Le Chaykh ‘AbdoulLâh Ibn Houçayn Ba’Alawi cite les trois sortes d’apostasie

Sujet : les sortes d’apostasie

soullamou t-Tawfiq - Chaykh 'AbdoulLah Ibn Houçayn   soullamou t-Tawfiq - apostasie - 3 sortes

Dans son livre « Soullamou t-Tawfîq » Le Chaykh ‘AbdoulLâh Ibn Houçayn a dit :

« والرِّدَّةُ ثَلاثَةُ أقْسامٍ: اعْتِقاداتٌ وأفْعالٌ وأقْوالٌ، وكُلُّ قِسْمٍ يَتَشَعَّبُ شُعَبًا كَثِيرَةً »

« L’apostasie est de trois sortes : par la croyance, par les actes et par la parole. Et chacune de ces sortes se ramifient en de nombreuses branches ».

 Informations utiles :

– L’Imam, le Chaykh, le Faqîh (spécialiste de la jurisprudence) ‘AbdoulLâh Ibn Houçayn Ibn Tâhir Al-‘Alawi (Ba’Alawi) Al-Hadrami At-Tarîmi Ach-Châfi’i est né est en 1191 de l’Hégire et il est décédé en 1272 de l’Hégire  (رحمه الله) c’est-à-dire il y a plus de 160 ans. Il est né et décédé dans la ville de Tarîm dans Al-Hadramawt qui est une région montagneuse du Yémen. Il fût le plus réputé des savants de Al-Hadramawt de son temps et celui à qui les gens de son pays accordaient le plus de considération et de respect.

– Ici il explique que l’apostasie est de trois sortes, c’est-à-dire qu’il arrive que des gens sortent de l’Islâm suite à une mauvaise croyance, ou bien suite à un acte de mécréance, ou encore par le fait d’avoir prononcé une parole de mécréance.

– En effet il y a des croyances, des actes et des paroles qui contredisent les deux témoignages et font tomber dans la mécréance. Tout ceci par accord des savants des quatre écoles (madh-hab).

– Dans la suite de son livre, parmi les choses qu’il a mentionné :

  • Concernant la mécréance par la croyance, il y a le fait de croire que Allâh est un corps;
  • Concernant la mécréance par les actes, il a mentionné le fait de se prosterner pour le soleil et la lune;
  • Et concernant la mécréance par la parole, il a cité le fait de se moquer de l’un des Noms de Allâh.

– Consulter d’autres articles concernant certaines choses qui font sortir de l’Islam : ici .

– A voir également : Préserver sa foi : éviter l’apostasie, la mécréance, le blasphème : ici.

Le Chaykh Al-Qâwouqji confirme que Allâh n’est pas aux cieux

Sujet : Allâh n’est pas incarné dans le ciel

Al-Qawouqji - Al-I’timadou fi l-I’tiqad   Al-Qawouqji - Allah n'est pas dans le ciel

Dans son livre « Al-I’timâdou fi l-I’tiqâd », le Chaykh Al-Qâwouqji a dit :

« إذا قال لك قائلٌ: من تعبدُ؟ فقل: أعبدُ اللهَ الذي لا إله إلا هو، الذي ليس متحيزًا في الأرضِ ولا في السماء، كان قبلَ المكانَ والزمان وهو الآن كما كان، لا يُمكن تصويرُهُ في القلب لأنهُ لا شبيه له في الموجوداتِ »

« Si quelqu’un te demande « qui adores-tu ? » réponds-lui : j’adore Allâh, il n’est de dieu que Lui, Il est Celui qui n’est ni localisé sur terre ni dans [ou au dessus] les cieux (fi s-samâ), Il existe de toute éternité avant la création de l’endroit et du temps, et Il est maintenant tel qu’Il est de toute éternité [c’est-à-dire qu’Il est sans endroit et qu’Il ne dépend pas du temps], on ne peut pas l’imaginer, rien de ce qui existe n’a de ressemblance avec Lui ».

Informations utiles :

– Le Chaykh, Al-‘Allâmah (l’illustre savant), le Mouhaddith (spécialiste de la science du hadîth), le Faqîh (spécialiste de la jurisprudence) Abou l-Mahâcin Chamsou d-Dîn Mouhammad Ibn Khalîl Ibn Ibrâhîm Al-Qâwouqji At-Tarâboulouçi Al-Loubnâni Al-Hanafi est né en 1224 et il est décédé en 1305 de l’Hégire (رحمه الله).

– Il a dit dans l’introduction de son ouvrage : « Voici un traité de croyance concernant le tawhîd pur de tout verbiage et de toute complication dont a besoin tout mourîd, que Allâh en fasse profiter tous les esclaves, âmîn »

– Ici il confirme la croyance des gens de ahlou s-Sounnah sur le fait que Allâh n’a aucune ressemblance avec Ses créatures, qu’Il existe sans endroit, qu’Il n’est ni sur terre ni aux cieux, qu’Il ne dépend pas du temps et qu’Il n’est pas possible de L’imaginer.

– Dans ce même ouvrage le Chaykh Al-Qâwouqji a dit : « Si quelqu’un te dit “ayna l-Lâh ?” dis : « ma’a (avec) tout un chacun par Sa science et non pas par Lui-même ; fawq (supérieur) à tout un chacun par Sa toute puissance ; Dhâhir (Dont l’existence est évidente) par les manifestations de Ses attributs ; Bâtin (inimaginable) de par la réalité de Son Être, c’est-à-dire qu’il n’est pas possible de se L’imaginer ; Il est exempt de la direction et du physique [du corps]. On ne dit pas qu’Il a une droite, ni une gauche, ni un devant, ni un arrière, ni qu’Il est au-dessus du Trône ni en dessous, ni à sa droite, ni à sa gauche, ni à l’intérieur du monde, ni à l’extérieur. On ne dit pas que personne ne sait Son endroit sinon Lui et celui qui dit : « je ne sais pas si Allâh est dans le ciel ou sur la terre » est mécréant car il aura considéré qu’Il occuperait l’un de ces deux endroits. Si maintenant on te demande : « Quelle est ta preuve en cela ? Réponds : « Parce que s’Il avait une direction ou s’Il était dans une direction, Il serait localisé et tout ce qui est localisé est entré en existence alors que l’entrée en existence est impossible à Son sujet » [Al-I’timâd fi l-I’tiqâd ]

– Dans ce même ouvrage le Chaykh Al-Qawouqji a dit également : « Il est un devoir à Son sujet [de connaitre de parmi Ses attributs] ta’âlâ : l’ouïe : et Il est exempt de l’oreille et du tympan ». [Al-I’timâdou fi l-I’tiqâd ]

Le Chaykh Ad-Dardîr Al-Mâliki confirme que Allâh n’est pas dans une direction

Sujet : Allâh n’est pas dans une direction

Ad-Dardir Al-Maliki - Al-Kharidatou l-Bahiyyah   Ad-Dardir Al-Maliki - Allah n'est pas dans une direction

Dans son livre « Al-Kharîdah al-Bahiyyah » , le Chaykh Ad-Dardîr Al-Mâliki a dit au sujet de Allâh ta’âlâ :

« منزه عن الحلـــــول والجهــــــه  والاتصال الانفصال والسفه »

« Il (Allâh) est exempt de l’incarnation, de la direction, du contact, de la séparation et de ce qui serait stupide de Lui attribuer »

Informations utiles :

– Le Chaykh, Al-‘Allâmah (l’illustre savant) Abou l-Barakât Ahmad Ibnou Mouhammad Al-‘Adawi Ad-Dardîr Al-Mâliki Al-Misri Al-Azhari est né en 1127 et il est décédé en 1201 de l’Hégire (رحمه الله), c’est-à-dire il y a plus de 230 ans. Il était un grand savant Malikite de l’Université Islamique Al-Azhar.

– Ici, il confirme que Allâh n’est pas une direction, qu’Il n’est pas incarné dans un endroit ou dans Ses créatures, et qu’Il n’est concerné ni par le contact ni par la séparation.

– Retrouvez d’autres articles sur le thème Allah est sans endroit / sans direction : ici.

Le Chaykh Zakariyyâ Al-Ansâri confirme que le wajh de Allâh n’est pas un visage

Sujet : Allâh n’a pas de visage

Charh-al-riçalah-al-Qouchayriyyah-zakkariya-al-ansari   Charh-al-riçalah-al-Qouchayriyyah-zakkariya-al-ansari-t1   Zakariyyah Al-Ansari - Wajh

Dans son commentaire de « Ar-Riçâlatou l-Qouchayriyyah », Chaykh Al-Islâm Zakariyyâ Al-Ansâri a dit :

« قال تعالى {كُلُّ شَيْءٍ هَالِكٌ إِلاَّ وَجْهَهُ} لا بمعنى الجارحة بل بمعنى الذات أي :إلا ذاته »

« Allâh ta’âlâ dit : {Koullou chay-in hâlikoun illâ Wajhah} [ce qui signifie : « Tout disparaîtra sauf Son Wajh »], cela n’est pas dans le sens de l’organe (du visage) mais cela est dans le sens de l’Être (adh-dhât), c’est-à-dire [tout disparaîtra] sauf Son Être ».

Informations utiles :

– Chaykh Al-Islâm, le Qâdî (juge), le Hâfidh (spécialiste du Hadîth), le Moufassir (exégète), le Faqîh (spécialiste de la jurisprudence) Zakariyyâ Ibn Mouhammad Ibn Ahmad Al-Ansâri Al-Misri Al-Azhari Ach-Châfi’i est né en 824 et il est décédé en 926 de l’Hégire (رحمه الله) c’est-à-dire il y a plus de 500 ans. Il étudia auprès de très grands savants comme l’Imâm Al-Boulqîni, l’Imâm Ibn Hajar Al-‘Asqalâni… Et on compte de parmi ses élèves, le Chaykh Ibn Hajar Al-Haytami…

  • Le Chaykh Mourâd Youçoûf Al-Hanafi a dit de lui : « Le Chaykh, l’Imâm profitable […] le savant, Al-‘Allâmah (l’illustre savant), le modèle (qoudwah) […] le Faqîh (spécialiste de la jurisprudence), le Hâfidh (spécialiste de la science du hadîth), le mouhaddith, le moufassir (l’exégète), le waliyy, le vertueux […] le juge des juges (Qâdi l-Qoudâh) » [Fath-ou l l-Bârî fîma khtassa l-Lâh bihi ach-Chaykh Zakariyyâ Al-Ansâri]
  • Ibnou Iyyâs a dit à son sujet : « Chaykh Al-Islâm et des musulmans, le moufti, le reste des salafs, le soutien des khalafs » [Badâ-i’ou z-Zouhoûr]
  • Az-Zirikli a dit de lui : « Chaykh Al-Islâm, le Qâdî (juge), le moufassir (exégète), il est de parmi les houffâdh du hadîth» [Al-A’lâm]

– Ici il dit que le terme wajh lorsqu’il est attribué à Allâh n’a pas le sens de l’organe, c’est-à-dire que le wajh de Allâh ne vient pas dans le sens du visage.

– Le grand savant du Salaf, l’Imâm At-Tahâwi (رحمه الله) a dit :  « Allâh ta’âlâ est exempt des limites, des fins, des côtés, des organes et des membres. Les six directions ne Le délimitent pas, contrairement à toutes les créatures » [Al-‘Aqîdah At-Tahâwiyyah].

– Le mot « wajh » dans la langue arabe a plusieurs sens, et son sens premier est « visage » ou « face ». Mais ce n’est pas ce sens qui est retenu lorsqu’il est attribué à Allâh. En effet Allâh n’est pas composé de partie, Il n’est pas un corps et Il n’a ni membre, ni organe. Le mot wajh peut désigner un être, ou encore avoir le sens de al-Moulk (la souveraineté) comme l’a dit l’Imâm Al-Boukhâri [Dans son Sahîh].

– De nombreux autres savants ont interprété le mot « wajh » en fonction du contexte du verset. [Consultez des paroles de savants : ici].

– Dans ce même ouvrage, le Chaykh Zakariyyâ Al-Ansâri a dit : « Certes, Allâh n’est pas un corps ni une caractéristique qui advient aux corps. Il n’est pas dans un endroit ni sujet au temps » [Dans son commentaire de Ar-Riçâlatou l-Qouchayriyyah ]

– Le Chaykh Zakariyyâ Al-Ansâri a dit également : « Le terme « istawâ » peut etre employé [dans la langue arabe] pour dire s’assoir (jalassa), se redresser (i’tadala), dominer (istawlâ), être élevé par l’endroit (‘alâ makânan) ou [êtré élevé] par le mérite (routbatan), vouloir (qasada) comme dans Sa parole ta’âlâ : « thoumma stawâ ila s-samâ ». Les deux premiers sens [c’est-à-dire le sens de la position assise et du redressement] ainsi que le quatrième dans le sens d’être élevé par l’endroit est impossible au sujet de Allâh ta’âlâ contrairement aux autres sens cités [c’est-à-dire le sens de la domination (istawlâ), le sens d’être élevé par le mérite (‘alâ routbatan) et vouloir (qasada)]. Et al-‘arch (trône) dans la langue arabe signifie le lit du roi, et le toit. » [Dans son commentaire de Ar-Riçâlatou l-Qouchayriyyah ]

– L’émargement (al-hâchiyah) de cette édition à été réalisée par le Chaykh Moustafâ Al-‘Aroûçi Al-Misri Al-Azhari Ach-Châfi’i qui est décédé en 1293 de l’Hégire (رحمه الله).

L’Imâm Aboû Hayyân Al-Andalouçi confirme que l’eau est la première créature

Sujet : l’eau est la première des créatures

Tafsir abou hayyan al andalouci   Abou Hayyan al-andalouci - l'eau la première créature

Dans son célèbre Tafsîr « Al-Bahrou l-Mouhît », lors de l’explication du verset 45 de Soûrat An-Noûr, l’Imâm Aboû Hayyân Al-Andalouçi a dit :

« وإن أصل جميع المخلوقات الماء »

« Certes l’origine de toutes les créatures est l’eau »

 Informations utiles :

– L’Imâm, Al-‘Allâmah (l’Illustre savant), le Moufassir (exégète), le Mouqri (spécialiste de la récitation), le Nahwiyy (spécialiste de la grammaire) Mouhammad Ibn Yoûçouf Aboû Hayyân Al-Andalouçi Al-Gharnâti est né en 654 à Grenade (Espagne) et il décédé en 745 de l’hégire (رحمه الله) au Caire (Egypte) c’est-à-dire il y a environ 690 ans. C’est un savant du madh-hab (école de jurisprudence) de l’Imâm Ach-Châfi’i. De nombreux grands savants ont étudié auprès de lui, parmi eux : Taqiyyou d-Dîn As-Soubki, Tâjou d-Dîn As-Soubki, Badrou d-Dîn Ibn Jamâ’ah, et autres.

  • L’Imâm As-Souyoûti a dit de lui : « Il est le nahwi (spécialiste de la grammaire), le Loughawi (spécialiste de la langue Arabe), le Moufassir (spécialiste du tafsîr), le Mouhaddith (spécialiste de la transmission du hadîth), le Mouqri (spécialiste de la récitation), et l’Historien de son époque » [Al-Boughyah]
  • L’Imâm Ibn Hajar Al-‘Asqalâni a dit à son sujet : « Il est le Chaykh de son époque et le revivificateur des sciences » et il a dit aussi : « Il a une grande maîtrise du tafsîr et de ses explications » [Ad-Dourarou l-Kâminah]
  • As-Safadi a dit le concernant : « Il a une grande maîtrise du tafsîr, du hadîth, et des biographies ».
  • Ibnou l-Jazari a dit de lui : « L’Imâm, le Hâfidh, le Chaykh de la langue Arabe, des récitations, et qui est honnete et digne de confiance ».
  • Ibnou Battoûtah a dit de lui après avoir cité un groupe de savants : « Et parmi eux [c’est-à-dire les savants d’Egypte] Athîrou d-Dîn Aboû Hayyân Mouhammad Ibn Yoûçouf Ibn Hayyân Al-Gharnâti, et il est le plus savant d’entre eux dans la grammaire (nahw) » [Ar-Rihlah].
  • Az-Zirikli a dit à son sujet : « Il compte de parmi les plus grands savants dans la langue Arabe, le tafsîr (l’exégèse du Qour-ân), le hadîth, les biographies, et les matières linguistiques». [Al-A’lâm]

– Ici il confirme que l’eau est à l’origine de toutes les créatures, c’est-à-dire que l’eau est la première des créatures.

– Parmi les textes du Qour-ân et du hadîth confirmant que l’eau est la première créature :

  • Allâh ta’âlâ dit : { وَجَعَلْنَا مِنَ الْمَاءِ كُلَّ شَىْءٍ حَيّ} [Al-‘Anbiyâ / 30] (ce qui a pour sens) : « Nous avons fait de l’eau toute chose vivante ».
  • Allâh ta’âlâ dit : {قُلْ إِنَّمَا أَنَا بَشَرٌ مِثْلُكُمْ يُوحَى إِلَيّ} [Al-Kahf / 110] (ce qui a pour sens): « Dis (Ô Mouhammad, à ton sujet) : je ne suis qu’un être humain comme vous à qui il a été révélé ».
  • Le Messager de Allâh (صلى الله عليه وسلم) lorsqu’il fût interrogé au sujet du début de la création a dit : « كَانَ اللهُ وَلَمْ يَكُنْ شَىْءٌ غَيْرُهُ وَكَانَ عَرْشُهُ عَلَى الْمَاءِ » (ce qui a pour sens)  : « Allâh est de toute éternité et rien d’autre que Lui n’est de toute éternité. Son Trône a été créé sur l’eau. » [Hadîth sahîh -authentique- rapporté de Al-Boukhâri et Al-Bayhaqi d’après ‘Imrân Ibnou l-Housayn]. Nous comprenons à travers ce hadîth que la création de l’eau a précédé celle du trône. Et ceci est confirmé par ce que mentionne Ibnou Hajar : « Ahmad et At-Tirmidhi ont rapporté, et At-Tirmidhi le déclare sahîh, du hadîth marfoû’ (c’est-à-dire qui remonte jusqu’au prophète) d’après Aboû Razîn Al-‘Ouqayli : “Certes l’eau fût créée avant le trône” »[Dans son livre Fat-hou l-Bârî et rapporté par Al-Qastallâni dans Irchâd As-Sârî et par le Mouhaddith Al-Ghoumâri dans son livre Qisasou l-Ambiyâ : Âdam ‘alayhi s-salâm]
  • Ibnou Hibbân a rapporté dans son sahîh, d’après Aboû Hourayrah qu’il a dit : « J’ai dit : Ô Messager de Allâh chaque fois que je te vois je me sens bien et je me réjouis. Informe moi sur toute chose. Il a dit : « كُلُّ شَىْءٍ خُلِقَ مَنَ الْمَاءِ » (ce qui a pour sens) : « Toute chose a été créée à partir de l’eau ». Ce hadîth est confirmé comme étant sahîh. Et Ibnou Mâjah a rapporté semblable à cela dans ses sounan.
  • As-Souddi a rapporté dans son tafsîr avec plusieurs chaînes de transmission qui remontent jusqu’à plusieurs compagnons, que le Messager de Allâh (صلى الله عليه وسلم) a dit : « إِنَّ اللهَ لَمْ يَخْلُقْ شَيْئًا مِمَّا خَلَقَ قَبْلَ الْمَاءِ » (ce qui a pour sens) : « Certes Allâh n’a rien créé de ce qu’Il a créé avant l’eau ».

– De parmi les savants qui ont confirmé que l’eau est la première des créatures :

  • Le compagnon Ibnou ‘Abbâs qui a dit : « Le trône de Allâh ta’âlâ était sur l’eau avant qu’Il ne crée autre chose, puis Il a créé [d’autres créatures], et la première de Ses créatures [après l’eau et le trône] fût le Qalam » [Rapporté par le Mouhaddith Aboû Bakr Al-Âjourri dans son livre Kitâbou ch-Charî’ah d’après Moujâhid]. Ibnou ‘Abbâs a dit également : « Le trône de Allâh ‘azza wa jall était sur l’eau, et Il n’a rien créé de ce qu’Il a créé avant de créer l’eau » [Rapporté par l’Imâm Al-Qastallâni dans Irchâd As-Sârî, d’après Ibn Jarîr et d’autres]
  • L’Imâm Moujâhid qui a dit au sujet de la parole de Allâh : {وكانَ عَرْشُهُ علـى الـمَاءِ} (wa kâna ‘Archouhou ‘ala l-Mâ-) [-soûrat Hoûd / 7-, qui signifie : « Et Son trône fût [créé] sur l’eau »] : « Son trône fût [créé] sur l’eau avant qu’Il n’ait créé quoi que ce soit » [Rapporté par At-Tabari dans son tafsîr]
  • L’Imâm Qatâdah qui a dit au sujet du verset {وكانَ عَرْشُهُ علـى الـمَاءِ} (wa kâna ‘Archouhou ‘ala l-Mâ-) [-soûrat Hoûd / 7-, qui signifie : « Et Son trône fût [créé] sur l’eau »] : «Ceci est le début de ce que Allâh a créé, avant qu’Il ne créé les cieux et la terre» [Rapporté par l’Imâm ‘Abdou r-Razzâq dans son tafsîr]
  • L’Imâm Ibnou Hibbân a dit après avoir mentionné le hadîth rapporté par Aboû Hourayrah, précédemment cité :  « Ce qu’il a visé c’est que toute chose est créé à partir de l’eau et la preuve de l’authenticité de cela est la parole de Al-Moustafâ (le prophète), étant donné qu’il a dit [ce qui a pour sens : ] « Toute chose a été créée à partir de l’eau » alors qu’il n’y avait pas encore de créature » [Dans son Sahîh]
  • L’Imâm Al-Bayhaqi a dit : « Il (Allâh) a créé l’eau en premier, ou bien l’eau et ce qu’Il a voulu comme créature, sans origine et sans modèle précédant, puis Il en a fait l’origine des choses créées qui ont suivis » [Dans son livre Al-Asmâ-ou wa s-Sifât].
  • Le Hâfidh Ibnou ‘Açâkir a dit : «La parole du prophète “كَانَ اللهُ وَلَمْ يَكُنْ شَىْءٌ غَيْرُهُ” (kâna l-Lâhou wa lam yakoun chay-oun ghayrouh) indique qu’il n’y avait rien [de toute éternité] autre que Lui, ni eau, ni trône, ni autre qu’eux deux de parmi tout ce qui est autre que Allâh ta’âlâ. Et sa parole “وَكَانَ عَرْشُهُ عَلَى الْمَاءِ” (wa kâna ‘archouhou ‘ala l-mâ) signifie qu’ensuite Allâh a créé l’eau, puis qu’Il a créé le trône sur l’eau, puis Il a fait écrire toute chose sur la table préservée» [Dans son livre Tabyînou kadhibi l-Mouftarî].
  • L’Imâm Al-Qourtoubi Al-Mâliki a dit : « L’origine de toute les choses créées est l’eau » puis il cite comme preuve le hadîth d’Ibnou Hibbân et Ibnou Mâjah précédemment cité [Dans son tafsîr].
  • Le Chaykh Houçayn Charafou d-Dîn At-Tîbi a dit : « Allâh a indiqué par sa parole {وكانَ عَرْشُهُ علـى الـمَاءِ} (wa kâna ‘Archouhou ‘ala l-Mâ-) [qui signifie : « Et Son trône fût [créé] sur l’eau »] que l’eau et le trône étaient tout deux le début de la création de ce monde ». [Rapporté par Ibnou Hajar Al-‘Asqalâni dans Fat-hou l-Bârî]
  • L’Imâm Aboû Hayyân Al-Andalouçi [voir ci-dessus].
  • L’Imâm Al-Qastallâni a dit : « La parole du prophète “وَكَانَ عَرْشُهُ عَلَى الْمَاءِ” (wa kâna ‘archouhou ‘ala l-mâ) indique qu’ils sont tout deux (l’eau et le trône) les premières créatures car ils ont été créés avant toute autre chose. Et dans le hadîth d’Aboû Razîn Al-‘Ouqayli, qui est marfoû’ (dont la chaîne de transmission remonte jusqu’au prophète) d’après l’Imâm Ahmad et qui a été jugé sahîh (authentique) par At-Tirmidhi : l’eau a été créé avant le trône. […] Et d’après l’Imâm Ahmad, et Ibnou Hibbân dans son sahîh ainsi que Al-Hâkim dans son sahîh, d’après Aboû Hourayrah qui a dit : « J’ai dit : Ô Messager de Allâh chaque fois que je te vois je me sens bien et je me réjouis. Informe moi sur toute chose. Il a dit : « كُلُّ شَىْءٍ خُلِقَ مَنَ الْمَاءِ » (ce qui a pour sens) : « Toute chose a été créée à partir de l’eau » et cela indique que l’eau est l’origine (asl) de l’ensemble des créatures et que l’ensemble des créatures ont été créé à partir de l’eau» [Dans son livre Irchâdou s-Sârî].
  • Le Chaykh ‘Abdou l-Lâh Al-Ghoumari a dit après avoir mentionné différent hadîth authentiques qui indique que l’eau est la première des créatures : « Il apparaît à travers ces différents hadîth que la première des créatures est l’eau, puis le trône, puis le Qalam » [Dans son livre Qisasou l-Ambiyâ : Âdam ‘alayhi s-salâm]
  • Le Chaykh ‘Abdou l-Lâh Al-Harari a dit : « L’eau est la première des créatures dans l’absolu.» [Dans son livre Riçâlatoun fî Boutlâni Da’wâ Awwaliyyati n-Noûri l-Mouhammadiyy].
  • Dans le livre « ‘Aqîdatou l-Mouslimîn» qui est un petit ouvrage de 50 questions-réponses sur la croyance, approuvé par la faculté des Fondements de la Religion (Ousoûlou d-Dîn) de l’Université de Al-Azhar Ach-Charîf, il est dit : « Quelle est la première des créatures ? Réponse : La première des créatures, c’est l’eau.» [‘Aqîdah Al-Mouslimîn]

– Quant au hadîth connu sous le nom de “hadîth de Jâbir” dans lequel il est dit que la première créature serait la lumière du prophète (صلى الله عليه وسلم), il n’a pas de chaîne de transmission sur laquelle on puisse se baser, tout comme l’a mentionné le Hâfidh As-Souyoûti  [Dans son recueil de Fatwâ Al-Hâwi li l-Fatâwi].

– D’autres savants spécialistes de la science du hadîth ont confirmé les propos de l’Imâm As-Souyoûti, et d’autres encore ont dit que les expressions même du hadîth, démontrent qu’il n’est pas à retenir. A ce sujet :

  • Le Mouhaddith ‘Abdou l-Lâh Al-Ghoumâri a composé un livre qu’il a nommé “Mourchidou l-Hâ-ir li Bayâni Wad’i hadîth Jâbir”. Ainsi, tout comme l’indique le titre de son livre, le Mouhaddith ‘Abdou l-Lâh Al-Ghoumâri considérait ce hadîth mensonger (mawdoû’). Il a d’ailleurs explicité cela dedans en disant : « En résumé Il s’agit d’un hadîth mounkar, mawdoû’ (mensonger) qui n’a aucune origine dans les livres de la sounnah.».
  • Le Mouhaddith ‘Abdou l-Lâh Al-Ghoumâri a également dit au sujet du hadîth de Jâbir : « Le fait d’attribuer la chaîne de transmission de ce hadîth à ‘Abdou r-Razzâq est une erreur, car il ne se trouve ni dans son mousannaf, ni dans son jâmi’, ni dans son tafsîr » [Dans son livre Mourchidou l-Hâ-ir li Bayâni Wad’i hadîth Jâbir]
  • Le Mouhaddith ‘Abdou l-Lâh Al-Harari après avoir mentionné les propos ci-dessus du Chaykh ‘Abdou l-Lâh Al-Ghoumâri, les a confirmé en disant : « Il en est comme il l’a dit» [Dans son livre Riçâlatoun fî Boutlâni Da’wâ Awwaliyyati n-Noûri l-Mouhammadiyy].
  • Le Mouhaddith ‘Abdou l-Lâh Al-Harari a dit également : « Le fait d’attribuer ce hadîth à Al-Bayhaqi n’est pas correct, et certains l’attribuent au mousannaf de ‘Abdou r-Razzâq, mais il ne se trouve pas dans son mousannaf, et ce qui se trouve dans son tafsîr est le contraire de cela. En effet, il a cité dedans que la première des choses entrées en existence est l’eau.» [Dans son livre Riçâlatoun fî Boutlâni Da’wâ Awwaliyyati n-Noûri l-Mouhammadiyy].
  • Le Mouhaddith ‘Abdou l-Lâh Al-Harari a dit également : « Il s’agit d’un hadîth mawdoû’ (mensonger).» [Dans son livre Riçâlatoun fî Boutlâni Da’wâ Awwaliyyati n-Noûri l-Mouhammadiyy].
  • Le Hâfidh Ahmad Ibnou Siddîq Al-Ghoumari a dit : « Il s’agit d’un hadîth mawdoû’ (mensonger) […] il est composé d’expression faible et de sens rejetés.» [Dans l’introduction de son livre Al-Moughîr ‘Ala l-Ahâdithi l-Mawdoû’ah fi l-Jâmi’i s-Saghîr].
  • Le Mouhaddith ‘Abdou l-Lâh Al-Harari a détaillé cela en disant : « Et s’il n’y avait dans ce hadîth que les termes “Allâh l’a créé de sa lumière avant toute chose” cela aurait suffit pour démontrer sa faiblesse d’expression, car il y a là une incohérence de parmi les plus extrême, en effet si on suppose que le pronom personnel “sa” dans “sa lumière” (min noûrihi) viendrait dans le sens d’une lumière créée par Allâh, alors cela viendrait contredire leur prétention, car selon cette supposition ce serait cette lumière là qui serait la première, et non la lumière de Mouhammad, au contraire la lumière de Mouhammad serait la seconde. Et si on suppose que l’attribution de cette lumière reviendrait à Allâh lui-même (c’est-à-dire prétendre que cette lumière serait une partie de Allâh) alors ça serait encore plus abominable et moche, car cela reviendrait à dire que Allâh serait composé, et le fait de dire que Allâh est composé fait partie des mécréances les plus laide, car il y a en cela l’attribution de l’entrée en existence à Allâh ta’âlâ » [Dans son livre Riçâlatoun fî Boutlâni Da’wâ Awwaliyyati n-Noûri l-Mouhammadiyy].
  • Le Mouhaddith ‘Abdou l-Lâh Al-Ghoumâri a dit : « Quant au hadîth « Awwalou mâ khalaqa l-Lâhou Noûrou Nabiyyika Yâ Jâbir » , il a été mentionné par plus d’un auteur de la biographie prophétique et du Mawlid An-Nabawi, mais son attribution à ‘Abdou r-Razzâq et Al-Bayhaqi dans « Ad-Dalâ-il » est une attribution erronée, car il ne se trouve dans aucun de ces deux ouvrages, et As-Souyoûti a mentionné dans « Al-Hâwî » qu’il n’a pas de chaîne de transmission sur laquelle on puisse se baser. Et j’ajoute à cela qu’il s’agit d’un hadîth mensonger (mawdoû’) […] il s’agit d’un hadîth long comportant des faiblesses d’expressions, au point que quiconque le lira, saura qu’il est infondé. Il en est de même pour le hadîth « Kountou noûran bayna yadayyi Rabbi qabla an yakhlouqa Âdam bi arba’ati ‘achara alfi ‘Âm » il est mensonger (mawdoû’) » [Dans son livre Qisasou l-Ambiyâ : Âdam ‘alayhi s-salâm]

– Quant au hadîth qui semble indiquer la primauté du Qalam, il s’agit d’une primauté relative. C’est-à-dire que le Qalam est la première créature après l’eau et le trône.

  • Le compagnon Ibnou ‘Abbâs a dit : « Le trône de Allâh ta’âlâ était sur l’eau avant qu’Il ne crée autre chose, puis Il a créé [d’autres créatures], et la première de Ses créatures [après l’eau et le trône] fût le Qalam » [Rapporté par le Mouhaddith Aboû Bakr Al-Âjourri dans son livre Kitâbou ch-Charî’ah d’après Moujâhid]
  • Le Hâfidh Ibnou Hajar a dit à ce sujet : « La primauté du Qalam est par rapport à ce qui est autre que l’eau et le trône » [Dans son livre Fat-hou l-Bâri].
  • L’Imâm Al-Qastallâni a dit après avoir mentionné un hadîth : « Ce hadîth indique que le création du trône a précédé celle du qalam, qui écrit ce qui est prédestiné, et ceci est l’avis de la majorité » [Dans son livre Irchâd As-Sârî].
  • Le Chaykh Al-‘Ajloûni a dit : « Le plus authentique est que le trône fût créé avant le Qalam » [Dans son livre Kachfou l-Khafâ]
  • Le Mouhaddith ‘Abdou l-Lâh Al-Ghoumâri a dit après avoir confirmé que le Qalam a été créé après l’eau et le trône: « L’écriture a eu lieu après la création du trône sur l’eau, d’ailleurs cela est parvenu de manière explicite d’après ce que rapporte Ibn Châhîn dans « As-Sahâbah » d’après Nâfi’ Ibn Yazîd Al-Hamyari qu’un groupe du Yémen qui n’était pas des ach’ariyyîn sont venu au prophète (صلى الله عليه وسلم) et l’ont questionné concernant le début de la création, alors il a dit (ce qui a pour sens : ) «Allâh existe de toute éternité et rien d’autre que Lui n’existe avec Lui de toute éternité, et Son trône fût créé sur l’eau, puis Il a créé le Qalam et Il a dit : « écrit ce qui a eu lieu » puis Il créa les cieux et la terre et ce qu’il y a dedans» Ceci est explicite concernant l’ordre d’entré en existence des créatures. Et ceci ne contredit pas ce qui fût rapporté [puis il cite le hadîth qui semble indiqué la primauté du Qalam], car la primauté du Qalam est par rapport à ce qui est autre que l’eau et le trône […] et rien d’autre n’est parvenu de manière authentique du prophète (صلى الله عليه وسلم) concernant l’ordre d’entré en existence des créatures » [Dans son livre Qisasou l-Ambiyâ : Âdam ‘alayhi s-salâm]

– Quant au hadîth “أول ما خلق الله العقل”; il n’est pas parvenu avec une chaîne de transmission confirmé comme le mentionne :

  • Le Hâfidh As-Saghâni [dans son livre Al-Mawdoû’ât]
  • Le Hâfidh Ibnou Hajar [dans son livre Fat-hou l-Bâri] ;
  • Le Mouhaddith Al-Harari [dans son livre Riçâlatoun fî Boutlâni Da’wâ Awwaliyyati n-Noûri l-Mouhammadiyy].
  • Le Hâfidh Al-‘Irâqi qui le déclare mounkar tout comme le rapporte de lui le Hâfidh Az-Zabîdi [dans son livre It-hâfou s-Sâdati l-Mouttaqîn]. Et le Hâfidh Al-‘Irâqi a dit également au sujet de ce hadîth : « At-Tabarâni le rapporte dans Al-Awsat d’après le hadîth de Aboû Oumâmah et Aboû Nou’aym du hadîth de ‘Â-ichah, par deux chaînes de transmissions toutes deux faibles (da’îf) »  [dans son takhrîj de Ihyâ-ou ‘ouloûmi d-Dîn]
  • Le Mouhaddith ‘Abdou l-Lâh Al-Ghoumâri qui a dit : « Il s’agit d’un hadîth faible (wâhin) dans toutes ses chaînes de transmission, il n’est pas valable de le prendre en considération » [Dans son livre Qisasou l-Ambiyâ : Âdam ‘alayhi s-salâm]

– Consultez d’autres articles concernant le thème : « L’eau est la première des créatures » : ici

L’Imâm Ja’far As-Sâdiq déclare mécréant ceux qui disent que Allâh est “dans” ou “au-dessus” de quelque chose [rapporté par Al-Bâqillâni]

Sujet : La croyance de Ahlou l-Bayt

Al-Baqillani-al-insaf   Ja'far as-sadiq-baqillani-al-insaf-p40

Dans son livre « Al-Insâf » (pages 40 de cette édition) l’Imâm Al-Bâqillâni a dit :

« قال جعفر بن محمد الصادق عليه السلام : من زعم أن الله تعالى في شىء ، أومن شىء أو على شىء فقد أشرك . لأنه لو كان على شىء لكان محمولا ، ولو كان في شىء لكان محصوراً ، ولو كان من شىء لكان محدثًا (أي مخلوقاً) و الله يتعالى عن جميع ذلك »

« Ja’far Ibn Mouhammad As-Sâdiq (‘alayhi s-salâm) a dit : Celui qui prétend que Allâh est dans quelque chose, ou issu de quelque chose, ou au-dessus de [ou sur] quelque chose a commis du chirk (c’est-à-dire : adorer autre que Allâh), car s’Il était au-dessus de [ou sur] quelque chose Il serait porté, s’Il était dans quelque chose, Il serait limité, s’Il était issu de quelque chose, Il serait entré en existence (c’est-à-dire créé) et Allâh est exempt de tout cela »

Informations utiles :

– L’Imâm Ja’far As-Sâdiq: Il est Aboû ‘Abdi l-Lâh, Ja’far fils de Mouhammad Al-Bâqir, fils de Zaynou l-‘Âbidin ‘Ali fils de Al-Houçayn, le fils de l’Imâm ‘Ali Ibnou Abî Tâlib et Fâtimah (رضي الله عنهم), la fille du prophète (صلى الله عليه وسلم). Il est également descendant du Calife Aboû Bakr As-Siddîq (رضي الله عنه) de par son ascendance maternelle. Il est parmi les grands Imam du Salaf. Il est né en 83 à Médine et est décédé en 148 de l’Hégire à Médine également, et fût enterré dans le cimetière d’Al-Baqî’. Il faisait partie des maîtres des gens de la famille du Prophète (صلى الله عليه وسلم) dans la jurisprudence, dans la science et par le mérite.

– Ici, il dit que Allâh n’est ni dans quelque chose, ni issu de quelque chose, ni au-dessus de quelque chose, et que la croyance en l’une de ces choses là est du chirk (qui est une forme de mécréance). De nos jours, certains égarés ont pour croyance que Allâh serait dans le ciel, ou bien qu’Il serait au-dessus du Trône. Wa l-‘iyâdhou bilLâh. Que Allâh nous accorde une bonne compréhension de la science du Tawhîd et qu’Il nous préserve du chirk.

– Cette parole a été rapportée par de nombreux autres savants dans leurs ouvrages. Parmi eux :

– Une autre parole de Ja’far As-Sâdiq proche de celle-ci a été rapportée : « Le tawhîd (la science de l’unicité) consiste à savoir que Allâh n’est pas « à partir de » quelque chose, ni « dans » une chose, ni « sur » quelque chose, car en effet, celui qui dit de Allâh qu’Il est « à partir de » quelque chose, il Lui aura attribué le fait d’être créé, et il aura mécru, celui qui dit de Allâh qu’Il est « dans » quelque chose, il Lui aura attribué le fait d’être limité, et il aura mécru, et celui qui dit de Allâh qu’Il est « sur / au dessus de » quelque chose, il Lui aura attribué le fait d’avoir un besoin et d’être porté, et il aura mécru. » Rapporté par As-Samarqandi [Dans son commentaire du livre Al-Fiqh Al-Akbar], l’Imâm An-Naçafi et d’autres.

– L’Imâm, le Qâdî Aboû Bakr Mouhammad Al-Bâqillâni Al-Mâliki est né en 338 à Bassora et il est décédé en 403 de l’Hégire à Baghdâd (رحمه الله) c’est-à-dire il y a environ 1030 ans. Il était l’un des plus grands savants du madh-hab (Ecole de jurisprudence) Malikite durant son époque et un grand défenseur de la croyance de Ahlou s-Sounnah. Certains l’ont désigné comme le Moujaddid du 4ème siècle de l’Hégire (c’est-à-dire celui qui revitalise la science de la religion).

  • Al-Qâdî ‘Iyâd a dit à son sujet : « Il est surnommé le Chaykh de la Sounnah et le porte-parole de la Oummah (Liçânou l-Oummah), il était un spécialiste de la croyance dans le madh-hab qui comporte les preuves décisives, et de parmi les gens du hadîth ». Et il le considérait comme le Moujaddid du 4ème siècle. [Tartîb al-Madârik]
  • Le Hâfidh Ibnou ‘Açâkir a dit le concernant : « Il est surnommé le Chaykh de la Sounnah et le porte-parole de la Oummah (Liçânou l-Oummah) »[Tabyînou kadhibi l-mouftari]
  • Le Hâfidh Ad-Dâraqoutni a dit de lui : « Il est le soutien de la Sounnah et il a maitrisé les Mou’tazilah ». [Tartîb al-Madârik]
  • Ibnou Jahdam disait de lui : « Il était le Chaykh de son temps, le savant de son époque, celui vers qui l’on revenait lorsqu’il y avait un litige avec autre que lui ». [Tartîb al-Madârik]
  • Aboû ‘Imrân al-Fâçi a dit à son sujet : « Il est l’épée d’Ahlou s-Sounnah de son époque, l’Imâm des savants spécialistes de la croyance de parmi les gens de la vérité de son temps ». [Tartîb al-Madârik]
  • Ibnou ‘Ammâr Al-Mayourqi disait de lui : « Il est surnommé le Chaykh de la Sounnah et le porte-parole de la Oummah (Liçânou l-Oummah) » ; il a dit également : « Il était l’une des forteresses des musulmans et les gens de l’innovation (ahlou-l bida’) n’ont jamais connu plus grande joie que celle qu’ils ont ressenti au moment de sa mort » [Tartîb al-Madârik]
  • Salâhou d-Dîn As-Safadi à dit à son sujet : « Il n’avait pas d’égal à son époque » [Al-Wâfî bi l-Wafayât]
  • Al-Yâfi’i a dit de lui : « Sayfou s-Sounnah (l’épée de la Sounnah), le soutien de la religion, le grand Imâm, le célèbre érudit, le porte parole des spécialistes de la croyance (liçânou l-Moutakallimîn), celui qui disposait des arguments incontestables, celui qui a maitrisé les innovateurs [dans la croyance] celui qui a réfuté les mensonges » ; il a dit également de lui : « Il est un spécialiste des fondements religieux (ousoûli), un spécialiste de la croyance (moutakallim), un Mâliki, un Ach’ari, le Moujaddid (revivificateur) de la religion du quatrième siècle, selon l’avis authentique (sahîh) » ; il a dit aussi : « Il n’avait pas d’égal à son époque » [Mir-atou l-Jinân]
  • As-Sam’âni a dit à son sujet : « Il était unique en son temps, incomparable dans l’intelligence, la mémorisation, et dans le fait de vaincre ses adversaires». [Al-Insâb]
  • L’Imâm As-Souyoûti le considère également comme l’un des trois possible Moujaddid du quatrième siècle, dans sa Qasîdah « Touhfatou l-Mouhtadîn »
  • L’Imâm Abou l-Haçan As-Soulami a dit à son sujet : « Al-Baqillâni est le savant à la tête du 4ème siècle [de l’Hégire] (c’est-à-dire le moujaddid – savant revivificateur)» [Rapporté par le Hâfidh Ibnou ‘Açâkir dans Tabyîn kadhib al-Mouftari]
  • Adh-Dhahabi a dit de lui : « L’Imâm, l’illustre savant (Al-‘Allâmah), l’incomparable spécialiste de la croyance (moutakallim), le spécialiste des fondements religieux surpassant les autres, le Qâdî », il a dit également dit de lui : « Il faisait preuve d’une forte compréhension et d’intelligence ». Il rapporte également qu’il était surnommé « Sayfou s-Sounnah » (l’épée de la Sounnah) [Siyar A’lâmi n-Noubalâ]

L’Imâm An-Nawawi rapporte l’unanimité qu’il est un devoir de rattraper les prières délaissées

Sujet : les prières délaissées par paresse doivent être rattrapées

nawawi-Al-Majmou’-Charhou-l-Mouhadh-dhab   Nawawi- Majmou'-rattrapage des prières

Dans son livre « Al-Majmoû’ Charhou l-Mouhadh-dhab », dans le chapitre de la prière, [tome 3 page 76 de cette édition] l’Imâm An-Nawawi a dit :

« أَجْمَعَ الْعُلَمَاءُ الَّذِينَ يُعْتَدُّ بِهِمْ عَلَى أَنَّ مَنْ تَرَكَ صَلَاةً عَمْدًا لَزِمَهُ قَضَاؤُهَا »

« Il y a unanimité (ijmâ’) des savants dont la parole est retenue que celui qui délaisse une prière délibérément doit la rattraper »

Informations utiles :

– L’Imâm, le Hâfidh (spécialiste de la science du Hadîth), le Faqîh (spécialiste de la jurisprudence) Aboû Zakariyyâ Mouhyi d-Dîn Yahyâ Ibnou Charaf An-Nawawi est un savant de référence. Il est né en 631 et il est décédé en 676 de l’hégire (رحمه الله), c’est-à-dire il y a plus de 750 ans. C’est un savant dans l’école de jurisprudence Chafi’ite. Son commentaire du sahîh de l’Imâm Mouslim est très célèbre.  Il a écrit d’autres livres tels que « Riyâd as-Sâlihîn » (le jardin des vertueux), et le recueil de 40 hadîth si connus.

  • Tâjou d-Dîn As-Soubki le surnommait « Chaykhou l-Islâm » [Tabaqâtou ch-Châfi’iyyah Al-Koubrâ]
  • Adh-Dhahabi a dit de lui : « Le Moufti de la Oummah, Chaykhou l-Islâm […] le Hâfidh (spécialiste de la science du hadîth), le Faqîh (spécialiste de la jurisprudence), le Chafi’ite, l’ascète, l’un des étendards (de la religion)» [Târîkhou l-Islâm]. Il a dit également : « Le Chaykh, le modèle (qoudwah) […] le Hâfidh (spécialiste de la science du hadîth), l’ascète, le pieux adorateur, le Faqîh (spécialiste de la jurisprudence), le moujtahid versé dans l’adoration de Son Seigneur, Chaykhou l-Islâm » [Siyar A’lâmi n-Noubalâ]
  • Ibn Kathîr a dit à son sujet : « Le Chaykh, l’Imâm, l’illustre savant (al-‘Allâmah), le Hâfidh (spécialiste de la science du hadîth) l’honorable Faqîh (spécialiste de la jurisprudence) […] l’un des pieux adorateurs et ascètes»  [Tabaqâtou ch-Châfi’iyyah]

– Ici, il rapporte l’unanimité sur le fait que celui qui délaisse une prière délibérément, alors il devra rattraper cette prière. C’est-à-dire que les prières non accomplies reste à sa charge, même si cela représente plusieurs années de prières non-effectuées.

– L’unanimité (ijmâ’) est une preuve dans la religion. En effet le prophète (صلى الله عليه وسلم) nous a enseigné que les savants de sa communauté ne seront jamais unanime sur un égarement, par sa parole « إنّ أُمَّتي لا تجتمع على ضلالة  » ce qui a pour sens : « Ma communauté ne sera jamais unanime sur un égarement. » [Hadîth sahîh (authentique) rapporté selon différentes versions par Al-Hâkim, At-Tirmidhi, Ibnou Mâjah, Aboû Dâwoûd et autres en des termes proches]. A ce sujet :

  • L’Imâm Al-Jouwayni a dit : « L’unanimité (Ijmâ’) de cette communauté (Oummah) est une preuve à elle seule, en raison de la parole du prophète : “لا تجتمع أمتي على ضلالة” [ce qui a pour sens : ] ma communauté ne sera jamais unanime sur un égarement » [Al-Waraqât]
  • L’Imâm An-Nawawi a dit : « Les fondements de la religion sont quatre : le Livre (le Qour-ân), la Sounnah, l’unanimité (ijmâ’) et le Qiyâs (des savants moujtahid).» [Al-Maqâçid]
  • Le Moufti de La Mecque, le Chaykh Ahmad Ibnou Zayni Dahlân a dit : « L’unanimité de la Oummah est une preuve dans la religion, comme l’a indiqué le prophète : “لا تجتمع أمتي على ضلالة” [ce qui a pour sens : ] ma communauté ne sera jamais unanime sur un égarement » [Dans son livre Fitnatou l-Wahhâbiyyah]

– Pour plus de détails consultez cet article : Obligation de Rattraper les Prières.

L’Imâm Ath-Tha’âlibi explique l’istiwâ de Allâh

Sujet : Explication de l’istiwâ de Allâh

tafsir-ath-tha3alibi   Ath-tha'alibi - Al-Jouwayni -istawa

Dans son tafsîr du Qour-ân « Al-Jawâhir Al-Hissân», lors de l’explication de Soûrat Al-A’raf verset 54 qui comprend la partie { ثُمَّ ٱسۡتَوَىٰ عَلَى ٱلۡعَرۡشِ } (thoumma stawâ ’ala l-’arch), l’Imâm Ath-Tha’âlibi a dit :

« وقوله سبحانه:‏ ‏{‏ ثم استوى على العرش‏}‏ معناه عند أبي المعالي وغيره من حذاق المتكلمين : الملك والسلطان، وخص العرش بالذكر تشريفاً له إذ هو أعظم المخلوقات »

« Sa parole soubhânah : « { ثُمَّ ٱسۡتَوَىٰ عَلَى ٱلۡعَرۡشِ } (thoumma stawâ ’ala l-’arch) » signifie d’après Abou l-Ma’âli [Al-Jouwayni] et d’autres que lui de parmi les spécialistes de la Croyance (moutakallimîn) : la royauté et la souveraineté. Et le fait que le trône soit mentionné spécifiquement est en raison de son honneur, car il est la plus grande des créatures »

Informations utiles :

– L’Imâm, le Mouhaddîth (spécialiste de la science du hadîth), le Faqîh (spécialiste de la jurisprudence), le Moufassir (exégète), le Loughawi (spécialiste de la langue Arabe) ‘Abdou-r-Rahmân ibnou Mouhammad ibnou Makhloûf Abî Zayd Ath-Tha’âlibi Al-Mâliki est né en 786 dans la région de Ouled Isser et il est décédé en 875 de l’Hégire à Alger (رحمه الله), c’est-à-dire il y a environ 560 ans. Il est un savant dans le madh-hab (école de jurisprudence) de l’Imam Mâlik. On peut citer parmi ses nombreux Chouyoûkh, le Hâfidh Waliyou d-Dîn Al-’Irâqi. De parmi ceux qui ont reçu de sa science : L’Imâm As-Sanoûçi (l’auteur du traité de croyance). Et de parmi les savants reconnus qui ont fait son éloge, le Hâfidh As-Sakhâwi. Il est enterré à Alger dans un Mausolée connu par le nom ” Sayyidi ‘Abdou r-Rahmân ”.

– Ici, il dit que l’istiwâ de Allâh signifie la royauté et la souveraineté. Il précise que le trône à été spécifié dans le verset car le trône est la plus grande des créatures. Et il dit que c’est l’explication de l’Imâm Al-Jouwayni et d’autres savants spécialistes de la croyance.

– Il ne dit pas que l’istiwâ de Allâh aurait pour sens la position assise, l’établissement ou l’élévation spatiale comme le prétendent à tord les moujassimah (corporalistes).

– Imâm Al-Haramayn (des deux Haram) Abou l-Ma’âli ‘Abdou l-Malik Ibnou ‘Abdi l-Lâh Al-Jouwayni, est né en 419 et il est décédé en 478 de l’Hégire (رحمه الله) c’est-à-dire il y a plus de 950 ans. C’est un grand savant reconnu par toute la communauté musulmane. Il était surnommé « Imâm al-Haramayn » c’est-à-dire l’Imâm des deux enceintes sacrées de La Mecque et Médine. Il était du madh-hab (Ecole de jurisprudence) de l’Imâm Ach-Châfi’i et il fût l’un des chouyoûkh de l’Imâm Aboû Hâmid Al-Ghazâli (رحمه الله).

  • Le Chaykh Aboû Is-hâq Ach-Chîrâzi a fait son éloge en lui disant : « Oh toi qui est profitable aux gens d’orient et d’occident, certes les premiers comme les derniers ont profité de ta science ». Il lui a dit également : « Tu es en ce jour, l’Imâm des Imâms » [Dhayl Târîkh Baghdâd]
  • ‘Abdou l-Ghaffâr Al-Fâriçi a dit de lui : « Imâm Al-Haramayn (des deux Haram), la fierté de l’Islâm, l’Imâm de la Oummah dans l’absolue, le docte dans la charî’ah, celui qui a réunis le statut d’Imâm en orient et en occident » [Al-Mountakhab]
  • Le Hâfidh Ibn Najjâr Al-Baghdâdi a dit à son sujet : « Il est un Faqîh (spécialiste de la jurisprudence) Chafi’ite, il est surnommé Imâm Al-Haramayn […] il est l’Imâm des fouqahâ (spécialistes de la jurisprudence) d’orient et d’occident […] il est parvenu au degré de l’ijtihâd» [Dhayl Târîkh Baghdâd]
  • ‘Abdou l-Lâh Ibn Yoûçouf Al-Jarjâni a dit : « Abou l-Ma’âli Al-Jouwayni est l’Imâm de son temps » [Dhayl Târîkh Baghdâd]

– D’autres savants ont donné la même explication de ce verset comme le Moufassir Ibnou ‘Atiyyah dans son tafsîr.

– L’Imâm Al-Jouwayni a dit également : « Si on nous interroge sur la parole de Allâh ta’âlâ : {الرحمن على العرش استوى} [Ar-Rahmân ‘ala l-‘archi stawâ], nous disons : Ce qui est voulu par l’istiwâ c’est la domination par la toute-puissance (al-qahr wa l-ghalabah) et l’élévation [du mérite]. Dans le même sens les Arabes disent de quelqu’un qu’il s’est «istawâ» sur un royaume, quand il domine sur lui et que le royaume lui est soumis. Et à ce sujet la parole du poète : « Bichr a dominé (istawâ) l’Irak assurément …  sans tirer d’épée et sans faire couler de sang ».» [Dans son livre «Louma’ al-Adillah»]

– Les savants de l’Islâm ont été unanimes sur le fait que l’istiwâ de Allâh n’est pas une position assise (jouloûss) ni un établissement (istiqrâr). Parmi eux :

Il n’est donc pas permis de traduire le verset  {الرَّحْمَنُ عَلَى الْعَرْشِ اسْتَوَى} (Ar-Rahmânou ‘ala l-’archi stawâ) et ceux qui sont similaires par le fait que Allâh serait établi sur le trône car cette explication est contraire au tawhîd (l’unicité de Allâh).

– Consultez d’autres paroles de savants au sujet du terme « istawâ » : ici.

Le Chaykh Badrou r-Rachîd confirme que celui qui croit que Allâh est dans les cieux n’est pas musulman

Sujet : Croire que Allâh est dans les cieux est de la mécréance

riçalah Badrou r-Rachid   Badrou r-Rachid - Celui qui croit que Allah est dans le ciel est mécréant

Dans son ouvrage intitulé « Riçâlatoun fî Alfâdhi l-Koufr » [Épitre concernant les termes de mécréance], le Chaykh Badrou r-Rachîd a dit :

« ولو قال : لا إله إلا ساكن السماء ، لم يكن مؤمنا ، وكذا لو قال : لا إله إلا الله ساكن السماء ; لأن السكون محال على الله تعالى »

« Si quelqu’un dit « Il n’y a pas d’autre dieu à part celui qui est localisé aux cieux », il ne devient pas croyant (musulman), et il en est de même s’il dit « Il n’y a pas d’autre dieu à part Allâh, qui est localisé aux cieux », parce que le fait d’être localisé est impossible au sujet de Allâh ta’âlâ. »

Informations utiles :

– Al-‘Allâmah (l’illustre savant), le Chaykh, Le Faqîh (spécialiste de la jurisprudence), Mouhammad Ibnou Ismâ’îl Ibnou Mahmoûd Ibnou Mouhammad connu sous le nom de Badrou r-Rachîd est décédé en 768 de l’Hégire (رحمه الله) c’est-à-dire il y a plus de 660 ans. Il était un spécialiste du Fiqh Hanafite. L’ouvrage dont est tirée cette citation est une épître consacrée à l’exposé des paroles qui rendent mécréant.

– Ici, il dit clairement que le fait de croire que Allâh est dans le ciel n’est pas une croyance valable en Islâm. Au contraire cela est de la mécréance. Par conséquent celui qui dit « Il n’y a pas d’autre dieu à part celui qui est localisé aux cieux » ou qui dit « Il n’y a pas d’autre dieu à part Allâh, qui est localisé au cieux », il ne devient pas musulman car le fait de croire que Allâh est dans un endroit ou une direction est une croyance qui est contraire à l’Islam, contraire au tawhîd.

– Ce passage que mentionne et confirme le Chaykh Badrou r-Rachîd est tiré de la partie apostasie (riddah) du livre « Rawdatou t-Tâlibîn » de l’Imâm An-Nawawi.

– L’Imâm, le Hâfidh (spécialiste de la science du Hadîth), le Faqîh (spécialiste de la jurisprudence) Aboû Zakariyyâ Mouhyi d-Dîn Yahyâ Ibnou Charaf An-Nawawi est un savant de référence. Il est né en 631 et il est décédé en 676 de l’hégire (رحمه الله), c’est-à-dire il y a plus de 750 ans. C’est un savant dans l’école de jurisprudence Chafi’ite. Son commentaire du sahîh de l’Imâm Mouslim est très célèbre.  Il a écrit d’autres livres tels que « Riyâd as-Sâlihîn » (le jardin des vertueux), et le recueil de 40 hadîth si connus.

  • Tâjou d-Dîn As-Soubki le surnommait « Chaykhou l-Islâm » [Tabaqâtou ch-Châfi’iyyah Al-Koubrâ]
  • Adh-Dhahabi a dit de lui : « Le Moufti de la Oummah, Chaykhou l-Islâm […] le Hâfidh (spécialiste de la science du hadîth), le Faqîh (spécialiste de la jurisprudence), le Chafi’ite, l’ascète, l’un des étendards (de la religion)» [Târîkhou l-Islâm]. Il a dit également : « Le Chaykh, le modèle (qoudwah) […] le Hâfidh (spécialiste de la science du hadîth), l’ascète, le pieux adorateur, le Faqîh (spécialiste de la jurisprudence), le moujtahid versé dans l’adoration de Son Seigneur, Chaykhou l-Islâm » [Siyar A’lâmi n-Noubalâ]
  • Ibn Kathîr a dit à son sujet : « Le Chaykh, l’Imâm, l’illustre savant (al-‘Allâmah), le Hâfidh (spécialiste de la science du hadîth) l’honorable Faqîh (spécialiste de la jurisprudence) […] l’un des pieux adorateurs et ascètes»  [Tabaqâtou ch-Châfi’iyyah]

– Les savants de l’Islâm ont dit que celui qui dit : “Allâh fi s-Samâ” alors il y a deux cas :
1- S’il dit cela en visant l’endroit, alors il a commis de la mécréance.
2- Mais s’il visait le simple fait de répéter ce qui est parvenu de manière apparente dans les textes, sans viser l’endroit, alors il ne commet pas de mécréance.
Voir à ce sujet :

– Les savants de l’Islâm ont été en accord pour déclarer mécréant celui qui a pour croyance que Allâh serait dans un endroit ou une direction, voir plusieurs citations à ce sujet : ici.

– Retrouvez des paroles de savants au sujet du hadîth de la femme esclave : ici.

Le loughawi Az-Zajjâj (du salaf) explique le verset « wasna’i l-foulka bi a’youninâ »

Sujet : Allâh n’a pas d’oeil

az-zajjaj-tafsir-ma'ani-al-qouran   az-zajjaj-tafsir-ma'ani-al-qouran1    Az-Zajjaj - tafsir - Bi A'younina - ta'wil

Dans son tafsîr « Ma’âni Al-Qour-ân», lors de l’explication du verset « وَاصْنَعِ الْفُلْكَ بِأَعْيُنِنَا » «wasna’i l-foulka bi a’youninâ» (soûrat Hoûd/37), l’Imâm Az-Zajjâj a dit :

« ومعنى: {بأعيننا} أي بإبصارنا إليك وحفظنا لك »

« La signification de « Bi A’youninâ » est par Notre vue et Notre préservation à ton égard »

Informations utiles :

– L’Imâm, l’exégète (Moufassir), le Spécialiste de la langue Arabe (Loughawi), le Grammairien (Nahwi) Aboû Is-hâq Ibrâhîm Ibnou Mouhammad Ibnou s-Sourri Az-Zajjâj Al-Baghdâdi, est l’un des linguistes les plus connus, il faisait partie des gens du Salaf, il est né en 241 et il est décédé en 311 de l’Hégire (رحمه الله) c’est-à-dire il y a plus de 1120 ans. Il est souvent cité comme référence par les exégètes (moufassiroûn).

  • Al-Khatîb Al-Baghdâdi a dit de lui : « Il était parmi les gens honorables et versés dans la religion, il avait une bonne croyance et un bon madh-hab». [Târîkh Baghdâd]
  • Ibn Khallikân a dit le concernant : « Il était parmi les gens de science, de bonne manière et versé dans la religion». [Wafayâtou l-A’yân]
  • An-Nawawi a dit à son sujet : « L’Imâm dans la langue Arabe ». [Tahdhîbou l-Asmâ wa l-Loughât]
  • Ibn Kathîr a dit de lui : « Il était vertueux et versé dans la religion, il avait une bonne croyance et il était auteur de bons ouvrages, et parmi eux “Ma’âni Al-Qour-ân” et d’autres ouvrages bénéfiques.». [Al-Bidâyah wa n-Nihâyah]
  • Adh-Dhahabi a dit à son sujet : « L’Imâm, le grammairien (Nahwi) de son époque». [Siyarou A’lâmi n-Noubalâ]

– Ici, ce grand savant du Salaf explique ce verset en disant que « bi A’youninâ » signifie « sous Notre préservation ». Et cela nous prouve que les gens du Salaf avaient quelque fois recours à l’interprétation des textes équivoques (moutachâbih).

– Il n’a pas dit comme les moujassimah (corporalistes), que ce verset signifie que Allâh aurait des yeux. En effet Allâh n’est pas un corps, Il n’est pas composé, et Il n’a pas de membres ni d’organes.

– Il en est de même pour le verset {تجري بأعيننا} {Tajrî bi A’youninâ} [Soûrat Al-Qamar / 14], les savants ont expliqué que cela signifie que l’Arche de Noûh (‘Alayhi s-Salâm) était sous la préservation de Allâh. Ou encore que le terme “A’youn” dans ce verset peut désigner les sources d’eau qui ont jaillis de la terre.

  • L’Imâm Soufyân Ibnou ‘Ouyaynah a dit au sujet du verset {Tajrî bi A’youninâ} « C’est-à-dire : par Notre ordre» [Rapporté par At-Tabari et Al-Baghâwi dans leurs Tafsîr]
  • L’Imâm Al-Jouwayni a dit : « Concernant la parole de Allâh ta’âlâ au sujet l’arche de Noûh (‘alayhi s-Salâm) : {Tajrî bi A’youninâ} [verset 14 de Soûrat Al-Qamar] Personne de jugement sain n’a attribué des yeux à Allâh ta’âlâ. Le sens du verset est que l’arche voguait bi A’youninâ, c’est-à-dire dans un endroit entouré par les anges, préservé, et protégé. […] Il a été dit que le sens de « A’youn » dans ce verset désigne les sources qui ont jaillis de la terre, et elles sont annexées à Allâh pour indiquer la possession, et cela [cette explication] est acceptable.» [Al-Irchâd]
  • L’Imâm Al-Moutawalli Ach-Châfi’i a dit : « Quant à la parole de Allâh ta’âlâ : {Tajrî bi A’youninâ} [verset 14 de Soûrat Al-Qamar], ce qui en est visé sont les sources qui ont jaillis de la terre, et leur annexion au nom de Allâh est pour indiquer la possession » [Al-Ghounyah]
  • L’Imâm Ibnou ‘Atiyyah a dit : « La parole de Allâh {Tajrî bi A’youninâ} : la majorité (al-joumhoûr) a dit que cela signifie : par Notre préservation » [Dans son Tafsîr].
  • L’Imâm Fakhrou d-Dîn Ar-Razi a dit : « La parole de Allâh {Tajrî bi A’youninâ} c’est-à-dire à Notre vue ou par Notre préservation.» [Dans son Tafsîr].
  • L’Imâm Al-Qourtoubi a dit : « La parole de Allâh {Tajrî bi A’youninâ} c’est-à-dire à Notre vue. Et il a été dit : par Notre ordre. Et il a été dit : par Notre préservation. Et il a été dit : par Notre révélation. Et il a été dit que ce qui est visé par “A’youn” sont les sources sortant de la terre. Et il a été dit que “A’youn” signifie les saints de parmi les anges qui étaient chargé de préserver l’arche. Et tout ce que Allâh a créé, il est permis de Lui annexer» [Dans son Tafsîr].
  • L’Imâm Al-Baydâwi a dit : « La parole de Allâh {Tajrî bi A’youninâ} à Notre vue, c’est-à-dire une préservation de parmi Nos préservations» [Dans son Tafsîr].
  • L’Imâm An-Naçafi a dit : « La parole de Allâh {Tajrî bi A’youninâ} c’est-à-dire à Notre vue ou par Notre préservation.» [Dans son Tafsîr].
  • L’Imâm Al-Khâzin a dit : « La parole de Allâh {Tajrî bi A’youninâ} c’est-à-dire à Notre vue. Et il a été dit : par Notre préservation. Et il a été dit : par Notre ordre.» [Dans son Tafsîr].
  • Ibn Kathîr a donné une explication similaire en disant : « La parole de Allâh {Tajrî bi A’youninâ} c’est-à-dire par Notre ordre, Notre protection et sous Notre préservation.» [Dans son Tafsîr].
  • Et beaucoup d’autres…

– Ainsi ces versets ne signifient en aucun cas que Allâh aurait des yeux. De plus le terme “A’youn” est le pluriel du terme “‘ayn”. Et dans la langue Arabe le pluriel s’utilise à partir de trois. Ainsi celui qui se base sur ce verset pour attribuer les yeux à Allâh, il lui aura attribué au minimum trois yeux. Que Allâh nous préserve du chirk !

– L’Imâm At-Tahâwi (رحمه الله) qui fait partie des illustres savants du salaf a dit dans son traité présentant la croyance de l’ensemble des gens de la Sounnah : « Allâh ta’âlâ est exempt des limites, des fins, des côtés, des organes et des membres. Les six directions ne Le délimitent pas, contrairement à toutes les créatures »  [Al-‘Aqîdah At-Tahâwiyyah].

– L’Imâm Abou l-Haçan Al-Ach’ari a dit au sujet de Allâh : « Il a un ‘ayn sans comment (bilâ kayf)». [Dans son livre Al-Ibânah, d’après Ibnou ‘Açâkir dans son livre Tabyînou kadhibi l-Mouftarî]. Le comment (kayf) c’est ce par quoi on décrit les créatures, comme la forme, la taille, le poid, la couleur, le mouvement, l’immobilité etc. Ainsi, en niant le comment (kayf), l’Imâm Abou l-Haçan Al-Ach’ari a nié le fait que le terme ‘ayn au sujet de Allâh vienne dans le sens de la partie corporelle, c’est-à-dire de l’oeil.

– L’Imâm Al-Khattâbi a dit : « Il est confirmé l’attribut de la vue et de l’ouïe au sujet de Allâh, mais Il n’est pas attribué de l’oreille et de l’œil car ce sont des organes». [Charh Sounan Abî Dâwoûd]

– L’Imâm Al-Bayhaqi a dit : «Son « ‘ayn » n’est pas un globe oculaire [un œil]». [Al-I’tiqâd].

– L’Imâm Al-Bayhaqi a dit aussi concernant l’attribut du ‘ayn : «Il s’agit d’un attribut qui n’est pas un globe oculaire [un oeil]» [Al-Asmâ-ou wa s-Sifât]

– L’Imâm An-Naçafi (m.508 h.) a dit : « Allâh voit sans œil » [Dans son livre Bahrou l-Kalâm]

– L’Imâm Ahmad Ar-Rifâ’i a dit : «Ne dites pas que le yad et le ‘ayn [au sujet de Allâh] sont des organes » [Dans son livre Al-Bourhânou l-Mou-ayyad]

– Le Chaykh Abou l-Mountahâ Al-Hanafi a dit : « La vue de Allâh qui est Son attribut qui est éternel, sans organe (lâ bi l-âlah)» [Dans son charh du livre Al-Fiqh Al-Akbar]

– Le Chaykh Mouhammad Ibn ‘Oumar Nawawi Al-Jâwi a dit : « Allâh voit sans œil » [Dans son livre Mirqâh Sou’oûdi t-Tasdîq]

– Le Mouhaddith ‘Abdou l-Bâsit Al-Fâkhoûri a dit : « [L’attribut de Allâh de] la vue : Il s’agit d’un attribut éternel sans début, propre à Son Être ta’âlâ, sans globe oculaire [œil] ni paupières »  [Al-Kifâyah li Dhawi l-‘Inâyah]

– Le Chaykh Mouhammad Al-Mourâkouchi Al-Mâliki Al-Mouwaqqit a dit : « Le sens du fait que Allâh soubhânah entend et voit est qu’Il entend tout ce qui est audible que ce soit de faible volume ou fort, et qu’Il voit ce qui est visible que ce soit caché ou apparent, mais sans oreille et sans œil (‘ayn) et sans organe, car les organes font partis des attributs de ce qui entre en existence » [Al-Hablou l-Matîn ‘alâ Nadhmi l-Mourchidi l-Mou’în]

-Le Mouhaddith Al-Harari a dit : « L’ouïe (as-sam’) : C’est un attribut qui n’a pas de début, immuablement propre à Allâh. Il entend les sons par une ouïe qui n’a pas de début et qui n’a pas de fin, qui n’est pas telle que notre ouïe, qui n’est pas par le biais d’une oreille (oudhoun) ni d’un tympan.» [As-Sirât Al-Moustaqim]

– Retrouvez d’autres paroles de savants sur le thème : Allâh n’est pas un corps et n’a pas d’organes : ici.

– Retrouvez d’autres paroles de savants sur le thème : Attribuer le corps à Allâh est de la mécréance : ici.

L’Imâm Ath-Tha’âlibi explique le verset “wa jâ-a rabbouka”

Sujet : Allâh n’est pas concerné par le déplacement

tafsir-ath-tha3alibi   tafsir tha'alibi - wa ja'a rabbouka

Dans son tafsîr du Qour-ân « Al-Jawâhir Al-Hissân», lors de l’explication du verset 22 de Soûrat Al-Fajr, l’Imâm Ath-Tha’âlibi a dit :


« وقوله تعالى {وَجَاءَ رَبُّكَ} معناه جاء أمره و قضاؤه »

« Sa parole ta’âlâ : “wa jâ-a Rabbouka” {وَجَآءَ رَبُّك }, cela signifie que viendront l’ordre et le jugement de ton Seigneur. »

 Informations utiles :

– L’Imâm, le Mouhaddîth (spécialiste de la science du hadîth), le Faqîh (spécialiste de la jurisprudence), le Moufassir (exégète), le Loughawi (spécialiste de la langue Arabe) ‘Abdou-r-Rahmân ibnou Mouhammad ibnou Makhloûf Abî Zayd Ath-Tha’âlibi Al-Mâliki est né en 786 dans la région de Ouled Isser et il est décédé en 875 de l’Hégire à Alger (رحمه الله), c’est-à-dire il y a environ 560 ans. Il est un savant dans le madh-hab (école de jurisprudence) de l’Imam Mâlik. On peut citer parmi ses nombreux Chouyoûkh, le Hâfidh Waliyou d-Dîn Al-’Irâqi. De parmi ceux qui ont reçu de sa science : L’Imâm As-Sanoûçi (l’auteur du traité de croyance). Et de parmi les savants reconnus qui ont fait son éloge, le Hâfidh As-Sakhâwi. Il est enterré à Alger dans un Mausolée connu par le nom ” Sayyidi ‘Abdou r-Rahmân ”.

– Ici il explique le verset {وجاءَ ربُّكَ} « wa jâ-a rabbouka » [Soûrat Al-Fajr/22] et dit que cela signifie que c’est l’ordre de Allâh et Son jugement qui viendront. Et il poursuit en disant que cela n’est pas un déplacement de la part de Allâh.

– Ce verset ne veut pas dire que c’est Allâh lui-même qui viendra comme l’ont prétendu certains corporalistes. L’Imâm Ach-Chahrastâni a dit à ce sujet : « En ce qui concerne les expressions révélées (c’est-à-dire présentes dans le Qour-ân ou la Sounnah) telles que « al-istiwâ », « al-wajh », « al-yadayn », « al-janb », « al-majî » [comme dans le verset wa jâ-a Rabbouka], « al-ityân », « al-fawqiyyah » et d’autres que celles-ci, les corporalistes les prennent selon leur sens apparent, je veux dire telles qu’elles sont comprises lorsqu’elles sont employées au sujet des corps » [Al-Milal wa n-Nihal]

– De nombreux savants ont donné des explications similaires, parmi eux :

  • L’Imâm du Salaf, Ahmad Ibn Hambal comme le rapporte de lui Ibnou Kathîr d’après Al-Bayhaqi avec une chaîne de transmission confirmée [Al-Bidâyah wa n-Nihâyah], et l’Imâm as-Sa’idi Al-Hambali [Al-Jawharou l-Mouhsal], et l’Imâm Taqiyyou d-Dîn Al-Hisni [Daf’ou choubahi man chabbaha wa tamarrad], et beaucoup d’autres.
  • L’Imâm Al-Bayhaqi qui dit que le Majî de Allâh n’est pas un mouvement ou un déplacement [Dans son livre Al-I’tiqâd] et il explique qu’il est valable de se contenter d’accepter le majî sans comment (bilâ kayf) [Dans son ouvrage Al-I’tiqâd] en niant par cette expression le déplacement ou le mouvement à l’égard de Allâh.
  • L’Imâm Al-Jouwayni (m.478 H.) qui a dit : « Le sens du majî n’est pas le déplacement et la disparition [d’un endroit à autre], Allâh est exempt de cela, mais le sens de Sa parole { وجاء ربك } « wa jâ-a Rabbouk » c’est-à-dire l’ordre de ton Seigneur viendra, ainsi que Son jugement » [Dans son livre Al-Irchâd]
  • L’Imâm Ibnou l-Jawzi  [Dans son livre Daf’ou Choubahi t-Tachbîh]
  • L’Imâm Al-Qourtoubi [Dans son tafsîr]
  • L’Imâm Ibnou Abî Jamrah (m.699 H.) qui a dit : « La parole de Allâh ta’âlâ { وجاء ربك والملك } « wa jâ-a Rabbouka wa l-malak » c’est-à-dire : l’ordre de ton Seigneur viendra ; et ceci [ce genre de formulation] est très utilisé dans la langue arabe » [Dans son livre Bahjatou n-Noufoûs]
  • Et autres qu’eux.

– Les savants de l’Islâm, qu’ils soient du Salaf ou du Khalaf, sont unanimes à exempter Allâh des caractéristiques des corps comme le mouvement et le déplacement. Nous pouvons citer parmi eux :

  • L’Imâm Al-Mâtourîdi [Kitâbou t-Tawhîd]
  • Le Hâfidh Ibn Hibbân [Dans son Sahîh]
  • L’Imâm Al-Khattâbi
  • L’Imâm Al-Halîmi [Rapporté par Al-Bayhaqi]
  • L’Imâm Ibn Battâl
  • Abou l-Fadl At-Tamîmi Al-Hambali qui a dit concernant le hadîth du nouzoûl : « Et il n’est pas possible à Son sujet le déplacement et l’incarnation dans les endroits » [Rapporté par Ibn Hamdân dans Nihâyatou l-Moubtadi-în]
  • Ibnou l-Bannâ Al-Hambali qui a dit concernant le hadîth du nouzoûl : « On ne dit pas que cela a lieu par un mouvement ou un déplacement » [Rapporté par Ibn Hamdân dans Nihâyatou l-Moubtadi-în]
  • L’Imâm Al-Bâqillâni [Al-Insâf]
  • L’Imâm Al-Bayhaqi [Al-I’tiqâd]
  • L’Imâm Al-Isfarâyîni [At-Tabsîrou fi d-Dîn]
  • L’Imâm Ach-Chirâzi [Al-Ichârah]
  • L’Imâm Al-Jouwayni
  • L’Imâm Al-Ghazâli [Ihyâ-ou ‘Ouloûmi d-Dîn]
  • Le Qâdî Ibn Rouchd Al-Jadd [Al-Mouqaddimât al-Moumahhadât]
  • L’Imâm An-Naçafi (m.508 H.)
  • Le Chaykh Ibn ‘Aqîl Al-Hambali a dit concernant le hadîth du nouzoûl : « Ce n’est pas par la disparition (d’un endroit à un autre) ou un déplacement, et ce n’est pas comme notre nouzoûl […] devient mécréant celui qui assimile Allâh à ce qu’Il a créé » [Rapporté par Ibn Hamdân Nihâyatou l-Moubtadi-în]
  • L’Imâm Ibn Al-Jawzi [Saydou l-Khâtir] et [Daf’ou Choubahi t-Tachbîh]
  • L’Imâm Al-Qourtoubi : [Dans son Tafsîr (1)] et [Dans son Tafsîr (2)]
  • L’Imâm An-Nawawi [Charh Sahîh Mouslim (1)] et [Charh Sahîh Mouslim (2)]
  • L’Imâm Al-Baydâwi [Rapporté par Ibn Hajar] et [Rapporté par Az-Zourqâni]
  • Le Chaykh Mouhammad At-Tîbi
  • Le Loughawi Ibn Mandhoûr [Liçânou l-‘Arab]
  • Le Qâdî Ibn Jamâ’ah [Idâhou d-Dalîl]
  • Le Chaykh ‘Abdou l-Lâh Al-Yamani
  • L’Imâm Tâjou d-Dîn As-Soubki
  • L’Imâm Taqiyyou d-Dîn Al-Hisni [Daf’ou choubahi man chabbaha wa tamarrad]
  • L’Imâm Ibn Hajar Al-‘Asqalâni qui mentionne l’unanimité du Salaf et du Khalaf [Charh Sahîh Al-Boukhâri (1)] et [Charh Sahîh Al-Boukhâri (2)]
  • Le Chaykh Badrou d-Dîn Al-‘Ayni qui a dit : «Il est impossible d’attribuer à Allâh ta’âlâ l’endroit et le nouzoûl dans le sens du déplacement » [Dans son commentaire du Sahîh Al-Boukhâri]
  • L’Imâm As-Sanoûçi qui a dit : «Il est impossible au sujet de Allâh ta’âlâ […] le mouvement et l’immobilité » [Dans son traité de croyance Al-Moufîdah li l-Wildân wa n-Niçâ-i l-Mou-minât]
  • L’Imâm Al-Qastallâni
  • La Chaykh Moullâ ‘Ali Al-Qâri
  • L’Imâm Az-Zourqâni [Charh du Mouwatta de l’Imâm Mâlik]
  • Le Chaykh Ahmad Ridâ [Qawâri’ou l-Qahhâr]
  • Le Chaykh Mahmoud As-Soubki, qui mentionne l’unanimité des savants du Salaf et du Khalaf [It-hâfou l-Kâ-inat (1)] et [It-hâfou l-Kâ-inat (2)]
  • L’ancien Moufti d’Egypte, le Chaykh Mouhammad Bakhît Al-Moutî’i Al-Hanafi Al-Misri qui a dit : «Il est impossible d’attribuer à Allâh ta’âlâ l’endroit et le nouzoûl dans le sens du déplacement » [Dans son livre Al-Kalimâtou t-Tayyibâtou fî Ma-thoûri ‘ani l-Isrâ-i wa l-Mi’râj mina r-Riwâyât]
  • Le Chaykh Al-‘Azzâmi qui mentionne l’unanimité du Salaf et du Khalaf [Fourqânou l-Qour-ân]
  • Le Hâfidh ‘Abdou l-Lâh Al-Ghoumâri
  • Le Chaykh Al-Harari [As-Sirâtou l-Moustaqîm]
  • et beaucoup d’autres…

– Le Hâfidh Ibnou l-Qattân Al-Fâçi Al-Mâliki (m.628 H.) a dit : « Et ils [les gens de la Sounnah, du Salaf et du Khalaf] ont été unanimes que Allâh yajî au jour du jugement […] et Son majî n’est pas un mouvement ni un déplacement » [Al-Iqnâ’]

– Certains savants ont mentionné de manière explicite dans leurs ouvrages que le fait d’attribuer à Allâh le mouvement ou le déplacement est de la mécréance. Parmi eux :

Ibn Battoûta décrit la célébration du Mawlid à La Mecque

Sujet : La commémoration du Mawlid à La Mecque.

Rihlah Ibn battouta   Ibn Battouta - Mawlid - La Mecque Mekkah Makkah

Dans le récit de son voyage « ar-Rihlah » Ibn Battoûta relate :

« قاضي مكة العالم الصالح العابد نجم الدين محمد بن إمام العالم محيي الدين الطبري، وهو فاضل كثير الصدقات والمؤاساة للمجاورين، حسن الأخلاق كثير الطواف والمشاهدة للكعبة الشريفة، يطعم الطعام الكثير في المواسم المعظمة، وخصوصًا في مولد رسول الله صلى الله عليه وسلم، فإنه يطعم فيه شرفاء مكة وكبراءها وفقراءها وخدام الحرم الشريف وجميع المجاورين. »

« Le Qâdî (juge) de La Mecque est le savant, l’adorateur vertueux [de Allâh] Najmou d-Dîn Mouhammad fils de l’Imâm, du savant Mouhyi d-Dîn At-Tabari. C’est un homme honorable qui fait preuve de beaucoup de charité et de réconfort envers les visiteurs du Haram (enceinte sacrée) ; il a un excellent comportement et pratique beaucoup de tours rituelles (tawâf) en allant régulièrement voir la Ka’bah honorée. Il distribue beaucoup de repas dans les grandes occasions, particulièrement lors de la Commémoration du Mawlid du Messager de Allâh (صلى الله عليه وسلم). En cette occasion, il offre des repas aux Chérifiens (descendants du Prophète) de La Mecque, aux notables comme aux pauvres, à ceux qui travail au sein de La Mosquée Sacrée et à l’ensemble des visiteurs séjournant dans l’enceinte sacrée. »

Informations utiles :

– Le Chaykh, le Faqîh (spécialiste de la jurisprudence), le savant digne de confiance, Aboû ‘Abdi l-Lâh Mouhammad Ibnou ‘Abdi l-Lâh Ibnou Mouhammad Ibnou Ibrâhîm Al-Lawâti At-Tanji Al-Maghribi connu sous le nom de Ibnou Battoûta est né en 703 à Tanger et il est décédé en 779 de l’Hégire à Marrakech (رحمه الله), c’est-à-dire il y a plus de 650 ans. Il est connu pour être l’un des plus grands explorateurs de l’histoire. Il a voyagé durant près de 30 ans, du Maroc, jusqu’en Chine en passant par l’Arabie. Il a visité de nombreuses villes et pays : Mali, Tanzanie, Turquie, Malaisie, Inde, Irak, Syrie, Egypte, Maldives etc. et il y rencontra de nombreux savants.

– Lorsqu’il raconte ses voyages à La Mecque, il décrit et fait l’éloge du Qâdî (juge) Najmou d-Dîn Mouhammad le Qâdî de La Mecque, qui commémorait le Mawlid en compagnie de ceux qui travaillaient au sein de la Mosquée al-Harâm (la grande mosquée de La Mecque), les descendants du Prophète (صلى الله عليه وسلم), les notables et les pauvres.

– Ce témoignage de Ibn Battoûta nous indique que le Mawlid était commémoré en Arabie au 8ème siècle de l’Hégire par l’ensemble des musulmans. D’autres passages du livre attestent également de cela. En effet dans un autre passage Ibn Battoûta rapporte que les musulmans célébraient le Mawlid au sein de La mosquée sacrée de La Mecque et qu’en cette occasion ils ouvraient la porte de la Ka’bah.

  • Ibn Battoûtah a dit : « On ouvrait la porte de la Ka’bah tout les vendredi après la prière [du joumou’ah] et le jour du Mawlid du prophète (صلى الله عليه وسلم) » [Ar-Rihlah]

– Et bien avant lui, au 6ème siècle, l’explorateur Ibn Joubayr décrit également le Mawlid à La Mecque en disant : « Ce lieu béni (c’est-à-dire la maison du prophète) est ouvert au grand public qui y rentre pour en rechercher la bénédiction (tabarrouk), chaque lundi du mois de rabî’ou l-awwal. Car il s’agit du mois dans lequel a eu lieu la naissance du prophète (صلى الله عليه وسلم), et c’est durant le jour mentionné (à savoir un lundi) qu’est né le prophète (صلى الله عليه وسلم). À cette occasion, tous les lieux bénis sont ouverts, et c’est un jour particulièrement mémorable à La Mecque » [Ar-Rihlah]

– Le Mawlid compte de parmi les bonnes innovations que les savants de l’Islâm ont approuvé. Parmi eux :

– En quoi consiste le Mawlid ?

  • Du fait de rassembler les musulmans dans le bien : ceci est un bien dans la religion.
  • De récitation du Qour-ân : ceci est un bien dans la religion.
  • De Dhikr (évocation de Allâh) : ceci est un bien dans la religion.
  • D’éloge du prophète (صلى الله عليه وسلم)  : ceci est un bien dans la religion.
  • De cours et conférences religieuses : ceci est un bien dans la religion.
  • Du fait de s’inciter mutuellement à la piété : ceci est un bien dans la religion.
  • Distribuer des aumônes (nourritures et boissons) : ceci est un bien dans la religion.
  • D’invocations à l’égard de Allâh : ceci est un bien dans la religion.

– L’Imâm As-Souyoûti a d’ailleurs résumé tout cela en disant : « la commémoration de la naissance (Mawlid) à l’origine consiste en le rassemblement des gens, la récitation de ce qu’il est possible de réciter du Qour-ân, la narration des nouvelles rapportées au sujet du début de l’histoire du Prophète et ce qui est advenu comme signes à sa naissance, à la suite de quoi il leur est présenté de la nourriture qu’ils consomment puis partent sans rien ajouter à cela. Ceci compte parmi les bonnes innovations pour laquelle celui qui la fait sera récompensé, et ce, pour ce que cela comporte comme glorification du degré du Prophète (صلى الله عليه وسلم), et comme manifestation de joie et de réjouissance pour sa noble naissance » [Housnou l-Maqsid fi ‘Amali l-Mawlid].

– Le prophète (صلى الله عليه وسلم) a lui même enseigné qu’une innovation peut être bonne et récompensée par sa parole qui a pour sens : « Celui qui instaure dans l’Islâm une bonne tradition (sounnah) en aura la récompense et l’équivalent de la récompense de ceux qui œuvreront avec après lui, sans que leurs récompenses ne soient diminuées en rien ; et celui qui instaure dans l’Islâm une mauvaise tradition (sounnah) se chargera de son péché et de l’équivalent du péché de ceux qui œuvreront avec après lui, sans que leurs péchés ne soient diminués en rien. » [Rapporté par Mouslim].

– Quant au hadîth rapporté par Mouslim qui comprend les termes : ” وكل بدعة ضلالة ” (wa koullou bid’atin dalâlah), ce qui est visé par “koullou” dans ce hadîth est “la plupart” des innovations comme l’ont expliqués les savants de l’Islâm. [Voir la citation de l’Imâm An-Nawawi à ce sujet : ici].

– Consultez d’autres paroles de savants concernant les différentes sortes d’innovations : ici.

Le Chaykh Zakariyyâ Al-Ansâri confirme que Allâh existe sans endroit et qu’Il n’est pas un corps

Sujet : Allâh existe sans endroit, Il n’est pas un corps.

Zakariya al-Ansari commentaire Riçalah al-Qouchayriyyah   Commentaire riçalah qouchayriyyah zakariyya al ansari    Zakariyya al ansari - Allah est sans endroit et Il n'est pas un corps

Dans son commentaire de « Ar-Riçâlatou l-Qouchayriyyah », Chaykh Al-Islâm Zakariyyâ Al-Ansâri a dit :

« إنَّه (أي الله) ليس بجسمٍ ولا عَرَضٍ ولا في مكانٍ ولا زمان »

« Certes, Allâh n’est pas un corps ni une caractéristique qui advient aux corps. Il n’est pas dans un endroit ni sujet au temps ».

Informations utiles :

– Chaykh Al-Islâm, le Qâdî (juge), le Hâfidh (spécialiste du Hadîth), le Moufassir (exégète), le Faqîh (spécialiste de la jurisprudence) Zakariyyâ Ibn Mouhammad Ibn Ahmad Al-Ansâri Al-Misri Al-Azhari Ach-Châfi’i est né en 824 et il est décédé en 926 de l’Hégire (رحمه الله) c’est-à-dire il y a plus de 500 ans. Il étudia auprès de très grands savants comme l’Imâm Al-Boulqîni, l’Imâm Ibn Hajar Al-‘Asqalâni… Et on compte de parmi ses élèves, le Chaykh Ibn Hajar Al-Haytami…

  • Le Chaykh Mourâd Youçoûf Al-Hanafi a dit de lui : « Le Chaykh, l’Imâm profitable […] le savant, Al-‘Allâmah (l’illustre savant), le modèle (qoudwah) […] le Faqîh (spécialiste de la jurisprudence), le Hâfidh (spécialiste de la science du hadîth), le mouhaddith, le moufassir (l’exégète), le waliyy, le vertueux […] le juge des juges (Qâdi l-Qoudâh) » [Fath-ou l l-Bârî fîma khtassa l-Lâh bihi ach-Chaykh Zakariyyâ Al-Ansâri]
  • Ibnou Iyyâs a dit à son sujet : « Chaykh Al-Islâm et des musulmans, le moufti, le reste des salafs, le soutien des khalafs » [Badâ-i’ou z-Zouhoûr]
  • Az-Zirikli a dit de lui : « Chaykh Al-Islâm, le Qâdî (juge), le moufassir (exégète), il est de parmi les houffâdh du hadîth» [Al-A’lâm]

– Ici, il confirme que Allâh n’est pas un corps, ni une caractéristique des corps (‘arad), qu’Il existe sans endroit et qu’Il ne dépend pas du temps.

– Dans ce même ouvrage, le Chaykh Zakariyyâ Al-Ansâri a dit : « Allâh ta’âlâ dit : {Koullou chay-in hâlikoun illâ Wajhah} [ce qui signifie : « Tout disparaîtra sauf Son Wajh »], cela n’est pas dans le sens de l’organe (du visage) mais cela est dans le sens de l’Être (adh-dhât), c’est-à-dire [tout disparaîtra] sauf Son Être ». [Dans son commentaire de Ar-Riçâlah al-Qouchayriyyah]

– Le Chaykh Zakariyyâ Al-Ansâri a dit également : « Le terme « istawâ » peut être employé [dans la langue arabe] pour dire s’assoir (jalassa), se redresser (i’tadala), dominer (istawlâ), être élevé par l’endroit (‘alâ makânan) ou [êtré élevé] par le mérite (routbatan), vouloir (qasada) comme dans Sa parole ta’âlâ : « thoumma stawâ ila s-samâ ». Les deux premiers sens [c’est-à-dire le sens de la position assise et du redressement] ainsi que le quatrième dans le sens d’être élevé par l’endroit est impossible au sujet de Allâh ta’âlâ contrairement aux autres sens cités [c’est-à-dire le sens de la domination (istawlâ), le sens d’être élevé par le mérite (‘alâ routbatan) et vouloir (qasada)]. Et al-‘arch (trône) dans la langue arabe signifie le lit du roi, et le toit. » [Dans son commentaire de Ar-Riçâlah al-Qouchayriyyah]

– L’émargement (al-hâchiyah) de cette édition à été réalisée par le Chaykh Moustafâ Al-‘Aroûçi Al-Misri Al-Azhari Ach-Châfi’i qui est décédé en 1293 de l’Hégire (رحمه الله).

L’Imâm Ibn Hajar Al-‘Asqalâni approuve la célébration du Mawlid

Sujet : Le Mawlid est une bonne innovation

al-hawi-li-l-fatawa-souyouti   Ibn Hajar Al-'Asqalani - Mawlid

Dans son recueil de fatwâ : « Al-Hâwi li l-Fatâwi », dans le chapitre : « Housnou l-Maqsid fî ‘Amali l-Mawlid » (Le bon objectif dans l’accomplissement du Mawlid), après avoir fait lui-même l’éloge du Mawlid (voir l’article à ce sujet : ici), le Hâfidh As-Souyoûti a dit:

« وقد سئل شيخ الإسلام حافظ العصر أبو الفضل ابن حجر عن عمل المولد ، فأجاب بما نصه :

أصل عمل المولد بدعة لم تنقل عن أحد من السلف الصالح من القرون الثلاثة ، ولكنها مع ذلك قد اشتملت على محاسن وضدها ، فمن تحرى في عملها المحاسن وتجنب ضدها كان بدعة حسنة وإلا فلا ، قال : وقد ظهر لي تخريجها على أصل ثابت وهو ما ثبت في الصحيحين من أن النبي صلى الله عليه وسلم قدم المدينة فوجد اليهود يصومون يوم عاشوراء ، فسألهم فقالوا : هو يوم أغرق الله فيه فرعون ونجى موسى فنحن نصومه شكرا لله تعالى ، فيستفاد منه فعل الشكر لله على ما من به في يوم معين من إسداء نعمة أو دفع نقمة ، ويعاد ذلك في نظير ذلك اليوم من كل سنة ، والشكر لله يحصل بأنواع العبادة كالسجود والصيام والصدقة والتلاوة ، وأي نعمة أعظم من النعمة ببروز هذا النبي نبي الرحمة في ذلك اليوم ؟ وعلى هذا فينبغي أن يتحرى اليوم بعينه حتى يطابق قصة موسىفي يوم عاشوراء ، ومن لم يلاحظ ذلك لا يبالي بعمل المولد في أي يوم من الشهر ، بل توسع قوم فنقلوه إلى يوم من السنة ، وفيه ما فيه . فهذا ما يتعلق بأصل عمله .
وأما ما يعمل فيه فينبغي أن يقتصر فيه على ما يفهم الشكر لله تعالى من نحو ما تقدم ذكره من التلاوة والإطعام والصدقة وإنشاد شيء من المدائح النبوية والزهدية المحركة للقلوب إلى فعل الخير والعمل للآخرة »

« Le Chaykh de l’Islâm, le Hâfidh de son époque Abou l-Fadl Ibnou Hajar fut interrogé au sujet de l’organisation du Mawlid. Il répondit ce qui suit :

L’organisation du Mawlid à l’origine est une innovation qui n’est rapportée d’aucun des gens du Salaf vertueux, ceux des trois premiers siècles. Malgré cela, elle comporte de bons aspects et des aspects qui leur sont contraires. Dans le cas où les gens ne font dans leur acte que les bons aspects et se gardent de leurs opposés, c’est une bonne innovation (bid’ah haçanah). Dans le cas contraire, ça ne l’est pas. Il m’a semblé bon d’extraire à ce sujet des hadîth confirmés. C’est ce qui est confirmé dans les deux Sahîh [de Al-Boukhâri et Mouslim] que le Prophète (صلى الله عليه وسلم) vint à Médine et y trouva les juifs jeûnant le jour de ‘Âchoûrâ. Il les interrogea et ils répondirent : c’est le jour où Allâh a fait périr Pharaon et a sauvé Moûçâ. Nous le jeûnons pour remercier Allâh ta’âlâ.  

On tire de cela la permission d’accomplir un acte de remerciement envers Allâh pour ce qu’Il a accordé par grâce en un jour précis, que ce soit un bienfait accordé ou un mal repoussé et la permission de l’accomplir de nouveau la même journée de chaque année. Le remerciement envers Allâh s’effectue par différentes sortes d’adorations comme la prosternation, le jeûne, l’aumône, la récitation. Et quel plus grand bienfait que l’apparition de ce Prophète, le Prophète de la miséricorde en ce jour-là. Ainsi il convient de rechercher et de s’assurer de la journée elle-même pour que cela soit conforme à l’événement arrivé à Moûçâ au jour de ‘Âchoûrâ. Celui qui ne s’assure pas de cela et n’y prête pas attention organisera le Mawlid n’importe quel jour du mois, ou même certains le généraliseront et le feront n’importe quel jour de l’année et cela comportera ce que cela comportera.

Voilà concernant l’origine de l’organisation de la fête et ce qu’on y fait. Il convient donc de se limiter à ce qui représente un remerciement de Allâh ta’âlâ, de l’ordre de ce qui a été cité plus haut, à savoir la récitation, la présentation de nourriture et le chant de quelques chants élogieux rappelant le détachement des plaisirs du bas-monde et touchant les cœurs pour les inciter à faire le bien et à œuvrer pour l’au-delà»

Informations utiles :

– L’Imâm, le Hâfidh (spécialiste de la science du Hadîth), le Moufassir (spécialiste de l’exégèse), le Faqîh (spécialiste de la jurisprudence), Abou l-Fadl ‘Abdou r-Rahmân ibnou Abî Bakr Jalâlou d-Dîn as-Souyoûti est un grand savant Chafi’ite reconnu par toute la communauté musulmane. Il est né en 849 au Caire et il est décédé en 911 de l’hégire au Caire (رحمه الله) c’est-à-dire il y a environ 520 ans. Certains l’ont désigné comme le moujaddid du 10ème siècle de l’hégire (c’est-à-dire celui qui revitalise la science de la religion).

– Il fait parti des nombreux grands savants qui ont fait l’éloge de la célébration du Mawlid [Housnou l-Maqsid fî ‘Amali l-Mawlid] et qui ont distingué les bonnes innovations des mauvaises innovations [Housnou l-Maqsid].

– Chaykhou l-Islâm, Amîr al-Mouminîn fi l-hadîth (le Prince des croyants dans la science du hadîth) Chihâb ad-Dîn Abou l-Fadl Ahmad Ibnou ‘Ali Ibnou Hajar Al-‘Asqalâni est né en 773 et il est décédé en 852 de l’hégire (رحمه الله) c’est-à-dire il y a environ 580 ans. C’est un très grand spécialiste de la science du hadîth qui a écrit de nombreux ouvrages. Il est du madh-hab (Ecole de jurisprudence) de l’Imam Ach-Châfi’i. Son livre « Fath Al-Bârî » est incontournable, c’est l’un des plus célèbres commentaires du Sahîh Al-Boukhâri. Consultez sa biographie : ici.

  • L’Imâm As-Souyoûti a dit de lui :  « Chaykhou l-Islâm, l’Imâm des houffâdh (spécialistes de la science du hadîth) de son temps, le Hâfidh (spécialiste du hadîth) des contrées Egyptienne mais il est aussi le Hâfidh de tout le bas-monde, le juge des juges » [Tabaqât Al-Houffâdh].
  • Le Hâfidh Ibn Nasrou d-Dîn Ad-Dimachqi Ach-Châfi’i a dit à son sujet : « Notre Maître (mawlanâ wa sayyidounâ), Chaykhou l-Islâm, le grand Hâfidh (spécialiste de la science du hadîth), celui qui supporte la sounnah, l’Imâm des Imams, le juge des juges de la oummah » [Al-Jawâhir].

– Ici, l’Imâm Ibn Hajar explique clairement que le Mawlid est une bonne innovation.

– Dans l’un de ses ouvrages il explique les différents jugements des innovations en indiquant qu’une innovation peut être bonne [Fathou l-Bârî].

– En quoi consiste le Mawlid ?

  • Du fait de rassembler les musulmans dans le bien : ceci est un bien dans la religion.
  • De récitation du Qour-ân : ceci est un bien dans la religion.
  • De Dhikr (évocation de Allâh) : ceci est un bien dans la religion.
  • D’éloge du prophète (صلى الله عليه وسلم)  : ceci est un bien dans la religion.
  • De cours et conférences religieuses : ceci est un bien dans la religion.
  • Du fait de s’inciter mutuellement à la piété : ceci est un bien dans la religion.
  • Distribuer des aumônes (nourritures et boissons) : ceci est un bien dans la religion.
  • D’invocations à l’égard de Allâh : ceci est un bien dans la religion.

– L’Imâm As-Souyoûti a d’ailleurs résumé tout cela en disant : « la commémoration de la naissance (Mawlid) à l’origine consiste en le rassemblement des gens, la récitation de ce qu’il est possible de réciter du Qour-ân, la narration des nouvelles rapportées au sujet du début de l’histoire du Prophète et ce qui est advenu comme signes à sa naissance, à la suite de quoi il leur est présenté de la nourriture qu’ils consomment puis partent sans rien ajouter à cela. Ceci compte parmi les bonnes innovations pour laquelle celui qui la fait sera récompensé, et ce, pour ce que cela comporte comme glorification du degré du Prophète (صلى الله عليه وسلم), et comme manifestation de joie et de réjouissance pour sa noble naissance » [Housnou l-Maqsid fî ‘Amali l-Mawlid].

– Ainsi le Mawlid compte de parmi les bonnes innovations, et le prophète (صلى الله عليه وسلم) a lui même enseigné qu’une innovation peut être bonne et récompensée par sa parole qui a pour sens : « Celui qui instaure dans l’Islâm une bonne tradition (sounnah) en aura la récompense et l’équivalent de la récompense de ceux qui œuvreront avec après lui, sans que leurs récompenses ne soient diminuées en rien ; et celui qui instaure dans l’Islâm une mauvaise tradition (sounnah) se chargera de son péché et de l’équivalent du péché de ceux qui œuvreront avec après lui, sans que leurs péchés ne soient diminués en rien. » (Rapporté par Mouslim) [Rapporté par Mouslim].

– Quant au hadîth rapporté par Mouslim qui comprend les termes : ” وكل بدعة ضلالة ” (wa koullou bid’atin dalâlah), ce qui est visé par “koullou” dans ce hadîth est “la plupart” des innovations comme l’ont expliqués les savants de l’Islâm. [Voir la citation de l’Imâm An-Nawawi à ce sujet : ici].

– Consultez d’autres paroles de savants concernant les différentes sortes d’innovations : ici.

– Retrouvez de nombreuses paroles de savants concernant le Mawlid : ici.