Dans sa célèbre Epître « Ar-Riçâlatou l-Qouchayriyyah » (page 13 de cette édition) l’Imâm Al-Qouchayri a dit :
«قال جعفر الصادق : من زعم أن الله في شىء ، أومن شىء أو على شىء فقد أشرك . إذ لو كان على شىء لكان محمولا ، ولو كان في شىء لكان محصوراً ، ولو كان من شىء لكان محدثًا (أي مخلوقاً)»
« Ja’far As-Sâdiq a dit : Celui qui prétend que Allâh est dans quelque chose, ou issu de quelque chose, ou au-dessus de [ou sur] quelque chose a commis du chirk (c’est-à-dire : adorer autre que Allâh), car s’Il était au-dessus de [ou sur] quelque chose Il serait porté, s’Il était dans quelque chose, Il serait limité, s’Il était issu de quelque chose, Il serait entré en existence (c’est-à-dire créé) »
Informations utiles :
– L’Imâm Ja’far As-Sâdiq: Il est Aboû ‘Abdi l-Lâh, Ja’far fils de Mouhammad Al-Bâqir, fils de Zaynou l-‘Âbidin ‘Ali fils de Al-Houçayn, le fils de l’Imâm ‘Ali Ibnou Abî Tâlib et Fâtimah (رضي الله عنهم), la fille du prophète (صلى الله عليه وسلم). Il est également descendant du Calife Aboû Bakr As-Siddîq (رضي الله عنه) de par son ascendance maternelle. Il est parmi les grands Imam du Salaf. Il est né en 83 à Médine et est décédé en 148 de l’Hégire à Médine également, et fût enterré dans le cimetière d’Al-Baqî’. Il faisait partie des maîtres des gens de la famille du Prophète (صلى الله عليه وسلم) dans la jurisprudence, dans la science et par le mérite.
– Ici, il dit que Allâh n’est ni dans quelque chose, ni issu de quelque chose, ni au-dessus de quelque chose, et que la croyance en l’une de ces choses là est du chirk (qui est une forme de mécréance). De nos jours, certains égarés ont pour croyance que Allâh serait dans le ciel, ou bien qu’Il serait au-dessus du Trône. A’oûdhoubi l-Lâh. Que Allâh nous accorde une bonne compréhension de la science du Tawhîd et qu’Il nous préserve du chirk.
– Cette parole a été rapportée par de nombreux autres savants dans leurs ouvrages. [Voir le livre de l’Imâm Al-Baqillâni : ici ]. Et le Chaykh Ahmad Zarroûq Al-Fâçi [Dans son Charh ‘Aqîdati l-Imâm Al-Ghazâli].
– Une autre parole de Ja’far As-Sâdiq rapportée par As-Samarqandi est proche de cette citation là. [Voir l’article à ce sujet : ici]
– Le Mouhaddith–transmetteurs du hadîth–, le Moufassir –exégète–, le Chaykh Abou l-Qâçim Abdou l-Karîm ibnou Houwâzin al-Qouchayri est né en 375 et il est décédé en 465 de l’Hégire (رحمه الله) c’est-à-dire il y a environ 970 ans. Son livre « Ar-Riçâlatou l-Qouchayriyyah » est son ouvrage le plus connu. La première partie de ce livre est consacrée à la croyance de Ahlou s-Sounnah wa-l Jamâ’ah. On compte de parmi ses nombreux Chouyoûkh : l’Imâm Ibnou Foûrak, Aboû Is-hâq Al-Isfarâyîni, et le Hâfidh Al-Hâkim.
- Tâjou d-Dîn As-Soubki a dit à son sujet : « L’Imâm absolu, l’auteur de “Ar-Riçâlah” qui s’est répandu de l’orient à l’occident […] l’un des Imâms des musulmans dans la science et les œuvres, une forteresse de la religion par ses actes et ses paroles, l’Imams des Imams […] le Chaykh des Mâchaykh […] il était Faqîh (spécialiste du fiqh), excellent, un Ousoûli (spécialiste des fondements), précautionneux, un Moutakallim (spécialiste de la science de la croyance), un Mouhaddith (transmetteur du hadîth), un Hâfidh (spécialiste de la science du hadîth), un Moufassir (spécialiste de l’explication du Qour-ân), il était versé dans les diverses sciences, un Nahwi (spécialiste de la grammaire), un Loughawi (spécialiste de la langue Arabe) […] les gens de son époque sont unanimes qu’il est le maître (sayyid) de son temps, le modèle (qoudwah) de son époque, et une bénédiction pour les musulmans dans son époque » [Tabaqâtou ch-Châfi’iyyah Al-Koubrâ]
- Ibn Khallikân a dit à son sujet : « Abou l-Qâçim était un illustre savant (‘allâmah) dans le fiqh (jurisprudence), le tafsîr (explication du Qour-ân), le hadîth, al-Ousoûl (les fondements de la religion) »[Wafayâtou l-A’yân]
- Adh-Dhahabi a dit de lui : « L’Imâm, l’ascète, le modèle (Qoudwah)» [Siyar A’lâmi n-Noubalâ]
Août 14
Le Prophète distingue la bonne innovation, de la mauvaise innovation (rapporté par Mouslim)
Sujet : la bonne innovation selon le prophète.
L’Imâm Mouslim a rapporté dans son Sahîh, du Hadîth de Jarîr Ibnou ‘Abdi l-Lâh Al-Bajaliyy (رضي الله عنه) qui a dit :
« Le Messager de Allâh (صلى الله عليه وسلم) a dit :
«مَنْ سَنَّ فِى الإِسْلامِ سُنَّةً حَسَنَةً فَلَهُ أَجْرُهَا وَأَجْرُ مَنْ عَمِلَ بِهَا بَعْدَهُ مِنْ غَيْرِ أَنْ ينْقُصَ مِنْ أُجُورِهِمْ شَىْءٌ ، وَمَنْ سَنَّ فِى الإِسْلام سُنَّةً سَيِّئَةً كَانَ عَلَيْهِ وِزْرُهَا وَوِزْرُ مَنْ عَمِلَ بِهَا مِنْ بَعْدِهِ مِنْ غَيْرِ أَنْ ينْقصَ مِنْ أَوْزَارِهِمْ شَىْءٌ»
Ce qui a pour sens : « Celui qui instaure dans l’Islâm une bonne tradition (sounnah) en aura la récompense et l’équivalent de la récompense de ceux qui œuvreront avec après lui, sans que leurs récompenses ne soient diminuées en rien ; et celui qui instaure dans l’Islâm une mauvaise tradition (sounnah) se chargera de son péché et de l’équivalent du péché de ceux qui œuvreront avec après lui, sans que leurs péchés ne soient diminués en rien. »
Informations utiles :
– L’Imâm, le Hâfidh (spécialiste de la science du hadîth) Mouslim Ibnou Al-Hajjâj Ibnou Mouslim Al-Qouchayri An-Nayçâboûri, l’auteur du célèbre recueil de Hadîth authentique (sahîh) connu sous le nom de « Sahîh Mouslim » est né 202 et il est décédé en 261 de l’Hégire (رحمه الله) c’est-à-dire il y a plus de 1170 ans. Il est une référence incontournable dans la science du Hadîth.
– Il a cité cela dans son sahîh dans le livre de Az-Zakâh : chapitre l’incitation à l’aumône, même d’une moitié d’une datte ou d’une bonne parole et qu’elle est un écran contre le feu. Ainsi que le livre de la science : chapitre celui qui instaure dans l’Islam une bonne tradition ou une mauvaise tradition et qui appelle à la bonne guidée ou à l’égarement.
– Ce hadîth a également été rapporté en des termes proches par de nombreux autres savants du hadîth tels que :
– Ce Hadîth sahîh nous indique que l’innovation (al-bid’ah) se classe en deux catégories :
– Parmi les savants qui ont tirés de ce hadîth qu’il existe des bonnes innovations, il y a l’Imâm Al-Qourtoubi (رحمه الله), l’Imâm An-Nawawi (رحمه الله) [Charh Sahîh Mouslim] et autres qu’eux [ceci fera l’objet d’articles (إن شاء الله) ]
– Si quelqu’un prétend que ce hadîth vise ce qui est instauré du vivant du Prophète (صلى الله عليه وسلم), mais qu’après sa mort ce hadîth ne s’applique pas, on lui répond : « La spécificité n’est confirmée que par une preuve ». Or il n’y a pas ici de preuve pour cette prétendue spécificité. Au contraire, la preuve démontre le contraire de ce qu’il prétend parce que le Messager de Allâh (صلى الله عليه وسلم) a dit (ce qui a pour sens) : « Celui qui instaure dans l’Islâm » et il n’a pas dit : « Celui qui instaure de mon vivant » et il n’a pas dit : « Celui qui fait quelque chose que moi j’ai fait et qui renouvelle cet acte par la suite ». De plus, l’Islâm n’est pas limité à l’époque où le Prophète (صلى الله عليه وسلم) était vivant. Leur prétention est donc annulée.
– S’ils disent : la cause du hadîth est que des hommes très pauvres, s’habillant de vêtements de laine et de poils, sont venus auprès du Prophète (صلى الله عليه وسلم), le visage du prophète a alors changé, à la vue de leur extrême pauvreté et de leur difficulté. Les gens ont commencé alors à faire des aumônes jusqu’à ce qu’ils leur aient rassemblé beaucoup de choses. Alors le Prophète (صلى الله عليه وسلم) s’est réjoui et a dit (ce qui a pour sens) : « Celui qui instaure dans l’Islâm une bonne tradition (sounnah) en aura la récompense et l’équivalent de la récompense de ceux qui œuvreront avec après lui … ». La réponse est donc de leur dire : « ce dont on tient compte, c’est la généralité du terme et non pas la spécificité de la cause pour laquelle le hadîth a été dit » comme l’ont spécifié les savants de la science de la croyance.
– Et s’il disent que le prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit dans un autre Hadîth rapporté par Mouslim » وكل بدعة ضلالة » (wa koullou bid’atin dalâlah), la réponse est de leur de dire que le prophète (صلى الله عليه وسلم) ne se contredit pas, c’est-à-dire qu’il n’est pas possible qu’il est prononcé deux jugements religieux qui se contredisent. Ce qui est visé par « koullou » dans ce Hadîth est « la plupart » des innovations comme l’ont expliqués les savants de l’Islam. [Voir la citation de l’Imâm An-Nawawi à ce sujet : ici]
– Consultez d’autres articles concernant les bonnes innovations : ici.
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