L’Imam Al-Boukhari, le Chaykh des Mouhaddith et l’Imam de ceux qui ont rassemblé le hadith
Sa biographie
Il s’agit de Abou ‘Abdi l-Lah Mouhammad fils de Isma’il fils de Ibrahim fils de Bardisbah Al-Jou’fi Al-Boukhari. Il est né dans la ville de Boukhara, le vendredi après la prière, treize nuits écoulées du mois de chawwal de l’année 194 de l’hégire. Il a grandi orphelin élevé par sa mère. Il a perdu la vue lorsqu’il était petit mais sa mère a vu le Khalil Ibrahim ‘alayhi s-salam dans le rêve qui lui a dit : « Allah a rendu la vue à ton fils en raison de tes nombreuses larmes ».
Al-Boukhari a aimé la science depuis son plus jeune âge. Il a ainsi mémorisé les compositions de hadith de Ibnou l-Moubarak en étant enfant. Il a lu les livres réputés alors qu’il avait seize ans, tant qu’il a été dit qu’il mémorisait en étant jeune soixante-dix mille hadith par cœur. Ce qui l’a aidé à cela, c’est qu’il connaissait les biographies de ceux qui rapportent le hadith et il recherchait leur état également, il le connaissait. Il connaissait les Chaykh de ceux de qui il tient le hadith ainsi que leurs élèves et leurs différentes chaînes de transmission.
Avant qu’il ne quitte son pays, il a pu recevoir par transmission tout ce qui y est rapporté comme hadith. Il les a entendu de Mouhammad Ibnou Salam Al-Baykandi et ‘Abdou l-Lah Ibnou Mouhammad Al-Mouçannadi et Ibrahim Ibnou l-Ach’af, de Mouhammad Ibnou Youçouf Al-Baykandi et d’autres encore.
Ensuite, il est parti à La Mecque avec sa mère et son frère en recherchant à recevoir la transmission et à entendre les hadith rapportés.
Il est resté dans le Hijaz pendant six ans durant lesquels il recevait par transmission le hadith. Il s’est déplacé dans les différents pays, il est parti à Ach-Cham, il est parti en Egypte, il est parti à Al-Jazirah à deux reprises, à Al-Basrah à quatre reprises, à Al-Koufah et Baghdad à plusieurs reprises. Il a ainsi reçu le hadith de la part des mouhaddith de chaque pays où il s’était rendu, tant que les hommes de qui il rapporte le hadith ont atteint le nombre de mille quatre-vingts et ils étaient tous des mouhaddith.
Parmi les faits importants qui ont été rapportés à son sujet
L’Imam At-Taj As-Soubki a rapporté dans son livre At-Tabaqat lorsqu’il a mentionné la biographie de l’Imam des mouhaddith Abou ‘Abdi l-Lah Boukhari, il a rapporté d’après Ibnou ‘Adi qu’il a dit : « J’ai entendu plusieurs Chaykh rapporter que Al-Boukhari était venu s’installer à Baghdad. C’est alors que les gens qui rapportent le hadith se sont réunis et ils ont pris cent hadith qu’ils ont inversé, c’est-à-dire qu’ils ont pris le corps du hadith et la chaîne de transmission et ils les ont mélangés, de sorte qu’ils ont mis le texte de ce hadith avec la chaîne de transmission de cet autre hadith, et la chaîne de transmission de ce hadith pour le texte de cet autre hadith. Ils ont donné à chacun dix hadith qu’ils ont ainsi mélangés pour les mentionner à Al-Boukhari dans une assemblée. Les gens se sont alors réunis. L’un d’entre eux s’est levé et il a interrogé au sujet de ces hadith, d’un des dix qu’il a mélangés. Al-Boukhari a dit : « Je ne le connais pas ». Il l’a interrogé au sujet d’un autre hadith, Al-Boukhari a dit : « Je ne le connais pas », jusqu’à ce que le premier homme ait terminé avec les dix hadith. C’est alors que les spécialistes de jurisprudence se regardaient les uns les autres, c’est-à-dire qu’il s’interrogeait sur Al-Boukhari. Un deuxième homme s’est levé et a fait comme le premier. Et Al-Boukhari disait à chaque fois : « Je ne le connais pas ». Lorsque les dix hommes avaient fini, Al-Boukhari s’est retourné vers le premier d’entre eux et lui a dit : « Pour ce qui est de ton premier hadith sa chaîne de transmission c’est celle-là. Pour le deuxième hadith la chaîne de transmission c’est celle-là, et le troisième et ainsi de suite » jusqu’à lui donner les chaînes de transmission des dix hadith que le premier a donné. Il a rendu ainsi à chaque texte de hadith sa bonne chaîne de transmission. Ensuite, il a fait la même chose avec le deuxième, la même chose avec les autres jusqu’à avoir terminé avec les dix hommes. C’est alors que les gens lui ont reconnu sa capacité de mémorisation (de Hafidh).»
Parmi ce que As-Soubki rapporte dans ses Tabaqat de Al-Boukhari, qu’il a dit : « J’ai été inspiré la mémorisation du hadith dans le Kouttab –c’est-à-dire l’école où les enfants apprenaient le Qour-an et le hadith– alors que j’avais dix ans ou moins, et lorsque j’ai quitté le Kouttab après dix ans, j’allais écouter auprès de Ad-Dakhili et d’autres. Un jour tandis qu’il récitait le hadith aux gens, il a dit : « Soufyan a rapporté d’après Abou Zoubayr d’après Ibrahim ». C’est alors que je lui ai dit : « Mais Abou Zoubayr n’a pas du tout rapporté de Ibrahim ». Il m’a alors dit de me taire. Je lui ai dit : « Vérifie si tu veux sur ta copie d’origine ». Il est rentré puis il est ressorti et il m’a dit : « C’est comme tu as dit mon garçon». Il s’agit de Az-Zoubayr Ibnou ‘Adi qui a rapporté de Ibrahim. Il m’a alors pris le crayon de la main et il a corrigé, et il m’a dit : « Tu as dit vrai ». Lorsque Al-Boukhari a été interrogé sur son âge à ce moment-là, il a répondu : « J’avais onze ans ».
Parmi ce qui est rapporté de Mouhammad Ibnou Abi Hatim Al-Warraq de Al-Boukhari qu’il a dit : « J’ai entendu Hamid Ibnou Isma’il et un autre dire : « Al-Boukhari venait avec nous pour entendre le hadith alors qu’il était encore jeune garçon. Mais il n’écrivait rien du tout. Un bon moment s’était écoulé et il faisait ainsi. Nous lui disions alors, pourquoi tu n’écris pas ? Et il nous a dit vous avez beaucoup insisté pour que j’écrive. Lisez moi donc ce que vous deux avez écrit. Nous avions alors sorti ce que nous avions écrit et c’était plus que quinze mille hadith. Il les a tous récité par cœur, tant que nous corrigions nos versions sur ce qu’il avait appris par cœur ».
Les Chaykh de Al-Boukhari
Comme le nombre de ses Chaykh était important et beaucoup plus grand encore que d’être limité dans cette étude, nous allons mentionner les plus réputés d’entre eux. Ainsi, il a entendu de :
– Makki fils de Ibrahim Al-Balkhi
– et de ‘Abdan fil de ‘Outhman Al-Marwazi
– et de ‘Oubaydi l-Lah fils de Mouça Al-‘Absi
– et de Abi ‘Asim Ach-Chaybani
– et de Mouhammad Ibnou ‘Abdi l-Lah Al-Ansari,
– de Mouhammad Ibnou Youçouf Al-Faryabi
– et de Abou Nou’aym Al-Fadl fils de Daki,
– de Abou Ghassad Al-Hindi
– et de Soulayman fils de Harb Al-Wachiji
– et de Abou Salamah At-Taboudhaki
– et de ‘Affan fils de Mouslim,
– de ‘Aram fils de Al-Fadl,
– de Abou l-Walid At-Tayalici,
– de Abou Ma’mar Al-Minqari,
– de ‘Abdou l-Lah fils de Maslamah Al-Qa’indi,
– de Abou Bakr Al-Hamidi,
– de ‘Abdou l-Lah fils de Youçouf At-Tanici,
– de Abou l-Yaman Al-Himsi,
– de Ahmad Ibnou Hanbal,
– de Isma’il fils de Abou Ouways Al-Madini,
– de Yahya fils de Ma’in
– et de beaucoup d’autres encore.
Les paroles des savants au sujet de Al-Boukhari
Il a été rapporté que l’Imam Al-Boukhari s’était vu dans le rêve debout en présence du Messager de Allah (salla l-Lahou ‘alayhi wa sallam) et il tenait quelque chose à la main avec laquelle il éloignait quelque chose du Messager de Allah (salla l-Lahou ‘alayhi wa sallam). Lorsqu’il a posé la question sur l’interprétation de ce rêve, certains de ceux qui interprètent les rêves ont dit : « Tu vas repousser le mensonge du Messager de Allah ».
Il a été rapporté dans Tah-dhibou l-Asma-i wa l-Loughat d’après Hachid fils de Isma’il qu’il a dit : « J’ai vu Is-haq fils de Rahawayh assis sur une couche et avec lui Mouhammad fils de Isma’il Al-Boukhari. C’est alors que Mouhammad l’a corrigé dans quelque chose et Is-haq fils de Rahawayh a repris les paroles de Al-Boukhari. Alors, Is-haq a dit aux gens : « Ô vous les gens, vous qui maîtrisez le hadith, prenez de ce jeune homme. S’il avait vécu dans l’époque de Al-Haçan Al-Basri, les gens auraient besoin de lui en raison de sa connaissance du hadith et de sa compréhension du hadith ».
Il a été rapporté dans Al-Bidayah wa n-Nihayah d’après Ibnou Khouzaymah qu’il a dit : « Je n’ai pas vu sur terre, qui ait plus de connaissance du hadith du Messager de Allah, ni qui le mémorise mieux que Al-Boukhari » et Is-haq Ibnou Zayrak a dit à son sujet : « J’ai entendu en l’an deux cent quarante sept Mouhammad Ibnou Idris Ar-Razi Abou Hatim dire : « viendra vous voir un homme des gens de Khouraçan et il n’est pas sorti de Khouraçan qui mémorise plus le hadith que lui et il n’est pas venu en Irak qui ait plus de science de hadith que lui ». Est venu alors chez nous Mouhammad Ibnou Isma’il après quelques mois, c’est-à-dire Al-Boukhari.»
Parmi ce que l’Imam le Moujtahid Ahmad Ibnou Hanbal que Allah l’agrée a dit pour faire son éloge et indiquer son haut degré. Il a dit que le degré de Hafidh a été atteint par quatre des gens de Khouraçan, Abou Zou’rah Ar-Razi, Mouhammad Ibnou Isma’il Al-Boukhari, ‘Abdou l-Lah Ibnou ‘Abdi r-Rahman As-Samarqandi et Al-Houçayn Ibnou Chouja’ Al-Balkhi.
Et il a rapporté dans Tabaqat As-Soubki d’après Mouhammad Ibnou Abi Hatim al-Warraq de Al-Boukhari qu’il a dit : « Je l’ai entendu dire des compagnons de ‘Amr Ibnou ‘Aliyy : ils m’ont mentionné un jour un hadith. Je leur ai dit alors : je ne le connais pas. Ils étaient alors heureux et ils sont partis voir ‘Amr Ibnou ‘Aliyy pour lui dire nous avons mentionné à Mouhammad fils de Isma’il un hadith qu’il n’a pas du tout connu. C’est alors que ‘Amr leur a dit : Un hadith que Mouhammad fils de Isma’il ne connaît pas, n’est pas un hadith ».
Il a également été rapporté dans Tabaqat As-Soubki d’après Ahmad Ibnou Hamdoun qu’il a dit : « Mouslim Ibnou l-Hajjaj était parti voir Al-Boukhari et il l’a embrassé entre les yeux et lui a dit : J’embrasserai même tes pieds Ô toi qui est les maître de ceux qui maîtrisent le hadith et toi qui est celui qui connaît la valeur et le degré de fiabilité des hadith ».
Hachid Ibnou Isma’il a dit : « J’étais à Al-Basrah et j’ai entendu l’arrivée de Mouhammad Ibnou Isma’il. Lorsqu’il était arrivé, Mouhammad Ibnou Yasar a dit : Aujourd’hui est rentré chez nous le maître des spécialistes de jurisprudence ».
Il a été rapporté de Abou Sahl Ach-Chafi’i qu’il a dit : « Je suis entré à Al-Basrah, à Ach-Cham, à Al-Hijaz, à Al-Koufah, et je voyais leurs savants et chaque fois que Mouhammad Ibnou Isma’il était mentionné ils lui reconnaissaient un degré supérieur au leur ».
Il est rapporté de ‘Abdou l-Lah le fils de l’Imam Ahmad Ibnou Hanbal qu’il a dit : « J’ai dit à mon père : Père, qui sont donc les Hafidh. Il m’a dit : Ô mon fils, ce sont des jeunes qui venaient chez nous, des gens de Khouraçan et ils se sont dispersés maintenant ». Et je lui ai dit : « Qui sont-ils donc père ? ». Il m’a dit : « Mouhammad Ibnou Isma’il, c’est-à-dire Al-Boukhari ». C’est-à-dire qu’il n’a mentionné d’entre eux que Al-Boukhari.
Parmi ce que Ibrahim Al-Khawwas a dit au sujet de Al-Boukhari : « J’ai vu Abou Zour’ah comme un enfant assis devant Al-Boukhari, Mouhammad Ibnou Isma’il pour l’interroger sur le hadith ».
Ses ouvrages
Al-Boukhari faisait partie des savants qui avaient les plus hauts degrés, qui avaient laissé de nombreux ouvrages éminents et fort utiles. Que Allah l’agrée, il était parmi les gens qui avaient les meilleurs capacités à composer, parmi les plus adroit d’entre eux. Ses ouvrages ont été nombreux. Nous citons les plus réputés d’entre eux :
– Al-Jami’ As-Sahih qui est le livre réputé par le nom de Sahih Al-Boukhari,
– Al-Adabou l-Moufrad qui fait partie de ses composition les plus éminentes, les noms des compagnons,
– Asma-ou s-Sahabah,
– At-Tarikh qui est un livre dans lequel il a rassemblé ceux qui sont dignes de confiance et ceux qui sont faibles parmi ceux qui rapportent le hadith et il est en trois volumes, un grand, un moyen et un petit.
– At-Tafsirou l-Kabir –la grande éxégèse–,
– Al-Jami’ou l-Kabir,
– Khalqou Af’ali l-‘Ibad –la création des actes des esclaves–,
– Khayrou l-Kalam fi l-qira-ati Khalfa l-Imam –les meilleures paroles au sujet de la récitation derrière l’imam–,
– Kitabou d-dou’afa-i wa l-matroukin –le livre de ceux qui sont faibles et de ceux qui sont délaissés–,
– Kitabou l-‘Ilali fi l-hadith,
– Kitabou l-Fawa-id,
– Al-Qira-atou Khalfa l-Imam,
– Qada-i wa s-Sahabah wa t-Tabi’in,
– Kitaboun fi l-Mabsouti fi l-hadith,
– Al-Mousannad Al-Kabir,
– Kitabou l-Wihdan, c’est un livre dans lequel il a rassemblé tous ceux qui n’ont qu’un seul hadith parmi les compagnons.
Son décès
Il est mort que Allah lui fasse miséricorde le samedi, la nuit de la fête de Al-Fitr de l’année deux cent cinquante six de l’Hégire. Il avait alors soixante deux ans moins treize jours. Il a été enterré le jour de la fête de Al-Fitr après la prière de Adh-Dhouhr dans un village qui s’appelle Khartank qui est un village de Samarqand.
Ibnou ‘Oudayy a rapporté d’après ‘Abdou l-Qouddous fils de ‘Abdou l-Jabbar As-Samarqandi qu’il a dit : « L’Imam Al-Boukhari était venu à Khartank alors qu’il avait des proches parents chez qui il était hébergé. Je les entendu dire une nuit alors qu’il avait fini la prière de la nuit dans ses invocations : Ô Allah, je ne supporte plus la vie sur terre alors fais-moi mourir.» Le mois ne s’est pas écoulé avant que Allah ta’ala le fasse mourir. Que Allah fasse miséricorde à l’Imam Al-Boukhari et qu’Il le rétribue pour nous du meilleur bien.
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3 Commentaires
Allahou akbar merci pour votre aide
Auteur
wa ‘alaykoumou s-Salâmou wa rahmatou l-Lah merci beaucoup, c’est corrigé :)
Bâraka l-Lâhou fîk
Assalamou alaikoum . J’ai lu cette biographie de notre Imam Al bouhari ‘ il m’a franchement aidé sur la recherche de la science . Je vous remercie infiniment .