Sujet : Le terme « yad » au sujet de Allâh ne signifie pas la main.
Dans son célèbre tafsîr, lors de l’explication de la parole de Allâh « يد الله فوق أيديهم » (Yadou l-Lâhi fawqa aydîhim) dans le verset 10 de Soûrat Al-Fath, l’Imâm Al-Qourtoubi a dit :
« قال ابن كيسان : قوة الله ونصرته فوق قوتهم ونصرتهم »
« Ibnou Kaysân a dit [la signification est] : La puissance de Allâh et Son secours sont supérieur à leur puissance et leur secours. »
Informations utiles :
– Le Moufassir (exégète) Mouhammad Ibnou Ahmad Al-Ansâri Al-Qourtoubi est décédé en 671 de l’Hégire (رحمه الله) c’est-à-dire il y a plus de 760 ans. Il est du madh-hab (Ecole de jurisprudence) de l’Imâm Mâlik. Son tafsîr « Al-Jâmi’ou li Ahkâmi l-Qour-ân » est une référence incontournable.
- Adh-Dhahabi a dit à son sujet : « L’illustre savant (Al-‘Allâmah) […] un Imâm très intelligent, un érudit dans la science, il est l’auteur de nombreux ouvrages qui sont très utile et qui indique sa grande connaissance, et l’abondance de sa vertu » [Târîkhou l-Islâm]
- Ibnou Farhoûn al-Mâliki a dit de lui : « Le Chaykh, l’Imâm […] le moufassir (exégète), Il était parmi les esclaves vertueux de Allâh, de parmi les savants , les connaisseurs, les pieux, les détachés du bas-monde, ceux qui sont occupé par les affaires qui concernent l’au-delà. » Et il a dit au sujet de son Tafsîr (exégèse du Qour-ân) : « Il compte parmi les tafsîr les plus importants et les plus éminents en terme de mérite » [Ad-Dîbâj]
- Ibnou ‘Imâd al-Hambali a dit : « Il était un Imâm, un savant, de parmi ceux qui ont une grande connaissance du hadîth, auteur de bons ouvrages » [Chadharâtou dh-Dhahab]
- Mouhammad Makhloûf a dit à son sujet : « Le savant, l’Imâm, le glorieux (al-jalîl), le vertueux (al-fâdil), le spécialiste de la jurisprudence (faqîh), le spécialiste de l’explication du Qour-ân (moufassir), le pieux, celui qui est scrupuleux, celui qui est complet, il était parmi les esclaves vertueux de Allâh et de parmi les savants qui ont le plus de science » [Chajaratou n-Noûr]
- Az-Zirikli a dit de lui : « Il est de parmi les plus grands des moufassiroûn (exégètes du Qour-ân), il était vertueux, et pieux» [Al-A’lâm]
– Le Tâbi’i (successeur des compagnons), le Mouhaddith (transmetteur du Hadîth), le Faqih (spécialiste du Fiqh), le Moufassir (spécialiste de l’exégèse), Tâwoûs Ibnou Kaysân al-Khawlâni al-Hamdâni Al-Yamâni est décédé en 106 de l’Hégire à La Mecque (رحمه الله) c’est-à-dire il y a environ 1330 ans. Il était l’un des principaux élèves de Ibnou ‘Abbâs (رضي الله عنهما) et il est une référence dans la science du Tafsîr (exégèse). Il a rencontré et pris la science d’environ cinquante compagnons tels que Aboû Hourayrah, ‘Abdou l-Lâh Ibnou ‘Oumar, Zayd Ibnou Thâbit, ‘Â-ichah, et autres.
- L’Imâm An-Nawawi a dit à son sujet : « Il est de parmi les plus grands des tâbi’în (successeurs des compagnons), des savants, des honorables vertueux» [Tahdhîbou l-Asmâ wa l-Loughât]
- ‘Amr Ibn Dînâr a dit de lui : « Je n’ai jamais rencontré quelqu’un de semblable à Tâwoûs» [Tahdhîbou l-Asmâ wa l-Loughât]
– Ici, il explique que le verset « يد الله فوق أيديهم » (Yadou l-Lâhi fawqa aydîhim) signifie que « La puissance de Allâh et Son secours sont supérieur à leur puissance et leur secours ». Il a donc interprété le terme « yad » par « puissance » et « secours ». Et cela nous prouve que les gens du Salaf avaient quelque fois recours à l’interprétation détaillée des textes équivoques (moutachâbih).
– Il n’a pas dit comme les anthropomorphistes, que ce verset signifie que Allâh a une main. En effet le mot « yad » dans la langue arabe, a de nombreux autres sens que celui de la main.
– Cette interprétation de Tâwoûs Ibnou Kaysân a également été rapportée par :
- L’Imâm At-Tabarâni ;
- L’Imâm Al-Wâhidi ;
- L’Imâm Ibnou l-Jawzi ;
- Et autres qu’eux dans leurs Tafsîr.
– Les Musulmans sont unanimes sur le fait que Allâh n’a pas de membre ni d’organe, Il n’est pas un corps et Il n’est pas composé de parties.
– A ce sujet, l’Imâm du Salaf, Aboû Ja’far At-Tahâwi, dans son traité de croyance qu’il a présenté en disant « Ceci est la mention de la présentation de la croyance de Ahlou s-Sounnah wa l-Jamâ’ah », il a dit : « Allâh ta’âlâ est exempt des limites, des fins, des côtés, des organes et des membres». [‘Aqîdah At-Tahâwiyyah]
– L’Imâm Aboû Hanîfah a dit : « {yadou l-Lâhi fawqa aydîhim} et Son yad n’est pas comme le yad des créatures, ce n’est pas une partie corporelle (c’est-à-dire une main), et Il est Le Créateur des mains » [Dans son livre Al-Fiqhou l-Absat]
– L’Imâm Ibnou Hajar Al-‘Asqalâni a dit : « Il est mentionné dans le Qour-ân et dans le hadîth l’annexion de « al-yad » à Allâh ta’âlâ, et Ahlou s-Sounnah wa l-Jamâ’ah ont été unanimes qu’il n’est pas visé [au sujet de Allâh] par « al-yad » l’organe (c’est-à-dire la main), qui fait partie des choses qui sont concernées par l’entrée en existence » [Hadyou s-Sârî Mouqaddimah Fath al-Bârî]
– L’Imâm Al-Bayhaqi a dit : «Son « yad » n’est pas un organe (c’est-à-dire une main)». [Dans son livre Al-I’tiqâd]
– L’Imâm Al-Halîmi a dit lors de son explication du nom de Allâh « Al-Mouta’âlî » : « Cela signifie qu’Il est exempt du fait que Lui soit possible ce qui est possible aux choses qui entrent en existence : le mariage, l’enfantement, les organes et les membres […] » [Rapporté par Al-Bayhaqi dans Al-Asmâ-ou wa s-Sifât]
– L’Imâm Ahmad Ar-Rifâ’i a dit : «Ne dites pas que le yad et le ‘ayn [au sujet de Allâh] sont des organes » [Dans son livre Al-Bourhânou l-Mou-ayyad].
– L’Imâm An-Naçafi (m.508 h.) a dit : « Il est permis de dire que Allâh ta’âlâ a un yad en Arabe, mais ce n’est pas permis en Persan. Et al-yad est l’un de Ses attributs éternels, sans comment (bila kayf) et sans similarité (wa lâ tachbîh) […] Il en est de même pour al-yad qui compte de parmi Ses attributs éternels sans comment, ni similarité, et qui n’est pas un membre. Ainsi, nous confirmons al-yad, et son sens est tel que Allâh ta’âlâ veut » [Dans son livre Bahrou l-Kalâm]
– L’Imâm Al-Qourtoubi a dit : « Le terme – yad – dans la langue Arabe peut venir dans le sens de la partie corporelle (c’est-à-dire de la main) comme dans la parole de Allâh ta’âlâ {wa khoudh bi yadika dightha} et ceci est impossible au sujet de Allâh ta’âlâ » [Dans son tafsîr]
– Le Chaykh Ibnou ‘Aqîl Al-Hambali a dit : « Allâh n’est pas de ceux qui ont des parties ou des organes». [Rapporté par Ibnou l-Jawzi dans Al-Bâzou l-Ach-hab]
– L’Imâm Fakhrou d-Dîn Ar-Râzi lors de son explication de la parole de Allâh { ليس كمثله شيء } (layça kamithlihi chay) qui signifie « Rien n’est tel que Lui », il a dit : « Les savants du Tawhîd par le passé et par le présent ont retenu cette âyah comme argument pour nier le fait que Allâh ta’âlâ soit un corps composé d’organes et de parties étant dans un endroit et une direction ». [Dans son Tafsîr]
– L’Imâm ‘Abdou l-Ghani An-Nâboulouçi a dit : « Quant à l’assimilation (tachbîh) c’est de croire que Allâh ta’âlâ ressemble à l’une de Ses créatures, comme ceux qui croient que Allâh est un corps au-dessus du Trône ou qui croient qu’Il a des mains […] et tout ceci est de la mécréance claire » [Dans son livre Al-Fathou r-Rabbâni] Ainsi le fait de croire que Allâh aurait des mains ou n’importe quelle autre partie corporelle, ceci constitue de la mécréance.
– L’Imâm At-Tahâwi a d’ailleurs dit : « Celui qui attribue à Allâh l’une des significations propres aux humains est devenu mécréant. Celui qui aura bien compris cela en aura tiré des leçons et se sera écarté des propos semblables à ceux des mécréants, il aura su que Allâh avec Ses attributs n’est pas semblable aux humains » [Al-‘Aqîdah At-Tahâwiyyah]
– Ainsi pour résumer, nous disons que le terme « yad » dans la langue arabe a de très nombreux sens autre que le mot « main ». Lorsqu’il est employé au sujet de Allâh, il n’est pas à prendre dans le sens de l’organe et de la partie corporelle. Les savants ont donné la règle suivante : La similarité dans les termes n’implique pas la similarité dans la signification. Cela signifie que lorsqu’un même terme est employé au sujet de Allâh et au sujet d’une créature alors la signification est différente.
– Retrouvez d’autres paroles de savants concernant « Yad de Allâh » : ici.