Sa biographie
Il est le Hafidh Abou l-Qacim Soulayman, fils de Ahmad, fils de Ayyoub, fils de Matir Al-Lakhmi, que Allah ta’ala lui fasse miséricorde. Il est originaire de Tabariyyah –Tybériade– (Tibériade) du Cham. Il est né en l’an 260 de l’Hégire.
Le Hafidh At-Tabarani était le plus réputé des gens de son époque dans la science du hadith et dans sa maîtrise. Il connaissait le tafsir –Exégèse– et il était spécialiste de jurisprudence. Il était telle une épée sur le cou des irréligieux, des mauvais innovateurs comme les jahmiyy, les mou’tazilah et d’autres. Il leur a ainsi répliqué par de nombreux ouvrages dans lesquels il a indiqué leur déviation et auxquelles il a répliqué. Il a ainsi excellé dans ses répliques. En plus de tout cela, il a une excellente mémorisation, une large science, une extrême intelligence et une très bonne conduite. Tout comme il était connu pour son indulgence, pour son haut degré et pour son courage et son abnégation pour défendre la vérité.
Ses Chaykh
L’Imam At-Tabarani a voyagé vers Asbahan une première fois en l’an 290 puis il l’a laissée pendant un certain temps et y est retourné à nouveau en l’an 310 ou 311 afin d’entendre le hadith de Abou Bakr fils de Ahmad, fils de ‘Amr, fils de ‘Asim An-Nabil, ainsi que de ‘Abdoul-Lah fils de Mouhammad, fils de Zakariyya. Seulement, il n’a pas pu les rencontrer parce qu’ils étaient décédés avant son entrée à Asbahan.
Il a alors entendu le hadith de ceux qu’il a pu rencontrer, de ses Chaykh comme Ibrahim fils de Mouhammad, connu sous le nom de Na-ilah et Mahmoud fils de Ahmad, fils de Al-Faraj et Ibrahim fils de Matawayh et Mouhammad fils de Al-‘Abbas Al-Akhram et Mouhammad fils de Yahya fils de Mandah et il a rapporté de nombreux autres parmi les émérites qu’il est difficile de citer tous.
La mention de certains qui ont rapporté de lui
Quant à ceux qui ont pris de lui la science, ils sont nombreux. Abou Bakr Mouhammad fils de ‘Abdou r-Rahman que Allah lui fasse miséricorde a dit : « Soulayman fils de Ahmad, fils de Ayyoub At-Tabarani a cité le hadith du Prophète. Il a transmis aux gens le hadith du Prophète dans la ville de Asbahan durant soixante ans. Ainsi, les pères ont entendu de lui, ensuite c’était les fils, ensuite les petits-fils qui ont ainsi rejoint leurs grands-pères dans le fait d’entendre le hadith du Prophète de At-Tabarani ».
Un groupe des plus grands Mouhaddith ont rapporté de lui comme Ibnou ‘Ouqdah, Abou ‘Aliyy As-Sahhaf, Abou ‘Abdi l-Lah fils de Khafif, le Qadi Abou Ahmad Al-‘Assal, Ibrahim fils de Mouhammad fils de Hamzah et Abou ch-Chaykh et beaucoup d’autres encore. Et parmi les plus récents, figure un nombre qu’il est plus difficile de compter.
Sa croyance
L’Imam At-Tabarani avait la croyance authentique des gens de Ahlou s-Sounnah wa-l Jama’ah.
Il faisait parti des savants du salaf qui ont fait une interprétation détaillée des versets concernant l’istiwa de Allah.
En effet, il a dit dans son tafsir connu sous le nom de « Tafsir al-Kabir », lors de l’explication de Sourat Al-A’raf verset 54 qui comprend la partie { ثُمَّ ٱسۡتَوَىٰ عَلَى ٱلۡعَرۡشِ } (thoumma stawa ’ala l-’arch) :
« والاستواء: الاستيلاء، ولم يـزل الله سبحانه مستوليا على الأشياء كلها، إلا أن تخصيص العرش لتعظيم شأنه»
« Al-Istiwa (c’est-à-dire) la domination par la toute puissance (Al-Istila). Et Allah soubhanah par Sa puissance éternelle domine toute chose sans changement, néanmoins la mention du Trône de façon particulière est destinée à magnifier son statut »
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Egalement l’Imam At-Tabarani a expliqué dans son tafsir le verset { ءأمنتم من في السماء } (a-amintoum man fi s-sama), en disant : « Celui dont la souveraineté, la puissance et la royauté est au ciel ».
L’Imam At-Tabarani a également interprété la ayah {وجاء ربك} (wa ja-a rabbouka), en disant : « Et viendra l’ordre de ton seigneur ».
Concernant le verset {وَهُوَ ٱلۡقَاهِرُ فَوۡقَ عِبَادِهِ } (wa houwa l-Qahirou fawqa ‘ibadih), il a dit : « Le terme « fawqa » dans ce verset ne désigne pas l’endroit ». En effet Allah ta’ala existe sans endroit et sans direction.
Et son tafsir contient encore de nombreuses explications de ce type concernant l’exemption de Allah de toute ressemblance avec Ses créatures.
Les faits remarquables qui ont été rapportés de lui
Parmi ce dont Allah ta’ala a honoré l’Imam At-Tabarani, il y a la modestie et le fait de délaisser l’orgueil pour la recherche de la science. Il disposait en plus d’une maturité d’esprit, d’une éloquence dans le parler et d’une beauté dans les paroles. Plus que cela encore, le Créateur Allah ‘azza wa jall l’a honoré par la vision du Prophète salla l-Lahou ‘alayhi wa sallam dans le songe, dans le rêve à plusieurs reprises tout comme l’ont rapporté ses contemporains parmi les gens de la science. Il a ainsi obtenu la bonne nouvelle d’avoir une fin heureuse. Il a été rapporté de lui que Allah lui fasse miséricorde qu’il a dit : « Et j’ai vu ‘Oumar Ibnou l-Khattab, que Allah l’agrée, dans le rêve comme s’il était dans un palais élevé et j’étais chagriné en train de réfléchir au sujet de certaines de mes affaires. Il me disait à haute voix l’invocation qui signifie : Ô Allah suffit moi des choses qui me tourmentent des sujets du bas-monde et de l’au-delà ».
L’Imam At-Tabarani que Allah l’agrée était sur le chemin de droiture. Il était attaché à ce sur quoi était le Prophète salla l-Lahou ‘alayhi wa sallam ainsi que ses compagnons en terme de croyance. Il reconnaissait les gens de mérite et il glorifiait notre maître Mouhammad salla l-Lahou ‘alayhi wa sallam.
Il avait pour croyance que le tawassoul par les Prophètes et les saints est une chose permise, une chose approuvée dans la Loi, et que le Prophète et les saints sont profitables par la volonté de Allah durant leur vie et après leur mort.
Il est l’un des ces illustres qui ont rapporté le hadith dans lequel le Messager salla l-Lahou ‘alayhi wa sallam a enseigné à l’homme aveugle de faire le tawassoul par lui. Cet aveugle a fait le tawassoul –l’invocation par le degré– par le Prophète en son absence. Ensuite, il est revenu à l’assemblée du Prophète salla l-Lahou ‘alayhi wa sallam en ayant recouvert la vue. Le Messager de Allah salla l-Lahou ‘alayhi wa sallam avait enseigné à cet homme aveugle de dire ce qui ce signifie :
« Ô Allah, je Te demande et je m’adresse à Toi par Ton Prophète Mouhammad, le Prophète de la miséricorde. Ô Mouhammad je m’adresse par Toi à mon Seigneur pour mon affaire (et il l’a mentionnée) afin qu’elle soit réglée ».
Le Hafidh At-Tabarani, que Allah lui fasse miséricorde, a dit dans son Mou’jam après avoir mentionné ce hadith : « Et ce hadith est sahih ». Bien qu’il n’est pas de son habitude de mentionner que le hadith est sahih –sûr–. Malgré le fait que son livre Al-Mou’jam était très grand, il n’avait pas dit d’un seul hadith qu’il avait mentionné, même s’il était sahih, il n’a pas dit : « le hadith est sahih » mis à part ce hadith-là !
Ibnou l-Jawzi Al-Hanbali a rapporté dans son livre Al-Wafa bi Ahwali l-Moustafa –les paroles larges au sujet de l’état du Prophète élu– d’après Abou Bakr Al-Minqari qu’il a dit :
« Il était avec At-Tabarani ainsi que Abou ch-Chaykh dans l’enceinte sacrée du Messager de Allah salla l-Lahou ‘alayhi wa sallam, c’est-à-dire auprès de sa tombe, et nous étions dans un état difficile. La faim nous avait fortement éprouvés. Nous avions poursuivi le jour sans manger. Lorsqu’était venu le temps de al-‘icha, j’étais resté auprès de la tombe du Messager de Allah salla l-Lahou ‘alayhi wa sallamet j’ai dit : « Ô Messager de Allah, je me plains à toi de la faim ». Puis je suis parti.Abou ch-Chaykh m’a alors dit : « Assieds-toi, soit notre subsistance vient à nous, soit ce sera la mort ». Abou Bakr a dit : « Je me suis assoupi moi, ainsi que Abou ch-Chaykh. At-Tabarani était assis en train de réfléchir au sujet de quelque chose. C’est alors qu’est venu à la porte un homme de le famille de ‘Ali Ibnou Abi Talib, que Allah l’agrée. Il a frappé à la porte et avec lui, il y avait deux jeunes hommes et chacun d’entre eux avait un grand récipient qui contenait beaucoup de nourriture. Nous nous sommes alors assis et nous avions mangé. Et nous avions cru que le reste, le jeune homme allait le prendre. Mais il était parti et il a laissé auprès de nous le reste de nourriture. Lorsque nous avions terminé de manger, l’homme nous a dit : «Vous êtes-vous plains au Messager de Allah salla l-Lahou ‘alayhi wa sallam ? J’ai vu le Messager de Allah dans le rêve, m’ordonner de vous ramener de la nourriture ».
Nous nous étonnons de l’état de ceux qui ont le cœur dur, qui renient le tawassoul, qui déclarent mécréants les musulmans dans les orients de la terre et ses occidents et qui les accusent d’être associateurs parce qu’ils font le tawassoul à Allah par les Prophètes et les Saints. Que font-ils des hadith qui ont été rapportés dans lesquels le Prophète salla l-Lahou ‘alayhi wa sallam a enseigné à ses compagnons le tawassoul ? Qu’ont-ils fait des paroles et des actes des savants du Salaf et du Khalaf. Et ce qui est encore plus étonnant, c’est qu’ils prétendent qu’ils sont sur la voie du Salaf et qu’ils suivent la Loi. Alors que selon leur prétention et leur croyance, ils ont déclaré mécréant notre maître Mouhammad salla l-Lahou ‘alayhi wa sallam lui qui nous a amené le jugement de la Loi. Ils l’ont considéré comme quelqu’un qui déclare l’association, qui l’enseigne, que Allah nous préserve de pareil égarement. En effet, le Prophète a enseigné à l’homme aveugle de faire le tawassoul par lui en son absence. Nous demandons à Allah qu’Il nous préserve de la mort des cœurs, de l’égarement et de la déviation.
La mention de certains de ses ouvrages
At-Tabarani que Allah lui fasse miséricorde, avait une large science et beaucoup de compositions. Parmi les plus réputées qu’il a composées, le Al-Mou’jam Al-Kabir en deux cent volumes. Le livre Al-Mou’jam Al-Awsat en vingt-quatre volumes, le livre Al-Mou’jam As-Saghir en sept volumes, Mousannad Al-‘Acharah en trente volumes,Mouradou ch-Chamiyyin en dix volumes, Kitabou n-Nawadir en dix volumes, Kitabou l-Fawa-id en dix volumes, Kitabou Dala-ili n-Noubouwwah en dix volumes, Kitabou t-Tiwalat en trente volumes, Kitabou t-Tafsir, Kitabou r-Raddi ‘ala l-mou’tazilah –la réplique aux mou’tazilah–, Kitabou r-Raddi ‘ala l-jahmiyyah –la réplique contre les jahmiyy–, et beaucoup d’autres encore.
Ainsi ce qui a été retrouvé parmi ses ouvrages a atteint un nombre supérieur à cent dans différentes sciences et différents arts.
Son décès
L’Imam le Hafidh Abou Bakr Ahmad fils de Mouça fils de Mardawayh a dit : « Soulayman fils de Ahmad fils de Ayyoub At-Tabarani était mort le mois de Dhou l-Qa’dah un samedi ». Et il a été enterré le dimanche deux nuits avant la fin de ce mois-là, de l’an 360 de l’Hégire à la porte de la ville de Asbahan auprès de la tombe de Hamamah Ad-Dawsi que Allah l’agrée le compagnon du Messager de Allah salla l-Lahou ‘alayhi wa sallam. Sa tombe est connue et elle est visitée. Il avait un fils qui s’appelait Mouhammad qui était surnommé Abou Dharr et il avait une fille qui s’appelait Fatimah. La mère de Fatimah s’appelle Asma fille de Ahmad fille Mouhammad fils de Chadharah Al-Khatib. Il a été cité qu’elle jeûnait un jour et qu’elle ne jeûnait pas le lendemain. Et elle ne dormait que très peu la nuit que Allah lui fasse miséricorde.
Que Allah fasse miséricorde à l’Imam At-Tabarani et qu’Il le rétribue en bien pour les gens de l’Islam.
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