L’Imâm Ja’far As-Sâdiq dit que celui qui prétend que Allâh est « au-dessus » ou « dans » quelque chose a commis du chirk

   Ar-Riçalah Al-Qouchayriyyah - Al-Qouchayri   Ja'far As-sadiq - tawhid - Al-qouchayri

Dans sa célèbre Epître « Ar-Riçâlatou l-Qouchayriyyah » (page 13 de cette édition) l’Imâm Al-Qouchayri a dit :

«قال جعفر الصادق : من زعم أن الله في شىء ، أومن شىء أو على شىء فقد أشرك . إذ لو كان على شىء لكان محمولا ، ولو كان في شىء لكان محصوراً ، ولو كان من شىء لكان محدثًا (أي مخلوقاً)»

« Ja’far As-Sâdiq a dit : Celui qui prétend que Allâh est dans quelque chose, ou issu de quelque chose, ou au-dessus de [ou sur] quelque chose a commis du chirk (c’est-à-dire : adorer autre que Allâh), car s’Il était au-dessus de [ou sur] quelque chose Il serait porté, s’Il était dans quelque chose, Il serait limité, s’Il était issu de quelque chose, Il serait entré en existence (c’est-à-dire créé) »

Informations utiles :

– L’Imâm Ja’far As-Sâdiq: Il est Aboû ‘Abdi l-Lâh, Ja’far fils de Mouhammad Al-Bâqir, fils de Zaynou l-‘Âbidin ‘Ali fils de Al-Houçayn, le fils de l’Imâm ‘Ali Ibnou Abî Tâlib et Fâtimah (رضي الله عنهم), la fille du prophète (صلى الله عليه وسلم). Il est également descendant du Calife Aboû Bakr As-Siddîq (رضي الله عنه) de par son ascendance maternelle. Il est parmi les grands Imam du Salaf. Il est né en 83 à Médine et est décédé en 148 de l’Hégire à Médine également, et fût enterré dans le cimetière d’Al-Baqî’. Il faisait partie des maîtres des gens de la famille du Prophète (صلى الله عليه وسلم) dans la jurisprudence, dans la science et par le mérite.

– Ici, il dit que Allâh n’est ni dans quelque chose, ni issu de quelque chose, ni au-dessus de quelque chose, et que la croyance en l’une de ces choses là est du chirk (qui est une forme de mécréance). De nos jours, certains égarés ont pour croyance que Allâh serait dans le ciel, ou bien qu’Il serait au-dessus du Trône. A’oûdhoubi l-Lâh. Que Allâh nous accorde une bonne compréhension de la science du Tawhîd et qu’Il nous préserve du chirk.

– Cette parole a été rapportée par de nombreux autres savants dans leurs ouvrages. [Voir le livre de l’Imâm Al-Baqillâni : ici ]. Et le Chaykh Ahmad Zarroûq Al-Fâçi [Dans son Charh ‘Aqîdati l-Imâm Al-Ghazâli].

– Une autre parole de Ja’far As-Sâdiq rapportée par As-Samarqandi est proche de cette citation là. [Voir l’article à ce sujet : ici]

– Le Mouhaddith–transmetteurs du hadîth–, le Moufassir –exégète–, le Chaykh Abou l-Qâçim Abdou l-Karîm ibnou Houwâzin al-Qouchayri est né en 375 et il est décédé en 465 de l’Hégire (رحمه الله) c’est-à-dire il y a environ 970 ans. Son livre « Ar-Riçâlatou l-Qouchayriyyah » est son ouvrage le plus connu. La première partie de ce livre est consacrée à la croyance de Ahlou s-Sounnah wa-l Jamâ’ah. On compte de parmi ses nombreux Chouyoûkh : l’Imâm Ibnou Foûrak, Aboû Is-hâq Al-Isfarâyîni, et le Hâfidh Al-Hâkim.

  • Tâjou d-Dîn As-Soubki a dit à son sujet : « L’Imâm absolu, l’auteur de “Ar-Riçâlah” qui s’est répandu de l’orient à l’occident […] l’un des Imâms des musulmans dans la science et les œuvres, une forteresse de la religion par ses actes et ses paroles, l’Imams des Imams […] le Chaykh des Mâchaykh […] il était Faqîh (spécialiste du fiqh), excellent, un Ousoûli (spécialiste des fondements), précautionneux, un Moutakallim (spécialiste de la science de la croyance), un Mouhaddith (transmetteur du hadîth), un Hâfidh (spécialiste de la science du hadîth), un Moufassir (spécialiste de l’explication du Qour-ân), il était versé dans les diverses sciences, un Nahwi (spécialiste de la grammaire), un Loughawi (spécialiste de la langue Arabe) […] les gens de son époque sont unanimes qu’il est le maître (sayyid) de son temps, le modèle (qoudwah) de son époque, et une bénédiction pour les musulmans dans son époque » [Tabaqâtou ch-Châfi’iyyah Al-Koubrâ]
  • Ibn Khallikân a dit à son sujet : « Abou l-Qâçim était un illustre savant (‘allâmah) dans le fiqh (jurisprudence), le tafsîr (explication du Qour-ân), le hadîth, al-Ousoûl (les fondements de la religion) »[Wafayâtou l-A’yân]
  • Adh-Dhahabi a dit de lui : « L’Imâm, l’ascète, le modèle (Qoudwah)» [Siyar A’lâmi n-Noubalâ]

Le Chaykh Al-Baydâwi dit que le nouzoûl de Allâh n’est pas un déplacement, et que Allâh est exempt du corps et de la localisation (2)

   

Dans son commentaire du Mouwatta de l’Imâm Mâlik (tome 2 page 49 de cette édition) le Chaykh Az-Zourqâni, a dit :

« قال البيضاوي : لـما ثبت بالقواطع أنه سبحانه منـزه عن الجسمية والتحيز امتنع عليه النـزول على معنى الانتقال من موضعٍ إلى موضعٍ أخفض منه »

« Al-Baydâwi a dit : Puisqu’il a été confirmé par les preuves catégoriques que Allâh soubhânahou est exempt du corps et de la localisation, il Lui est impossible le nouzoûl dans le sens d’un déplacement d’un endroit vers un endroit qui lui serait inférieur ».

Informations utiles :

– Le Chaykh ‘Abdou l-Lâh Ibnou ‘Oumar Ibnou Mouhammad Ach-Chîrâzi Al-Baydâwi est décédé en 685 de l’Hégire (رحمه الله) c’est-à-dire il y a environ 750 ans. (Certains ont dit qu’il est décédé en 691 de l’Hégire). Il était du madh-hab (Ecole de jurisprudence) de l’Imâm Ach-Châfi’i.

– Littéralement le terme “nouzoûl” signifie “descente”, mais l’Imâm Al-Baydâwi (en accord avec les autres savants sunnites) dit qu’au sujet de Allâh le terme “nouzoûl” n’a pas ce sens. Et, il dit également que Allâh est exempt du corps et de la localisation.

– Cette parole de Al-Baydâwi a également été rapportée par le Hâfidh Ibnou Hajar Al-‘Asqalâni, décédé en 852 de l’Hégire (رحمه الله), dans son commentaire du sahîh Al-Boukhâri « Fath Al-Bârî ». [Voir l’article à ce sujet : ici]

– Voir d’autres paroles de savants au sujet du Hadîth An-Nouzoûl : ici.

– Le Chaykh Mouhammad Ibnou ‘Abdi l-Bâqî Az-Zourqâni (certains le nomment “Az-Zarqâni”) Al-Misri Al-Azhari Al-Mâliki est décédé en 1122 de l’Hégire (رحمه الله) c’est-à-dire il y a environ 310 ans. Ce grand savant Malikite, a enseigné le Fiqh et le Hadîth à l’université Islamique Al-Azhar presque toute sa vie, et il est resté célèbre pour son commentaire de al-Mouwatta (recueil de Hadîth de l’Imâm Mâlik).

– Dans le même passage de son ouvrage, le Chaykh Az-Zourqâni a également rapporté la parole de l’Imâm Mâlik concernant le Hadîth du nouzoûl. [Voir l’article à ce sujet : ici]

L’Imâm Ibn Hajar Al-‘Asqalâni dit que Allâh est exempt de la direction du haut et du bas

   

Dans son commentaire du Sahîh de Al-Boukhâri «Fath Al-Bârî » (tome 6 page 136 de cette édition), l’Imâm Ibnou Hajar Al-‘Asqalâni a dit :

« ولا يلزم من كون جهتي العلو والسفل مُحالاً على الله أن لا يوصف بالعلو ، لأن وصفه بالعلو من جهة الـمعنى ، والـمستحيل كون ذلك من جهة الحس، ولذلك ورد في صفته العالي والعلي والـمتعالي ، ولـم يرد ضد ذلك وإن كان قد أحاط بكل شىءٍ علـماً »

« Le fait que les deux directions du haut et du bas soient impossibles au sujet de Allâh n’implique pas qu’on ne Le qualifie pas par al-‘oulouww (l’élévation par le degré) car Son attribution par al-‘oulouww vient dans le sens figuré. Ce qui est impossible, c’est qu’il vienne dans le sens physique (c’est-à-dire l’élévation par l’endroit). C’est pourquoi il a été rapporté des textes concernant Ses attributs Al-‘Âli, Al-‘Aliyy et Al-Mouta’âli, mais il n’a pas été rapporté quelque chose qui signifie le contraire, même s’Il englobe effectivement toute chose par Sa science ».

 

Informations utiles :

– Chaykhou l-Islâm, Amîr al-Mouminîn fi l-hadîth (le Prince des croyants dans la science du hadîth) Chihab ad-Dîn Abou l-Fadl Ahmad Ibn ‘Ali Ibnou Hajar Al-‘Asqalâni est né en 773 et il est décédé en 852 de l’hégire (رحمه الله) c’est-à-dire il y a environ 580 ans. C’est un très grand spécialiste de la science du hadîth qui a écrit de nombreux ouvrages. Il est du madh-hab (Ecole de jurisprudence) de l’Imam Ach-Châfi’i. Son livre « Fath Al-Bârî » est incontournable, c’est l’un des plus célèbres commentaires du Sahîh Al-Boukhâri. Consultez sa biographie : ici.

– Ici, le Hâfidh Ibnou Hajar dit que Allâh n’est pas concerné par les directions tel que le haut et le bas. Et il dit que « Al-‘oulouww » (l’élévation) au sujet Allâh ne vient pas dans le sens physique, c’est-à-dire que ce n’est pas une élévation par l’endroit ou la direction ; mais « Al-‘oulouww » vient dans le sens figuré, c’est-à-dire l’élévation par le degré.

– Le Messager de Allâh (صلى الله عليه وسلم) a lui même nié les directions au sujet de Allâh [Voir l’article à ce sujet : ici].

L’Imâm Al-Kawthari dit que la âyah {Layça kamithlihi chay} exempte Allâh de la direction

   

L’assistant du dernier Calife des musulmans, l’Imâm Al-Kawthari a dit dans son commentaire du livre de l’Imâm Taqiyyou d-Dîn as-Soubki « As-Sayfou s-Saqîl » (page 88 de cette édition) :

« قوله سبحانه { لَيْسَ كَمِثْلِهِ شَىءٌ} [ سورة الشورى / 11] نصٌّ في نفي الجهة عنه تعالى ، إذ لو لـم تنف عنه الجهة لكانت له أمثال لا تحصى ، تعالى الله عن ذلك »

« Sa parole soubhânah : {لَيْسَ كَمِثْلِهِ شَيْءٌ} (layça kamithlihi chay) [soûrat Ach-Choûrâ / 11] qui signifie : « Rien n’est tel que lui » est un texte qui exempte Allâh de la direction, ta’âlâ. En effet, s’Il n’était pas exempt de la direction Il aurait des semblables innombrables, gloire à Allâh Qui en est exempt ».

 

Informations utiles :

– L’Imâm, le Mouhaddith (spécialiste de la science du hadîth), le Chaykh Mouhammad Zâhid Al-Kawthari Al-Hanafi était l’assistant du dernier Calife des musulmans (le Califat a pris fin en 1924). Il était un grand savant Hanafite qui a même été appelé par certains le « Moujaddid » du siècle dernier (c’est-à-dire celui qui revitalise la science de la religion). Il est né en 1296 et il est décédé en 1371 de l’Hégire (رحمه الله), c’est à dire il y a environ 60 ans.

  • Le Chaykh Al-Qoudâ’i Al-’Azzâmi a dit de lui : « Al-‘Allâmah (l’illustre savant) scrupuleux, qui est très intelligent, le vérificateur, l’éminent enseignant  (al-Oustâdh al-Kabîr), le Chaykh Mouhammad Zâhid Al-Kawthari » [Al-Fourqân]

– Ici, l’Imâm Al-Kawthari dit que le verset « Layça kamithlihi chay » (qui signifie : « Rien n’est tel que Lui ») [Soûrat Ach-Choûrâ / 11] exempte Allâh de la direction. Voici la croyance du dernier califat musulman, en accord avec la croyance des musulmans du Salaf et du Khalaf.

Le Prophète distingue la bonne innovation, de la mauvaise innovation (rapporté par Mouslim)

Sujet : la bonne innovation selon le prophète.

  

L’Imâm Mouslim a rapporté dans son Sahîh, du Hadîth de Jarîr Ibnou ‘Abdi l-Lâh Al-Bajaliyy (رضي الله عنه) qui a dit :

« Le Messager de Allâh (صلى الله عليه وسلم) a dit :

«مَنْ سَنَّ فِى الإِسْلامِ سُنَّةً حَسَنَةً فَلَهُ أَجْرُهَا وَأَجْرُ مَنْ عَمِلَ بِهَا بَعْدَهُ مِنْ غَيْرِ أَنْ ينْقُصَ مِنْ أُجُورِهِمْ شَىْءٌ ، وَمَنْ سَنَّ فِى الإِسْلام سُنَّةً سَيِّئَةً كَانَ عَلَيْهِ وِزْرُهَا وَوِزْرُ مَنْ عَمِلَ بِهَا مِنْ بَعْدِهِ مِنْ غَيْرِ أَنْ ينْقصَ مِنْ أَوْزَارِهِمْ شَىْءٌ»

Ce qui a pour sens : « Celui qui instaure dans l’Islâm une bonne tradition (sounnah) en aura la récompense et l’équivalent de la récompense de ceux qui œuvreront avec après lui, sans que leurs récompenses ne soient diminuées en rien ; et celui qui instaure dans l’Islâm une mauvaise tradition (sounnah) se chargera de son péché et de l’équivalent du péché de ceux qui œuvreront avec après lui, sans que leurs péchés ne soient diminués en rien. »

Informations utiles :

– L’Imâm, le Hâfidh (spécialiste de la science du hadîth) Mouslim Ibnou Al-Hajjâj Ibnou Mouslim Al-Qouchayri An-Nayçâboûri, l’auteur du célèbre recueil de Hadîth authentique (sahîh) connu sous le nom de « Sahîh Mouslim » est né 202 et il est décédé en 261 de l’Hégire (رحمه الله) c’est-à-dire il y a plus de 1170 ans. Il est une référence incontournable dans la science du Hadîth.

– Il a cité cela dans son sahîh dans le livre de Az-Zakâh : chapitre l’incitation à l’aumône, même d’une moitié d’une datte ou d’une bonne parole et qu’elle est un écran contre le feu. Ainsi que le livre de la science : chapitre celui qui instaure dans l’Islam une bonne tradition ou une mauvaise tradition et qui appelle à la bonne guidée ou à l’égarement.

– Ce hadîth a également été rapporté en des termes proches par de nombreux autres savants du hadîth tels que :

  • L’Imâm At-Tirmidhi
  • L’Imâm Ibnou Mâjah
  • L’Imâm An-Naçâ-i
  • L’Imâm Ibnou Hibbân
  • L’Imâm Ahmad Ibn Hambal
  • L’Imâm At-Tabarâni
  • L’Imâm Ibn Abî Chaybah
  • L’Imâm Al-Bayhaqi
  • L’Imâm Al-Baghawi
  • Et autres qu’eux.

– Ce Hadîth sahîh nous indique que l’innovation (al-bid’ah) se classe en deux catégories :

  • La première sorte : la bonne innovation (bid’ah haçanah, appelée aussi : sounnah haçanah), c’est la nouveauté qui est en accord avec le Qour-ân et la Sounnah.
  • La deuxième sorte : la mauvaise innovation (bid’ah sayyi-ah, appelée aussi : sounnah sayyi-ah), c’est la nouveauté qui est en contradiction avec le Qour-ân et la Sounnah.

– Parmi les savants qui ont tirés de ce hadîth qu’il existe des bonnes innovations, il y a l’Imâm Al-Qourtoubi (رحمه الله), l’Imâm An-Nawawi (رحمه الله) [Charh Sahîh Mouslim] et autres qu’eux [ceci fera l’objet d’articles (إن شاء الله) ]

– Si quelqu’un prétend que ce hadîth vise ce qui est instauré du vivant du Prophète (صلى الله عليه وسلم), mais qu’après sa mort ce hadîth ne s’applique pas, on lui répond : « La spécificité n’est confirmée que par une preuve ». Or il n’y a pas ici de preuve pour cette prétendue spécificité. Au contraire, la preuve démontre le contraire de ce qu’il prétend parce que le Messager de Allâh (صلى الله عليه وسلم) a dit (ce qui a pour sens) : « Celui qui instaure dans l’Islâm » et il n’a pas dit : « Celui qui instaure de mon vivant » et il n’a pas dit : « Celui qui fait quelque chose que moi j’ai fait et qui renouvelle cet acte par la suite ». De plus, l’Islâm n’est pas limité à l’époque où le Prophète (صلى الله عليه وسلم) était vivant. Leur prétention est donc annulée.

– S’ils disent : la cause du hadîth est que des hommes très pauvres, s’habillant de vêtements de laine et de poils, sont venus auprès du Prophète (صلى الله عليه وسلم), le visage du prophète a alors changé, à la vue de leur extrême pauvreté et de leur difficulté. Les gens ont commencé alors à faire des aumônes jusqu’à ce qu’ils leur aient rassemblé beaucoup de choses. Alors le Prophète (صلى الله عليه وسلم) s’est réjoui et a dit (ce qui a pour sens) : « Celui qui instaure dans l’Islâm une bonne tradition (sounnah) en aura la récompense et l’équivalent de la récompense de ceux qui œuvreront avec après lui … ». La réponse est donc de leur dire : « ce dont on tient compte, c’est la généralité du terme et non pas la spécificité de la cause pour laquelle le hadîth a été dit » comme l’ont spécifié les savants de la science de la croyance.

– Et s’il disent que le prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit dans un autre Hadîth rapporté par Mouslim  » وكل بدعة ضلالة  » (wa koullou bid’atin dalâlah), la réponse est de leur de dire que le prophète (صلى الله عليه وسلم) ne se contredit pas, c’est-à-dire qu’il n’est pas possible qu’il est prononcé deux jugements religieux qui se contredisent. Ce qui est visé par « koullou » dans ce Hadîth est « la plupart » des innovations comme l’ont expliqués les savants de l’Islam. [Voir la citation de l’Imâm An-Nawawi à ce sujet : ici]

– Consultez d’autres articles concernant les bonnes innovations : ici.

L’Imâm Al-Qourtoubi explique pourquoi nous levons nos mains vers le ciel dans nos invocations

   

Dans son célèbre tafsîr, lors de l’explication du verset 16 de Soûrat Al-Moulk (tome 18 page 216 de cette édition), l’Imâm Al-Qourtoubi a dit :

« وإنَّما ترفع الأيدي بالدعاء إلى السماء لأنَّ السَّماء مهبط الوحي ومنـزل القطر ومحل القُدس (أي الطهر) ومعدن الـمطهَّرين من الـملائكة ، وإليها ترفع أعمال العباد ، وفوقها عرشه وجنته ، كما جعل الله الكعبة قِبلةً للدعاء والصلاة ، ولأنه خلق الأمكنة وهو غير محتاج إليها ، وكان في أزله قبل خلق الـمكان والزمان ولامكان له ولازمان ، وهو الآن على ما عليه كان »

« Nous levons les mains vers le ciel dans les invocations car c’est du ciel que descendent la révélation et la pluie, c’est un lieu qui est sacré, purifié et c’est le lieu de résidence pour des anges purs, c’est vers le ciel que sont élevés les actes des esclaves et au-dessus du ciel qu’il y a le Trône et le Paradis, de la même manière que Allâh a fait de la Ka’bah une qiblah – une direction– pour les invocations et les prières. En effet, Il a créé les endroits et n’en a pas besoin et Il existe de toute éternité avant la création des endroits et du temps, Il n’a pas d’endroit ni d’époque et Il est maintenant tel qu’Il est de toute éternité ».

Informations utiles :

– Le Moufassir (exégète) Mouhammad Ibnou Ahmad Al-Ansâri Al-Qourtoubi est décédé en 671 de l’Hégire (رحمه الله) c’est-à-dire il y a plus de 760 ans. Il est du madh-hab (Ecole de jurisprudence) de l’Imâm Mâlik. Son tafsîr « Al-Jâmi’ou li Ahkâmi l-Qour-ân » est une référence incontournable.

  • Adh-Dhahabi a dit à son sujet : « L’illustre savant (Al-‘Allâmah) […] un Imâm très intelligent, un érudit dans la science, il est l’auteur de nombreux ouvrages qui sont très utile et qui indique sa grande connaissance, et l’abondance de sa vertu » [Târîkhou l-Islâm]
  • Ibnou Farhoûn al-Mâliki a dit de lui : « Le Chaykh, l’Imâm […] le moufassir (exégète), Il était parmi les esclaves vertueux de Allâh, de parmi les savants , les connaisseurs, les pieux, les détachés du bas-monde, ceux qui sont occupé par les affaires qui concernent l’au-delà. » Et il a dit au sujet de son Tafsîr (exégèse du Qour-ân) : « Il compte parmi les tafsîr les plus importants et les plus éminents en terme de mérite  » [Ad-Dîbâj]
  • Ibnou ‘Imâd al-Hambali a dit : « Il était un Imâm, un savant, de parmi ceux qui ont une grande connaissance du hadîth, auteur de bons ouvrages » [Chadharâtou dh-Dhahab]
  • Mouhammad Makhloûf a dit à son sujet : « Le savant, l’Imâm, le glorieux (al-jalîl), le vertueux (al-fâdil), le spécialiste de la jurisprudence (faqîh), le spécialiste de l’explication du Qour-ân (moufassir), le pieux, celui qui est scrupuleux, celui qui est complet, il était parmi les esclaves vertueux de Allâh et de parmi les savants qui ont le plus de science »[Chajaratou n-Noûr]
  • Az-Zirikli a dit de lui : « Il est de parmi les plus grands des moufassiroûn (exégètes du Qour-ân), il était vertueux, et pieux» [Al-A’lâm]

– Ici, il explique que nous levons nos mains vers le ciel lors de nos invocations car le ciel est un lieu honoré; et que ceci ne signifie pas que Allâh est dans le ciel ou dans la direction du haut contrairement à ce qu’ont prétendu certains assimilationnistes; tout comme nous nous orientons vers la Ka’bah pour les invocations et les prières sans avoir pour croyance que Allâh est dans la Ka’bah.

– D’ailleur, il a été rapporté dans un Hadîth sahîh rapporté par Mouslim, qu’un jour le Messager de Allâh (صلى الله عليه وسلم) a fait une invocation avec les paumes de ses mains orientées vers le sol. Cela ne signifie pas, non plus, que Allâh est dans la direction du bas ou dans la terre. [Voir l’article à ce sujet : ici]

– De nombreux savants ont tenus des propos similaires à ceux de l’Imâm Al-Qourtoubi. Parmi eux :

  • L’Imâm de Ahlou s-Sounnah, Aboû Mansoûr Al-Mâtourîdi (m.333 H.) : « Quant au sens de l’élévation des mains vers le ciel, ce geste est fait à titre d’adoration. En effet, il appartient à Allâh d’ordonner à Ses esclaves de L’adorer comme Il le veut et de les orienter vers la direction qu’Il veut. La croyance de celui qui a pensé qu’on lève les yeux vers le ciel parce que Allâh serait dans cette direction est équivalente à la croyance, entre autres, de celui qui prétend que Allâh est en direction du sous-sol du fait qu’il pose son front par terre en s’orientant dans la prière. C’est comme la croyance de celui qui prétend que Allâh se trouve à l’Est ou à l’Ouest lorsqu’il s’oriente dans ces directions dans la prière ou en direction de La Mecque quand il se rend au pèlerinage. Gloire à Allâh Qui est exempt de tout cela »  [Dans son livre Kitâb at-Tawhîd]
  • L’Imâm Aboû Is-hâq Ach-Chîrâzi (m.476 H.) a dit « Allâh a fait que le ciel soit la qiblah des invocations et Allâh ‘azza wa jall n’y est pas incarné » [Dans son livre Al-Ichârah ilâ madh-hab ahli l-Haqq]
  • L’Imâm Aboû Sa’îd Al-Moutawalli (m.478 H.) a dit : « Le fait que l’on lève les mains lors des invocations ce n’est pas parce que Allâh serait dans un endroit , mais parce que le ciel est la qiblah des invocations tout comme la Ka’bah est la qiblah pour la prière » [Dans son livre Al-Ghounyah fî Ousoûli d-Dîn]
  • L’Imâm Al-Ghazâli (m.505 H.) a dit : « Le fait que l’on lève les mains lors des demandes (invocations) dans la direction du ciel c’est parce qu’il s’agit de la qiblah des dou’â » [Dans son livre Ihyâou ‘Ouloûmi d-Dîn]
  • L’Imâm Abou l-Mou’în An-Naçafi (m.508 H.) a dit : « Le fait de lever les mains et les visages lors des invocations, ceci est une adoration similaire au fait de s’orienter vers la Ka’bah lors des prières. Ainsi le ciel est la qiblah des invocations tout comme la maison [sacrée -c’est-à-dire la Ka’bah-] est la qiblah des prières » [Rapporté de lui par l’Imâm Az-Zabîdi dans son livre It-hâfou s-Sâdati l-Mouttaqîn et par le Chaykh Moullâ ‘Ali Al-Qârî dans son livre Charh Fiqh Al-Akbar]
  • Le Chaykh Charafou d-Dîn Ibn At-Tilimçâni (m.658 H.) a dit : « Quant au fait qu’on lève nos mains vers le ciel, c’est parce qu’il s’agit de la qiblah des invocations, tout comme la ka’bah est la qiblah de la prière, et il s’agit également de l’endroit d’où descend la révélation » ; et il a dit avant cela, pour dénoncer la croyance des mouchabbihah (assimilationnistes) : « Ils (les assimilationnistes) ont dit que le fait qu’on lève nos mains vers le ciel lors de nos demandes et invocations indique [pour Allâh] la direction » [Charh louma’ Al-Adillah]
  • L’Imâm An-Nawawi (m.676 H.) a dit : « Allâh est Celui pour lequel ceux qui font des invocations lèvent leurs mains vers le ciel, de la même façon que celui qui prie se dirige vers la Ka’bah; et ce n’est pas parce qu’Il serait localisé dans (ou au-dessus) le ciel, de même qu’Il n’est pas localisé dans la direction de la Ka’bah, mais il en est ainsi parce que le ciel est la qiblah de ceux qui font des invocations, et la Ka’bah est la direction de ceux qui prient » [Retrouvez l’article : ici]
  • L’Imâm Ibnou Hajar Al-‘Asqalâni (m.852 H.) rapporte que l’Imâm Ibnou Battâl (m.449 H.) a dit : « Le ciel est la qiblah des invocations tout comme la Ka’bah est la qiblah pour la prière» [Dans son livre Fat-hou l-Bârî]
  • Le Chaykh Moullâ ‘Ali Al-Qârî (m. 1014 H.) a dit : « Le ciel est la qiblah des invocations » [Dans son livre Charh Fiqh Al-Akbar]
  • L’Imâm Al-Bayâdi Al-Hanafi (m.1098 H.) a dit : « Le fait que l’on lève les mains lors de nos invocations dans la direction du ciel ce n’est parce que Allâh ta’âlâ serait au-dessus des cieux mais parce que le ciel est la qiblah des dou’â » [Dans son livre Ichâratou l-Marâm]
  • L’Imâm, le Hâfidh Mourtadâ Az-Zabîdi (m.1205 H.) a dit : « Certes le ciel a été spécifié par le fait qu’on lève les mains vers lui lors de nos invocations, car il est la qiblah des invocations, tout comme la Ka’bah est la qiblah de ceux qui prient afin qu’ils s’y orientent lors de leurs prières. Et on ne dit pas que Allâh serait dans la direction de la Ka’bah » [Dans son livre It-hâfou s-Sâdati l-Mouttaqîn]
  • Le Moufti de La Mecque le Chaykh Ahmad Ibn Zayni Dahlân rapporte de Abou l-Qâçim As-Samarqandi qu’il a dit : « Le fait de lever les mains est la qiblah des invocations tout comme la Ka’bah est la qiblah pour la prière» [Dans son livre Ad-Dourarou s-Saniyyah fî Raddi ‘ala l-Wahhâbiyyah]
  • Le Chaykh Moustafâ Wahîb Al-Bâroûdi At-Tarâboulçi (m.1373 H.) a dit similaire à l’Imâm Al-Ghazâli : « Le fait que l’on lève les mains lors des demandes (invocations) dans la direction du ciel c’est parce qu’il s’agit de la qiblah des dou’â » [Dans son livre Al-Fawzou l-Abdî]
  • Le Mouhaddith ‘Abdou l-Lâh Al-Harari (m.1439 H.) a dit : « Le fait de lever les mains et les visages lors des invocations, ceci est une adoration similaire au fait de s’orienter vers la Ka’bah lors des prières. Ainsi le ciel est la qiblah des invocations tout comme la maison [sacrée -c’est-à-dire la Ka’bah-] est la qiblah des prières » [Dans son livre Idh-hârou l-‘Aqîdah as-Sounniyyah]
  • Le Chaykh, le Docteur Samîr Al-Qâdî a dit : « Le ciel est la qiblah des invocations » [Dans son livre Noûrou s-Sirât al-Moustaqîm]

– Vous pouvez consulter d’autres paroles de savants sur ce sujet : ici .

– Ainsi il ne convient pas de prêter attention aux propos des wahhabites qui prétendent que si nous levons nos mains vers la direction du haut lors de nos invocations ça serait parce que Allâh serait – d’après eux – dans le ciel. Ces propos contraire au tawhîd ont été tenus entre autre par Ibn ‘Outhaymîn (wahhabite) dans son commentaire du livre Riyâd as-Sâlihîn dans lequel il a osé dire : «Même ceux qui nient que Allâh est au ciel [l’unanimité des musulmans], que Allâh nous guide ainsi que eux, s’ils veulent invoquer, vers où lèvent-ils les mains ? Au ciel, soubhâna l-Lâh. Leurs actes contredisent leur croyance, cette croyance mauvaise et erronée qui risque de causer leur mécréance». On remarque également qu’il est de l’habitude des wahhabites de commenter les ouvrages de savants dont ils contredisent la croyance, comme c’est le cas ici avec l’Imâm An-Nawawi (رحمه الله). En effet le livre Riyâd as-Sâlihîn est une oeuvre de l’Imâm An-Nawawi, pourtant Ibn ‘Outhaymîn (wahhabite) l’a commenté en incluant dedans des croyances contraires à celle de l’Imâm An-Nawawi.

Il est permis de dire « sayyid » (maître) au sujet du Prophète

   

Dans ses Sounan, l’Imâm At-Tirmidhi rapporte que le Messager de Allâh (صلى الله عليه وسلم) a dit :

« أنا سيّدُ ولد ءادم يوم القيامةِ ولا فخر »

Ce Hadîth a pour sens : « Je suis le maître (sayyid) des fils de Âdam le jour dernier et je ne dis pas cela par prétention »

Informations utiles :

– L’Imâm, le Hâfidh Aboû ‘Îçâ Mouhammad Ibnou ‘Îçâ At-Tirmidhi, l’auteur du célèbre recueil de Hadîth connu sous le nom de « Sounan At-Tirmidhi » est né en 209 et il est décédé en 279 de l’Hégire (رحمه الله) c’est a dire il y a environ 1155 ans. Son recueil de Hadîth compte parmi les six plus importants, il est donc une référence incontournable.

– Après avoir cité ce Hadîth, l’Imâm At-Tirmidhi déclare qu’il est : Hassan Sahîh.

– Ce Hadîth a également été rapporté par l’Imâm Ibnou Mâjah dans ses Sounan.

– Certaines personnes ignorantes prétendent sans fondement, qu’il est interdit d’utiliser le terme « sayyid » au sujet du Prophète (صلى الله عليه وسلم). Alors que le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a lui-même utilisé le terme « sayyid » à son sujet en disant (dans le sens : ) « Je suis le maître (sayyid) des fils de Âdam… ».  Il est donc permis d’utiliser des expressions tel que « sayyidounâ Mouhammad » (notre maître Mouhammad) etc.

– Le Messager de Allâh (صلى الله عليه وسلم) n’a pas dit qu’il était le maître des fils de Âdam par vanité, prétention ou orgueil, mais pour évoquer la grâce que Allâh lui a accordé.

– Dans le Qour-ân également il est utilisé le terme « sayyid » au sujet du Prophète Yahyâ  (‘alayhi s-salâm), Allâh ta’âlâ dit :

{ فَنَادَتْهُ الْمَلآئِكَةُ وَهُوَ قَائِمٌ يُصَلِّي فِي الْمِحْرَابِ أَنَّ اللّهَ يُبَشِّرُكَ بِيَحْيَـى مُصَدِّقاً بِكَلِمَةٍ مِّنَ اللّهِ وَسَيِّداً وَحَصُوراً وَنَبِيّاً مِّنَ الصَّالِحِينَ }

[Soûrat Âli-‘Imrân / 39]. [Voir : ici.]

– D’autres Hadîth viennent confirmer le fait qu’il est permis d’appeler « sayyid » un prophète ou un homme vertueux, ceci fera l’objet d’articles (إن شاء الله).

Attention : Dans la langue Arabe le terme « sîd » (سِيد) signifie « loup » (ذئب) tout comme l’ont dit les Loughawiyyîn (spécialistes de langue Arabe), parmi eux Ibnou Mandhoûr dans son ouvrage de référence « Liçânou l-‘Arab ». Ainsi, il n’est pas permis de dire au sujet du prophète « Sidnâ » ou « Sidî » car cela signifierait « notre loup » et « mon loup ». Les termes corrects du point de vue de la langue sont « Sayyidounâ » et « Sayyidî ».

L’Imâm An-Nawawi dit que Allâh n’est pas localisé dans une direction et qu’Il est exempt du corps et du déplacement

Sujet : L’Imâm An-Nawawi confirme que Allâh n’est pas un corps et qu’Il n’est pas dans une direction.

Charh sahih muslim - Nawawi   Charh sahih muslim - nawawi - Allâh est sans endroit

Dans son commentaire du Sahîh Mouslim (tome 3 page 19 de cette édition), l’Imâm An-Nawawi a dit :

« أن الله تعالى ليس كمثله شيء وأنه منزه عن التجسم والانتقال والتحيز في جهة وعن سائر صفات المخلوق»

« Certes Allâh ta’âlâ, rien n’est tel que Lui, Il est exempt du corps, du déplacement, de la localisation dans une direction et de toutes les autres caractéristiques des créatures ».

Informations utiles :

– L’Imâm, le Hâfidh (spécialiste de la science du Hadîth) Aboû Zakariyyâ Mouhyi d-Dîn Yahyâ Ibnou Charaf An-Nawawi est un savant de référence. Il est né en 631 et il est décédé en 676 de l’hégire (رحمه الله), c’est-à-dire il y a plus de 750 ans. Il est du madh-hab (Ecole de jurisprudence) de l’Imâm Ach-Châfi’i. Il est l’auteur de nombreux ouvrages de référence tels que Riyâd As-Sâlihîn. Son charh (commentaire) du Sahîh Mouslim est incontournable.

– Ici, l’Imâm An-Nawawi aborde des points importants dans la science du Tawhîd (la science de l’Unicité), à savoir que Allâh n’est pas localisé dans une direction, qu’Il est exempt du corps, du déplacement et de toutes les autres caractéristiques des créatures.

– L’Imâm An-Nawawi a également dénoncé la croyance des moujassimah (corporalistes). Il a dit à ce sujet dans son livre « Al-Majmoû’ Charhou l-Mouhadh-dhab » : « Et nous avons certes mentionné que celui qui est devenu mécréant par son innovation, la prière n’est pas valable derrière lui […] et parmi ceux qui sont devenu mécréant il y a celui qui attribue clairement le corps [à Allâh] ». Ainsi selon l’Imâm An-Nawawi, les moujassimah (corporalistes) ont une croyance innovée qui est de la mécréance et à laquelle il est un devoir de répliquer. Les moujassimah sont ceux qui attribuent à Allâh le corps (le corps : c’est ce qui a une longueur, une largeur et une profondeur) et les caractéristiques des corps comme : l’endroit, la limite, la direction, la couleur, le mouvement, l’immobilité, la position (assise, debout, allongée…), la forme, l’image et ce qui est du même ordre.

  • Le Chaykh Taqiyyou d-Dîn Al-Hisni a confirmé cela de l’Imâm An-Nawawi en disant : « L’Imâm An-Nawawi, dans le chapitre de la description de la prière de son commentaire de Al-Mouhadh-dhab, a confirmé la déclaration de mécréance (takfîr) à l’égard des moujassimah (anthropomorphistes), et je dis [Al-Hisni] que c’est cela qui est correct » [Kifâyatou l-Akhyâr].
  • L’Imâm As-Souyoûti a également confirmé cela de l’Imâm An-Nawawi en disant : « Celui qui est devenu mécréant par son innovation, et cela comme le dit l’auteur (An-Nawawi) du commentaire de Al-Mouhadh-dhab : le moujassim (l’anthropomorphiste) et celui qui nie que Allâh connait le détail des choses .. [Tadrîbou r-Râwî]. [Retrouvez plus d’explications : ici]

– Egalement, l’Imâm An-Nawawi a confirmé que le fait de croire que Allâh est dans le ciel n’est pas une croyance valable en Islâm. Il a dit : « Si quelqu’un qui dit “Il n’y a pas d’autre dieu à part celui qui est localisé aux cieux”, il ne devient pas croyant (musulman), et il en est de même s’il dit “Il n’y a pas d’autre dieu à part Allâh, qui est localisé aux cieux”, parce que le fait d’être localisé est impossible au sujet de Allâh ta’âlâ. » [Dans son livre Rawdatou t-Tâlibîn] [Retrouvez l’article : ici]

Le Hâfidh Ibn Hajar Al-‘Asqalâni dit qu’il est permis d’innover une évocation dans la prière si elle ne contredit pas ce qui a été rapporté

   

Dans son commentaire du Sahîh de Al-Boukhâri «Fath Al-Bârî » (tome 2 page 287 de cette édition), lors du commentaire du Hadîth dans lequel un homme priant derrière le Prophète, a innové une évocation [consultez l’article à propos de ce Hadîth : ici], l’Imâm Ibnou Hajar Al-‘Asqâlani a dit :

« واستدل به على جواز إحداث ذكر في الصلاة غير مأثور إذا كان غير مخالف للمأثور »

 « On a pris ce Hadîth pour preuve qu’il est permis d’innover dans la prière une évocation qui n’a pas été rapportée (du Prophète) si elle ne contredit pas ce qui est rapporté (du Prophète). »

 

Informations utiles :

– Chaykhou l-Islâm, Amîr al-Mouminîn fi l-Hadîth (le Prince des croyants dans la science du Hadîth) Chihâbou d-Dîn Abou l-Fadl Ahmad Ibnou ‘Ali Ibnou Hajar Al-‘Asqâlani est né en 773 et il est décédé en 852 de l’hégire (رحمه الله) c’est-à-dire il y a environ 580 ans. C’est un très grand spécialiste de la science du Hadîth qui a écrit de nombreux ouvrages. Il est du madh-hab (Ecole de jurisprudence) de l’Imâm Ach-Châfi’i. Son livre « Fath Al-Bârî » est incontournable, c’est l’un des plus célèbres commentaires du Sahîh Al-Boukhâri. Consultez sa biograhie : ici.

– Nous retenons de cette citation et du Hadîth sur lequel s’est basé Ibnou Hajar qu’il y a des innovations qui sont louables contrairement à ce que prétendent et répandent certains ignorants à notre époque.

– Vous pouvez consulter une autre citation de l’Imâm Ibnou Hajar Al-‘Asqalâni au sujet des différentes sortes d’innovations : ici.

– Le prophète (صلى الله عليه وسلم) a lui même enseigné qu’une innovation peut être bonne et récompensée par sa parole qui a pour sens : « Celui qui instaure dans l’Islâm une bonne tradition (sounnah) en aura la récompense et l’équivalent de la récompense de ceux qui œuvreront avec après lui, sans que leurs récompenses ne soient diminuées en rien ; et celui qui instaure dans l’Islâm une mauvaise tradition (sounnah) se chargera de son péché et de l’équivalent du péché de ceux qui œuvreront avec après lui, sans que leurs péchés ne soient diminués en rien. » (Rapporté par Mouslim) [Retrouvez l’article : ici].

– Quant au hadîth rapporté par Mouslim qui comprend les termes : ” وكل بدعة ضلالة ” (wa koullou bid’atin dalâlah), ce qui est visé par “koullou” dans ce hadîth est “la plupart” des innovations comme l’ont expliqués les savants de l’Islâm. [Voir la citation de l’Imâm An-Nawawi à ce sujet : ici]

– L’Imâm Ibnou Hajar Al-‘Asqalâni fait partie des nombreux savants qui ont fait l’éloge de la célébration du Mawlid et qui l’ont considéré comme une bonne innovation [Retrouvez l’article : ici].

– Retrouvez de nombreuses autres paroles de savants concernant les innovations : ici.

L’Imâm Mâlik interprète le Hadîth An-Nouzoûl (rapporté par Az-Zourqâni)

   

Dans son commentaire du Mouwatta de l’Imâm Mâlik, le Chaykh Az-Zourqâni lors de l’explication du Hadîth « Yanzilou Rabbounâ … » , a dit :

«وكذا حكى عن مالك أنه أوله بنزول رحمته وأمره أو ملائكته كما يقال فعل الملِك كذا أي أتباعه بأمره» 

« Il a également été rapporté de (l’Imâm) Mâlik qu’il l’a interprété (le Hadîth du nouzoûl) par la descente de Sa miséricorde (la Miséricorde de Allâh) et de Son Ordre ou de Ses Anges, tout comme l’on dit « Le roi a fait telle chose » c’est-à-dire que ce sont ses subordonnés qui l’ont fait sur son ordre »

Informations utiles :

– L’Imâm, le spécialiste de la science du Hadîth, le Moujtahid –jurisconsulte–,  Mâlik Ibnou Anas est l’un des plus grand savants de notre communauté, il est une référence incontournable pour tout musulman. C’est un salaf (C’est à dire qu’il a vécu dans les trois premiers siècles de l’Hégire), il est né en 93 à Médine et il est décédé en 179 de l’Hégire à Médine (رحمه الله) c’est-à-dire il y a plus de 1255 ans. Il est l’Imâm de l’école (madh-hab) Malikite. Consultez sa biographie : ici.

– Le Chaykh Mouhammad Ibnou ‘Abdi l-Bâqî Az-Zourqâni (certains le nomment « Az-Zarqâni ») Al-Misri Al-Azhari Al-Mâliki est décédé en 1122 de l’Hégire (رحمه الله) c’est-à-dire il y a environ 310 ans. Ce grand savant Malikite, a enseigné le Fiqh et le Hadîth à l’université Islamique Al-Azhar presque toute sa vie, et il est resté célèbre pour son commentaire de al-Mouwatta (recueil de Hadîth de l’Imâm Mâlik).

– Ici, l’Imâm Az-Zourqâni rapporte que l’Imâm Mâlik a interprété le Hadîth An-Nouzoûl, en expliquant que ce n’est pas Allâh qui descend comme le prétendent à tord les anthropomorphistes, mais que c’est Sa miséricorde, Son ordre et Ses anges qui descendent. De nombreux autres savants ont rapporté cela de l’Imam Mâlik. [Voir la citation de l’Imâm An-Nawawi]

Nouzoûl : littéralement ce mot signifie « descente ». Vous verrez que les  savants ont toujours insisté sur le fait que la localisation et le mouvement sont impossibles au sujet de Allâh. Donc comme en français « descente » n’a que le sens de « se déplacer du haut vers le bas », nous ne traduisons pas « nouzoûl » par « descente » lorsque ce mot est attribué à Allâh. Voir les autres paroles de savants au sujet du Hadîth An-Nouzoûl : ici .

– Cette citation nous indique également, que les savants du Salaf avaient quelque fois recourt à l’interprétation des textes (Qour’ân et Hadîth).

L’Imâm Ibn Al-Jawzi dit que Allâh est sans endroit, qu’Il est exempt du changement et du déplacement

Ibn-al-jawzi-daf'ou-choubahi-t-tachbih   

Dans son livre « Daf’ou Choubahi t-Tachbîh » (page 170 de cette édition) l’Imâm Ibnou l-Jawzi a dit :

« الواجب علينا أن نعتقد أن ذات الله تعالى لا تتبعض و لا يحويها مكان ولا توصف بالتغـيّر والانتقال »

« Ce qu’il est un devoir de croire pour nous, c’est que l’Être de Allâh ne se divise pas, qu’Il n’est pas contenu dans un endroit et qu’Il n’est pas attribué du changement ni du déplacement »

 

Informations utiles :

– L’Imâm, le Hâfidh –spécialiste des chaînes de transmission du hadîth–, le Moufassir –exégète– Abdou r-Rahmân Ibnou ‘Ali connu sous le nom de Ibnou l-Jawzi le Hanbalite, est né en 508 à Baghdâd et il décédé en 597 de l’Hégire à Baghdâd  (رحمه الله) c’est-à-dire il y a 835 ans.

– Ibnou l-Jawzi fait partie des piliers des hanbalites. Il a écrit son livre « Daf’ou Choubahi t-Tachbîh » pour répliquer à ceux qui ont attribué le corps à Allâh tout en se réclamant de l’école de l’Imâm Ahmad alors que l’Imâm Ahmad est innocent de ce qu’ils ont pris pour croyance. Ibnou Al- Jawzi a souligné dans ce livre que la croyance du Salaf est bien la croyance de l’Imâm Ahmad, l’exemption de Allâh de l’endroit, de la limite, du corps, de la position debout, assise, de l’installation et de toutes les autres caractéristiques des choses qui entrent en existence et des corps.

– Ici l’Imâm Ibnou l-Jawzi cite trois points importants dans la science du tawhîd à savoir que Allâh n’est pas dans un endroit, qu’Il ne change pas et qu’Il n’est pas attribué du déplacement.

Le Hâfidh Ibnou Dihyah participait à la commémoration du Mawlid (rapporté par As-Souyoûti)

Sujet : La bonne innovation du Mawlid

al hawi li-l Fatawi - suyuti   Ibn Dihyah - le mawlid

Le Hâfidh As-Souyoûti dans son recueil de Fatwâ : « Al-Hâwi li l-Fatâwi », dans le chapitre : « Housnou l-Maqsid fî ‘Amali l-Mawlid » (Le bon objectif dans l’accomplissement du Mawlid), après avoir fait l’éloge du Mawlid [voir l’article à ce sujet : ici], il a dit :

« وقال ابن خلكان في ترجمة الحافظ أبي الخطاب بن دحية : كان من أعيان العلماء ومشاهير الفضلاء ، قدم من المغرب ، فدخل الشام والعراق واجتاز بإربل سنة أربع وستمائة ، فوجد ملكها المعظم مظفر الدين بن زين الدين يعتني بالمولد النبوي ، فعمل له كتاب التنوير في مولد البشير النذير ، وقرأه عليه بنفسه ، فأجازه بألف دينار »

« Ibnou Khillikân a dit dans la biographie du Hâfidh Abou l-Khattâb Ibnou Dihyah : « Il faisait partie des notables, des savants et des plus réputés des gens qui ont un mérite. Il est venu du Maghreb et il est entré au pays du Châm et de l’Irak. Il est passé par Irbil en l’an six cent quatre ; il a trouvé son roi glorieux Moudhaffirou d-Dîn Ibnou Zayni d-Dîn attachant une attention particulière au Mawlid du Prophète. Il a écrit pour lui le livre « At-Tanwîr fî Mawlidi l-Bachîri n-Nadhîr » et il le lui a récité personnellement. Le roi l’a récompensé de mille dinars » »

Informations utiles :

– L’Imâm, le Hâfidh (spécialiste de la science du Hadîth), le Moufassir (spécialiste de l’exégèse), le Faqîh (spécialiste de la jurisprudence), Abou l-Fadl Abdou r-Rahmân ibnou Abi Bakr Jalâlou d-Dîn as-Souyoûti est un grand savant chafi’ite reconnu par toute la communauté musulmane. Il est né en 849 au Caire et il est décédé en 911 de l’Hégire au Caire (رحمه الله) c’est-à-dire il y a environ 520 ans. Certains l’ont désigné comme le moujaddid du 10ème siècle de l’hégire (c’est-à-dire celui qui revitalise la science de la religion).

– Ici, il cite un passage du livre « Wafayâtou l-A’yân » de Ibnou Khillikân, dans lequel ce dernier expose la biographie du Hâfidh Ibnou Dahyah et en fait l’éloge.

– Le Hâfidh (spécialiste de la science du hadîth), le Chaykh Abou l-Khattâb Ibnou Dihyah Al-Andalouci est né à Valence en 544 et il est décédé au Caire en 633 de l’Hégire (رحمه الله).

  • L’Imâm As-Souyoûti a dit à son sujet :  « L’Imâm, L’illustre savant (Al-‘Allâmah) le grand Hâfidh (spécialiste de la science du hadîth) » [Housnou l-Mouhâdarah]

– Il participait à la commémoration du Mawlid et il a composé le livre « At-Tanwîr fî Mawlidi l-Bachîri n-Nadhîr » pour le roi Al-Moudhaffar. Cela est également rapporté par Ibnou Kathîr dans son livre d’histoire « Al-Bidâyah wa n-Nihâyah ». [voir l’extrait du livre de Ibnou Kathir à ce sujet : ici] et [voir l’extrait du livre de As-Souyoûti à ce sujet : ici]

– En quoi consiste le Mawlid ?

  • Du fait de rassembler les musulmans dans le bien : ceci est un bien dans la religion.
  • De récitation du Qour-ân : ceci est un bien dans la religion.
  • De Dhikr (évocation de Allâh) : ceci est un bien dans la religion.
  • D’éloge du prophète (صلى الله عليه وسلم)  : ceci est un bien dans la religion.
  • De cours et conférences religieuses : ceci est un bien dans la religion.
  • Du fait de s’inciter mutuellement à la piété : ceci est un bien dans la religion.
  • Distribuer des aumônes (nourritures et boissons) : ceci est un bien dans la religion.
  • D’invocations à l’égard de Allâh : ceci est un bien dans la religion.

– L’Imâm As-Souyoûti a d’ailleurs résumé tout cela en disant : « la commémoration de la naissance (Mawlid) à l’origine consiste en le rassemblement des gens, la récitation de ce qu’il est possible de réciter du Qour-ân, la narration des nouvelles rapportées au sujet du début de l’histoire du Prophète et ce qui est advenu comme signes à sa naissance, à la suite de quoi il leur est présenté de la nourriture qu’ils consomment puis partent sans rien ajouter à cela. Ceci compte parmi les bonnes innovations pour laquelle celui qui la fait sera récompensé, et ce, pour ce que cela comporte comme glorification du degré du Prophète (صلى الله عليه وسلم), et comme manifestation de joie et de réjouissance pour sa noble naissance » [Housnou l-Maqsid fî ‘Amali l-Mawlid].

– Le prophète (صلى الله عليه وسلم) a lui même enseigné qu’une innovation peut être bonne et récompensée par sa parole qui a pour sens : « Celui qui instaure dans l’Islâm une bonne tradition (sounnah) en aura la récompense et l’équivalent de la récompense de ceux qui œuvreront avec après lui, sans que leurs récompenses ne soient diminuées en rien ; et celui qui instaure dans l’Islâm une mauvaise tradition (sounnah) se chargera de son péché et de l’équivalent du péché de ceux qui œuvreront avec après lui, sans que leurs péchés ne soient diminués en rien. » [Rapporté par Mouslim].

– Quant au hadîth rapporté par Mouslim qui comprend les termes : ” وكل بدعة ضلالة ” (wa koullou bid’atin dalâlah), ce qui est visé par “koullou” dans ce hadîth est “la plupart” des innovations comme l’ont expliqués les savants de l’Islâm. [Voir la citation de l’Imâm An-Nawawi à ce sujet : ici]

– Le Savant Sunnite, le Sultân attaché à la religion, le Gouverneur de Irbil, l’éminent Roi Al-Moudhaffar Aboû Sa’îd Koûkabri Ibnou Zaynou d-Dîn ‘Ali Ibnou Baktakîn est né 549 et il est décédé en 630 de l’Hégire (رحمه الله), c’est-à-dire il y a plus de 800 ans. Il était très proche du grand Moujâhid Salâhou d-Dîn Al-Ayyoûbi (رحمه الله),  le Roi Al-Moudhaffar était d’ailleurs marié avec la sœur du Sultân Salâhou d-Dîn. Nombreux sont les savants qui ont fait son éloge.

L’ancien Moufti d’Egypte Mouhammad Haçanayn Makhloûf dit que Allâh est sans endroit

Dans son livre « Moukhtasarou Charhi ‘Aqîdati Ahli l-Islâm », l’ancien Moufti d’Egypte, le Chaykh Mouhammad Haçanayn Makhloûf a dit :

« إن الله منـزهٌ عن جميع النقائص ، وسمات الحدوث ، ومنها الزمان والـمكان ، فلا يُقارنه زمانٌ ولا يحويه مكانٌ إذ هو الخالق لهما فكيف يحتاج إليهما »

« Allâh est exempt de toute imperfection et de toutes les caractéristiques de ce qui entre en existence parmi lesquelles le temps et l’endroit. Il n’est donc pas sujet au temps et Il n’est pas contenu dans un endroit. Étant le Créateur de l’un et de l’autre, comment en aurait-Il besoin ?! »

 

Informations utiles :

– Le Moufti d’Egypte, le Chaykh Mouhammad Haçanayn Makhloûf Al-‘Adawi Al-Mâliki, est né en 1307 et il est décédé en 1410 de l’Hégire (رحمه الله). Il était également l’un des grands Chaykh de l’université Islamique « Al-Azhar » d’Egypte.

– Ici, il dit que Allâh est le Créateur du temps et de l’endroit et que par conséquent Allâh n’en a pas besoin : Il n’est pas sujet au temps et Il n’est pas contenu dans un endroit.

Le Hâfidh As-Souyoûti dit que la âyah {Layça kamithlihi chay} confirme que Allâh est sans endroit et qu’Il n’est pas un corps

      

Dans son livre « Al-Iklîl fi stinbâtit-Tanzîl » (page 230 de notre édition), le Hâfidh As-Souyoûti, dans l’explication du verset 11 de Soûrat Ach-Choûrâ, a dit :

« قوله تعالى { ليس كمثله شيء } فيه الرد على المشبهة وأنه تعــــــالى ليس بجوهـــــر ولا جسم ولا عرض ولا لــــــون ولا طعم ولا حالّ في مكان ولا زمان»

« La parole de Allâh : {ليس كمثله شيء } « Layça kamithlihi chay » (qui signifie : « Rien n’est tel que Lui ») est une réfutation de la croyance des Mouchabbihah (Ceux qui assimilent Allâh à Ses créatures) et une confirmation qu’Il (Allâh) n’est pas une substance, ni un corps, ni une caractéristique d’un corps, ni une couleur, ni un goût, qu’Il n’occupe pas un endroit et qu’Il ne dépend pas du temps »

 

Informations utiles :

– L’Imâm, le Hâfidh (spécialiste de la science du Hadîth), le Moufassir (spécialiste de l’exégèse), le Faqîh (spécialiste de la jurisprudence), Abou l-Fadl ‘Abdou r-Rahmân ibnou Abi Bakr Jalâlou d-Dîn as-Souyoûti est un grand savant chafi’ite reconnu par toute la communauté musulmane. Il est né en 849 au Caire et il est décédé en 911 de l’hégire au Caire (رحمه الله) c’est-à-dire il y a environ 520 ans. Certains l’ont désigné comme le moujaddid du 10ème siècle de l’hégire (c’est-à-dire celui qui revitalise la science de la religion).

– Ici, il dit que le verset « Layça kamithlihi chay » (qui signifie : « Rien n’est tel que Lui ») [Soûrat Ach-Choûrâ / 11] confirme que Allâh est exempt de l’endroit, du corps, de la couleur etc… Et que ce verset est une réfutation de la croyance des Mouchabbihah (assimilationnistes).

L’Imâm Al-Boukhâri rapporte que le Prophète a fait l’éloge d’un compagnon ayant innové une évocation dans la prière

Sujet : La distinction entre bonnes et mauvaises innovations.

Sahih al-Bukhari   Le prophète fait l'éloge d'une invocation innovée durant la prière

L’Imâm Al-Boukhâri a rapporté dans son Sahîh, ce hadîth :

« حَدَّثَنَا عَبْدُ اللَّهِ بْنُ مَسْلَمَةَ عَنْ مَالِكٍ عَنْ نُعَيْمِ بْنِ عَبْدِ اللَّهِ الْمُجْمِرِ عَنْ عَلِيِّ بْنِ يَحْيَى بْنِ خَلَّادٍ الزُّرَقِيِّ عَنْ أَبِيهِ عَنْ رِفَاعَةَ بْنِ رَافِعٍ الزُّرَقِيِّ قَالَ كُنَّا يَوْمًا نُصَلِّي وَرَاءَ النَّبِيِّ صَلَّى اللَّهُ عَلَيْهِ وَسَلَّمَ فَلَمَّا رَفَعَ رَأْسَهُ مِنْ الرَّكْعَةِ قَالَ سَمِعَ اللَّهُ لِمَنْ حَمِدَهُ قَالَ رَجُلٌ وَرَاءَهُ رَبَّنَا وَلَكَ الْحَمْدُ حَمْدًا كَثِيرًا طَيِّبًا مُبَارَكًا فِيهِ فَلَمَّا انْصَرَفَ قَالَ مَنْ الْمُتَكَلِّمُ قَالَ أَنَا قَالَ رَأَيْتُ بِضْعَةً وَثَلَاثِينَ مَلَكًا يَبْتَدِرُونَهَا أَيُّهُمْ يَكْتُبُهَا أَوَّلُ »

« Rifâ’ah Ibnou Râfi’ Az-Zouraqi a dit : Nous étions un jour en train de faire la prière dirigés par le Prophète (صلى الله عليه وسلم) ; quand il a levé sa tête de l’inclination, il a dit : {سَمِعَ اللهُ لِمَنْ حَمِدَهُ} « sami’a l-Lâhou liman hamidah » (ce qui a pour sens : « Allâh accepte les louanges de celui qui Le loue »). Un homme derrière lui a dit : (Rabbanâ wa laka l-hamd, hamdan kathîran, tayyiban moubârakan fîh). Quand il a fini la prière et qu’il s’apprêtait à partir, le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit : {مَن المُتَكَلَّمُ} ce qui a pour sens : « Qui a parlé ? ». Il a dit : « C’est moi ». Le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit :

{رَأَيْتُ بِضْعَةً وَ ثَلاثِينَ مَلَكًا يَبْتَدِرُونَهَا أَيُّهُمْ يَكْتُبُهَا أَوَّل}

Ce qui a pour sens : « J’ai vu plus de trente anges qui se précipitaient à qui d’entre eux l’écrirait le premier ».

Informations utiles :

– L’Imâm, le Chaykh des Mouhaddith Aboû ‘Abdi l-Lâh Mouhammad Ibnou Ismâ’îl Al-Boukhâri, l’auteur du célèbre « Sahîh » connu comme étant le livre le plus authentique après le Qour-ân, est né en 194 et il est décédé en 256 de l’Hégire (رحمه الله) c’est-à-dire il y a plus de 1175 ans.  Il est une référence incontournable dans la science du hadîth. Consultez sa biographie : ici.

– Il a cité ce hadîth dans son Sahîh, dans le livre de l’appel à la prière : chapitre du mérite de la parole « Allâhoumma Rabbanâ laka l-Hamd ».

– Ce hadîth nous indique qu’un compagnon a innové une évocation alors qu’il effectuait la prière derrière le Prophète (صلى الله عليه وسلم); suite à cela, le Prophète (صلى الله عليه وسلم) lui a dit de manière élogieuse que des anges se sont précipités pour écrire cette évocation.

– Il y a deux points à retenir de cette citation :

  • Le compagnon a mentionné cette évocation qu’il a innové sans même avoir demandé au prophète (صلى الله عليه وسلم) s’il pouvait la dire. En effet, cette invocation est conforme à l’enseignement même du prophète (صلى الله عليه وسلم).
  • Les Anges se sont précipité à écrire cette évocation innovée par le compagnon avant même que soit advenu l’approbation du prophète (صلى الله عليه وسلم). Les anges savaient que cette évocation est conforme à l’Islâm.

– Rappelons que la prière est la meilleure des œuvres après la croyance en Allâh et en Son Messager. Et le Prophète (صلى الله عليه وسلم) n’a pas blâmé ce compagnon pour l’évocation qu’il a innovée.

– Les savants tel que l’Imâm Ibnou Hajar Al-‘Asqâlani (رحمه الله) ont pris ce hadîth pour preuve qu’il est permis d’innover dans la prière une évocation qui n’a pas été rapportée du Prophète (صلى الله عليه وسلم) à condition qu’elle ne contredit pas ce qui est rapporté du Prophète (صلى الله عليه وسلم). [Dans son commentaire du Sahîh Al-Boukhâri]

– Le prophète (صلى الله عليه وسلم) a lui même enseigné qu’une innovation peut être bonne et récompensée par sa parole qui a pour sens : « Celui qui instaure dans l’Islâm une bonne tradition (sounnah) en aura la récompense et l’équivalent de la récompense de ceux qui œuvreront avec après lui, sans que leurs récompenses ne soient diminuées en rien ; et celui qui instaure dans l’Islâm une mauvaise tradition (sounnah) se chargera de son péché et de l’équivalent du péché de ceux qui œuvreront avec après lui, sans que leurs péchés ne soient diminués en rien. » [Rapporté par Mouslim]

– Quant au hadîth rapporté par Mouslim qui comprend les termes : ” وكل بدعة ضلالة ” (wa koullou bid’atin dalâlah), ce qui est visé par “koullou” dans ce hadîth est “la plupart” des innovations comme l’ont expliqués les savants de l’Islâm. [Voir la citation de l’Imâm An-Nawawi à ce sujet : ici]

– Retrouvez d’autres paroles de savants concernant les bonnes innovations : ici.