Le Moufassir Ismâ’îl Haqqî déclare mécréant ceux qui attribuent l’endroit à Allâh

Sujet : Attribuer l’endroit à Allâh est de la mécréance.

Ad-Din al-khalis - soubki   as-soubki al azhari- din al khalis   isma'il haqqi - soubki - ad-din al khalis

Dans son livre « Ad-Dînou l-Khâlis » Le Chaykh Mahmoûd As-Soubki a dit :

« قال العلامة إسماعيل حقي في تفسيره روح البيان : من قال إن الله في السماء إن أراد به المكان كفر وإن أراد به الحكاية عما جاء في ظاهر الأخبار لا يكفر »

« L’Illustre savant Ismâ’îl Haqqî a dit dans son tafsîr « Roûhou l-Bayân » : Celui qui dit que Allâh est « fi s-samâ », s’il vise par cela l’endroit alors il devient mécréant, mais s’il visait le simple fait de répéter ce qui est parvenu de manière apparente dans les textes, il ne commet pas de mécréance »

Informations utiles :

– Le Moufassir (l’éxégète), le Chaykh Ismâ’îl Haqqî Ibn Moustafâ Al-Istânboûli At-Tourki Al-Hanafi Al-Khalwati Al-Bouroûçawi est né en 1063 et il est décédé en 1127 de l’Hégire (رحمه الله), c’est à dire il y a plus de 300 ans.

– Ici, il dit clairement qu’attribuer à Allâh un endroit est de la mécréance, en précisant que celui qui dit « Allâh fi s-samâ» et qui vise par cette parole que Allâh est dans un endroit, alors il a commis de la mécréance, mais s’il a dit cette expression simplement pour répéter ce qui est parvenu de manière apparente dans les textes, sans attribuer l’endroit à Allâh, alors il ne commet pas de mécréance. En effet, la croyance des musulmans est de croire que Allâh existe sans endroit ni direction.

– Ce jugement a également été mentionné par d’autres savants tels que :

  • l’Imâm Ibn Noujaym Al-Hanafi [Al-Bahrou r-Râ-iq],
  • Dans le recueil de Fatwâ composé par un grand groupe de savants de la région de l’Inde [Al-Fatâwâ Al-Hindiyyah].
  • Le Chaykh Ahmad Ridâ Khân a dit : « Dans [le livre] Al-Bahrou r-Râ-iq [de l’Imâm Ibn Noujaym Al-Hanafi] et dans [Al-Fatâwâ] Al-Hindiyyah, il est stipulé : Devient mécréant celui qui attribue l’endroit à Allâh ta’âlâ. Et dans les Fatâwâ de l’Imâm Qâdî Khân : un homme qui dit : « Allâh est dans le ciel, Il sait que je ne possède rien » il commet de la mécréance car Allâh ta’âlâ est exempt de l’endroit. Et dans Fatâwa l-Khoulâsah : si quelqu’un dit : « prend l’arc et monte dans le ciel pour combattre Allâh » il commet de la mécréance car il aura attribué l’endroit à Allâh ta’âlâ ». [Dans son livre « Qawâri’ou l-Qahhâr fi r-Raddi ‘ala l-Moujassimah al-foujjâr »]

– Le Chaykh Ismâ’îl Haqqî qui est un savant Hanafite, mentionne ici ce qui est conforme à la position même de l’Imâm Aboû Hanîfah. Cela ayant été confirmé de lui par de nombreux savants tels que :

– De plus, les savants ont dit que la personne qui dirait pour entrer en Islâm “Il n’y a pas d’autre dieu à part Allâh, qui est localisé aux cieux” cela n’est pas valable de sa part et il ne devient pas musulman car le fait de croire que Allâh est dans un endroit ou une direction est une croyance qui est contraire à l’Islâm, contraire au tawhîd. Cela a été mentionné entre autre par :

  • L’Imâm An-Nawawi qui a dit : « Si quelqu’un dit “Il n’y a pas d’autre dieu à part celui qui est dans les cieux”, il ne devient pas croyant (musulman), et il en est de même s’il dit “Il n’y a pas d’autre dieu à part Allâh, qui est localisé aux cieux”, parce que le fait d’être localisé est impossible au sujet de Allâh ta’âlâ. » [Dans son livre Rawdat At-Tâlibîn]
  • L’Imâm Badrou r-Rachîd Al-Hanafi qui a confirmé ses propos [Dans son ouvrage Riçâlatoun fî Alfâdhi l-Koufr].

– Ainsi prenez garde aux propos des wahhabites qui prétendent que le hadîth de la femme esclave serait une preuve pour attribuer l’endroit à Allâh, tout comme l’a prétendu Ibn ‘Outhaymîne (wahhabite) qui a dit : « Dans le hadîth de la femme esclave il y a au sujet des attributs de Allâh : La confirmation d’un endroit à Allâh et qu’Il est dans le ciel » [Dans son livre Majmoû’ Al-Fatâwâ]. C’est exactement cette croyance corrompue que le Chaykh Ismâ’îl Haqqî et les autres savants, considèrent comme de la mécréance.

– Concernant la version du hadîth de la femme esclave où le prophète aurait demandé “ayna l-Lâh” et que la femme esclave aurait répondu “fi s-Samâ” les savants ont expliqué qu’il ne s’agit pas ici d’un questionnement au sujet de l’endroit. Consultez l’explication de l’Imâm An-Nawawi : ici.

– De plus il y a unanimité chez les savants que tout les textes qui laisseraient croire selon leurs sens apparents que Allâh serait dans les cieux, doivent être interprété selon un sens digne d’être attribué à Allâh. A ce sujet :

  •  Al-Qâdî ‘Iyâd a dit : « Il n’y a pas de divergence entre les musulmans dans leur totalité, qu’il s’agisse des savants du fiqh, du hadîth (mouhaddith), de la croyance (moutakallim), et de ceux qui les suivent, que les textes apparents [du Qour-ân et du hadîth] dans lesquelles il est cité “Allâh fi s-samâ ” comme  Sa parole ta’âlâ  {ءَأَمِنتُم مَّن فِى ٱلسَّمَآءِ أَن يَخۡسِفَ بِكُمُ ٱلۡأَرۡضَ } (a-amintoum man fi s-samâ an yakhsifa bikoumou l-ard ) ne sont pas pris dans le sens apparent (dhâhir), mais ils sont interprétés [par ce qui est digne de Allâh] chez la totalité d’entre eux (les savants). » [Rapporté par An-Nawawi dans son Charh Sahîh Mouslim]
  • Le Mouhaddith, le Faqîh Ahmad Ibn ‘Oumar Al-Qourtoubi (m.656 H.) a dit : « Avertissement : Sache qu’il n’y a pas de divergence chez les musulmans dans leur totalité, que ce soit chez leurs spécialistes du hadîth, leur Faqîh (spécialistes de la jurisprudence), leurs spécialistes de la croyance, et chez ceux qui les suivent, que les textes apparents [du Qour-ân et du hadîth] dans lesquelles il est cité “Allâh fi s-samâ ” comme Sa parole ta’âlâ  {ءَأَمِنتُم مَّن فِى ٱلسَّمَآءِ أَن يَخۡسِفَ بِكُمُ ٱلۡأَرۡضَ } (a-amintoum man fi s-samâ an yakhsifa bikoumou l-ard ) ne sont pas pris dans le sens apparent (dhâhir), mais ils sont interprétés [par ce qui est digne de Allâh] chez la totalité d’entre eux (les savants) […] la parole de la femme esclave “fi s-samâ” n’est pas à prendre au sens apparent selon l’unanimité des musulmans […] et celui qui la prendrait selon son sens apparent un est égaré de parmi les égarés » [Al-Moufhim limâ Achkala min Talkhîssi Kitâbi Mouslim]
  • L’Imâm Al-Kawthari qui a dit : «La communauté a été unanime, que ce soit les sunnites ou les innovateurs, que Allâh n’est pas dans le ciel ; bien plus, tout ce qui est rapporté et qui laisserait penser cela doit être interprété par accord des savants, tout comme l’a mentionné Al-Qâdî ‘Iyâd dans Ikmâlou l-Mou’lim, et An-Nawawi a rapporté sa citation dans son commentaire du Sahîh de Mouslim» [Dans ses annotations du livre Al-Asmâ-ou wa s-Sifât de l’Imâm Al-Bayhaqi]
  • Le Moufassir Al-Qourtoubi (m.676 H.) a dit : « Tout ce qui est dans [ou au-dessus] les cieux (fi s-samâ) et sur terre et ce qui est entre eux est une création de Allâh ta’âlâ et Lui appartient, et s’il en est ainsi, il est donc impossible que Allâh soit dans [ou au-dessus] les cieux (fi s-samâ) ou sur terre, car s’Il était dans quelque chose Il serait circonscrit ou limité, et s’Il était ainsi, Il aurait été créé. Ceci est la voie des gens de la vérité. Et [on suit] la même règle pour Sa parole « A-amintoum man fi s-samâ » et sa parole [c’est-à-dire la parole du Prophète (صلى الله عليه وسلم)]  à la femme esclave : «Ayna l-Lâh ?» et elle a répondu « fi s-samâ » et il ne l’a pas contredit, et ce qui est de cet ordre, ce n’est pas selon le sens apparent mais c’est interprété avec des interprétations correctes, qui sont très nombreuses dans les livres des gens de science » [Dans son livre At-Tidhkâr fî Afdali l-Adhkâr]

– Retrouvez d’autres articles concernant le hadîth de la femme esclave (Jâriyah) : ici

– Le Chaykh Aboû Mouhammad Mahmoûd ibnou Mouhammad ibnou Ahmad Khattâb As-Soubki Al-Azhari Al-Mâliki est décédé en 1352 de l’Hégire (رحمه الله) c’est-à-dire il y a plus de 80 ans. Il était l’un des Chaykh de l’Université Islamique Al-Azhar.

– De nombreux savants ont confirmé que le fait d’attribuer l’endroit ou la direction à Allâh constitue de la mécréance. Parmi eux :

L’Imâm Aboû Mansoûr Al-Baghdâdi explique la différence entre un prophète et un messager

Sujet : La différence entre le prophète et le messager.

al-farq-bayna-al-firaq-baghdadi   al-farq-bayna-al-firaq-baghdadi (2)   farq bayna-l firaq- difference prophète messager - abou mansour al-baghdadi

Dans son livre « Al-Farqou bayna l-Firaq » (page 278 de cette édition), l’Imâm Aboû Mansoûr Al-Baghdâdi a dit :

« الفرق بين الرسول والنبى :
ان كل من نزل عليه الوحى من الله تعالى على لسان ملك من الملائكة وكان مؤيدا بنوع من الكرامات الناقضة للعادات فهو نبى ومن حصلت له هذه الصفة وخص ايضا بشرع جديد او بفسخ بعض احكام شريعة كانت قبله فهو رسول»

« La différence entre le messager et le prophète :
Celui qui a reçu la révélation de la part de Allâh ta’âlâ par le biais d’un ange, et à qui advient des miracles est un prophète (nabiyy) ; et celui à qui advient les attributs précédemment cités et à qui est accordé une Loi nouvelle ou l’abrogation de certains jugements de la Loi [du prophète] qui l’a précédée, celui-ci est un messager (raçoûl). »

Informations utiles :

– Le Chaykh, le Mouhaddith (spécialiste de la science du Hadîth), le Faqîh (spécialiste de la jurisprudence), al-Ousoûli (spécialiste des fondements), le Loughawi (spécialiste de la langue Arabe), l’Imâm Aboû Mansoûr ‘Abdou l-Qâhir Ibnou Tâhir At-Tamîmi Al-Baghdâdi Al-Isfarâyîni est décédé en 429 de l’hégire (رحمه الله) c’est-à-dire il y a plus de 1000 ans. C’est un savant dans l’école de jurisprudence Chafi’ite. Nous pouvons mentionner de parmi ses Chouyoukh l’Imâm Aboû Is-hâq Al-Isfarâyîni [m.418 H.]. Et on compte de parmi ceux qui ont rapporté de lui : l’Imâm Al-Bayhaqi [m. 458 H.] et l’Imâm Al-Qouchayri [m. 465 H.].

  • Tâjou d-Dîn As-Soubki a dit de lui : « Le grand Imâm, l’enseignant (Oustâdh) […] l’Imâm au degré très élevé, au statut honoré, qui a beaucoup de science, » [Tabaqâtou ch-Châfi’iyyah Al-Koubrâ]
  • Adh-Dhahabi a dit à son sujet : « L’illustre savant (Al-‘Allâmah), celui qui excelle (Al-Bâri’), celui qui maîtrise de nombreuse sciences (al-Mouttafannin), l’enseignant (al-Oustâdh) […] l’auteur d’ouvrages originales, l’un des plus savants de parmi les Châfi’ites» [Siyarou A’lâmi n-Noubalâ]
  • Aboû ‘Outhmân As-Sâboûni a dit de lui : « Al-Oustâdh Aboû Mansoûr [al-Baghdâdi] faisait partie des imams des fondements et il était une grande personnalité de l’Islâm par unanimité des gens qui ont un mérite, il excellait dans l’agencement [de ses ouvrages], il était l’auteur d’ouvrage extraordinaire, et était un Imâm très honorable » [Tabyîn kadhib al-Mouftari]
  • ‘Abdou l-Ghaffâr Al-Fârissi a dit le concernant : « Il est l’enseignant (al-Oustadh), l’Imâm complet [de par sa science], celui qui maitrise de nombreuse science, le spécialiste de la jurisprudence (al-Faqîh), le spécialiste des fondements de la religion (al-ousoûli), le spécialiste de la poésie, le spécialiste de la grammaire […] » [Tabaqâtou ch-Châfi’iyyah Al-Koubrâ]

– Le prophète et le messager ont en commun la révélation. Allâh leur révèle donc à tous deux une Loi de l’Islâm, conformément à laquelle ils agissent, pour la transmettre aux gens. Toutefois, le messager vient avec l’abrogation de certaines lois antérieures à son envoi ou avec une nouvelle Loi. Le prophète qui n’est pas messager, il lui est révélé de suivre la Loi de l’Islâm d’un messager précédent pour la transmettre. Pour cela, les savants ont dit : « Tout messager est aussi prophète alors que tout prophète n’est pas forcément messager » [voir à ce sujet la parole du Qâdi ‘Iyâd : ici]. De plus, ils se différencient par le fait que le statut de messager peut être attribué aux anges et aux êtres humains, alors que la simple prophétie, ne peut l’être que pour les humains.

– Les prophètes tout comme les messagers ont pour mission de transmettre la Loi de l’Islâm. Ainsi, l’avis disant que la différence entre le prophète et le messager serait qu’il est un devoir pour le messager de transmettre la révélation mais que cela ne serait pas un devoir pour le prophète, cela (cet avis) n’est pas à prendre en considération.

– Chaykh Nabîl Ach-Charîf Al-Houçayni Al-Azhari a dit : « Le Prophète non-messager est un homme qui reçoit la révélation sans loi nouvelle, mais il lui est révélé de suivre la loi du messager qui est venu avant lui. Et le Prophète-messager est celui auquel il a été révélé une nouvelle loi et tous deux ont pour ordre de transmettre la révélation. » [Bahjatou n-Nadhar]

– Allâh ta’âlâ dit : {كَانَ النَّاسُ أمَّةً وَاحِدَةً فَبَعَثَ اللّهُ النَّبِيِّينَ مُبَشِّرِينَ وَمُنْذِرِينَ} [ce qui a pour sens : ]  « Les gens constituaient une seule communauté et Allâh a envoyé les Prophètes comme annonciateurs de bonne nouvelle et avertisseurs » . [Soûrat Al-Baqarah / 213]

– Après avoir expliquer la différence entre le prophète et le messager, l’Imâm Al-Baghdâdi explique que Âdam est le premier prophète-messager [Al-Farqou bayna l-Firaq].

L’Imâm Ibnou l-Jawzi interprète le verset {limâ khalaqtou biyadayy}

Sujet : le terme yad au sujet de Allâh ne désigne pas une partie corporelle

Ibn al-jawzi al-bâz al-ach-hab livre   ibn al-jawzi interpretation yad biyaday tawil coran

Dans son livre « Al-Bâzou l-Ach-hab » (page 44 de cette édition) le Hâfidh Ibnou l-Jawzi a dit :

« و قوله {لِمَا خَلَقْتُ بِيَدَيَّ} أي بقدرتي و نعمتي»

« La parole de Allâh « limâ khalaqtou biyaday » [qui a pour sens : ] {pour ce que J’ai créé biyadayy} c’est-à-dire par Ma puissance et Ma grâce »

Informations utiles :

– L’Imâm, le Hâfidh (spécialiste des chaînes de transmission du hadîth), le Moufassir (exégète) ‘Abdou r-Rahmân Ibnou ‘Ali connu sous le nom de Ibnou l-Jawzi le Hanbalite, est né en 508 à Baghdâd et il décédé en 597 de l’Hégire à Baghdâd  (رحمه الله) c’est-à-dire il y a plus de 845 ans.

– Ibnou l-Jawzi fait partie des piliers des hanbalites. Il a écrit un livre appelé « Daf’ou Choubahi t-Tachbîh » pour répliquer à ceux qui ont attribué le corps à Allâh tout en se réclamant de l’école de l’Imâm Ahmad alors que l’Imâm Ahmad est innocent de ce qu’ils ont pris pour croyance. L’Imâm Ibnou l-Jawzi est à lui seul une armée contre les moujassimah qui se réclament hanbalites.

– Ici il explique une partie du verset 75 de Soûrat Sad, dans lequel apparaît le terme « biyadayy » et il explique que cela signifie la puissance et la grâce de Allâh.

– Cette citation de l’Imâm Ibnou l-Jawzi nous montre que certains savants Hambalites ont quelques fois eu recourt à l’interprétation détaillée.

– Remarquez que contrairement aux corporalistes (moujassimah) à aucun moment l’Imâm Ibnou l-Jawzi ne dit que cela désignerait des mains. En effet Allâh n’a pas de membres ni de parties corporelles car Il n’est pas un corps. Le terme « yad » lorsqu’il est attribué à Allâh ne vient jamais dans le sens du membre.

– Concernant ce verset, l’Imâm Al-Qourtoubi a dit : « Allâh ta’âlâ dit : {قَالَ يٰإِبْلِيسُ مَا مَنَعَكَ أَن تَسْجُدَ لِمَا خَلَقْتُ بِيَدَيَّ}, il n’est pas permis de le prendre dans le sens de la partie corporelle (c’est-à-dire la main), car Al-Bâri (c’est-à-dire Allâh) Jalla wa ta’âlâ est unique, il n’est pas possible à Son sujet la partition » [Dans son tafsîr lors du verset 64 de Soûrat Al-Mâ-idah]

– A ce sujet, l’Imâm du Salaf, Aboû Ja’far At-Tahâwi, dans son traité de croyance qu’il a présenté en disant « Ceci est la mention de la présentation de la croyance de Ahlou s-Sounnah wa l-Jamâ’ah », il a dit : « Allâh ta’âlâ est exempt des limites, des fins, des côtés, des organes et des membres».[Al-‘Aqîdah At-Tahâwiyyah]

– En effet, Allâh ta’âlâ dit : {لَيْسَ كَمِثْلِهِ شَيْءٌ} [Ce qui a pour sens] : « Absolument rien n’est tel que Lui ». Les savants spécialistes de tafsîr du Qour-ân ont confirmé que ce verset en lui-même est une preuve pour exempter Allâh du corps. Parmi eux : l’Imâm Ar-Râzi [Dans son Tafsîr], l’Imâm As-Souyoûti [Dans son livre Al-Iklîl] et autres.

– Et le Messager de Allâh (صلى الله عليه وسلم) a dit dans un hadîth sahîh (authentique) rapporté par Al-Boukhâri et autre : « كَـــــانَ اللهُ وَلَــــمْ يَــــكُــــنْ شَــىءٌ غَــيْـــرُهُ » [ce qui a pour sens ] : «Allâh existe de toute éternité et rien d’autre que Lui n’est de toute éternité ». Ce hadîth nous indique qu’hormis Allâh et Ses Attributs, rien n’existe de toute éternité, ni terre, ni ciel, ni mer, ni endroit, ni corps, ni membre, ni organe, ni aucune autre créature quelle qu’elle soit. Après cela comment attribuer à Allâh des choses entrées en existence ?!

– L’Imâm Ibnou Hajar Al-‘Asqalâni a mentionné l’unanimité sur le fait que le terme “yad” au sujet de Allâh ne vient pas dans le sens de la main. Il a dit : « Il est mentionné dans le Qour-ân et dans le hadîth l’annexion de « al-yad » à Allâh ta’âlâ, et Ahlou s-Sounnah wa l-Jamâ’ah ont été unanimes qu’il n’est pas visé [au sujet de Allâh] par « al-yad » l’organe (c’est-à-dire la main), qui fait partie des choses qui sont concernées par l’entrée en existence »[Dans son livre « Hadyou s-Sârî Mouqaddimah Fath al-Bârî »]

– L’Imâm Aboû Hanîfah a dit : « {yadou l-Lâhi fawqa aydîhim} et Son yad n’est pas comme le yad des créatures, ce n’est pas une partie corporelle (c’est-à-dire une main), et Il est Le Créateur des mains  » [Dans son livre Al-Fiqhou l-Absat]

– L’Imâm Al-Bayhaqi a dit dans son livre Al-I’tiqâd : «Son « yad » n’est pas un organe (c’est-à-dire une main)». [Al-I’tiqâd]

– L’Imâm Al-Halîmi a dit lors de son explication du nom de Allâh « Al-Mouta’âlî » : « Cela signifie qu’Il est exempt du fait que Lui soit possible ce qui est possible aux choses qui entrent en existence : le mariage, l’enfantement, les organes et les membres […] »[Rapporté par Al-Bayhaqi]

– L’Imâm An-Naçafi (m.508 h.) a dit : « Il est permis de dire que Allâh ta’âlâ a un yad en Arabe, mais ce n’est pas permis en Persan. Et al-yad est l’un de Ses attributs éternels, sans comment (bila kayf) et sans similarité (wa lâ tachbîh) […] Il en est de même pour al-yad qui compte de parmi Ses attributs éternels sans comment, ni similarité, et qui n’est pas un membre. Ainsi, nous confirmons al-yad, et son sens est tel que Allâh ta’âlâ veut » [Dans son livre Bahrou l-Kalâm]

– L’Imâm Ahmad Ar-Rifâ’i a dit : «Ne dites pas que le yad et le ‘ayn [au sujet de Allâh] sont des organes » [Dans son livre Al-Bourhânou l-Mou-ayyad].

– L’Imâm Al-Qourtoubi a dit : « Le terme – yad – dans la langue Arabe peut venir dans le sens de la partie corporelle (c’est-à-dire de la main) comme dans la parole de Allâh ta’âlâ {wa khoudh bi yadika dightha} et ceci est impossible au sujet de Allâh ta’âlâ » [Dans son tafsîr]

– Le Chaykh Ibnou ‘Aqîl Al-Hambali a dit : « Allâh n’est pas de ceux qui ont des parties ou des organes».[Rapporté par Ibnou l-Jawzi]

– L’Imâm Fakhrou d-Dîn Ar-Râzi lors de son explication de la parole de Allâh { ليس كمثله شيء } (layça kamithlihi chay) qui signifie « Rien n’est tel que Lui », il a dit : « Les savants du Tawhîd par le passé et par le présent ont retenu cette âyah comme argument pour nier le fait que Allâh ta’âlâ soit un corps composé d’organes et de parties étant dans un endroit et une direction ». [Dans son tafsîr]

– L’Imâm ‘Abdou l-Ghani An-Nâboulouçi a dit : « Quant à l’assimilation (tachbîh) c’est de croire que Allâh ta’âlâ ressemble à l’une de Ses créatures, comme ceux qui croient que Allâh est un corps au-dessus du Trône ou qui croient qu’Il a des mains […] et tout ceci est de la mécréance claire » [Al-Fathou r-Rabbâni]. Ainsi le fait de croire que Allâh aurait des mains ou n’importe quelle autre partie corporelle, ceci constitue de la mécréance. Quant à celui qui utilise le terme « main » sans en comprendre le sens de la partie corporelle, ce n’est pas de la mécréance, mais il n’est pas précautionneux d’utiliser ce terme au sujet de Allâh, en raison du risque que cela comporte, comme nous l’avons vu précédemment.

– L’Imâm At-Tahâwi a d’ailleurs dit : « Celui qui attribue à Allâh l’une des significations propres aux humains est devenu mécréant. Celui qui aura bien compris cela en aura tiré des leçons et se sera écarté des propos semblables à ceux des mécréants, il aura su que Allâh avec Ses attributs n’est pas semblable aux humains »[Al-‘Aqîdah At-Tahâwiyyah]

– Ainsi pour résumer nous disons que le terme « yad » dans la langue arabe a de très nombreux sens autre que le mot « main ». Lorsqu’il est employé au sujet de Allâh il n’est pas à  prendre dans le sens de l’organe et de la partie corporelle. Les savants ont donné la règle suivante : La similarité dans les termes n’implique pas la similarité dans la signification. Cela signifie que lorsqu’un même terme est employé au sujet de Allâh et au sujet d’une créature alors la signification sera différente.

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L’Imâm Ach-Châfi’i parle des bonnes innovations [rapporté par Al-Bayhaqi]

Sujet : La bonne innovation (bid’ah) par les savants du Salaf.

bayhaqi al madkhal   bayhaqi al madkhal shafi'i bonne innovation   bayhaqi al madkhal shafi'i bonne innovation oumar

Dans son livre « Al-Madkhal » (tome 1, pages 226 et 227 de cette édition), le Hâfidh Al-Bayhaqi a dit :

قَالَ الشَّافِعِي رضِيَ اللَّهُ عَنْهُ: الْمُحْدَثَاتُ مِنَ الْأُمُورِ ضِرْبَانِ: أَحَدُهُمَا: مَا أُحْدِثَ يُخَالِفُ كِتَابًا أَوْ سَنَةً أَوْ أَثَرًا أَوْ إِجْمَاعًا , فَهَذِهِ لَبِدْعَةُ الضَّلَالَةِ. وَالثَّانِيةُ: مَا أُحْدِثَ مِنَ الْخَيْرِ لَا خِلَافَ فِيهِ لِوَاحِدٍ مِنْ هَذَا , فَهَذِهِ مُحْدَثَةٌ غَيْرُ مَذْمُومَةٍ وَقَدْ قَالَ عُمَرُ رَضِيَ اللَّهُ عَنْهُ فِي قِيَامِ شَهْرِ رَمَضَانَ: «نِعْمَتِ الْبِدْعَةُ هَذِهِ» يَعْنِي أَنَّهَا مُحْدَثَةٌ لَمْ تَكُنْ

« [L’Imâm] Ach-Châfi’i (رضي الله عنه) a dit : Les nouveautés parmi les choses sont de deux sortes :

– l’une, c’est ce qui est innové et qui contredit le Livre (le Qour-ân), la Sounnah, les textes des prédécesseurs parmi les compagnons (Athar) ou l’Unanimité (Ijmâ’). Celle-là est l’innovation d’égarement.

– La deuxième, c’est ce qui est innové et qui fait parti des bonnes choses, qui ne comporte pas de contradiction avec aucun de ceux-là et cette nouveauté-ci n’est pas blâmable.

Et ‘Oumar [Ibnou l-Khattâb] (رضي الله عنه) a dit au sujet des veillées [en prière] durant le mois de Ramadân [derrière un seul imâm] « Quelle bonne innovation que cela », il veut dire qu’il s’agit d’une chose nouvelle qui n’avait pas lieu auparavant ».

Informations utiles :

– L’Imâm, le Moujtahid –jurisconsulte–  Mouhammad Ibnou Idrîs Ach-Châfi’i est l’un des plus grands savants de notre communauté, c’est une référence incontournable pour tout musulman. C’est un salaf (C’est à dire qu’il a vécu dans les trois premiers siècles de l’hégire), il est né en 150 et il est décédé en 204 de l’Hégire (رحمه الله) c’est-à-dire il y a environ 1230 ans. Il est l’Imâm de l’école (madh-hab) chafi’ite.

  • L’Imâm Abou l-Haçan As-Soulami a dit à son sujet : « Mouhammad Ibn Idrîs Ach-Châfi’i est le savant à la tête du second siècle [de l’Hégire] (c’est-à-dire le moujaddid – savant revivificateur)» [Rapporté par le Hâfidh Ibnou ‘Açâkir dans Tabyînou kadhibi l-Mouftari]

– Ici, l’Imâm Ach-Châfi’i fait la distinction entre les bonnes et les mauvaises innovations. Il précise que l’innovation qui ne comporte pas de contradiction avec Livre (le Qour-ân), la Sounnah, les textes des prédécesseurs parmi les compagnons (Athar) ou l’Unanimité (Ijmâ’) n’est pas une innovation blâmable.

– Cette parole est rapportée de lui par l’Imâm, le Hâfidh Aboû Bakr Ahmad Ibnou l-Houçayn Al-Bayhaqi, qui est né en 384 et qui est décédé en 458 de l’hégire (رحمه الله) c’est-à-dire il y a presque 1000 ans. Il fait parti des plus grands savants du Hadîth, et il est de l’école de jurisprudence de l’Imâm Ach-Châfi’i.

– La chaîne de transmission de cette citation est authentique (sahîh), et beaucoup de savants l’ont rapporté en des termes proches, tels que :

– Parmi ses arguments, il y a la parole de ‘Oumar Ibnou-l Khattâb, le compagnon et second Calife (رضي الله عنه) : « ni’matou l-bid’ah » c’est-à-dire “Quelle bonne innovation”. Cette parole de ‘Oumar a été rapporté par l’Imâm Al-Boukhâri [Dans son Sahîh] et l’Imâm Mâlik [Dans son livre Al-Mouwatta]. Et beaucoup de savants se sont appuyé sur cette parole de ‘Oumar pour confirmer qu’une innovation peut être bonne, parmi eux :

– Le prophète (صلى الله عليه وسلم) a lui même enseigné qu’une innovation peut être bonne et récompensée par sa parole qui a pour sens : « Celui qui instaure dans l’Islâm une bonne tradition (sounnah) en aura la récompense et l’équivalent de la récompense de ceux qui œuvreront avec après lui, sans que leurs récompenses ne soient diminuées en rien ; et celui qui instaure dans l’Islâm une mauvaise tradition (sounnah) se chargera de son péché et de l’équivalent du péché de ceux qui œuvreront avec après lui, sans que leurs péchés ne soient diminués en rien. » [Rapporté par Mouslim].

– Quant au hadîth rapporté par Mouslim qui comprend les termes : ” وكل بدعة ضلالة ” (wa koullou bid’atin dalâlah), ce qui est visé par “koullou” dans ce hadîth est “la plupart” des innovations comme l’ont expliqués les savants de l’Islâm. [Voir la citation de l’Imâm An-Nawawi à ce sujet : ici]

– Retrouvez d’autres paroles de savants concernant l’innovation (bid’ah) :ici.

‘Oumar Ibnou l-Khattâb parle de bonne innovation (rapporté par Mâlik)

Sujet : Le Calife ‘Oumar parle de bonne innovation (bid’ah).

Livre Muwatta Imam Malik   Imam Malik - Oumar Ibn Al-Khattab - bonne innovation

Dans son célèbre recueil de hadîth « Al-Mouwatta » l’Imâm Mâlik rapporte que ‘Abdou r-Rahmân Ibnou ‘Abdin Al-Qâri a dit :

« خَرَجْتُ مَعَ عُمَرَ بْنِ الْخَطَّابِ فِي رَمَضَانَ إِلَى الْمَسْجِدِ فَإِذَا النَّاسُ أَوْزَاعٌ مُتَفَرِّقُونَ يُصَلِّي الرَّجُلُ لِنَفْسِهِ وَيُصَلِّي الرَّجُلُ فَيُصَلِّي بِصَلَاتِهِ الرَّهْطُ ، فَقَالَ عُمَرُ :  » وَاللَّهِ إِنِّي لَأَرَانِي لَوْ جَمَعْتُ هَؤُلَاءِ عَلَى قَارِئٍ وَاحِدٍ ، لَكَانَ أَمْثَلَ  » فَجَمَعَهُمْ عَلَى أُبَيِّ بْنِ كَعْبٍ ، قَالَ : ثُمَّ خَرَجْتُ مَعَهُ لَيْلَةً أُخْرَى وَالنَّاسُ يُصَلُّونَ بِصَلَاةِ قَارِئِهِمْ ، فَقَالَ عُمَرُ :  » نِعْمَتِ الْبِدْعَةُ هَذِهِ »

« Je suis sorti avec ‘Oumar Ibnou l-Khattâb (رضي الله عنه) en une nuit de Ramadân, à la mosquée, alors que les gens étaient en groupes isolés et séparés ; certains faisaient la prière individuellement, d’autres se rassemblaient en petit groupe et faisaient la prière en assemblée, alors ‘Oumar a dit : Wallâh, je vois que si je rassemble ces gens pour qu’ils soient dirigés par un seul homme récitant le Qour-ân, ce serait mieux. Puis il les a rassemblés derrière Oubayy Ibnou Ka’b. Une autre nuit, je suis sorti avec lui alors que les gens faisaient la prière derrière celui qui récitait le Qour-ân, ‘Oumar a dit : quelle bonne innovation que voici (ni’mati l-bid’ah hâdhih) ».

Informations utiles :

– L’Illustre Compagnon, Amîr al-Mou-minîn, Aboû Hafs, ‘Oumar Ibnou l-Khattâb est décédé en 23 de l’hégire (رضي الله عنه) c’est-à-dire il y a environ 1410 ans. Le prophète (صلى الله عليه وسلم) a fait son éloge en de nombreuses occasions. Il l’a surnommé Al-Fâroûk (c’est-à-dire celui qui discerne le vrai du faux). Il a dit a son sujet (ce qui a pour sens) : « Allâh a fait que la vérité sorte de la bouche de ‘Oumar et qu’elle soit dans son cœur » ; il a dit également (ce qui a pour sens) : « Si il y avait un prophète après moi, ce serait ‘Oumar » ; il a également fait son éloge en disant (ce qui a pour sens) : « Un des plus fermes de ma communauté s’agissant de la loi de Allâh c’est ‘Oumar ».  ‘Oumar fait également parti des compagnons à qui le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a annoncé qu’ils auraient le Paradis.

– L’Imâm, le spécialiste de la science du Hadîth, le Moujtahid (jurisconsulte), Mâlik Ibnou Anas est l’un des plus grands savants de notre communauté, il est une référence incontournable pour tous musulman. C’est un Salaf (C’est-à-dire qu’il a vécu dans les trois premiers siècles de l’Hégire), il est né en 93 et il est décédé en 179 de l’Hégire (رحمه الله) c’est-à-dire il y a plus de 1260 ans. Il est l’Imâm de l’école (madh-hab) Malikite. L’Imâm Ach-Châfi’i disait de lui « Lorsque les savants sont cités, Mâlik est comme une étoile »Consultez sa biographie : ici.

– Ici, le glorieux Calife ‘Oumar Ibnou l-Khattâb dit clairement « quelle bonne innovation que voici ». Ceci est une preuve irréfutable qu’une innovation peut être bonne. Voici la compréhension de nos pieux prédécesseurs parmi les compagnons et les savants du Salaf et du Khalaf. Voir d’autres extraits de livres de savants sur l’innovation : ici .

– Ce hadîth se trouve dans « Al-Mouwatta » de  l’Imâm Mâlik dans le livre des prières de Ramadân : chapitre de ce qui est parvenu concernant les veillés de Ramadân. Il a également été rapporté par l’Imâm Al-Boukhâri dans le livre de la prière surérogatoire des nuits de Ramadân : chapitre le mérite de celui qui accomplit des actes d’adoration de nuit, durant Ramadân [Consulter le livre de Al-Boukhâri : ici].

– De nombreux savants se sont appuyé sur cette parole du Calife ‘Oumar  (رضي الله عنه) pour confirmer que l’innovation peut être bonne, parmi eux :

– Le prophète (صلى الله عليه وسلم) a lui même enseigné qu’une innovation peut être bonne et récompensée par sa parole qui a pour sens : « Celui qui instaure dans l’Islâm une bonne tradition (sounnah) en aura la récompense et l’équivalent de la récompense de ceux qui œuvreront avec après lui, sans que leurs récompenses ne soient diminuées en rien ; et celui qui instaure dans l’Islâm une mauvaise tradition (sounnah) se chargera de son péché et de l’équivalent du péché de ceux qui œuvreront avec après lui, sans que leurs péchés ne soient diminués en rien. » [Rapporté par Mouslim].

– Quant au hadîth rapporté par Mouslim qui comprend les termes : ” وكل بدعة ضلالة ” (wa koullou bid’atin dalâlah), ce qui est visé par “koullou” dans ce hadîth est “la plupart” des innovations comme l’ont expliqués les savants de l’Islâm. [Voir la citation de l’Imâm An-Nawawi à ce sujet : ici].

– Consultez d’autres paroles de savants concernant les différentes sortes d’innovations : ici.

Le Chaykh Ibnou Battâl parle des bonnes et mauvaises innovations

Sujet : les bonnes bid’ah

Ibn Battal - Charh sahih Al-Boukhari   Ibn battal - Bonne et mauvaise innovation bid'ah

Dans son charh (commentaire) du Sahîh Al-Boukhâri, Le Chaykh Ibnou Battâl a dit :

« قول عمر: « نعم البدعة » فالبدعة اختراع ما لم يكن قبل، فما خالف السنة فهو بدعة ضلالة، وما وافقها فهو بدعة هُدى »

« ‘Oumar [Ibnou l-Khattâb] a dit « Quelle bonne innovation » et l’innovation c’est ce qui a été inventé sans précédent. Celle qui contredit la Sounnah est l’innovation d’égarement (bid’atou dalâlah) , quant à celle qui est en accord avec la Sounnah c’est l’innovation de bonne guidée (bid’atou houdâ) .»

Informations utiles :

– Le Chaykh ‘Ali Ibnou Khalaf Al-Mâliki connu sous le surnom de Ibnou Battâl Al-Qourtoubi puis Al-Balançi, est décédé en 449 de l’Hégire (رحمه الله) c’est-à-dire il y a presque 1000 ans. Il est l’un des premiers commentateurs du « Sahîh » de l’Imâm Al-Boukhâri. L’Imâm Ibnou Hajar le cite beaucoup dans son commentaire du Sahîh Al-Boukhâri «Fat-hou l-Bârî».

  • Adh-Dhahabi a dit de lui : « Il fait partie des plus grands savants Malikites. Le Qâdî ‘Iyâd a mentionné cela » [Siyar A’lâmi n-Noubalâ]
  • Ibn Bachkwâl a dit à son sujet : « Il était parmi les gens de science et de la connaissance (ma’rifah). Il a travaillé dans la science du hadith avec une attention particulière. Il a expliqué le Sahîh durant ses nombreux voyages. Et les gens l’ont rapporté de lui » [Siyar A’lâmi n-Noubalâ]

– Ici après avoir mentionné la parole du Calife ‘Oumar Ibnou l-Khattâb (رضي الله عنه) , il fait la distinction entre les bonnes et les mauvaises innovations. Il précise que l’innovation qui ne comporte pas de contradiction avec la Sounnah n’est pas une innovation blâmable, mais que si elle est en accord avec alors elle est une innovation de bonne guidée. Alors que celle qui comporte une contradiction avec la Sounnah, c’est celle-ci qui est blâmable.

– Cette parole de ‘Oumar a été rapporté par l’Imâm Al-Boukhâri [Dans son Sahîh] et l’Imâm Mâlik [Dans Al-Mouwatta]. Et beaucoup de savants se sont appuyé sur cette parole de ‘Oumar pour confirmer qu’une innovation peut être bonne, parmi eux :

– Le prophète (صلى الله عليه وسلم) a lui même enseigné qu’une innovation peut être bonne et récompensée par sa parole qui a pour sens : « Celui qui instaure dans l’Islâm une bonne tradition (sounnah) en aura la récompense et l’équivalent de la récompense de ceux qui œuvreront avec après lui, sans que leurs récompenses ne soient diminuées en rien ; et celui qui instaure dans l’Islâm une mauvaise tradition (sounnah) se chargera de son péché et de l’équivalent du péché de ceux qui œuvreront avec après lui, sans que leurs péchés ne soient diminués en rien. » [Rapporté par Mouslim].

– Ainsi, le hadîth qui comprend les termes : ” وكل بدعة ضلالة ” (wa koullou bid’atin dalâlah) est un hadîth dont les termes sont générales mais dont le sens est restreint c’est-à-dire que ce ne sont pas toute les innovations -dans l’absolu- qui sont de l’égarement, mais il s’agit des innovations qui contredisent la religion. Ainsi ce qui est visé par “koullou” dans ce hadîth est “la plupart” des innovations comme l’ont expliqués les savants de l’Islâm. [Voir la citation de l’Imâm An-Nawawi à ce sujet : ici].

– Consultez d’autres articles concernant les bonnes innovations : ici.

L’Imâm Al-Jouwayni explique le Nom de Allâh « An-Noûr »

Sujet : Allâh n’est pas une luminosité.

Livre de l'Imam al juwayni al irchad   al-Juwayni - An-Nour Al-Hadi

Dans son livre «Al-Irchâd ilâ Qawâti’i l-Adillah» (page 155 de cette édition), lors de l’explication des Noms de Allâh, Imâm Al-Haramayn Al-Jouwayni a dit :

« النور ، معناه الهادى »

« An-Noûr : sa signification est Celui Qui guide (Al-Hâdî). »

Informations utiles :

– Imâm Al-Haramayn (des deux Haram) Abou l-Ma’âli ‘Abdou l-Malik Ibnou ‘Abdi l-Lâh Al-Jouwayni, est né en 419 et il est décédé en 478 de l’Hégire (رحمه الله) c’est-à-dire il y a plus de 950 ans. C’est un grand savant reconnu par toute la communauté musulmane. Il était surnommé « Imâm al-Haramayn » c’est-à-dire l’Imâm des deux enceintes sacrées de La Mecque et Médine. Il était du madh-hab (Ecole de jurisprudence) de l’Imâm Ach-Châfi’i et il fût l’un des chouyoûkh de l’Imâm Aboû Hâmid Al-Ghazâli (رحمه الله).

  • Le Chaykh Aboû Is-hâq Ach-Chîrâzi a fait son éloge en lui disant : « Oh toi qui est profitable aux gens d’orient et d’occident, certes les premiers comme les derniers ont profité de ta science ». Il lui a dit également : « Tu es en ce jour, l’Imâm des Imâms » [Dhayl Târîkh Baghdâd]
  • ‘Abdou l-Ghaffâr Al-Fâriçi a dit de lui : « Imâm Al-Haramayn (des deux Haram), la fierté de l’Islâm, l’Imâm de la Oummah dans l’absolue, le docte dans la charî’ah, celui qui a réunis le statut d’Imâm en orient et en occident » [Al-Mountakhab]
  • Le Hâfidh Ibn Najjâr Al-Baghdâdi a dit à son sujet : « Il est un Faqîh (spécialiste de la jurisprudence) Chafi’ite, il est surnommé Imâm Al-Haramayn […] il est l’Imâm des fouqahâ (spécialistes de la jurisprudence) d’orient et d’occident […] il est parvenu au degré de l’ijtihâd» [Dhayl Târîkh Baghdâd]
  • ‘Abdou l-Lâh Ibn Yoûçouf Al-Jarjâni a dit : « Abou l-Ma’âli Al-Jouwayni est l’Imâm de son temps » [Dhayl Târîkh Baghdâd]

– Ici, l’Imâm Al-Jouwayni explique que le Nom de Allâh « An-Noûr » signifie que Allâh est « Al-Hâdî » c’est-à-dire Celui Qui guide. Il ne faut pas comprendre de ce Nom, que Allâh serait une lumière qui est le contraire de l’obscurité car Il est Celui Qui crée la lumière.

– Allâh ta’âlâ dit dans Soûrat Al-An’âm : { وَجَعَلَ الظُّلُمَاتِ وَالنُّورَ } [ce qui a pour sens] : « Et Il (Allâh) créa les obscurités et la lumière », Dès lors, comment serait-il possible qu’Il soit une lumière comme Ses créatures ?!

– De nombreux savants ont tenu des propos similaires. Parmi eux :

  • Le compagnon Ibnou l-‘Abbâs [Rapporté par Al-Bayhaqi],
  • Le Loughâwi Aboû Mansoûr Al-Azhari [Rapporté par Ibn Mandhoûr],
  • L’Imâm Al-Khattâbi [Rapporté par Al-Bayhaqi],
  • L’Imâm Al-Halîmi [Rapporté par Al-Bayhaqi]
  • L’Imâm Al-Bayhaqi qui a dit : « An-Noûr : Il est Celui Qui guide (Al-Hâdi), et il a été dit : Celui Qui crée la lumière (Al-Mounawwir)» [Al-I’tiqâd]
  • L’Imâm Ibnou l-Athîr [Rapporté par Ibn Mandhoûr],
  • Le Loughâwi Ibnou Mandhoûr [Dans son ouvrage Liçânou l-‘Arab],
  • Le Mouhaddith Al-Harari qui a dit : « Sa parole ta’âlâ  : [اللهُ نُورُ السَّمَوَاتِ وَالأَرْض] (Allâhou noûrou s-samâwâti wa l-ard) signifie que Allâh ta’âlâ est Celui Qui guide les gens des cieux et de la terre vers la lumière de la foi, rapporté par Al-Bayhaqi de ‘Abdou l-Lâh Ibnou l-‘Abbâs, que Allâh les agrée tous deux. Allâh ta’âlâ n’est pas “noûr” dans le sens de « lumière » » [As-Sirâtou l-Moustaqîm]
  • Et beaucoup d’autres.

– Le fait de croire que Allâh serait une lumière (contraire de l’obscurité) est une croyance contraire à l’Islâm, et cette croyance fait sortir de l’islâm. [voir à ce sujet la citation de l’Imâm An-Nâboulouçi : ici].

– Le Chaykh, le Faqîh Aboû Chakoûr As-Sâlimi Al-Hanafi (m.~460 H.) a dit au sujet des Mouchabbihah (ceux qui ont pour croyance que Allâh ressemble aux créatures) : « Parmi eux certains disent que « Allâh ta’âlâ est une lumière qui scintille » et cela est de la mécréance car il y a le reniement d’un texte et il s’agit de la parole de Allâh ta’âlâ [qui a pour sens : ] {Rien n’est tel que Lui} » [Dans son livre At-Tamhîd fî Bayâni t-Tawhîd]

– Les savants ont dit que les corps sont de deux sortes : les corps palpables (que l’on peux toucher) et les corps impalpables (que l’on ne peux pas toucher). La lumière est un corps impalpable et Allâh n’est ni un corps palpable ni un corps impalpable. Les savants ont été unanimes sur le fait qu’attribuer le corps à Allâh est de la mécréance. [Retrouvez des citations à ce sujet  : ici]

– Retrouvez d’autres paroles de savants ayant mentionné que Allâh n’est pas une lumière : ici.

L’Imâm Ath-Tha’âlibi explique le verset “wa houwa l-Qâhirou fawqa ‘ibâdih”

Sujet : Allâh n’est pas dans une direction.

tafsir ath-tha'alibi   Ath-Tha'alibi - tafsir - sourat al-an'am 54 fawqa

Dans son tafsîr du Qour-ân « Al-Jawâhir Al-Hissân», lors de l’explication de Soûrat Al-An’âm verset 61 qui comprend la partie { وَهُوَ ٱلۡقَاهِرُ فَوۡقَ عِبَادِهِ } (wa houwa l-Qâhirou fawqa ‘ibâdihi), l’Imâm Ath-Tha’âlibi a dit :

« ف(فوق) : لا يجوز أن تكون للجهة، وإنما هى لعلو القدر والشأن، على حد ما تقول الياقوت فوق الحديد »

« Il n’est pas possible que le terme « fawqa » [dans ce verset] vienne dans le sens de la direction, mais il s’agit d’une élévation (‘oulouww) par la puissance et le mérite. Tout comme on dit [dans la langue arabe] le rubis est fawqa (c’est-à-dire supérieur en terme de valeur) au fer».

Informations utiles :

– L’Imâm, le Mouhaddîth (spécialiste de la science du hadîth), le Faqîh (spécialiste de la jurisprudence), le Moufassir (exégète), le Loughawi (spécialiste de la langue Arabe) ‘Abdou-r-Rahmân ibnou Mouhammad ibnou Makhloûf Abî Zayd Ath-Tha’âlibi Al-Mâliki est né en 786 dans la région de Ouled Isser et il est décédé en 875 de l’Hégire à Alger (رحمه الله), c’est-à-dire il y a environ 560 ans. Il est un savant dans le madh-hab (école de jurisprudence) de l’Imam Mâlik. On peut citer parmi ses nombreux Chouyoûkh, le Hâfidh Waliyou d-Dîn Al-’Irâqi. De parmi ceux qui ont reçu de sa science : L’Imâm As-Sanoûçi (l’auteur du traité de croyance). Et de parmi les savants reconnus qui ont fait son éloge, le Hâfidh As-Sakhâwi. Il est enterré à Alger dans un Mausolée connu par le nom ” Sayyidi ‘Abdou r-Rahmân ”.

– Ici, il explique que le terme « fawqa » qui est attribué à Allâh dans ce verset désigne une supériorité par la puissance et le mérite et non une supériorité par l’endroit ou la direction. Et il explique que dans la langue Arabe le terme « fawqa » ne désigne pas forcement la supériorité spatiale. En effet lorsqu’on dit « al-yâqoût fawqa l-hadîd », ici il est très bien compris que le rubis est supérieur au fer en terme de valeur. Le sens ici n’est pas que le rubis est physiquement au-dessus du fer.

– Le Moufassir Ibn ‘Atiyyah Al-Andalouçi (m.541 h.) a tenu avec exactitude les mêmes propos que le Chaykh Ath-Tha’âlibi, dans son tafsîr. Le Chaykh Aboû Hayyân Al-Andalouçi (m.745 h.) mentionne également ces propos dans son tafsîr d’après Ibn ‘Atiyyah.

– Dans un autre passage de son livre l’Imâm Ath-Tha’âlibi tiens des propos proche de ceux-ci, en disant : « Al-‘Aliyy : Il est voulu par cela l’élévation (‘oulouww) par le mérite et l’éminence, et non d’une élévation spatiale [par l’endroit], car Allâh soubhânahou wa ta’âlâ est exempt de la localisation » [Al-Jawâhir Al-Hissân].

– D’autres savants ont expliqué ce verset de manière similaire :

  • L’Imâm Al-Qourtoubi a dit : « La signification de : {فَوقَ عِبَادِه} (fawqa ‘ibâdih) c’est une fawqiyyah (supériorité) d’isti’lâ (de domination) par la manifestation de Sa toute puissance et la réalisation inéluctable de Sa volonté sur eux, c’est-à-dire que Ses esclaves sont assujettis à Sa volonté, et il ne s’agit pas d’une supériorité spatiale » [Dans son tafsîr].
  • Le Chaykh Moullâ ʹAli Al-Qârî a dit : « Quant à Son ‘oulouww, ta’âlâ, par rapport à Ses créatures qui est tiré de ce qui est de l’ordre de la parole de Allâh ta’âlâ :  {وَ هُوَ القَاهِرُ فَوْقَ عِبَادِهِ} (wa houwa l-Qâhirou fawqa ‘ibâdih) [soûrat Al-An’âm / 61], il s’agit d’un ‘oulouww (élévation) par le mérite et l’éminence et non pas d’une élévation par l’endroit, conformément à ce qui est décrété chez les gens de Ahlou s-Sounnah wa l-Jamâ’ah » [Dans son commentaire du livre Al-Fiqh al-Akbar].

– L’Imâm Ibnou Foûrak a dit à ce sujet : « Sache que, lorsque nous disons que Allâh ‘azza wa jall est “fawqa mâ khalaqa” (supérieur à ce qu’Il a créé), cela ne veut pas dire que c’est une fawqiyyah (supériorité) spatiale ni une élévation sur les endroits par la distance ni leur supervision par le contact avec quoi que ce soit de ces endroits » [Dans son livre Mouchkilou l-Hadîth].

– Le Chaykh Abou n-Nasr Al-Qouchayri a dit : « Ainsi Ar-Rabb [c’est-à-dire Allâh] est attribué du ‘Oulouww (élévation) et de la Fawqiyyah (supériorité) par le mérite et l’éminence et Il est exempt d’être dans un endroit et d’être en face d’un corps» [Dans son livre At-Tadhkirah Ach-Charqiyyah]

– Egalement l’Imâm Ach-Chahrastâni a dit : « En ce qui concerne les expressions révélées (c’est-à-dire présentes dans le Qour-ân ou la Sounnah) telles que « al-istiwâ », « al-wajh », « al-yadayn », « al-janb », « al-majî », « al-ityân », « al-fawqiyyah » et d’autres que celles-ci, les corporalistes les prennent selon leur sens apparent, je veux dire telles qu’elles sont comprises lorsqu’elles sont employées au sujet des corps » [Dans son livre Al-Milal wa n-Nihal].

– Pourtant le Messager de Allâh (صلى الله عليه وسلم) a catégoriquement nié la notion de direction au sujet de Allâh dans un hadîth sahîh. Il a dit (صلى الله عليه وسلم) [ce qui a pour sens : ] «Ô Allâh Tu es Adh-Dhâhir, rien n’est au-dessus de Toi et Tu es Al-Bâtin, rien n’est en-dessous de Toi » [Rapporté par Mouslim, par Al-Bayhaqi et d’autres].

– Ainsi, les savants ont expliqué que la fawqiyyah (supériorité) de Allâh mentionnée dans ce verset ou encore dans le verset {yakhâfoûna Rabbahoum min fawqihim} n’est pas une fawqiyyah par l’endroit et la direction, mais il s’agit plutôt d’une fawqiyyah (supériorité) de domination, de toute puissance et de mérite.

Le Chaykh Al-‘Azzâmi mentionne l’unanimité sur le fait que Allâh est sans endroit et sans direction

Sujet : La croyance en Allâh.

Fourqan-al-Qouran-Al-Azzami   'azzami unanimité ijma' Allah existe sans direction et sans endroit

Dans son livre «Fourqânou l-Qour-ân», le Chaykh Al-Qoudâ’i Al-’Azzâmi a dit :

« فيكون ما أجمع عليه أهل الحق من علماء السلف والخلف من تنـزه الحق عن الجهة وتقدسه عن المكان وتعاليه عن التجزؤ والتبعيض والصعود والنـزول والقرب والبعد والذهاب والمجيء والحركة والسكون وما أشبه ذلك »

« Les gens de la vérité parmi les savants du salaf et du khalaf sont unanimes sur le fait que Allâh est exempt de la direction et de l’endroit, et sur Son exemption de la partition, de la division, de la montée, de la descente, de la proximité, de l’éloignement, du déplacement, du mouvement, de l’immobilité et de tout ce qui est semblable à cela »

Informations utiles :

– Le Mouhaddith, le Faqîh (spécialiste de la jurisprudence), le Chaykh Salâmah Al-Qoudâ’i Al-’Azzâmi Ach-Châfi’i est né en 1298 et il est décédé en 1376 de l’Hégire (رحمه الله). Il faisait parti des savants de l’Université Islamique Al-Azhar d’Egypte.

– Ici, le Chaykh Al-‘Azzâmi rapporte l’unanimité des savants de l’Islam, qu’il soit du Salaf (les trois premiers siècles de l’Hégire) ou du Khalaf (ceux qui ont vécu après les trois premiers siècles) sur le fait que Allâh n’est pas dans un endroit, ni dans une direction, qu’Il n’est pas concerné par la partition, ni par la division, ni par la montée, ni par la descente, ni par la proximité, ni par l’éloignement, ni par le déplacement, ni par le mouvement, ni par l’immobilité, ou tout autres choses de semblable.

– En effet toutes ces caractéristiques sont des caractéristiques des corps, et Allâh n’est pas un corps, il n’est donc par permis de lui attribuer des caractéristiques propres aux créatures, comme ce qui a été mentionné ici.

– Allâh ta’âlâ dit dans Son livre honoré {لَيْسَ كَمِثْلِهِ شَيْءٌ} [Ce qui a pour sens] : « Rien n’est tel que Lui – d’aucune façon que ce soit -». Les savants spécialistes de tafsîr du Qour-ân ont confirmé que ce verset en lui-même est une preuve pour exempter Allâh du corps. Parmi eux : l’Imâm Ar-Râzi [Dans son Tafsîr], l’Imâm As-Souyoûti [Dans son livre Al-Iklîl] et autres.

– Et le prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit dans un hadîth sahîh (authentique) rapporté par Al-Boukhâri et autre : « كَـــانَ اللهُ وَلَــمْ يَـــكُـــنْ شَـىءٌ غَــيْـــرُهُ » [ce qui a pour sens ] : «Allâh existe de toute éternité et rien d’autre que Lui n’est de toute éternité ». Ce hadîth nous indique qu’hormis Allâh et Ses Attributs, rien n’existe de toute éternité, ni terre, ni ciel, ni mer, ni endroit, ni corps, ni membre, ni organe, ni aucune autre créature quelle qu’elle soit. Ce hadîth est donc une preuve que Allâh existe de toute éternité sans endroit ni direction.

– L’Imâm At-Tahâwi (رحمه الله) qui fait partie des illustres savants du salaf a dit dans son traité présentant la croyance de l’ensemble des gens de la Sounnah : « Allâh ta’âlâ est exempt des limites, des fins, des côtés, des organes et des membres. Les six directions ne Le délimitent pas, contrairement à toutes les créatures »  [Al-‘Aqîdah At-Tahâwiyyah].

– Tout les musulmans ont pour croyance que Allâh existe sans endroit et sans direction. Cette unanimité a été mentionnée par de nombreux savants tels que :

  • L’Imâm Aboû Mansoûr Al-Baghdâdi [Al-Farqou bayna l-Firaq],
  • L’Imâm Al-Jouwayni [Al-Irchâd],
  • L’Imâm Ar-Râzi [voir : ici],
  • Le Chaykh Salîm Al-Bichri Al-Azhari [Rapporté par le Chaykh Al-’Azzâmi],
  • Le Chaykh Al-Qoudâ’i Al-’Azzâmi [voir ci-dessus],
  • Le Chaykh Mouhammad Al-‘Arabi At-Tabbâni [Barâ-atou l-Ach’ariyyîn],
  • Le Chaykh Mahmoûd As-Soubki [It-hâfou l-Kâ-inat (1)] et [It-hâfou l-Kâ-inat (2)],
  • Le Chaykh Ach-Chanqîti [Al-Âyatou-l Mouhkamât],
  • L’ancien Moufti d’Egypte, le Chaykh Mouhammad Bakhît Al-Moutî’i Al-Hanafi qui a dit : « L’ensemble de la communauté Islamique est sur la croyance que Allâh est exempt de l’incarnation dans les endroits, et qu’Il est exempt de la direction, c’est-à-dire d’être au-dessus de quelque chose, ou en dessous, ou à droite, ou à gauche, ou derrière ou devant. Et on ne dit pas que Allâh serait en contact par Son Être avec quelque chose, ou qu’Il serait séparé de quelque chose, ainsi on ne dit pas que Allâh serait séparé du monde, ou en contact avec lui » [Rapporté par le Chaykh Mahmoûd As-Soubki Al-Azhari dans son livre It-hâfou l-Kâ-inât],
  • Le Mouhaddith Al-Harari,
  • Dans une fatwâ de Dârou l-Iftâ Al-Misriyyah émise en 2005 [voir : ici]
  • Et beaucoup d’autres [voir : ici]

– L’unanimité (ijmâ’) est une preuve dans la religion. En effet le prophète (صلى الله عليه وسلم) nous a enseigné que les savants de sa communauté ne seront jamais unanime sur un égarement, par sa parole « إنّ أُمَّتي لا تجتمع على ضلالة  » ce qui a pour sens : « Ma communauté ne sera jamais unanime sur un égarement. » [Hadîth sahîh (authentique) rapporté selon différentes versions par Al-Hâkim, At-Tirmidhi, Ibnou Mâjah, Aboû Dâwoûd et autres en des termes proches]. A ce sujet :

  • L’Imâm Al-Jouwayni a dit : « L’unanimité (Ijmâ’) de cette communauté (Oummah) est une preuve à elle seule, en raison de la parole du prophète : “لا تجتمع أمتي على ضلالة” [ce qui a pour sens : ] ma communauté ne sera jamais unanime sur un égarement » [Al-Waraqât]
  • L’Imâm An-Nawawi a dit : « Les fondements de la religion sont quatre : le Livre (le Qour-ân), la Sounnah, l’unanimité (ijmâ’) et le Qiyâs (des savants moujtahid).» [Al-Maqâçid]
  • Le Moufti de La Mecque, le Chaykh Ahmad Ibnou Zayni Dahlân a dit : « L’unanimité de la Oummah est une preuve dans la religion, comme l’a indiqué le prophète : “لا تجتمع أمتي على ضلالة” [ce qui a pour sens : ] ma communauté ne sera jamais unanime sur un égarement » [Dans son livre Fitnatou l-Wahhâbiyyah]

L’Imâm Al-Baghawi interprète « wajh » dans Soûrat Al-Qasas/88

Sujet : Allâh n’a pas de visage ni aucune autre partie corporelle.

Tafsir Al-Baghawi - Ma’alim At-Tanzil   Tafsir baghawi wajh moulk ta'wil interpretation

Dans son Tafsîr « Ma’âlim At-Tanzîl », lors de l’explication du verset 88 de Soûrat Al-Qasas, l’Imâm Al-Baghawi a dit :

«  {كل شيء هالك إلا وجهه } أي : إلا هو ، وقيل : إلا ملكه ، قال أبو العالية : إلا ما أريد به وجهه  »

« {koullou chay-in hâlikoun illâ Wajhah} [ce qui signifie : « Tout disparaîtra sauf Son wajh »] c’est-à-dire sauf Lui (Allâh) ; et il a été dit : sauf Sa souveraineté (moulk). Abou l-‘Âliyah a dit : sauf ce par quoi on recherche Son agrément ».

Informations utiles :

– L’Imâm, le Hâfidh (spécialiste de la science du hadîth), le Faqîh (spécialiste de la jurisprudence), le Moufassir (exégète) Aboû Mouhammad Al-Houçayn Ibnou Mas’oûd Al-Baghawi est né 433 et il est décédé en 516 de l’Hégire, (رحمه الله) c’est-à-dire il y a plus de 900 ans. Il est du Madh-hab (école de jurisprudence) de l’Imâm Ach-Châfi’i.

– Ici, il mentionne plusieurs interprétations du mot « wajh » dans le verset 88 de Soûrat Al-Qasas.

– La première interprétation qu’il mentionne est que « wajh » signifie ici Allâh lui-même. Cette interprétation a également été donnée par :

– La seconde interprétation qu’il cite est que « wajh » a ici le sens de la souveraineté (al-moulk). Cette interprétation a également été donnée par :

  • L’Imâm Al-Boukhâri [Dans son Sahîh]
  • L’Imâm Aboû Hayyân Al-Andalouçi [Dans son Tafsîr]
  • L’Imâm Ibn Hajar Al-‘Asqalâni [Charh Sahîh Al-Boukhâri]
  • L’Imâm Badrou d-Dîn Al-‘Ayni [‘Oumdatou l-Qâri]
  • L’Imâm Al-Qastallâni [Irchâdou s-Sârî Charh Sahîh Al-Boukhâri]

– Et la troisième interprétation qu’il mentionne d’après Aboû l-‘Âliyah est que ce qui est visé par « wajh » ici, est ce par quoi l’on recherche l’agrément de Allâh. Cette interprétation a également été donnée par :

  • Le compagnon Ibnou l-‘Abbâs [rapporté par As-Souyoûti],
  • Le Tâbi’i Moujâhid [rapporté par As-Souyoûti],
  • L’Imâm Soufyân Ath-Thawri [rapporté par Al-Bayhaqi],
  • L’Imâm Al-Boukhâri [dans son Sahîh],
  • Le Moufassir Al-Khâzin [dans son Tafsîr]
  • Et bien d’autres.

– L’Imâm, le Hâfidh (spécialiste de la science du hadîth), le Moufassir (exégète), le Tâbi’i (successeur des compagnons) Rafî’ Abou l-‘Âliyah Ar-Riyâhi Al-Basri est décédé en 90 ou 93 de l’Hégire (ou après selon différents avis) (رحمه الله) c’est-à-dire il y a plus de 1300 ans. Il rencontra un grand nombre de compagnons tel que ‘Oumar, ‘Ali, Aboû Dharr, Ibnou Mas’oûd, Ibnou l-‘Abbâs, Aboû Moûçâ, Aboû Ayyoûb, ‘Â-ichah et beaucoup d’autres (رضي الله عنهم). Il fait parti de ceux qui ont pris le Hadîth de Aboû Hourayrah. Et parmi ceux qui le rapportent de lui on compte Al-Boukhâri, Mouslim, Aboû Dâwoûd, At-Tirmidhi, An-Naçâ-i, et Ibnou Mâjah.

  • Aboû Bakr Ibn Abî Dâwoûd a dit de lui : « Il n’y a personne après les compagnons qui soit aussi savant dans la science du Qour-ân que Abou l-‘Âliyah » [Tahdhîbou l-Asmâ wa l-Loughât]
  • An-Nawawi a dit à son sujet : « Il compte de parmi les plus grands des successeurs des compagnons » [Tahdhîbou l-Asmâ wa l-Loughât]

– Cette interprétation de Abou l-‘Âliyah a également été rapportée par Ath-Tha’alibi dans son tafsîr.

– Le mot « wajh » dans la langue arabe a plusieurs sens, et son sens premier est « visage » ou « face ». Mais ce n’est pas ce sens qui est retenu lorsqu’il est attribué à Allâh. En effet Allâh n’est pas composé de partie, Il n’est pas un corps, Il n’a ni membre, ni organe.

  • L’Imâm Al-Bayhaqi a dit : « Son « wajh » n’est pas une image [un visage] » [Al-Asmâ-ou wa s-Sifât].
  • Chaykh Al-Islâm Zakariyyâ Al-Ansâri a dit : « Allâh ta’âlâ dit : {Koullou chay-in hâlikoun illâ Wajhah} [ce qui signifie : « Tout disparaîtra sauf Son Wajh »], cela n’est pas dans le sens de l’organe (du visage) » [Dans son charh de « Ar-Riçâlatou l-Qouchayriyyah »].
  • L’Imâm Ach-Chahrastâni a dit que le fait de prendre le terme wajh, dans ce type de verset, selon le sens apparent, c’est-à-dire selon le sens du corps est la voie des moujassimah (corporalistes) [Dans son livre « Al-Milal wa n-Nihal »]. Et il dit également que certains savants ne traduisaient pas ce terme dans les autres langues pour éviter des mauvaises compréhensions, alors ils se contentaient de le citer en arabe [Al-Milal wa n-Nihal].
  • Le Chaykh Ibn Hajar Al-Haytami a dit au sujet des versets équivoques (moutachâbihah) comme le verset {وَيَبْقَى وَجْهُ رَبِّكَ} « wa yabqâ wajhou rabbik » : « Le sens voulu n’est pas le sens apparent, du fait de l’impossibilité de l’attribuer à Allâh, Qui est totalement exempt de ce que disent les injustes et les mécréants » puis il explique les deux voies valables concernant ce type de verset. [Al-Minhajou l-Qawîm].

– De nombreux autres savants ont interprété le mot « wajh » en fonction du contexte du verset. [Consultez des paroles de savants : ici].

– Le grand savant du Salaf, l’Imâm At-Tahâwi (رحمه الله) a dit :  « Allâh ta’âlâ est exempt des limites, des fins, des côtés, des organes et des membres. Les six directions ne Le délimitent pas, contrairement à toutes les créatures » [Al’Aqîdah At-Tahâwiyyah].

– Retrouvez aussi l’article : “Al-Albâni (wahhabite) déclare indirectement mécréant l’Imâm Al-Boukhâri pour son interprétation du terme wajh par moulk” : ici.

L’Imâm Ach-Châfi’i distingue entre les bonnes et mauvaises innovations [rapporté par An-Nawawi]

Sujet : Le Salaf et les bonnes innovations.

Nawawi-Tahdhibou l-‘Asma’i wa l-Loughat   nawawi-Tahdhibou l-‘Asma’i wa l-Loughat-bid'a   Nawawi - Bayhaqi - Chafi'i - bonne innovation - bid'a - bid'ah

Dans son livre « Tahdhîbou l-Asmâ-i wa l-Loughât » (tome 3 page 23 de cette édition), après avoir confirmé qu’il existe des bonnes innovations [voir l’article à ce sujet : ici], l’Imâm An-Nawawi a dit :

« وروى البيهقي بإسناده في مناقب الشافعي عن الشافعي رضي الله عنه قال : المحدثات من الأمور ضربان، أحدهما ما أُحدث مما يخالف كتابا أو سنة أو أثرا أو اجماعا فهذه البدعة الضلالة، والثانية ما أحدث من الخير لا خلاف فيه لواحد من العلماء وهذه محدثة غير مذمومة، وقد قال عمر رضي الله عنه في قيام شهر رمضان: نعمتُ البدعة هذه، يعني أنها محدثة لم تكن »

« L’Imâm Al-Bayhaqi a rapporté avec sa chaîne de transmission dans [son livre] « Manâqibou ch-Châfi’i » d’après [l’Imâm] Ach-Châfi’i (رضي الله عنه), qu’il a dit : « Les nouveautés parmi les choses sont de deux sortes :

– l’une, c’est ce qui est innové et qui contredit le Livre (le Qour-ân), la Sounnah, les textes des prédécesseurs parmi les compagnons (Athar) ou l’Unanimité (Ijmâ’). Celle-là est l’innovation d’égarement.

– La deuxième, c’est ce qui est innové et qui fait parti des bonnes choses, qui ne comporte pas de contradiction avec aucun de ceux-là et cette nouveauté-ci n’est pas blâmable ».

Et ‘Oumar [Ibnou l-Khattâb] (رضي الله عنه) a dit au sujet des veillées [en prière] durant le mois de Ramadân [derrière un seul imâm] « Quelle bonne innovation que cela », il veut dire qu’il s’agit d’une chose nouvelle qui n’avait pas lieu auparavant. »

Informations utiles :

– L’Imâm, le Moujtahid –jurisconsulte–  Mouhammad Ibnou Idrîs Ach-Châfi’i est l’un des plus grands savants de notre communauté, c’est une référence incontournable pour tout musulman. C’est un salaf (C’est à dire qu’il a vécu dans les trois premiers siècles de l’hégire), il est né en 150 et il est décédé en 204 de l’Hégire (رحمه الله) c’est-à-dire il y a environ 1230 ans. Il est l’Imâm de l’école (madh-hab) chafi’ite. Il suffit comme éloge à son sujet que les savants du hadîth ont été en accord pour dire que l’Imâm Ach-Châfi’i est celui qui est visé par la parole du Prophète (صلى الله عليه وسلم) :

“عَالِمُ قُرَيْشٍ يَمْلأُ طِبَاقَ الأَرْضِ عِلْمًا”

[qui a pour sens : ] «Le savant de Qouraych emplira la terre de Science». [rapporté par l’Imâm Al-Bayhaqi]

  • L’Imâm Abou l-Haçan As-Soulami a dit à son sujet : « Mouhammad Ibn Idrîs Ach-Châfi’i est le savant à la tête du second siècle [de l’Hégire] (c’est-à-dire le moujaddid – savant revivificateur)» [Rapporté par le Hâfidh Ibnou ‘Açâkir dans Tabyînou kadhibi l-Mouftari]

– Ici, l’Imâm Ach-Châfi’i fait la distinction entre les bonnes et les mauvaises innovations. Il précise que l’innovation qui ne comporte pas de contradiction avec Livre (le Qour-ân), la Sounnah, les textes des prédécesseurs parmi les compagnons (Athar) ou l’Unanimité (Ijmâ’) n’est pas une innovation blâmable.

– La chaîne de transmission de cette citation est authentique (sahîh), et beaucoup de savants l’ont rapporté en des termes proches, tels que :

– Parmi ses arguments, il y a la parole de ‘Oumar Ibnou-l Khattâb, le compagnon et second Calife (رضي الله عنه) : « ni’matou l-bid’ah » c’est-à-dire “Quelle bonne innovation”. Cette parole de ‘Oumar a été rapporté par l’Imâm Al-Boukhâri [Dans son Sahîh] et l’Imâm Mâlik [Al-Mouwatta]. Et beaucoup de savants se sont appuyé sur cette parole de ‘Oumar pour confirmer qu’une innovation peut être bonne, parmi eux :

– Le prophète (صلى الله عليه وسلم) a lui même enseigné qu’une innovation peut être bonne et récompensée par sa parole qui a pour sens : « Celui qui instaure dans l’Islâm une bonne tradition (sounnah) en aura la récompense et l’équivalent de la récompense de ceux qui œuvreront avec après lui, sans que leurs récompenses ne soient diminuées en rien ; et celui qui instaure dans l’Islâm une mauvaise tradition (sounnah) se chargera de son péché et de l’équivalent du péché de ceux qui œuvreront avec après lui, sans que leurs péchés ne soient diminués en rien. » [Rapporté par Mouslim].

– Quant au hadîth rapporté par Mouslim qui comprend les termes : ” وكل بدعة ضلالة ” (wa koullou bid’atin dalâlah), ce qui est visé par “koullou” dans ce hadîth est “la plupart” des innovations comme l’ont expliqués les savants de l’Islâm. [Voir la citation de l’Imâm An-Nawawi à ce sujet : ici]

– L’Imâm, le Hâfidh (spécialiste de la science du Hadîth), le Faqîh (spécialiste de la jurisprudence) Aboû Zakariyyâ Mouhyi d-Dîn Yahyâ Ibnou Charaf An-Nawawi est un savant de référence. Il est né en 631 et il est décédé en 676 de l’hégire (رحمه الله), c’est-à-dire il y a plus de 750 ans. C’est un savant dans l’école de jurisprudence Chafi’ite. Son commentaire du sahîh de l’Imâm Mouslim est très célèbre.  Il a écrit d’autres livres tels que « Riyâd as-Sâlihîn » (le jardin des vertueux), et le recueil de 40 hadîth si connus.

  • Tâjou d-Dîn As-Soubki le surnommait « Chaykhou l-Islâm » [Tabaqâtou ch-Châfi’iyyah Al-Koubrâ]
  • Adh-Dhahabi a dit de lui : « Le Moufti de la Oummah, Chaykhou l-Islâm […] le Hâfidh (spécialiste de la science du hadîth), le Faqîh (spécialiste de la jurisprudence), le Chafi’ite, l’ascète, l’un des étendards (de la religion)» [Târîkhou l-Islâm]. Il a dit également : « Le Chaykh, le modèle (qoudwah) […] le Hâfidh (spécialiste de la science du hadîth), l’ascète, le pieux adorateur, le Faqîh (spécialiste de la jurisprudence), le moujtahid versé dans l’adoration de Son Seigneur, Chaykhou l-Islâm » [Siyar A’lâmi n-Noubalâ]
  • Ibn Kathîr a dit à son sujet : « Le Chaykh, l’Imâm, l’illustre savant (al-‘Allâmah), le Hâfidh (spécialiste de la science du hadîth) l’honorable Faqîh (spécialiste de la jurisprudence) […] l’un des pieux adorateurs et ascètes»  [Tabaqâtou ch-Châfi’iyyah]

– Retrouvez d’autres paroles de savants concernant les bonnes innovations : ici.

L’Imâm Az-Zajjâj interprète le terme « wajh » dans deux versets

Sujet : Allâh n’a pas de visage ni aucune autre partie corporelle.

az-zajjaj-tafsir-ma'ani-al-qouran   az-zajjaj-tafsir-ma'ani-al-qouran1   Az-Zajjaj interprete wajh salaf   az-zajjaj salaf interpretation ta'wil wajh

Dans son tafsîr « Ma’âni Al-Qour-ân» (Tome 1 pages 388 et 389 de cette édition), l’Imâm Az-Zajjâj a dit :

« قال الله عز وجل : {كل شيء هالك إلا وجهه} ؛ وقال : {ويبقى وجه ربك} ؛ المعنى: ويبقى ربك؛ والمعنى: كل شيء هالك إلا الله عز وجل. »

« Allâh ‘Azza wa Jall dit : {koullou chay-in hâlikoun illâ Wajhah} [ce qui signifie : « Tout disparaîtra sauf Son wajh »] et il dit : {wa yabqâ wajhou Rabbik} [ce qui signifie : « Et seul subsistera le wajh de ton Seigneur»] cela signifie : « seul subsistera ton Seigneur » ; et cela signifie «Tout disparaîtra sauf Allâh ‘azza wa jall » »

Informations utiles :

– L’Imâm, l’exégète (Moufassir), le Spécialiste de la langue Arabe (Loughawi), le Grammairien (Nahwi) Aboû Is-hâq Ibrâhîm Ibnou Mouhammad Ibnou s-Sourri Az-Zajjâj Al-Baghdâdi, est l’un des linguistes les plus connus. Il faisait partie des gens du Salaf, il est né en 241 et il est décédé en 311 de l’Hégire (رحمه الله) c’est-à-dire il y a plus de 1120 ans. Il est souvent cité comme référence par les exégètes (moufassiroûn).

  • Al-Khatîb Al-Baghdâdi a dit de lui : « Il était parmi les gens honorables et versés dans la religion, il avait une bonne croyance et un bon madh-hab». [Târîkh Baghdâd]
  • Ibn Khallikân a dit le concernant : « Il était parmi les gens de science, de bonne manière et versé dans la religion». [Wafayâtou l-A’yân]
  • An-Nawawi a dit à son sujet : « L’Imâm dans la langue Arabe ». [Tahdhîbou l-Asmâ wa l-Loughât]
  • Ibn Kathîr a dit de lui : « Il était vertueux et versé dans la religion, il avait une bonne croyance et il était auteur de bons ouvrages, et parmi eux “Ma’âni Al-Qour-ân” et d’autres ouvrages bénéfiques.». [Al-Bidâyah wa n-Nihâyah]
  • Adh-Dhahabi a dit à son sujet : « L’Imâm, le grammairien (Nahwi) de son époque». [Siyarou A’lâmi n-Noubalâ]

– Ce grand savant du Salaf explique que dans les versets {wa yabqâ wajhou Rabbik} et {koullou chay-in hâlikoun illâ Wajhah} le terme “wajh”  fait référence à Allâh lui-même. En effet dans la langue arabe le terme “wajh” peut être utilisé pour désigner l’être.

– Cette citation nous démontre que les savants du Salaf avaient quelquefois recourt à l’interprétation détaillée.

– Cette interprétation de l’Imâm Az-Zajjâj a également été rapportée de lui par l’Imâm Ath-Tha’âlibi qui a dit : « Un groupe (de savants) a dit : Le sens est : « tout  sera anéanti sauf Lui soubhânah (c’est-à-dire sauf Allâh) ». At-Tabari la mentionné, ainsi qu’un groupe (de savants) et parmi eux il y a Abou l-Ma’âli (l’Imâm Al-Jouwayni) que Allâh lui fasse Miséricorde. Et Az-Zajjâj  a dit : « sauf Lui (c’est-à-dire sauf Allâh). » [Dans son tafsîr]

– Cette interprétation a également été donnée par :

– Le mot « wajh » dans la langue arabe a plusieurs sens, et son sens premier est « visage » ou « face ». Mais ce n’est pas ce sens qui est retenu lorsqu’il est attribué à Allâh. En effet Allâh n’est pas composé de parties, Il n’est pas un corps et Il n’a ni membre, ni organe.

  • L’Imâm Al-Bayhaqi a dit : « Son « wajh » n’est pas une image [un visage] » [Al-Asmâ-ou wa s-Sifât].
  • Chaykh Al-Islâm Zakariyyâ Al-Ansâri a dit : « Allâh ta’âlâ dit : {Koullou chay-in hâlikoun illâ Wajhah} [ce qui signifie : « Tout disparaîtra sauf Son Wajh »], cela n’est pas dans le sens de l’organe (du visage) » [Dans son charh de « Ar-Riçâlatou l-Qouchayriyyah »].
  • L’Imâm Ach-Chahrastâni a dit que le fait de prendre le terme wajh, dans ce type de verset, selon le sens apparent, c’est-à-dire selon le sens du corps est la voie des moujassimah (corporalistes) [Dans son livre « Al-Milal wa n-Nihal »]. Et il dit également que certains savants ne traduisaient pas ce terme dans les autres langues pour éviter des mauvaises compréhensions, alors ils se contentaient de le citer en arabe [Dans son livre « Al-Milal wa n-Nihal »].
  • Le Chaykh Ibn Hajar Al-Haytami a dit au sujet des versets équivoques (moutachâbihah) comme le verset {وَيَبْقَى وَجْهُ رَبِّكَ} « wa yabqâ wajhou rabbik » : « Le sens voulu n’est pas le sens apparent, du fait de l’impossibilité de l’attribuer à Allâh, Qui est totalement exempt de ce que disent les injustes et les mécréants » puis il explique les deux voies valables concernant ce type de verset. [Al-Minhajou l-Qawîm].

– De nombreux autres savants ont interprété le mot « wajh » en fonction du contexte du verset. [Consultez des paroles de savants : ici].

– Le grand savant du Salaf, l’Imâm At-Tahâwi (رحمه الله) a dit :  « Allâh ta’âlâ est exempt des limites, des fins, des côtés, des organes et des membres. Les six directions ne Le délimitent pas, contrairement à toutes les créatures » [Al-‘Aqîdah At-Tahâwiyyah].

– Retrouvez aussi l’article : « Al-Albâni (wahhabite) déclare indirectement mécréant l’Imâm Al-Boukhâri pour son interprétation du terme wajh par moulk » : ici.

Le Chaykh Moullâ ‘Ali Al-Qâri dit que Allâh est sans endroit

Sujet : Allâh existe sans endroit

charh-al-fiqh-al-akbar-abou-hanifah-moulla ali al qari   moulla 'ali al-qari - charh fiqh al akbar - Allah est sans endroit

Dans son Charh (commentaire) du livre « Al-Fiqh Al-Akbar » de l’Imâm Aboû Hanîfah, (page 117 de cette édition), le Chaykh Moullâ ʹAli Al-Qâri a dit :

« إنه سبحانه ليس في مكان من الأمكنة ولا في زمان من الأزمنة، لأن المكان والزمان من جملة المخلوقات وهو سبحانه كان موجودا في الأزل ولم يكن معه شىء من الموجودات »

« Allâh Soubhânah n’est pas dans un des endroits et Il ne dépend pas du temps, car l’endroit et le temps font partis de l’ensemble des créatures. Et Allâh Soubhânah existe de toute éternité alors que rien d’autre que Lui de parmi les choses existantes n’existe de toute éternité »

Informations utiles

– L’Imâm, l’Illustre savant, le Mouhaddith (transmetteur du Hadîth), le Faqîh (spécialiste de la jurisprudence), le Chaykh Moullâ ‘Ali Al-Qârî est un grand savant du madh-hab (école de jurisprudence) Hanafite, il est né en Afghanistan et il est décédé à La Mecque en 1014 de l’hégire (رحمه الله), c’est-à-dire il y a plus de 430 ans. Il a écrit un commentaire du livre « Al-Fiqh Al-Akbar » de l’Imâm Aboû Hanîfah qui est très connu.

  • Ibn ‘Âbidîn Al-Hanafi a dit à son sujet : « Al-‘Allâmah (l’illustre savant) ‘Ali Al-Qârî, le dernier de ceux qui sont enraciné [dans la science] »[Raddou l-Mouhtâr]
  • Ibn ‘Âbidîn Al-Hanafi a dit également  à son sujet : « Le dernier des spécialistes de la récitation, des spécialistes du fiqh, des spécialistes de la science du hadîth, l’élite des authentificateurs et vérificateurs » [Majmou’atou Raçâ-il Ibn ‘Âbidîn]
  • Al-Mouhibbi a dit le concernant : « L’une des références de science, il était sans pareil à son époque » [Khoulâsatou l-Athar]
  • Az-Zirikli a dit de lui : « Il est un faqîh (spécialiste de la jurisprudence) Hanafite, de parmi les références de science de son époque […] il a écrit de nombreux ouvrages »[Al-A’lâm]

– Ici, il confirme la croyance des gens de Ahlou s-Sounnah wa l-Jamâ’ah sur le fait que Allâh existe sans endroit et qu’Il ne dépend pas du temps. D’ailleurs dans ce même livre il dit que le fait de croire que Allâh serait dans un endroit ou une direction, cela est de la mécréance. Voir l’article à ce sujet : ici.

– Dans de nombreux passages de ses ouvrages le Chaykh Moullâ ‘Ali Al-Qâri a exposé la croyance des gens de la sounnah sur le fait que Allâh n’a aucune similitude avec Ses créatures :

  • Le Chaykh Moullâ ‘Ali Al-Qâri a dit : « Quant à Son ‘oulouww, ta’âlâ, par rapport à Ses créatures qui est tiré de ce qui est de l’ordre de la parole de Allâh ta’âlâ :  {وَ هُوَ القَاهِرُ فَوْقَ عِبَادِهِ} (wa houwa l-Qâhirou fawqa ‘ibâdih) [soûrat Al-An’âm / 61], il s’agit d’un ‘oulouww (élévation) par le mérite et l’éminence et non pas d’une élévation par l’endroit, conformément à ce qui est décrété chez les gens de Ahlou s-Sounnah wa l-Jamâ’ah » [Dans son Charh d’Al-Fiqh Al-Akbar]
  • Le Chaykh Moullâ ‘Ali Al-Qâri a dit aussi : « Ceux qui ont été injuste, qui sont parmi ceux qui ont menti au sujet de Allâh, ou qui ont prétendu des choses qui comprenaient la confirmation d’un endroit à Allâh, d’une forme, d’une direction en face [de Lui] et une confirmation d’une distance [entre Lui et Ses créatures] et de toute chose semblable à cela devient mécréant (kâfir) immédiatement. » [Dans son commentaire du livre Al-Fiqh Al-Akbar]
  • Le Chaykh Moullâ ‘Ali Al-Qâri a dit également : « Tout un groupe d’entre eux [c’est-à-dire les Pieux Prédécesseurs -Salaf Salîh -] ainsi que du Khalaf [c’est-à-dire de l’époque qui a suivi] a dit: “Celui qui croit que Allâh est dans une direction est un mécréant (kâfir), comme cela a été clairement rapporté par Al-‘Irâqi quand il a dit: “Ceci est l’avis de Aboû Hanîfah, Mâlik, Ach-Châfi’i, Al-Ach’ari et Al-Baqillâni”». [Dans son livre Mirqât al-Mafâtî]
  • Le Chaykh Moullâ ‘Ali Al-Qâri a dit aussi : « Les innovateurs [se réclamant] Hambalites ont dit : la parole de Allâh est de lettres et de sons » et il a dit également : «Les Mâchaykh, que Allâh leur fasse miséricorde, ont mentionné que l’on dit : “Le Qour-ân qui est la parole de Allâh n’est pas créé”, et qu’on ne dit pas :”le Qour-ân n’est pas créé [c’est-à-dire sans préciser que l’on parle de l’attribut de la parole de Allâh]” afin que personne ne comprenne que ce qui est composé de sons et de voix serait sans début, comme l’ont pensé certains ignorants [se réclamant] Hambalites» [Charh Al-Fiqh Al-Akbar] 

– Retrouvez d’autres paroles de savants sur le thème Allah est sans endroit / sans direction : ici.

L’Imâm Al-Moutawalli explique l’Istiwâ de Allâh par la domination par la puissance

Sujet : L’Istiwâ de Allâh sur le trône

Al-Moutawalli - Al-Ghounyah   al-moutawalli - istawa - istiwa - puissance-domination

Dans son livre « Al-Ghounyah fî Ousoûli d-Dîn » (page 77 de cette édition) l’Imâm Al-Moutawalli a dit :

« وقلنا المراد بقوله الرحمن على العرش استوى بالقدرة فإن قيل إذا حملتم على القدرة لم يكن لتخصيص العرش فائدة قلنا فائدته أن العرش أعظم المخلوقات فإذا قدر عليه علم من طريق التنبيه أنه قادر على ما هو دونه »

« Nous disons que ce qui est visé par la parole de Allâh « ٱلرَّحۡمَـٰنُ عَلَى ٱلۡعَرۡشِ ٱسۡتَوَىٰ » (Ar-Rahmân ‘ala l-‘archi stawâ) c’est la domination par la puissance. Et si quelqu’un dit : « si vous l’expliquez par la puissance alors il n’y pas d’utilité à mentionner le trône de manière spécifique». Nous disons : l’utilité est qu’étant donné que le trône est la plus grande des créatures, s’Il le domine par Sa puissance alors nous savons qu’Il domine également toutes autres choses en dehors de lui. »  

Informations utiles :

– Al-‘Allâmah (l’illustre savant), l’Imâm, le Ousoûli (spécialiste des fondements), le Faqîh (spécialiste de la jurisprudence) Aboû Sa’îd ‘Abdou r-Rahmân An-Nayçâboûri, connu sous le nom de Al-Moutawalli Ach-Châfi’i est né en 426 à Nayçâboûr et il est décédé en 478 de l’Hégire à Baghdâd (رحمه الله). C’est-à-dire il y a environ 960 ans. Il succéda à l’Imâm Ach-Chîrâzi comme enseignant à la célèbre école An-Nidhâmiyyah de Baghdâd. Il étudia la jurisprudence Chafi’ite auprès du savant, le Qâdî Houçayn Ach-Châfi’i (m.463 A.H) celui dont l’Imâm Ar-Râfi’i (m.623 A.H.) disait : « On le surnommait le savant de la communauté», et autres que lui. L’Imâm An-Nawawi (m.676 A.H.) le cite souvent comme référence dans ses ouvrages.

  • Adh-Dhahabi a dit à son sujet : « L’illustre savant (Al-‘Allâmah) le Chaykh des Chafi’ites » [Siyarou A’lâmi n-Noubalâ], et il a également dit de lui : « Il était un Faqîh (spécialiste de la jurisprudence) Chafi’ite, l’un des grands savants, Il était un Faqîh reconnu, et un savant méticuleux » [Târîkhou l-Islâm].
  • Quant à Ibn Kathîr, il  a dit à son sujet : « Il était éloquent, un grand orateur, et maîtrisait de nombreuses sciences » [Al-Bidâyah wa n-Nihâyah],  il a dit également  : « Il était un Faqîh (spécialiste de la jurisprudence) reconnu, et un savant méticuleux », il a également fait son éloge en disant : « Il était l’un des ash-hâbou l-woujoûh (une catégorie de savants en dessous du degré du moujtahid, qui est apte à déduire les jugements religieux à partir des textes de l’Imâm fondateur de l’école) dans le madh-hab [Châfi’i] ». [Tabaqâtou ch-Châfi’iyyîn]
  • As-Safadi a dit de lui : « Il comptait parmi les meilleurs des gens de par le comportement et le caractère, et de parmi les savants les plus modestes et généreux, il était reconnu et méticuleux tout en étant un grand orateur, éloquent, et nombreux devenaient des imams en assistant à ses assemblées de science ». [Al-Wâfî bi l-Wafayât]
  • Tâjou d-Dîn As-Soubki a dit de lui : « Il est l’un des Imâm aux degrés les plus élevés de parmi nos compagnons » [Tabaqâtou ch-Châfi’iyyah Al-Koubrâ].
  • Et Ibn Khallikân a dit à son sujet : « Il était un Faqîh Chafi’ite originaire de Nayçâboûr, il a rassemblé la science, l’application de la religion, et les bons caractères, il a maîtrisé le Fiqh (la jurisprudence), Al-Ousoûl (les fondements) et al-Khilâf (les divergences religieuses) » [Wafayâtou l-A’yân].

– Ici il explique que l’istiwâ de Allâh dans le verset « ٱلرَّحۡمَـٰنُ عَلَى ٱلۡعَرۡشِ ٱسۡتَوَىٰ » (Ar-Rahmân ‘ala l-‘archi stawâ) signifie que Allâh domine le trône par Sa toute puissance. Et que cela nous informe qu’étant donné que Allâh domine le trône qui est la plus grande des créatures, alors Il domine toutes autres choses moindre que le trône.

– Il ne dit pas que l’istiwâ de Allâh aurait pour sens la position assise, l’établissement ou l’élévation spatiale comme le prétendent à tord les moujassimah (corporalistes).

– D’ailleurs, dans un autre passage de son livre, l’Imâm Al-Moutawalli a dit : « L’objectif de ce chapitre est de nier [pour Allâh] le besoin d’un endroit et d’une direction, contrairement aux Karrâmiyyah, aux Hachawiyyah, et aux Mouchabbihah (assimilationnistes) qui ont dit que Allâh est dans la direction du haut (fawq). Et certains d’entre eux ont même dit qu’Il est assis sur le trône, établi dessus, et Allâh est exempt de leurs paroles » [Al-Ghounyah]

– De nombreux savants ont proposé l’interprétation (ta-wîl) du terme “istawâ” par la domination par la toute-puissance. Parmi eux :

  • Le Loughawi ‘Abdou l-Lâh Ibnou Yahyâ Ibnou l-Moubârak
  • L’Imâm Az-Zajjâj [Dans son livre Ma’âni Al-Qour-ân] et [Rapporté par An-Naçafi]
  • L’Imâm Aboû Mansoûr Al-Mâtourîdi
  • L’Imâm At-Tabarâni [Dans son Tafsîr]
  • L’Imâm Aboû Bakr Ahmad Ar-Râzi Al-Jassâs Al-Hanafi
  • L’Imâm Abou l-Layth As-Samarqandi
  • L’Imâm Ibnou Foûrak [Dans son livre Mouchkilou l-Hadîth]
  • L’Imâm Aboû Mansoûr Mouhammad Ibnou l-Haçan Ibnou Abî Ayyoûb Al-Ayyoûbi An-Nayçâboûri
  • L’Imâm ‘Abdou l-Lâh Al-Jouwayni [père de l’Imâm Al-Haramayn]
  • Le Moufassir Abou l-Haçan ‘Ali Ibn Mouhammad Al-Mâwardi
  • Le Moufassir Al-Wâhidi [Rapporté par Ibn Rouch Al-Jadd]
  • L’Imâm Abou Is-hâq Ach-Chîrâzi
  • Le Moufassir Ad-Damghâni Al-Hanafi
  • L’Imâm Al-Moutawalli [Dans son livre Al-Ghounyah]
  • L’Imâm Al-Haramayn Al-Jouwayni [Dans son livre Louma’ al-Adillah]
  • Le Loughawi Ar-Râghib Al-Asbahâni
  • L’Imâm Al-Ghazâli
  • L’Imâm An-Naçafi (508 H.)
  • L’Imâm Abou n-Nasr Al-Qouchayri
  • Le Qâdî Ibnou Rouchd Al-Jadd [Rapporté par Ibnou l-Hâjj Al-Mâliki]
  • Al-Allâmah Al-Lâmichi Al-Hanafi
  • Le Moufassir Ibnou ‘Atiyyah Al-Andalouçi
  • L’Imâm Fakhrou d-Dîn Ar-Râzi
  • Le Chaykh Ismâ’îl Ibnou Ibrâhîm Ach-Chaybâni Al-Hanafi
  • Le Chaykh Sayfou d-Dîn Al-Âmidi
  • Le Chaykh Ibnou l-Hâjib Al-Mâliki
  • L’Imâm Al-‘Îzz Ibnou ‘Abdi s-Salâm
  • L’Imâm Al-Qourtoubi
  • Le Chaykh Chihâbou d-Dîn Al-Qarâfi
  • Le Moufassir An-Naçafi [Dans son Tafsîr]
  • Le Moufassir Al-Baydâwi
  • Le Qâdî Badrou d-Dîn Ibnou l-Jamâ’ah
  • Le Qâdî ‘Abdou r-Rahmân Al-Îji
  • L’Imâm Taqiyyou d-Dîn As-Soubki
  • Le Chaykh Al-Yâfi’i
  • Le Qâdî Ibnou s-Sirâj Al-Hanafi
  • Le Qâdî Tâjou d-Dîn As-Soubki
  • Le Chaykh ‘Izzou d-Dîn Ibn Jamâ’ah [Dans son livre Darajou l-Ma’âlî]
  • Le Loughawi Fayroûzâbâdi [Dans son livre Basâ-irou dhawi t-Tamyîz]
  • L’Imâm As-Souyoûti
  • L’Imâm Al-Qastallâni
  • Chaykh Al-Islâm Zakariyyâ Al-Ansâri [Dans son livre Ihkâmou d-Dalâlah]
  • Le Chaykh Moullâ ‘Ali Al-Qâri
  • Le Moufassir Ismâ’îl Haqqi Al-Hanafi
  • Le Hâfidh Mourtadâ Az-Zabîdi
  • Le Chaykh Mahmoûd As-Soubki Al-Azhari [Dans son livre It-hâfou l-Kâ-inat]
  • Le Chaykh Az-Zourqâni Al-Mâliki
  • L’Imâm Al-Kawthari [Dans son livre Maqâlâtou l-Kawthari]
  • Le Hâfidh ‘Abdou l-Lâh Al-Harari [Dans son livre As-Sirâtou l-Moustaqîm]
  • et de nombreux autres savants.

– Retrouvez d’autres paroles de savants concernant l’istiwâ de Allâh : ici.

– Les savants de l’Islâm ont été unanimes sur le fait que l’istiwâ de Allâh n’est pas une position assise (jouloûss) ni un établissement (istiqrâr). Parmi eux :

Il n’est donc pas permis de traduire le verset  {الرَّحْمَنُ عَلَى الْعَرْشِ اسْتَوَى} (Ar-Rahmânou ‘ala l-’archi stawâ) et ceux qui sont similaires par le fait que Allâh serait établi sur le trône car cette explication est contraire au tawhîd (l’unicité de Allâh).

Le Chaykh Ibn Hajar Al-Haytami explique le Hadîth du nouzoûl

Sujet : le hadîth du nouzoûl

al-minhajou-l-qawim-ibn-hajar-al-haytami   ibn hajar al haytami hadith nouzoul yanzilou rabbouna

Dans son livre « al-Minhajou l-Qawîm » (page 253 de cette édition) le Chaykh Ibnou Hajar Al-Haytami a dit :

« ومعنى «ينزل ربّنا» أي : ينزل أمره أو ملائكته أو رحمته »

 « La signification de « Yanzilou Rabbounâ » c’est-à-dire que descend Son ordre, ou Ses anges, ou Sa miséricorde »

Informations utiles :

– Le Chaykh Chihâbou d-Dîn Ahmad Ibnou Mouhammad Ibnou Hajar Al-Haytami Al-Makki est né en 907 en Egypte et il est décédé en 974 de l’Hégire à La Mecque (رحمه الله) c’est-à-dire il y a environ 460 ans. Il était un savant dans l’école de jurisprudence (madh-hab) Chafi’ite. On peut citer de parmi ses chouyoûkh : Chaykh Al-Islâm Zakariyyâ Al-Ansâri, le Chaykh Chihâbou d-Dîn Ar-Ramli et bien d’autres…

– Ici il explique le Hadîth du Nouzoûl, et en donne quelques interprétations. Il dit que cela peut désigner :

  • la descente de l’ordre de Allâh,
  • ou bien la descente de Ses anges,
  • ou encore la descente de Sa miséricorde.

– Lorsque le terme « nouzoûl » est employé au sujet de Allâh, nous ne disons pas que Allâh descend, car comme l’ont dit les savants, Allâh est exempt du déplacement, du mouvement, de la direction et de l’endroit.

– Les savants de l’Islâm, qu’ils soient du Salaf ou du Khalaf, sont unanimes a confirmer l’attribut du nouzoûl au sujet de Allâh, tout en exemptant Allâh du comment (kayf), c’est-à-dire des caractéristiques des corps comme le mouvement, le déplacement et la descente de Son Être. Nous pouvons citer parmi eux :

  • L’Imâm Al-Mâtourîdi [Kitâbou t-Tawhîd]
  • Le Hâfidh Ibn Hibbân [Dans son Sahîh]
  • L’Imâm Al-Khattâbi
  • L’Imâm Al-Halîmi [Rapporté par Al-Bayhaqi]
  • L’Imâm Ibn Battâl
  • Abou l-Fadl At-Tamîmi Al-Hambali qui a dit concernant le hadîth du nouzoûl :« Et il n’est pas possible à Son sujet le déplacement et l’incarnation dans les endroits » [Rapporté par Ibn Hamdân dans Nihâyatou l-Moubtadi-în]
  • Ibnou l-Bannâ Al-Hambali qui a dit concernant le hadîth du nouzoûl : « On ne dit pas que cela a lieu par un mouvement ou un déplacement » [Rapporté par Ibn Hamdân dans Nihâyatou l-Moubtadi-în]
  • L’Imâm Al-Bâqillâni [Al-Insâf]
  • L’Imâm Al-Bayhaqi [Al-I’tiqâd]
  • L’Imâm Al-Isfarâyîni [At-Tabsîrou fi d-Dîn]
  • L’Imâm Ach-Chirâzi [Al-Ichârah]
  • L’Imâm Al-Jouwayni
  • L’Imâm Al-Ghazâli [Ihyâ-ou ‘Ouloûmi d-Dîn]
  • Le Qâdî Ibn Rouchd Al-Jadd [Al-Mouqaddimât al-Moumahhadât]
  • L’Imâm An-Naçafi (m.508 H.)
  • Le Chaykh Ibn ‘Aqîl Al-Hambali a dit concernant le hadîth du nouzoûl : « Ce n’est pas par la disparition (d’un endroit à un autre) ou un déplacement, et ce n’est pas comme notre nouzoûl […] devient mécréant celui qui assimile Allâh à ce qu’Il a créé » [Rapporté par Ibn Hamdân Nihâyatou l-Moubtadi-în]
  • L’Imâm Ibn Al-Jawzi [Saydou l-Khâtir] et [Daf’ou Choubahi t-Tachbîh]
  • L’Imâm Al-Qourtoubi : [Dans son Tafsîr (1)] et [Dans son Tafsîr (2)]
  • L’Imâm An-Nawawi [Charh Sahîh Mouslim (1)] et [Charh Sahîh Mouslim (2)]
  • L’Imâm Al-Baydâwi [Rapporté par Ibn Hajar] et [Rapporté par Az-Zourqâni]
  • Le Chaykh Mouhammad At-Tîbi
  • Le Loughawi Ibn Mandhoûr [Liçânou l-‘Arab]
  • Le Qâdî Ibn Jamâ’ah [Idâhou d-Dalîl]
  • Le Chaykh ‘Abdou l-Lâh Al-Yamani
  • L’Imâm Tâjou d-Dîn As-Soubki
  • L’Imâm Taqiyyou d-Dîn Al-Hisni [Daf’ou choubahi man chabbaha wa tamarrad]
  • L’Imâm Ibn Hajar Al-‘Asqalâni qui mentionne l’unanimité du Salaf et du Khalaf [Charh Sahîh Al-Boukhâri (1)] et [Charh Sahîh Al-Boukhâri (2)]
  • Le Chaykh Badrou d-Dîn Al-‘Ayni qui a dit : «Il est impossible d’attribuer à Allâh ta’âlâ l’endroit et le nouzoûl dans le sens du déplacement » [Dans son commentaire du Sahîh Al-Boukhâri]
  • L’Imâm As-Sanoûçi qui a dit : «Il est impossible au sujet de Allâh ta’âlâ […] le mouvement et l’immobilité » [Dans son traité de croyance Al-Moufîdah li l-Wildân wa n-Niçâ-i l-Mou-minât]
  • L’Imâm Al-Qastallâni
  • La Chaykh Moullâ ‘Ali Al-Qâri
  • L’Imâm Az-Zourqâni [Charh du Mouwatta de l’Imâm Mâlik]
  • Le Chaykh Ahmad Ridâ [Qawâri’ou l-Qahhâr]
  • Le Chaykh Mahmoud As-Soubki, qui mentionne l’unanimité des savants du Salaf et du Khalaf [It-hâfou l-Kâ-inat (1)] et [It-hâfou l-Kâ-inat (2)]
  • L’ancien Moufti d’Egypte, le Chaykh Mouhammad Bakhît Al-Moutî’i Al-Hanafi Al-Misri qui a dit : «Il est impossible d’attribuer à Allâh ta’âlâ l’endroit et le nouzoûl dans le sens du déplacement » [Dans son livre Al-Kalimâtou t-Tayyibâtou fî Ma-thoûri ‘ani l-Isrâ-i wa l-Mi’râj mina r-Riwâyât]
  • Le Chaykh Al-‘Azzâmi qui mentionne l’unanimité du Salaf et du Khalaf [Fourqânou l-Qour-ân]
  • Le Hâfidh ‘Abdou l-Lâh Al-Ghoumâri
  • Le Chaykh Al-Harari [As-Sirâtou l-Moustaqîm]
  • et beaucoup d’autres…

– Certains savants ont mentionné de manière explicite dans leurs ouvrages que le fait d’attribuer à Allâh le mouvement ou le déplacement est de la mécréance. Parmi eux :

– Tout comme le Chaykh Ibn Hajar Al-Haytami, de nombreux savants ont fait une interprétation détaillée de ce hadîth en expliquant que c’est l’ordre de Allâh, ou un ange, ou encore Sa miséricorde qui descend, parmi ceux qui ont soutenu cela, il y a :

  • L’Imâm Mâlik, comme le mentionne An-Nawawi qui présente cette interprétation comme l’une des voies valables chez les gens de la sounnah [Charh Sahîh Mouslim], Az-Zourqâni [Charh du Mouwatta de l’Imâm Mâlik], Ibn Battâl, Al-Qâdî ‘Iyâd, Al-Qastallâni, Al-Yamani, Moullâ ‘Ali Al-Qâri ainsi que Ibn ‘Abdi l-Barr et autres.
  • L’Imâm Ibn Foûrak
  • Le Qâdî Aboû Bakr Ibn ‘Arabi
  • Le Qâdî ‘Iyâd
  • L’Imâm Al-Jouwayni
  • L’Imâm Al-Moutawalli [Al-Ghounyah]
  • L’Imâm Al-Qourtoubi
  • Le Loughawi Ibn Mandhoûr [Liçânou l-‘Arab]
  • L’Imâm Badrou d-Dîn Al-‘Ayni
  • L’Imâm As-Souyoûti
  • L’Imâm Al-Qastallâni
  • Le Chaykh Ibn Hajar Al-Haytami [Al-Minhajou l-Qawîm]
  • Le Chaykh Mouhammad Al-Khatîb Al-Misri
  • Le Chaykh Moullâ ‘Ali Al-Qâri
  • Le Chaykh Mahmoûd As-Soubki [It-hâfou l-Kâ-inat]
  • Le Hâfidh ‘Abdou l-Lâh Al-Ghoumâri
  • et beaucoup d’autres…

– Ainsi il ne convient pas de prêter attention aux propos des wahhabites qui accusent les gens de la Sounnah qui ont interprété ce hadîth d’être des mou’attil (négateur/athée). Ces mêmes wahhabites qui prétendent qu’il s’agit d’une descente véritable de Allâh tout comme l’a prétendu Ibn Outhaymîn (wahhabite) qui a dit : « Et il s’agit d’une descente véritable qui convient à Allâh. Et les négateurs (ahlou t-Ta’tîl) l’ont interprété par la descente de Son ordre, de Sa miséricorde ou d’un de parmi Ses anges » [Dans son commentaire du livre Loum’atou l-I’tiqâd]Ainsi, il est venu avec une croyance totalement opposée à celle des savants mentionnés ci-dessus.

– Cette croyance que défendent les wahhabites est propre aux mouchabbihah (corporalistes) comme l’a signalé l’Imâm Ibn Hajar, lorsqu’il a dit : Les gens ont divergé sur le sens de an-nouzoûl : certains l’ont pris selon son sens apparent et son sens propre (haqîqi), et ce sont les corporalistes (al-Mouchabbihah), et Allâh est exempt de ce qu’ils disent. [Charh Sahîh Al-Boukhâri], et cette croyance que prône Ibn ‘Outhaymîn est celle que prônait l’ancêtre des moujassimah, Aboû ‘Abdi l-Lâh Ibn Karrâm qui prétendait que ce qu’il adore est concerné par le changement de lieu, le déplacement et la descente [voir à ce sujet le livre de l’Imâm Ach-Charastâni : ici]..

– Retrouvez d’autres paroles de savants concernant le hadîth du nouzoûl : ici.