L’Imâm Ahmad Ibn Hanbal autorise le tabarrouk par la tombe et le minbar du Prophète

Sujet : Le tabarrouk par les traces du prophète par les savants du Salaf.

Dans le livre « Al-Jâmi’ fi l-‘Ilal wa Ma’rifati r-Rijâl » qui est un livre comportant des questions et des jugements rapportés de l’Imâm Ahmad par son fils ‘Abdou l-Lâh, il est dit :

« سألته عن الرجل يمس منبر النبي صلى الله عليه وسلم ويتبرك بمسه ويقبله ويفعل بالقبر مثل ذلك أو نحو هذا يريد بذلك التقرب إلى الله عز و جل  فقال: لا بأس بذلك »

« Je l’ai interrogé (c’est-à-dire son père, l’Imâm Ahmad Ibnou Hanbal) à propos de quelqu’un qui touche le minbar du Prophète (صلى الله عليه وسلم) en faisant le tabarrouk (la recherche de bénédiction), en le touchant et en l’embrassant, et qui fait la même chose auprès de la tombe ou ce qui est du même ordre en visant par là le rapprochement de l’agrément de Allâh ‘azza wa jall. Il m’a répondu : il n’y a pas de mal en cela (lâ ba-sa bidhâlik)».

Informations utiles :

– L’Illustre savant du salaf, le Moujtahid (jurisconsulte), l’Imâm Aboû ‘Abdi l-Lâh Ahmad Ibnou Mouhammad Ibnou Hanbal Ach-Chaybâni est né en 164 à Baghdâd et il est décédé en 241 de l’Hégire à Baghdâd (رحمه الله) c’est-à-dire il y a plus de 1190 ans. Il est l’Imâm de l’école Hanbalite, l’un des quatre Imams.

– Le tabarrouk c’est la recherche de bénédiction par les traces physiques d’un Prophète ou d’un être de vertu, tout en sachant, bien évidemment, que c’est Allâh ta’âlâ qui est Le Créateur de la guérison, du profit, de la barakah etc. Donc le tabarrouk n’est pas une adoration d’autre que Allâh comme le considère à tord certains ignorants.

– La permission de faire cela est comprise des actes du Prophète (صلى الله عليه وسلم). Parmi ses actes : lors du pèlerinage d’adieu, il rasa sa tête et distribua ses cheveux aux compagnons pour qu’ils puissent profiter des bénédictions. Ceci est rapporté par Al-Boukhâri et Mouslim dans leur sahîh, et par d’autres savants également.

– Cette citation nous démontre également que les musulmans du Salaf, autorisaient le tabarrouk par le Prophète (صلى الله عليه وسلم) et par ses traces, même après sa mort. Voir à ce sujet :

• Asmâ Bintou Abî Bakr qui témoigne qu’ils faisaient le tabarrouk par la joubbah du prophète [rapporté par Mouslim]
• Le Compagnon Bilâl Al-Habachi qui voyagea de Damas jusqu’à Médine pour visiter la tombe du prophète (صلى الله عليه وسلم). Lorsqu’il arrive à destination il frotta son visage sur la tombe par recherche de bénédiction [Rapporté par le Chaykh As-Samhoûdi]
• L’Imâm Ibnou Hajar Al-‘Asqalâni confirme que l’Imâm Ahmad acceptait la pratique du tabarrouk, il a dit : « Il a été rapporté que l’Imâm Ahmad [Ibn Hambal] fût interrogé sur le fait d’embrasser le minbar du prophète (salla l-Lâhou ‘alayhi wa sallam) et sur le fait d’embrasser sa tombe, il n’y a vu aucun mal » [Dans son livre Fat-hou l-Bâri]
• Adh-Dhahabi rapporte également que l’Imâm Ahmad autorisait et pratiquait le tabarrouk par le prophète (صلى الله عليه وسلم) [Siyarou A’lâmi n-Noubalâ ]
• Le Mouhaddith Al-Harari qui rapporte que les compagnons faisaient le tabarrouk par le prophète (صلى الله عليه وسلم) [As-Sirât Al-Moustaqîm]

– Cette parole de l’Imâm Ahmad par laquelle il juge permis le tabarrouk par le minbar ou la tombe du prophète  (صلى الله عليه وسلم) est confirmée dans le manuscrit du livre :

– Ainsi, ceux qui déclarent mécréant la personne du simple fait qu’elle a eu pour destination la tombe du Messager (صلى الله عليه وسلم) ou d’un saint, pour le tabarrouk (la recherche des bénédictions), ceux-là ont ignoré la signification de l’adoration (‘ibâdah). Ils ont contredit la croyance qu’ont les musulmans. Les musulmans, qu’ils fassent partie du Salaf ou du Khalaf, ont depuis toujours visité la tombe du Prophète (صلى الله عليه وسلم). Le sens de la visite n’est pas que le Messager (صلى الله عليه وسلم) leur créerait la bénédiction ! Mais le sens en est qu’ils espèrent que Allâh leur crée la bénédiction (barakah) grâce à leur visite de sa tombe. Et il en est de même pour la visite de la tombe d’un vertueux.

– L’Imâm Ibnou Hajar Al-‘Asqalâni a dit : « Il a été rapporté qu’Ibn Abî Sayf Al-Yamâni, l’un des savants Châfi’ites de La Mecque (m.609 h.), a considéré permis d’embrasser le Mous-haf, les exemplaires de hadîth, et les tombes des vertueux » [Dans son livre Fat-hou l-Bâri]

– Retrouvez d’autres articles au sujet du tawassoul et du tabarrouk : ici.