L’Imâm Aboû Hanîfah dit que la proximité ou le fait d’être loin de Allâh n’est pas en terme de distance

      

L’Imâm Aboû Hanîfah a dit dans son livre « Al-Fiqhou l-Akbar » (pages 326 et 327 de cette édition qui est un charh (commentaire) du livre « Al-Fiqhou l-Akbar » réalisé par le Chaykh Moullâ ‘Ali Al-Qâri, mais 4ème et 5ème pages du traité de croyance de l’Imâm Aboû Hanîfah qui est cité à la fin du livre) :

« وليسَ قربُ اللهِ تعالى ولا بُعدُهُ منْ طريقِ طولِ المسافةِ وقِصَرِها و لكن على معنى الكرامةِ والهوانِ، و المطيعُ قريبٌ منهُ بلا كيفٍ، والعاصي بعيدٌ عنهُ بلا كيفٍ »

« Al-qourb (la proximité) ou al-bou’d (l’éloignement) par rapport à Allâh ta’âlâ n’est pas une proximité ou un éloignement par la voie de la distance mais cela est dans le sens de l’attribution d’honneur ou d’humiliation.  L’obéissant est qarîb [hororé par Allâh] sans comment (bila kayf) et le désobéissance est ba’îd [humilié par Allâh] sans comment (bila kayf).

Informations utiles :

– L’Imâm, le Moujtahid Aboû Hanîfah An-Nou’mân Ibnou Thâbit, est l’un des savants du Salaf les plus réputés. Il est né en 80 et il est décédé en 150 de l’Hégire (رحمه الله). C’est-à-dire il y a plus de 1280 ans. Il est l’Imâm de l’école (madh-hab) Hanafite et il a eu l’honneur de rencontrer des compagnons du Messager de Allâh (صلى الله عليه وسلم). Retrouvez sa biographie : ici.

– Son livre « Al-Fiqh Al-Akbar » fait partie des ouvrages qu’il a écrit sur la croyance et dont les savants ont confirmé l’authenticité. L’Imâm Mourtadâ Az-Zabîdi Al-Hanafi confirme cela dans son livre «It-hâfou s-Sâdati l-Mouttaqîn», ainsi que l’Imâm Al-Kawthari Al-Hanafi et d’autres.

– Ici, l’Imâm Aboû Hanîfah explique que la proximité ou le fait d’être loin de Allâh n’est pas en terme de distance, puis il interprète en disant que cela est en termes d’honneur et d’humiliation. C’est ce qui doit être compris, entre autres, du hadîth : « أقرب ما يكون العبد من ربِّه وهو ساجد »

– La proximité et l’éloignement par la distance est impossible au sujet de Allâh. Celui qui est au sommet de la montagne ou même les anges qui portent le Trône, et celui qui est tout en bas de la vallée sont équivalents par rapport à Allâh. Car Allâh ta’âlâ est sans endroit, Il exempt de la proximité et de l’éloignement physique, c’est-à-dire la proximité et l’éloignement par la distance. Ce qui est visé par ces termes, c’est la proximité et l’éloignement de son agrément.

– C’est pour cela que l’Imâm Al-Jouwayni (رحمه الله) a dit : « Certes [le prophète] Mouhammad (صلى الله عليه وسلم), lors de la nuit de al-Isrâ (c’est-à-dire lors du voyage nocturne et de l’ascension), n’a pas été plus proche [physiquement] de Allâh ‘azza wa jall que [le prophète] Yoûnous Ibnou Matâ lorsqu’il était dans le ventre de la baleine » [retrouvez l’article : ici].

L’Imâm Al-Kawthari dit que Allâh est sans endroit et ne dépend pas du temps

   

L’assistant du dernier calife des musulmans, l’Imâm Al-Kawthari a dit dans son livre « Maqâlâtou l-Kawthari » (page 490 de cette édition) :

« وتنـزيه الله سبحانه عن الـمكان والـمكانيات والزمان والزمانيات هو عقيدة أهل الحق رغم اغتياظ الـمجسمة الصرحاء »

« L’exemption de Allâh soubhânahou, de l’endroit et de ce qui est relatif aux endroits, du temps et de ce qui est relatif au temps, la voilà la croyance des gens de la vérité en dépit de la rage des anthropomorphistes (moujassimah) déclarés »

 

Informations utiles :

– L’Imâm, le Mouhaddith (spécialiste de la science du hadîth), le Chaykh Mouhammad Zâhid Al-Kawthari Al-Hanafi était l’assistant du dernier Calife des musulmans (le Califat a pris fin en 1924). Il était un grand savant Hanafite qui a même été appelé par certains le « Moujaddid » du siècle dernier (c’est-à-dire celui qui revitalise la science de la religion). Il est né en 1296 et il est décédé en 1371 de l’Hégire (رحمه الله), c’est à dire il y a environ 60 ans.

  • Le Chaykh Al-Qoudâ’i Al-’Azzâmi a dit de lui : « Al-‘Allâmah (l’illustre savant) scrupuleux, qui est très intelligent, le vérificateur, l’éminent enseignant  (al-Oustâdh al-Kabîr), le Chaykh Mouhammad Zâhid Al-Kawthari » [Al-Fourqân]

– Ici, il dit que le fait de croire que Allâh est exempt de l’endroit et du temps est la croyance des gens de la vérité, contrairement à ce que prétendent les anthropomorphistes, qui attribuent le corps à Allâh.

Dans « Al-Fatâwâ Al-Hindiyyah » il est dit qu’attribuer un endroit à Allâh est de la mécréance

   

Dans le livre « Al-Fatâwâ Al-Hindiyyah » composé par Chaykh Nidhâm Ad-Dîn Al-Bourhânboûri et un groupe de 500 savants, il est mentionné :

« يكفر بإثبات المكان لله تعالى »

« Devient mécréant, celui qui attribue l’endroit à Allâh ta’âlâ  »

Ensuite il est dit:

« ولو قال الله تعالى في السماء، فإن قصد به حكاية ما جاء فيه ظاهر الأخبار لا يكفر و إن أراد به المكان يكفر»

« Et s’il dit, « Allâh fi s-samâ », [il y a deux cas : ] si il visait le simple fait de répéter ce qui est parvenu de manière apparente dans les textes, il ne commet pas de mécréance, mais s’il visait par cela l’endroit, il commet de la mécréance. »

Informations utiles :

– L’ouvrage «Al-Fatâwâ Al-Hindiyyah» est un recueil de fatwâ de savants Hanafites principalement du sous-contient Indien (Inde, Pakistan, Bangladesh…), mais aussi d’Irak et du Hijâz (la région qui comprend La Mecque et Médine) qui regroupe presque tous les avis de l’école Hanafite et qui est une référence jusqu’à nos jours concernant les jugements de l’école. Il a été écrit il y a plus de 300 ans.

– Il a été dit que 500 savants du sous-continent Indien, d’Irak et du Hijâz ont travaillé à ce recueil (chaque groupe de savants d’une région était en charge d’un chapitre), et qu’ils n’écrivaient une fatwâ que lorsque personne ne la contestait.

– Le titre original de ce recueil c’est Fatâwâ al-‘Âlamgîriyyah, en perse, du nom du Sultan Aboû Moudhaffar Mouhyi d-Dîn Mouhammad Aurangzeb ‘Âlamgîr (décédé en 1118 H.) qui avait facilité aux savants hanafites la compilation de ces fatwâ. Elles ont très vite été surnommées “al-Fatâwâ al-Hindiyyah” en arabe.

– Le Chaykh Nidhâm Ad-Dîn Al-Bourhânboûri Al-Hindi Al-Hanafi était en charge de compiler les différentes Fatwâ au sein d’un ouvrage.

  • ‘Abdou l-Hayy Al-Haçani a dit de lui : « Le Chaykh, le savant (‘âlim), le Faqîh (spécialiste de la jurisprudence), […] l’un des plus grand savants et faqîh Hanafite réputés». [Nouzhatou l-Khawâtir]

– Ici, il est dit clairement qu’attribuer à Allâh un endroit est de la mécréance.

– Puis il est mentionné également que celui qui dit « Allâh fi s-samâ» et qui vise par cette parole que Allâh est dans un endroit, a également commis de la mécréance. Ce jugement a également été cité par d’autres savants tels que l’Imâm Ibn Noujaym Al-Hanafi [voir : ici], le Moufassir Ismâ’îl Haqqi [voir : ici], et autres.

– Le Chaykh Ahmad Ridâ Khân a d’ailleurs dit : « Dans [le livre] Al-Bahrou r-Râ-iq [de l’Imâm Ibn Noujaym Al-Hanafi] et dans [Al-Fatâwâ] Al-Hindiyyah, il est stipulé : Devient mécréant celui qui attribue l’endroit à Allâh ta’âlâ. Et dans les Fatâwâ de l’Imâm Qâdî Khân : un homme qui dit : « Allâh est dans le ciel, Il sait que je ne possède rien » il commet de la mécréance car Allâh ta’âlâ est exempt de l’endroit. Et dans Fatâwa l-Khoulâsah : si quelqu’un dit : « prend l’arc et monte dans le ciel pour combattre Allâh » il commet de la mécréance car il aura attribué l’endroit à Allâh ta’âlâ ». [Dans son livre « Qawâri’ou l-Qahhâr fi r-Raddi ‘ala l-Moujassimah al-foujjâr »]

– Ceci est conforme à la position même de l’Imâm Aboû Hanîfah. Cela ayant été confirmé de lui par de nombreux savants tels que l’Imâm As-Samarqandi [Voir : ici], le Chaykh Ibn Hajar Al-Haytami, le Chaykh Al-Qarâfi [Voir : ici], le Chaykh Moullâ ‘Ali Al-Qâri [Voir : ici] et [Voir : ici], le Chaykh Mahmoûd As-Soubki [Voir : ici], et autres. Et l’Imâm At-Tahâwi dans son célèbre traité de croyance qu’il a présenté comme étant conforme à la voie de l’Imâm Aboû Hanîfah et de ses deux illustres élèves a dit : « Celui qui attribue à Allâh l’une des significations propres aux humains est devenu mécréant.» [Voir l’article: ici].

– Les savants de l’islam ont été en accord pour déclarer mécréant celui qui a pour croyance que Allâh serait dans un endroit ou une direction, voir plusieurs citations à ce sujet : ici.

L’Imâm Fakhrou d-Dîn Ar-Râzi parle de la mauvaise compréhension des assimilationnistes (mouchabbihah)

   

Dans son célèbre tafsîr connu sous le nom de « At-Tafsîrou l-Kabîr » (tome 30 page 69 de cette édition) lors de l’explication du verset 16 de soûrat Al-Moulk, l’Imâm Fakhrou d-Dîn Ar-Râzi a dit :

 « واعلـم أن المشبِّهة احتجوا على إثبات الـمكان لله تعالى بقوله : {ءأَمِنتُم مَّن فيِ السَّمَاءِ}»

« Sache que les mouchabbihah (assimilationnistes) ont considéré comme preuve pour confirmer l’endroit au sujet de Allâh ta’âlâ Sa parole : {ءَأَمِنتُم مَّن فِى ٱلسَّمَآءِ} (a-amintoum man fi s-samâ) »

 

Informations utiles :

– Le Moufassir –exégète– Aboû ‘Abdi l-Lâh Mouhammad ‘Oumar Al-Houçayn Fakhrou d-Dîn Ar-Râzi est né en 543 et il est décédé en 606 de l’hégire (رحمه الله) c’est-à-dire il y a plus de 830 ans. Il était du madh-hab (école de jurisprudence) de l’Imam Ach-Châfi’i. C’est un savant de référence et son oeuvre « At-Tafsîrou l-Kabîr » est l’un des tafsîr les plus célèbres et les plus répandus. Certains l’ont désigné comme le moujaddid du 6ème siècle de l’hégire (c’est-à-dire celui qui revitalise la science de la religion).

– La croyance que Allâh serait dans un endroit au-dessus du Trône ou en tout autre endroit est la croyance des assimilationnistes qui ont fait une analogie entre Le Créateur et les créatures ; c’est une analogie corrompue qui a pour origine l’ignorance et le fait de suivre ses illusions.

– Le Chaykh Fakhrou d-Dîn Ar-Râzi dit bien que ceux qui comprennent de ce verset que Allâh serait dans un endroit sont des mouchabbihah (assimilationnistes). Et à notre époque, nous rencontrons également des personnes qui se basent sur ce verset pour tenter de justifier leur égarement.

– Les savants ont donné de nombreuses explications au sujet du sens de cette âyah. Certains ont dit que ce qui est visé par « man fi s-samâ » est un groupe d’anges, certains ont dit qu’il s’agit plus particulièrement de l’ange Jibrîl (عليه السلام), et d’autres ont donné d’autres explications. [Retrouvez des articles sur ce sujet: ici]. Mais aucun savant n’a compris de ce verset que Allâh serait dans le ciel ou au-dessus.

– Al-Qâdî ‘Iyâd (رحمه الله) a rapporté l’unanimité des musulmans sur le fait que ce verset et les textes qui y sont similaires ne sont pas à prendre selon le sens apparent. [Retrouvez sa citation : ici]

– Les savants de l’Islâm ont été catégorique à juger mécréant celui qui s’illusionne que Allâh serait dans un endroit ou une direction. [Retrouvez des articles à ce sujet : ici]

L’Imâm Mâlik confirme qu’il est permis de s’orienter vers la Tombe du Prophète pour faire des invocations

Sujet : La demande d’intercession au prophète

      

Dans son livre Ach-Chifâ (page 288 et 289 de cette édition) Al-Qâdî ‘Iyâd rapporte que le Calife Aboû Ja’far Al-Mansoûr lorsqu’il a effectué le pèlerinage et a visité la tombe du Prophète (صلى الله عليه وسلم), il a interrogé l’Imâm Mâlik en lui disant :

« يا أبا عبد الله، أستقبل القبلة ، وأدعو أم أستقبل رسول الله – صلى الله عليه وسلم – ؟

فقال : ولم تصرف وجهك عنه ، وهووسيلتك ، ووسيلة أبيك آدم – عليه السلام – إلى الله – تعالى – يوم القيامة ؟ بل استقبله ، واستشفع به ، فيشفعه الله. قال الله تعالى :  {وَلَوْ أَنَّهُمْ إِذْ ظَلَمُوا أَنْفُسَهُمْ جَاءُوكَ فَاسْتَغْفَرُوا اللهَ وَاسْتَغْفَرَ لَهُمُ الرَسُولُ لَوَجَدُوا اللهَ تَوَّابًا رَحِيمًا} »

« Ô Abâ ‘Abdi l-Lâh, est-ce que je m’oriente vers la Qiblah pour faire des invocations, ou je m’oriente vers le Messager de Allâh (صلى الله عليه وسلم) ? »

Il (c’est-à-dire l’Imâm Mâlik) lui a répondu : « Pourquoi détournerais-tu ton visage de lui, alors qu’il est ta waçîlah (le moyen grâce auquel tu espères être exaucé) par Allâh ta’âlâ et la waçîlah de ton père Âdam  (عليه السلام) le Jour du Jugement ?! Oriente-toi plutôt vers lui et demande son intercession, Allâh le fera intercéder.
Allâh ta’âlâ dit (ce qui a pour sens)  :  { Si, ayant été injustes envers eux-mêmes, ils venaient auprès de toi pour demander le pardon à Allâh, et le Messager demandait le pardon pour eux, ils sauraient que Allâh est Celui Qui accepte le repentir et Qui fait miséricorde } ».

Informations utiles :

– Le Qâdî (juge) Abou l-Fadl ‘Iyâd Ibnou Moûçâ Ibnou ‘Iyâd Al-Yahsoubi connu sous le nom de Qâdî ‘Iyâd, est un grand savant Malikite. Il est né en 476 à Ceuta et il est décédé en 544 de l’Hégire à Marrakech (Maroc) (رحمه الله) c’est-à-dire il y a plus de 950 ans. Son ouvrage « Ach-Chifâ » est très connu, le titre complet du livre est « Ach-Chifâ bi ta’rîf houqoûq al-Moustafâ ».

  • Adh-Dhahabi a dit de lui : « L’Imâm, Al-‘Allâmah (l’illustre savant), le Hâfidh (le spécialiste de la science du hadîth), celui qui n’a pas de pareil, Chaykhou l-Islâm, le Qâdî (Juge)» et il a dit également : « Ses ouvrages sont précieux» [Siyar A’lâmi n-Noubalâ]
  • Ibn Bachkwâl a dit à son sujet : « Il était parmi les gens de science qui sont intelligent et qui ont une bonne compréhension » [Siyar A’lâmi n-Noubalâ]
  • Ibn Khallikân a dit de lui : « Il est l’Imâm du hadîth de son temps, et le plus connaisseur des gens de ses sciences, de la grammaire, la langue, la parole des arabes, leurs histoires, et les généalogies.» [Wafayâtou l-A’yân]

–  L’Imâm, le spécialiste de la science du Hadîth, le Moujtahid (jurisconsulte), Mâlik Ibnou Anas est l’un des plus grands savants de notre communauté, il est une référence incontournable pour tous musulman. C’est un Salaf (C’est-à-dire qu’il a vécu dans les trois premiers siècles de l’Hégire), il est né en 93 et il est décédé en 179 de l’Hégire (رحمه الله) c’est-à-dire il y a plus de 1260 ans. Il est l’Imâm de l’école (madh-hab) Malikite. L’Imâm Ach-Châfi’i disait de lui « Lorsque les savants sont cités, Mâlik est comme une étoile »Consultez sa biographie : ici.

– Cette citation de l’Imâm Mâlik été rapportée par d’autres savants tels que :

  • Le Hâfidh Taqiyyou d-Dîn As-Soubki ;
  • Le Mouhaddith Al-Qastallâni ;
  • Le Chaykh Ibn Hajar Al-Haytami ;
  • L’Imam As-Samhoûdi [dans son livre khoulâsatou l-wafâ]
  • Et beaucoup d’autres.

– De nombreux savants ont précisé que cette parole de l’Imâm Mâlik a été rapportée de lui avec une chaîne de transmission authentique, parmi eux :

  • Le Hâfidh Ibnou Hajar Al-‘Asqalâni ;
  • Le Chaykh Az-Zourqâni Al-Mâliki ;
  • Le Chaykh Ibn Hajar Al-Haytami ;
  • Le Moufti de La Mecque : le Chaykh Ahmad Ibn Zayni Dahlân,
  • Et autres qu’eux.

– Ce récit nous confirme qu’il est permis de visiter la tombe du Prophète (صلى الله عليه وسلم) et que cela était une habitude chez les musulmans des premières générations (Salaf). Et ceci conformément au Hadîth du Prophète (صلى الله عليه وسلم) :

« مَن زَارَ قَبْرِي وَجَبَتْ لَهُ شَفَاعَتِي »

Qui a pour sens : « Celui qui visite ma tombe bénéficiera de mon intercession ».

– Ce Hadîth est rapporté par un grand nombre de Houffâdh (spécialistes de la science du Hadîth). Parmi eux il y a :

  • Le Hâfidh Ad-Dâraqoutni ;
  • Le Hâfidh Al-Bazzâr ;
  • Le Hâfidh Al-Bayhaqi ;
  • Le Qâdî ‘Iyâd [Ach-Chifâ];
  • Et autres.

Parmi les savants qui ont authentifié ce Hadîth, il y a :

  • Le Hâfidh Taqiyyou d-Dîn As-Soubki ;
  • Le Hâfidh Al-‘Alâ-i ;
  • Le Hâfidh As-Souyoûti ;
  • Le Hâfidh As-Sakhâwi ;
  • Le Hâfidh As-Samhoûdi ;
  • et beaucoup d’autres. Adh-Dhahabi a été en accord avec eux.

– Al-Qâdî ‘Iyâd rapporte dans ce même ouvrage (Ach-Chifâ), l’unanimité des musulmans sur le fait qu’il est recommandé d’aller visiter la tombe du prophète (صلى الله عليه وسلم) [Consultez l’article : ici]. De même, cette unanimité a été mentionnée par de nombreux autres savants. Parmi eux : :

  • Le Chaykh Ibnou l-Hâjj Al-Mâliki a dit: « Abou Houbayrah [Al-Hambali] a dit dans son livre concernant l’unanimité des imams : Mâlik, Ach-Châfi’i, Aboû Hanîfah et Ahmad Ibnou Hambal, que Allâh ta’âlâ leur fasse miséricorde, ont été en accord que la visite du prophète (صلى الله عليه وسلم) est recommandée (moustahabb)» [Dans son livre Al-Madkhal].
  • L’Imâm Taqiyyou d-Dîn As-Soubki a également rapporté l’unanimité dans son livre Chifâ-ou s-Saqâm.
  • Le Chaykh Taqiyyou d-Dîn Al-Hisni a dit au sujet de la visite de la tombe du prophète : « Il s’agit d’une des sounnah des envoyés par unanimité chez les croyants en l’unicité (mouwahhidîn), personne n’y porterai atteinte sauf quelqu’un dont le cœur contient la maladie des hypocrites » [Dans son livre Daf’ou choubahi man chabaha wa tamarrad].
  • Le Chaykh Moullâ ‘Ali Al-Qârî Al-Hanafi a dit : « Le voyage pour visiter la tombe du prophète (صلى الله عليه وسلم) fait partie de ce sur quoi les savants ont été unanimes sur son caractère recommandé (moustahabb)  » [Dans son livre Charh Ach-Chifâ]
  • Le Chaykh Mayyârah Al-Mâliki a dit : « Sa visite (du prophète) est une sounnah qui fait l’objet de l’unanimité » [Dans son livre Ad-Dourrou th-Thamîn wa l-Mawridou l-Ma’în]
  • Le Chaykh Ibnou ‘Âbidîn Al-Hanafi rapporte également l’unanimité dans son livre Raddou l-Mouhtâri ‘ala d-Dourri l-Moukhtâr.
  • Le Moufti de La Mecque, le Chaykh Ahmad Ibnou Zayni Dahlân a dit : « Sache, que Allâh te fasse miséricorde, que la visite de la tombe de notre Prophète (صلى الله عليه وسلم) est permise et requise par le Livre [le Qour-ân], la Sounnah, et l’unanimité (ijmâ’) de la Oummah» [Voir l’article : ici]
  • Le Mouhaddith ‘Abdou l-Lâh Al-Harari a dit : « Il est recommandé de visiter la tombe du Messager (صلى الله عليه وسلم) par l’unanimité, c’est-à-dire selon l’unanimité des Imams de l’ijtihâd, les quatres et les autres ; aussi bien pour celui qui habite à Médine que pour les habitants des différents horizons qui ont, par leur voyage, l’objectif de visiter sa tombe honorée. Il s’agit-là d’un des actes les plus éminents qui rapprochent de l’agrément de Allâh.» [Dans son livre Boughyah At-Tâlib]

– Il est d’ailleurs confirmé que des compagnons se rendaient à la tombe du prophète pour y effectuer des invocations. Cela est rapporté par Al-Bayhaqi, par Ibnou Kathîr [Al-Bidâyah wa n-Nihâyah], Ibn Hajar Al-‘Asqâlani, Adh-Dhahabi [Siyarou A’lâmi n-Noubalâ], Taqiyyou d-Dîn Al-Hisni [Daf’ou choubahi man chabbaha wa tamarrad] et beaucoup d’autres.

– Ceux qui déclarent mécréant la personne du simple fait qu’elle a eu pour destination la tombe du Messager (صلى الله عليه وسلم) ou d’un saint, pour le tabarrouk (la recherche des bénédictions) ou le tawassoul (supplication par le degré), ceux-là ont ignoré la signification de l’adoration (‘ibâdah). Ils ont contredit la croyance qu’ont les musulmans. Les musulmans, qu’ils fassent partie du Salaf ou du Khalaf, ont depuis toujours visité la tombe du Prophète (صلى الله عليه وسلم).

Remarque : le fait de tourner le dos à la Qiblah et de s’orienter vers la tombe du prophète (صلى الله عليه وسلم) pour invoquer Allâh, ne signifie en aucun cas une adoration envers le prophète (صلى الله عليه وسلم). D’ailleurs, lorsque l’Imâm effectue des invocations à la fin du discours du vendredi, il tourne le dos à la Qiblah et fait face aux fidèles de la mosquée.

– Le tawassoul, c’est demander à Allâh qu’une chose profitable se réalise ou qu’une chose nuisible cesse par l’évocation du nom d’un prophète ou d’un saint, en honneur pour celui par le degré duquel est fait le tawassoul. Faire le tawassoul par le Prophète, un saint ou les œuvres de vertu est une chose qui est permise par unanimité dans la Loi de l’Islâm et qui comporte des récompenses. [Voir la parole de l’Imâm As-Soubki à ce sujet : ici]

Le Chaykh As-Soubki Al-Azhari dit que Allâh est sans endroit et sans direction

fatawa-soubki-azhari   

Dans son ouvrage « Ithâfou l-Kâ-inât bi-bayâni s-salaf wa l-khalaf fi l-moutachâbihât » le Chaykh As-Soubki Al-Azhari a rédigé une longue fatwa, dans laquelle il a dit en introduction :

« بسم الله الرحمن الرحيم الحمد لله رب العالمين ، المنـزه عن صفات المخلوقين ، كالجهة والجسمية والمكان والفوقية ، والصلاة والسلام على سيدنا محمد ، الذي جاء بمحو الشرك والإلحاد وأمرنا بتنـزيه الله تعالى عن صفات العباد »

« Bismi l-Lâhi r-Rahmâni r-Rahîm, La louange est à Allâh Le Seigneur des mondes. Celui Qui est exempt des caractéristiques des créatures, comme la direction, le corps, l’endroit et le fait d’être au-dessus. Que l’honneur et l’élévation en degré soient accordés à notre maître Mouhammad, celui qui est venu avec l’effacement de l’association (ach-chirk) et de l’athéisme (al-Ilhâd), celui qui nous a ordonné d’exempter Allâh ta’âlâ des attributs des esclaves. »

Informations utiles :

–  Le Chaykh, le Faqîh (spécialiste de la jurisprudence), le Mouhaddith (spécialiste de la science du Hadîth)  Aboû Mouhammad Mahmoûd ibnou Mouhammad ibnou Ahmad Khattâb As-Soubki Al-Azhari Al-Mâliki est né en 1274 à Soubk al-Ahad (Egypte) et il est décédé en 1352 de l’Hégire au Caire (رحمه الله) c’est-à-dire il y a plus de 80 ans. Il était l’un des Chaykh de l’Université Islamique Al-Azhar et y enseigna durant 37 ans.

– Dans l’introduction de cette fatwâ, il dit que Allâh est exempt des caractéristiques et des attributs des créatures tels que la direction, l’endroit, le fait d’être au-dessus, et le corps.

– Cette fatwâ fut validée par une assemblée de savants de l’Université Islamique Al-Azhar, composée :

  • du Chaykh Mouhammad An-Najdi, le Chaykh des maîtres des Chafi’ites ;
  • du Chaykh Mouhammad Sabî’ Adh-Dhahabi, le Chaykh des maîtres Hanbalites ;
  • du Chaykh Mouhammad al-‘Azbi Rizq, l’enseignant des hautes études ;
  • du Chaykh ‘Abdoul-Hamîd ‘Ammâr, l’enseignant des hautes études ;
  • du Chaykh ‘Aliyy An-Nahrawi, l’enseignant des hautes études ;
  • du Chaykh Dousoûqi ‘AbdoulLâh Al-‘Arabi, du comité des grands savants ;
  • du Chaykh ‘Ali Mahfoûdh, l’enseignant dans les spécialités de Al-Azhar ;
  • du Chaykh Ibrâhîm ‘Ayyârah Ad-Daljamoûni, l’enseignant dans la section spécialisation de Al-Azhar ;
  • du Chaykh Mouhammad ‘Alyân, grand savant de Al-Azhar ;
  • du Chaykh Ahmad Makki, l’enseignant dans la section des spécialisations de Al-Azhar ;
  • et du Chaykh Mouhammad Houcayn Himdân.

– D’autres extraits de cette fatwâ sont disponible sur le site [à retrouver : ici].

L’Imâm Ja’far As-Sâdiq déclare mécréant ceux qui disent que Allâh est « dans » ou « sur » quelque chose

      

Dans son commentaire du livre « Al-Fiqh Al-Akbar » de l’Imâm Aboû Hanîfah (page 64 de cette édition, mais la page 63 est disponible afin de voir le contexte), l’Imâm Abou l-Layth As-Samarqandi rapporte :

« وعن جعفر الصادق رضي اللَّه عنه أنه قال: التوحيدُ ثلاثةُ أحرفٍ، أن تعرفَ أنه ليس من شيءٍ، ولا في شيءٍ، ولا على شيءٍ، لأنه من وصفَهُ أنه من شيءٍ فقد وصفهُ بأنه مخلوقٌ فيكفرُ، ومن قال: إِنه في شيءٍ. فقد وصفه بأنه مُحدَثٌ فيكفرُ. ومن قال على شيءٍ فقد وصفهُ بأنه محتاجٌ محمولٌ فيكفر»

« Ja’far As-Sâdiq (رضي الله عنه) a dit : Le tawhîd (la science de l’unicité) consiste à savoir que Allâh n’est pas « à partir de » quelque chose, ni « dans » une chose, ni « sur » quelque chose, car en effet, celui qui dit de Allâh qu’Il est « à partir de » quelque chose, il Lui aura attribué le fait d’être créé, et il aura mécru, celui qui dit de Allâh qu’Il est « dans » quelque chose, il Lui aura attribué le fait d’être limité, et il aura mécru, et celui qui dit de Allâh qu’Il est « sur / au dessus de » quelque chose, il Lui aura attribué le fait d’avoir un besoin et d’être porté, et il aura mécru. »

Informations utiles :

– L’Imâm, le Faqîh (spécialiste de la jurisprudence), le Mouhaddith (spécialiste de la science du Hadîth), le Moufassir (spécialiste de l’exégèse) Abou l-Layth Nasr Ibnou Mouhammad Ibnou Ahmad Ibnou As-Samarqandi Al-Hanafi est décédé en 373 de l’hégire – selon un avis – (رحمه الله) c’est-à-dire il y a environ 1060 ans. Son commentaire du livre « Al-Fiqh Al-Akbar » est très connu. Il contient également des commentaires de d’autres ouvrages de l’Imâm Aboû Hanîfah comme celui du livre « Al-Wasiyyah ». Il arrive que ce commentaire de « Al-Fiqh Al-Akbar » soit attribué par erreur à l’Imâm Al-Mâtourîdi As-Samarqandi (m.333 A.H.).

– L’Imâm Ja’far As-Sâdiq: Il est Aboû ‘Abdi l-Lâh, Ja’far fils de Mouhammad Al-Bâqir, fils de Zaynou l-‘Âbidin ‘Ali fils de Al-Houçayn, le fils de l’Imâm ‘Ali Ibnou Abî Tâlib et Fâtimah (رضي الله عنهم), la fille du prophète (صلى الله عليه وسلم). Il est également descendant du Calife Aboû Bakr As-Siddîq (رضي الله عنه) de par son ascendance maternelle. Il est parmi les grands Imam du Salaf. Il est né en 83 à Médine et est décédé en 148 de l’Hégire à Médine également, et fût enterré dans le cimetière d’Al-Baqî’. Il faisait partie des maîtres des gens de la famille du Prophète (صلى الله عليه وسلم) dans la jurisprudence, dans la science et par le mérite.

– Ici, il indique que celui qui dit ou croit que Allâh est à « partir de » quelque chose est mécréant , car il aura attribué à Allâh le fait d’être créé. Puis, il dit que celui qui croit ou dit que Allâh est « dans » une chose est mécréant, car il aura attribué à Allâh le fait d’être limité. Et il dit que celui qui croit ou dit que Allâh est « sur » ou « au dessus» de quelque chose est mécréant, car il aura attribué à Allâh le fait d’avoir besoin et d’être porté.

– Cette parole a également été mentionnée par l’Imâm An-Naçafi (m.508H.) dans son livre « Bahrou l-Kalâm ». Et une autre parole de l’Imâm Ja’far As-Sâdiq (رضي الله عنه) proche de celle-ci a été rapportée par l’Imâm Al-Bâqillâni [Voir l’article à ce sujet : ici], par l’Imâm Al-Qouchayri [voir l’article à ce sujet : ici], le Chaykh Ahmad Zarroûq Al-Fâçi [Dans son Charh ‘Aqîdati l-Imâm Al-Ghazâli] et autres [à voir également]…

Le Prophète distribua ses cheveux à ses compagnons pour le tabarrouk (recherche de bénédiction) [rapporté par Mouslim]

      

Dans son célèbre recueil de hadîth sahîh, l’Imâm Mouslim rapporte que Anas Ibnou Mâlik a dit :

 « لما رمى رسول الله صلى الله عليه وسلم الجمرة,  و نحر نسكه و حلق,  ناول الحالق شقه الأيمن فحلقه. ثم دعا أبا طلحة الأنصاري فأعطاه إياه. ثم ناوله الشق الأيسر. فقال « احلق » فحلقه, فأعطاه أبا طلحة. فقال « اقسمه بين الناس » »

Ce qui a pour sens :

« Une fois accomplis le lancer à Jamrah (Al-‘Aqabah) et l’égorgement de son offrande, le Prophète (صلى الله عليه وسلم), lors de son rasage rituel, a tendu au barbier la partie droite de sa tête. Celui-ci l’a rasée puis il a appelé Aboû Talhah Al-Ansâri et lui a donné les cheveux. Ensuite, le Prophète a tendu au barbier la partie gauche de sa tête et lui a dit : « Rase ». Il a donc rasé. Le Prophète a donné les cheveux à Aboû Talhah et lui a dit : « Distribue-les aux gens » »

Informations utiles :

– L’Imâm, le Hâfidh Mouslim Ibnou Al-Hajjâj Ibnou Mouslim Al-Qouchayri An-Nayçâboûri, l’auteur du célèbre recueil de Hadîth authentique (sahîh) connu sous le nom de « Sahîh Mouslim » est né 202 et il est décédé en 261 de l’Hégire(رحمه الله) c’est-à-dire il y a plus de 1170 ans. Il est une référence incontournable dans la science du Hadîth.

– Parmi les savants qui ont rapporté le fait que le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a partagé ses cheveux il y a l’Imâm Mouslim (à trois reprises dans son sahîh), l’Imâm Al-Boukhâri, le Hâfidh Al-Bayhaqi, le Hâfidh Al-Hâkim, le Hâfidh Ibnou Hajar Al-‘Asqalâni et autres.

– Sachez que les compagnons, que Allâh les agrée, recherchaient les bénédictions par les traces physiques du Prophète (صلى الله عليه وسلم), au cours de sa vie et après sa mort. Les musulmans n’ont jamais cessé de suivre cette voie jusqu’à nos jours.

– L’Imâm An-Nawawi a dit : « Le Calife ‘Oumar Ibn ‘Abdi l-‘Azîz a demandé à ce que soit enterré avec lui l’un des cheveux du prophète (salla l-Lâhou ‘alayhi wa sallam) qu’il avait avec lui, et également l’un de ses ongles. Il disait : « si je meurt alors mettez-les dans mon linceul », et c’est ainsi qu’ils ont fait » [Dans son livre Tahdhîbou l-Asmâ wa l-Loughât]

– Le Mouhaddith Mouhammad Habîbou l-Lâh Ach-Chanqîti a dit : « Le prophète a ordonné à Talhah de distribuer ses cheveux parmi les compagnons afin qu’ils en recherchent des bénédictions » [Dans son livre Zâdou l-Mouslim]

– Ainsi, nous avons su la permission de cette pratique à partir des actes même du Prophète (صلى الله عليه وسلم) puisqu’il a partagé ses cheveux lorsqu’il a fait raser sa tête lors du pèlerinage de l’adieu. Egalement la permission de cette pratique est su à partir des actes des compagnons tel que Khâlid Ibnou-l Walîd (ceci fera l’objet d’un article إن شاء الله). Parmi les grands savant du salaf, il y a également l’Imâm Ahmad Ibnou Hanbal qui faisait le tabarrouk avec les cheveux du prophète [Voir l’article à ce sujet : ici].

– Le tabarrouk c’est la recherche de bénédiction par les traces physiques d’un Prophète ou d’un être de vertu, tout en sachant, bien évidemment, que c’est Allâh ta’âlâ qui est Le Créateur de la guérison, du profit, de la barakah etc.

– Il n’y a donc aucune considération à donner à la prétention de ceux qui renient le tabarrouk par les traces physiques honorées du Prophète (صلى الله عليه وسلم).

Tâwoûs Ibn Kayçân interprète le verset « Yadou l-Lâh fawqa aydîhim » dans Soûrat Al-Fath [rapporté par Al-Qourtoubi]

Sujet : Le terme « yad » au sujet de Allâh ne signifie pas la main.

tafsîr Al-Qourtoubi   Tawous ibn kayçan yad interpretation

Dans son célèbre tafsîr, lors de l’explication de la parole de Allâh « يد الله فوق أيديهم » (Yadou l-Lâhi fawqa aydîhim) dans le verset 10 de Soûrat Al-Fath, l’Imâm Al-Qourtoubi a dit :

« قال ابن كيسان : قوة الله ونصرته فوق قوتهم ونصرتهم »

« Ibnou Kaysân a dit [la signification est] : La puissance de Allâh et Son secours sont supérieur à leur puissance et leur secours. »

Informations utiles :

– Le Moufassir (exégète) Mouhammad Ibnou Ahmad Al-Ansâri Al-Qourtoubi est décédé en 671 de l’Hégire (رحمه الله) c’est-à-dire il y a plus de 760 ans. Il est du madh-hab (Ecole de jurisprudence) de l’Imâm Mâlik. Son tafsîr « Al-Jâmi’ou li Ahkâmi l-Qour-ân » est une référence incontournable.

  • Adh-Dhahabi a dit à son sujet : « L’illustre savant (Al-‘Allâmah) […] un Imâm très intelligent, un érudit dans la science, il est l’auteur de nombreux ouvrages qui sont très utiles et qui indiquent sa grande connaissance, et l’abondance de sa vertu » [Târîkhou l-Islâm]
  • Ibnou Farhoûn al-Mâliki a dit de lui : « Le Chaykh, l’Imâm […] le moufassir (exégète), Il était parmi les esclaves vertueux de Allâh, de parmi les savants , les connaisseurs, les pieux, les détachés du bas-monde, ceux qui sont occupé par les affaires qui concernent l’au-delà. » Et il a dit au sujet de son Tafsîr (exégèse du Qour-ân) : « Il compte parmi les tafsîr les plus importants et les plus éminents en terme de mérite  » [Ad-Dîbâj]
  • Ibnou ‘Imâd al-Hambali a dit : « Il était un Imâm, un savant, de parmi ceux qui ont une grande connaissance du hadîth, auteur de bons ouvrages » [Chadharâtou dh-Dhahab]
  • Mouhammad Makhloûf a dit à son sujet : « Le savant, l’Imâm, le glorieux (al-jalîl), le vertueux (al-fâdil), le spécialiste de la jurisprudence (faqîh), le spécialiste de l’explication du Qour-ân (moufassir), le pieux, celui qui est scrupuleux, celui qui est complet, il était parmi les esclaves vertueux de Allâh et de parmi les savants qui ont le plus de science » [Chajaratou n-Noûr]
  • Az-Zirikli a dit de lui : « Il est de parmi les plus grands des moufassiroûn (exégètes du Qour-ân), il était vertueux, et pieux» [Al-A’lâm]

– Le Tâbi’i (successeur des compagnons), le Mouhaddith (transmetteur du Hadîth), le Faqih (spécialiste du Fiqh), le Moufassir (spécialiste de l’exégèse), Tâwoûs Ibnou Kaysân al-Khawlâni al-Hamdâni Al-Yamâni est décédé en 106 de l’Hégire à La Mecque (رحمه الله) c’est-à-dire il y a environ 1330 ans. Il était l’un des principaux élèves de Ibnou ‘Abbâs (رضي الله عنهما) et il est une référence dans la science du Tafsîr (exégèse). Il a rencontré et pris la science d’environ cinquante compagnons tels que Aboû Hourayrah, ‘Abdou l-Lâh Ibnou ‘Oumar, Zayd Ibnou Thâbit, ‘Â-ichah, et autres.

  • L’Imâm An-Nawawi a dit à son sujet : « Il est de parmi les plus grands des tâbi’în (successeurs des compagnons), des savants, des honorables vertueux» [Tahdhîbou l-Asmâ wa l-Loughât]
  • ‘Amr Ibn Dînâr a dit de lui : « Je n’ai jamais rencontré quelqu’un de semblable à Tâwoûs» [Tahdhîbou l-Asmâ wa l-Loughât]

– Ici, il explique que le verset « يد الله فوق أيديهم » (Yadou l-Lâhi fawqa aydîhim) signifie que « La puissance de Allâh et Son secours sont supérieur à leur puissance et leur secours ».  Il a donc interprété le terme « yad » par « puissance » et « secours ». Et cela nous prouve que les gens du Salaf avaient quelque fois recours à l’interprétation détaillée des textes équivoques (moutachâbih).

– Il n’a pas dit comme les anthropomorphistes, que ce verset signifie que Allâh a une main. En effet le mot « yad » dans la langue arabe, a de nombreux autres sens que celui de la main.

– Cette interprétation de Tâwoûs Ibnou Kaysân a également été rapportée par :

  • L’Imâm At-Tabarâni ;
  • L’Imâm Al-Wâhidi ;
  • L’Imâm Ibnou l-Jawzi ;
  • Et autres qu’eux dans leurs Tafsîr.

– Les Musulmans sont unanimes sur le fait que Allâh n’a pas de membre ni d’organe, Il n’est pas un corps et Il n’est pas composé de parties.

– A ce sujet, l’Imâm du Salaf, Aboû Ja’far At-Tahâwi, dans son traité de croyance qu’il a présenté en disant « Ceci est la mention de la présentation de la croyance de Ahlou s-Sounnah wa l-Jamâ’ah », il a dit : « Allâh ta’âlâ est exempt des limites, des fins, des côtés, des organes et des membres». [‘Aqîdah At-Tahâwiyyah]

– L’Imâm Aboû Hanîfah a dit : « {yadou l-Lâhi fawqa aydîhim} et Son yad n’est pas comme le yad des créatures, ce n’est pas une partie corporelle (c’est-à-dire une main), et Il est Le Créateur des mains  » [Dans son livre Al-Fiqhou l-Absat]

– L’Imâm Ibnou Hajar Al-‘Asqalâni a dit : « Il est mentionné dans le Qour-ân et dans le hadîth l’annexion de « al-yad » à Allâh ta’âlâ, et Ahlou s-Sounnah wa l-Jamâ’ah ont été unanimes qu’il n’est pas visé [au sujet de Allâh] par « al-yad » l’organe (c’est-à-dire la main), qui fait partie des choses qui sont concernées par l’entrée en existence » [Hadyou s-Sârî Mouqaddimah Fath al-Bârî]

– L’Imâm Al-Bayhaqi a dit : «Son « yad » n’est pas un organe (c’est-à-dire une main)». [Dans son livre Al-I’tiqâd]

– L’Imâm Al-Halîmi a dit lors de son explication du nom de Allâh « Al-Mouta’âlî » : « Cela signifie qu’Il est exempt du fait que Lui soit possible ce qui est possible aux choses qui entrent en existence : le mariage, l’enfantement, les organes et les membres […] » [Rapporté par Al-Bayhaqi dans Al-Asmâ-ou wa s-Sifât]

– L’Imâm Ahmad Ar-Rifâ’i a dit : «Ne dites pas que le yad et le ‘ayn [au sujet de Allâh] sont des organes » [Dans son livre Al-Bourhânou l-Mou-ayyad].

– L’Imâm An-Naçafi (m.508 h.) a dit : « Il est permis de dire que Allâh ta’âlâ a un yad en Arabe, mais ce n’est pas permis en Persan. Et al-yad est l’un de Ses attributs éternels, sans comment (bila kayf) et sans similarité (wa lâ tachbîh) […] Il en est de même pour al-yad qui compte de parmi Ses attributs éternels sans comment, ni similarité, et qui n’est pas un membre. Ainsi, nous confirmons al-yad, et son sens est tel que Allâh ta’âlâ veut » [Dans son livre Bahrou l-Kalâm]

– L’Imâm Al-Qourtoubi a dit : « Le terme – yad – dans la langue Arabe peut venir dans le sens de la partie corporelle (c’est-à-dire de la main) comme dans la parole de Allâh ta’âlâ {wa khoudh bi yadika dightha} et ceci est impossible au sujet de Allâh ta’âlâ » [Dans son tafsîr]

– Le Chaykh Ibnou ‘Aqîl Al-Hambali a dit : « Allâh n’est pas de ceux qui ont des parties ou des organes»[Rapporté par Ibnou l-Jawzi dans Al-Bâzou l-Ach-hab]

– L’Imâm Fakhrou d-Dîn Ar-Râzi lors de son explication de la parole de Allâh { ليس كمثله شيء } (layça kamithlihi chay) qui signifie « Rien n’est tel que Lui », il a dit : « Les savants du Tawhîd par le passé et par le présent ont retenu cette âyah comme argument pour nier le fait que Allâh ta’âlâ soit un corps composé d’organes et de parties étant dans un endroit et une direction ». [Dans son Tafsîr]

– L’Imâm ‘Abdou l-Ghani An-Nâboulouçi a dit : « Quant à l’assimilation (tachbîh) c’est de croire que Allâh ta’âlâ ressemble à l’une de Ses créatures, comme ceux qui croient que Allâh est un corps au-dessus du Trône ou qui croient qu’Il a des mains […] et tout ceci est de la mécréance claire » [Dans son livre Al-Fathou r-Rabbâni] Ainsi le fait de croire que Allâh aurait des mains ou n’importe quelle autre partie corporelle, ceci constitue de la mécréance.

– L’Imâm At-Tahâwi a d’ailleurs dit : « Celui qui attribue à Allâh l’une des significations propres aux humains est devenu mécréant. Celui qui aura bien compris cela en aura tiré des leçons et se sera écarté des propos semblables à ceux des mécréants, il aura su que Allâh avec Ses attributs n’est pas semblable aux humains » [Al-‘Aqîdah At-Tahâwiyyah]

– Ainsi pour résumer, nous disons que le terme « yad » dans la langue arabe a de très nombreux sens autre que le mot « main ». Lorsqu’il est employé au sujet de Allâh, il n’est pas à prendre dans le sens de l’organe et de la partie corporelle. Les savants ont donné la règle suivante : La similarité dans les termes n’implique pas la similarité dans la signification. Cela signifie que lorsqu’un même terme est employé au sujet de Allâh et au sujet d’une créature alors la signification est différente.

– Retrouvez d’autres paroles de savants concernant « Yad de Allâh » : ici.

L’Imâm Aboû Hanîfah parle de la vision de Allâh au paradis : sans direction et sans comment

Sujet : La vision de Allâh par les croyants au paradis, sans direction ni comment.

'Ali Al-Qari - commentaire al fiqh al akbar de Abou Hanifa   Abou Hanifa - vision de Allâh au paradis sans direction sans comment

Dans son Charh (commentaire) du livre « Al-Fiqh Al-Akbar » de l’Imâm Aboû Hanîfah, (page 138 de cette édition), le Chaykh Moullâ ‘Ali Al-Qâri a dit :

« وقال الإمام الأعظم (يعني الإمام أبو حنيفة) رحمه الله في كتابه « الوصية » : ولقاء الله تعالى لأهل الجنة بلا كيف ولا تشبيه ولا جهةٍ حقٌّ »

L’Imâm Al-A’dhâm (c’est-à-dire l’Imâm Aboû Hanîfah) (رحمه الله), a dit dans son livre Al-Wasiyyah : « Les gens du paradis verront Allâh ta’âlâ sans comment, sans ressemblance et sans direction et ceci est une vérité »

Informations utiles :

– L’Imâm, le Moujtahid Aboû Hanîfah An-Nou’mân Ibnou Thâbit, est l’un des savants du Salaf les plus réputés. Il est né en 80 et il est décédé en 150 de l’Hégire (رحمه الله). C’est-à-dire il y a plus de 1280 ans. Il est l’Imâm de l’école (madh-hab) Hanafite et il a eu l’honneur de rencontrer des compagnons du Messager de Allâh (صلى الله عليه وسلم). Retrouvez sa biographie : ici.

– Ici, il dit que les croyants lorsqu’ils seront au paradis, verront Allâh, sans comment, sans ressemblance, et sans direction. C’est-à-dire que Allâh ta’âlâ ne sera pas dans un endroit.

– Le comment : c’est ce par quoi on décrit les créatures, c’est-à-dire les dimensions, le début, la fin, la couleur, l’endroit, la direction, la forme, la position assise, la proximité, le mouvement, le déplacement, le changement et tout ce qui fait partie des attributs des créatures. Allâh est exempt de tout cela.

– L’Imâm Aboû Hanîfah a dit une parole proche de celle-ci, dans son livre « Al-Fiqh Al-Akbar ». Il a dit : « Allâh ta’âlâ sera vu dans l’au-delà, les croyants Le verront alors qu’ils seront eux au paradis, avec les yeux de leur tête, sans aucune ressemblance et sans comment, et il n’y aura pas de [notion de] distance entre Lui et Ses créatures »[Retrouvez l’article : ici]

  •  Le Chaykh Abou l-Mountahâ Al-Hanafi a expliqué la parole de l’Imâm Aboû Hanîfah « sans [notion de] distance» en disant : « Ce qui est visé ici [par Aboû Hanîfah par le terme “distance”] c’est la direction, l’endroit et le fait d’être en face» [Dans son charh du livre Al-Fiqh Al-Akbar]

– De nombreux savants ont tenu des propos similaires :

  • L’Imâm At-Tahâwi a dit : « La vision de Allâh est une vérité accordée aux gens du paradis, sans qu’ils connaissent Sa réalité, sans comment »[‘Aqîdatou t-Tahâwiyyah]
  • L’Imâm Abou l-Haçan Al-Ach’ari a dit : « Allâh sera vu sans incarnation (houloûl), sans limites (houdoûd) et sans comment (takyîf)»[Rapporté par Ibnou ‘Açâkir dans son livre Tabyînou kadhibi l-Mouftarî]
  • L’Imâm Aboû Mansoûr Al-Mâtourîdi a dit : « Si quelqu’un dit : « Comment Allâh sera vu ? On lui dit : « Sans comment » car le comment advient à celui qui a une image, Il sera vu sans être qualifié d’une image, d’une position debout, assise, adossée ou suspendue, d’un contact ou d’une séparation, sans qu’Il soit de face ou de dos, court ou long, lumière ou obscurité, immobile ou en mouvement, en contact ou séparé, extérieur ou intérieur et sans aucun sens que l’imagination pourrait retenir ou que la raison pourrait estimer car Il est totalement exempt de tout cela » [Dans son livre Kitâbou t-Tawhîd]
  • L’Imâm An-Naçafi a dit : « La vision que les croyants auront de Allâh ta’âlâ est possible selon la raison et obligatoire selon ce qui est rapporté, et les preuves selon les textes sont parvenues concernant l’obligation de la vision de Allâh ta’âlâ par les croyants dans la résidence de l’au-delà. Ainsi, Il sera vu sans qu’Il soit dans un endroit ni dans une direction, sans que ce soit de face, ni par le lien d’un rayon lumineux, ou par la délimitation d’une distance entre celui qui regarde et Allâh ta’âlâ » [Voir l’article : ici]
  • Le Chaykh Ismâ’îl Ibn Ibrâhîm Ach-Chaybâni Al-Hanafi (m.629 H.) a dit : « Allâh soubhânah est tout puissant pour créer dans la vue de ceux qui Le verront, la force de pouvoir Le voir, sans direction, ni par le lien d’un rayon lumineux »[Charh ‘Aqîdah At-Tahâwiyyah]
  • L’Imâm Al-Qarâfi Al-Mâliki a dit : « Allâh n’est pas dans une direction, nous (les croyants), nous Le verrons (au paradis) sans qu’Il soit dans une direction » [Al-’Ajwibatou l-Fâkhirah]
  • Le Chaykh Al-Bâbirti Al-Hanafi (m.786 H.) a dit : « Allâh sera vu sans être dans un endroit et sans être dans une direction, sans le lien d’un rayon lumineux et sans notion de distance entre celui qui Le voit et Lui (Allâh) ta’âlâ»  [Dans son commentaire de la tahâwiyyah]
  • L’Imâm Ibnou Hajar Al-‘Asqalâni, au sujet de la parole du Prophète “تَرَوْنَهُ كَذَلِكَ” qui a pour sens : « Vous le verrez ainsi », a dit : « Ce qui en est visé, c’est la comparaison de la vision dans la clarté, dans l’absence de doute, dans la facilité et l’absence de divergence ». Al-Bayhaqi a dit : « J’ai entendu le Chaykh Abou t-Tayyib As-Sou’loûki dire : « Vous ne vous regrouperez pas pour Le voir dans une direction, vous n’allez pas vous rassembler les uns aux autres, car Allah n’est pas vu dans une direction. » [Fathou l-Bârî]
  • L’Imâm Al-Qastallâni a dit : « La parole de Allâh ta’âlâ : {وُجُوهٌ} (woujoûhoun) c’est-à-dire les visages des croyants, {يَومَئِذٍ} (yawma’idhin), c’est-à-dire au Jour du jugement, {نَاضِرَةٌ} (nâdirah) c’est-à-dire qu’ils seront beaux et doux,  {إِلَى رَبِّهَا نَاظِرَةٌ} (‘ilâ Rabbihâ nâdhirah) : ils verront leur Seigneur sans comment, sans direction, ni établissement d’une distance » [Irchâd As-Sârî]
  • Le Chaykh ‘Abdou l-Ghaniyy Al-Ghounaymi Al-Maydâni Al-Hanafi a dit : « Et Allâh ta’âlâ n’est pas un corps, par conséquent Il n’est pas vu (au Paradis) comme sont vus les corps. Les créatures sont dans des directions et dans des endroits, elles sont donc vues dans une direction et dans un endroit, et Allâh existe sans direction et sans endroit Il est donc vu sans direction et sans endroit »  [Charh al-‘Aqîdah at-Tahâwiyyah]
  • Le Chaykh Ahmad Ridâ Khân Al-Hanafi a dit : « Les gens du paradis seront honoré par la vision de Allâh ta’âlâ lorsqu’ils seront au paradis, sans comment et sans direction» [Al-‘Aqîdah fi l-Islâm]
  • Le Mouhaddith Chabbîr Ahmad Al-‘Outhmâni Al-Hindi a dit : « Il n’est pas une condition concernant la vision de Allâh qu’Il soit dans une direction. Allâh est exempt de cela. Mais les croyants le verront sans qu’Il soit dans une direction, tout comme Il nous l’a appris, sans direction» [Fathou l-Moulhim bi charhi Sahîh Al-Imâm Mouslim]
  • Le Chaykh Mouhammad Haçanayn Makhloûf (ex-Moufti d’Egypte) a dit : « Il (Allâh) sera vu soubhânahou sans qu’Il soit dans un endroit ni une direction, sans contact par un rayon lumineux ni établissement d’une distance entre ceux qui Le verront et Lui ta’âlâ mais tel qu’il est digne de Son exemption et de Sa gloire, soubhânah » [voir l’article : ici]
  • Le Chaykh ‘Abdou l-Lâh Al-Harari a dit :  « Ils verront Allâh alors qu’ils seront au paradis, sans comment, sans ressemblance avec Ses créatures et sans direction, tout comme l’a dit l’Imâm Aboû Hanîfah, que Allâh l’agrée. C’est-à-dire que Allâh ta^âlâ ne sera pas dans une direction ni dans un endroit. Seulement ce sont eux qui seront dans leurs endroits au paradis. » [Boughyatou t-Tâlib]
  • Dans le livre “Tawdîhou l-‘Aqîdah” qui est au programme de la quatrième année de collège des établissements de Al-Azhar en Egypte, il est dit : « Nous (les gens du paradis) verront Allâh sans qu’Il soit dans une direction, ni de face et de toute autres choses impliquant le comment, tout comme nous croyons qu’Il n’est pas dans une direction, qu’Il n’est pas de face et qu’Il n’est pas un corps». [Tawdîhou l-‘Aqîdati l-Moufîd fî ‘ilmi t-Tawhîd li charhi l-Kharîdah li Sayyidi Ahmad Ad-Dardîr]
  • Dans le livre “Al-‘Aqîdatou l-Islâmiyyah” qui est enseigné dans les Emirats Arabes Unis, il est dit : « La croyance de sauvegarde qui t’épargnera des périls de l’association et des égarements des groupes déviés, c’est d’avoir pour croyance que Allâh ta’âlâ sera vu dans l’au-delà par les croyants sans comment, sans délimitation, sans direction et sans confinement ». [Al-‘Aqîdatou l-Islâmiyyah : At-Tawhîd fi l-Kitâbi wa s-Sounnah]

– L’Imâm, l’Illustre savant, le Mouhaddith (transmetteur du Hadîth), le Faqîh (spécialiste de la jurisprudence), le Chaykh Moullâ ‘Ali Al-Qârî est un grand savant du madh-hab (école de jurisprudence) Hanafite, il est né en Afghanistan et il est décédé à La Mecque en 1014 de l’hégire (رحمه الله), c’est-à-dire il y a plus de 430 ans. Il a écrit un commentaire du livre « Al-Fiqh Al-Akbar » de l’Imâm Aboû Hanîfah qui est très connu.

  • Ibn ‘Âbidîn Al-Hanafi a dit à son sujet : « Al-‘Allâmah (l’illustre savant) ‘Ali Al-Qârî, le dernier de ceux qui sont enraciné [dans la science] »[Raddou l-Mouhtâr]
  • Ibn ‘Âbidîn Al-Hanafi a dit également  à son sujet : « Le dernier des spécialistes de la récitation, des spécialistes du fiqh, des spécialistes de la science du hadîth, l’élite des authentificateurs et vérificateurs » [Majmou’atou Raçâ-il Ibn ‘Âbidîn]
  • Al-Mouhibbi a dit le concernant : « L’une des références de science, il était sans pareil à son époque » [Khoulâsatou l-Athar]
  • Az-Zirikli a dit de lui : « Il est un faqîh (spécialiste de la jurisprudence) Hanafite, de parmi les références de science de son époque […] il a écrit de nombreux ouvrages »[Al-A’lâm]

– Vous pouvez consulter d’autres citations de savants concernant la vision de Allâh au paradis : ici.

Le Chaykh Ibn ‘Aqîl dit que Allâh est sans endroit, qu’Il n’est pas un corps et qu’Il n’a pas d’organes (rapporté par Ibn Al-Jawzi)

   

Dans son livre « Al-Bâzou l-Ach-hab » (page 86 de cette édition) le Hâfidh Ibnou l-Jawzi a dit :

« قال ابن عقيل : « تعالى الله أن يكون له صفة تشغل الأمكنة ، لأنّ هذا عين التجسيم ، وليس الحق بذي أجزاء وأبعاض يعَالج بِها »

« Ibnou ‘Aqîl a dit : « Allâh est exempt d’avoir pour caractéristique d’occuper les endroits car ceci revient à l’attribution même du corps à Allâh, alors que Allâh n’est pas de ceux qui ont des parties ou des organes. »

Informations utiles :

– L’Imâm, le Hâfidh (spécialiste des chaînes de transmission du hadîth), le Moufassir (exégète) ‘Abdou r-Rahmân Ibnou ‘Ali connu sous le nom de Ibnou l-Jawzi le Hanbalite, est né en 508 à Baghdâd et il décédé en 597 de l’Hégire à Baghdâd  (رحمه الله) c’est-à-dire il y a 835 ans.

– Le Chaykh, le Faqîh (spécialiste de la jurisprudence), le Ousoûli (spécialiste des fondements) Abou l-Wafâ ‘Ali Ibnou ‘Aqîl Al-Baghdâdi Al-Hanbali est né en 431 et il est décédé en 513 de l’Hégire (رحمه الله) c’est-à-dire il y a environ 920 ans. C’est un grand savant qui était le Chaykh des Hanbali de son époque. Il était l’un des enseignants du Chaykh ‘Abdoul-Qâdir Al-Jîlâni lorsqu’il était à Baghdâd.

  • Ibnou l-Jawzi a dit à son sujet : « Il est l’Imâm de son époque » [Siyar A’lâmi n-Noubalâ]
  • Adh-Dhahabi a dit de lui : « L’Imâm, l’illustre savant (al-‘allâmah), l’océan de science (al-bahr), le Chaykh des Hambalites » [Siyar A’lâmi n-Noubalâ]

– Ici, il dit que Allâh n’est pas dans un endroit, qu’Il n’est pas un corps et qu’Il n’a ni parties ni organes.

– L’Imâm Ibnou l-Jawzi et l’Imâm Ibn ‘Aqîl sont deux piliers de l’école (madh-hab) de l’Imâm Ahmad Ibnou Hanbal (رحمه الله).

– Le Chaykh Ibn Hamdân a dit : « Ibn ‘Aqîl [Al-Hambali] a dit [concernant le hadîth du nouzoûl] : ce n’est pas par la disparition (d’un endroit à un autre) ou un déplacement, et ce n’est pas comme notre nouzoûl […] devient mécréant celui qui assimile Allâh à ce qu’Il a créé » [Nihâyatou l-Moubtadi-în]. Notre nouzoûl à nous vient dans le sens de la descente, c’est-à-dire un déplacement, un mouvement du haut vers le bas. Ici, Ibn ‘Aqîl Al-Hambali renie fermement ce sens là pour Allâh.

– Le Chaykh Ibn Hamdân a dit : « Ibn ‘Aqîl [Al-Hambali] a dit [au sujet de Allâh] : « ‘ala l-‘arch »  pas comme quelqu’un qui est assis sur un lit ni comme quelqu’un chevauchant une monture » [Nihâyatou l-Moubtadi-în]. Ainsi, Ibn ‘Aqîl confirme que l’istiwâ de Allâh ne vient pas dans un sens physique comme celui de la position assise, de l’établissement ou de l’installation.

– Le Chaykh Ibn Hamdân a dit : « Ibn Hâmid [un égaré moujassim] a dit que Allâh est sur le trône par Son Être, en contact avec lui, et qu’Il descend de l’endroit dans lequel Il se trouve et qu’Il se déplace. Et Ibn ‘Aqîl [Al-Hambali] lui a répliqué ainsi que d’autres [savants], ils ont déclaré qu’il s’est trompé et ils l’ont condamné, et ils ont eu raison de le blâmer » [Nihâyatou l-Moubtadi-în]. L’Imâm Ibnou l-Jawzi Al-Hambali a d’ailleurs fermement dénoncé Ibn Hâmid, ainsi que le Qâdî Aboû Ya’lâ et Ibnou z-Zâghoûni dans son livre Daf’ou Choubahi t-Tachbîh.

Ibn Taymiyyah a dit que célébrer le Mawlid apporte une grande récompense

Sujet : Ibn Taymiyah approuve le Mawlid

   

Dans le livre qu’il a intitulé « Iqtidâ-ou s-Sirâti l-Moustaqîm » (page 269 de cette édition) Ibnou Taymiyah al-moujassim a dit au sujet du Mawlid :

« فتعظيم المولد واتخاذه موسما قد يفعله بعض الناس ويكون له فيه أجر عظيم لحسن قصده وتعيظمه لرسول الله صلى الله عليه وآله وسلم »

« Célébrer le Mawlid et le prendre comme une occasion religieuse qui se répète chaque année comme certains le font, il y a en cela une grande récompense pour sa bonne intention, et pour sa glorification du prophète salla l-Lâhou ‘alayhi wa âlihi wa sallam »

Informations utiles :

– Ahmad Ibnou Taymiyah Al-Harrâni al-moujassim est né en 661 et il est décédé en 728 de l’Hégire. Il est à l’origine d’une grande discorde dans le monde musulman. Nombreux sont les savants de l’Islâm qui ont mis en garde contre lui et ont dénoncé ses multiples égarements. Il est l’une des plus anciennes références des wahhabites (pseudo-salafis) qui est le groupe actuel qui propage que la célébration du Mawlid serait d’après eux un égarement et qui de ce fait propage une fitnah (discorde) chaque année dans la communauté musulmane. Nous le mentionnons ici, non pas en tant que modèle, mais pour répliquer à ceux qui le considèrent comme une référence, tout en le contredisant. Retrouvez plus d’informations au sujet d’Ibnou Taymiyah sur ce site : https://ibnoutaymiyya.com.

– Ici, Ibnou Taymiyah dit clairement que ceux qui célèbrent le Mawlid obtiennent une grande récompense. Il considère donc la célébration du mawlid comme une bonne innovation. En effet, il n’y a pas de récompense dans l’accomplissement d’un péché. Ses élèves Ibnou Kathîr [Dans son livre Al-Bidâyah wa n-Nihâyah] et Adh-Dhahabi [Dans son livre Siyarou A’lâmi n-Noubalâ] ont également évoqué en bien le Mawlid.

– Ibn Taymiyah a d’ailleurs fait la distinction entre une bonne et mauvaise innovation [Dans son livre intitulé Dar-ou Ta’âroudi l-‘Aqli wa n-Naql]

– Nous avons donc d’un coté les pseudo-salafis (wahhabites) qui se réfèrent de manière quasi-aveugle à tout les avis d’Ibnou Taymiyah et qui accusent les musulmans qui célèbrent le Mawlid et qui le considèrent comme une bonne innovation, d’être des égarés. Et de l’autre coté, nous avons Ibnou Taymiyah qui considère lui-même que le Mawlid est une bonne innovation qui rapporte une grande récompense.

– Soyez prudent, car certaines personnes parmi les pseudo-salafis (wahhabites), citent des paroles tronquées d’Ibnou Taymiyah au sujet du Mawlid, en supprimant volontairement sa conclusion, dans laquelle il dit qu’il n’y a rien qui s’oppose à la célébration du mawlid.

– En quoi consiste le Mawlid ?

  • Du fait de rassembler les musulmans dans le bien : ceci est un bien dans la religion.
  • De récitation du Qour-ân : ceci est un bien dans la religion.
  • De Dhikr (évocation de Allâh) : ceci est un bien dans la religion.
  • D’éloge du prophète (صلى الله عليه وسلم)  : ceci est un bien dans la religion.
  • De cours et conférences religieuses : ceci est un bien dans la religion.
  • Du fait de s’inciter mutuellement à la piété : ceci est un bien dans la religion.
  • Distribuer des aumônes (nourritures et boissons) : ceci est un bien dans la religion.
  • D’invocations à l’égard de Allâh : ceci est un bien dans la religion.

– L’Imâm As-Souyoûti a d’ailleurs résumé tout cela en disant : « la commémoration de la naissance (Mawlid) à l’origine consiste en le rassemblement des gens, la récitation de ce qu’il est possible de réciter du Qour-ân, la narration des nouvelles rapportées au sujet du début de l’histoire du Prophète et ce qui est advenu comme signes à sa naissance, à la suite de quoi il leur est présenté de la nourriture qu’ils consomment puis partent sans rien ajouter à cela. Ceci compte parmi les bonnes innovations pour laquelle celui qui la fait sera récompensé, et ce, pour ce que cela comporte comme glorification du degré du Prophète (صلى الله عليه وسلم), et comme manifestation de joie et de réjouissance pour sa noble naissance » [Housnou l-Maqsid fi ‘Amali l-Mawlid].

– Ainsi le Mawlid compte de parmi les bonnes innovations, et le prophète (صلى الله عليه وسلم) a lui même enseigné qu’une innovation peut être bonne et récompensée par sa parole qui a pour sens : « Celui qui instaure dans l’Islâm une bonne tradition (sounnah) en aura la récompense et l’équivalent de la récompense de ceux qui œuvreront avec après lui, sans que leurs récompenses ne soient diminuées en rien ; et celui qui instaure dans l’Islâm une mauvaise tradition (sounnah) se chargera de son péché et de l’équivalent du péché de ceux qui œuvreront avec après lui, sans que leurs péchés ne soient diminués en rien. » [Rapporté par Mouslim].

– Quant au hadîth rapporté par Mouslim qui comprend les termes : ” وكل بدعة ضلالة ” (wa koullou bid’atin dalâlah), ce qui est visé par “koullou” dans ce hadîth est “la plupart” des innovations comme l’ont expliqués les savants de l’Islâm. [Voir la citation de l’Imâm An-Nawawi à ce sujet : ici]

– Consultez des paroles de savants concernant les différentes sortes d’innovations : ici.

– Retrouvez de nombreuses paroles de savants concernant le Mawlid : ici.

– A voir également : Les wahhabites interdisent le Mawlid du prophète mais innovent une semaine de fête pour Mouhammad Ibn ‘Abdi l-Wahhâb

L’Imâm Aboû Hanîfah déclare mécréant ceux qui attribuent un endroit à Allâh (rapporté par Ibn ‘Abdi s-Salâm et Al-Qâri)

      

Dans son Charh (commentaire) du livre « Al-Fiqh Al-Akbar » de l’Imâm Aboû Hanîfah, (pages 333 et 334 de cette édition), le Chaykh Moullâ ‘Ali Al-Qâri a dit :

« ذكر الشيخ الإمام ابن عبد السلام في كتاب حل الرموز: أنه قال الإمام أبو حنيفة رحمه الله :

« من قال لا أعرف الله تعالى في السماء هو أم في الأرض كفر، لأن هذا القول يوهم أن للحق مكانا، ومن توهم أن للحق مكانا فهو مشبه »

ولا شك أن ابن عبد السلام من أجل العلماء وأوثقهم، فيجب الاعتماد على نقله »

« Le Chaykh, l’Imâm Ibnou ‘Abdi s-Salâm, dans son livre Hallou r-Roumoûz, rapporte que l’Imâm Aboû Hanîfah (رحمه الله) a dit:

« Celui qui dit : Je ne sais pas si Allâh ta’âlâ est au ciel ou sur terre est devenu mécréant ; Car cette parole donne l’illusion que Allâh (Al-Haqq) aurait un endroit et celui qui se donne l’illusion que Allâh a un endroit est un assimilationniste (mouchabbih)»

Il n’y a pas de doute que Ibnou ‘Abdi s-Salâm fait partie des plus illustres des savants et ceux qui sont les plus fiables. Il est donc un devoir de se baser sur ce qu’il a rapporté »

Informations utiles :

– L’Imâm, le Moujtahid Aboû Hanîfah An-Nou’mân Ibnou Thâbit, est l’un des savants du Salaf les plus réputés. Il est né en 80 et il est décédé en 150 de l’Hégire (رحمه الله). C’est-à-dire il y a plus de 1280 ans. Il est l’Imâm de l’école (madh-hab) Hanafite et il a eu l’honneur de rencontrer des compagnons du Messager de Allâh (صلى الله عليه وسلم). Retrouvez sa biographie : ici.

– Son livre « Al-Fiqh Al Akbar » fait partie des ouvrages qu’il a écrit sur la croyance et dont les savants ont confirmé l’authenticité. L’Imâm Mourtadâ Az-Zabîdi Al-Hanafi confirme cela dans son livre «It-hâfou s-Sâdati l-Mouttaqîn», ainsi que l’Imâm Al-Kawthari Al-Hanafi et d’autres.

– Chaykhou l-Islâm ‘Abdou l-‘Azîz Ibnou ‘Abdi s-Salâm était surnommé le Sultan des Savants, il est né en 577 à Damas et il est décédé en 660 de l’Hégire au Caire (رحمه الله)  c’est-à-dire il y a environ 775 ans, il était du madh-hab (école de jurisprudence) Chafi’ite.

  • An-Nawawi a dit à son sujet : «L’Imâm, le Chaykh, à propos duquel il y a unanimité sur le fait qu’il est un guide, sur sa grandeur, sur sa maîtrise de nombreuses sortes de sciences et sur le fait qu’il y excellait»  [Tahdhîbou l-‘Asmâ-i wa l-Loughât]

– L’Imâm, l’Illustre savant, le Mouhaddith (transmetteur du Hadîth), le Faqîh (spécialiste de la jurisprudence), le Chaykh Moullâ ‘Ali Al-Qârî est un grand savant du madh-hab (école de jurisprudence) Hanafite, il est né en Afghanistan et il est décédé à La Mecque en 1014 de l’hégire (رحمه الله), c’est-à-dire il y a plus de 430 ans. Il a écrit un commentaire du livre « Al-Fiqh Al-Akbar » de l’Imâm Aboû Hanîfah qui est très connu.

  • Ibn ‘Âbidîn Al-Hanafi a dit à son sujet : « Al-‘Allâmah (l’illustre savant) ‘Ali Al-Qârî, le dernier de ceux qui sont enraciné [dans la science] »[Raddou l-Mouhtâr]
  • Ibn ‘Âbidîn Al-Hanafi a dit également  à son sujet : « Le dernier des spécialistes de la récitation, des spécialistes du fiqh, des spécialistes de la science du hadîth, l’élite des authentificateurs et vérificateurs » [Majmou’atou Raçâ-il Ibn ‘Âbidîn]
  • Al-Mouhibbi a dit le concernant : « L’une des références de science, il était sans pareil à son époque » [Khoulâsatou l-Athar]
  • Az-Zirikli a dit de lui : « Il est un faqîh (spécialiste de la jurisprudence) Hanafite, de parmi les références de science de son époque […] il a écrit de nombreux ouvrages »[Al-A’lâm]

– Ici, l’Imâm Aboû Hanîfah considère qu’attribuer un endroit à Allâh est de la mécréance. Et sa parole est confirmée par deux grands savants : Chaykhou l-Islâm Ibnou ‘Abdi s-Salâm et le Chaykh Moullâ ‘Ali Al-Qârî. Cette explication de la parole de l’Imâm Aboû Hanifâh a été également été confirmée par l’Imâm As-Samarqandi Al-Hanafi [voir l’article : ici], par l’Imâm Al-Bayâdi Al-Hanafi, par le Chaykh Taqiyyou d-Dîn Al-Hisni et autres.

– Cette déclaration de mécréance de l’Imâm Aboû Hanîfah à l’égard de ceux qui ont pour croyance que Allâh serait dans un endroit ou une direction est également confirmée de lui par de nombreux savants tels que le Chaykh Ibn Hajar Al-Haytami, le Chaykh Al-Qarâfi [Voir l’article : ici], le Chaykh Moullâ ‘Ali Al-Qâri dans un autre de ses ouvrages [Voir l’article : ici], le Chaykh Mahmoûd As-Soubki [Voir l’article : ici], et autres. Et l’Imâm At-Tahâwi dans son célèbre traité de croyance qu’il a présenté comme étant conforme à la voie de l’Imâm Aboû Hanîfah et de ses deux illustres élèves a dit : « Celui qui attribue à Allâh l’une des significations propres aux humains est devenu mécréant.» [Voir l’article: ici].

Ibn Kathîr rapporte de Al-Bayhaqi que les compagnons venaient à la tombe du Prophète lors de difficultés

   

Dans son livre d’histoire « Al-Bidâyah wa n-Nihâyah » Ibnou Kathîr a dit :

«وقال الحافظ أبو بكر البيهقي : أخبرنا أبو نصر بن قتادة وأبو بكر الفارسي قالا : حدثنا أبو عمرو بن مطر ، حدثنا إبراهيم بن علي الذهلي ، حدثنا يحيى بن يحيى ، حدثنا أبو معاوية ، عن الأعمش ، عن أبي صالح ، عن مالك قال : أصاب الناس قحط في زمان عمر بن الخطاب ، فجاء رجل إلى قبر النبي ، صلى الله عليه وسلم ، ، فقال : يا رسول الله استسق الله لأمتك فإنهم قد هلكوا . فأتاه رسول الله ، صلى الله عليه وسلم ، في المنام ، فقال :  » ائت عمر فأقرئه مني السلام وأخبره أنكم مسقون ، وقل له عليك الكيس الكيس  » . فأتى الرجل فأخبر عمر فقال : يا رب ما آلو إلا ما عجزت عنه . وهذا إسناد صحيح»

« Le Hâfidh Aboû Bakr Al-Bayhaqi a dit […] d’après Mâlik (Ad-Dâr) : « Les gens furent touchés par la sécheresse durant le califat de ‘Oumar Ibnou l-Khattab. Un homme est alors venu à la tombe du Prophète (صلى الله عليه وسلم) et a dit : « Ô Messager de Allâh, demande la pluie pour ta communauté, ils ont eu beaucoup de pertes ». Cet homme a alors vu dans le rêve le Messager de Allâh (صلى الله عليه وسلم) lui dire [dans le sens] : «Passe le salâm à ‘Oumar et informe-le qu’ils recevront la pluie et dis-lui: «Occupe-toi bien de la communauté». L’homme est alors allé voir ‘Oumar et lui a annoncé cela. ‘Oumar s’est alors mis à pleurer et a dit : « Ô Seigneur, je ferai tout ce qui est en ma capacité pour servir la communauté » Et la chaîne de transmission de ce hadîth est sahîh.»

Informations utiles :

– Ismâ’îl Ibnou Kathîr Ad-Dimachqi est né en 701 et il est décédé en 774 de l’hégire. Il est souvent pris en référence par les gens qui se prétendent à tord Salafis (les wahhabites). Il a été élève de Ibnou Taymiyyah durant sa jeunesse.

– L’Imâm, le Hâfidh (spécialiste de la science du Hadîth) Aboû Bakr Ahmad Ibnou l-Houçayn Al-Bayhaqi, est né en 384 et il est décédé en 458 de l’hégire (رحمه الله), c’est-à-dire il y a presque 1000 ans. Il fait parti des plus grands savants du hadîth, et il est de l’école de jurisprudence Châfi’ite. Voir la biographie de l’Imâm Al-Bayhaqi : ici.

– Ce Hadîth a été rapporté :

  • par le Hâfidh Al-Bayhaqi dans « Dalâ-il an-Noubouwwah » ;
  • par le Hâfidh Ibnou Hajar Al-‘Asqalâni dans son commentaire du sahîh Al-Boukhâri « Fath Al-Bârî » et dans «Al-Isâbah fi Tamyîzi s-Sahâbah » qui déclare que la chaîne de transmission est sahîh ;
  • par Ibnou Kathîr à deux reprises dans « Al-Bidâyah wa n-Nihâyah » qui déclare également que la chaîne de transmission est sahîh ;
  • par Adh-Dhahabi dans « Siyarou A’lâmi n-Noubalâ » [voir l’article : ici] ;
  • par le Hâfidh Taqiyyou d-Dîn As-Soubki dans « Chifâ-ou s-Saqâm » ;
  • par l’Imâm Al-Hisni dans « Daf’ou choubahi man chabaha wa tamarrad » [voir l’article : ici] ;
  • par le Hâfidh ‘Abdou l-Lâh Al-Ghoumâri qui déclare que la chaîne de transmission est sahîh ;
  • et par d’autres encore… Cela fera l’objet d’articles (إن شاء الله).

– Dans ce Hadîth, nous retenons qu’un compagnon s’est rendu à la tombe du Messager (صلى الله عليه وسلم) pour faire le tabarrouk (la recherche de bénédiction) et l’istighâthah (la demande du renfort) ; et personne ne l’a blâmé ou n’a renié cela, ni ‘Oumar, ni personne d’autre parmi les compagnons et ceux qui les ont succédé. Pourtant ‘Oumar était connu pour être ferme lorsqu’il s’agissait de blâmer un égarement. Il a été rapporté au sujet de l’explication de ce Hadîth que le compagnon en question est Bilâl Ibnou l-Hârith Al-Mouzani.

– Et le rapporteur de ce récit est Mâlik Ad-Dâr qui était responsable du trésor public des musulmans (Baytou l-mâl) auprès du Calife ‘Oumar Ibnou l-Khattâb. Certains ignorants prétendent que Mâlik Ad-Dâr est quelqu’un d’inconnu. Leur parole est réfutée par le fait que ‘Oumar ne prend pour la fonction de Responsable du Trésor que quelqu’un digne de confiance.

– Ceux qui déclarent mécréant la personne du simple fait qu’elle a eu pour destination la tombe du Messager (صلى الله عليه وسلم) ou d’un saint, pour le tabarrouk (la recherche des bénédictions), ceux-là ont ignoré la signification de l’adoration (‘ibâdah). Ils ont contredit la croyance qu’ont les musulmans. Les musulmans, qu’ils fassent partie du Salaf ou du Khalaf, ont depuis toujours visité la tombe du Prophète (صلى الله عليه وسلم). Le sens de la visite n’est pas que le Messager (صلى الله عليه وسلم) leur créerait la bénédiction ! Mais le sens en est qu’ils espèrent que Allâh leur crée la bénédiction (barakah) grâce à leur visite de sa tombe.

– Ce hadîth invalide la prétention des wahhabites que l’istighâthah (recherche du renfort) par le Messager (صلى الله عليه وسلم) après sa mort serait une forme d’association (chirk).