L’Imâm An-Naçafi dit que Allâh est sans endroit, sans comment, qu’Il n’est pas un corps et qu’Il ne dépend pas du temps

   

Dans son célèbre traité de croyance connu sous le nom de « Al-‘Aqîdatou n-Naçafiyyah » (pages 1 et 2 du traité), l’Imâm An-Naçafi a dit :

 «والمحدِثُ للعالم هو الله تعالى الواحدُ القديمُ الحيُّ القادرُ العليمُ السميعُ البصيرُ الشائي المريدُ ليس بِعَرَضٍ، ولا جسمٍ، ولا جوهرٍ، ولا مُصوَّرٍ، ولا محدودٍ، ولا معدودٍ، ولا متبعِّضٍ، ولا متجزّ، ولا مُتَركّبٍ، ولا متناهٍ، ولا يُوصف بالماهيةِ، ولا بالكيفيةِ، ولا يتمكَّنُ في مكانٍ، ولا يجري عليهِ زمانٌ، ولا يُشبههُ شىءٌ، ولا يَخرُجُ عن علمِهِ وقدرتِهِ شىءٌ.»

« Et Celui Qui a fait entrer ce monde en existence, c’est Allâh ta’âlâ, الواحد (Al-Wâhid) Celui Qui n’a pas d’associé, القديم (Al-Qadîm) Celui Qui existe de toute éternité et Qui est exempt de début, الحيّ (Al-Hayy) Celui Qui a pour attribut la vie, القادر (Al-Qâdir) Celui Qui est tout-puissant sur toute chose, العليم (Al-‘Alîm) Celui Qui sait tout, السميع البصير (As-Samî’ou l-Basîr) Celui Qui entend et Qui voit, الشائى المريد (Ach-Châ-i l-Mourîd) Celui Qui a la volonté et le vouloir. Il n’est pas quelque chose qui advient aux corps, ni un corps, ni une substance unitaire, ni quelque chose ayant une image, ni limité, ni dénombrable, ni constitué de parties, ni divisible, ni composé, ni fini, Il n’est pas attribué d’un genre ni d’un comment, Il n’est pas localisé dans un endroit et Il ne subit pas le temps, rien ne Lui ressemble. Et rien n’échappe à Sa science et à Sa puissance.»

Informations utiles :

– Le Mouhaddith (spécialiste de la science du hadîth)  Aboû Hafs Najmou d-Dîn ‘Oumar Ibnou Mouhammad An-Naçafi, le Hanafite, est né en 461 et il est décédé en 537 de l’Hégire (رحمه الله) c’est-à-dire il y a environ 900 ans. Il est l’auteur du traité de croyance connu sous le nom de « ‘Aqîdatou n-Naçafiyyah», qui est l’un des traités de croyance les plus célèbres, les plus répandus, et les plus étudiés dans le monde musulman.

– Ici, il cite des points fondamentaux de la science du tawhîd, comme le fait que Allâh n’est pas un corps, qu’Il est sans comment, qu’Il n’est pas dans un endroit, qu’Il ne dépend pas du temps, et que rien ne Lui ressemble.

– Plusieurs grands savants de l’Islâm porte le nom An-Naçafi, en effet il y a également Abou l-Mou’în An-Naçafi qui est décédé en 508 de l’Hégire  (رحمه الله) [voir des articles à son sujet : ici], et aussi ‘Abdou l-Lâh Ibnou Ahmad An-Naçafi qui est décédé en 710 de l’Hégire (certains ayant dit en 701 de l’Hégire) (رحمه الله), qui est l’auteur du célèbre tafsîr [voir des articles à son sujet : ici].

L’Imâm Al-Boukhâri interprète « wajh » par « moulk » (la souveraineté)

Sujet : L’interprétation chez les Salafs

   

Dans le chapitre d’Exégèse (Tafsîr) de son recueil de hadîth, l’Imam Al-Boukhâri a dit au sujet du verset 88 de Soûrat Al-Qasas :

«{كُلُّ شَىءٍ هَالِكٌ إِلَّا وَجهَهُ}: إِلَّا مُلكَهُ ، ويقال: إلا ما أريد به وجه الله »

« {koullou chay-in hâlikoun illâ wajhah} ce qui signifie : {Tout sera détruit sauf Son wajh} [c’est-à-dire] : Sauf Sa souveraineté (illâ moulkah) ; et il est dit aussi : sauf ce par quoi l’on recherche l’agrément de Allâh »

Informations utiles :

– L’Imâm, le Chaykh des Mouhaddith Aboû ‘Abdi l-Lâh Mouhammad Ibnou Ismâ’îl Al-Boukhâri, l’auteur du célèbre « Sahîh » connu comme étant le livre le plus authentique après le Qour-ân, est né en 194 et il est décédé en 256 de l’Hégire (رحمه الله) c’est-à-dire il y a plus de 1175 ans.  Il est une référence incontournable dans la science du hadîth. Consultez sa biographie : ici.

– Ici, il explique que le mot « wajh » dans ce verset signifie « al-moulk » (la souveraineté). Ceci nous démontre que les savants du Salaf avaient quelquefois recourt à l’interprétation (ta-wîl). Ce verset signifie donc selon l’explication de l’Imâm Al-Boukhâri : {Tout sera détruit sauf Sa souveraineté}.

– Cette interprétation de l’Imâm Al-Boukhâri, est donc bien présente dans son ouvrage et elle a été confirmée par les grands savants du passé, notamment ceux qui ont commenté le sahîh de l’Imâm Al-Boukhâri.

  • L’Imâm Ibnou Hajar (m.852 H.) a dit : « {koullou chay-in hâlikoun illâ wajhah} ce qui signifie : {Tout sera détruit sauf Son wajh} [c’est-à-dire] : Sauf Sa souveraineté (illâ moulkah)» [Fath Al-Bârî bi Charhi Sahîh Al-Boukhâri]
  • L’Imâm Badrou d-Dîn Al-‘Ayni (m.855 H.) a dit :  « Il (c’est-à-dire l’Imâm Al-Boukhâri) a interprété « al-wajh » par « al-moulk » (la souveraineté) » [‘Oumdatou l-Qâri]
  • L’Imâm Al-Qastallâni a dit (m.923 H.) a dit : « {koullou chay-in hâlikoun illâ wajhah} [ce qui signifie : {Tout sera détruit sauf Son wajh}] c’est-à-dire : Sauf Sa souveraineté (illâ moulkah)» [Irchâdou s-Sârî Charh Sahîh Al-Boukhâri]
  • L’Imâm Al-Baghâwi mentionne cette interprétation en disant : « Il a été dit : sauf Sa souveraineté (Illâ moulkah) »[Dans son Tafsîr]
  • L’Imâm Aboû Hayyân Al-Andalouçi mentionne aussi cette interprétation en disant : « Il a été dit : Sa souveraineté (moulkouh) » [Dans son tafsîr]
  • Et d’autres encore.

– Ensuite l’Imâm Al-Boukhâri donne une seconde interprétation valable pour ce verset. Il explique que le terme « wajh » dans ce verset peut désigner « ce par quoi on recherche l’agrément de Allâh ».

– Cette interprétation a également été donnée par :

– D’autres savants encore ont expliqué que « wajh » signifie ici l’Être de Allâh, c’est-à-dire Allâh lui-même. Cette interprétation a été donnée par :

– Le mot « wajh » dans la langue arabe a plusieurs sens, et son sens premier est « visage » ou « face ». Mais ce n’est pas ce sens qui est retenu lorsqu’il est attribué à Allâh. Car Allâh n’est pas composé de partie, Il n’est pas un corps et Il n’a ni membre, ni organe.

  • L’Imâm Al-Bayhaqi a dit : « Son « wajh » n’est pas une image [un visage] » [Al-Asmâ-ou wa s-Sifât].
  • Chaykh Al-Islâm Zakariyyâ Al-Ansâri a dit : « Allâh ta’âlâ dit : {Koullou chay-in hâlikoun illâ Wajhah} [ce qui signifie : « Tout disparaîtra sauf Son Wajh »], cela n’est pas dans le sens de l’organe (du visage) » [Dans son charh de « Ar-Riçâlatou l-Qouchayriyyah »].
  • L’Imâm Ach-Chahrastâni a dit que le fait de prendre le terme wajh, dans ce type de verset, selon le sens apparent, c’est-à-dire selon le sens du corps est la voie des moujassimah (corporalistes) [Dans son livre « Al-Milal wa n-Nihal »]. Et il dit également que certains savants ne traduisaient pas ce terme dans les autres langues pour éviter des mauvaises compréhensions, alors ils se contentaient de le citer en arabe [Dans son livre « Al-Milal wa n-Nihal »].
  • Le Chaykh Ibn Hajar Al-Haytami a dit au sujet des versets équivoques (moutachâbihah) comme le verset {وَيَبْقَى وَجْهُ رَبِّكَ} « wa yabqâ wajhou rabbik » : « Le sens voulu n’est pas le sens apparent, du fait de l’impossibilité de l’attribuer à Allâh, Qui est totalement exempt de ce que disent les injustes et les mécréants » puis il explique les deux voies valables concernant ce type de verset. [Al-Minhajou l-Qawîm].

– L’Imâm At-Tahâwi (رحمه الله) qui fait partie des illustres savants du salaf a dit dans son traité présentant la croyance de l’ensemble des gens de la Sounnah : « Allâh ta’âlâ est exempt des limites, des fins, des côtés, des organes et des membres. Les six directions ne Le délimitent pas, contrairement à toutes les créatures »  [Dans son traité de croyance].

– Ainsi, le fait de prendre ce verset et ceux de ce type selon le sens apparent (c’est-à-dire le sens du visage) est la voie des anthropomorphistes (mouchabbihah).

– De nombreux autres savants ont interprété le mot « wajh » en fonction du contexte du verset. [Consultez des paroles de savants : ici] .

– Retrouvez aussi l’article : “Al-Albâni (wahhabite) déclare indirectement mécréant l’Imâm Al-Boukhâri pour son interprétation du terme wajh par moulk” : ici.

– Beaucoup de savants du salaf ont eu recourt à des interprétations concernant d’autres textes que celui-ci. En voici quelques exemples :

Al-Qâdî ‘Iyâd confirme que le premier prophète-messager est Âdam (‘alayhi s-salâm)

   

Dans son livre Ach-Chifâ (page 170 de cette édition) Al-Qâdî ‘Iyâd a dit :

« أن كل  رسول نبي ، وليس كل نبي رسولا . وأول الرسل آدم ، وآخرهم محمد (صلى الله عليه وسلم).
وفي حديث أبي ذر (رضي الله عنه): « إن الأنبياء مائة ألف ، وأربعة وعشرون ألف نبي».  وذكر أن الرسل منهم ثلاثمائة وثلاثة عشر ، أولهم آدم  (عليه السلام). »

« Tous les messagers sont des prophètes, mais les prophètes ne sont pas tous des messagers. Le premier des messagers est Âdam et le dernier d’entre eux est Mouhammad (صلى الله عليه وسلم).

Et dans le hadîth, d’après Aboû Dharr (رضي الله عنه) (dans le sens) : « Les prophètes sont au nombre de 124 000 »

Et il a été rapporté que les messagers parmi eux sont au nombre de 313, et que le premier d’entre eux est Âdam (عليه السلام) »

Informations utiles :

– Le Qâdî (juge) Abou l-Fadl ‘Iyâd Ibnou Moûçâ Ibnou ‘Iyâd al-Yahsoubi connu sous le nom de Qâdî ‘Iyâd, est un grand savant Malikite. Il est né en 476 à Ceuta et il est décédé en 544 de l’Hégire à Marrakech (Maroc) (رحمه الله) c’est-à-dire il y a plus de 950 ans. Son ouvrage « Ach-Chifâ » est très connu, le titre complet du livre est « Ach-Chifâ bi ta’rîf houqoûq al-Moustafâ ».

  • Adh-Dhahabi a dit de lui : « L’Imâm, Al-‘Allâmah (l’illustre savant), le Hâfidh (le spécialiste de la science du hadîth), celui qui n’a pas de pareil, Chaykhou l-Islâm, le Qâdî (Juge)» et il a dit également : « Ses ouvrages sont précieux» [Siyar A’lâmi n-Noubalâ]
  • Ibn Bachkwâl a dit à son sujet : « Il était parmi les gens de science qui sont intelligent et qui ont une bonne compréhension » [Siyar A’lâmi n-Noubalâ]
  • Ibn Khallikân a dit de lui : « Il est l’Imâm du hadîth de son temps, et le plus connaisseur des gens de ses sciences, de la grammaire, la langue, la parole des arabes, leurs histoires, et les généalogies.» [Wafayâtou l-A’yân]

– Ici, il mentionne un point très important : le premier prophète-messager est Âdam (عليه السلام).

– L’Imâm An-Nawawi a dit : « Allâh a fait de Âdam (‘alayhi s-Salâm) le premier des prophètes » [Tahdhîbou l-Asmâ wa l-Loughât]

– Les musulmans ont été unanimes sur le fait que Âdam est le premier prophète-messager. Ce sujet est connu d’évidence parmi eux. Celui donc qui renie la prophétie de Âdam est un mécréant selon l’Unanimité tout comme cela est mentionné dans le livre Marâtibou l-Ijmâ’. Ce livre dans lequel il est indiqué que celui qui renie le statut de prophète de notre maître Âdam (عليه السلام) il devient mécréant par l’unanimité. Celui qui doute de son statut de messager également est mécréant.

– Le Chaykh Ibn Noujaym Al-Hanafi a dit : « Devient mécréant celui qui dit : je ne sais pas si Âdam (‘alayhi s-Salâm) est un prophète ou non » [Al-Bahrou r-Râ-iq]

– Certains égarés ont contredit les musulmans sur cette question, ils prétendent que Noûh (عليه السلام) est le premier prophète dans l’absolu. Dans un hadîth rapporté par Al-Boukhâri il est rapporté que Noûh (عليه السلام) est le premier prophète-messager envoyé aux gens de la terre, mais il s’agit ici d’une primauté relative, c’est-à-dire qu’il est le premier prophète envoyé après l’apparition de la mécréance parmi les humains. Cela ne signifie pas qu’il n’y a pas eu de prophète ni de messager avant lui. Les Prophètes Âdam, Chîth et Idrîss ont vécu avant Noûh.

– Ces ignorants ont compris de travers le hadîth rapporté par Al-Boukhâri et ils ont rejeté les autres hadîth qui indiquent que Âdam est un prophète, ils n’ont même pas pris en compte l’unanimité de la communauté.

– C’est comme s’ils avaient dit que les descendants de Âdam ont vécu pendant un certain temps comme les animaux, sans qu’ils aient de loi qui régissent leur vie, puisque avant Âdam il n’y avait pas de prophète. Ceux qui renie le statut de prophète à Âdam, regardez l’atrocité des conséquences de leur parole.

– Parmi ce qui témoigne de la prophétie de Âdam (عليه السلام) il y a un hadîth rapporté par Ibnou Hibbân auquel fait allusion Al-Qâdî ‘Iyâd et également un hadîth rapporté et jugé haçan par At-Tirmidhi.

–  Le Prophète non-messager est un homme qui reçoit la révélation sans loi nouvelle, mais il lui est révélé de suivre la loi du messager qui est venu avant lui. Et le Prophète-messager est celui auquel il a été révélé une nouvelle loi et tous deux ont pour ordre de transmettre la révélation.

– Consultez d’autres citations de savants sur le même thème : [Voir les articles : ici].

Al-Qâdî ‘Iyâd rapporte l’unanimité sur le fait qu’insulter le Prophète est de la mécréance

   

Dans son livre Ach-Chifâ (page 429 de cette édition) Al-Qâdî ‘Iyâd a dit :

« قال محمد بن سحنون : أجمع العلماء أن شاتم النبي – صلى الله عليه وسلم – المتنقص له كافر . والوعيد جار عليه بعذاب الله ، […] ومن شك في كفره ، وعذابه كفر » .

« Mouhammad ibnou Sahnoûn a dit : « Les savants sont unanimes que quiconque insulte le Prophète (صلى الله عليه وسلم), ou le rabaisse devient mécréant. Et il est menacé du châtiment de Allâh […] Et quiconque doute de sa mécréance et de son châtiment devient mécréant « . »

Informations utiles :

– Le Qâdî (juge) Abou l-Fadl ‘Iyâd Ibnou Moûçâ Ibnou ‘Iyâd al-Yahsoubi connu sous le nom de Qâdî ‘Iyâd, est un grand savant Malikite. Il est né en 476 à Ceuta et il est décédé en 544 de l’Hégire à Marrakech (Maroc) (رحمه الله) c’est-à-dire il y a plus de 950 ans. Son ouvrage « Ach-Chifâ » est très connu, le titre complet du livre est « Ach-Chifâ bi ta’rîf houqoûq al-Moustafâ ».

  • Adh-Dhahabi a dit de lui : « L’Imâm, Al-‘Allâmah (l’illustre savant), le Hâfidh (le spécialiste de la science du hadîth), celui qui n’a pas de pareil, Chaykhou l-Islâm, le Qâdî (Juge)» et il a dit également : « Ses ouvrages sont précieux» [Siyar A’lâmi n-Noubalâ]
  • Ibn Bachkwâl a dit à son sujet : « Il était parmi les gens de science qui sont intelligent et qui ont une bonne compréhension » [Siyar A’lâmi n-Noubalâ]
  • Ibn Khallikân a dit de lui : « Il est l’Imâm du hadîth de son temps, et le plus connaisseur des gens de ses sciences, de la grammaire, la langue, la parole des arabes, leurs histoires, et les généalogies.» [Wafayâtou l-A’yân]

– L’Imâm Aboû ‘Abdou l-Lâh Mouhammad Ibnou Sahnoûn est un savant Malikite du salaf, il est né en 202 et il est décédé en ≈ 256 de l’Hégire (رحمه الله) c’est-à-dire il y a environ 1200 ans.

– Ici, il donne un jugement très important, à savoir que celui qui insulte ou rabaisse le Prophète (صلى الله عليه وسلم) devient mécréant. Et il précise qu’il y a unanimité (ijmâ’) des savants sur cela. De plus, il dit que celui qui doute de la mécréance de celui qui insulte le Prophète (صلى الله عليه وسلم) devient lui aussi mécréant.

– L’unanimité (ijmâ’) est une preuve dans la religion. En effet le prophète (صلى الله عليه وسلم) nous a enseigné que les savants de sa communauté ne seront jamais unanime sur un égarement, par sa parole « إنّ أُمَّتي لا تجتمع على ضلالة  » ce qui a pour sens : « Ma communauté ne sera jamais unanime sur un égarement. » [Hadîth sahîh (authentique) rapporté selon différentes versions par Al-Hâkim, At-Tirmidhi, Ibnou Mâjah, Aboû Dâwoûd et autres en des termes proches]. A ce sujet :

  • L’Imâm Al-Jouwayni a dit : « L’unanimité (Ijmâ’) de cette communauté (Oummah) est une preuve à elle seule, en raison de la parole du prophète : “لا تجتمع أمتي على ضلالة” [ce qui a pour sens : ] ma communauté ne sera jamais unanime sur un égarement » [Al-Waraqât]
  • L’Imâm An-Nawawi a dit : « Les fondements de la religion sont quatre : le Livre (le Qour-ân), la Sounnah, l’unanimité (ijmâ’) et le Qiyâs (des savants moujtahid).» [Al-Maqâçid]
  • Le Moufti de La Mecque, le Chaykh Ahmad Ibnou Zayni Dahlân a dit : « L’unanimité de la Oummah est une preuve dans la religion, comme l’a indiqué le prophète : “لا تجتمع أمتي على ضلالة” [ce qui a pour sens : ] ma communauté ne sera jamais unanime sur un égarement » [Dans son livre Fitnatou l-Wahhâbiyyah]

– Ce jugement n’est pas nouveau, Mouhammad Ibnou Sahnoûn est un savant du salaf (c’est-à-dire qu’il a vécu dans les trois premiers siècles de l’Hégire).

– C’est également de la mécréance d’insulter Dieu, tout comme l’a dit Al-Qâdî ‘Iyâd dans ce même ouvrage [voir l’article à ce sujet : ici] .

– La règle : c’est que toute croyance, tout acte ou toute parole qui signifie une moquerie ou un dédain à l’égard de Allâh, de Ses livres, de Ses messagers, de Ses anges, des signes de Sa religion, de Ses lois, de Sa promesse ou de Sa menace est de la mécréance.

– Celui qui a commis une mécréance doit revenir immédiatement à l’Islam en prononçant les deux témoignages, qui sont (‘ach-hadou ‘an la ’ilaha ‘il-la l-Lah, wa ‘ach-hadou ‘anna Mouhammadan raçoulou l-Lah) c’est-à-dire : « je témoigne qu’il n’est de dieu que Allah et je témoigne que Mouhammad est le Messager de Allah ». Il ne suffit pas de dire « astaghfirou l-Lah ».

Le Qâdî Ibn Jamâ’ah dit que le Hadîth An-Nouzoûl ne signifie pas que Allâh se déplace du haut vers le bas

      

Dans son livre « Idâhou d-dalîl fî qat’i Houjaji ahli t-ta’tîl » (pages 164 et 165 de cette édition) le Qâdî Badrou d-Dîn Ibnou Jamâ’ah a dit :

« اعلم أن النزول الذي هو الانتقال من علو إلى سفل لا يجوز حمل الحديث عليه، لوجوه :
الأول : النزول من صفات الأجسام والمحدَثات ويحتاج إلى ثلاثة : منتقِل، ومنتقَل عنه ومنتقَل إليه، وذلك على الله تعالى محال.
الثاني : لو كان النزول لذاته حقيقة لتجددت له في كل يوم وليلة حركات عديدة تستوعب الليل كله، وتنقلات كثيرة، لأن ثلث الليل يتجدد على أهل الأرض مع اللحظات شيئا فشيئا، فيلزم انتقاله في السماء الدنيا ليلا نهارا، من قوم إلى قوم، وعوده إلى العرش في كل لحظة على قولهم، ونزوله فيها إلى سماء الدنيا، ولا يقول ذلك ذو لب وتحصيل.
الثالث، أن القائل بأنه فوق العرش، وأنه ملأه كيف تسعه سماء الدنيا، وهي بالنسبة إلى العرش كحلقة في فلاة، فيلزم عليه أحد أمرين: إما اتساع سماء الدنيا كل ساعة حتى تسعه، أو تضاؤل الذات المقدس عن ذلك حتى تسعه، ونحن نقطع بانتفاء الأمرين.»

« Sache qu’il n’est pas permis de donner le sens du déplacement de haut en bas [à Dieu] dans le Hadîth du nouzoûl, et ceci pour plusieurs raisons :

– La première : la descente est un attribut des corps et de ce qui entrent en existence, elle requiert trois choses : un espace de déplacement, un espace qui est quitté et un espace qui est atteint, et tout cela est impossible s’agissant de Allâh.

– La seconde : si la descente était une réalité pour Allâh, il se renouvellerait pour Lui chaque jour et chaque nuit beaucoup de mouvements qui L’occuperaient entièrement toute la nuit, de même que beaucoup de déplacements. En effet, le tiers de la nuit se renouvelle pour les gens de la terre au fur et à mesure à chaque moment, cela impliquerait son déplacement dans le ciel du bas-monde nuit et jour, d’un peuple à l’autre, son retour vers le Trône à chaque instant selon leurs dires, et sa descente à chaque instant dans le ciel du bas-monde. Et cela, quelqu’un doué d’un minimum d’intelligence et d’entendement ne le dit pas.

– La troisième : à celui qui dit que Allâh est sur le Trône, et qu’Il le remplit ; comment le ciel du bas-monde pourrait-il Le contenir alors que ce ciel est par rapport au Trône comme un anneau dans une terre déserte ? Selon vos dires, il ne resterait que deux solutions : soit l’agrandissement du ciel du bas-monde à chaque moment pour Le contenir, soit la réduction de l’être glorifié (Qui est absolument exempt de cela) jusqu’à rentrer dedans. Quant à nous (les gens de Ahlou s-Sounnah) nous sommes formels à nier les deux cas. »

Informations utiles :

– Le Qâdî (juge), le Faqih (spécialiste de la jurisprudence), le Mouhaddith (spécialiste de la science du Hadîth), le Chaykh Badrou d-Dîn Mouhammad Ibnou Ibrâhîm connu sous le nom de Ibnou Jamâ’ah est né en 639 à Hamah (Syrie) et il est décédé en 733 de l’Hégire au Caire (رحمه الله) c’est-à-dire il y a environ 700 ans. Il était le président des juges Châfi’i en Égypte à son époque.

  • Ibn Battoûtah a dit à son sujet : « Qâdi l-Qoudâh (le juge des juges) des Châfi’ites, celui qui a le degré le plus élevé parmi eux et le plus grand statut […] le Qâdî, l’Imâm, le savant Badrou d-Dîn Ibnou Jamâ’ah » [Dans son livre Ar-Rihlah]

– Le Hadîth du nouzoûl est le hadîth qui commence par « Yanzilou Rabbounâ ila s-samâ-i d-dounyâ » et qui donnerait l’impression selon le sens apparent que Dieu descend toute les nuits. Mais le Qâdî Ibnou Jamâ’ah, en accord avec les autres savants de Ahlou s-sounnah wa-l jamâ’ah, explique que ce Hadîth ne signifie pas que Allâh se déplace d’un endroit à un autre.

– Voir d’autres paroles de savants sur le Hadîth du nouzoûl : ici .

L’Imâm Ahmad Ibn Hanbal déclare mécréant celui qui attribue le corps à Allâh

      

Dans son livre « Tachnîfou l-Maçâmi’ » (tome 2 page 249 de cette édition) l’Imâm Az-Zarkachi rapporte de l’auteur du livre Al-Khisâl (Ahmad Aboû Mouhammad Al-Baghdâdi) qu’il a dit : l’Imâm Ahmad Ibnou Hanbal a dit :

« من قال أن الله جسم لا كالأجسام كفر »

« Celui qui dit que Allâh est un corps pas comme les autres corps, il devient [quand même] mécréant »

Informations utiles :

– L’Illustre savant du salaf, le Moujtahid, l’Imâm Aboû ‘Abdi l-Lâh Ahmad Ibnou Mouhammad Ibnou Hanbal Ach-Chaybâni est né en 164 à Baghdâd et il est décédé en 241 de l’Hégire à Baghdâd (رحمه الله) c’est-à-dire il y a plus de 1190 ans. Il est l’Imâm de l’école Hanbalite, l’un des quatre Imams.

– Le fait de nier le corps au sujet de Allâh, fait partie des choses sur lesquelles la communauté musulmane est unanime.

– L’Imâm Ahmad a dit également, pour nier le corps au sujet de Allâh : « Les noms sont pris de la religion et de la langue arabe, or les spécialistes de la langue ont mentionné que le mot « corps » est attribué pour tout ce qui présente une longueur, une largeur, une épaisseur, une composition et une image et Allâh est exempt de tout ceci. Il n’est donc pas permis de Lui attribuer le corps car Il en est exempt, en plus ce terme n’a pas été cité dans la religion comme nom de Dieu, ce qui montre que cela est infondé » [Rapporté par Abou l-Fadl At-Tamîmi Al-Baghdâdi Al-Hanbali et également par Al-Bayhaqi dans son livre Manâqibou Ahmad]. [Voir l’article à ce sujet : ici]

– L’Imâm Ahmad Ibnou Hanbal précise bien que la personne qui dit que Allâh est un corps, même si elle ajoute ensuite « pas comme les autres corps », elle est tout de même mécréante.

– Le Chaykh, le Faqîh Aboû Chakoûr As-Sâlimi Al-Hanafi (m.~460 H.) a dit au sujet des Mouchabbihah (ceux qui ont pour croyance que Allâh ressemble aux créatures) : « Parmi eux certains disent que « Allâh est un corps pas comme les autres corps » et cela est de la mécréance » [Dans son livre At-Tamhîd fî Bayâni t-Tawhîd]

– Le Chaykh Ibn Hamdân Al-Hambali (m. 695 H.) a confirmé cela en disant : « Celui qui fait ressembler Allâh à Sa créature il devient mécréant, Ahmad [Ibn Hambal] a textuellement dit cela, et il en est de même pour celui qui Lui attribue le corps, ou qui dit : « c’est un corps pas comme les [autres] corps » » [Dans son livre Nihâyatou l-Moubtadi-în]

– Le Mouhaddith, le Faqîh, le Spécialiste de la science des fondements (ousoûli) Badrou d-Dîn Az-Zarkachi, est né en 745 et décédé en 794 de l’hégire (رحمه الله) c’est-à-dire il y a environ 640 ans.

L’ancien Moufti d’Egypte Mouhammad Haçanayn Makhloûf parle de la vision de Allâh au paradis

Dans son livre « Moukhtasarou Charhi ‘Aqîdati Ahli l-Islâm », l’ancien Moufti d’Egypte, le Chaykh Mouhammad Haçanayn Makhloûf a dit :

« فَيُرَى سبحانه لا في مكانٍ ولا جهةٍ ولا باتصال شعاعٍ ولا ثبوت مسافةٍ بين الرائيين وبينه تعالى بل على الوجه الذي يليق بقدسيته وجلاله سبحانه »

« Il (Allâh) sera vu soubhânahou sans qu’Il soit dans un endroit ni une direction, sans contact par un rayon lumineux ni établissement d’une distance entre ceux qui Le verront et Lui ta’âlâ mais tel qu’il est digne de Son exemption et de Sa gloire, soubhânah »

 

Informations utiles :

– Le Moufti d’Egypte, le Chaykh Mouhammad Haçanayn Makhloûf Al-‘Adawi Al-Mâliki, est né en 1307 et il est décédé en 1410 de l’Hégire (رحمه الله). Il était également l’un des grands Chaykh de l’université Islamique « Al-Azhar » d’Egypte.

– Ici, il parle de la vision de Allâh qu’auront les musulmans lorsqu’ils seront au paradis, sans que Allâh ne soit dans un endroit ou une direction, et sans qu’il y ait une notion de distance.

Le Ministère des Awqâf et des Affaires Islamiques du Royaume du Maroc explique l’Istiwâ de Allâh

Sujet : Allâh n’est pas assis ou établi sur le trône.

ministère affaire islamique maroc - magasine da'wah al haqq

Dans le magazine Da’watou l-Haqq (n° 305-306 p 65 année 1415 H, 1994 C) qui est édité par le Ministère des Awqâf et des Affaires Islamiques du Royaume du Maroc, il est dit :

« يتفق الجميع من علـماء سلف أهل السنة وخلفهم- وكذا العقلانيون من الـمتكلـمين – على أن ظاهر الاستواء على العرش بمعنى الجلوس على كرسي والتمكن عليه والتحيز فيه مستحيلٌ ، لأن الأدلة القطعية تُنَـزِّهُ الله تعالى عن أن يُشبهَ خلقه أو أن يحتاج إلى شىءٍ مخلوق ، سواء أكان مكاناً يحل فيه أو غيره ، وكذلك لأنه سبحانه نفى عن نفسه الـمماثلة لخلقه في أي شىء فأثبت لذاته الغِنى الـمطلق فقال تعالى :{ لَيْسَ كَمِثْلِهِ شَىءٌ}»

« L’ensemble des savants du Salaf (prédécesseurs des trois premiers siècles) de Ahlou s-Sounnah et de leur Khalaf (successeurs) – et également les spécialistes des preuves rationnelles parmi les moutakallimîn (spécialistes de la science de la croyance) – se sont accordés à dire que le sens apparent de « al-istiwâ ‘ala l-‘arch », c’est-à-dire la position assise sur une chaise, l’installation et la localisation dessus est impossible parce que les preuves rationnelles catégoriques ont montré l’exemption de Allâh ta’âlâ d’avoir une quelconque ressemblance avec Ses créatures ou d’avoir besoin de quoi que ce soit de créé, que ce soit d’un endroit où prendre place ou autre.

De même parce que Allâh soubhânahou a nié à Son sujet la similarité avec Ses créatures en quoi que ce soit. Il a confirmé pour Son Être le non besoin absolu. Allâh ta’âlâ dit : {لَيْسَ كَمِثْلِهِ شَيْءٌ} (layça kamithlihi chay) ce qui a pour sens : « Rien n’est tel que Lui » ».

Informations utiles :

– Il est rapporté ici, l’unanimité des savants de Ahlou s-Sounnah, qu’ils soient du Salaf (c’est-à-dire des trois premiers siècles de l’hégire) et du Khalaf (c’est-à-dire après les trois premiers siècles de l’hégire) que « al-istiwâ ‘ala l-‘arch » n’est pas à prendre dans le sens de la position assise, de l’installation ou encore de la localisation dessus, contrairement à ce que prétendent les mouchabbihah (assimilationnistes) et les moujassimah (anthropomorphistes).

– L’unanimité (ijmâ’) est une preuve dans la religion. En effet le prophète (صلى الله عليه وسلم) nous a enseigné que les savants de sa communauté ne seront jamais unanime sur un égarement, par sa parole « إنّ أُمَّتي لا تجتمع على ضلالة  » ce qui a pour sens : « Ma communauté ne sera jamais unanime sur un égarement. » [Hadîth sahîh (authentique) rapporté selon différentes versions par Al-Hâkim, At-Tirmidhi, Ibnou Mâjah, Aboû Dâwoûd et autres en des termes proches]. A ce sujet :

  • L’Imâm Al-Jouwayni a dit : « L’unanimité (Ijmâ’) de cette communauté (Oummah) est une preuve à elle seule, en raison de la parole du prophète : “لا تجتمع أمتي على ضلالة” [ce qui a pour sens : ] ma communauté ne sera jamais unanime sur un égarement » [Al-Waraqât]
  • L’Imâm An-Nawawi a dit : « Les fondements de la religion sont quatre : le Livre (le Qour-ân), la Sounnah, l’unanimité (ijmâ’) et le Qiyâs (des savants moujtahid).» [Al-Maqâçid]
  • Le Moufti de La Mecque, le Chaykh Ahmad Ibnou Zayni Dahlân a dit : « L’unanimité de la Oummah est une preuve dans la religion, comme l’a indiqué le prophète : “لا تجتمع أمتي على ضلالة” [ce qui a pour sens : ] ma communauté ne sera jamais unanime sur un égarement » [Dans son livre Fitnatou l-Wahhâbiyyah]

– Comme il a été indiqué précédemment, ce magazine (دعوة الحق / Da’watou l-Haqq) est édité par le Ministère des Awqâf et des Affaires Islamiques du Royaume du Maroc et cet article a également été publié sur leur site officiel.

– Les savants de l’Islâm ont été unanimes sur le fait que l’istiwâ de Allâh n’est pas une position assise (jouloûss) ni un établissement (istiqrâr). Parmi eux :

Il n’est donc pas permis de traduire le verset  {الرَّحْمَنُ عَلَى الْعَرْشِ اسْتَوَى} (Ar-Rahmânou ‘ala l-’archi stawâ) et ceux qui sont similaires par le fait que Allâh serait établi sur le trône car cette explication est contraire au tawhîd (l’unicité de Allâh). Consultez d’autres paroles de savants au sujet du terme « istawâ » : ici.

– Retrouvez des articles en lien avec des savants Marocains : ici.

L’Imâm Ja’far As-Sâdiq dit que celui qui prétend que Allâh est « au-dessus » ou « dans » quelque chose a commis du chirk

   Ar-Riçalah Al-Qouchayriyyah - Al-Qouchayri   Ja'far As-sadiq - tawhid - Al-qouchayri

Dans sa célèbre Epître « Ar-Riçâlatou l-Qouchayriyyah » (page 13 de cette édition) l’Imâm Al-Qouchayri a dit :

«قال جعفر الصادق : من زعم أن الله في شىء ، أومن شىء أو على شىء فقد أشرك . إذ لو كان على شىء لكان محمولا ، ولو كان في شىء لكان محصوراً ، ولو كان من شىء لكان محدثًا (أي مخلوقاً)»

« Ja’far As-Sâdiq a dit : Celui qui prétend que Allâh est dans quelque chose, ou issu de quelque chose, ou au-dessus de [ou sur] quelque chose a commis du chirk (c’est-à-dire : adorer autre que Allâh), car s’Il était au-dessus de [ou sur] quelque chose Il serait porté, s’Il était dans quelque chose, Il serait limité, s’Il était issu de quelque chose, Il serait entré en existence (c’est-à-dire créé) »

Informations utiles :

– L’Imâm Ja’far As-Sâdiq: Il est Aboû ‘Abdi l-Lâh, Ja’far fils de Mouhammad Al-Bâqir, fils de Zaynou l-‘Âbidin ‘Ali fils de Al-Houçayn, le fils de l’Imâm ‘Ali Ibnou Abî Tâlib et Fâtimah (رضي الله عنهم), la fille du prophète (صلى الله عليه وسلم). Il est également descendant du Calife Aboû Bakr As-Siddîq (رضي الله عنه) de par son ascendance maternelle. Il est parmi les grands Imam du Salaf. Il est né en 83 à Médine et est décédé en 148 de l’Hégire à Médine également, et fût enterré dans le cimetière d’Al-Baqî’. Il faisait partie des maîtres des gens de la famille du Prophète (صلى الله عليه وسلم) dans la jurisprudence, dans la science et par le mérite.

– Ici, il dit que Allâh n’est ni dans quelque chose, ni issu de quelque chose, ni au-dessus de quelque chose, et que la croyance en l’une de ces choses là est du chirk (qui est une forme de mécréance). De nos jours, certains égarés ont pour croyance que Allâh serait dans le ciel, ou bien qu’Il serait au-dessus du Trône. A’oûdhoubi l-Lâh. Que Allâh nous accorde une bonne compréhension de la science du Tawhîd et qu’Il nous préserve du chirk.

– Cette parole a été rapportée par de nombreux autres savants dans leurs ouvrages. [Voir le livre de l’Imâm Al-Baqillâni : ici ]. Et le Chaykh Ahmad Zarroûq Al-Fâçi [Dans son Charh ‘Aqîdati l-Imâm Al-Ghazâli].

– Une autre parole de Ja’far As-Sâdiq rapportée par As-Samarqandi est proche de cette citation là. [Voir l’article à ce sujet : ici]

– Le Mouhaddith–transmetteurs du hadîth–, le Moufassir –exégète–, le Chaykh Abou l-Qâçim Abdou l-Karîm ibnou Houwâzin al-Qouchayri est né en 375 et il est décédé en 465 de l’Hégire (رحمه الله) c’est-à-dire il y a environ 970 ans. Son livre « Ar-Riçâlatou l-Qouchayriyyah » est son ouvrage le plus connu. La première partie de ce livre est consacrée à la croyance de Ahlou s-Sounnah wa-l Jamâ’ah. On compte de parmi ses nombreux Chouyoûkh : l’Imâm Ibnou Foûrak, Aboû Is-hâq Al-Isfarâyîni, et le Hâfidh Al-Hâkim.

  • Tâjou d-Dîn As-Soubki a dit à son sujet : « L’Imâm absolu, l’auteur de “Ar-Riçâlah” qui s’est répandu de l’orient à l’occident […] l’un des Imâms des musulmans dans la science et les œuvres, une forteresse de la religion par ses actes et ses paroles, l’Imams des Imams […] le Chaykh des Mâchaykh […] il était Faqîh (spécialiste du fiqh), excellent, un Ousoûli (spécialiste des fondements), précautionneux, un Moutakallim (spécialiste de la science de la croyance), un Mouhaddith (transmetteur du hadîth), un Hâfidh (spécialiste de la science du hadîth), un Moufassir (spécialiste de l’explication du Qour-ân), il était versé dans les diverses sciences, un Nahwi (spécialiste de la grammaire), un Loughawi (spécialiste de la langue Arabe) […] les gens de son époque sont unanimes qu’il est le maître (sayyid) de son temps, le modèle (qoudwah) de son époque, et une bénédiction pour les musulmans dans son époque » [Tabaqâtou ch-Châfi’iyyah Al-Koubrâ]
  • Ibn Khallikân a dit à son sujet : « Abou l-Qâçim était un illustre savant (‘allâmah) dans le fiqh (jurisprudence), le tafsîr (explication du Qour-ân), le hadîth, al-Ousoûl (les fondements de la religion) »[Wafayâtou l-A’yân]
  • Adh-Dhahabi a dit de lui : « L’Imâm, l’ascète, le modèle (Qoudwah)» [Siyar A’lâmi n-Noubalâ]

Le Chaykh Al-Baydâwi dit que le nouzoûl de Allâh n’est pas un déplacement, et que Allâh est exempt du corps et de la localisation (2)

   

Dans son commentaire du Mouwatta de l’Imâm Mâlik (tome 2 page 49 de cette édition) le Chaykh Az-Zourqâni, a dit :

« قال البيضاوي : لـما ثبت بالقواطع أنه سبحانه منـزه عن الجسمية والتحيز امتنع عليه النـزول على معنى الانتقال من موضعٍ إلى موضعٍ أخفض منه »

« Al-Baydâwi a dit : Puisqu’il a été confirmé par les preuves catégoriques que Allâh soubhânahou est exempt du corps et de la localisation, il Lui est impossible le nouzoûl dans le sens d’un déplacement d’un endroit vers un endroit qui lui serait inférieur ».

Informations utiles :

– Le Chaykh ‘Abdou l-Lâh Ibnou ‘Oumar Ibnou Mouhammad Ach-Chîrâzi Al-Baydâwi est décédé en 685 de l’Hégire (رحمه الله) c’est-à-dire il y a environ 750 ans. (Certains ont dit qu’il est décédé en 691 de l’Hégire). Il était du madh-hab (Ecole de jurisprudence) de l’Imâm Ach-Châfi’i.

– Littéralement le terme “nouzoûl” signifie “descente”, mais l’Imâm Al-Baydâwi (en accord avec les autres savants sunnites) dit qu’au sujet de Allâh le terme “nouzoûl” n’a pas ce sens. Et, il dit également que Allâh est exempt du corps et de la localisation.

– Cette parole de Al-Baydâwi a également été rapportée par le Hâfidh Ibnou Hajar Al-‘Asqalâni, décédé en 852 de l’Hégire (رحمه الله), dans son commentaire du sahîh Al-Boukhâri « Fath Al-Bârî ». [Voir l’article à ce sujet : ici]

– Voir d’autres paroles de savants au sujet du Hadîth An-Nouzoûl : ici.

– Le Chaykh Mouhammad Ibnou ‘Abdi l-Bâqî Az-Zourqâni (certains le nomment « Az-Zarqâni ») Al-Misri Al-Azhari Al-Mâliki est décédé en 1122 de l’Hégire (رحمه الله) c’est-à-dire il y a environ 310 ans. Il était enseignant des sciences du Qour-ân et du Hadîth à la faculté des fondements de la religion à l’université Islamique Al-Azhar en Egypte, et il est resté célèbre pour son commentaire de al-Mouwatta (recueil de Hadîth de l’Imâm Mâlik).

– Dans le même passage de son ouvrage, le Chaykh Az-Zourqâni a également rapporté la parole de l’Imâm Mâlik concernant le Hadîth du nouzoûl. [Voir l’article à ce sujet : ici]

L’Imâm Ibn Hajar Al-‘Asqalâni dit que Allâh est exempt de la direction du haut et du bas

   

Dans son commentaire du Sahîh de Al-Boukhâri «Fath Al-Bârî » (tome 6 page 136 de cette édition), l’Imâm Ibnou Hajar Al-‘Asqalâni a dit :

« ولا يلزم من كون جهتي العلو والسفل مُحالاً على الله أن لا يوصف بالعلو ، لأن وصفه بالعلو من جهة الـمعنى ، والـمستحيل كون ذلك من جهة الحس، ولذلك ورد في صفته العالي والعلي والـمتعالي ، ولـم يرد ضد ذلك وإن كان قد أحاط بكل شىءٍ علـماً »

« Le fait que les deux directions du haut et du bas soient impossibles au sujet de Allâh n’implique pas qu’on ne Le qualifie pas par al-‘oulouww (l’élévation par le degré) car Son attribution par al-‘oulouww vient dans le sens figuré. Ce qui est impossible, c’est qu’il vienne dans le sens physique (c’est-à-dire l’élévation par l’endroit). C’est pourquoi il a été rapporté des textes concernant Ses attributs Al-‘Âli, Al-‘Aliyy et Al-Mouta’âli, mais il n’a pas été rapporté quelque chose qui signifie le contraire, même s’Il englobe effectivement toute chose par Sa science ».

 

Informations utiles :

– Chaykhou l-Islâm, Amîr al-Mouminîn fi l-hadîth (le Prince des croyants dans la science du hadîth) Chihab ad-Dîn Abou l-Fadl Ahmad Ibn ‘Ali Ibnou Hajar Al-‘Asqalâni est né en 773 et il est décédé en 852 de l’hégire (رحمه الله) c’est-à-dire il y a environ 580 ans. C’est un très grand spécialiste de la science du hadîth qui a écrit de nombreux ouvrages. Il est du madh-hab (Ecole de jurisprudence) de l’Imam Ach-Châfi’i. Son livre « Fath Al-Bârî » est incontournable, c’est l’un des plus célèbres commentaires du Sahîh Al-Boukhâri. Consultez sa biographie : ici.

– Ici, le Hâfidh Ibnou Hajar dit que Allâh n’est pas concerné par les directions tel que le haut et le bas. Et il dit que « Al-‘oulouww » (l’élévation) au sujet Allâh ne vient pas dans le sens physique, c’est-à-dire que ce n’est pas une élévation par l’endroit ou la direction ; mais « Al-‘oulouww » vient dans le sens figuré, c’est-à-dire l’élévation par le degré.

– Le Messager de Allâh (صلى الله عليه وسلم) a lui même nié les directions au sujet de Allâh [Voir l’article à ce sujet : ici].

L’Imâm Al-Kawthari dit que la âyah {Layça kamithlihi chay} exempte Allâh de la direction

   

L’assistant du dernier Calife des musulmans, l’Imâm Al-Kawthari a dit dans son commentaire du livre de l’Imâm Taqiyyou d-Dîn as-Soubki « As-Sayfou s-Saqîl » (page 88 de cette édition) :

« قوله سبحانه { لَيْسَ كَمِثْلِهِ شَىءٌ} [ سورة الشورى / 11] نصٌّ في نفي الجهة عنه تعالى ، إذ لو لـم تنف عنه الجهة لكانت له أمثال لا تحصى ، تعالى الله عن ذلك »

« Sa parole soubhânah : {لَيْسَ كَمِثْلِهِ شَيْءٌ} (layça kamithlihi chay) [soûrat Ach-Choûrâ / 11] qui signifie : « Rien n’est tel que Lui » est un texte qui exempte Allâh de la direction, ta’âlâ. En effet, s’Il n’était pas exempt de la direction Il aurait des semblables innombrables, gloire à Allâh Qui en est exempt ».

Informations utiles :

– L’Imâm, le Mouhaddith (spécialiste de la science du hadîth), le Chaykh Mouhammad Zâhid Al-Kawthari Al-Hanafi était l’assistant du dernier Calife des musulmans (le Califat a pris fin en 1924). Il était un grand savant Hanafite qui a même été appelé par certains le « Moujaddid » du siècle dernier (c’est-à-dire celui qui revitalise la science de la religion). Il est né en 1296 et il est décédé en 1371 de l’Hégire (رحمه الله), c’est à dire il y a environ 60 ans.

  • Le Chaykh Al-Qoudâ’i Al-’Azzâmi a dit de lui : « Al-‘Allâmah (l’illustre savant) scrupuleux, qui est très intelligent, le vérificateur, l’éminent enseignant  (al-Oustâdh al-Kabîr), le Chaykh Mouhammad Zâhid Al-Kawthari » [Al-Fourqân]

– Ici, l’Imâm Al-Kawthari dit que le verset « Layça kamithlihi chay » (qui signifie : « Rien n’est tel que Lui ») [Soûrat Ach-Choûrâ / 11] exempte Allâh de la direction. Voici la croyance du dernier califat musulman, en accord avec la croyance des musulmans du Salaf et du Khalaf.

Le Prophète distingue la bonne innovation, de la mauvaise innovation (rapporté par Mouslim)

Sujet : la bonne innovation selon le prophète.

  

L’Imâm Mouslim a rapporté dans son Sahîh, du Hadîth de Jarîr Ibnou ‘Abdi l-Lâh Al-Bajaliyy (رضي الله عنه) qui a dit :

« Le Messager de Allâh (صلى الله عليه وسلم) a dit :

«مَنْ سَنَّ فِى الإِسْلامِ سُنَّةً حَسَنَةً فَلَهُ أَجْرُهَا وَأَجْرُ مَنْ عَمِلَ بِهَا بَعْدَهُ مِنْ غَيْرِ أَنْ ينْقُصَ مِنْ أُجُورِهِمْ شَىْءٌ ، وَمَنْ سَنَّ فِى الإِسْلام سُنَّةً سَيِّئَةً كَانَ عَلَيْهِ وِزْرُهَا وَوِزْرُ مَنْ عَمِلَ بِهَا مِنْ بَعْدِهِ مِنْ غَيْرِ أَنْ ينْقصَ مِنْ أَوْزَارِهِمْ شَىْءٌ»

Ce qui a pour sens : « Celui qui instaure dans l’Islâm une bonne tradition (sounnah) en aura la récompense et l’équivalent de la récompense de ceux qui œuvreront avec après lui, sans que leurs récompenses ne soient diminuées en rien ; et celui qui instaure dans l’Islâm une mauvaise tradition (sounnah) se chargera de son péché et de l’équivalent du péché de ceux qui œuvreront avec après lui, sans que leurs péchés ne soient diminués en rien. »

Informations utiles :

– L’Imâm, le Hâfidh (spécialiste de la science du hadîth) Mouslim Ibnou Al-Hajjâj Ibnou Mouslim Al-Qouchayri An-Nayçâboûri, l’auteur du célèbre recueil de Hadîth authentique (sahîh) connu sous le nom de « Sahîh Mouslim » est né 202 et il est décédé en 261 de l’Hégire (رحمه الله) c’est-à-dire il y a plus de 1170 ans. Il est une référence incontournable dans la science du Hadîth.

– Il a cité cela dans son sahîh dans le livre de Az-Zakâh : chapitre l’incitation à l’aumône, même d’une moitié d’une datte ou d’une bonne parole et qu’elle est un écran contre le feu. Ainsi que le livre de la science : chapitre celui qui instaure dans l’Islam une bonne tradition ou une mauvaise tradition et qui appelle à la bonne guidée ou à l’égarement.

– Ce hadîth a également été rapporté en des termes proches par de nombreux autres savants du hadîth tels que :

  • L’Imâm At-Tirmidhi
  • L’Imâm Ibnou Mâjah
  • L’Imâm An-Naçâ-i
  • L’Imâm Ibnou Hibbân
  • L’Imâm Ahmad Ibn Hambal
  • L’Imâm At-Tabarâni
  • L’Imâm Ibn Abî Chaybah
  • L’Imâm Al-Bayhaqi
  • L’Imâm Al-Baghawi
  • Et autres qu’eux.

– Ce Hadîth sahîh nous indique que l’innovation (al-bid’ah) se classe en deux catégories :

  • La première sorte : la bonne innovation (bid’ah haçanah, appelée aussi : sounnah haçanah), c’est la nouveauté qui est en accord avec le Qour-ân et la Sounnah.
  • La deuxième sorte : la mauvaise innovation (bid’ah sayyi-ah, appelée aussi : sounnah sayyi-ah), c’est la nouveauté qui est en contradiction avec le Qour-ân et la Sounnah.

– Parmi les savants qui ont tirés de ce hadîth qu’il existe des bonnes innovations, il y a l’Imâm Al-Qourtoubi (رحمه الله), l’Imâm An-Nawawi (رحمه الله) [Charh Sahîh Mouslim] et autres qu’eux [ceci fera l’objet d’articles (إن شاء الله) ]

– Si quelqu’un prétend que ce hadîth vise ce qui est instauré du vivant du Prophète (صلى الله عليه وسلم), mais qu’après sa mort ce hadîth ne s’applique pas, on lui répond : « La spécificité n’est confirmée que par une preuve ». Or il n’y a pas ici de preuve pour cette prétendue spécificité. Au contraire, la preuve démontre le contraire de ce qu’il prétend parce que le Messager de Allâh (صلى الله عليه وسلم) a dit (ce qui a pour sens) : « Celui qui instaure dans l’Islâm » et il n’a pas dit : « Celui qui instaure de mon vivant » et il n’a pas dit : « Celui qui fait quelque chose que moi j’ai fait et qui renouvelle cet acte par la suite ». De plus, l’Islâm n’est pas limité à l’époque où le Prophète (صلى الله عليه وسلم) était vivant. Leur prétention est donc annulée.

– S’ils disent : la cause du hadîth est que des hommes très pauvres, s’habillant de vêtements de laine et de poils, sont venus auprès du Prophète (صلى الله عليه وسلم), le visage du prophète a alors changé, à la vue de leur extrême pauvreté et de leur difficulté. Les gens ont commencé alors à faire des aumônes jusqu’à ce qu’ils leur aient rassemblé beaucoup de choses. Alors le Prophète (صلى الله عليه وسلم) s’est réjoui et a dit (ce qui a pour sens) : « Celui qui instaure dans l’Islâm une bonne tradition (sounnah) en aura la récompense et l’équivalent de la récompense de ceux qui œuvreront avec après lui … ». La réponse est donc de leur dire : « ce dont on tient compte, c’est la généralité du terme et non pas la spécificité de la cause pour laquelle le hadîth a été dit » comme l’ont spécifié les savants de la science de la croyance.

– Et s’il disent que le prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit dans un autre Hadîth rapporté par Mouslim  » وكل بدعة ضلالة  » (wa koullou bid’atin dalâlah), la réponse est de leur de dire que le prophète (صلى الله عليه وسلم) ne se contredit pas, c’est-à-dire qu’il n’est pas possible qu’il est prononcé deux jugements religieux qui se contredisent. Ce qui est visé par « koullou » dans ce Hadîth est « la plupart » des innovations comme l’ont expliqués les savants de l’Islam. [Voir la citation de l’Imâm An-Nawawi à ce sujet : ici]

– Consultez d’autres articles concernant les bonnes innovations : ici.

L’Imâm Al-Qourtoubi explique pourquoi nous levons nos mains vers le ciel dans nos invocations

Sujet : Pourquoi levons nous les mains vers le ciel lors des invocations ?

   

Dans son célèbre tafsîr, lors de l’explication du verset 16 de Soûrat Al-Moulk (tome 18 page 216 de cette édition), l’Imâm Al-Qourtoubi a dit :

« وإنَّما ترفع الأيدي بالدعاء إلى السماء لأنَّ السَّماء مهبط الوحي ومنـزل القطر ومحل القُدس (أي الطهر) ومعدن الـمطهَّرين من الـملائكة ، وإليها ترفع أعمال العباد ، وفوقها عرشه وجنته ، كما جعل الله الكعبة قِبلةً للدعاء والصلاة ، ولأنه خلق الأمكنة وهو غير محتاج إليها ، وكان في أزله قبل خلق الـمكان والزمان ولامكان له ولازمان ، وهو الآن على ما عليه كان »

« Nous levons les mains vers le ciel dans les invocations car c’est du ciel que descendent la révélation et la pluie, c’est un lieu qui est sacré, purifié et c’est le lieu de résidence pour des anges purs, c’est vers le ciel que sont élevés les actes des esclaves et au-dessus du ciel qu’il y a le Trône et le Paradis, de la même manière que Allâh a fait de la Ka’bah une qiblah – une direction– pour les invocations et les prières. En effet, Il a créé les endroits et n’en a pas besoin et Il existe de toute éternité avant la création des endroits et du temps, Il n’a pas d’endroit ni d’époque et Il est maintenant tel qu’Il est de toute éternité ».

Informations utiles :

– Le Moufassir (exégète) Mouhammad Ibnou Ahmad Al-Ansâri Al-Qourtoubi est décédé en 671 de l’Hégire (رحمه الله) c’est-à-dire il y a plus de 760 ans. Il est du madh-hab (Ecole de jurisprudence) de l’Imâm Mâlik. Son tafsîr « Al-Jâmi’ou li Ahkâmi l-Qour-ân » est une référence incontournable.

  • Adh-Dhahabi a dit à son sujet : « L’illustre savant (Al-‘Allâmah) […] un Imâm très intelligent, un érudit dans la science, il est l’auteur de nombreux ouvrages qui sont très utiles et qui indiquent sa grande connaissance, et l’abondance de sa vertu » [Târîkhou l-Islâm]
  • Ibnou Farhoûn al-Mâliki a dit de lui : « Le Chaykh, l’Imâm […] le moufassir (exégète), Il était parmi les esclaves vertueux de Allâh, de parmi les savants , les connaisseurs, les pieux, les détachés du bas-monde, ceux qui sont occupé par les affaires qui concernent l’au-delà. » Et il a dit au sujet de son Tafsîr (exégèse du Qour-ân) : « Il compte parmi les tafsîr les plus importants et les plus éminents en terme de mérite  » [Ad-Dîbâj]
  • Ibnou ‘Imâd al-Hambali a dit : « Il était un Imâm, un savant, de parmi ceux qui ont une grande connaissance du hadîth, auteur de bons ouvrages » [Chadharâtou dh-Dhahab]
  • Mouhammad Makhloûf a dit à son sujet : « Le savant, l’Imâm, le glorieux (al-jalîl), le vertueux (al-fâdil), le spécialiste de la jurisprudence (faqîh), le spécialiste de l’explication du Qour-ân (moufassir), le pieux, celui qui est scrupuleux, celui qui est complet, il était parmi les esclaves vertueux de Allâh et de parmi les savants qui ont le plus de science »[Chajaratou n-Noûr]
  • Az-Zirikli a dit de lui : « Il est de parmi les plus grands des moufassiroûn (exégètes du Qour-ân), il était vertueux, et pieux» [Al-A’lâm]

– Ici, il explique que nous levons nos mains vers le ciel lors de nos invocations car le ciel est un lieu honoré; et que ceci ne signifie pas que Allâh est dans le ciel ou dans la direction du haut contrairement à ce qu’ont prétendu certains assimilationnistes; tout comme nous nous orientons vers la Ka’bah pour les invocations et les prières sans avoir pour croyance que Allâh est dans la Ka’bah.

– D’ailleur, il a été rapporté dans un Hadîth sahîh rapporté par Mouslim, qu’un jour le Messager de Allâh (صلى الله عليه وسلم) a fait une invocation avec les paumes de ses mains orientées vers le sol. Cela ne signifie pas, non plus, que Allâh est dans la direction du bas ou dans la terre. [Voir l’article à ce sujet : ici]

– De nombreux savants ont tenus des propos similaires à ceux de l’Imâm Al-Qourtoubi. Parmi eux :

  • L’Imâm de Ahlou s-Sounnah, Aboû Mansoûr Al-Mâtourîdi (m.333 H.) : « Quant au sens de l’élévation des mains vers le ciel, ce geste est fait à titre d’adoration. En effet, il appartient à Allâh d’ordonner à Ses esclaves de L’adorer comme Il le veut et de les orienter vers la direction qu’Il veut. La croyance de celui qui a pensé qu’on lève les yeux vers le ciel parce que Allâh serait dans cette direction est équivalente à la croyance, entre autres, de celui qui prétend que Allâh est en direction du sous-sol du fait qu’il pose son front par terre en s’orientant dans la prière. C’est comme la croyance de celui qui prétend que Allâh se trouve à l’Est ou à l’Ouest lorsqu’il s’oriente dans ces directions dans la prière ou en direction de La Mecque quand il se rend au pèlerinage. Gloire à Allâh Qui est exempt de tout cela »  [Dans son livre Kitâb at-Tawhîd]
  • L’Imâm Aboû Is-hâq Ach-Chîrâzi (m.476 H.) a dit « Allâh a fait que le ciel soit la qiblah des invocations et Allâh ‘azza wa jall n’y est pas incarné » [Dans son livre Al-Ichârah ilâ madh-hab ahli l-Haqq]
  • L’Imâm Aboû Sa’îd Al-Moutawalli (m.478 H.) a dit : « Le fait que l’on lève les mains lors des invocations ce n’est pas parce que Allâh serait dans un endroit , mais parce que le ciel est la qiblah des invocations tout comme la Ka’bah est la qiblah pour la prière » [Dans son livre Al-Ghounyah fî Ousoûli d-Dîn]
  • L’Imâm Al-Ghazâli (m.505 H.) a dit : « Le fait que l’on lève les mains lors des demandes (invocations) dans la direction du ciel c’est parce qu’il s’agit de la qiblah des dou’â » [Dans son livre Ihyâou ‘Ouloûmi d-Dîn]
  • L’Imâm Abou l-Mou’în An-Naçafi (m.508 H.) a dit : « Le fait de lever les mains et les visages lors des invocations, ceci est une adoration similaire au fait de s’orienter vers la Ka’bah lors des prières. Ainsi le ciel est la qiblah des invocations tout comme la maison [sacrée -c’est-à-dire la Ka’bah-] est la qiblah des prières » [Rapporté de lui par l’Imâm Az-Zabîdi dans son livre It-hâfou s-Sâdati l-Mouttaqîn et par le Chaykh Moullâ ‘Ali Al-Qârî dans son livre Charh Fiqh Al-Akbar]
  • Le Chaykh Charafou d-Dîn Ibn At-Tilimçâni (m.658 H.) a dit : « Quant au fait qu’on lève nos mains vers le ciel, c’est parce qu’il s’agit de la qiblah des invocations, tout comme la ka’bah est la qiblah de la prière, et il s’agit également de l’endroit d’où descend la révélation » ; et il a dit avant cela, pour dénoncer la croyance des mouchabbihah (assimilationnistes) : « Ils (les assimilationnistes) ont dit que le fait qu’on lève nos mains vers le ciel lors de nos demandes et invocations indique [pour Allâh] la direction » [Charh louma’ Al-Adillah]
  • L’Imâm An-Nawawi (m.676 H.) a dit : « Allâh est Celui pour lequel ceux qui font des invocations lèvent leurs mains vers le ciel, de la même façon que celui qui prie se dirige vers la Ka’bah; et ce n’est pas parce qu’Il serait localisé dans (ou au-dessus) le ciel, de même qu’Il n’est pas localisé dans la direction de la Ka’bah, mais il en est ainsi parce que le ciel est la qiblah de ceux qui font des invocations, et la Ka’bah est la direction de ceux qui prient » [Charh Sahîh Mouslim]
  • L’Imâm Ibnou Hajar Al-‘Asqalâni (m.852 H.) rapporte que l’Imâm Ibnou Battâl (m.449 H.) a dit : « Le ciel est la qiblah des invocations tout comme la Ka’bah est la qiblah pour la prière» [Dans son livre Fat-hou l-Bârî]
  • Le Chaykh Moullâ ‘Ali Al-Qârî (m. 1014 H.) a dit : « Le ciel est la qiblah des invocations » [Dans son livre Charh Fiqh Al-Akbar]
  • L’Imâm Al-Bayâdi Al-Hanafi (m.1098 H.) a dit : « Le fait que l’on lève les mains lors de nos invocations dans la direction du ciel ce n’est parce que Allâh ta’âlâ serait au-dessus des cieux mais parce que le ciel est la qiblah des dou’â » [Dans son livre Ichâratou l-Marâm]
  • L’Imâm, le Hâfidh Mourtadâ Az-Zabîdi (m.1205 H.) a dit : « Certes le ciel a été spécifié par le fait qu’on lève les mains vers lui lors de nos invocations, car il est la qiblah des invocations, tout comme la Ka’bah est la qiblah de ceux qui prient afin qu’ils s’y orientent lors de leurs prières. Et on ne dit pas que Allâh serait dans la direction de la Ka’bah » [Dans son livre It-hâfou s-Sâdati l-Mouttaqîn]
  • Le Moufti de La Mecque le Chaykh Ahmad Ibn Zayni Dahlân rapporte de Abou l-Qâçim As-Samarqandi qu’il a dit : « Le fait de lever les mains est la qiblah des invocations tout comme la Ka’bah est la qiblah pour la prière» [Dans son livre Ad-Dourarou s-Saniyyah fî Raddi ‘ala l-Wahhâbiyyah]
  • Le Chaykh Moustafâ Wahîb Al-Bâroûdi At-Tarâboulçi (m.1373 H.) a dit similaire à l’Imâm Al-Ghazâli : « Le fait que l’on lève les mains lors des demandes (invocations) dans la direction du ciel c’est parce qu’il s’agit de la qiblah des dou’â » [Dans son livre Al-Fawzou l-Abdî]
  • Le Mouhaddith ‘Abdou l-Lâh Al-Harari (m.1439 H.) a dit : « Le fait de lever les mains et les visages lors des invocations, ceci est une adoration similaire au fait de s’orienter vers la Ka’bah lors des prières. Ainsi le ciel est la qiblah des invocations tout comme la maison [sacrée -c’est-à-dire la Ka’bah-] est la qiblah des prières » [Dans son livre Idh-hârou l-‘Aqîdah as-Sounniyyah]
  • Le Chaykh, le Docteur Samîr Al-Qâdî a dit : « Le ciel est la qiblah des invocations » [Dans son livre Noûrou s-Sirât al-Moustaqîm]

– Vous pouvez consulter d’autres paroles de savants sur ce sujet : ici .

– Ainsi il ne convient pas de prêter attention aux propos des wahhabites qui prétendent que si nous levons nos mains vers la direction du haut lors de nos invocations ça serait parce que Allâh serait – d’après eux – dans le ciel. Ces propos contraires au tawhîd ont été tenus entre autre par Ibn ‘Outhaymîn (wahhabite) dans son commentaire du livre Riyâd as-Sâlihîn dans lequel il a osé dire : « Même ceux qui nient que Allâh est au ciel [l’unanimité des musulmans], que Allâh nous guide ainsi que eux, s’ils veulent invoquer, vers où lèvent-ils les mains ? Au ciel, soubhâna l-Lâh. Leurs actes contredisent leur croyance, cette croyance mauvaise et erronée qui risque de causer leur mécréance ». On remarque également qu’il est de l’habitude des wahhabites de commenter les ouvrages de savants dont ils contredisent la croyance, comme c’est le cas ici avec l’Imâm An-Nawawi (رحمه الله). En effet le livre Riyâd as-Sâlihîn est une œuvre de l’Imâm An-Nawawi, pourtant Ibn ‘Outhaymîn (wahhabite) l’a commenté en incluant dedans des croyances contraires à celle de l’Imâm An-Nawawi.

Il est permis de dire « sayyid » (maître) au sujet du Prophète

   

Dans ses Sounan, l’Imâm At-Tirmidhi rapporte que le Messager de Allâh (صلى الله عليه وسلم) a dit :

« أنا سيّدُ ولد ءادم يوم القيامةِ ولا فخر »

Ce Hadîth a pour sens : « Je suis le maître (sayyid) des fils de Âdam le jour dernier et je ne dis pas cela par prétention »

Informations utiles :

– L’Imâm, le Hâfidh Aboû ‘Îçâ Mouhammad Ibnou ‘Îçâ At-Tirmidhi, l’auteur du célèbre recueil de Hadîth connu sous le nom de « Sounan At-Tirmidhi » est né en 209 et il est décédé en 279 de l’Hégire (رحمه الله) c’est a dire il y a environ 1155 ans. Son recueil de Hadîth compte parmi les six plus importants, il est donc une référence incontournable.

– Après avoir cité ce Hadîth, l’Imâm At-Tirmidhi déclare qu’il est : Hassan Sahîh.

– Ce Hadîth a également été rapporté par l’Imâm Ibnou Mâjah dans ses Sounan.

– Certaines personnes ignorantes prétendent sans fondement, qu’il est interdit d’utiliser le terme « sayyid » au sujet du Prophète (صلى الله عليه وسلم). Alors que le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a lui-même utilisé le terme « sayyid » à son sujet en disant (dans le sens : ) « Je suis le maître (sayyid) des fils de Âdam… ».  Il est donc permis d’utiliser des expressions tel que « sayyidounâ Mouhammad » (notre maître Mouhammad) etc.

– Le Messager de Allâh (صلى الله عليه وسلم) n’a pas dit qu’il était le maître des fils de Âdam par vanité, prétention ou orgueil, mais pour évoquer la grâce que Allâh lui a accordé.

– Dans le Qour-ân également il est utilisé le terme « sayyid » au sujet du Prophète Yahyâ  (‘alayhi s-salâm), Allâh ta’âlâ dit :

{ فَنَادَتْهُ الْمَلآئِكَةُ وَهُوَ قَائِمٌ يُصَلِّي فِي الْمِحْرَابِ أَنَّ اللّهَ يُبَشِّرُكَ بِيَحْيَـى مُصَدِّقاً بِكَلِمَةٍ مِّنَ اللّهِ وَسَيِّداً وَحَصُوراً وَنَبِيّاً مِّنَ الصَّالِحِينَ }

[Soûrat Âli-‘Imrân / 39]. [Voir : ici.]

– D’autres Hadîth viennent confirmer le fait qu’il est permis d’appeler « sayyid » un prophète ou un homme vertueux, ceci fera l’objet d’articles (إن شاء الله).

Attention : Dans la langue Arabe le terme « sîd » (سِيد) signifie « loup » (ذئب) tout comme l’ont dit les Loughawiyyîn (spécialistes de langue Arabe), parmi eux Ibnou Mandhoûr dans son ouvrage de référence « Liçânou l-‘Arab ». Ainsi, il n’est pas permis de dire au sujet du prophète « Sidnâ » ou « Sidî » car cela signifierait « notre loup » et « mon loup ». Les termes corrects du point de vue de la langue sont « Sayyidounâ » et « Sayyidî ».