est exempt de tout cela.
– Ici, l’Imâm Mâlik dit clairement que le comment au sujet de l’istiwâ de Allâh est inconcevable, c’est-à-dire que c’est un istiwâ sans comment (bilâ kayf). En effet, l’Imâm Mâlik n’a pas accepté que l’on demande « comment ? » au sujet de l’istiwâ de Allâh. Ceci nous confirme donc que l’istiwâ de Allâh n’est pas une position assise, ni un établissement, ni une installation, ni une élévation spatiale ni aucun autres sens qui font partie des attributs des créatures et qui sont concerné par le « comment » [al-kayf]. [Voir à ce sujet l’explication du Chaykh Al-‘Azzâmi Al-Mâliki]
– L’Imâm Mâlik a dit : « l’istiwâ n’est pas inconnu » (al-istiwâ ghayrou majhoul) c’est-à-dire que l’istiwâ est connu car il est rapporté dans le Qour-ân, puis il a dit : « le comment n’est pas concevable » (al-kayfou ghayrou ma’qoûl) c’est-à-dire que le comment est exclu, impossible à Son sujet, à savoir que l’istiwâ dans le sens du comment, c’est-à-dire de l’attitude comme la position assise, n’est pas concevable : la raison ne l’accepte pas puisqu’il fait partie des caractéristiques des créatures. En effet, la position assise n’est valable que pour un être qui a des membres, c’est-à-dire un postérieur et des genoux, gloire à Allâh Qui est exempté de tout cela.
– L’Imâm Al-Bayhaqi a bien résumé tout cela en disant au sujet de Allâh ta’âlâ : « Il est Celui Qui n’est pas soumis aux illusions de la kayfiyyah (comment, description physique) » [Dans son livre : Al-I’tiqâd]
– Cette citation est rapportée avec une chaîne de transmission authentique. Elle a également été citée par le Hâfidh Al-Bayhaqi dans son livre « Al-Asmâ-ou wa s-Sifât ». Le Hâfidh Ibnou Hajar Al-‘Asqalâni l’a rapportée dans son livre « Fathou l-Bârî charh Sahîh Al-Boukhâri », ainsi que le Hâfidh Aboû Nou’aym dans « Hilyatou l-Awliyâ », l’Imâm Ibnou Abî Zayd Al-Qayrawani dans « Al-Jâmi’ fi s-Sounan », l’Imâm Al-Qourtoubi l’a citée [dans son tafsîr] et d’autres.
– Elle est d’ailleurs confirmée dans le manuscrit du livre Al-I’tiqâd :

– Le Hâfidh Az-Zabîdi a dit : « Ibnou l-Labân a dit dans l’explication de la parole de Mâlik : sa parole « Kayf ghayrou ma’qoûl » (le comment est inconcevable) : c’est-à-dire que le kayf (comment) fait parti des caractéristiques de ce qui entre en existence, et tout ce qui fait parti des attributs des choses entrées en existence, le fait de les attribuer à Allâh contredit la raison, de ce fait cela est catégoriquement renié pour Allâh ta’âlâ. Quant à sa parole : « wa l-Istiwâ ghayrou majhoûl » (l’istiwâ n’est pas inconnu) c’est-à-dire que son sens est connu par les spécialistes de la langue Arabe, et sa parole « wa l-îmânou bihi» (et y croire) c’est-à-dire selon ce qui est digne de Lui ta’âlâ, « wâjib» (est un devoir) car cela fait parti de la foi en Allâh et en Ses livres, « wa s-sou-âlou ‘anhou bid’ah» (poser la question à ce sujet est une innovation) c’est-à-dire une nouveauté car les compagnons connaissaient son sens qui est digne d’être attribué à Allâh du point du vue de la langue, ainsi ils n’ont pas été amené à poser cette question» [It-hâfou s-Sâdati l-Mouttaqîn].
– Une autre version authentique proche de celle-ci est rapportée avec les termes (wa kayfa ‘anhou marfoû’) c’est-à-dire : « Dire « comment » est exclu à Son sujet ». Cela est rapporté par le Hâfidh Al-Bayhaqi dans « Al-Asmâ-ou wa s-Sifât », par le Hâfidh Ibnou Hajar Al-‘Asqalâni dans son livre « Fathou l-Bârî charh Sahîh Al-Boukhâri », par Adh-Dhahabi dans « Siyarou A’lâmi n-Noubalâ » et d’autres.
– Quant à la version propagée par les anthropomorphistes, selon laquelle Mâlik aurait dit « le comment est ignoré » (al-kayfou majhoûl), cette version n’est pas vraie ; elle n’a été validée d’aucun des Salaf ; elle n’a pas été confirmée comme étant la parole de Mâlik ni de personne d’autre parmi les Imâm. L’Imâm Mâlik n’a pas dit « le comment est ignoré » (al-kayfou majhoûl). Cette version n’a aucune chaîne de transmission sur laquelle on puisse se baser et elle n’est pas conforme au tawhîd. En effet, le fait de dire que le comment est ignoré, cela insinue que Allâh aurait des attributs qui ont un comment (des caractéristiques des créatures), mais que nous ne saurions pas par lesquelles de ces caractéristiques Il serait attribué; et cela contredit le tawhîd. Cependant certains savants on cité cette version dans leurs ouvrages en expliquant « al-kayf » par « al-haqîqah » c’est-à-dire Sa réalité, ainsi ils expliquent que nul ne connaît la réalité de Allâh si ce n’est Lui-même.
– Le Chaykh Ahmad Zarroûq explique [dans son livre « Charh ‘Aqîdati l-Ghazâli »] que la version contenant les termes « al-kayfiyyatou majhoûlah » n’est pas authentique, car elle signifierait que le comment est inconnu. Cette parole impliquerait donc qu’il existe un comment mais que celui-ci serait ignoré, alors que l’Imâm Mâlik a justement voulu expliquer qu’il n’y a pas de comment.
– Ce qui confirme davantage la position de l’Imâm Mâlik, c’est ce que rapporte l’Imâm Al-Bayhaqi qui a dit : « [Les imâms] Al-Awzâ’i, Mâlik, Soufyân Ath-Thawri et Al-Layth Ibn Sa’d ont été questionné au sujet de ces hadîth (les hadîth moutachâbih – équivoques -), alors ils ont dit : Citez les comme ils sont parvenus, sans attribuer de comment (bilâ kayfiyyah) » [Dans son livre “Al-I’tiqâd”].
– De même l’Imâm Mâlik considérait le verset de l’istiwâ de parmi les moutachâbihât (textes équivoques). En effet, l’Imâm Aboû Mansoûr Al-Baghdâdi a dit : « Certains d’entre eux [c’est-à-dire les savants] ont dit que le verset de l’istiwâ est moutachâbih (équivoque), et ceci est l’avis de Mâlik Ibn Anas, des Fouqahâ de Médine et de Al-Asma’i » [Dans son livre Ousoûlou d-Dîn].
– Remarque importante : il y a une grande différence entre :
- La parole des gens de la Sounnah qui disent que Allâh est sans comment (bilâ kayf), c’est-à-dire qu’Il n’est pas concerné par le comment, la description physique, comme cela a clairement été déclaré par les grands Imâm de la Oummah ;
- et la parole des mouchabbihah (assimilateurs) qui se sont illusionné et qui ont pris pour croyance que Allâh aurait un comment mais que ce comment serait d’après eux ignoré, et qui disent : on ne sait pas comment. Ainsi, Ibn ‘Outhaymîn le wahhabite a contredit ouvertement les gens de la Sounnah en disant : « Nous ne nions pas à leurs sujets [les textes moutachâbihah] la kayfiyyah (comment, description physique) au contraire nous croyons qu’ils ont une kayfiyyah, mais nous n’avons pas connaissance de cette kayfiyyah» [Dans son livre intitulé “Charh al-‘Aqîdah Al-Wâsitiyyah”].
– Certains leaders de la mouvance sectaire wahhabite ont même prétendu textuellement que Allâh serait assis sur le trône. Article à consulter à ce sujet : Ar-Râjihi et Fawzân (wahhabites) prétendent que Allâh est assis sur le trône.
– Les wahhabites ont hérité cette croyance abjecte d’Ibn Taymiyah (moujassim) qui a également prétendu que Allâh serait assis. Article à consulter à ce sujet : L’Imam Abou Hayyan Al-Andalouçi dénonce l’égarement de Ibn Taymiyah.
– Il a été rapporté que l’Imâm Mâlik considérait mécréant ceux qui ont pour croyance que Allâh serait dans une direction ou qu’Il serait un corps [Rapporté par Al-Haytami] et [Rapporté par Al-Qâri] et [Rapporté par Mahmoûd As-Soubki Al-Azhari].
– Après avoir mentionné la position de l’Imâm Mâlik, l’Imâm Al-Bayhaqi ajoute que la plupart de ses savants étaient également sur le fait de nier le comment (al-kayf) sans rentrer dans les détails du sens, concernant l’Istiwâ de Allâh, ainsi que Son majî comme dans le verset 22 de Soûrat Al-Fajr, Son ityân comme dans le verset 210 de Soûrat Al-Baqarah, et Son nouzôul qui est cité dans le Hadîth qui comprend les termes « yanzilou Rabbounâ ». Ainsi ces savants acceptaient ces attributs, tout en niant le comment (al-kayf) à leurs sujets, c’est-à-dire sans croire en des notions de déplacement ou de mouvement. En effet, le sens apparent du majî et de l’ityân indiquerait la venue, et le sens apparent du nouzoûl indiquerait la descente, mais le comment est inconcevable à l’égard de Allâh et de Ses attributs. Nous disons donc que :
– Dans ce même ouvrage l’Imâm Al-Bayhaqi a d’ailleurs nié le fait que l’istiwâ de Allâh soit un établissement [voir : ici], que Son ityân soit un déplacement, que Son majî soit un mouvement, et que Son nouzoûl soit un déplacement [voir : ici].
Juil 06
L’Imâm Aboû Hanîfah dit que les attributs de Allâh « al-yad », « al-ghadab » et « ar-ridâ » sont sans comment (bilâ kayf)
Sujet : les attributs de Allâh sont sans comment
L’Imâm Aboû Hanîfah a dit au sujet de Allâh, dans son livre « Al Fiqh al Akbar » (page 324 de cette édition qui est un charh -commentaire- du livre « Al Fiqh al Akbar » réalisé par le Chaykh Moullâ ‘Ali Al-Qârî, mais 2ème page du traité de croyance de l’Imâm Aboû Hanîfah qui est cité à la fin du livre) :
« يدُهُ صفتُهُ بلا كيفٍ، وغضبُهُ ورضاهُ صفتانِ من صفاتِهِ بلا كيفٍ »
« Son yad est Son attribut sans comment (bilâ kayf), et Son ghadab et Son ridâ sont deux de Ses attributs sans comment (bilâ kayf) »
Informations utiles :
– L’Imâm, le Moujtahid (jurisconsulte) Aboû Hanîfah An-Nou’mân Ibnou Thâbit, est l’un des savants du Salaf les plus réputés. Il est né en 80 et il est décédé en 150 de l’Hégire (رحمه الله). C’est-à-dire il y a plus de 1280 ans. Il est l’Imâm de l’école (madh-hab) Hanafite et il a eu l’honneur de rencontrer des compagnons du Messager de Allâh (صلى الله عليه وسلم). Retrouvez sa biographie : ici.
– Son livre « Al-Fiqh Al-Akbar » fait partie des ouvrages qu’il a écrit sur la croyance et dont les savants ont confirmé l’authenticité. L’Imâm Mourtadâ Az-Zabîdi Al-Hanafi confirme cela dans son livre «It-hâfou s-Sâdati l-Mouttaqîn», ainsi que l’Imâm Al-Kawthari Al-Hanafi et d’autres.
– Ici il parle au sujet des attributs de Allâh (al-yad, al-ghadab et ar-ridâ) et il précise qu’ils sont sans comment.
– Le comment (al-kayf) : c’est ce par quoi on décrit les créatures, c’est-à-dire les dimensions, le début, la fin, la couleur, l’endroit, la direction, la forme, la position assise, la proximité, le mouvement, le déplacement, le changement et tout ce qui fait partie des attributs des créatures. Allâh est exempt de tout cela.
– Donc lorsque l’Imâm Aboû Hanîfah dit que Allâh a pour attribut « al-yad » sans comment (bilâ kayf), il nie par cela que le yad de Allâh soit un organe. En effet, on ne dit pas que Allâh a une main, car Allâh n’a pas de membre, ni d’organe, Il n’est pas un corps, Il n’est ni composé, ni composant.
– L’Imâm Aboû Hanîfah a confirmé cela dans un autre ouvrage en disant : « {yadou l-Lâhi fawqa aydîhim} et Son yad n’est pas comme le yad des créatures, ce n’est pas une partie corporelle (c’est-à-dire une main), et Il est Le Créateur des mains » [Dans son livre Al-Fiqhou l-Absat]
– L’Imâm Aboû Hanîfah dit dans le même livre : « Il [Allâh] n’est pas un corps, ni une substance, ni une caractéristique d’un corps. Il est exempt de la limite. Il est exempt de l’opposé. Il est exempt du semblable et du ressemblant. » [Al-Fiqhou l-Akbar]
– A ce sujet, l’Imâm du Salaf, Aboû Ja’far At-Tahâwi, dans son traité de croyance qu’il a présenté en disant « Ceci est la mention de la présentation de la croyance de Ahlou s-Sounnah wa l-Jamâ’ah, selon la voie des savants de la communauté, l’Imâm Aboû Hanîfah […]» , il a dit : : « Allâh ta’âlâ est exempt des limites, des fins, des côtés, des organes et des membres». [Al-‘Aqîdatou t-Tahâwiyyah]
– L’Imâm Ibnou Hajar Al-‘Asqalâni a dit : « Il est mentionné dans le Qour-ân et dans le hadîth l’annexion de « al-yad » à Allâh ta’âlâ, et Ahlou s-Sounnah wa l-Jamâ’ah ont été unanimes qu’il n’est pas visé [au sujet de Allâh] par « al-yad » l’organe (c’est-à-dire la main), qui fait partie des choses qui sont concernées par l’entrée en existence » [Charh Sahîh Al-Boukhâri]
– Ainsi pour résumer nous disons que le terme « yad » dans la langue arabe a de très nombreux sens autre que le mot « main ». Lorsqu’il est employé au sujet de Allâh il n’est pas à prendre dans le sens de l’organe et de la partie corporelle. Les savants ont donné la règle suivante : La similarité dans les termes n’implique pas la similarité dans la signification. Cela signifie que lorsqu’un même terme est employé au sujet de Allâh et au sujet d’une créature alors la signification sera différente.
– De même lorsque l’Imâm Aboû Hanîfah dit que Allâh a pour attribut « al-ghadab » et « ar-ridâ » sans comment (bilâ kayf), il nie par cela que ces deux attributs soient des sentiments, des humeurs, des changements d’état etc. Donc, au sujet de Allâh on ne traduit pas « ghadab » par « colère » car attribuer la colère à Allâh signifierait lui attribuer le comment (kayf). La colère est un changement et Allâh et Ses attributs en sont exempts. Les savants ont dit que le mot « ghadab » lorsqu’il est employé au sujet de Allâh signifie « la volonté éternelle de Allâh de faire parvenir un châtiment », et que « ridâ » au sujet de Allâh signifie Son agrément.
– Parmi les savants qui ont confirmé cela :
– Retrouvez d’autres citations concernant le terme “yad” : ici.
– Retrouvez d’autres citations sur le thème Allâh n’est pas un corps / n’a pas d’organes : ici
– Retrouvez d’autres citations sur le thème Attribuer le corps à Allâh est de la mécréance : ici
Partager :