Sujet : Explication des attributs de Allâh.
Dans son livre « Al-I’tiqâd » (page 56 de cette édition), après avoir confirmé le fait que l’istiwâ de Allâh n’est pas un établissement et que Allâh existe sans endroit [voir l’article à ce sujet : ici] l’Imâm Al-Bayhaqi a dit :
« بائن من جميع خلقه، وأن إتيانه ليس بإتيان من مكان إلى مكان وأن مجيئه ليس بحركة وأن نزوله ليس بنقلة وأن نفسه ليس بجسم وأن وجهه ليس بصورة أن يده ليست بجارحة وأن عينه ليست بحدقة، وإنما هذه أوصاف جاء بها التوقيف فقلنا بها ونفينا عنها التكييف.
فقد قال الله تعالى : (لَيْسَ كَمِثْلِهِ شَيْء).
وقال : (وَلَمْ يَكُنْ لَهُ كُفُوًا أَحَد).
وقال : (هَلْ تَعْلَمُ لَهُ سَمِيَّا).»
« Allâh est différent de la totalité des créatures. Ainsi Son « ityân » n’est pas par le déplacement d’un endroit à un autre. Son « majî » n’est pas un mouvement et Son « nouzoûl » n’est pas un déplacement. Son « nafs » n’est pas un corps [une âme] et Son « wajh » n’est pas une image [un visage], Son « yad » n’est pas un organe [une main] et Son « ‘ayn » n’est pas un globe oculaire [un œil] mais ce sont-là des attributs qui sont cités dans les Textes. Nous les mentionnons à ce titre tout en en niant le comment (at-takyîf).
Allâh ta’âlâ dit : { لَيْسَ كَمِثْلِهِ شَىْء} [soûrat Ach-Choûrâ / 11] ce qui signifie : « Rien n’est tel que Lui »,
Et Il dit : {وَلَمْ يَكُنْ لَهُ كُفُواً أَحَد} [soûrat Al-Ikhlâs / 4] ce qui signifie : « Et Il n’a aucun équivalent »
Et Il dit : { هَلْ تَعْلَمُ لَهُ سَمِيّا } [soûrat Maryam / 65] ce qui signifie : « Lui connais-tu un seul semblable ?! », (c’est-à-dire : Il n’a assurément aucun semblable) »
Informations utiles :
– L’Imâm, le Hâfidh (spécialiste de la science du Hadîth), le Faqîh (spécialiste de la jurisprudence), le Ousoûli (spécialiste des fondements) Aboû Bakr Ahmad Ibnou l-Houçayn Al-Bayhaqi, est né en 384 et il est décédé en 458 de l’Hégire (رحمه الله), c’est-à-dire il y a presque 1000 ans. Il fait parti des plus grands savants du hadîth, et il est de l’école de jurisprudence Châfi’ite. Son livre « Al-I’tiqâd » est un livre très célèbre.
- Ibnou l-Jawzi a dit à son sujet : « Il n’avait pas d’égal à son époque dans la mémorisation et la grande maîtrise [des sciences], il est l’auteur de bons ouvrages, il maîtrisait aussi bien la science du Hadîth, que la jurisprudence (Fiqh) et les fondements (Ousoûl), et il compte de parmi les plus grands compagnons de [l’Imâm] Al-Hâkim Abî ‘Abdi l-Lâh (m.405 H) » [Al-Mountadham]
- Ibnou l-Athîr a dit de lui : « Il était un savant dans le Hadîth et dans la jurisprudence (Fiqh) et il est l’auteur de nombreux ouvrages qui démontre ses nombreux mérites » [Al-Loubâb] et il a dit de lui également : « Il était un Imâm dans le Hadîth et dans la jurisprudence au sein du Madh-hab de l’Imâm Ach-Châfi’i et il est l’auteur à ce sujet de différents ouvrages »[Al-Kâmil]
- Le Hâfidh Salâhou d-Dîn Al-‘Alâ-i a dit à propos de lui : « Personne n’est venu après Al-Bayhaqi et Ad-Dâraqoutni qui les égale ou qui se rapproche de leur niveau [dans la science du Hadîth]». [Al-Wachyou l-Mou’am]
- Adh-Dhahabi a dit de lui : « Il est le Hâfidh (spécialiste de la science du Hadîth), l’illustre savant (‘Allâmah), le digne de confiance, le spécialiste de la jurisprudence (Faqîh), Chaykhou l-Islâm », il disait également à son sujet : « Si l’Imâm Al-Bayhaqi aurait voulu fonder sa propre école (Madh-hab) dans laquelle il réalise son ijtihâd (effort de recherche) il aurait été capable de cela vu l’abondance de sa science, et sa connaissance des divergences» [Siyar A’lâmi n-Noubalâ]
- Tâjou d-Dîn As-Soubki a dit à son sujet : « L’Imâm Al-Bayhaqi était l’un des Imâm des musulmans, quelqu’un qui appelait à s’accrocher fermement à la religion, un éminent spécialiste de la jurisprudence (Faqîh), un grand Hâfidh (spécialiste du Hadîth), un spécialiste des fondements (Ousoûli) intelligent, un ascète pieux, un fervent adorateur de Allâh, il se dressait pour soutenir le Madh-hab (c’est-à-dire le Madh-hab de l’Imâm Ach-Châfi’i) dans les fondements et dans les ramifications, il était une montagne de parmi les montagnes de science » [At-Tabaqât]
- Ibnou Kathîr a dit à propos de lui : « Il n’avait pas de semblable à son époque dans la maîtrise [des sciences], la mémorisation, le Fiqh (la jurisprudence) et l’écriture [d’ouvrages], Il était un spécialiste de la jurisprudence (Faqîh), un spécialiste du Hadîth (Mouhaddith), un spécialiste des fondements (Ousoûli), il a étudié la science auprès de Al-Hâkim ‘Abdou l-Lâh An-Nayçâboûri , et il étudia également auprès d’autres que lui de nombreux sujets, il a composé de nombreux ouvrages utiles qui n’ont pas eu de semblable »[Al-Bidâyah wa n-Nihâyah]
- ‘Abdou l-Ghaffâr Al-Fâriçi a dit de lui : « L’Imâm, le Hâfidh (spécialiste du Hadîth), Al-Faqîh (spécialiste de la jurisprudence), Al-Ousoûli (spécialiste des fondements), le pieux, le vertueux, celui qui n’avait pas d’équivalent à son époque dans la mémorisation, Il a excellé dans la maîtrise [des sciences] et la mémorisation » [Al-Mountakhab]
- Ibnou ‘Abdi l-Hâdi a dit à son sujet : « L’Imâm, le Hâfidh (spécialiste du Hadîth), l’illustre savant, le Chaykh de Khourâçân » [Tabaqât ‘oulamâ-i l-Hadîth]
- Ibn Khallikân a dit de lui : « Il était celui qui soutenait le plus la voie de l’Imâm Ach-Châfi’i » [Wafayâtou l-A’yân]
- Retrouvez la biographie de l’Imâm Al-Bayhaqi : ici.
– Ici, il aborde un sujet très important concernant le tawhîd. Il confirme que Allâh n’est pas concerné par les organes tels que la main, le visage, les yeux. Il confirme également que Allâh n’est pas concerné par le mouvement ou le déplacement, que Allâh n’est pas un corps et qu’Il n’a aucune ressemblance avec Ses créatures. Et il appuie cela en citant des versets du Qour-ân qui confirme la non-ressemblance de Allâh avec Ses créatures.
– L’Imâm Al-Bayhaqi commence par parler du « ityân » et du « majî » et il dit que lorsque cela est attribué à Allâh alors il ne s’agit pas d’un déplacement d’un endroit à un autre, il ne s’agit pas d’un mouvement. Pour autre que Allâh, les sens premiers de l’ityân et du majî, c’est le fait de venir via un déplacement, mais pour Allâh ce sens est rejeté par unanimité.
– En effet, les savants de l’Islâm, qu’ils soient du Salaf ou du Khalaf, sont unanimes à exempter Allâh des caractéristiques des corps comme le mouvement et le déplacement. Nous pouvons citer parmi eux :
- L’Imâm Al-Mâtourîdi [Kitâbou t-Tawhîd]
- Le Hâfidh Ibn Hibbân [Dans son Sahîh]
- L’Imâm Al-Khattâbi
- L’Imâm Al-Halîmi [Rapporté par Al-Bayhaqi]
- L’Imâm Ibn Battâl
- Abou l-Fadl At-Tamîmi Al-Hambali qui a dit concernant le hadîth du nouzoûl : « Et il n’est pas possible à Son sujet le déplacement et l’incarnation dans les endroits » [Rapporté par Ibn Hamdân dans Nihâyatou l-Moubtadi-în]
- Ibnou l-Bannâ Al-Hambali qui a dit concernant le hadîth du nouzoûl : « On ne dit pas que cela a lieu par un mouvement ou un déplacement » [Rapporté par Ibn Hamdân dans Nihâyatou l-Moubtadi-în]
- L’Imâm Al-Bâqillâni [Al-Insâf]
- L’Imâm Al-Bayhaqi [Al-I’tiqâd]
- L’Imâm Al-Isfarâyîni [At-Tabsîrou fi d-Dîn]
- L’Imâm Ach-Chirâzi [Al-Ichârah]
- L’Imâm Al-Jouwayni [Al-Irchâd]
- L’Imâm Al-Ghazâli [Ihyâ-ou ‘Ouloûmi d-Dîn]
- Le Qâdî Ibn Rouchd Al-Jadd [Al-Mouqaddimât al-Moumahhadât]
- L’Imâm An-Naçafi (m.508 H.)
- Le Chaykh Ibn ‘Aqîl Al-Hambali a dit concernant le hadîth du nouzoûl : « Ce n’est pas par la disparition (d’un endroit à un autre) ou un déplacement, et ce n’est pas comme notre nouzoûl […] devient mécréant celui qui assimile Allâh à ce qu’Il a créé » [Rapporté par Ibn Hamdân Nihâyatou l-Moubtadi-în]
- L’Imâm Ibn Al-Jawzi [Saydou l-Khâtir] et [Daf’ou Choubahi t-Tachbîh]
- L’Imâm Al-Qourtoubi : [Dans son Tafsîr (1)] et [Dans son Tafsîr (2)]
- L’Imâm An-Nawawi [Charh Sahîh Mouslim (1)] et [Charh Sahîh Mouslim (2)]
- L’Imâm Al-Baydâwi [Rapporté par Ibn Hajar] et [Rapporté par Az-Zourqâni]
- Le Chaykh Mouhammad At-Tîbi
- Le Loughawi Ibn Mandhoûr [Liçânou l-‘Arab]
- Le Qâdî Ibn Jamâ’ah [Idâhou d-Dalîl]
- Le Chaykh ‘Abdou l-Lâh Al-Yamani
- L’Imâm Tâjou d-Dîn As-Soubki
- L’Imâm Taqiyyou d-Dîn Al-Hisni [Daf’ou choubahi man chabbaha wa tamarrad]
- L’Imâm Ibn Hajar Al-‘Asqalâni qui mentionne l’unanimité du Salaf et du Khalaf [Charh Sahîh Al-Boukhâri (1)] et [Charh Sahîh Al-Boukhâri (2)]
- Le Chaykh Badrou d-Dîn Al-‘Ayni qui a dit : «Il est impossible d’attribuer à Allâh ta’âlâ l’endroit et le nouzoûl dans le sens du déplacement » [Dans son commentaire du Sahîh Al-Boukhâri]
- L’Imâm As-Sanoûçi qui a dit : «Il est impossible au sujet de Allâh ta’âlâ […] le mouvement et l’immobilité » [Dans son traité de croyance Al-Moufîdah li l-Wildân wa n-Niçâ-i l-Mou-minât]
- L’Imâm Al-Qastallâni
- La Chaykh Moullâ ‘Ali Al-Qâri
- L’Imâm Az-Zourqâni [Charh du Mouwatta de l’Imâm Mâlik]
- Le Chaykh Ahmad Ridâ [Qawâri’ou l-Qahhâr]
- Le Chaykh Mahmoud As-Soubki, qui mentionne l’unanimité des savants du Salaf et du Khalaf [It-hâfou l-Kâ-inat (1)] et [It-hâfou l-Kâ-inat (2)]
- L’ancien Moufti d’Egypte, le Chaykh Mouhammad Bakhît Al-Moutî’i Al-Hanafi Al-Misri qui a dit : «Il est impossible d’attribuer à Allâh ta’âlâ l’endroit et le nouzoûl dans le sens du déplacement » [Dans son livre Al-Kalimâtou t-Tayyibâtou fî Ma-thoûri ‘ani l-Isrâ-i wa l-Mi’râj mina r-Riwâyât]
- Le Chaykh Al-‘Azzâmi qui mentionne l’unanimité du Salaf et du Khalaf [Fourqânou l-Qour-ân]
- Le Hâfidh ‘Abdou l-Lâh Al-Ghoumâri
- Le Chaykh Al-Harari [As-Sirâtou l-Moustaqîm]
- et beaucoup d’autres…
– Le Hâfidh Ibnou l-Qattân Al-Fâçi Al-Mâliki (m.628 H.) a dit : « Et ils [les gens de la Sounnah, du Salaf et du Khalaf] ont été unanimes que Allâh yajî au jour du jugement […] et Son majî n’est pas un mouvement ni un déplacement » [Al-Iqnâ’]
– Certains savants ont mentionné de manière explicite dans leurs ouvrages que le fait d’attribuer à Allâh le mouvement ou le déplacement est de la mécréance. Parmi eux :
- L’Imâm Abou l-Haçan Al-Ach’ari [Rapporté par As-Soubki]
- Le Qâdî ‘Abdou l-Wahhâb Al-Mâliki qui mentionne l’unanimité [Charh ‘Aqîdah Mâlik As-Saghîr]
- L’Imâm Taqiyyou d-Dîn Al-Hisni [Daf’ou choubahi man chabbaha wa tamarrad]
- L’Imâm Al-Kawthari qui mentionne l’unanimité [Maqâlâtou l-Kawthari (1)] et [Maqâlâtou l-Kawthari (2)]
- Ibnou l-Bannâ Al-Hambali qui a dit : « Celui qui prend le nouzoûl dans le sens de quitter un endroit pour en occuper un autre, et du déplacement alors c’est de la mécréance » [Al-Ousoûlou l-Moujarradah].
– De nombreux savants ont donné une explication détaillée du verset {وجاءَ ربُّكَ} « wa jâ-a Rabbouka » [Soûrat Al-Fajr/22] et ont dit que cela signifie que c’est l’ordre de Allâh qui viendra. Parmi eux :
- L’Imâm du Salaf, Ahmad Ibn Hambal comme le rapporte de lui Ibnou Kathîr d’après Al-Bayhaqi avec une chaîne de transmission confirmée [Al-Bidâyah wa n-Nihâyah], et l’Imâm as-Sa’idi Al-Hambali [Al-Jawhar Al-Mouhsal], et l’Imâm Taqiyyou d-Dîn Al-Hisni [Daf’ou choubahi man chabbaha wa tamarrad], et beaucoup d’autres.
- L’Imâm Al-Jouwayni (m.478 H.) qui a dit : « Le sens du majî n’est pas le déplacement et la disparition [d’un endroit à autre], Allâh est exempt de cela, mais le sens de Sa parole { وجاء ربك } « wa jâ-a Rabbouk » c’est-à-dire l’ordre de ton Seigneur viendra, ainsi que Son jugement » [Dans son livre Al-Irchâd]
- L’Imâm Ibnou l-Jawzi [Dans son livre Daf’ou Choubahi t-Tachbîh]
- L’Imâm Al-Qourtoubi [Dans son tafsîr]
- L’Imâm Ibnou Abî Jamrah (m.699 H.) qui a dit : « La parole de Allâh ta’âlâ { وجاء ربك والملك } « wa jâ-a Rabbouka wa l-malak » c’est-à-dire : l’ordre de ton Seigneur viendra ; et ceci [ce genre de formulation] est très utilisé dans la langue arabe » [Dans son livre Bahjatou n-Noufoûs]
- L’Imâm Ath-Tha’âlibi [Dans son tafsîr]
- Et autres qu’eux.
– Ensuite l’Imâm Al-Bayhaqi parle du nouzôul de Allâh dont il est question dans le hadîth qui comprend les termes « yanzilou Rabbounâ » et il précise qu’il ne s’agit pas d’un déplacement, c’est-à-dire que le nouzoûl de Allâh ne désigne pas une descente de l’être de Allâh, et ceci par unanimité comme nous l’avons indiqué précédemment.
– Certains savants ont fait une interprétation détaillée du hadîth du nouzoûl en expliquant que c’est l’ordre de Allâh, ou un ange, ou encore Sa miséricorde qui descend. Parmi ceux qui ont soutenu cela, il y a :
- L’Imâm Mâlik, comme le mentionne An-Nawawi qui présente cette interprétation comme l’une des voies valables chez les gens de la sounnah [Charh Sahîh Mouslim], Az-Zourqâni [Charh du Mouwatta de l’Imâm Mâlik], Ibn Battâl, Al-Qâdî ‘Iyâd, Al-Qastallâni, Al-Yamani, Moullâ ‘Ali Al-Qâri ainsi que Ibn ‘Abdi l-Barr et autres.
- L’Imâm Ibn Foûrak
- L’Imâm Al-Moutawalli [Al-Ghounyah]
- Le Qâdî Aboû Bakr Ibn ‘Arabi
- Le Qâdî ‘Iyâd
- L’Imâm Al-Jouwayni
- L’Imâm Al-Qourtoubi
- Le Loughawi Ibn Mandhoûr [Liçânou l-‘Arab]
- L’Imâm Badrou d-Dîn Al-‘Ayni
- L’Imâm As-Souyoûti
- L’Imâm Al-Qastallâni
- Le Chaykh Ibn Hajar Al-Haytami [Al-Minhajou l-Qawîm]
- Le Chaykh Mouhammad Al-Khatîb Al-Misri
- Le Chaykh Moullâ ‘Ali Al-Qâri
- Le Chaykh Mahmoûd As-Soubki [It-hâfou l-Kâ-inat]
- Le Hâfidh ‘Abdou l-Lâh Al-Ghoumâri
- et beaucoup d’autres…
– Ainsi il ne convient pas de prêter attention aux propos des wahhabites qui accusent les gens de la Sounnah qui ont interprété ce hadîth d’être des mou’attil (négateur/athée). Ces mêmes wahhabites qui prétendent qu’il s’agit d’une descente véritable de Allâh tout comme l’a prétendu Ibn Outhaymîn (wahhabite) qui a dit : « Et il s’agit d’une descente véritable qui convient à Allâh. Et les négateurs (ahlou t-Ta’tîl) l’ont interprété par la descente de Son ordre, de Sa miséricorde ou d’un de parmi Ses anges » [Dans son commentaire du livre Loum’atou l-I’tiqâd]. Ainsi, il est venu avec une croyance totalement opposée aux savants mentionnés ci-dessus.
– Cette croyance que défendent les wahhabites est propre aux mouchabbihah (corporalistes) comme l’a signalé l’Imâm Ibn Hajar dans son commentaire du Sahîh de l’Imâm Al-Boukhâri, lorsqu’il a dit : “Les gens ont divergé sur le sens de an-nouzoûl : certains l’ont pris selon son sens apparent et son sens propre (haqîqi), et ce sont les corporalistes (al-Mouchabbihah), et Allâh est exempt de ce qu’ils disent.” [Charh Sahîh Al-Boukhâri], et cette croyance que prône Ibn ‘Outhaymîn est celle que prônait l’ancêtre des moujassimah, Aboû ‘Abdi l-Lâh Ibn Karrâm qui prétendait que ce qu’il adore est concerné par le changement de lieu, le déplacement et la descente [voir à ce sujet le livre de l’Imâm Ach-Charastâni : ici].
– Retrouvez d’autres paroles de savants concernant le hadîth du nouzoûl : ici.
– Ensuite l’Imâm Al-Bayhaqi explique que lorsque le terme « nafs » est attribué à Allâh, cela ne désigne pas un corps. Ainsi, le terme « nafs » au sujet de Allâh ne désigne donc pas une âme, car l’âme est un corps.
– Puis l’Imâm Al-Bayhaqi parle de l’attribut du wajh de Allâh et dit que cela n’est pas une image. Le mot « wajh » dans la langue arabe a plusieurs sens, et son sens premier est « visage » ou « face ». Mais ce n’est pas ce sens qui est retenu lorsqu’il est attribué à Allâh. En effet Allâh n’est pas composé de partie, Il n’est pas un corps, Il n’a ni membre, ni organe. Le mot wajh peut désigner un être, ou encore avoir le sens de al-Moulk (la souveraineté) comme l’a dit l’Imâm Al-Boukhâri [Dans son Sahîh].
– De nombreux autres savants ont interprété le mot « wajh » en fonction du contexte du verset. [Consultez des paroles de savants : ici].
– Ensuite l’Imâm Al-Bayhaqi parle de l’attribut du yad de Allâh et dit que cela ne désigne pas une partie corporelle. Il n’est donc pas valable d’attribuer à Allâh la main et ceci sans divergence.
– L’Imâm Ibnou Hajar Al-‘Asqalâni a mentionné l’unanimité sur le fait que le terme “yad” au sujet de Allâh ne vient pas dans le sens de la main. Il a dit : « Il est mentionné dans le Qour-ân et dans le hadîth l’annexion de « al-yad » à Allâh ta’âlâ, et Ahlou s-Sounnah wa l-Jamâ’ah ont été unanimes qu’il n’est pas visé [au sujet de Allâh] par « al-yad » l’organe (c’est-à-dire la main), qui fait partie des choses qui sont concernées par l’entrée en existence » [Dans son livre « Hadyou s-Sârî Mouqaddimah Fath al-Bârî »].
– L’Imâm Aboû Hanîfah a dit : « {yadou l-Lâhi fawqa aydîhim} et Son yad n’est pas comme le yad des créatures, ce n’est pas une partie corporelle (c’est-à-dire une main), et Il est Le Créateur des mains » [Dans son livre Al-Fiqhou l-Absat]
– L’Imâm Ahmad Ar-Rifâ’i a dit : «Ne dites pas que le yad et le ‘ayn [au sujet de Allâh] sont des organes » [Dans son livre Al-Bourhânou l-Mou-ayyad].
– L’Imâm Al-Qourtoubi a dit : « Le terme – yad – dans la langue Arabe peut venir dans le sens de la partie corporelle (c’est-à-dire de la main) comme dans la parole de Allâh ta’âlâ {wa khoudh bi yadika dightha} et ceci est impossible au sujet de Allâh ta’âlâ » [Dans son tafsîr]
– L’Imâm ‘Abdou l-Ghani An-Nâboulouçi a dit dans son livre : « Quant à l’assimilation (tachbîh) c’est de croire que Allâh ta’âlâ ressemble à l’une de Ses créatures, comme ceux qui croient que Allâh est un corps au-dessus du Trône ou qui croient qu’Il a des mains […] et tout ceci est de la mécréance claire » [Al-Fathou r-Rabbâni]. Ainsi le fait de croire que Allâh aurait des mains ou n’importe quelle autre partie corporelle, ceci constitue de la mécréance. Quant à celui qui utilise le terme “main” sans en comprendre le sens de la partie corporelle, ce n’est pas de la mécréance, mais il n’est pas précautionneux d’utiliser ce terme au sujet de Allâh, en raison du risque que cela comporte, comme nous l’avons vu précédemment.
– L’Imâm At-Tahâwi a d’ailleurs dit : « Celui qui attribue à Allâh l’une des significations propres aux humains est devenu mécréant. Celui qui aura bien compris cela en aura tiré des leçons et se sera écarté des propos semblables à ceux des mécréants, il aura su que Allâh avec Ses attributs n’est pas semblable aux humains » [Al-‘Aqîdah At-Tahâwiyyah]
– Ainsi pour résumer nous disons que le terme « yad » dans la langue arabe a de très nombreux sens autre que le mot « main ». Lorsqu’il est employé au sujet de Allâh il n’est pas à prendre dans le sens du membre et de la partie corporelle. Les savants ont donné la règle suivante : La similarité dans les termes n’implique pas la similarité dans la signification. Cela signifie que lorsqu’un même terme est employé au sujet de Allâh et au sujet d’une créature alors la signification sera différente.
– Retrouvez d’autres citations concernant le terme “yad” : ici.
– Puis l’Imâm Al-Bayhaqi parle de l’attribut du ‘ayn et il dit qu’au sujet de Allâh cela ne désigne pas un œil. Et cela est confirmé par de nombreux autres grands savants. Parmi eux :
- L’Imâm Abou l-Haçan Al-Ach’ari a dit au sujet de Allâh : « Il a un ‘ayn sans comment (bilâ kayf)». [Dans son livre Al-Ibânah, d’après Ibnou ‘Açâkir dans son livre Tabyînou kadhibi l-Mouftarî]. Le comment (kayf) c’est ce par quoi on décrit les créatures, comme la forme, la taille, le poid, la couleur, le mouvement, l’immobilité etc. Ainsi, en niant le comment (kayf), l’Imâm Abou l-Haçan Al-Ach’ari a nié le fait que le terme ‘ayn au sujet de Allâh vienne dans le sens de la partie corporelle, c’est-à-dire de l’oeil.
- L’Imâm Al-Khattâbi a dit : « Il est confirmé l’attribut de la vue et de l’ouïe au sujet de Allâh, mais Il n’est pas attribué de l’oreille et de l’œil car ce sont des organes». [Charh Sounan Abî Dâwoûd]
- L’Imâm Al-Bayhaqi a dit aussi concernant l’attribut du ‘ayn : «Il s’agit d’un attribut qui n’est pas un globe oculaire [un oeil]» [Al-Asmâ-ou wa s-Sifât]
- L’Imâm Al-Jouwayni a dit : « Personne de jugement sain n’a attribué des yeux à Allâh ta’âlâ » [Al-Irchâd]
- L’Imâm Ahmad Ar-Rifâ’i a dit : «Ne dites pas que le yad et le ‘ayn [au sujet de Allâh] sont des organes » [Dans son livre Al-Bourhânou l-Mou-ayyad]
- Le Chaykh Abou l-Mountahâ Al-Hanafi a dit : « La vue de Allâh qui est Son attribut qui est éternel, sans organe (lâ bi l-âlah)» [Dans son charh du livre Al-Fiqh Al-Akbar] ;
- Le Chaykh Mouhammad Ibn ‘Oumar Nawawi Al-Jâwi a dit : « Allâh voit sans œil » [Dans son livre Mirqâh Sou’oûdi t-Tasdîq]
- Le Mouhaddith ‘Abdou l-Bâsit Al-Fâkhoûri a dit : « [L’attribut de Allâh de] la vue : Il s’agit d’un attribut éternel sans début, propre à Son Être ta’âlâ, sans globe oculaire [œil] ni paupières » [Al-Kifâyah li Dhawi l-‘Inâyah]
- Le Chaykh Mouhammad Al-Mourâkouchi Al-Mâliki Al-Mouwaqqit a dit : « Le sens du fait que Allâh soubhânah entend et voit est qu’Il entend tout ce qui est audible que ce soit de faible volume ou fort, et qu’Il voit ce qui est visible que ce soit caché ou apparent, mais sans oreille et sans œil et sans organe, car les organes font partis des attributs de ce qui entre en existence » [Al-Hablou l-Matîn ‘alâ Nadhmi l-Mourchidi l-Mou’în]
– Retrouvez d’autres citations concernant le terme “’ayn” : ici.
– Ainsi, le fait de comprendre ces attributs selon leurs sens apparents, c’est-à-dire les sens qui sont propres aux créatures, cela est la voie des corporalistes (mouchabbihah), tout comme l’a indiqué l’Imâm Ach-Chahrastâni qui a dit : « En ce qui concerne les expressions révélées (c’est-à-dire présentes dans le Qour-ân ou la Sounnah) telles que « al-istiwâ », « al-wajh », « al-yadayn », « al-janb », « al-majî », « al-ityân », « al-fawqiyyah » et d’autres que celles-ci, les corporalistes les prennent selon leur sens apparent, je veux dire telles qu’elles sont comprises lorsqu’elles sont employées au sujet des corps ». [Al-Milal wa n-Nihal]
– Celui qui veut garder sa croyance sauve de toute assimilation, qu’il garde bien en tête la parole de l’Imâm At-Tahâwi dans son traité de croyance qu’il a présenté en disant « Ceci est la mention de la présentation de la croyance de Ahlou s-Sounnah wa l-Jamâ’ah », il a dit : « Allâh ta’âlâ est exempt des limites, des fins, des côtés, des organes et des membres». [Al-‘Aqîdah At-Tahâwiyyah]
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قال عز وجل : ( …..ولا يحيطون به علما ) الآية 110 س طه
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وقد نقلُ إجماع الأمة على منهج التأويل حيث قال الحافظ أبو الحسن علي بن القطان الفاسي رحمه الله تعالى الإقناع في مسائل الإجماع 1 / 32 – 33 « وأجمعوا أنه تعالى يجيء يوم القيامة والملك صفاً صفاً لعرض الأمم وحسابها وعقابها وثوابها، فيغفر لمن يشاء من المؤمنين ويعذب منهم من يشاء، كما قال تعالى، وليس مجيئه بحركة ولا انتقال. وأجمعوا أنه تعالى يرضى عن الطائعين له، وأن رضاه عنهم إرادته نعيمهم. وأجمعوا أنه يحب التوابين ويسخط على الكافريـن ويغضب عليهم، وأن غضبه إرادته لعذابهم، وأنه لا يقوم لغضبه شيء » اهـ