La version de l’Imâm Mâlik concernant le hadîth de la femme esclave (jâriyah)

Sujet : le hadîth de la femme esclave

Mouwatta imam Malik   Hadith de la femme esclave - Imam Malik - Mouwatta

Dans son célèbre ouvrage « Al-Mouwattâ » l’Imâm Mâlik rapporte le hadîth suivant :

« وحدثني مالك عن بن شهاب عن عبيد الله بن عبد الله بن عتبة بن مسعود أن رجلا من الأنصار جاء إلى رسول الله صلى الله عليه وسلم بجارية له سوداء فقال يا رسول الله ان علي رقبة مؤمنة فإن كنت تراها مؤمنة اعتقها فقال لها رسول الله صلى الله عليه وسلم أتشهدين أن لا إله إلا الله قالت نعم قال أتشهدين أن محمدا رسول الله قالت نعم قال أتوقنين بالبعث بعد الموت قالت نعم فقال رسول الله صلى الله عليه وسلم اعتقها »

Ce qui a pour sens : « ‘Oubaydou l-Lâh Ibn ‘Abdi l-Lâh Ibn ‘Outbah Ibn Mas’oûd a rapporté qu’un homme de parmi les Ansâr est venu auprès du Messager de Allâh (صلى الله عليه وسلم) avec une esclave de couleur noir. Puis il a dit : « Ô Messager de Allâh, j’ai à affranchir une esclave, si celle-ci est croyante, je la libérerai ». Le Messager de Allâh (صلى الله عليه وسلم) s’adressant à l’esclave lui dit : « Témoignes-tu qu’il n’est de dieu que Allâh ? » , elle répondit « oui », Il lui dit ensuite : « Témoignes-tu que Mouhammad est le Messager de Allâh ? », elle répondit « oui ». Puis il lui dit « Crois-tu à la résurrection après la mort ? », elle répondit « oui ». Le Messager de Allâh (صلى الله عليه وسلم) dit alors « affranchis la ».

Informations utiles :

– L’Imâm, le spécialiste de la science du Hadîth, le Moujtahid (jurisconsulte), Mâlik Ibnou Anas est l’un des plus grands savants de notre communauté, il est une référence incontournable pour tous musulman. C’est un Salaf (C’est-à-dire qu’il a vécu dans les trois premiers siècles de l’Hégire), il est né en 93 et il est décédé en 179 de l’Hégire (رحمه الله) c’est-à-dire il y a plus de 1260 ans. Il est l’Imâm de l’école (madh-hab) Malikite. L’Imâm Ach-Châfi’i disait de lui « Lorsque les savants sont cités, Mâlik est comme une étoile »Consultez sa biographie : ici.

– Ici, il rapporte avec sa chaîne de transmission une version du hadîth de la femme esclave (jâriyah) qui est très différente de celle sur laquelle s’appuie les assimilateurs (mouchabbihah) pour tenter de faire croire aux musulmans que Allâh serait incarné dans le ciel.

– D’autres savants ont également rapporté des versions similaires à celle de l’Imâm Mâlik. Parmi eux : l’Imâm Ad-Dârimi [Al-Mousnad Al-Jâmi’] et l’Imâm Ahmad.

– Il est à savoir que ce hadîth a été rapporté avec plusieurs versions qui sont incompatibles les unes avec les autres, au point que certains savants du hadîth l’ont jugé moudtarib (perturbé) [voir la parole de Al-Kawthari : ici], et le hadîth moudtarib fait partie des hadîth qui sont faible comme l’a mentionné le Hâfidh Al-‘Irâqi et d’autres. Et on ne se base pas sur un hadîth perturbé en terme de croyance.

– Ainsi, selon une version, le prophète aurait demandé « ayna l-Lâh ? », selon une autre version il aurait demandé « man rabbouki ?», selon une autre version encore cette femme esclave était muette et elle aurait montré le ciel du doigt, et selon la version ci-dessus, le prophète (صلى الله عليه وسلم) lui a demandé si elle témoignait.

– Si quelqu’un s’étonne que l’on parle de hadîth faible concernant la version avec les termes “ayna l-Lâh” et “fi s-Samâ” rapportée dans le sahîh Mouslim, qu’il sache que certains savants du Hadîth comme l’Imâm Ach-Châfi’i, l’Imâm Al-Boukhâri et l’Imâm As-Souyoûti ont considéré faibles des hadîth qui se trouvent dans le Sahîh Mouslim.

– Aussi certains savants ont rejeté la version de Mouslim de ce hadîth, car il est en contradiction avec des hadîth qui ont une chaîne de transmission beaucoup plus forte, et qui indiquent que la personne n’est considérée musulmane que si elle prononce les deux témoignages en y croyant, et non en disant “Allâhou fi s-Samâ”. D’autant plus que les chrétiens et les juifs sont en accord avec les moujassimah (anthropomorphistes) sur le fait que Allâh serait aux cieux. Alors comment pourraient-on se baser sur ce genre de parole pour considérer quelqu’un musulman ?! La version du hadîth qui est en accord avec les fondements est celle rapportée par l’Imâm Mâlik, l’Imâm Ahmad, et autres qu’eux.

– De même, il est à savoir que ce hadîth n’a pas été mentionné par l’Imâm Mouslim dans le livre de la foi, mais dans le livre : “Al-Maçâjid wa Mawâdi’ as-Salah”, chapitre : “tahrîm al-Kalâm fi s-Salât” ce qui nous indique que l’Imâm Mouslim n’accordait pas à ce hadîth une quelconque importance concernant les sujets de la croyance.

–  Les savants de l’Islâm ont dit que celui qui dit : “Allâh fi s-Samâ” alors il y a deux cas :
1- S’il dit cela en visant l’endroit, alors il a commis de la mécréance.
2- Mais s’il visait le simple fait de répéter ce qui est parvenu de manière apparente dans les textes, comme dans ce hadîth, sans viser l’endroit, alors il ne commet pas de mécréance.
Voir à ce sujet :

– De plus, les savants ont dit que la personne qui dirait pour entrer en Islâm “Il n’y a pas d’autre dieu à part Allâh, qui est localisé aux cieux” cela n’est pas valable de sa part et il ne devient pas musulman car le fait de croire que Allâh est dans un endroit ou une direction est une croyance qui est contraire à l’Islâm, contraire au tawhîd. Cela a été mentionné entre autre par :

  • L’Imâm An-Nawawi qui a dit : « Si quelqu’un qui dit “Il n’y a pas d’autre dieu à part celui qui est dans les cieux”, il ne devient pas croyant (musulman), et il en est de même s’il dit “Il n’y a pas d’autre dieu à part Allâh, qui est localisé aux cieux”, parce que le fait d’être localisé est impossible au sujet de Allâh ta’âlâ. » [Rawdat At-Tâlibîn]
  • L’Imâm Badrou r-Rachîd Al-Hanafi qui a confirmé ses propos [Riçâlatoun fî Alfâdhi l-Koufr].

– Retrouvez de nombreuses autres paroles de savants confirmant qu’attribuer l’endroit ou la direction à Allâh est de la mécréance : ici.

– Ainsi la version de l’Imâm Malik, en plus de posséder la chaîne de transmission la plus courte (2 personnes avant l’Imâm Mâlik), elle est en conformité avec les autres textes de la charî’ah, tel que le hadîth moutawâtir qui a été rapporté par As-Souyoûti et d’autres que lui, d’après quinze compagnons dont Ibnou ‘Oumar, qui est :

« أُمِرْتُ أَنْ أُقَاتِلَ النَّاسَ حَتَّى يَشْهَدُوا أَن لاَّ إِلَهَ إِلاَّ اللهُ وَأَنَّ مُحَمَّدا رَّسُولُ اللهِ »

Ce a pour sens : « J’ai eu l’ordre de combattre les gens jusqu’à ce qu’ils témoignent qu’il n’est de dieu que Allâh et que Mouhammad est le Messager de Allâh ».

– Alors prenez garde aux propos des wahhabites qui prétendent que le hadîth de la femme esclave serait une preuve pour attribuer l’endroit à Allâh, tout comme l’a prétendu Ibn ‘Outhaymîn (wahhabite) qui a dit : « Dans le hadîth de la femme esclave il y a au sujet des attributs de Allâh : La confirmation d’un endroit à Allâh et qu’Il est dans le ciel » [Dans son livre Majmoû’ Al-Fatâwâ]. C’est exactement cette croyance corrompue que les savants de l’Islâm considèrent comme de la mécréance.

– De plus il y a unanimité chez les savants que tout les textes qui laisseraient croire, selon leurs sens apparents, que Allâh serait dans les cieux, doivent être interprété selon un sens digne d’être attribué à Allâh. A ce sujet :

  •  Al-Qâdî ‘Iyâd a dit : « Il n’y a pas de divergence entre les musulmans dans leur totalité, qu’il s’agisse des savants du fiqh, du hadîth (mouhaddith), de la croyance (moutakallim), et de ceux qui les suivent, que les textes apparents [du Qour-ân et du hadîth] dans lesquelles il est cité “Allâh fi s-samâ ” comme  Sa parole ta’âlâ  {ءَأَمِنتُم مَّن فِى ٱلسَّمَآءِ أَن يَخۡسِفَ بِكُمُ ٱلۡأَرۡضَ } (a-amintoum man fi s-samâ an yakhsifa bikoumou l-ard ) ne sont pas pris dans le sens apparent (dhâhir), mais ils sont interprétés [par ce qui est digne de Allâh] chez la totalité d’entre eux (les savants). » [Rapporté par An-Nawawi]
  • Le Mouhaddith, le Faqîh Ahmad Ibn ‘Oumar Al-Qourtoubi (m.656 H.) a dit : « Avertissement : Sache qu’il n’y a pas de divergence chez les musulmans dans leur totalité, que ce soit chez leurs spécialistes du hadîth, leur Faqîh (spécialistes de la jurisprudence), leurs spécialistes de la croyance, et chez ceux qui les suivent, que les textes apparents [du Qour-ân et du hadîth] dans lesquelles il est cité “Allâh fi s-samâ ” comme Sa parole ta’âlâ  {ءَأَمِنتُم مَّن فِى ٱلسَّمَآءِ أَن يَخۡسِفَ بِكُمُ ٱلۡأَرۡضَ } (a-amintoum man fi s-samâ an yakhsifa bikoumou l-ard ) ne sont pas pris dans le sens apparent (dhâhir), mais ils sont interprétés [par ce qui est digne de Allâh] chez la totalité d’entre eux (les savants) […] la parole de la femme esclave “fi s-samâ” n’est pas à prendre au sens apparent selon l’unanimité des musulmans […] et celui qui la prendrait selon son sens apparent un est égaré de parmi les égarés » [Al-Moufhim limâ Achkala min Talkhîssi Kitâbi Mouslim]
  • L’Imâm Al-Kawthari a dit : «La communauté a été unanime, que ce soit les sunnites ou les innovateurs, que Allâh n’est pas dans le ciel ; bien plus, tout ce qui est rapporté et qui laisserait penser cela doit être interprété par accord des savants, tout comme l’a mentionné Al-Qâdî ‘Iyâd dans Ikmâlou l-Mou’lim, et An-Nawawi a rapporté sa citation dans son commentaire du Sahîh de Mouslim» [Dans ses annotations du livre Al-Asmâ-ou wa s-Sifât de l’Imâm Al-Bayhaqi]
  • Le Moufassir Al-Qourtoubi (m.676 H.) a dit : « Tout ce qui est dans [ou au-dessus] les cieux (fi s-samâ) et sur terre et ce qui est entre eux est une création de Allâh ta’âlâ et Lui appartient, et s’il en est ainsi, il est donc impossible que Allâh soit dans [ou au-dessus] les cieux (fi s-samâ) ou sur terre, car s’Il était dans quelque chose Il serait circonscrit ou limité, et s’Il était ainsi, Il aurait été créé. Ceci est la voie des gens de la vérité. Et [on suit] la même règle pour Sa parole « A-amintoum man fi s-samâ » et sa parole [c’est-à-dire la parole du Prophète (صلى الله عليه وسلم)]  à la femme esclave : «Ayna l-Lâh ?» et elle a répondu « fi s-samâ » et il ne l’a pas contredit, et ce qui est de cet ordre, ce n’est pas selon le sens apparent mais c’est interprété avec des interprétations correctes, qui sont très nombreuses dans les livres des gens de science » [At-Tidhkâr fî Afdali l-Adhkâr]

– Retrouvez d’autres articles concernant le hadîth de la femme esclave (Jâriyah) : ici

Fâtimah a fait le tabarrouk à la tombe du Prophète [Rapporté par As-Samhoûdi]

Sujet : le tabarrouk des compagnons et proches du prophète

As-Samhoudi wafa-ou l-wafa   fatimah tabarrouk tombe prophète    fatimah tabarrouk tombe prophète 2

Dans son livre « Wafâ-ou l-Wafâ bi Akhbâri Dâri l-Moustafâ », le Chaykh As-Samhoûdi a dit :

« علي رضي الله عنه قال :  لما رمس رسول الله صلى الله عليه وسلم جاءت فاطمة رضي الله عنها فوقفت على قبره وأخذت قبضة من تراب القبر ووضعته على عينيها وبكت وأنشأت تقول:
ماذا على من شم تربة أحمد  ;   أن لا يَشُمَّ مدى الزمان غَوَالَيَا  ;
صُبَّتْ عَليَّ مصائبٌ لو أنها  ;  صُبَّت على الأيام عُدْنَ لَيَالِيَا  »

« ‘Ali (رضي الله عنه) a dit : Quand le Messager de Allâh (صلى الله عليه وسلم) a été enterré, Fâtimah (رضي الله عنها) est venu à sa tombe et a pris une poignée de la terre de la tombe et la mise sur ses yeux. Elle a alors pleuré et a dit [en poésie] : « Celui qui a senti la terre [de la tombe] de Ahmad n’aura rien perdu s’il ne sent pas l’odeur des Ghawâliyâ ; Se sont abattues sur moi des catastrophes telles que si elles s’abattaient sur des journées elles se transformeraient en nuits »

Informations utiles :

– Al-‘Allâmah (l’illustre savant), le Chaykh Noûrou d-Dîn ‘Ali Ibn Ahmad As-Samhoûdi Al-Haçani est né en 844 en Egypte et il est décédé en 911 de l’Hégire (رحمه الله) à Médine, c’est-à-dire il y a environ 530 ans. Il était du madh-hab de l’Imâm Ach-Châfi’i.

  • Le Hâfidh As-Sakhâwi a dit à son sujet : « En résumé il est une personne honorable, maîtrisant de nombreuses sciences et qui se distingue dans la jurisprudence (fiqh) et les deux fondements (‘Ilmou l-Kalâm et Ousoûlou l-Fiqh)» [Ad-Daw-ou l-Lâmi’]
  • Ibnou ‘Imâd a dit de lui : « Le savant, le Moufti, l’enseignant, l’historien de Médine l’illuminée, le Chafi’ite, l’Imâm, le modèle (Qoudwah)» [Chadharâtou dh-Dhahab]

– Il rapporte ici que Fâtimah, la fille du Prophète (صلى الله عليه وسلم) est partie rechercher des bénédictions en se rendant sur la tombe de son père, le prophète de Allâh (صلى الله عليه وسلم) et qu’elle mit de la terre de la tombe sur ses yeux.

– D’autres savants ont rapporté cela dans leurs ouvrages. Parmi eux : l’Imâm Ibnou l-Jawzi et le Hâfidh Ibnou ‘Açâkir.

– Il a également été rapporté par Al-Hâkim et Al-Bayhaqi que Fâtimah visitait la tombe de son oncle Hamzah, et qu’elle y effectuait la prière et qu’elle y pleurait, et ceci chaque vendredi.

– Ces hadîth nous montre que les compagnons, et les proches de la famille du prophète (صلى الله عليه وسلم) autorisaient et pratiquaient le tabarrouk par les traces du prophète (صلى الله عليه وسلم).

– Il a également été rapporté que Asmâ (رضي الله عنها) la fille de Aboû Bakr, trempait la joubbah du prophète (صلى الله عليه وسلم) dans l’eau et recherchait la guérison par elle [rapporté par Mouslim].

  • L’Imâm An-Nawawi (رحمه الله) a dit : « Il y a dans ce hadîth une preuve sur la recommandation de pratiquer le tabarrouk (la recherche de bénédiction) par les traces (âthâr) des vertueux et par leurs vêtements » [Charh Sahîh Mouslim]

– Le tabarrouk c’est la recherche de bénédiction par les traces physiques d’un Prophète ou d’un être de vertu, tout en sachant, bien évidemment, que c’est Allâh ta’âlâ qui est Le Créateur de la guérison, du profit, de la barakah etc. Donc le tabarrouk n’est pas une adoration d’autre que Allâh comme le considère à tord certains ignorants.

– ‘Abdou l-Lâh ibnou Ahmad (le fils de l’Imâm Ahmad ibnou Hanbal) a dit : « J’ai vu mon père (l’Imâm Ahmad ibnou Hanbal) prendre un cheveu de ceux du Prophète (صلى الله عليه وسلم), il l’a mis dans sa bouche puis l’a embrassé. Et je suis sur de l’avoir vu le mettre sur ses deux yeux, et l’avoir mélangé avec de l’eau, d’avoir bu cette eau en recherchant la guérison par cela. Et je l’ai vu prendre le bol du Prophète, le laver dans un puits, puis boire dedans. Je l’ai vu boire de l’eau de Zamzam en recherchant la guérison et s’essuyer les mains et le visage avec elle. » [Rapporté par Adh-Dhahabi]

– ‘Abdou l-Lâh Ibn Ahmad Ibn Hambal a dit également : « Je l’ai interrogé (c’est-à-dire son père, l’Imâm Ahmad Ibnou Hanbal) à propos de quelqu’un qui touche le minbar du Prophète (صلى الله عليه وسلم) en faisant le tabarrouk (la recherche de bénédiction), en le touchant et en l’embrassant, et qui fait la même chose auprès de la tombe ou ce qui est du même ordre en visant par là le rapprochement de l’agrément de Allâh ‘azza wa jall. Il m’a répondu : il n’y a pas de mal en cela (lâ ba-sa bidhâlik)» [Al-Jâmi’ fi l-‘Ilal wa Ma’rifati r-Rijâl]

– Adh-Dhahabi a confirme cela en disant « Il fut rapporté que ‘Abdou l-Lâh demanda à son père au sujet de quelqu’un qui touche le pommeau du minbar du Prophète (صلى الله عليه وسلم) et touche le mur de la chambre Honorée du Prophète (صلى الله عليه وسلم) et Ahmad Ibnou Hanbal répondit : « Je ne vois aucun mal dans cela ».» [Siyarou A’lâmi n-Noubalâ]

– L’Imâm An-Nawawi a dit : « Le Calife ‘Oumar Ibn ‘Abdi l-‘Azîz a demandé à ce que soit enterré avec lui l’un des cheveux du prophète (salla l-Lâhou ‘alayhi wa sallam) qu’il avait avec lui, et également l’un de ses ongles. Il disait : “si je meurt alors mettez-les dans mon linceul”, et c’est ainsi qu’ils ont fait » [Dans son livre Tahdhîbou l-Asmâ wa l-Loughât]

– Le Mouhaddith Al-Harari a dit : « Sachez que les compagnons, que Allâh les agrée, recherchaient les bénédictions par les traces physiques du Prophète (صلى الله عليه وسلم) au cours de sa vie et après sa mort. Les musulmans n’ont cessé de suivre cette voie jusqu’à nos jours. » [As-Sirâtou l-Moustaqîm]

– Retrouvez d’autres articles au sujet du tabarrouk : ici.

Biographie : Imam Abou Hanifah

Biographie Imam Abou Hanifah

Le grand Imam Abou Hanifah An-Nou’man

 

Sa Biographie

Il est Abou Hanifah An-Nou’man fils de Thabit fils de Khillikan ou dit Abou Hanifah An-Nou’man fils de Zouta fils de Mah, le spécialiste de jurisprudence qui est de la ville de Al-Koufah. Il a été dit dans sa lignée également qu’il est An-Nou’man fils de Thabit fils de An-Nou’man fils de Al-Mourzouban. Il est né en l’an quatre-vingts de l’Hégire. Il vendait Al-Khazz, c’était une sorte de tissu.

Il a appris la science à son jeune âge. Ensuite, il s’est occupé d’enseigner et de donner des avis de jurisprudence. Il a pu rencontrer six parmi les compagnons. Ce sont :

  •  Anas Ibnou Malik,
  • ‘Abdou l-Lah Ibnou Anas,
  • Wathilah Ibnou l-Asqa’,
  • ‘Abdou l-Lah Ibnou Abi Awfa,
  • ‘Abdou l-Lah Ibnou Jouz Az-Zabidi
  • et Ma’qal Ibnou Yasar.

Il a pris la science de Hammad Ibnou Abi Soulayman et il a entendu le hadith de ‘Ata Ibnou Abi Rabah, de Abou Is-haq As-Sabi’i, de Mouharib Ibnou Dathar et de Al-Haytham Ibnou Habib As-Sawwaf ainsi que de Mouhammad Ibnou l-Mounkadir et Nafi’. Il a rapporté également de Abou Ja’far Mouhammad Ibnou ‘Ali Ibnou l-Houçayn Ibnou ‘Ali Ibnou Abi Talib que Allah les agrée, de Abou l-Haçan Zayd Ibnou l-Houçayn que Allah les agrée et de Abou Bakr Az-Zouhri.

Le nombre de ses chaykh parmi les tabi’i – les successeurs des compagnons – de qui il a rapporté le hadith sont de l’ordre de deux cents. Parmi ses élèves, il y a ‘Oubaydou l-Lah Ibnou l-Moubarak et également Waki’.

Les plus réputés de ses élèves étaient Abou Youçouf Al-Qadi et Mouhammad Ibnou l-Haçan Ach-Chaybani. Il a eu beaucoup d’autres encore.

 

Parmi ce qui a été rapporté de lui 

L’Imam moujtahid Abou Hanifah que Allah l’agrée, n’aurait pas atteint la science qu’il avait eue et la capacité de donner des arguments s’il n’était pas extrêmement perspicace, s’il n’avait pas son esprit extrêmement aigu et s’il n’était d’une forte capacité de mémorisation. En effet, il a été rapporté de lui beaucoup de choses étonnantes et surprenantes aussi bien dans le qada c’est-à-dire lorsqu’il prononçait les sentences entre les parties adverses, que dans la jurisprudence, ce qui témoigne de sa supériorité et de son intelligence.

Parmi cela, il a été rapporté qu’un homme était venu à lui. Il lui a dit : « Imam, j’ai enterré de l’argent à moi il y a longtemps mais j’ai oublié l’endroit où je l’ai enterré ».

C’est alors que l’Imam lui a dit « Vas et passes toute la nuit en faisant des prières jusqu’au matin, tu te rappelleras si Allah le veut où tu as enterré cet argent ». L’homme a fait ce qu’il lui avait dit. Il ne s’est pas écoulé le quart de la nuit tant qu’il s’était souvenu de l’endroit où il avait enterré son trésor. C’est alors qu’il est parti voir l’Imam Abou Hanifah et lui a dit cela. Abou Hanifah lui a dit : « J’ai su que le chaytan ne va pas te laisser passer toute la nuit à faire des prières. Maintenant, passes le restant de la nuit en faisant des prières pour remercier Allah. »

Les spécialistes de l’histoire des biographies et des conduites rapportent de lui beaucoup d’évènements qui indiquent son intelligence et sa grande perspicacité.

Ainsi, l’Imam que Allah l’agrée était un homme ascète qui avait la crainte de Allah, qui était pieux, qui faisait beaucoup preuve d’humilité à l’égard de Allah et qui était souvent en invocations de Allah ta’ala. Ibnou Khillikan a rapporté dans Wafayatou l-A’yan d’après Asad fils de ‘Amr qu’il a dit : « Abou Hanifah a accompli la prière de Al-Fajr avec le woudou de la prière de Al-‘Icha pendant quarante ans d’après ce qu’on a retenu de lui et la plupart de ses nuits, il récitait tout le Qour-an dans une seule rak’ah. Et on entendait ses pleurs pendant la nuit tant que ses voisins avaient de la compassion pour lui ». On a rapporté de lui qu’il récitait le Qour-an du début jusqu’à la fin dans l’endroit où il était mort et ce, sept mille fois.

Yazid Ibnou l-Koumayt a dit : « Abou Hanifah était de ceux qui avait la crainte de Allah dans son coeur.»

Il raconte : « Un soir, ‘Aliyy Ibnou l-Houçayn, le muezzin a récité dans la prière de Al-‘icha sourat Az-Zalzalah et Abou Hanifah était derrière lui, c’est-à-dire qu’il priait dirigé par cet homme. Lorsqu’il termina la prière et que les gens étaient partis, j’ai dirigé mon regard vers Abou Hanifah et il était encore assis ; il méditait et il soupirait. Lorsque je suis sorti, j’ai laissé la chandelle contenant un tout petit peu d’huile. Elle était prêt de s’éteindre. J’étais revenu alors que l’aube s’était levée et Abou Hanifah était debout. Il tenait sa barbe et disait : « Ô Toi Qui rétribue pour un grain de bien par du bien, et Toi Qui rétribue pour un grain de mal par du mal, évite à ton esclave An-Nou’man le feu de l’enfer et le mal qui rapproche du feu de l’enfer et accorde lui une part dans Ta large miséricorde. Yazid a dit : « J’ai fait l’appel à la prière et la chandelle était toujours allumée ». C’est-à-dire que la veille il l’avait laissée prêt de s’éteindre et là  elle était encore plus intense. Lorsque je suis entré, il m’a dit cache ce que tu as vu ! [C’était un prodige que Allah lui a accordé et il ne veut pas être dévoilé]. Et il a accompli deux rak’ah (une prière surérogatoire), puis il s’est assis jusqu’à ce que j’aie fais l’annonce de la prière. Il s’est levé et a fait la prière avec nous, la prière du matin avec le woudou du début de la nuit.»

Le Calife Al-Mansour a voulu le charger de la fonction de Qadi –juge légal– et Abou Hanifah An-Nou’man a refusé. C’est alors que Al-Mansour jura qu’il le fera. Il lui a dit : « Par Allah, tu seras Qadi ». Mais l’Imam jura qu’il ne le fera pas. C’est alors que Ar-Rabi’ Ibnou Younous Al-Hajib a dit : « Ne vois-tu donc pas que l’Emir des Croyants a juré ?! ». Alors, Abou Hanifah lui a répondu : « L’Emir des Croyants a plus que moi les moyens d’expier les promesses qu’il fait et qu’il ne tient pas ». Abou Hanifah n’a ainsi pas voulu se charger de la fonction de juge.

Il a été rapporté de Ar-Rabi’ qu’il a dit : « J’ai vu Al-Mansour insister auprès de Abou Hanifah pour qu’il se charge de la fonction de Qadi –juge légal–. C’est alors que Abou Hanifah lui a dit : « Crains Allah et ne charge de ce que tu veux confier que quelqu’un qui craint Allah. Par Allah, moi je ne suis pas quelqu’un dont on garantit le comportement lorsqu’il n’est pas en colère. Que dire alors de mon comportement si jamais je suis en colère ! ». Alors Al-Mansour lui a dit : « Tu as menti ! Tu es capable d’être juge ». Alors il lui a dit : « tu as jugé en ma faveur contre toi même ! Comment charges-tu de la fonction de juge quelqu’un de menteur ? »

Par ailleurs, Yazid Ibnou ‘Oumar Ibnou ‘Oubayrah Al-Fazari était un gouverneur et voulait aussi le charger de la fonction de juge à Al-Koufah durant l’époque de Marwan Ibnou l-Hakam, mais il avait refusé. Il l’a alors fouetté de cent dix coups de fouet. Chaque jour il le fouettait de dix coups et lorsqu’il a vu qu’il s’abstenait toujours, il l’a laissé.

 

Sa science et sa forte argumentation

L’Imam, que Allah l’agrée, était un moujtahid absolu, qui avait une forte argumentation. De son époque, il était l’épée de la sounnah sur les cous des mou’tazilah. Il avait recherché leurs assemblées une à une dans le pays et il a débattu avec eux et il leur a répliqué, il leur a donné l’argument qui les faisait taire. Il a atteint dans la science de Al-Kalam qui est la science du tawhid un degré tel, qu’il était celui qu’on indiquait aux gens. Il était la référence de Ahlou s-Sounnah, le plus réputé d’entre eux pour répliquer aux gens qui suivaient leurs passions et plus particulièrement les mou’tazilah.

L’auteur de livre At-Tabsiratou l-Baghdadiyyah a rapporté de l’Imam Abou ‘Abdi l-Lah As-Saymari que l’Imam Abou Hanifah était le spécialiste de la science de Al-Kalam de cette communauté dans son époque ainsi que le spécialiste de référence dans la jurisprudence, c’est-à-dire dans le licite et l’interdit.

Al-Khatib a rapporté dans son livre « Tarikh Baghdad » d’après Harmalah Ibnou Yahya d’après Ach-Chafi’i qu’il a dit : «  Celui qui veut s’approfondir dans la jurisprudence il sera comme un enfant par rapport à Abou Hanifah ».

Il a été rapporté également de Ach-Chafi’i qu’il a dit à Malik que Allah l’agrée : « Est-ce que tu as rencontré l’Imam Abou Hanifah ». Il a dit : « Oui, j’ai vu un homme, s’il te disait qu’il transformerait ce pilier en or, il le ferait avec ses forts arguments ».

Al-Khatib a dit dans « Tarikh Baghdad » également que Abou Hanifah a vu dans le rêve comme s’il creusait la tombe du Messager de Allah salla l-Lahou ‘alayhi wa sallam. C’est alors qu’il a envoyé qui interroge Ibnou Sirin au sujet de ce rêve. Ibnou Sirin a dit : « Celui qui a vu ce rêve va faire jaillir une science dans laquelle personne ne l’a précédé ».

 

Sa croyance

Les fondateurs des 4 écoles, à savoir Abou HanifahMalikAch-Chafi’i et Ahmad Ibnou Hanbal sont tous sur la même croyance : celle du Prophète et de ses compagnons. Ils croient tous les quatre en l’existence de Dieu (Allah) sans endroit sans comment et sans direction. Ainsi ils sont unanimes sur le fait qu’attribuer une direction à Dieu est de la mécréance. Et ce, tout comme l’a rapporté Ibnou Hajar Al-Haytami dans son livre “al-Minhajou l-Qawim” :

واعلم أنّ القرافيّ وغيره حكوا عن الشّافعيّ ومالكٍ وأحمد وأبي حنيفة رضي الله عنهم القول بكفر القائلين بالجهة والتّجسيم وهم حقيقون بذلك

« Sachez que Al-Qarafi et d’autres ont rapporté de Ach-Chafi’i, Malik, Ahmad et Abou Hanifah, que Dieu les agrée, que ceux qui disent [à propos de Dieu] qu’Il est dans une direction ou qu’Il est un corps ont commis de la mécréance, et ils [ces savants] avaient raison de le dire. »

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L’Imam que Allah l’agrée, était sur la croyance du Prophète et ses compagnons honorables que Allah les agrée. Il avait en effet rencontré certains d’entre eux et il avait pris la science d’eux. Il était comme les autres Imams du Salaf, ceux qui étaient sur la croyance du tawhid de l’exemption de Allah ta’ala du semblable, du corps et de l’endroit.

Ce qui indique cela, c’est ce qui a été rapporté dans son livre Al-Fiqhou l-Absat lorsqu’il a dit : « Allah est de toute éternité et il n’y a pas d’endroit de toute éternité. Allah existe de toute éternité et il n’y a pas de créature de toute éternité. Il existe de toute éternité et il n’y a pas de « où » de toute éternité ni de créatures, ni quoi que ce soit et Il est le Créateur de toute chose ».

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Parmi les paroles précieuses qu’il a dites au sujet de l’exemption de Allah ta’ala de tout ce qui est des caractéristiques des corps, il y a sa parole dans son livre Al-Fiqhou l-Akbar : «  Son yad est un attribut sans comment » c’est-à-dire que Al-yad est un attribut de Allah sans que ce soit une main c’est-à-dire sans que ce soit un organe.

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Il a dit également : « Il [Allah] existe mais pas comme tout ce qui existe. C’est-à-dire qu’Il n’est pas un corps, ni une caractéristique d’un corps. Il est exempt de la limite. Il est exempt de l’opposé. Il est exempt du semblable et du ressemblant. ».

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Il a dit également : «  Il est impossible que le Créateur ait une ressemblance avec ce qu’Il crée. »

L’imam Abou Hanifah a dit  au sujet de l’unicité de Allah : « Allah est unique, non pas dans le sens numérique mais dans le sens qu’Il n’a pas d’associé. »

Egalement, il était de ceux qui exemptaient Allah ta’ala de la voix, des lettres et de la langue. Il a en effet précisé que la parole de Allah ta’ala qui est Son attribut propre de toute éternité exempt de début et de fin n’est pas des lettres, ni une voix.

Il a dit dans son livre Al-Fiqhou l-absat ce qui suit : « Allah parle d’une parole qui n’est pas comme la nôtre, nous parlons par le moyen d’organes à partir de points de prononciation et de lettres mais Dieu parle sans organe ni lettre. » . Fin de citation de la parole de ‘Abou Hanifah.

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Il a dit également au sujet de la vision de Allah dans l’au-dela : « Allah ta’ala sera vu dans l’au-delà, les croyants le verront alors qu’ils seront eux au Paradis, avec les yeux de leur tête, sans aucune ressemblance ni aucune forme, et il n’y aura pas de distance entre Lui et Ses créatures. » Il a cité cela dans son livre « Al-Fiqhou l-Akbar ».

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Il a dit également à ce sujet dans son livre « Al-Wasiyyah »: « La vue de Allah par les gens du Paradis sans comment, sans ressemblance et sans direction est une vérité. »

Retrouvez cette citation : ici

En tout cela il y a une preuve claire du caractère louable de la science de Al-Kalam est également la science du tawhid –science de la croyance de l’unicité–. Cette science qui se rapporte à la connaissance de qui est obligatoire parmi les attributs au sujet de Allah, de ce qui est impossible à Son sujet parmi les attributs, c’est une science louable pour preuve la parole de l’Imam Abou Hanifah que Allah l’agrée. Il était parmi les gens celui qui s’en occupait le plus de son époque.

Son approfondissement dans cette science était son arme réputée contre les gens qui suivaient leurs passions et l’égarement et plus particulièrement les mou’tazilah. Il les avait en effet suivi pour les dénoncer à travers le pays. Il avait annulé leur prétention. Il avait montré l’infondé de leur mise en doute. Il a montré leurs supercheries. En plus de tout cela, ses deux livres Al-Fiqhou l-Akbar et Al-Fiqhou l-Absat sont une preuves claire qu’il maîtrisait la science de Al-Kalam par le biais des preuves selon la raison et selon les textes qu’il avaient réuni sur des questions concernant la science de Al-Kalam conformément à la voie de Ahlou s-Sounnah wa l-jama’ah.

L’Imam Abou Hanifah a composé 5 livres concernant la science du tawhid qui constituent encore une référence de nos jours : « al-Fiqhou l-Akbar », « al-Fiqhou l-Absat », « ar-Risalah »,  « al-‘Alim wa l-Mouta’allim » et « al-Wasiyyah ».

 

Son décès

Son décès était en l’an 150 de l’Hégire, c’était l’année même dans laquelle était né l’Imam Ach-Chafi’i. Il était mort onze nuits passées du mois de Joumada l-oula. Il a été dit une lune est morte et une lune est née, c’est-à-dire que Abou Hanifah était comparé à une lune dans son éclat de la science et Ach-Chafi’i également.

Il a été dit qu’il est mort en prison parce qu’il avait refusé de se charger de la fonction de juge et il a été dit qu’il n’était pas mort en prison. Dans son convoi funéraire, environ cinquante mille personnes l’avaient accompagné. La prière funéraire avait été accomplie et il a été enterré dans le cimetière de Al-Khayzaran à Baghdad que Allah ta’ala lui accorde de larges miséricordes.

Retrouvez des articles en lien avec l’Imam Abou Hanifah : ici

 

L’Imâm Al-Bâji rapporte l’unanimité sur le fait qu’il n’est pas permis de se baser sur le calcul pour déterminer Ramadân

Sujet : Le calcul n’est pas valable pour déterminer le début de Ramadân.

Ibn hajar al-Asqalani fath al-bari   Al-Baji Al-Maliki unanimité vision du croissant ramadan - calcul

Dans son commentaire du Sahîh de Al-Boukhâri «Fath Al-Bârî », après avoir expliqué en détail qu’il n’est pas permis de se baser sur le calcul pour déterminer le début du mois de Ramadân (voir l’article ici), l’Imâm Ibnou Hajar Al-’Asqalâni rapporte :

« قال الباجي : وإجماع السلف الصالح حجة عليهم »

« Al-Bâji a dit :  » Et l’unanimité des pieux prédécesseurs (as-salaf as-sâlih) est une preuve contre eux (c’est-à-dire contre les partisans du calcul) »

Informations utiles :

– Chaykhou l-Islâm, Amîr al-Mouminîn fi l-hadîth (le Prince des croyants dans la science du hadîth) Chihâb ad-Dîn Abou l-Fadl Ahmad Ibnou ‘Ali Ibnou Hajar Al-‘Asqalâni est né en 773 et il est décédé en 852 de l’hégire (رحمه الله) c’est-à-dire il y a environ 580 ans. C’est un très grand spécialiste de la science du hadîth qui a écrit de nombreux ouvrages. Il est du madh-hab (Ecole de jurisprudence) de l’Imam Ach-Châfi’i. Son livre « Fath Al-Bârî » est incontournable, c’est l’un des plus célèbres commentaires du Sahîh Al-Boukhâri. Consultez sa biographie : ici.

– L’Imâm , le Qâdî (le juge), le Faqîh (le spécialiste de la jurisprudence) Abou l-Walîd Soulaymân Ibn Khalaf Al-Bâji Al-Mâliki Al-Andalouçi Al-Qourtoubi est né en 403 et il est décédé en 474 de l’hégire (رحمه الله) c’est-à-dire il y a plus de 960 ans. Il est l’un des plus connus de parmi les Faqîh de l’école de l’Imam Malik et il est l’auteur d’un commentaire du Mouwatta.

  • Adh-Dhahabi a dit de lui : « L’Imâm, Al-‘Allâmah (l’illustre savant), le Hâfidh (le spécialiste de la science du hadîth), celui qui maîtrise les différentes sciences, le Qâdî (Juge) ». [Siyar A’lâmi n-Noubalâ]

– Ici il dit qu’il y a unanimité depuis les pieux predecesseurs, c’est-à-dire depuis les trois premiers siècles de l’Hégire sur le fait que l’on ne se base pas sur le calcul pour déterminer le début du mois de Ramadân.

– En effet le Messager de Allâh (صلى الله عليه وسلم) a dit :

« لا تقَدّموا رمضان بيوم أو يومين صُوموا لِرُؤيَتِهِ وأَفْطِروا لرؤيته فإن غُمَّ عَلَيكُم فَأَكْمِلُوا عِدَّةَ شَعْبَان ثَلاثين يوماً »

Cette parole signifie : « N’anticipez pas Ramadân d’un jour ou deux. Jeûnez à la vue [du croissant] et interrompez le jeûne à la vue [du croissant] et si vous ne l’avez pas vue, poursuivez le compte de Cha’bân à trente jours » [rapporté par Al-Boukhâri et Mouslim].

– Et il a dit également (صلى الله عليه وسلم)  :

« إنا أمة أمية لا نكتب ولا نحسب الشهر هكذا وهكذا يعني مرة تسعة وعشرين ومرة ثلاثين »

Cette parole signifie « Nous somme une communauté ‘oummiyyah [c’est-à-dire pour la plupart] qui n’écrivons pas et ne calculons pas. Le mois est ainsi, soit ainsi soit ainsi ; c’est-à-dire soit 29 soit 30 jours » [rapporté par Al-Boukhâri et d’autres]

– Ce jugement fait l’objet de l’unanimité dans les 4 écoles de fiqh et chez les gens du Salaf. Ce jugement ne change pas en fonction des années ni des avancées technologiques.

– L’unanimité (ijmâ’) est une preuve dans la religion. En effet le prophète (صلى الله عليه وسلم) nous a enseigné que les savants de sa communauté ne seront jamais unanime sur un égarement, par sa parole « إنّ أُمَّتي لا تجتمع على ضلالة  » ce qui a pour sens : « Ma communauté ne sera jamais unanime sur un égarement. » [Hadîth sahîh (authentique) rapporté selon différentes versions par Al-Hâkim, At-Tirmidhi, Ibnou Mâjah, Aboû Dâwoûd et autres en des termes proches]. A ce sujet :

  • L’Imâm Al-Jouwayni a dit : « L’unanimité (Ijmâ’) de cette communauté (Oummah) est une preuve à elle seule, en raison de la parole du prophète : “لا تجتمع أمتي على ضلالة” [ce qui a pour sens : ] ma communauté ne sera jamais unanime sur un égarement » [Al-Waraqât]
  • L’Imâm An-Nawawi a dit : « Les fondements de la religion sont quatre : le Livre (le Qour-ân), la Sounnah, l’unanimité (ijmâ’) et le Qiyâs (des savants moujtahid).» [Al-Maqâçid]
  • Le Moufti de La Mecque, le Chaykh Ahmad Ibnou Zayni Dahlân a dit : « L’unanimité de la Oummah est une preuve dans la religion, comme l’a indiqué le prophète : “لا تجتمع أمتي على ضلالة” [ce qui a pour sens : ] ma communauté ne sera jamais unanime sur un égarement » [Dans son livre Fitnatou l-Wahhâbiyyah]

– De nombreux savants ont confirmé qu’il n’est pas valable de se baser sur le calcul astronomique pour déterminer le début et la fin du mois de Ramadân. Parmi eux :

  • L’Imâm Aboû Hanîfah ;
  • L’Imâm Mâlik ;
  • L’Imâm Ach-Châfi’i ;
  • Le Hâfidh Abou l-Walîd Al-Bâjî Al-Mâliki (qui rapporte l’unanimité des gens du salaf) [Rapporté par Ibn Hajar dans Fath al-Bârî] ;
  • Al-Qâdî Ibnou Rouch Al-Jadd Al-Mâliki (qui rapporte l’unanimité) [Dans son livre Al-Jâmi’ mina l-Mouqaddimât] ;
  • L’Imâm Al-Mâziri Al-Mâliki ;
  • Le Chaykh Mouwaffaqou d-Dîn Ibnou Qoudâmah Al-Hanbali ;
  • Al-Qâdî ‘Iyâd Al-Mâliki ;
  • Al-‘Allâmah Al-Qarâfi Al-Mâliki (qui rapporte l’unanimité des gens du salaf) [Rapporté par Mayyârah dans Ad-Dourrou th-Thamîn] ;
  • Chaykh al-Islâm An-Nawawi Ach-Châfi’i ;
  • Le Chaykh Ibnou Bazîzah At-Toûniçi Al-Mâliki ;
  • Le Chaykh Ibnou Rajab Al-Hanbali ;
  • Le Hâfidh Waliyyou d-Dîn Al-‘Irâqi Ach-Châfi’i ;
  • Le Hâfidh Ibnou Hajar Al-‘Asqalâni Ach-Châfi’i [Dans son livre Fath Al-Bârî] ;
  • Le Hâfidh Badrou d-Dîn Al-‘Ayni Al-Hanafi ;
  • Le Mouhaddith Al-Qastallâni Ach-Châfi’i ;
  • Chaykh al-Islâm Zakariyâ Al-Ansâri Ach-Châfi’i ;
  • Le Chaykh Al-Hattâb Al-Mâliki ;
  • Le Chaykh Chihâbou d-Dîn Ar-Ramli Ach-Châfi’i ;
  • Le Chaykh Ibn Hajar Al-Haytami Ach-Châfi’i [Dans son livre Al-Minhâjou l-Qawîm]
  • Le Chaykh Chamsou d-Dîn Ar-Ramli Ach-Châfi’i ;
  • Le Chaykh Moullâ ‘Ali Al-Qârî Al-Hanafi (qui rapporte l’unanimité) ;
  • Le Chaykh Al-Mounâwi Ach-Châfi’i ;
  • Al-‘Allâmah Al-Bouhoûti Al-Hanbali [Dans son livre Kach-châfou l-Qinâ’] ;
  • Le Chaykh Mouhammad Mayyârah Al-Fâçi Al-Mâliki (qui relate l’unanimité) [Dans son livre Ad-Dourrou th-Thamîn] ;
  • Le Chaykh Al-Haskafi Al-Hanafi ;
  • L’assemblée de savants Hanafites qui ont compilé l’ouvrage « Al-Fatâwâ Al-Hindiyyah » ;
  • Le Chaykh Ahmad Ad-Dardîr Al-Mâliki ;
  • Le Hâfidh Mourtadâ Az-Zabîdi Al-Hanafi (qui rapporte l’unanimité) ;
  • Al-‘Allâmah Mouhammad ‘Arafah Ad-Doussoûqi Al-Mâliki ;
  • Al-‘Allâmah Ibnou ‘Âbidîn Al-Hanafi (qui rapporte l’unanimité) [Dans son livre Raddou l-Mouhtâri] ;
  • Le Chaykh Mouhammad ‘Illaych Al-Mâliki (qui rapporte l’unanimité) ;
  • Le Mouhaddith ‘Abdou l-Bâsit Al-Fâkhoûri [Dans son livre Al-Kifâyah li Dhawi l-‘Inâyah] ;
  • Le Chaykh Mahmoûd As-Soubki Al-Azhari Al-Mâliki [Dans son livre Ad-Dînou l-Khâlis] ;
  • Le Chaykh ‘Abdou l-Lâh Al-Harari (qui rapporte l’unanimité) [Jâmi’ou l-Khayrât] ;
  • Et beaucoup d’autres…

– Voir d’autres paroles de savants à ce sujet : ici .

Biographie : Imam Al-Ach’ari

Biographie Imam Al-Ach'ari

L’Imam de la vérité et de la bonne guidée, Abou l-Haçan ‘Ali Ibnou Isma’il Al-Ach’ari

Sa biographie

Il s’agit de Abou l-Haçan ‘Ali fils de Isma’il fils de Abou Bichr Is-haq fils de Salam fils de Isma’il fils de ‘Abdou l-Lah fils de Mouça fils du gouverneur de Al-Basrah, Bilal fils de Abou Bourdah fils du compagnon du Messager de Allah, salla l-Lahou ‘alayhi wa sallam, Abou Mouça ‘Abdou l-Lah fils de Qays Al-Ach’ari, le yéménite, de Basrah.

C’est au sujet de son peuple qu’a été révélé la parole de Allah qui a pour sens : « Ô vous qui avez cru, celui d’entre vous qui apostasie sa religion, alors certainement Allah fait qu’il y aura un peuple qu’Il agrée et qui L’aime, qui sont humbles vis-à-vis des croyants et glorieux vis-à-vis des non musulmans ; ils font le Jihad dans la voie agréée par Allah et ils ne craignent pas pour cela le blâme de quiconque ». Ceci est un mérite que Allah accorde à qui Il veut et Allah est Celui Qui sait toutes choses.

Après la révélation de cette ayah, le Prophète montre Abou Mouça Al-Ach’ari en disant ce qui signifie : « C’est le peuple de celui-là » et il a montré de sa main  Abou Mouça Al-Ach’ari.

Lorsque cette ayah a été révélée, après cela des mérites des Ach’ari et des tribus originaires du Yémen se sont manifestés. Ils ont eu un bon effet et beaucoup de belles conséquences sur l’Islam.

En effet, Al-Boukhari a rapporté dans son Sahih du hadith de Abou Hourayrah radiya l-Lahou ‘anhou, que Allah l’agrée, que le Prophète (salla l-Lahou ‘alayhi wa sallam) a dit ce qui signifie : « ….. les gens du Yémen. Ils ont des cœurs tendres et doux. La foi est du Yémen et la sagesse est du Yémen ». En d’autres termes, c’est un éloge que le Prophète a fait pour les gens du Yémen et il s’agit justement de cette tribu des Ach’ari.

Tout comme Al-Boukhari a rapporté dans son Sahih d’après ‘Imran Ibnou l-Housayn, que les gens de Bani Tamim étaient venus voir le Prophète (salla l-Lahou ‘alayhi wa sallam) et il leur a dit ce qui signifie : « Je vais vous annoncer une bonne nouvelle Ô Bani Tamim ». Ils lui ont alors dit : (Tu nous as déjà annoncé des bonnes nouvelles. Donne nous maintenant). La couleur de son visage a changé. C’est alors que des gens du Yémen étaient venus et le Prophète leur a dit ce qui signifie : « Ô vous les gens du Yémen, je vous annonce la bonne nouvelle parce que Banou Tamim n’ont pas voulu l’accepter ». Ils lui ont dit : « Nous l’acceptons Ô Messager de Allah. Nous sommes venus auprès de toi pour nous instruire dans la religion et pour t’interroger sur le début de ce monde : Comment a-t-il eu lieu ? » et le Prophète a dit ce qui signifie : « Allah est de toute éternité et rien d’autres que Lui n’est de toute éternité », c’est-à-dire que les endroits sont créés, ils ont un début alors que Allah existe de toute éternité avant les endroits, sans endroit.

Il y a ici une preuve que Allah existe de toute éternité avant la création des endroits et du temps. Avant la création, Allah existe alors qu’il n’y avait pas d’endroits et Il est maintenant tel qu’Il est de toute éternité. Il n’est pas une quantité ni petite ni grande.

L’Imam Abou l-Haçan Al-Ach’ari est né en l’an 260 de l’Hégire à Al-Basrah qui se trouve en Iraq et certains ont dit en l’an 270. Il est mort en l’an 333 de l’Hégire et d’autres ont dit en 324 et d’autres en 330 à Baghdad.

Son ancêtre Abou Mouça fait partie de ceux de qui on prend les avis de jurisprudence, les Fatwa, parmi les compagnons du Messager de Allah. Il fait partie de ceux qui ont les plus belles voix lors de la récitation du Qour-an et il est attribué dans son ascendance à Al-Jamahir  fils de Al-Ach’ar  et Al-Ach’ar  fait partie des descendants de Saba ceux qui étaient du Yémen.

Abou Mouça Al-Ach’ari a fait l’émigration avec ses deux frères parmi une cinquantaine de son peuple jusqu’à la terre de Habachah –l’Abyssinie, la nouvelle Ethiopie–. Il y a vécu avec Ja’far Ibnou Abi Talib, que Allah l’agrée, pour ensuite rejoindre tous ensemble le Messager de Allah lorsqu’il a fait la conquête de Khaybar.

Il a eu comme enfants et petits enfants qui étaient connus pour leur bonnes connaissances, le fait qu’ils rapportent la parole du Prophète et leurs noms sont marqués dans l’histoire jusqu’à  ce que le tour revienne à notre Chaykh Abou l-Haçan Al-Ach’ari, que Allah l’agrée.

Abou l-Haçan Al-Ach’ari était sunnite d’une famille sunnite mais il a étudié al-i’tizal, la voie des mou’tazilah, auprès de Abou ‘Ali Al-Jabba-i et il a suivi dans cette voie jusqu’à devenir un Imam pour les mou’tazilah ensuite il a fait le repentir.

Il s’est assis un jour sur la grande chaise dans la mosquée Al-Jami’ à Bassorah un vendredi et il a dit à très haute voix : « Celui qui m’a connu, il m’aura connu mais celui qui ne me connaît pas, je me présente à lui : Je suis Untel fils de Untel, je disais que le Qour-an est créé et que Allah ne sera pas vu et que les actes de mal, c’est moi qui les crée. Je fais le repentir et j’ai abandonné tout cela. J’ai pour croyance maintenant la bonne croyance pour répliquer aux mou’tazilah, pour dévoiler leurs graves erreurs et leurs défauts ».

Le Faqih, spécialiste de jurisprudence, Abou Bakr As-Sayrafi a dit « Les mou’tazilah avaient levé haut la tête jusqu’à ce que Al-Ach’ari prenne la défense des sunnites et les a emprisonnés dans les plus petits recours », c’est-à-dire qu’ils sont devenus très petits lorsque Al-Ach’ari a défendu la voie de Ahlou s-Sounnah.

Les éloges des savants en faveur de Abou l-Haçan Al-Ach’ari

As-Soubki a rapporté dans Tabaqatou ch-Chafi’iyyati l-Koubra : « Sache que Abou l-Haçan Al-Ach’ari n’a pas innové une nouvelle voie mais il a raffermi et résumé la voie du Salaf et il a défendu ce sur quoi étaient les compagnons du Messager de Allah. Donc se réclamer de lui est dû au fait qu’il a délimité la voie du Salaf et qu’il s’y est attaché, qu’il a amené les preuves et arguments sur cette voie. Celui qui le suit en cela dans cette argumentation est appelé Ach’arite ». fin de citation

L’historien Abou Mouhammad ‘Abdou l-Qadir Al-Qouraychi Al-Hanafi, dans son livre Al-Jawahir Al-Moudiyyah qui est Tabaqatou l-Hanafiyyah (L’étoile éclairée au sujet des savants Hanafite), a dit de Abou l-Haçan Al-Ach’ari : « Celui qui s’est attaché au fondement, le grand Imam ». C’est ainsi qu’il a désigné Al-Ach’ari.

Le Chaykh ‘Abdou r-Rahim Al-Asnawi a fait également son éloge et il a dit : « C’est celui qui a défendu le parti de Ahlou s-Sounnah, celui qui a vaincu les mou’tazilah et autres mauvais innovateurs grâce à sa langue et à son écriture, c’est l’auteur de nombreux ouvrages et sa réputation nous évite de trop parler de lui, tellement il est connu, ce n’est pas la peine de parler de lui ».

Abou Bakr Ibnou Qadi Chouhbah fait son éloge également dans Tabaqatou ch-Chafi’iyyah en disant : « le Chaykh Abou l-Haçan Al-Ach’ari Al-Basri, l’Imam des spécialistes de ‘Ilmou l-Kalam, celui qui a défendu la Sounnah du Maître des Messagers et celui qui a défendu la religion ».

Quant à Al-Yafi’i, il a dit dans Mir-atou l-Jinan : « Le Chaykh, l’Imam, celui qui a donné la victoire à la Sounnah et a conseillé la communauté, l’Imam des Imams véritables, celui qui a dévoilé les fausses argumentations des mauvais innovateurs, celui qui a levé haut la bannière de la vérité, qui a la lumière éclatante et les arguments catégoriques après lesquels il n’y a plus rien à dire ».

Abou l-Fat-h Ach-Chahrastani dans son livre Al-Milalou wa n-Nihal a dit : « Les Ach’arites sont ceux suivent Abou l-Haçan Al-Ach’ari fils de Isma’il Al-Ach’ari qui lui-même est descendant de Abou Mouça Al-Ach’ari, que Allah les agrée tous deux. Parmi les choses, les coïncidences étonnantes que j’ai entendues, c’est que Abou Mouça Al-Ach’ari, que Allah l’agrée, disait exactement ce que Abou l-Haçan Al-Ach’ari dit plus tard dans son école c’est-à-dire que les compagnons disaient la même chose que l’Imam des sunnites ».

Le Oustadh Abou l-Qacim Al-Qouchayri, que Allah lui fasse miséricorde, a dit : « Les spécialistes du hadith se sont accordés à dire que Abou l-Haçan ‘Ali fils de Isma’il Al-Ach’ari était un des Imams des spécialistes du hadith. Son Madh-hab est le Madh-hab des spécialistes du hadith. Il a parlé des fondements de la religion selon la voie de Ahlou s-Sounnah. Il a répliqué aux opposants parmi les égarés et les mauvais innovateurs. Il était une épée tendue sur les mou’tazilah et les mauvais innovateurs qui se sont égarés de la voie de Ahlou s-Sounnah et qui sont sortis de la communauté. Celui qui lui porte atteinte ou qui le maudit ou l’insulte, il aura parlé en mal de tout Ahlou s-Sounnah ». fin de citation.

Le Hafidh Abou Bakr Al-Baghdadi a également donné sa biographie dans Tarikhou Baghdad en disant que : « Abou l-Haçan Al-Ach’ari, le spécialiste de la croyance, l’auteur de plusieurs ouvrages pour répliquer aux irréligieux et d’autres comme les mou’tazilah, les jahmiyyah, les khawarij et le restant des groupes des mauvais innovateurs ». fin de citation.

L’historien Ibnou l-‘Imad Al-Hanbali l’a décrit comme étant l’Imam l’illustre savant, l’océan de connaissance, le spécialiste de la croyance, et a dit : « L’auteur de nombreux ouvrages parmi ce qui a entraîné la réjouissance des visages chez Ahlou s-Sounnah et qui a noirci les bannières des mou’tazilah et des jahmiyyah. Il a ainsi montré la voie de la vérité claire et il a réjoui les cœurs des gens de la foi et de la connaissance. Il y a justement son débat avec son ancien Chaykh Al-Jabba-i grâce auquel il a cassé le dos de tout mauvais innovateur ». fin de citation.

Chamsou d-Din Ibnou Khillikan dans Al-A’yan c’est-à-dire les illustres, l’a mentionné et l’a décrit en disant : « Le spécialiste des fondements, celui qui a défendu la voie de Ahlou s-Sounnah et c’est de lui que se réclame le groupe des Ach’ari et sa réputation nous passe de trop parler pour le présenter ». fin de citation.

Après lui, le Chaykh Abou Is-haq Ach-Chirazi, que Allah lui fasse miséricorde, a dit : « Les Ach’ari sont les gens de Ahlou s-Sounnah, ceux qui défendent la loi, ils répliquent aux mauvais innovateurs, que ce soit les qadariyyah ou d’autres. Celui qui leur porte atteinte, il aura porté atteinte à tout Ahlou s-Sounnah ».

Le Chaykh, l’illustre savant Diya-ou d-Din Abou l-‘Abbas Ahmad Ibnou Mouhammad Ibni ‘Oumar Ibni Youçouf Ibni ‘Oumar Al-Qourtoubi a composé un épître qu’il a appelé Zajrou l-Mouftari ‘ala Abi l-Haçani l-Ach’ari, « empêcher le calomniateur qui calomnie Abou l-Haçan Al-Ach’ari», dans lequel il a répliqué à certains mauvais innovateurs qui ont dit du mal de l’Imam Al-Ach’ari. Lorsque le Chaykh Taqiyyou d-Din Ibnou Daqiq Al-‘Id en a pris connaissance, il a dit du bien de cet écrit.

Le Chaykh ‘Izzou d-Din Ibnou ‘Abdi s-Salam a dit la croyance de Al-Ach’ariyy, que Allah lui fasse miséricorde, englobe ce qu’ont indiqué les quatre-vingt dix-neuf Noms de Allah et il dit que Allah l’agrée à la fin de son traité de croyance : « Ceci est une partie de la croyance de Al-Ach’ari, que Allah lui fasse miséricorde, et la croyance du Salaf, celle des gens de la Tariqah, des voies Soufi, et celle des gens de Al-Haqiqah, ceux qui étudient les lois ».

Tajou d-Din ‘Abdou l-Wahhab As-Soubki a dit également : « Les Hanafi, les Chafi’i, les Maliki et ceux qui ne se sont pas égarés parmi les Hanbali ont la même croyance et c’est la croyance de Ahlou s-Sounnati wa l-Jama’ah. Ils suivent la voie du Chaykh de la Sounnah, Abou l-Haçan Al-Ach’ari, que Allah lui fasse miséricorde ».

Ensuite, il a dit : « En général la croyance de Al-Ach’ari, c’est ce qui est contenu dans le traité de croyance de Abou Ja’far At-Tahawi que les savants des différentes écoles ont approuvé et ont accepté pour croyance ».

Le Chaykh Mouhammad ‘Arabiyy At-Tabbani le Chaykh des Maliki dans la Mosquée Al-Haram à Makkah, a dit : « Les meilleurs des Mouhaddith après Abou l-Haçan jusqu’à notre époque sont des Ach’ari et les livres des Tarikh, des histoires, des biographies des savants sont claires pour indiquer cela ».

Le Oustadh, l’Imam Al-Isfarayini, le spécialiste de jurisprudence, spécialiste de croyance a dit : « J’étais à côté du Chaykh Al-Bahili comme une goutte dans la mer, et j’ai entendu le Chaykh Abou l-Haçan Al-Bahili dire : j’étais à côté du Chaykh Abou l-Haçan Al-Ach’ari comme une goutte dans la mer ».

L’Imam, le Hafidh Al-Bayhaqi a dit : « Jusqu’à ce que le tour vienne à notre Chaykh Abou l-Haçan Al-Ach’ari, que Allah lui fasse miséricorde. Il n’a pas innové dans la religion agréée par Allah quoi que se soit. Il n’a pas amené de mauvaises innovations mais a repris les paroles des compagnons, des successeurs et ceux qui les ont suivis parmi les Imams dans les fondements de la religion et les a approuvées en ajoutant plus de commentaires, plus d’explications. Et ce qu’il a dit au sujet des fondements et ce qu’il a amené dans les lois est correct par la raison contrairement à ce qu’ont prétendu les gens qui suivent leurs passions. Ainsi dans ses explications, il y a eu un renfort pour appuyer Ahlou s-Sounnati wa l-Jama’ah de la part des Imams comme Abou Hanifah, comme Soufyan Ath-Thawri parmi les gens de Al-Koufah, comme Al-Awza’i et d’autres parmi les gens de Ach-Cham, comme Malik, comme Ach-Chafi’i, des gens de deux Haram c’est-à-dire La Mecque et Médine, Ahmad Ibnou Hanbal et d’autres parmi les spécialistes du Hadith comme Al-Boukhari et Mouslim, les Imams des spécialistes du Hadith et les Hafidh des Sounan sur lesquels est basée la Loi agréée par Allah, que Allah les agrée tous ».

Le Qadi Abou Bakr Al-Baqillani a dit : « Je suis dans mes meilleurs états lorsque je comprends la parole de Abou l-Haçan ».

Et Tajou d-Din As-Soubki a dit : « Si nous devions passer en revue les fait remarquables de la vie du Chaykh Al-Ach’ari, les feuilles ne pourraient pas tout contenir et l’encre finirait avant de pouvoir tout écrire. Celui qui veut connaître son degré et qu’il remplisse son cœur de son amour, qu’il prenne le livre Kadhibou l-Mouftari c’est-à-dire « la dénonciation des mensonges des calomniateurs en ce qu’ils ont attribué à l’Imam Abou l-Haçan Al-Ach’ari » qui a été composé par le Hafidh Ibnou ‘Açakir Ad-Dimachqi. C’est un des plus illustres des livres qui comportent le plus de profits et les meilleurs ».

Ibnou Abou l-Hajaj Al-Andalouçi a dit dans l’un de ses ouvrages : « Si le Hafidh ibnou ’Açakir n’avait pour mérite sur Al-Ach’ari que ce livre, cela aurait suffit ». Il a commencé sa biographie en disant : « Notre Chaykh, notre modèle, le Chaykh de la voie de Ahli s-Sounnati wa l-Jama’ah, celui des spécialistes de la croyance, celui qui donne la victoire à la Sounnah du Maître des Messagers, celui qui défend la religion, celui qui œuvre pour défendre la croyance des musulmans d’une manière dont les traces restent jusqu’à nos jours, jusqu’au jour où les gens se livreront pour le jugement du Seigneur des mondes, l’Imam, le pieux, le bienfaisant, celui qui a défendu la loi contre les paroles calomniées et qui a défendu la communauté de l’Islam, il l’a appuyée d’une manière très importante et il a demeuré en œuvrant, jusqu’à purifier les cœurs de toutes confusions. Il a attisé les lumières de la certitude pour ne pas tomber dans ce qui entraîne le doute. Il n’a pas laissé une mauvaise parole d’un mauvais innovateur, il a enlevé le faux et la vérité a repoussé les méandres du faux ».

Certains ont prétendu que le Chaykh Al-Ach’ari était Malikite mais cela n’est pas juste, il était Chafi’i, il a pris la jurisprudence auprès de Abou Ishaq Al-Marwazi.

Le Oustadh Abou Bakr ibnou Fourak a dit dans Tabaqatou l-Moutakallamin et le Oustadh Abou Ishaq Al-Isfarayini dans ce qu’a rapporté de lui le Chaykh Abou Mouhammad Al-Jouwayni, a également mentionné cela dans Charhou r-Riçalah.

Quant au Chaykh des Ach’ari parmi les Malikite, c’est l’Imam, le Qadi Abou Bakr Al-Baqillani, il a suivi la voie de Abou l-Haçan Al-Ach’ari dans la croyance mais dans la jurisprudence, il était Maliki et Abou l-Haçan Al-Ach’ari était Chafi’i.

Le fait qu’il évite les gens des mauvaises innovations et la validité de sa croyance

L’Imam Abou l-Haçan Al-Ach’ari a consulté les livres des mou’tazilah et des jahmiyyah et il a vu qu’ils sont tombés dans le négationnisme, ils ont annulés des textes et ont dit, que Allah nous préserve de leur mécréance, d’après eux Allah n’a pas de science, ni de puissance, ni d’ouie, ni de vue, ni de vie, ni d’exemption de fin, ni de volonté.

Les hachwiyyah et les moujassimah ont dit, que Allah nous préserve de leur mécréance, d’après eux Allah a une science comme les sciences, une puissance comme les puissances, une ouïe comme les ouïes, une vue comme les vues.

Abou l-Haçan Al-Ach’ari a pris la voie qui est entre les deux, il a dit : « Certes, Allah Soubhanahou wa ta’ala, Celui Qui est absolument exempt d’imperfection, a une science pas comme les sciences, une puissance pas comme les puissances, une ouïe pas comme les ouïes, une vue pas comme les vues ».

Pour ce qui est de Jahm ibnou Safwan, il a dit que l’esclave n’a pas la capacité de faire quoi que ce soit, ni d’acquérir quoi que ce soit. Les mou’tazilah ont dit, que Allah nous préserve de leur mécréance, d’après eux l’esclave est capable de créer et d’acquérir en même temps.

L’Imam Abou l-Haçan Al-Ach’ari a pris la voie entre les deux en disant : « L’esclave n’a pas la capacité de créer mais a la capacité d’acquérir (l’acte) ». Il a nié pour l’esclave de Allah la capacité de faire entrer en existence et a confirmé pour celui-ci la capacité de l’acquisition de l’acte (Al-Kasb).

Les hachwiyyah, les mouchabbihah, les assimilationnistes, ont dit, que Allah nous préserve de leur mécréance, d’après eux Allah sera vu avec un comment, une limite comme tout ce qui est vu. Les mou’tazilah, les jahmiyyah et les najariyyah ont dit, que Allah nous préserve de leur mécréance, d’après eux Allah ne sera pas vu.

Abou l-Haçan Al-Ach’ari a pris la voie entre les deux et a dit : « Allah sera vu sans qu’Il s’incarne, sans qu’Il ait une limite ni un comment et n’est pas de ceux qui ont une limite ni le comment, (ainsi nous Le verrons pas comme sont vus les créatures et sans comment) ».

Les najariyyah ont dit, que Allah nous en préserve, d’après eux Allah est partout sans qu’Il s’incarne et sans direction. Les hachwiyyah, les moujassimah, les assimilationnistes, ont dit, que Allah nous préserve de leur mécréance, d’après eux Allah est au dessus du Trône et que le Trône est un endroit pour Lui et qu’Il est assis dessus.

Abou l-Haçan Al-Ach’ari a pris la voie entre les deux et a dit : « Allah est de toute éternité et il n’y a pas d’endroit de toute éternité, Il a créé l’endroit, Al-Kourçiyy, le piédestal et n’a pas besoin de l’endroit et après la création de l’endroit, Il est comme Il est de toute éternité avant de les créer (c’est-à-dire sans endroit) ».

Les mourji-ah ont dit, que Allah nous préserve de leur mécréance, d’après eux celui qui est sincère envers Allah une fois dans sa foi, dans sa vie, il ne sort pas de l’Islam par une apostasie (Ar-Riddah) (ni par une mécréance) et il ne lui sera inscrit aucun grand péché. Les mou’tazilah ont dit, que Allah nous préserve de leur mécréance, d’après eux celui qui commet le grand péché même s’il a la foi, même s’il est dans l’obéissance pendant cent ans, il ne sortira jamais de l’enfer.

Abou l-Haçan Al-Ach’ariy a pris la voie entre les deux et a dit : « Le croyant, celui qui croit en l’unicité de Allah ta’ala, mais celui qui est grand pécheur, c’est selon la volonté de Allah ta’ala. S’Il veut, Il lui pardonne et le fait entrer au paradis, s’Il veut, Il le châtie pour ses grands péchés puis le fait entrer au Paradis ».

Quant à ce que prétendent les moujassimah, ceux qui attribuent le corps à Allah, que l’Imam Al-Ach’ari avait repris dans son livre « Al-Ibanah » ce qui est conforme à l’attribution du corps à Allah et qu’Il serait incarné dans le ciel, ceci est réfuté par le fait que la copie sur laquelle il se base pour attribuer cela à l’Imam comporte des paroles qui lui sont calomnieusement attribuées et ils ne sont pas capable d’amener une seule copie qui soit digne de confiance mais ce qu’ils ont c’est une copie que eux-mêmes, les moujassimah, ce qui attribuent à Allah le corps, ont écrit.

Est-ce qu’il est censé de croire que pareils expressions proviennent de Abou l-Haçan Al-Ach’ari à savoir lorsqu’ils disent que les musulmans se sont accordés dans leur innovation de dire « Ô toi, qui habite le ciel ?! »,  ceci est une calomnie claire, il suffit de dire pour répondre qu’aucun Ach’ari ni ceux qui les ont suivis parmi les gens de l’Islam dans les époques passés et présentes ne disent cela. Donc si c’était tel qu’ils le disent, pourquoi les Ach’ari ne disent pas cela.

Au contraire il est confirmé que l’Imam Abou l-Haçan Al-Ach’ari a dit dans son livre An-Nawadir : « Celui qui croit que Allah est un corps n’est pas quelqu’un qui connaît son Seigneur et certes il est mécréant en Lui« .

De plus, le Chaykh Moulla ‘Ali Al-Qari a dit dans son livre « Mirqat al-Mafatih, Charh Michkat al-Masabih » :

« قال جمع منهم ومن الخلف : إن معتقد الجهة كافر ، كما صرح به العراقي ، وقال : إنه قول لأبي حنيفة ومالك والشافعي والأشعري والباقلاني »

« Tout un groupe d’entre eux [c’est-à-dire les Pieux Prédécesseurs -Salaf Salih -] ainsi que du Khalaf [c’est-à-dire de l’époque qui a suivi] a dit: “Celui qui croit que Allah est dans une direction est un mécréant (kafir), comme cela a été clairement rapporté par Al-’Iraqi quand il a dit: “Ceci est l’avis de Abou Hanifah, Malik, Ach-Chafi’i, Al-Ach’ari et Al-Baqillani”».

Retrouvez cette citation:  ici.

La voie de l’Imam Al-Ach’ari est donc de considérer catégoriquement mécréant ceux qui ont pour croyance que Allah est un corps ou qu’Il serait dans une direction.

Ses efforts, son application dans l’adoration et son ascèse dans le monde

Le Chaykh Abou l-Haçan Al-Ach’ari était extrêmement étonnant dans son intelligence et sa grande capacité de compréhension et son approfondissement dans la science.

Durant près de vingt ans, il accomplissait la prière de As-Soubh avec le Woudou’de la prière de Al-‘Icha et ne disait rien de ces efforts d’acte d’adoration, il avait beaucoup de pudeur au sujet du bas-monde et était très actif au sujet de l’au-delà.

Il se nourrissait de fruits d’un morceau de terre que son ancêtre Bilal ibnou Abi Bourdah ibni Abi Mouça Al-Ach’ari avait dédié pour ses descendants (en effet, on peut faire en sorte qu’un bien soit dédié pour une mosquée ou on peut bloquer un bien pour ses descendants).

Ce qu’il dépensait durant l’année, était dix-sept Dirham, chaque mois un Dirham et quelques.

Ses ouvrages

L’Imam Al-Ach‘ari, que Allah lui fasse miséricorde, avait écrit beaucoup d’ouvrages, certains ont dit ses ouvrages ont atteint plus de trois cents.

Le livre Al-‘Ibanah est composé par Abou l-Haçan Al-Ach’ari mais malheureusement la plupart de ces copies sont fausses. Toutes les copies que les anciens moujassimah se sont transmises et d’autres, ne sont pas corrects car elles n’ont pas été vérifiées par quelqu’un digne de confiance tout comme une copie peut être validée par un digne de confiance puis un autre et ainsi de suite jusqu’à l’origine de l’auteur qui l’a écrit de sa propre main ou qu’un digne de confiance l’a écrit suite à la dictée de l’auteur et qu’il a par la suite relu à l’auteur.

Ibnou ‘Açakir n’a pas mentionné tout le livre « Al-Ibanah » mais il a mentionné quelque extrait qui ne comporte pas de paroles explicites pour attribuer le corps à Allah ou à L’assimiler à Ses créatures.

Par contre certaines versions qui sont imprimées de ce livre « Al-Ibanah », il y a des passages tels que pour tous les musulmans, ils ne leur échappent pas que ce sont des passages qui leur sont attribués calomnieusement, même un débutant dans la science de la religion, cela ne lui échappe pas. Et parmi, ces fausses copies, il y a ce que les hachwi ont ajouté comme paroles qu’aucun musulman ne dit, que dire alors de l’Imam Al-Ach’ari.

Et parmi ce qui indique qu’il est innocent de tout cela, il y a ce qu’a rapporté de lui le Chaykh ibnou Fourak, que Allah lui fasse miséricorde, qu’il a ainsi rassemblé dans un ouvrage, et parmi ces paroles, il y a ce qui indique que ce que contient « Al-Ibanah » comme attribution du corps à Allah, ce sont des calomnies attribués à Abou l-Haçan Al-Ach’ari, que Allah lui fasse miséricorde.

Par ailleurs, « Al-Ibanah » n’est pas le seul ouvrage de Abou l-Haçan Al-Ach’ari et n’est le dernier de ses compositions.

La voie de l’un des Imam est connu par ce que ses compagnons digne de confiance lui attribuent et la question de l’exemption de Allah de la localisation sur le Trône (Al-‘Arch), dans le ciel ou ailleurs parmi les endroits est connu comme étant la voie de Al-Ach’ari par Tawatour d’une manière catégorique donc il n’y a rien à dire sur cela.

Même si un wahhabite ou un assimilateur t’amène le livre « Al-Ibanah » dans lequel il y a calomnieusement l’attribution du corps à Allah ta’ala et te dit que c’est le livre de Al-Ach’ari, tu dis que les Ach’ari, ce sont ceux qui connaissent le mieux leurs Imam et par Tawatour, de manière catégorique, ils ont tous rapporté que la croyance de Al-Ach’ari est que Allah existe sans endroit.

Parmi les plus réputés de ses compagnons

Le mérite de celui qui suit indique le mérite de celui qui est suivi.

Parmi ses compagnons qui ont pris de lui et qui ont vécu de son époque et qui ront epris ses paroles ou qui ont pris la science de lui et qui sont parmi les plus hauts Imam et les plus réputés des gens, il y a ceux que l’historien de Ach-Cham a mentionné, qui est le Hafidh de Ach-Cham, Abou l-Qaçim ibni ‘Açakir dans son livre qu’il a composé pour défendre le Chaykh Abou l-Haçan Al-Ach’ari en citant des faits remarquables et l’éloge des Imam.

Ainsi le Qadi des Qadi, le Chaykh Tajou d-Din le fils de l’Imam Qadi des Qadi Taqiyyou d-Din As-Soubki a composé un chapitre spécial pour citer les plus grands savants qui se réclament de Chaykh Abou l-Haçan Al-Ach’ari et ce lorsqu’il a fait sa biographie dans son livre Tabaqatou ch-Chafi’iyyah ou il a mentionné également :

  • Abou Mouhammad At-Tabari, il a été chargé de la fonction de Qadi, juge dans la région de Jourjan, était très éloquent et débattait pour défendre la voie de Ach-Chafi’i dans la jurisprudence, et la voie de Al-Ach’ari dans la croyance.
  • Abou Bakr  Ach-Chachi, l’Imam de son époque dans la région de ce qui est derrière le fleuve, c’était l’Imam des Chafi’i et celui qui connaissait le plus les fondements et celui qui voyageait le plus pour apprendre le Hadith.
  • Abou Sahl As-Sa’louki An-Nayçabouri, qui est un spécialiste de jurisprudence, spécialiste de littérature, de langue, de grammaire, poète, spécialiste de la science de la croyance, Moufassir, spécialiste de l’exégèse du Qour-an.
  • Abou Zayd Al-Marwazi qui est l’un des Imam des musulmans parmi ceux qui ont le plus retenu la voie de Ach-Chafi’i et celui qui a la meilleure réflexion pour déduire les lois et celui qui est le plus ascète dans le bas-monde (parmi les gens de son époque).
  • Abou ‘Abdou l-Lah ibnou Khafif Ach-Chirazi qui était un Chaykh dans la science des lois et qui s’attache à Chari’ah, la loi de l’Islam.
  • Abou Bakr Al-Jourjani Al-Isma’ili qui était bienfaisant envers ses parents et les invocations et bénédictions de ses parents ont eu un effet sur lui.
  • Abou l-Haçan ’Abdou l-‘Aziz ibnou Mouhammad ibni Ishaq At-Tabari qui était parmi les plus illustres des compagnons de Abou l-Haçan Al-Ach’ari et est parti à Ach-Cham et y a diffusé l’école de Al-Ach’ari là-bas.
  • Abou l-Haçan ‘Aliyy ibnou Mouhammad ibni Mahdi At-Tabari ;
  • Abou ‘Abdou l-Lah Al-Asbahani ;
  • Abou Mouhammad Az-Zouhri ;
  • Abou Mansour An-Nayçabouri ;
  • Abou Houçayn ibnou Sam’oun Al-Baghdadi ;
  • Abou ‘Abdou r-Rahman Ach-Chourouti ;
  • Abou ‘Aliyy Al-Faqih ;
  • Le Hafidh Abou Bakr Al-Bayhaqi ;
  • Le Hafidh Ibnou ’Açakir Ad-Dimachqi ;
  • Le Hafidh Abou l-Fadil Al-Asqalani
  • Abou l-Haçan Al-Bahili ;
  • Al-oustadh Abou Ishaq Al-Isfarayini ;
  • Le Hafidh Abou Nou’aym ;
  • L’Imam Ahmad Ar-Rifa’i ;
  • Le Qadi ‘Iyad Al-Maliki;
  • L’Imam, le Hafidh An-Nawawi ;
  • L’Imam Fakhrou d-Din Ar-Razi ;
  • L’Imam Ibnou Daqiq Al-‘Id ;
  • Le Hafidh Mourtada Az-Zabidi;
  • Le Chaykh Zakariya Al-Ansari ;
  • Le Moufti de l’Egypte le célèbre Chaykh Mouhammad ‘Illaych Al-Maliki ;
  • Le Chaykh de la Mosquée Al-Azhar ‘Abdou l-Lah Ach-Charqawi
  • Et d’autres parmi les Imam de la religion qui sont très nombreux et seul Allah Souhanahou sait le nombre.

L’Imam Abou Nasr Al-Qouchayri a dit comme poésie :« Il y a deux choses, celui qui me blâme pour ces deux choses avec certitude, il est innocent de moi et je suis innocent de lui, mon amour de Abou Bakr, l’Imam de bonne guidée et ma croyance en la voie Ach’ari ».

Certains gens de science ont dit en poésie: « Les Ach’ari sont des gens qui ont eu la réussite pour atteindre la vérité, ils n’ont pas quitté la croyance, la Sounnah ni le Dhikr ».

Et l’Imam Al-Jazri Al-Iskandarani a également dit en poésie :« Prends ce que tu veux ou laisses, sont très nombreux les paroles des mauvais innovateurs. Certes le Prophète nous a légiféré une religion de droiture. Allah a donné la victoire à notre Chaykh et par lui, Il a profité aux gens. Al-Ach’ari, c’est notre Imam, le Chaykh de la religion et de l’ascèse ».

Et certains qui ont fait son éloge, ont dit en poésie: « Dis à l’opposant,  arrêtes ta langue de dire mauvaises innovations et laisses le fanatisme de côté et les insultes des savants, abandonnes, et saches que Al-Ach’ari est l’ennemi des mauvais innovateurs, c’est lui qui a excellé pour défendre la tradition du Messager et ce qu’il nous a donné comme lois. C’est un savant pieu, qui a rassemblé l’attachement à la religion et à l’ascèse. Que son Seigneur lui fasse miséricorde, tant qu’une étoile se couche ou se lève ».

Ce qu’a mentionné les savants de la vérité des contemporains de l’Imam Al-Ach’ari et ceux qui sont venus après eux pour faire l’éloge de sa voie et la validité de sa croyance indique sans aucun doute que l’Imam Abou l-Haçan Al-Ach’ari est l’Imam de Ahlou s-Sounnati wa l-Jama’ah.

Et ce que les moujassimah, les mouchabbihah et ceux qui renient le Tawassoul, prétendent à son sujet ne sont que des calomnies par lesquels ils recherchent à diffuser leurs mauvaises croyances dans l’assimilationnisme et l’attribution du corps à Allah.

Celui qui veut davantage prendre connaissance sur la conduite de notre Imam Abou l-Haçan Al-Ach’ari, que Allah lui fasse miséricorde, nous l’orientons vers ce qu’a composé l’Imam Tajou d-Din As-Soubki dans Tabaqatou ch-Chafi’iyyah pour rechercher à avoir plus d’informations au sujet de Al-Ach’ari, et également le livre Tabyinou kadhib al-mouftari fima nouçiba ila l-Imami Abi l-Haçani l-Ach’ari.

Son décès

Il y a eu divergences, certains ont dit en l’an 333, d’autres 324 et d’autres 330 de l’Hégire, il est mort que Allah lui fasse miséricorde, à Baghdad et a est enterré entre Al-Kirakh et la porte de Al-Basrah.

Retrouvez des articles en lien avec l’Imam Al-Ach’ari : ici

L’Imâm Ibn Hajar Al-‘Asqalâni confirme que le calcul n’est pas pris en compte pour déterminer Ramadân

Sujet : Le calcul n’est pas valable pour déterminer le début de Ramadân.

Ibn hajar al-3Asqalani-fath-al-bari  Ibn Hajar al-'Asqalani - on ne se base pas sur le calcul pour ramadan

Dans son commentaire du Sahîh de Al-Boukhâri «Fath Al-Bârî », l’Imâm Ibnou Hajar Al-’Asqalâni a dit lors de l’explication de la parole du Prophète (صلى الله عليه وسلم) :

« إنا أمة أمية لا نكتب ولا نحسب الشهر هكذا وهكذا يعني مرة تسعة وعشرين ومرة ثلاثين » [qui a pour sens : ] « Nous somme une communauté ‘oummiyyah [c’est-à-dire pour la plupart] qui n’écrivons pas et ne calculons pas. Le mois est ainsi, soit ainsi soit ainsi ; c’est-à-dire soit 29 soit 30 jours » :

« فَعَلَّقَ (النبيُّ) الْحُكْمَ بِالصَّوْمِ وَغَيْرِهِ بِالرُّؤْيَةِ (في حديث: صُومُوا لِرُؤْيَتِهِ وَأَفْطِرُوا لِرُؤْيَتِهِ) لِرَفْعِ الْحَرَجِ عَنْهُمْ فِي مُعَانَاةِ حِسَابِ التَّسْيِيرِ (أي حِساب تسيير النجوم والقمر) وَاسْتَمَرَّ الْحُكْمُ فِي الصَّوْمِ وَلَوْ حَدَثَ بَعْدَهُمْ مَنْ يَعْرِفُ ذَلِكَ (أي مِن الحُسّاب والمنجِّمين ونحوهم) بَلْ ظَاهِرُ السِّيَاقِ يُشْعِرُ بِنَفْيِ تَعْلِيقِ الْحُكْمِ بِالْحِسَابِ أَصْلًا وَيُوَضِّحُهُ قَوْلُهُ فِي الْحَدِيثِ الْمَاضِي: « فَإِنْ غُمَّ عَلَيْكُمْ فَأَكْمِلُوا الْعِدَّةَ ثَلَاثِينَ وَلَمْ يَقُلْ فَسَلُوا أَهْلَ الْحِسَابِ » »

« Ainsi, il (le prophète صلى الله عليه وسلم) a relié le jugement concernant le jeûne et d’autres questions avec la vue [du croissant], (dans le hadîth qui a pour sens : Jeûnez à la vue [du croissant] et interrompez le jeûne à la vue [du croissant]) pour les dégager de l’embarras dû au calcul éprouvant des cycles et des trajectoires. Le jugement pour le jeûne demeure et ce, même s’il vient après [les compagnons] des gens qui connaissent tout cela. Bien plus, le contexte de la parole fait connaître le rejet radical de la dépendance du jugement sur le calcul et cela est clarifié par la parole  [qui a pour sens] : « …  et si l’observation est gênée [par des nuages par exemple], poursuivez  le compte de Cha’bân à trente jours » et il n’a pas dit : demandez donc aux gens qui utilisent le calcul. »

Informations utiles :

– Chaykhou l-Islâm, Amîr al-Mouminîn fi l-hadîth (le Prince des croyants dans la science du hadîth) Chihâb ad-Dîn Abou l-Fadl Ahmad Ibnou ‘Ali Ibnou Hajar Al-‘Asqalâni est né en 773 et il est décédé en 852 de l’hégire (رحمه الله) c’est-à-dire il y a environ 580 ans. C’est un très grand spécialiste de la science du hadîth qui a écrit de nombreux ouvrages. Il est du madh-hab (Ecole de jurisprudence) de l’Imam Ach-Châfi’i. Son livre « Fath Al-Bârî » est incontournable, c’est l’un des plus célèbres commentaires du Sahîh Al-Boukhâri. Consultez sa biographie : ici.

– Ici, l’Imâm Ibnou Hajar confirme qu’il n’est pas valable de se baser sur le calcul pour déterminer le début du mois de Ramadan. Et pour preuve, ils citent deux hadîth du prophète (صلى الله عليه وسلم).

– La détermination du mois de Ramadân a lieu par l’observation, à l’œil nu, du croissant de lune après le coucher du soleil du 29ème jour de Cha’bân, conformément à la tradition Prophétique. On ne peut donc pas prévoir la date exacte du début du mois de Ramadân à l’avance par calcul. Et cela est également valable pour tous les mois lunaires. Les calendriers basés sur des calculs permettent seulement d’avoir une date approximative (à un ou deux jours près) du début du mois.

– En effet le Messager de Allâh (صلى الله عليه وسلم) a dit :

« لا تقَدّموا رمضان بيوم أو يومين صُوموا لِرُؤيَتِهِ وأَفْطِروا لرؤيته فإن غُمَّ عَلَيكُم فَأَكْمِلُوا عِدَّةَ شَعْبَان ثَلاثين يوماً »

Cette parole signifie : « N’anticipez pas Ramadân d’un jour ou deux. Jeûnez à la vue [du croissant] et interrompez le jeûne à la vue [du croissant] et si vous ne l’avez pas vue, poursuivez le compte de Cha’bân à trente jours » [rapporté par Al-Boukhâri et Mouslim].

– Et il a dit également (صلى الله عليه وسلم)  :

« إنا أمة أمية لا نكتب ولا نحسب الشهر هكذا وهكذا يعني مرة تسعة وعشرين ومرة ثلاثين »

Cette parole signifie « Nous somme une communauté ‘oummiyyah [c’est-à-dire pour la plupart] qui n’écrivons pas et ne calculons pas. Le mois est ainsi, soit ainsi soit ainsi ; c’est-à-dire soit 29 soit 30 jours » [rapporté par Al-Boukhâri et d’autres]

– Ce jugement fait l’objet de l’unanimité dans les 4 écoles de fiqh et chez les gens du Salaf. Ce jugement ne change pas en fonction des années ni des avancées technologiques.

– De nombreux savants ont confirmé qu’il n’est pas valable de se baser sur le calcul astronomique pour déterminer le début et la fin du mois de Ramadân. Parmi eux :

  • L’Imâm Aboû Hanîfah ;
  • L’Imâm Mâlik ;
  • L’Imâm Ach-Châfi’i ;
  • Le Hâfidh Abou l-Walîd Al-Bâjî Al-Mâliki (qui rapporte l’unanimité des gens du salaf) [Rapporté par Ibn Hajar dans Fath al-Bârî] ;
  • Al-Qâdî Ibnou Rouch Al-Jadd Al-Mâliki (qui rapporte l’unanimité) [Dans son livre Al-Jâmi’ mina l-Mouqaddimât] ;
  • L’Imâm Al-Mâziri Al-Mâliki ;
  • Le Chaykh Mouwaffaqou d-Dîn Ibnou Qoudâmah Al-Hanbali ;
  • Al-Qâdî ‘Iyâd Al-Mâliki ;
  • Al-‘Allâmah Al-Qarâfi Al-Mâliki (qui rapporte l’unanimité des gens du salaf) [Rapporté par Mayyârah dans Ad-Dourrou th-Thamîn] ;
  • Chaykh al-Islâm An-Nawawi Ach-Châfi’i ;
  • Le Chaykh Ibnou Bazîzah At-Toûniçi Al-Mâliki ;
  • Le Chaykh Ibnou Rajab Al-Hanbali ;
  • Le Hâfidh Waliyyou d-Dîn Al-‘Irâqi Ach-Châfi’i ;
  • Le Hâfidh Ibnou Hajar Al-‘Asqalâni Ach-Châfi’i [Dans son livre Fath Al-Bârî] ;
  • Le Hâfidh Badrou d-Dîn Al-‘Ayni Al-Hanafi ;
  • Le Mouhaddith Al-Qastallâni Ach-Châfi’i ;
  • Chaykh al-Islâm Zakariyâ Al-Ansâri Ach-Châfi’i ;
  • Le Chaykh Al-Hattâb Al-Mâliki ;
  • Le Chaykh Chihâbou d-Dîn Ar-Ramli Ach-Châfi’i ;
  • Le Chaykh Ibn Hajar Al-Haytami Ach-Châfi’i [Dans son livre Al-Minhâjou l-Qawîm]
  • Le Chaykh Chamsou d-Dîn Ar-Ramli Ach-Châfi’i ;
  • Le Chaykh Moullâ ‘Ali Al-Qârî Al-Hanafi (qui rapporte l’unanimité) ;
  • Le Chaykh Al-Mounâwi Ach-Châfi’i ;
  • Al-‘Allâmah Al-Bouhoûti Al-Hanbali [Dans son livre Kach-châfou l-Qinâ’] ;
  • Le Chaykh Mouhammad Mayyârah Al-Fâçi Al-Mâliki (qui relate l’unanimité) [Dans son livre Ad-Dourrou th-Thamîn] ;
  • Le Chaykh Al-Haskafi Al-Hanafi ;
  • L’assemblée de savants Hanafites qui ont compilé l’ouvrage « Al-Fatâwâ Al-Hindiyyah » ;
  • Le Chaykh Ahmad Ad-Dardîr Al-Mâliki ;
  • Le Hâfidh Mourtadâ Az-Zabîdi Al-Hanafi (qui rapporte l’unanimité) ;
  • Al-‘Allâmah Mouhammad ‘Arafah Ad-Doussoûqi Al-Mâliki ;
  • Al-‘Allâmah Ibnou ‘Âbidîn Al-Hanafi (qui rapporte l’unanimité) [Dans son livre Raddou l-Mouhtâri] ;
  • Le Chaykh Mouhammad ‘Illaych Al-Mâliki (qui rapporte l’unanimité) ;
  • Le Mouhaddith ‘Abdou l-Bâsit Al-Fâkhoûri [Dans son livre Al-Kifâyah li Dhawi l-‘Inâyah] ;
  • Le Chaykh Mahmoûd As-Soubki Al-Azhari Al-Mâliki [Dans son livre Ad-Dînou l-Khâlis] ;
  • Le Chaykh ‘Abdou l-Lâh Al-Harari (qui rapporte l’unanimité) [Jâmi’ou l-Khayrât] ;
  • Et beaucoup d’autres…

– Voir d’autres paroles de savants à ce sujet : ici .

Biographie : Imam Malik

biographie imam-Malik

L’Imam Malik Ibnou Anas, l’Imam de Médine

 

Sa naissance et sa biographie

Il est surnommé Abou ‘Abdi l-Lah le père de ‘Abdou l-Lah. Il s’appelle Malik fils de Anas fils de Abou ‘Amir Anas fils de Al-Harith fils de Ghayman Al-Asbahi Al-Madani.

Son ascendance remonte jusqu’à Ya’rab fils de Yachjab fils de Qahtan. Son ancêtre s’appelle Malik fils de Anas. Il fait parti des grands successeurs des compagnons et d’un de ceux qui ont porté le corps de ‘Outhman Ibnou ‘Affan que Allah l’agrée, de nuit jusqu’à sa tombe tout comme cela a été mentionné par Al-Qouchayri.

Le père de son grand-père c’est le compagnon ‘Abou Malik qui a été au côté du Prophète (salla l-Lahou ‘alayhi wa sallam) dans les différentes batailles mis à part celle de Badr.

Quand à la mère de l’Imam Malik, elle s’appelle Al-‘Aliyah fille de Charik fils de ‘Abdou r-Rahman Al-Asdiyah.

Les fils de l’Imam Malik sont Yahya, Mouhammad et Hammad.

L’Imam Malik est le fondateur de l’une des quatre écoles de jurisprudence qui a été conservée, réputée et diffusée dans les pays des musulmans.

L’Imam Malik est né à Médine l’Illuminée en l’an 95 de l’hégire. Il a grandi avec beaucoup d’application pour l’apprentissage de la science et le fait de rapporter le hadith. Il a pris la science et il l’a rapportée d’un grand nombre de successeurs des compagnons et des successeurs des successeurs des compagnons qui sont comptés par centaines parmi lesquels on mentionne Nafi’ l’esclave affranchi du fils de ‘Oumar. Il y a aussi Ibnou Chihab Az-Zouhri. Il y a Aba z-Zinad et il y a ‘A-ichah la fille de Sa’d Ibnou Abi Waqas, ou encore Yahya Ibnou Sa’id Al-Ansari.

Il était, que Allah lui fasse miséricorde, l’Imam de Médine. Sa science s’est propagée dans les différentes contrées. Il était réputé dans plusieurs pays et on effectuait des voyages pour venir à lui des différentes régions.

Il enseignait alors qu’il avait dix-sept ans. Il était resté à donner des avis de jurisprudence, à enseigner aux gens, tant que plusieurs de ses Chaykh ont rapporté de lui –c’est-à-dire qu’ils lui ont donné la science et il avait appris de chez d’autres et il leur avait transmis à leur tour–.

Comme Mouhammad Ibnou Chihab Az-Zouhri, comme Rabi’ah Ibnou Abi ‘Abdi r-Rahman le spécialiste de jurisprudence des gens de Médine, comme Yahya Ibnou Sa’id Al-Ansari, comme Mouça Ibnou ‘Ouqbah et beaucoup d’autres ont rapporté de lui, tant que le Qadi ‘Iyad a composé un livre dans lequel il avait dénombré mille trois cent noms de ceux qui ont rapporté de l’Imam Malik, que Allah l’agrée.

Les plus connus d’entre eux étaient Soufyan Ath-Thawri et encore l’Imam le Moujtahid Mouhammad Ibnou Idris Ach-Chafi’i et ‘Abdou l-Lah Ibnou l-Moubarak.

 

Parmi ce qui est rapporté de lui

Il y a beaucoup de savants, successeurs des compagnons qui ont dit que l’Imam Malik que Allah l’agrée est celui au sujet duquel le Prophète (salla l-lahou ‘alayhi wa sallam) a dit son hadith dans lequel il avait annoncé la bonne nouvelle :

يُوشِكُ أَنْ يَضْرِبَ النَّاسُ أَكْبَادَ الإِبِلِ فَلاَ يَجِدُونَ أَعْلَمَ مِنْ عَالِمِ المَدِينَة  

ce qui a pour sens : « Bientôt il arrivera un temps où les gens vont effectuer des voyages et ils ne trouveront pas qui a plus de science que le savant de Médine ».

Ainsi, plusieurs savants ont dit que le savant de Médine cité dans ce hadith, c’est l’Imam Malik.

L’Imam Malik Ibnou Anas était de ceux qui honoraient la science tant que lorsqu’il voulait transmettre le hadith du Prophète, il faisait auparavant le woudou. Il accomplissait ensuite deux rak’ah surérogatoires et il s’asseyait bien en place sur l’endroit où il se tenait. Il coiffait sa barbe, il se parfumait et il prenait une position assise droite qui inspire le respect puis il se mettait à rapporter le hadith du Prophète.

On lui a posé la question pourquoi faisait-il cela. Il avait répondu : « J’aime à glorifier le hadith du Messager de Allah (salla l-Lahou ‘alayhi wa sallam) et le rapporter qu’en étant bien assis et qu’en ayant le woudou ».

L’Imam Malik Ibnou Anas que Allah l’agrée était de ceux qui glorifiaient le Prophète salla l-Lahou ‘alayhi wa sallam, qui le respectait énormément.

Mous’ab fils de ‘Abdou l-Lah a dit : « Lorsqu’on mentionnait le Prophète auprès de Malik, la couleur de son visage changeait et il se penchait par humilité tant que cela était éprouvant pour ceux qui étaient assis avec lui » –c’est-à-dire qu’ils craignaient tellement pour lui tant il se pliait par humilité–.

Un jour, il lui a été posé la question à ce sujet il a répondu : « Si vous aviez vu ce que j’ai vu, vous ne m’auriez pas renié ce que je fais. Je voyais par le passé Mouhammad Ibnou l-Mounkadir, qui était le maître des spécialistes de récitation, on ne lui posait pas une seule question sur un hadith sans qu’il se mette à pleurer jusqu’à ce que nous le laissions et je voyais Ja’far Ibnou Mouhammad qui souriait beaucoup, mais lorsqu’on mentionnait le nom du Prophète (salla l-Lahou ‘alayhi wa sallam) en sa présence son visage devenait pâle et je ne l’ai jamais vu rapporter les paroles du Messager de Allah (salla l-Lahou ‘alayhi wa sallam) sans avoir le woudou. J’ai été chez lui plusieurs fois et je ne le voyais qu’en une de ces situations: soit il était en train de faire la prière, soit il se taisait, sois il récitait la Qour-an. Il ne parlait pas de ce qui ne le concerne pas et il était de ceux qui étaient savants, qui s’adonnaient aux actes d’adorations et qui craignaient Allah ‘azza wa jall ».

Il a été rapporté que le Calife Haroun Ar-Rachid était venu à Médine l’Illuminée et il lui était parvenu que l’Imam Malik donnait le cours sur Al-Mouwatta son livre. Il le transmettait aux gens. C’est alors que Haroun Ar-Rachid avait envoyé son ministre Al-Barmaki passer le salam à l’Imam Malik. Il lui a demandé de lui dire de ramener son livre –Al-Mouwatta– et de venir chez le Calife pour le lui lire.

Al-Barmaki était passé pour voir l’Imam Malik. Il lui a transmis ce que le Calife Haroun Ar-Rachid lui avait dit. C’est alors que l’Imam Malik, que Allah l’agrée, lui a dit : « Passe le salam à l’Emir des croyants et dis-lui que la science, on vient la chercher et ce n’est pas elle qui nous cherche ».

C’est alors que Ar-Rachid était parti chez l’Imam chez lui. Il s’est adossé contre le mur et l’Imam Malik lui a dit : « Ô Emir des croyants, c’est un signe de glorification du Messager de Allah (salla l-Lahou ‘alayhi wa sallam) que de glorifier la science ».

Cet acte de la part de l’Imam Malik n’était pas un signe d’orgueil vis à vis du Calife mais c’était pour un intérêt légal, à savoir d’indiquer le mérite de la science et des savants et d’enseigner aux gens qu’ils soient des gouverneurs ou des gouvernés de respecter la science et de la glorifier. A noter que l’Imam Malik, que Allah l’agrée, était de ceux de son époque parmi les plus modestes et les plus doux.

Lorsque les gens venaient chez l’Imam Malik, ils étaient reçus par une femme esclave à lui qui sortait et leur disait : Le Chaykh vous dit : « Est ce que vous voulez aujourd’hui prendre le hadith, ou bien des questions de jurisprudence ? »

S’ils disaient les questions, il sortait à eux. Mais s’ils lui disaient le hadith, il rentrait dans l’endroit où il faisait le woudou. Il faisait le woudou, il se parfumait, il mettait des habits neufs et il mettait le turban, il mettait sa cape, on lui sortait une estrade, il s’asseyait dessus ayant présente la crainte de Allah et on faisait brûler de l’encens –du ‘oud– jusqu’à qu’il finisse de rapporter le hadith du Messager de Allah.

Que Allah lui fasse miséricorde, il ne s’asseyait sur cette estrade que lorsqu’il rapportait le hadith du Messager de Allah. On lui avait posé la question à ce sujet et la raison de cela, il a répondu : « J’aime glorifier le hadith du messager de Allah, et je ne cite le hadith qu’en étant avec mon woudou et bien assis ».

Ad-Darawardi que Allah lui fasse miséricorde a dit : « J’ai vu dans le rêve que j’étais entré dans la mosquée du Messager de Allah et j’ai vu le Prophète exhorter les gens. C’est alors que Malik était entré et lorsque le Prophète a vu Malik venir, le Prophète lui a dit : « Rapproche toi de moi, viens rapproche toi de moi ». Malik s’était rapproché jusqu’à être prés du Prophète. Le Prophète a alors enlevé la bague de son doigt et il l’a mise dans l’auriculaire de Malik que Allah l’agrée. Ad-Darawardi qui a vu le rêve a dit : « J’ai interprété cela par la science ».

Les savants prenaient pour modèle Malik dans sa science et les gouverneurs recherchaient ses avis et s’éclairaient par ces avis.

Les gens du commun le suivaient. Ils suivaient sa parole. Il ordonnait et les gens obéissaient à son ordre sans qu’il ait de pouvoir. L’Imam Ibnou Hibban a dit dans son livre Ath-Thiqat : Malik été le premier à avoir sélectionné les gens parmi les spécialistes de jurisprudences de Médine et il s’est détourné de ceux qui n’étaient pas dignes de confiance dans le hadith. Il n’a rapporté que de ceux qui étaient du degré du Sahih. Il ne rapporte que de quelqu’un qui est digne de confiance qui a la jurisprudence, qui s’attache à la religion, qui a le mérite et qui s’applique dans les actes d’adorations. De plus, les paroles de ses contemporains savants, nous ont amené à déduire son extrême insistance et sa grande précaution dans la religion, que Allah agrée.

Ainsi l’Imam Ach-Chafi’i, que Allah l’agrée, a dit de lui : « Lorsque les savants sont cités, Malik est comme une étoile ».

Ibnou Mou’in a dit : « Malik fait partie de ceux qui ont de forts arguments que Allah accorde à Ses créatures ».

Yahya Ibnou Sa’id Al-Qattan a dit : « Malik c’est l’Emir des croyants dans le hadith» et Ibnou Sa’id a dit : « Malik était digne de confiance, il était honnête, il était sûr, il était ascète spécialiste de jurisprudence, il était savant, il était de ceux qui avaient les forts arguments ».

 

La croyance de l’Imam Malik

Les fondateurs des 4 écoles, à savoir Abou HanifahMalikAch-Chafi’i et Ahmad Ibnou Hanbal sont tous sur la même croyance : celle du Prophète et de ses compagnons. Ils croient tous les quatre en l’existence de Dieu (Allah) sans endroit sans comment et sans direction. Ainsi ils sont unanimes sur le fait qu’attribuer une direction à Dieu est de la mécréance. Et ce, tout comme l’a rapporté Ibnou Hajar Al-Haytami dans son livre « al-Minhajou l-Qawim » :

واعلم أنّ القرافيّ وغيره حكوا عن الشّافعيّ ومالكٍ وأحمد وأبي حنيفة رضي الله عنهم القول بكفر القائلين بالجهة والتّجسيم وهم حقيقون بذلك

« Sachez que Al-Qarafi et d’autres ont rapporté de Ach-Chafi’i, Malik, Ahmad et Abou Hanifah, que Dieu les agrée, que ceux qui disent [à propos de Dieu] qu’Il est dans une direction ou qu’Il est un corps ont commis de la mécréance, et ils [ces savants] avaient raison de le dire. »

Retrouvez cette citation : ici

L’Imam, que Allah l’agrée, était de ceux qui s’attachaient à la Sounnah Prophétique pure, celle sur laquelle était le Prophète. Sa croyance est la croyance de ses compagnons honorables et la croyance de la famille pure du Prophète. Sa naissance a eu lieu à Médine l’Illuminée et son apprentissage de la jurisprudence était auprès des savants de Médine. C’était là une cause pour avoir eu beaucoup de connaissances au sujet de la croyance pure du Prophète et de l’état des gens de la ville vers laquelle a émigré le Prophète (salla l-Lahou ‘alayhi wa sallam).

Ainsi, l’Imam Malik était sur la croyance en l’exemption de Allah de la ressemblance avec Ses créatures. Il était sur la croyance en l’exemption de Allah de l’endroit. Il était sur la croyance de l’exemption de Allah de l’attitude, de l’image, du mouvement, du déplacement et du changement.

Il a été confirmé que l’Imam Malik a interprété par un autre sens que le sens apparent les hadith qui ne sont pas explicites ; ces hadith dont le sens apparent laisse suggérer le corps, le mouvement, le déplacement et l’immobilité.

En effet, il y a des hadith et des ayah qui ne sont pas explicite qu’on appelle moutachabih comme le hadith yanzilou Rabbouna. Ces hadith dont le sens apparent laisse suggérer que Allah serait un corps qui se déplace d’un endroit à un autre, leurs sens véritables n’est pas le sens apparent. Ils sont interprétés par d’autres sens que le sens apparent. On fait leur ta-wil et l’Imam Malik fait partie de ceux qui ont fait le ta-wil, c’est-à-dire qui ont interprété pareils hadith par d’autres sens que leurs sens apparents. Ils leur ont donné un sens qui est valable dans la langue arabe et dans la Loi de l’Islam mais qui n’est pas le sens apparent. Ils ont dit que yanzilou rabbouna peut avoir deux interprétations. Certains savants ont dit qu’il s’agit d’un ange qui descend sur ordre de Allah au dernier tiers de la nuit. D’autres savants ont dit qu’il s’agit de la descente de la miséricorde, que les manifestations de la miséricorde sont plus nombreuses au dernier tiers de la nuit.

Al-Bayhaqi a rapporté avec sa chaîne de transmission d’après Al-Awza’i et Malik d’après Soufyan ath-Thawri d’après Al-Layth Ibnou Sa’d que lorsqu’ils avaient été interrogés au sujet de ces hadith, ils avaient répondu : « Laissez-les comme ils vous sont parvenus, sans attribuer de comment à Allah ». C’est-à-dire limitez-vous aux termes du hadith mais n’attribuez pas de comment au Créateur. Al-Bayhaqi a mentionné cela dans son livre Al-Asma-ou wa s-Sifat.

Il a été confirmé ce qu’a rapporté Al-Bayhaqi par l’intermédiaire de ‘Abdou l-Lah Ibnou Wahb qui a dit : « Nous étions auprès de Malik. C’est alors qu’un homme était rentré et a dit : Ô Abou ‘Abdi l-Lah –surnom de l’Imam Malik–, (Ar-Rahmanou ‘ala l-‘archi stawa), comment cela ? C’est alors que Malik a marqué un moment de silence et s’est mis à transpirer puis il a relevé la tête et a dit : « Ar-Rahmanou ‘ala l-‘archi stawa tout comme Allah nous l’a appris. On ne dit pas kayf –comment– au sujet du Créateur. Kayf au sujet de Allah est impossible. kayf  ‘anhou marfou’ c’est-à-dire que Allah est exempt du comment. Puis, il lui a dit : « Je vois que tu es quelqu’un qui a une mauvaise innovation, faites-le sortir ».

A partir de la parole de Malik : (kayf ‘anhou marfou’) « du comment, Allah est exempt », on ne dit pas que Allah est établi parce que l’établissement c’est un comment. On ne dit pas que Allah est installé car l’installation est un comment. On ne dit pas que Allah est assis parce que la position assise est un comment. On dit (stawa) comme cela est parvenu dans le Qour-an en arabe et on dit sans comment c’est-à-dire que ce n’est pas un établissement, ce n’est pas une installation, ce n’est pas une position assise, ce n’est pas comme l’istiwa des créatures. C’est cela la signification de la parole de l’Imam Malik. C’est ce qu’on appelle un ta-wil ijmaliyy – une interprétation globale –c’est-à-dire qu’il niait au sujet du Créateur ce qui est impossible à Son sujet sans pour autant préciser un sens parmi les sens possibles dans la langue arabe et qui sont dignes du Créateur pour ce mot stawa.

Ainsi, quand l’Imam Malik a dit :  (kayf ‘anhou marfou’), ceci signifie que Allah est exempt du comment, c’est-à-dire que l’istiwa de Allah n’est pas une position du tout, ce n’est pas une position comme c’est le cas pour les créatures qui elles ont une position assise ou autre.

Al-Bayhaqi a rapporté une autre version par l’intermédiaire de Yahya Ibnou Yahya qui est l’un des élèves de Malik, d’après l’Imam Malik à savoir sa parole : l’Istiwa ghayrou majhoul –l’Istiwa n’est pas inconnu–, c’est-à-dire que c’est un terme qui a été rapporté dans le Qour-an c’est cela signification de ghayrou majhoul. C’est à dire que l’istiwa au sujet du Créateur est mentionné dans le Qour-an. Il y a une ayah : (Ar-Rahmanou ‘ala l-‘archi istawa) à ce sujet. (Wa l-Kayf ghayrou ma’qoul) signifie le comment est inconcevable. C’est-à-dire que le comment est impossible selon la raison au sujet de Allah.

Le comment, c’est tout ce qui fait partie des caractéristiques des créatures, comme le mouvement ou l’immobilité. Tout cela est impossible au sujet du Créateur. On ne dit pas que le Créateur est en mouvement et on ne dit pas qu’Il est immobile parce que être en mouvement ou immobile ce sont des caractéristiques des corps et Allah n’est pas un corps. Il n’est pas concerné par le mouvement et Il n’est pas concerné par l’immobilité. C’est pour cela que nous disons que Allah n’est pas concerné par le comment.

Donc le comment, Allah en est exempt. Pour l’istiwa, le comment c’est la position assise. Cela est inconcevable au sujet de Allah. La position assise ou l’établissement sont inconcevables au sujet du Créateur parce que la position assise fait partie des caractéristiques des créatures. Car la position assise n’est concevable et n’est valable que pour celui qui a un derrière, qui a des genoux et Allah ta’ala est exempt de tout cela.

Quand à la version où certains ont prétendu que l’Imam Malik a dit : « le comment est inconnu », cette version n’est pas valable. Elle n’a été validée par aucun savant des trois premiers siècles. Elle n’a pas été confirmée et authentifiée de Malik ni d’autres que Malik parmi les Imams, c’est-à-dire que c’est une version montée de toute pièce.

Retrouvez la citation de Malik au sujet de l’istiwa :

Rapportée par Al-Bayhaqi : ici

Rapportée par Al-Qayrawani : ici

Il a été confirmé de l’Imam Malik l’interprétation par un autre sens que le sens apparent dans le hadith de An-Nouzoul. Il a été rapporté que l’Imam Malik a dit : « Il s’agit d’une descente de miséricorde et non pas d’un déplacement ».

Il s’agit de la descente de la miséricorde et non pas d’un déplacement parce que le Créateur est exempt de l’endroit. Celui qui se déplace, c’est celui qui libère un endroit pour en remplir un autre. Celui qui dit que Dieu descend il a attribué à Allah l’endroit, le changement, le mouvement et tout cela fait partie des caractéristiques des créatures.

Donc, le hadith ne veut pas dire que Dieu descend mais l’Imam Malik a donné son interprétation. Il a dit que c’est une descente de miséricorde, c’est-à-dire que les manifestations de la miséricorde de Dieu deviennent plus nombreuses au dernier tiers de la nuit. C’est cela la signification de ce hadith. Il s’agit donc d’une descente de la miséricorde et non pas d’un déplacement.

Retrouvez la citation de Malik au sujet du hadith An-Nouzoul :

Rapportée par Az-Zarqani : ici

Rapportée par An-Nawawi : ici

 

Le livre Al-Mouwatta

C’est le premier livre qui a été composé pour rassembler des hadith classés par chapitres. La signification de Al-Mouwatta est « ce qui est rendu facile ». Ce livre de l’Imam Malik nommé Al-Mouwatta était aussi le premier livre composé dans le hadith et la jurisprudence en même temps. C’est-à-dire qu’il y avait dans le même livre les hadith du Prophète (salla l-Lahou ‘alayhi wa sallam) et la jurisprudence. Il est resté à le composer pendant quarante années. Il comporte beaucoup de chaînes de transmission que les spécialistes de hadith, les mouhaddith ont jugées comme étant les plus authentiques des hadith.

Ach-Chafi’i a dit au sujet du livre Al-Mouwatta : « Il n’est pas paru sur terre un livre après le livre de Allah –le Qour-an– qui soit plus authentique que le livre de Malik ».

Dans son époque, il a été dit : « Est-ce que les gens émettent des avis de jurisprudence alors qu’il y a Malik à Médine ! »

 

Sa science

L’Imam Malik que Allah lui fasse miséricorde a été interrogé une fois au sujet de l’apprentissage de la science de la religion, il a dit : « C’est quelque chose de très bien, mais considère d’abord ce dont tu as besoin depuis que tu te lèves jusqu’à ce que tu arrives au soir et c’est à cela que tu as à t’attacher ». C’est-à-dire cherche au début, les sujets de bases, les sujets de la science de la religion qui te servent dans ta vie de tous les jours.

Que Allah lui fasse miséricorde, il était de ceux qui glorifiaient la science de la religion beaucoup, tant que lorsqu’il voulait transmettre le hadith il faisait le woudou, il s’asseyait et il coiffait sa barbe, il utilisait le parfum, il prenait une position droite qui inspirait le respect et il donnait le hadith.

Lorsqu’il avait été interrogé à ce sujet, il a dit : « J’aime à glorifier et à honorer le hadith du Messager de Allah (salla l-Lahou ‘alayhi wa sallam) », et ce qu’il recherchait par la science, c’était l’agrément de Allah ta’ala. Il a été rapporté que l’Imam Malik, que Allah l’agrée, a été interrogé une fois sur quarante-huit questions. Il a répondu à six et il a dit pour le reste : « je ne sais pas ». Ceci pour enseigner aux gens de rechercher l’agrément de Allah dans la science parce que s’il avait réfléchi sur ces questions il aurait trouvé les réponses. Mais c’était pour enseigner aux gens la modestie et la recherche de l’agrément de Allah.

Son ascèse

Pour ce qui est de son ascèse du bas monde, elle est grande. Il a été rapporté que Ar-Rachid l’avait interrogé un jour : « Est ce que tu as une maison ?» Alors Malik lui a répondu : « Non je n’en ai pas ». Il lui a alors donné alors trois mille dinars et lui a dit : « Achète une maison avec cela ».

Il les a pris mais il ne les a pas dépensés. C’est alors que Ar-Rachid a dit à Malik, que Allah lui fasse miséricorde : « Il convient que tu reviennes avec moi parce que j’ai eu la ferme volonté d’amener les gens à appliquer ce qu’il y a dans Al-Mouwatta ». Alors il lui a dit : « Pour ce qui est d’amener les gens à appliquer ce qu’il y a dans Al-Mouwatta, il n’y a pas de voie pour cela car les compagnons du Messager se sont dispersés dans les différents pays et ils ont transmis les hadith. Dans chaque pays, il y a une part de la science du Prophète. Quand au fait de sortir avec toi, il n’y a pas de moyen pour cela. Le Messager de Allah (salla l-Lahou ‘alayhi wa sallam) a dit (ce qui a pour sens) : « Médine vaut mieux pour eux si seulement ils le savaient ». C’est un hadith sujet à accord des mouhaddith. Il est rapporté par Al-Boukhari et d’autres.

Malik a dit à Ar-Rachid: « Et voici tes dinars tout comme ils sont. Si tu veux, tu les gardes et si tu veux, tu les laisses ». C’est-à-dire que si tu m’a donné cet argent pour m’amener à quitter Médine en raison de ce que tu m’as fait, je ne prendrais pas le bas monde en contrepartie de la ville du Messager de Allah (salla l-Lahou ‘alayhi wa sallam).

L’Imam Malik était ascète, c’est-à-dire qu’il n’avait pas le cœur attaché au bas monde et ceux qui sont ascètes ont réussi.

Lorsque l’argent et les biens lui ont été amenés des différentes contrées puisque sa science et ses élèves s’étaient propagés, les biens qu’il recevait, il les distribuait dans les voies de bienfaisance.

Ce qui indique le fait qu’il était ascète et qu’il n’avait pas son cœur attaché au bas monde, c’était sa grande générosité et son peu d’amour pour le bas monde.

En effet, le fait d’être d’ascète ne veut pas dire ne pas avoir d’argent. Mais le fait d’être ascète signifie que le cœur n’est pas attaché à l’argent.

Ce qui indique aussi qu’il ne courrait pas derrière le bas monde c’est ce qui a été rapporté de lui qu’il a dit : J’étais partis voir Haroun Ar-Rachid et il m’a dit : « Ô Abou ‘Abdi l-Lah, il convient que tu viennes plus souvent chez moi pour que les enfants entendent le Mouwatta ». C’est alors que Malik lui a dit : « Que Allah honore l’Emir des croyants mais la science on vient à elle, elle ne vient pas chez vous ». C’est alors que Haroun a dit : « Tu as dit vrai, allez à la mosquée pour entendre avec les gens ».

Son décès

Son décès était à Médine l’Illuminée, après dix nuits passées de rabi’ou l-awwal de l’an 179 de l’Hégire. Il a été enterré à Al-Baqi’ auprès de Ibrahim le fils du Prophète (salla l-Lahou ‘alayhi wa sallam).

Beaucoup de poètes ont dit de la poésie pour le pleurer parmi lesquels il y avait Ja’far Ibnou Ahmad As-Saraj qui avait dit que Malik avait conservé la Loi du Prophète Mouhammad  (salla l-Lahou ‘alayhi wa sallam) par amour et par crainte pour la Loi et qu’il avait des chaînes de transmission fortes et qu’il inspirait le respect. Il a des élèves qui sont tous des élèves véridiques, qui ont beaucoup de science et n’importe lequel d’entre eux à qui tu poses la question est honnête. S’il n’y avait parmi ses élèves que le fils de Idris –l’Imam Ach-Chafi’i– à lui tout seul cela aurait suffit pour l’honneur de l’Imam Malik.

Que Allah fasse miséricorde à l’Imam Malik Ibnou Anas et qu’Il nous fasse profiter par sa science.

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Biographie : Imam Ibn Hajar Al-‘Asqalani

Biographie Ibn Hajar Al-'Asqalani

Al-Hafidh Ibnou Hajar Al-‘Asqalani

 

Sa biographie

Il s’appelle Ahmad fils de ‘Ali, fils de Mouhammad, fils de Mouhammad, fils de ‘Ali Al-‘Asqalani d’origine l’égyptien, Al Kinani de naissance, Ach-Chafi’i d’école, surnommé Ibnou Hajar comme ses ancêtres. Et ceci est relativement à la famille Hajar, qui sont des gens qui habitent le sud du pays de Al-Jarid, et leurs terres c’est Gabes, c’est à dire au pays du Maghreb. Quand à Chihabou d-Din c’est un surnom à lui comme cela est habituel dans son époque, et Abou l-Fadl est son surnom.

Il est né dans l’ancienne Egypte en l’an 773 de l’Hégire. Son père est mort en l’an 774 de l’Hégire, sa mère était morte peu avant cela, il a donc grandi orphelin et son tuteur Abou Bakr Al-Kharoubi l’a pris en charge, c’était le plus grand des commerçants d’Egypte.

Sa quête de science

Quand il a atteint sa cinquième année on l’inscrivit au Qouttab, il mémorisa le Qour-an alors qu’il avait neuf ans auprès du Chaykh Sadrou d-Din As-Soufti. Puis il a mémorisé Al-‘oumdah, Al- Hawi dans la jurisprudence,  Al-Alfiyyah de son chaykh Zaynou d-Din Al-‘Iraqi dans la science du hadith, moukhtasar Ibnou l-Hajib dans les fondements de la religion, Milhatou l-i’rab de Abou Mouhammad Al-Qacim fils de ‘Ali Al-Hariri Al-Bisri dans la grammaire puis il est parti à la Mecque pour accomplir le pèlerinage en l’an 784 de l’Hégire. Il lut auprès du Hafidh Abou Hamid Mouhammad Ibnou Dhahirah et auprès de Al-‘Afif An-Nachawouri.

Il a pris la langue arabe auprès de Chamsou d-Din Mouhammad Al-Ghoumari, la littérature le ‘aroud auprès de Al-Badr Al-Bachtaki, le fiqh auprès de Bourhanou d-Din Al-Ibnaci et Nourou d-Din Al-Haythami, et auprès des deux faqih de son époque As-Siraj Al-Boulqini et As-Siraj Ibnou l-Moulaqqin. Il a pris la plupart des sciences auprès de ‘Izzou d-Din Ibnou Jama’ah qui était un océan maîtrisant les sciences au point qu’il disait : « J’ai pris dans quinze sciences dont les savants de mon époque ne connaissent même pas le nom ».

En général Ach-Chihab Ibnou Hajar était un savant qui connaissait les sciences de son époque avec ses différentes ramifications et ses différences comme le tasrif, la balaghah, les différentes sortes de science de la langue arabe, l’histoire, le fiqh et le hadith, les différentes récitations du Qour-an, les différentes sciences rapportées et les sciences par la raison comme le calcul et autre.

Pour ce qui est du hadith dans lequel il a dépassé ses pairs et dans lequel sa réputation était très grande, ses contemporains ont été unanimes concernant sa grande maîtrise du hadith. Et ils lui ont donné le titre de Hafidh pour cela. Le premier chaykh auprès duquel il a pris cette science était ‘Afifou d-Din An-Nachawouri à Makka puis il partit à Baytou l-Maqdis, Nabouls, Ar-Ramlah, Ghazzah et Damas puis à Alexandrie et à Tous en Egypte puis à Makkah et au Yémen et il s’est attaché particulièrement à apprendre auprès du Chaykh du hadith Az-Zayn Al-‘Iraqi au Caire.

Le Hafidh Ibnou Hajar a eu beaucoup de chaykh et il a atteint un niveau que ses contemporains n’avaient pas atteint, il maîtrisait les sciences du hadith, le sanad, le matn, le ‘ilal et le moustalah et la connaissance de l’état des gens d’une manière parfaite. C’est pour cela qu’il avait composé des ouvrages que les savants ont utilisé comme base par la suite et il fut reconnu par l’unanimité pour sa maîtrise de cette science.

Ses Chaykh

Le hafidh Ibnou Hajar a rassemblé les noms de ses Chaykh et ce,  par ordre alphabétique dans son livre « Al-majma’ou l-mou-assasou bi l-mou’jami l-moufahras » , qu’il a classé en deux parties. Dans la première partie, il a inscrit  les noms des Chaykh auprès desquels il a pris le hadith (c’est- à-dire il le rapporte d’eux). Dans la deuxième partie, ceux à qui il a récité le hadith. Il a cité certains d’entre eux dans son Tarikh :  «  ‘Inba-ou l-ghoumari bi anba-i l-‘oumar »  .

En ce qui concerne ses Chaykh les plus réputés, dans la langue arabe, il y a Majdou d-Din Bnou Ya’qoub Al-Fayrouz abadi, Badrou d-Dini l-Bachtaki dans la littérature et Al-Ghoumari dans différentes parties de la langue arabe.

Pour ce qui est des récitations du Qour-an, il a pris auprès de Abou Ishaq Ibrahim Bnou Ahmad At-Tanoukhi Al-Ba’labaqi.

Dans la jurisprudence il a pris auprès de Sirajou d-Din Al-Boulqini et Sirajou d-Din Bnou l-Moulaqqin.

Et dans le hadith auprès de ‘Afifou d-Din An-Nachawouri, de Zaynou d-Din Al-‘Iraqi, le hafidh Abou Hourayrah et Badrou d-Din Bnou Qawam Al-Balici. Parmi les Chaykh femmes qu’il a eu, il y a Fatima la fille de Al-Mounja At-Tanoukhiyyah, Fatima bintou Mouhammad Bnou ‘Abdi l-Hadi et sa sœur ‘A-ichah.

 

Ses fonctions et ses différents postes d’enseignement

Ibnou Hajar s’est chargé de l’enseignement de la récitation et la dictée dans les assemblées à la manière des Mouhaddith, c’est-à-dire  comme les  spécialistes du hadith.  Il a aussi donné des avis de jurisprudence (fatawa), il a été chargé de la fonction de qadi à plusieurs reprises, il a enseigné le tafsir dans l’école Haçaniyyah et Mansouriyyah, il a également enseigné le hadith dans l’école Bibarciyyah et celle de Al-Jamaliyyah Al-Moustajidah ainsi que Al-Haçaniyyah, Ach-Chaykhouniyyah et Az-Zaynabiyyah.  Toutes ces écoles  ont été appelées ainsi par rapport aux gouverneurs et dignitaires qui les ont construites. Il a également enseigné dans la mosquée de Ibnou Touloun  Al-Qoubah Al-Mansouriyyah. Il s’est chargé aussi de faire entendre le hadith dans Al-Mahmoudiyyah et d’enseigner la jurisprudence dans Al-Kharoubiyyah, Ach-Chaykhouniyyah ainsi que As-Salihiyyah An-Najmiyyah et Al-Mou-yadiyyah. Il a été chargé aussi  de la fonction de Chaykh de Al-Bibarciyyah et de donner des avis de jurisprudence dans Dar l-‘Adl. Parmi ses fonctions également il avait la fonction d’orateur de la mosquée Al-Azhar et celle  de la mosquée de ‘Amrou Bnou l-‘As. Il a dicté le hadith dans la zawiyah ( appelée Khanqah ) de Bibars environ vingt ans. Puis dans Darou l-Hadith Al-Kamiliyyah dans le quartier qui est ainsi appelé entre les deux palais du Caire.

Pour ce qui est du qada, la fonction de juge légal, il s’en est chargé au début durant le gouvernement du sultan Al-Achraf Birsbay et il lui avait proposé aussi d’assurer cette tâche dans le pays de Ach-Cham mais il s’en était abstenu. Il était chargé également de la bibliothèque Mahmoudiyyah pour laquelle il avait composé un index (c’est-à-dire un recensement de tout ce qu’elle comportait).

Son décès

En l’an 852 de l’hégire, Ibnou Hajar Al-‘Asqalani a été atteint de diarrhées et il est resté ainsi jusqu’à sa mort, la nuit du samedi 18 du mois de Dhou l-Hijjah de cette année. Il était dans sa maison qui se trouvait prés de l’école Al-Mankoutamriyyah au Caire. La prière funéraire a été accomplie en sa faveur à Roumaylah à l’extérieur de la ville. Parmi ceux qui ont  assisté à la prière funéraire, il y avait le sultan Adh-Dhahir Jaqmaq et le calife ‘Abbasi et c’est ‘Alamou d-Din Al-Boulqini qui a accompli la prière funéraire en tant qu’Imam. Ensuite son corps a été transporté à Al-Qourafah As-Soughra qui est un cimetière en face de la mosquée Ad-Daylami où il a été  enterré prés de Al-Layth ibnou Sa’ad.

Ibnou Hajar Al-‘Asqalani a dit une poésie dans laquelle il fait l’éloge du Prophète, et ceci est une preuve que les savants de cette communauté reconnaissent le caractère permis de faire l’éloge du prophète. Ils prennent en cela pour modèle les compagnons du Prophète, comme son oncle Al-‘Abbas qui a  récité de la poésie pour faire l’éloge du prophète. Allah ta’ala a fait l’éloge du prophète, par Sa parole qui a pour sens : « Et Nous ne t’avons envoyé que comme miséricorde pour les gens ».

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Biographie : Imam Al-Boukhari

biographie al-boukhari

L’Imam Al-Boukhari, le Chaykh des Mouhaddith et l’Imam de ceux qui ont rassemblé le hadith

 

Sa biographie

Il s’agit de Abou ‘Abdi l-Lah Mouhammad fils de Isma’il fils de Ibrahim fils de Bardisbah Al-Jou’fi Al-Boukhari. Il est né dans la ville de Boukhara, le vendredi après la prière, treize nuits écoulées du mois de chawwal de l’année 194 de l’hégire. Il a grandi orphelin élevé par sa mère. Il a perdu la vue lorsqu’il était petit mais sa mère a vu le Khalil Ibrahim ‘alayhi s-salam dans le rêve qui lui a dit : « Allah a rendu la vue à ton fils en raison de tes nombreuses larmes ».

Al-Boukhari a aimé la science depuis son plus jeune âge. Il a ainsi mémorisé les compositions de hadith de Ibnou l-Moubarak en étant enfant. Il a lu les livres réputés alors qu’il avait seize ans, tant qu’il a été dit qu’il mémorisait en étant jeune soixante-dix mille hadith par cœur. Ce qui l’a aidé à cela, c’est qu’il connaissait les biographies de ceux qui rapportent le hadith et il recherchait leur état également, il le connaissait. Il connaissait les Chaykh de ceux de qui il tient le hadith ainsi que leurs élèves et leurs différentes chaînes de transmission.

Avant qu’il ne quitte son pays, il a pu recevoir par transmission tout ce qui y est rapporté comme hadith. Il les a entendu de Mouhammad Ibnou Salam Al-Baykandi et ‘Abdou l-Lah Ibnou Mouhammad Al-Mouçannadi et Ibrahim Ibnou l-Ach’af, de Mouhammad Ibnou Youçouf Al-Baykandi et d’autres encore.

Ensuite, il est parti à La Mecque avec sa mère et son frère en recherchant à recevoir la transmission et à entendre les hadith rapportés.

Il est resté dans le Hijaz pendant six ans durant lesquels il recevait par transmission le hadith. Il s’est déplacé dans les différents pays, il est parti à Ach-Cham, il est parti en Egypte, il est parti à Al-Jazirah à deux reprises, à Al-Basrah à quatre reprises, à Al-Koufah et Baghdad à plusieurs reprises. Il a ainsi reçu le hadith de la part des mouhaddith de chaque pays où il s’était rendu, tant que les hommes de qui il rapporte le hadith ont atteint le nombre de mille quatre-vingts et ils étaient tous des mouhaddith.

 

Parmi les faits importants qui ont été rapportés à son sujet

L’Imam At-Taj As-Soubki a rapporté dans son livre At-Tabaqat lorsqu’il a mentionné la biographie de l’Imam des mouhaddith Abou ‘Abdi l-Lah Boukhari, il a rapporté d’après Ibnou ‘Adi qu’il a dit : « J’ai entendu plusieurs Chaykh rapporter que Al-Boukhari était venu s’installer à Baghdad. C’est alors que les gens qui rapportent le hadith se sont réunis et ils ont pris cent hadith qu’ils ont inversé, c’est-à-dire qu’ils ont pris le corps du hadith et la chaîne de transmission et ils les ont mélangés, de sorte qu’ils ont mis le texte de ce hadith avec la chaîne de transmission de cet autre hadith, et la chaîne de transmission de ce hadith pour le texte de cet autre hadith. Ils ont donné à chacun dix hadith qu’ils ont ainsi mélangés pour les mentionner à Al-Boukhari dans une assemblée. Les gens se sont alors réunis. L’un d’entre eux s’est levé et il a interrogé au sujet de ces hadith, d’un des dix qu’il a mélangés. Al-Boukhari a dit : « Je ne le connais pas ». Il l’a interrogé au sujet d’un autre hadith, Al-Boukhari a dit : « Je ne le connais pas », jusqu’à ce que le premier homme ait terminé avec les dix hadith. C’est alors que les spécialistes de jurisprudence se regardaient les uns les autres, c’est-à-dire qu’il s’interrogeait sur Al-Boukhari. Un deuxième homme s’est levé et a fait comme le premier. Et Al-Boukhari disait à chaque fois : « Je ne le connais pas ». Lorsque les dix hommes avaient fini, Al-Boukhari s’est retourné vers le premier d’entre eux et  lui a dit :  « Pour ce qui est de ton premier hadith sa chaîne de transmission c’est celle-là. Pour le deuxième hadith la chaîne de transmission c’est celle-là, et le troisième et ainsi de suite » jusqu’à lui donner les chaînes de transmission des dix hadith que le premier a donné. Il a rendu ainsi à chaque texte de hadith sa bonne chaîne de transmission. Ensuite, il a fait la même chose avec le deuxième, la même chose avec les autres jusqu’à avoir terminé avec les dix hommes. C’est alors que les gens lui ont reconnu sa capacité de mémorisation (de Hafidh).»

Parmi ce que As-Soubki rapporte dans ses Tabaqat de Al-Boukhari, qu’il a dit : « J’ai été inspiré la mémorisation du hadith dans le Kouttab –c’est-à-dire l’école où les enfants apprenaient le Qour-an et le hadith– alors que j’avais dix ans ou moins, et lorsque j’ai quitté le Kouttab après dix ans, j’allais écouter auprès de Ad-Dakhili et d’autres. Un jour tandis qu’il récitait le hadith aux gens, il a dit : « Soufyan a rapporté d’après Abou Zoubayr d’après Ibrahim ». C’est alors que je lui ai dit : « Mais Abou Zoubayr n’a pas du tout rapporté de Ibrahim ». Il m’a alors dit de me taire. Je lui ai dit : « Vérifie si tu veux sur ta copie d’origine ». Il est rentré puis il est ressorti et il m’a dit : « C’est comme tu as dit mon garçon». Il s’agit de Az-Zoubayr Ibnou ‘Adi qui a rapporté de Ibrahim. Il m’a alors pris le crayon de la main et il a corrigé, et il m’a dit : « Tu as dit vrai ». Lorsque Al-Boukhari a été interrogé sur son âge à ce moment-là, il a répondu : « J’avais onze ans ».

Parmi ce qui est rapporté de Mouhammad Ibnou Abi Hatim Al-Warraq de Al-Boukhari qu’il a dit : « J’ai entendu Hamid Ibnou Isma’il et un autre dire : « Al-Boukhari venait avec nous pour entendre le hadith alors qu’il était encore jeune garçon. Mais il n’écrivait rien du tout. Un bon moment s’était écoulé et il faisait ainsi. Nous lui disions alors, pourquoi tu n’écris pas ? Et il nous a dit vous avez beaucoup insisté pour que j’écrive. Lisez moi donc ce que vous deux avez écrit. Nous avions alors sorti ce que nous avions écrit et c’était plus que quinze mille hadith. Il les a tous récité par cœur, tant que nous corrigions nos versions sur ce qu’il avait appris par cœur ».

 

Les Chaykh de Al-Boukhari

Comme le nombre de ses Chaykh était important et beaucoup plus grand encore que d’être limité dans cette étude, nous allons mentionner les plus réputés d’entre eux. Ainsi, il a entendu de :

– Makki fils de Ibrahim Al-Balkhi

– et de ‘Abdan fil de ‘Outhman Al-Marwazi

– et de ‘Oubaydi l-Lah fils de Mouça Al-‘Absi

– et de Abi ‘Asim Ach-Chaybani

– et de Mouhammad Ibnou ‘Abdi l-Lah Al-Ansari,

– de Mouhammad Ibnou Youçouf Al-Faryabi

– et de Abou Nou’aym Al-Fadl fils de Daki,

– de Abou Ghassad Al-Hindi

– et de Soulayman fils de Harb Al-Wachiji

– et de Abou Salamah At-Taboudhaki

– et de ‘Affan fils de Mouslim,

– de ‘Aram fils de Al-Fadl,

– de Abou l-Walid At-Tayalici,

– de Abou Ma’mar Al-Minqari,

– de ‘Abdou l-Lah fils de Maslamah Al-Qa’indi,

– de Abou Bakr Al-Hamidi,

– de ‘Abdou l-Lah fils de Youçouf At-Tanici,

– de Abou l-Yaman Al-Himsi,

– de Ahmad Ibnou Hanbal,

– de Isma’il fils de Abou Ouways Al-Madini,

– de Yahya fils de Ma’in

– et de beaucoup d’autres encore.

 

Les paroles des savants au sujet de Al-Boukhari

Il a été rapporté que l’Imam Al-Boukhari s’était vu dans le rêve debout en présence du Messager de Allah (salla l-Lahou ‘alayhi wa sallam) et il tenait quelque chose à la main avec laquelle il éloignait quelque chose du Messager de Allah (salla l-Lahou ‘alayhi wa sallam). Lorsqu’il a posé la question sur l’interprétation de ce rêve, certains de ceux qui interprètent les rêves ont dit : « Tu vas repousser le mensonge du Messager de Allah ».

Il a été rapporté dans Tah-dhibou l-Asma-i wa l-Loughat d’après Hachid fils de Isma’il qu’il a dit : « J’ai vu Is-haq fils de Rahawayh assis sur une couche et avec lui Mouhammad fils de Isma’il Al-Boukhari. C’est alors que Mouhammad l’a corrigé dans quelque chose et Is-haq fils de Rahawayh a repris les paroles de Al-Boukhari. Alors, Is-haq a dit aux gens : « Ô vous les gens, vous qui maîtrisez le hadith, prenez de ce jeune homme. S’il avait vécu dans l’époque de Al-Haçan Al-Basri, les gens auraient besoin de lui en raison de sa connaissance du hadith et de sa compréhension du hadith ».

Il a été rapporté dans Al-Bidayah wa n-Nihayah d’après Ibnou Khouzaymah qu’il a dit :  « Je n’ai pas vu sur terre, qui ait plus de connaissance du hadith du Messager de Allah, ni qui le mémorise mieux que Al-Boukhari » et Is-haq Ibnou Zayrak a dit à son sujet : « J’ai entendu en l’an deux cent quarante sept Mouhammad Ibnou Idris Ar-Razi Abou Hatim dire : « viendra vous voir un homme des gens de Khouraçan et il n’est pas sorti de Khouraçan qui mémorise plus le hadith que lui et il n’est pas venu en Irak qui ait plus de science de hadith que lui ». Est venu alors chez nous Mouhammad Ibnou Isma’il après quelques mois, c’est-à-dire Al-Boukhari.»

Parmi ce que l’Imam le Moujtahid Ahmad Ibnou Hanbal que Allah l’agrée a dit pour faire son éloge et indiquer son haut degré. Il a dit que le degré de Hafidh a été atteint par quatre des gens de Khouraçan, Abou Zou’rah Ar-Razi, Mouhammad Ibnou Isma’il Al-Boukhari, ‘Abdou l-Lah Ibnou ‘Abdi r-Rahman As-Samarqandi et Al-Houçayn Ibnou Chouja’ Al-Balkhi.

Et il a rapporté dans Tabaqat As-Soubki d’après Mouhammad Ibnou Abi Hatim al-Warraq de Al-Boukhari qu’il a dit : « Je l’ai entendu dire des compagnons de ‘Amr Ibnou ‘Aliyy : ils m’ont mentionné un jour un hadith. Je leur ai dit alors : je ne le connais pas. Ils étaient alors heureux et ils sont partis voir ‘Amr Ibnou ‘Aliyy pour lui dire nous avons mentionné à Mouhammad fils de Isma’il un hadith qu’il n’a pas du tout connu. C’est alors que ‘Amr leur a dit :  Un hadith que Mouhammad fils de Isma’il ne connaît pas, n’est pas un hadith ».

Il a également été rapporté dans Tabaqat As-Soubki d’après Ahmad Ibnou Hamdoun qu’il a dit : « Mouslim Ibnou l-Hajjaj était parti voir Al-Boukhari et il l’a embrassé entre les yeux et lui a dit : J’embrasserai même tes pieds Ô toi qui est les maître de ceux qui maîtrisent le hadith et toi qui est celui qui connaît la valeur et le degré de fiabilité des hadith ».

Hachid Ibnou Isma’il a dit : « J’étais à Al-Basrah et j’ai entendu l’arrivée de Mouhammad Ibnou Isma’il. Lorsqu’il était arrivé, Mouhammad Ibnou Yasar a dit : Aujourd’hui est rentré chez nous le maître des spécialistes de jurisprudence ».

Il a été rapporté de Abou Sahl Ach-Chafi’i qu’il a dit : « Je suis entré à Al-Basrah, à Ach-Cham, à Al-Hijaz, à Al-Koufah, et je voyais leurs savants et chaque fois que Mouhammad Ibnou Isma’il était mentionné ils lui reconnaissaient un degré supérieur au leur ».

Il est rapporté de ‘Abdou l-Lah le fils de l’Imam Ahmad Ibnou Hanbal qu’il a dit : « J’ai dit à mon père : Père, qui sont donc les Hafidh. Il m’a dit : Ô mon fils, ce sont des jeunes qui venaient chez nous, des gens de Khouraçan et ils se sont dispersés maintenant ». Et je lui ai dit : « Qui sont-ils donc père ? ». Il m’a dit : « Mouhammad Ibnou Isma’il, c’est-à-dire Al-Boukhari ». C’est-à-dire qu’il n’a mentionné d’entre eux que Al-Boukhari.

Parmi ce que Ibrahim Al-Khawwas a dit au sujet de Al-Boukhari : « J’ai vu Abou Zour’ah comme un enfant assis devant Al-Boukhari, Mouhammad Ibnou Isma’il pour l’interroger sur le hadith ».

 

Ses ouvrages

Al-Boukhari faisait partie des savants qui avaient les plus hauts degrés, qui avaient laissé de nombreux ouvrages éminents et fort utiles. Que Allah l’agrée, il était parmi les gens qui avaient les meilleurs capacités à composer, parmi les plus adroit d’entre eux. Ses ouvrages ont été nombreux. Nous citons les plus réputés d’entre eux :

– Al-Jami’ As-Sahih qui est le livre réputé par le nom de Sahih Al-Boukhari,

– Al-Adabou l-Moufrad qui fait partie de ses composition les plus éminentes, les noms des compagnons,

– Asma-ou s-Sahabah,

– At-Tarikh qui est un livre dans lequel il a rassemblé ceux qui sont dignes de confiance et ceux qui sont faibles parmi ceux qui rapportent le hadith et il est en trois volumes, un grand, un moyen et un petit.

– At-Tafsirou l-Kabir –la grande éxégèse–,

– Al-Jami’ou l-Kabir,

–  Khalqou Af’ali l-‘Ibad –la création des actes des esclaves–,

– Khayrou l-Kalam fi l-qira-ati Khalfa l-Imam –les meilleures paroles au sujet de la récitation derrière l’imam–,

– Kitabou d-dou’afa-i wa l-matroukin –le livre de ceux qui sont faibles et de ceux qui sont délaissés–,

– Kitabou l-‘Ilali fi l-hadith,

– Kitabou l-Fawa-id,

– Al-Qira-atou Khalfa l-Imam,

– Qada-i wa s-Sahabah wa t-Tabi’in,

– Kitaboun fi l-Mabsouti fi l-hadith,

– Al-Mousannad Al-Kabir,

– Kitabou l-Wihdan, c’est un livre dans lequel il a rassemblé tous ceux qui n’ont qu’un seul hadith parmi les compagnons.

 

Son décès

Il est mort que Allah lui fasse miséricorde le samedi, la nuit de la fête de Al-Fitr de l’année deux cent cinquante six de l’Hégire. Il avait alors soixante deux ans moins treize jours. Il a été enterré le jour de la fête de Al-Fitr après la prière de Adh-Dhouhr dans un village qui s’appelle Khartank qui est un village de Samarqand.

Ibnou ‘Oudayy a rapporté d’après ‘Abdou l-Qouddous fils de ‘Abdou l-Jabbar As-Samarqandi qu’il a dit : « L’Imam Al-Boukhari était venu à Khartank alors qu’il avait des proches parents chez qui il était hébergé. Je les entendu dire une nuit alors qu’il avait fini la prière de la nuit dans ses invocations : Ô Allah, je ne supporte plus la vie sur terre alors fais-moi mourir.» Le mois ne s’est pas écoulé avant que Allah ta’ala le fasse mourir. Que Allah fasse miséricorde à l’Imam Al-Boukhari et qu’Il le rétribue pour nous du meilleur bien.

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L’Imâm Al-Isfarâyîni parle de la croyance de Ahlou s-Sounnah

Sujet : La croyance sunnite

at-tabsirou fi d-Din - al-isfarayini   al-isfarayini - tabsirou fi d-Din

Dans son livre « At-Tabsîrou fi d-Dîn », l’Imâm Al-Isfarâyîni a dit :

« الباب الخامس عشر في بيان اعتقاد أهل السنة والجماعة : وأن تَعلـم أن كل ما دل على حدوث شىءٍ من الحد ، والنهاية ، والـمكان ، والجهة ، والسكون ، والحركة ، فهو مستحيل عليه سبحانه وتعالى ، لأن ما لا يكون محدَثاً لا يجوز عليه ما هو دليل على الحدوث»

« Chapitre quinzième dans l’exposé de la croyance de Ahlou s-Sounnah wa l-Jamâ’ah : Il faut que tu saches que tout ce qui implique l’entrée en existence, que ce soit la limite, la fin, l’endroit, la direction, l’immobilité, le mouvement, tout cela est impossible au sujet de Allâh soubhânahou wa ta’âlâ, car il n’est pas possible qu’il advienne à Celui Qui n’est pas entré en existence ce qui implique l’entrée en existence »

Informations utiles :

– L’Imâm, le Ousoûli (spécialiste des fondements), le Faqîh (spécialiste de la jurisprudence), le Moutakallim (spécialiste de la croyance), le Moufassir (exégète) Tâhir Ibnou Mouhammad Abou l-Moudhaffar Al-Isfarâyîni est décédé en 471 de l’Hégire (رحمه الله), c’est-à-dire il y a plus de 950 ans. C’est un savant de l’école de jurisprudence (madh-hab) de l’Imâm Ach-Châfi’i.

  • Le Hâfidh Ibnou ‘Açâkir a dit à son sujet : «L’Imâm accompli (Kâmil), le Faqîh (spécialiste de la jurisprudence), le Ousoûli (spécialiste des fondements), le Moufassir (spécialiste de l’exégèse du Qour-ân)  » [Tabyînou kadhibi l-Mouftarî].
  • Tâjou d-Dîn As-Soubki a dit de lui : « L’Imâm, le Ousoûli (spécialiste des fondements), le Faqîh (spécialiste de la jurisprudence), le moufassir (spécialiste de l’exégèse du Qour-ân)» [Tabaqâtou ch-Châfi’iyyah Al-Koubrâ]
  • Chamsou d-Dîn Ad-Dâwoûdi a dit de lui : «L’Imâm accompli (Kâmil), le Faqîh (spécialiste de la jurisprudence), le Ousoûli (spécialiste des fondements), le Moufassir (spécialiste de l’exégèse du Qour-ân)  » [Tabaqâtou l-Moufassirîn].
  • Adh-Dhahabi a dit à son sujet :« L’illustre savant (Al-‘Allâmah), le Mouftî  […] Il faisait parti des plus illustres savants» [Siyarou A’lâmi n-Noubalâ]
  • L’Imâm Al-Kawthari a dit de lui : « L’un des plus grands Imams de Ousoûlou d-Dîn » [Dans son édition de At-Tabsîrou fi d-Dîn]

– Il ne faut pas le confondre avec le savant, l’Imâm Aboû Is-hâq Al-Isfarâyîni (رحمه الله) qui est décédé en 418 de l’Hégire.

– Ici, lorsqu’il détaille la croyance de Ahlou s-Sounnah wa l-Jamâ’ah, il confirme que Allâh existe sans endroit, sans direction, qu’Il n’a pas de limite, ni de fin, qu’Il n’est pas concerné par l’immobilité, le mouvement et par tout ce qui implique l’entrée en existence.

– En effet, Allâh ta’âlâ : {لَيْسَ كَمِثْلِهِ شَيْءٌ} [ce qui a pour sens] : « Rien n’est tel que Lui – d’aucune façon que ce soit -».

L’Imâm At-Tabarâni interprète “istawâ” par “dominer par Sa toute-puissance” (al-istîlâ)

Sujet : L’istiwâ de Allâh

tafsir al-kabir - Imam At-Tabarani   At-Tabarani - Istawa - istila

Dans son Tafsîr connu sous le nom de « At-Tafsîr al-Kabîr », lors de l’explication de Soûrat Al-A’raf verset 54 qui comprend la partie { ثُمَّ ٱسۡتَوَىٰ عَلَى ٱلۡعَرۡشِ } (thoumma stawâ ‘ala l-‘arch), le Hâfidh At-Tabarâni a dit :

« والاستواء: الاستيلاء، ولم يـزل الله سبحانه مستوليا على الأشياء كلها، إلا أن تخصيص العرش لتعظيم شأنه»

« Al-Istiwâ (c’est-à-dire : ) la domination par la toute puissance (Al-Istîlâ). Et Allâh soubhânah par Sa puissance éternelle domine toute chose sans changement, néanmoins la mention du Trône de façon particulière est destinée à magnifier son statut »

Informations utiles :

– L’Imâm du salaf, le Hâfidh (spécialiste de la science du hadîth), le Moufassir (spécialiste de l’exégèse du Qour-ân) Abou l-Qâçim Soulaymân Ibnou Ahmad Ibnou Ayyoûb At-Tabarâni est né en 260 et il est décédé en 360 de l’Hégire (رحمه الله), c’est-à-dire il y a plus de 1000 ans. L’Imâm At-Tabarâni était le plus réputé des gens de son époque dans la science du hadîth et dans sa maîtrise. Il connaissait le tafsîr (Exégèse) et il était spécialiste de jurisprudence. Il est l’auteur du grand recueil de hadîth « Mou’jam al-Kabîr » et de nombreux autres ouvrages de références. Retrouvez sa biographie : ici.

– Ici, ce grand savant du salaf explique que la signification de “istawâ” dans le verset qui comprend « thoumma stawâ ‘ala l-‘arch » et les versets similaires est « dominer par Sa toute-puissance» (al-istîlâ).

– De nombreux savants ont proposé l’interprétation (ta-wîl) du terme “istawâ” par la domination par la toute-puissance. Parmi eux :

  • Le Loughawi ‘Abdou l-Lâh Ibnou Yahyâ Ibnou l-Moubârak
  • L’Imâm Az-Zajjâj [Dans son livre Ma’âni Al-Qour-ân] et [Rapporté par An-Naçafi]
  • L’Imâm Aboû Mansoûr Al-Mâtourîdi
  • L’Imâm At-Tabarâni [Dans son Tafsîr]
  • L’Imâm Aboû Bakr Ahmad Ar-Râzi Al-Jassâs Al-Hanafi
  • L’Imâm Abou l-Layth As-Samarqandi
  • L’Imâm Ibnou Foûrak [Dans son livre Mouchkilou l-Hadîth]
  • L’Imâm Aboû Mansoûr Mouhammad Ibnou l-Haçan Ibnou Abî Ayyoûb Al-Ayyoûbi An-Nayçâboûri
  • L’Imâm ‘Abdou l-Lâh Al-Jouwayni [père de l’Imâm Al-Haramayn]
  • Le Moufassir Abou l-Haçan ‘Ali Ibn Mouhammad Al-Mâwardi
  • Le Moufassir Al-Wâhidi [Rapporté par Ibn Rouch Al-Jadd]
  • L’Imâm Abou Is-hâq Ach-Chîrâzi
  • Le Moufassir Ad-Damghâni Al-Hanafi
  • L’Imâm Al-Moutawalli [Dans son livre Al-Ghounyah]
  • L’Imâm Al-Haramayn Al-Jouwayni [Dans son livre Louma’ al-Adillah]
  • Le Loughawi Ar-Râghib Al-Asbahâni
  • L’Imâm Al-Ghazâli
  • L’Imâm An-Naçafi (508 H.)
  • L’Imâm Abou n-Nasr Al-Qouchayri
  • Le Qâdî Ibnou Rouchd Al-Jadd [Rapporté par Ibnou l-Hâjj Al-Mâliki]
  • Al-Allâmah Al-Lâmichi Al-Hanafi
  • Le Moufassir Ibnou ‘Atiyyah Al-Andalouçi
  • L’Imâm Fakhrou d-Dîn Ar-Râzi
  • Le Chaykh Ismâ’îl Ibnou Ibrâhîm Ach-Chaybâni Al-Hanafi
  • Le Chaykh Sayfou d-Dîn Al-Âmidi
  • Le Chaykh Ibnou l-Hâjib Al-Mâliki
  • L’Imâm Al-‘Îzz Ibnou ‘Abdi s-Salâm
  • L’Imâm Al-Qourtoubi
  • Le Chaykh Chihâbou d-Dîn Al-Qarâfi
  • Le Moufassir An-Naçafi [Dans son Tafsîr]
  • Le Moufassir Al-Baydâwi
  • Le Qâdî Badrou d-Dîn Ibnou l-Jamâ’ah
  • Le Qâdî ‘Abdou r-Rahmân Al-Îji
  • L’Imâm Taqiyyou d-Dîn As-Soubki
  • Le Chaykh Al-Yâfi’i
  • Le Qâdî Ibnou s-Sirâj Al-Hanafi
  • Le Qâdî Tâjou d-Dîn As-Soubki
  • Le Chaykh ‘Izzou d-Dîn Ibn Jamâ’ah [Dans son livre Darajou l-Ma’âlî]
  • Le Loughawi Fayroûzâbâdi [Dans son livre Basâ-irou dhawi t-Tamyîz]
  • L’Imâm As-Souyoûti
  • L’Imâm Al-Qastallâni
  • Chaykh Al-Islâm Zakariyyâ Al-Ansâri [Dans son livre Ihkâmou d-Dalâlah]
  • Le Chaykh Moullâ ‘Ali Al-Qâri
  • Le Moufassir Ismâ’îl Haqqi Al-Hanafi
  • Le Hâfidh Mourtadâ Az-Zabîdi
  • Le Chaykh Mahmoûd As-Soubki Al-Azhari [Dans son livre It-hâfou l-Kâ-inat]
  • Le Chaykh Az-Zourqâni Al-Mâliki
  • L’Imâm Al-Kawthari [Dans son livre Maqâlâtou l-Kawthari]
  • Le Hâfidh ‘Abdou l-Lâh Al-Harari [Dans son livre As-Sirâtou l-Moustaqîm]
  • et de nombreux autres savants.

–  Les savants de l’Islâm ont été unanimes sur le fait que l’istiwâ de Allâh n’est pas une position assise (jouloûss) ni un établissement (istiqrâr). Parmi eux :

Il n’est donc pas permis de traduire le verset  {الرَّحْمَنُ عَلَى الْعَرْشِ اسْتَوَى} (Ar-Rahmânou ‘ala l-’archi stawâ) et ceux qui sont similaires par le fait que Allâh serait établi sur le trône car cette explication est contraire au tawhîd (l’unicité de Allâh).

–  Retrouvez d’autres paroles de savants concernant l’istiwâ de Allâh : ici.

– Le Messager de Allâh (صلى الله عليه وسلم) a catégoriquement nié la notion de direction au sujet de Allâh dans un hadîth sahîh. Il a dit (صلى الله عليه وسلم) [ce qui a pour sens : ] «Ô Allâh Tu es Adh-Dhâhir, rien n’est au-dessus de Toi et Tu es Al-Bâtin, rien n’est en-dessous de Toi » [Rapporté par Mouslim, par Al-Bayhaqi et d’autres].

L’Imâm An-Naçafi dit qu’attribuer l’endroit à Allâh est de la mécréance

Sujet : Attribuer l’endroit à Allâh est de la mécréance

nacafi tabsiratou l- adilah   An-nacafi - attribuer l'endroit à Allah est de la mécréance

Dans son livre « Tabsiratou l-Adil-lah » (tome 1 page 169 de cette édition) l’Imâm Abou l-Mou’în Maymoûn An-Naçafi a dit :

« والله تعالى نفى المماثلة بين ذاته وبين غيره من الأشياء، فيكون القول باثبات المكان له ردا لهذا النص المحكم- أي قوله تعالى ﴿ليس كمثله شيء﴾ – الذي لا احتمال فيه لوجهٍ ما سوى ظاهره، ورادُّ النص كافر، عصمنا الله عن ذلك »

« Allâh ta’âlâ a nié toute similarité entre Sa réalité et toute autre chose, et donc la confirmation d’un endroit pour Allâh est en contradiction avec ce texte explicite [c’est-à-dire la parole de Allâh ta’âlâ « Layça kamithlihi chay »  qui a pour sens « Rien n’est tel que Lui »]. Cette parole n’a aucune autre signification en dehors de celle qui est apparente et celui qui contredit les textes est un mécréant (kâfir), que Allâh nous protège de cela ».

Informations utiles :

– L’Imâm, Al-Moutakallim (le spécialiste de la croyance), Al-Ousoûli (le spécialiste des fondements) Abou l-Mou’în Maymoûn Ibnou Mouhammad An-Naçafi Al-Hanafi Al-Mâtourîdi est né en 418 et il est décédé en 508 de l’Hégire (رحمه الله) c’est-à-dire il y a plus de 930 ans.

– Ici, il dit qu’attribuer l’endroit à Allâh est en contradiction avec les textes explicites comme le verset « Layça Kamithlihi chay »  qui a pour sens « Rien n’est tel que Lui ». Et que celui qui contredit les textes est mécréant.

– L’Imâm At-Tahâwi (رحمه الله) qui fait partie des illustres savants du salaf a dit dans son traité de Croyance : « Celui qui s’oppose au jugement du Livre, fait partie des mécréants».

– L’Imâm An-Naçafi confirme donc par sa parole que le fait d’attribuer l’endroit à Allâh est de la mécréance.

– Dans ce même ouvrage, l’Imâm An-Naçafi dit : « Attribuer l’endroit à Allâh contredit le tawhîd (c’est-à-dire la croyance en l’unicité de Allâh) » [Tabsiratou l-Adil-lah].

– De nombreux savants ont confirmé que le fait d’attribuer l’endroit ou la direction à Allâh constitue de la mécréance. Parmi eux :

Précision : Plusieurs grands savants de l’Islâm porte le nom An-Naçafi. En effet il y a également Aboû Hafs Najmou d-Dîn ‘Oumar Ibnou Mouhammad An-Naçafi qui est décédé en 537 de l’Hégire  (رحمه الله) [voir des articles à son sujet : ici], et aussi ‘Abdou l-Lâh Ibnou Ahmad An-Naçafi qui est décédé en 710 de l’Hégire (certains ayant dit en 701 de l’Hégire) (رحمه الله), qui est l’auteur du célèbre tafsîr [voir des articles à son sujet : ici].

L’Imâm Ach-Châfi’i confirme que l’apostat revient à l’Islâm en prononçant les deux témoignages

Sujet : comment l’apostat revient à l’Islâm ?

Rawdat At-Talibin - Nawawi   Rawdat At-Talibin - nawawi -tome 10   Ach-Chafi'i - comment le mecreant revient à l'Islam

Dans son livre « Rawdat At-Tâlibîn » dans le chapitre de l’apostasie, l’Imâm An-Nawawi a dit :

« وقد وصف الشافعي رضي الله عنه توبته (أي المرتد) فقال: أن يشهد أن لا إله إلا الله، وأن محمدا رسول الله، ويبرأ من كل دين خالف الاسلام »

« Certes, l’Imâm Ach-Châfi’i (رضي الله عنه) a indiqué comment l’apostat revient à l’Islâm, et il a dit pour cela : il doit témoigner qu’il n’est de dieu que Allâh et que Mouhammad est le Messager de Allâh, et il doit s’innocenter de toute croyance qui est contraire à l’Islâm. »

Informations utiles :

– L’Imâm, le Hâfidh (spécialiste de la science du Hadîth), le Faqîh (spécialiste de la jurisprudence) Aboû Zakariyyâ Mouhyi d-Dîn Yahyâ Ibnou Charaf An-Nawawi est un savant de référence. Il est né en 631 et il est décédé en 676 de l’hégire (رحمه الله), c’est-à-dire il y a plus de 750 ans. C’est un savant dans l’école de jurisprudence Chafi’ite. Son commentaire du sahîh de l’Imâm Mouslim est très célèbre.  Il a écrit d’autres livres tels que « Riyâd as-Sâlihîn » (le jardin des vertueux), et le recueil de 40 hadîth si connus.

  • Tâjou d-Dîn As-Soubki le surnommait « Chaykhou l-Islâm » [Tabaqâtou ch-Châfi’iyyah Al-Koubrâ]
  • Adh-Dhahabi a dit de lui : « Le Moufti de la Oummah, Chaykhou l-Islâm […] le Hâfidh (spécialiste de la science du hadîth), le Faqîh (spécialiste de la jurisprudence), le Chafi’ite, l’ascète, l’un des étendards (de la religion)» [Târîkhou l-Islâm]. Il a dit également : « Le Chaykh, le modèle (qoudwah) […] le Hâfidh (spécialiste de la science du hadîth), l’ascète, le pieux adorateur, le Faqîh (spécialiste de la jurisprudence), le moujtahid versé dans l’adoration de Son Seigneur, Chaykhou l-Islâm » [Siyar A’lâmi n-Noubalâ]
  • Ibn Kathîr a dit à son sujet : « Le Chaykh, l’Imâm, l’illustre savant (al-‘Allâmah), le Hâfidh (spécialiste de la science du hadîth) l’honorable Faqîh (spécialiste de la jurisprudence) […] l’un des pieux adorateurs et ascètes»  [Tabaqâtou ch-Châfi’iyyah]

– L’Imâm, le Moujtahid –jurisconsulte– Mouhammad Ibnou Idrîs Ach-Châfi’i est l’un des plus grands savants de notre communauté, c’est une référence incontournable pour tout musulman. C’est un salaf (C’est à dire qu’il a vécu dans les trois premiers siècles de l’hégire), il est né en 150 et il est décédé en 204 de l’Hégire (رحمه الله) c’est-à-dire il y a environ 1230 ans. Il est l’Imâm de l’école (madh-hab) chafi’ite.

  • L’Imâm Abou l-Haçan As-Soulami a dit à son sujet : « Mouhammad Ibn Idrîs Ach-Châfi’i est le savant à la tête du second siècle [de l’Hégire] (c’est-à-dire le moujaddid – savant revivificateur)» [Rapporté par le Hâfidh Ibnou ‘Açâkir dans Tabyînou kadhibi l-Mouftari]

– Ici l’Imâm Ach-Châfi’i indique comment la personne qui est tombé dans la mécréance revient à l’Islâm. Et c’est en prononçant les deux témoignages. C’est-à-dire en témoignant qu’il n’est de dieu que Allâh et que Mouhammad est le Messager de Allâh.

– En effet, le jugement de la Loi concernant celui qui se retrouve dans une apostasie, c’est qu’il lui est un devoir de revenir à l’Islâm en prononçant les deux témoignages et en abandonnant ce qui a été la cause de l’apostasie, c’est-à-dire la chose par laquelle l’apostasie a eu lieu.

– De nombreux savants ont confirmé ce jugement dans leurs ouvrages :

  • L’Imâm An-Nawawi a dit : « Et si sa mécréance était le fait de nier une obligation, ou de rendre permise une chose qui est interdite [avec les conditions qu’il a citées précédemment dans son chapitre], alors son Islam n’est pas valable jusqu’à ce qu’il dise les deux témoignages, et qu’il abandonne ce qu’il croyait » [Dans son livre Rawdatou t-Tâlibîn]
  • Le Chaykh Najmou d-Dîn Al-Asfoûni a dit : « Chapitre : concernant l’entrée en Islam de l’apostat et autre que lui, et le madh-hab est qu’il est indispensable pour cela est qu’il dise les deux témoignages » [Rapporté par Chihâbou d-Dîn Ar-Ramli dans ses Fatâwâ]
  • Le Chaykh Ibnou l-Mouqri a dit : « Chapitre : il est indispensable pour l’entrée en Islam de l’apostat et autre que lui qu’il dise les deux témoignages dans l’absolu » [Rapporté par Chihâbou d-Dîn Ar-Ramli dans ses Fatâwâ]
  • Le Chaykh Al-Ardabîli Ach-Châfi’i a dit :  « Le repentir de l’apostat et l’entrée en Islâm du mécréant d’origine a lieu par le fait qu’il témoigne qu’il n’y a pas de divinité hormis Allâh et que Mouhammad est le messager de Allâh, qu’il s’innocente de toute religion en dehors de l’islam, et de toute croyance constituant de la mécréance, et il est indispensable qu’il prononce les deux témoignages, l’entrée en Islam n’a pas lieu sans eux » [Dans son livre Al-Anwâr]
  • Chaykhou l-Islâm Zakariyyâ Al-Ansâri a dit : « Il est indispensable pour l’entrée en Islam de l’apostat et autre que lui qu’il dise les deux témoignages » [Rapporté par Chihâbou d-Dîn Ar-Ramli dans ses Fatâwâ]
  • L’Imâm Chihâbou d-Dîn Ar-Ramli a dit : « Il est une condition pour l’Islâm de l’apostat et autre que lui, la prononciation des deux témoignages, en raison de ce qui a été rapporté d’authentique à ce sujet, comme le hadîth [qui signifie : ] « L’Islâm est fondé sur cinq principaux devoirs (dans lequel sont mentionné les deux témoignages) et le hadîth [qui signifie : ] « … jusqu’à ce qu’ils témoignent qu’il n’est de dieu que Allâh et que Mouhammad est le messager de Allâh » » [Dans ses Fatâwâ]
  • L’Imâm Chihâbou d-Dîn Ar-Ramli a dit également : « La voie sur laquelle est la majorité des savants (al-joumhoûr) est que l’Islâm du mécréant n’est pas valable, qu’il soit apostat ou autre, sans la prononciation des deux témoignages » [Dans ses Fatâwâ]
  • Le Chaykh Zaynou d-Dîn Al-Malîbâri Ach-Châfi’i (m.987 h.) a dit : « L’Islâm de tout mécréant d’origine et de l’apostat a lieu par la prononciation des deux témoignages pour celui qui est en capacité de parler, et il n’est pas suffisant ce qu’il a comme foi dans son cœur » [Dans son livre Fathou l-Mou’în]
  • Le Chaykh Al-Bouhoûti Al-Hanbali (m.1083 h.) a dit : « Le retour à l’Islâm de l’apostat ainsi que le repentir de tout mécréant prônant l’unicité de Dieu comme les juifs ou ce qui ne le prône pas comme les chrétiens, les mazdéens, et les adorateurs d’idoles a lieu par le fait qu’il témoigne qu’il n’y a pas de divinité hormis Allâh et que Mouhammad est le messager de Allâh. Ceci est tiré du hadîth rapporté par Ibn ‘Oumar « Oumirtou an ouqâtila n-nâça hattâ yach-hadoû al-lâ ilâha illa l-Lâh wa anna Mouhammadan raçoûlou l-Lâh [jusqu’à la fin du hadîth…]» hadîth faisant objet de l’accord [entre Al-Boukhâri et Mouslim] et ceci confirme comment a lieu l’entrée en Islam du mécréant d’origine ainsi que de l’apostat. » [Dans son livre Kach-châfou l-Qinâ’]
  • Le Chaykh ‘AbdoulLâh Ibn Houçayn Ibn Tâhir (m.1272 h.) a dit : « Il est un devoir pour celui de qui est provenu une apostasie de revenir immédiatement à l’Islam par la prononciation des deux témoignages » [Dans son livre Soullamou t-Tawfîq]

Important : Le fait que l’apostat dise (astaghfirou l-Lâh) « je demande à Dieu de me pardonner » ne lui est pas utile avant d’être revenu à l’Islâm.

– Article à consulter :  

Le Chaykh Khalîl confirme que le fait de jeter le Qour-ân dans les ordures est de la mécréance

Sujet : cas d’apostasie

Moukhtasar khalil   Moukhtasar khalil - mecreance par les actes - ordure

Dans son  « Moukhtasar », le Chaykh Khalîl Al-Mâliki, a écrit un chapitre au sujet de l’apostasie dans lequel il a dit :

« أو فعل يتضمنه كإلقاء مصحف بقذر »

 « […] ou de faire un acte de mécréance comme de jeter le Qour-ân (mous-haf) dans les ordures   »

Informations utiles :

– L’Illustre savant, le Chaykh Khalîl Ibnou Is-hâq Al-Joundi Al-Misri Al-Mâliki est décédé 767 de l’Hégire (رحمه الله) c’est-à-dire il y a environ 670 ans. Il est l’auteur du célèbre ouvrage « Moukhtasarou l-‘Allâmati Khalîl ».

– Ici, il dit que l’apostasie peut avoir lieu par un acte et il cite comme exemple le fait de jeter le Qour-ân dans les ordures. C’est-à-dire si la personne savait que ce qu’elle avait entre les mains est le Qour-ân et qu’elle le jette délibérément dans les ordures, elle aura commis un acte d’apostasie. C’est-à-dire qu’elle sera devenue mécréante si elle était musulmane.

– Ce jugement a été confirmé par de nombreux savants, tels que  :

  • L’Imâm An-Nawawi dans ses livres « Rawdatou t-Tâlibîn » et « Minhâjou t-Tâlibîn »;
  • Le Chaykh Chamsou d-Dîn Ar-Ramli qui a dit dans son chapitre concernant l’apostasie : « Comme de jeter le livre du Qour-ân ou ce qui est similaire de ce qui comporte des extraits du Qour-ân, et même ce qui contient des mots honorés ou du hadîth. Ar-Roûyâni a dit : ou ce qui comporte de la science religieuse, dans les impuretés ou même dans un endroit non impure mais qui contient du moukhât [morve ou glaire], du crachat ou du sperme, car il y a en cela un rabaissement de la religion »
  • Le Chaykh Ibnou ‘Âbidîn Al-Hanafi dans son livre « Raddou l-Mouhtâr » qui a précisé : « Même s’il ne visait pas le rabaissement car son acte indique le rabaissement. »
  • Le Chaykh Mouhammad ‘Illaych Al-Mâliki dans son commentaire du moukhtasar Khalîl ;
  • Le Mouhaddith Al-Harari dans son livre «As-Sirâtou l-Moustaqîm » ;
  • Le Chaykh Samîr Al-Qâdî dans son livre «Noûrou s-Sirâtou l-Moustaqîm » ;
  • Et beaucoup d’autres.

Rappel : L’apostasie est de trois sortes, c’est-à-dire qu’il arrive que des gens sortent de l’Islâm suite à une mauvaise croyance, ou bien suite à un acte de mécréance, ou encore par le fait d’avoir prononcé une parole de mécréance.

– Le Chaykh ‘AbdoulLâh Ibn Houçayn (1272 H.)  a dit : « L’apostasie est de trois sortes : par la croyance, par les actes et par la parole. Et chacune de ces sortes se ramifient en de nombreuses branches ». [Dans son livre « Soullamou t-Tawfîq]

– Il y a, en effet, des croyances, des actes et des paroles qui contredisent les deux témoignages et font tomber dans la mécréance. Tout ceci par accord des savants des quatre écoles (madh-hab).

Important : Celui qui a commis une mécréance doit revenir immédiatement à l’Islam en prononçant les deux témoignages, qui sont (ach-hadou an la ilaha il-la l-Lah, wa ach-hadou anna Mouhammadan raçoulou l-Lah) c’est-à-dire : « je témoigne qu’il n’est de dieu que Allah et je témoigne que Mouhammad est le Messager de Allah ». Il ne suffit pas de dire « astaghfirou l-Lah ».

– Consulter d’autres articles concernant certaines choses qui font sortir de l’Islam : ici .

Le Chaykh Mayyârah Al-Mâliki confirme qu’il n’est pas permis de se baser sur le calcul pour déterminer le début de Ramadân

Sujet : On ne se base pas sur le calcul pour déterminer Ramadân

ad-dourrou-th-thamin-cover   Mayyarah Al-Maliki - unanimité - Ramadan - calcul

Dans son livre « Ad-Dourrou th-Thamîn wa l-Mawridou l-Ma’în » le Chaykh Mayyârah Al-Mâliki a dit :

«قال الشهاب القرافي عن سند : لو كان إمام يرى الحساب فأثبت به الهلال لم يتبع لإجماع السلف على خلافه »

« Ach-Chihâb Al-Qarâfi a dit, selon Sanad : « Et si le gouverneur se base sur le calcul [astronomique] et qu’il affirmerait par cela le [début du] mois lunaire, on ne le suit pas car l’unanimité des gens du salaf est en opposition avec cela »

Informations utiles :

– Le Chaykh Mouhammad Ibnou Ahmad Mayyârah Al-Mâliki Al-Fâçi est né en 999 à Fès (Maroc) et il est décédé en 1072 de l’Hégire (رحمه الله) à Fès également, c’est-à-dire il y a environ 360 ans. Il était de l’école de jurisprudence (madh-hab) malikite. Il était l’élève direct du Chaykh Ibnou ‘Âchir. Consultez sa biographie : ici.

– Son livre « Ad-Dourrou th-Thamîn wa l-Mawridou l-Ma’în » est un commentaire du très célèbre traité « Al-Mourchidou l-Mou’în ‘ala d-Daroûriyyi min ‘Ouloumi d-Dîn » , appelé plus couramment le « Matn de Ibnou ‘Âchir » composé par le Chaykh ‘Abdou l-Wâhid Ibnou ‘Âchir Al-Ansâri Al-Ach’ari Al-Mâliki (990 – 1040 H) (رحمه الله). Consultez sa biographie : ici.

– L’illustre savant, spécialiste des fondements (Ousoûli) le Chaykh Chihâbou d-Dîn Abou l-‘Abbâs Ahmad Ibnou Idrîss Al-Qarâfi Al-Mâliki Al-Misri, est l’un des spécialistes de la jurisprudence (Fouqahâ) chez les malikites. Il est né en 626 et il est décédé en 684 de l’Hégire (رحمه الله) c’est-à-dire il y a environ 750 ans.

– L’illustre savant, le Faqîh (spécialiste du Fiqh) Sanad Ibnou ‘Inân Ibnou Ibrâhîm Al-Mâliki Al-Misri est décédé en 541 de l’Hégire à Al-Iskandariyyah -Alexandrie- (Egypte) (رحمه الله)  c’est-à-dire il y a environ 900 ans.

– Ici, il rapporte l’unanimité des savants du Salaf sur le fait qu’il n’est pas permis de se baser sur le calcul pour déterminer le début du jeune de Ramadân.

– L’unanimité (ijmâ’) est une preuve dans la religion. En effet le prophète (صلى الله عليه وسلم) nous a enseigné que les savants de sa communauté ne seront jamais unanime sur un égarement, par sa parole « إنّ أُمَّتي لا تجتمع على ضلالة  » ce qui a pour sens : « Ma communauté ne sera jamais unanime sur un égarement. » [Hadîth sahîh (authentique) rapporté selon différentes versions par Al-Hâkim, At-Tirmidhi, Ibnou Mâjah, Aboû Dâwoûd et autres en des termes proches]. A ce sujet :

  • L’Imâm Al-Jouwayni a dit : « L’unanimité (Ijmâ’) de cette communauté (Oummah) est une preuve à elle seule, en raison de la parole du prophète : “لا تجتمع أمتي على ضلالة” [ce qui a pour sens : ] ma communauté ne sera jamais unanime sur un égarement » [Al-Waraqât]
  • L’Imâm An-Nawawi a dit : « Les fondements de la religion sont quatre : le Livre (le Qour-ân), la Sounnah, l’unanimité (ijmâ’) et le Qiyâs (des savants moujtahid).» [Al-Maqâçid]
  • Le Moufti de La Mecque, le Chaykh Ahmad Ibnou Zayni Dahlân a dit : « L’unanimité de la Oummah est une preuve dans la religion, comme l’a indiqué le prophète : “لا تجتمع أمتي على ضلالة” [ce qui a pour sens : ] ma communauté ne sera jamais unanime sur un égarement » [Dans son livre Fitnatou l-Wahhâbiyyah]

– La détermination du mois de Ramadân a lieu par l’observation, à l’œil nu, du croissant de lune après le coucher du soleil du 29ème jour de Cha’bân, conformément à la tradition Prophétique. On ne peut donc pas prévoir la date exacte du début du mois de Ramadân à l’avance par calcul. Et cela est également valable pour tous les mois lunaires. Les calendriers basés sur des calculs permettent seulement d’avoir une date approximative (à un ou deux jours près) du début du mois.

– En effet le Messager de Allâh (صلى الله عليه وسلم) a dit :

« لا تقَدّموا رمضان بيوم أو يومين صُوموا لِرُؤيَتِهِ وأَفْطِروا لرؤيته فإن غُمَّ عَلَيكُم فَأَكْمِلُوا عِدَّةَ شَعْبَان ثَلاثين يوماً »

Cette parole signifie : « N’anticipez pas Ramadân d’un jour ou deux. Jeûnez à la vue [du croissant] et interrompez le jeûne à la vue [du croissant] et si vous ne l’avez pas vue, poursuivez le compte de Cha’bân à trente jours » [rapporté par Al-Boukhâri et Mouslim].

– Et il a dit également (صلى الله عليه وسلم)  :

« إنا أمة أمية لا نكتب ولا نحسب الشهر هكذا وهكذا يعني مرة تسعة وعشرين ومرة ثلاثين »

Cette parole signifie « Nous somme une communauté ‘oummiyyah [c’est-à-dire pour la plupart] qui n’écrivons pas et ne calculons pas. Le mois est ainsi, soit ainsi soit ainsi ; c’est-à-dire soit 29 soit 30 jours » [rapporté par Al-Boukhâri et d’autres]

– Ce jugement fait l’objet de l’unanimité dans les 4 écoles de fiqh et chez les gens du Salaf. Ce jugement ne change pas en fonction des années ni des avancées technologiques.

– De nombreux savants ont confirmé qu’il n’est pas valable de se baser sur le calcul astronomique pour déterminer le début et la fin du mois de Ramadân. Parmi eux :

  • L’Imâm Aboû Hanîfah ;
  • L’Imâm Mâlik ;
  • L’Imâm Ach-Châfi’i ;
  • Le Hâfidh Abou l-Walîd Al-Bâjî Al-Mâliki (qui rapporte l’unanimité des gens du salaf) [Rapporté par Ibn Hajar dans Fath al-Bârî] ;
  • Al-Qâdî Ibnou Rouch Al-Jadd Al-Mâliki (qui rapporte l’unanimité) [Dans son livre Al-Jâmi’ mina l-Mouqaddimât] ;
  • L’Imâm Al-Mâziri Al-Mâliki ;
  • Le Chaykh Mouwaffaqou d-Dîn Ibnou Qoudâmah Al-Hanbali ;
  • Al-Qâdî ‘Iyâd Al-Mâliki ;
  • Al-‘Allâmah Al-Qarâfi Al-Mâliki (qui rapporte l’unanimité des gens du salaf) [Rapporté par Mayyârah dans Ad-Dourrou th-Thamîn] ;
  • Chaykh al-Islâm An-Nawawi Ach-Châfi’i ;
  • Le Chaykh Ibnou Bazîzah At-Toûniçi Al-Mâliki ;
  • Le Chaykh Ibnou Rajab Al-Hanbali ;
  • Le Hâfidh Waliyyou d-Dîn Al-‘Irâqi Ach-Châfi’i ;
  • Le Hâfidh Ibnou Hajar Al-‘Asqalâni Ach-Châfi’i [Dans son livre Fath Al-Bârî] ;
  • Le Hâfidh Badrou d-Dîn Al-‘Ayni Al-Hanafi ;
  • Le Mouhaddith Al-Qastallâni Ach-Châfi’i ;
  • Chaykh al-Islâm Zakariyâ Al-Ansâri Ach-Châfi’i ;
  • Le Chaykh Al-Hattâb Al-Mâliki ;
  • Le Chaykh Chihâbou d-Dîn Ar-Ramli Ach-Châfi’i ;
  • Le Chaykh Ibn Hajar Al-Haytami Ach-Châfi’i [Dans son livre Al-Minhâjou l-Qawîm]
  • Le Chaykh Chamsou d-Dîn Ar-Ramli Ach-Châfi’i ;
  • Le Chaykh Moullâ ‘Ali Al-Qârî Al-Hanafi (qui rapporte l’unanimité) ;
  • Le Chaykh Al-Mounâwi Ach-Châfi’i ;
  • Al-‘Allâmah Al-Bouhoûti Al-Hanbali [Dans son livre Kach-châfou l-Qinâ’] ;
  • Le Chaykh Mouhammad Mayyârah Al-Fâçi Al-Mâliki (qui relate l’unanimité) [Dans son livre Ad-Dourrou th-Thamîn] ;
  • Le Chaykh Al-Haskafi Al-Hanafi ;
  • L’assemblée de savants Hanafites qui ont compilé l’ouvrage « Al-Fatâwâ Al-Hindiyyah » ;
  • Le Chaykh Ahmad Ad-Dardîr Al-Mâliki ;
  • Le Hâfidh Mourtadâ Az-Zabîdi Al-Hanafi (qui rapporte l’unanimité) ;
  • Al-‘Allâmah Mouhammad ‘Arafah Ad-Doussoûqi Al-Mâliki ;
  • Al-‘Allâmah Ibnou ‘Âbidîn Al-Hanafi (qui rapporte l’unanimité) [Dans son livre Raddou l-Mouhtâri] ;
  • Le Chaykh Mouhammad ‘Illaych Al-Mâliki (qui rapporte l’unanimité) ;
  • Le Mouhaddith ‘Abdou l-Bâsit Al-Fâkhoûri [Dans son livre Al-Kifâyah li Dhawi l-‘Inâyah] ;
  • Le Chaykh Mahmoûd As-Soubki Al-Azhari Al-Mâliki [Dans son livre Ad-Dînou l-Khâlis] ;
  • Le Chaykh ‘Abdou l-Lâh Al-Harari (qui rapporte l’unanimité) [Jâmi’ou l-Khayrât] ;
  • Et beaucoup d’autres…

– Voir d’autres paroles de savants à ce sujet : ici .