Le Chaykh Salîm Al-Bichri Al-Azhari rapporte l’unanimité sur le fait que Allâh est sans endroit et sans direction

Fourqan al-Qour'an - Al-Qouda'i Al-'Azzami   Chaykh Salim Al-Bichri - unanimité Allah existe sans endroit et sans direction

Dans son livre «Fourqânou l-Qour-ân», le Chaykh Al-Qoudâ’i Al-’Azzâmi rapporte que le Chaykh Salîm Al-Bichri Al-Azhari a dit :

« مذهب الفرقة الناجية وما عليه أجمع السُّنِّيُّـون أن الله تعالى مُنَـزَّهٌ عن مشابـهة الحوادث مخالف لها في جميع سمات الحدوث، ومن ذلك تَنَـزُّهُهُ عن الجهة والـمكان كما دلت على ذلك البراهين القطعية »

« La voie du groupe qui est sauvé, et c’est ce sur quoi les sunnites ont été unanimes, c’est que Allâh ta’âlâ est exempt de toute ressemblance avec ce qui entre en existence et que par conséquent, Il est exempté de la direction et de l’endroit tout comme les preuves catégoriques l’ont indiqué »

Informations utiles :

– Le Chaykh Salîm Al-Bichri Al-Misri Al-Azhari est né en 1248 et il est décédé en 1335 de l’hégire (رحمه الله) c’est à dire il y a environ 100 ans. Il était le Chaykh de la mosquée Al-Azhar en Egypte, et il était de l’école de jurisprudence Malikite.

– Ici, il rapporte que les sunnites sont unanimes sur le fait que Allâh est exempt de toute ressemblance avec Ses créatures et sur le fait qu’Il est sans direction et sans endroit. Et que tout ceci est la croyance du groupe sauvé.

– L’unanimité (ijmâ’) est une preuve dans la religion. En effet le prophète (صلى الله عليه وسلم) nous a enseigné que les savants de sa communauté ne seront jamais unanime sur un égarement, par sa parole « إنّ أُمَّتي لا تجتمع على ضلالة  » ce qui a pour sens : « Ma communauté ne sera jamais unanime sur un égarement. » [Hadîth sahîh (authentique) rapporté selon différentes versions par Al-Hâkim, At-Tirmidhi, Ibnou Mâjah, Aboû Dâwoûd et autres en des termes proches]. A ce sujet :

  • L’Imâm Al-Jouwayni a dit : « L’unanimité (Ijmâ’) de cette communauté (Oummah) est une preuve à elle seule, en raison de la parole du prophète : “لا تجتمع أمتي على ضلالة” [ce qui a pour sens : ] ma communauté ne sera jamais unanime sur un égarement » [Al-Waraqât]
  • L’Imâm An-Nawawi a dit : « Les fondements de la religion sont quatre : le Livre (le Qour-ân), la Sounnah, l’unanimité (ijmâ’) et le Qiyâs (des savants moujtahid).» [Al-Maqâçid]
  • Le Moufti de La Mecque, le Chaykh Ahmad Ibnou Zayni Dahlân a dit : « L’unanimité de la Oummah est une preuve dans la religion, comme l’a indiqué le prophète : “لا تجتمع أمتي على ضلالة” [ce qui a pour sens : ] ma communauté ne sera jamais unanime sur un égarement » [Dans son livre Fitnatou l-Wahhâbiyyah]

– Le livre Fourqânou l-Qour-ân a été écrit par le Mouhaddith, le Faqîh (spécialiste de la jurisprudence), le Chaykh Salâmah Al-Qoudâ’i Al-’Azzâmi Al-Azhari Ach-Châfi’i qui est né en 1298 et qui est décédé en 1376 de l’Hégire (رحمه الله). Cette citation est extrait du chapitre dans lequel il mentionne des fatâwâ du Chaykh Salîm Al-Bichri.

L’Imâm Al-Ach’ari dit que Allâh existe de toute éternité sans endroit.

ibn 'asakir - Tabyinou Kadhibi l-Mouftari   Al-Ach'ari - Allah existe sans endroit

Le Hâfidh Ibnou ‘Açâkir dans son livre « Tabyînou Kadhibi l-Mouftarî» (page 150 de cette édition) rapporte la position de certains groupes égarés en disant :

« De même, les « Najjâriyah » disent que le Créateur, qu’Il soit exalté, est dans tous les endroits sans qu’Il soit diffus et sans direction, tandis que les « hachawiyyah » et les « moujassimah » disent qu’Il est présent sur le Trône, que le Trône est son endroit, et qu’Il est assis dessus. »

Puis, il cite la voie de l’Imâm Al-Ach’ari (رحمه الله) :

« Quant à lui [l’Imâm Al-Ach’ari], il a choisi une voie qui est entre les deux, et il a dit :

 » كان -الله- ولا مكان فخلق العرش والكرسي ولـم يحتج إلى مكان ، وهو بعد خلق الـمكان كما كان قبل خلقه « 

« Allâh est de toute éternité et il n’y a pas d’endroit de toute éternité. Il a créé Al-‘Arch –le Trône–, Al-Koursiyy –le Piédestal–, Il n’a pas besoin d’endroit et Il est, après la création de l’endroit tel qu’Il est de toute éternité avant de l’avoir créé (l’endroit) »

Informations utiles :

– L’Imâm, le Hâfidh (spécialiste de la science du Hadîth) Ibnou ‘Açâkir (Abou l-Qâçim ‘Ali Ibnou Haçan Ibnou Hibatou l-Lâh Ad-Dimachqi) est né en 499 et il est décédé en 571 de l’Hégire (رحمه الله) soit il y a plus de 850 ans. C’était un grand savant du hadîth, et il était de l’école de jurisprudence Chafi’ite. Il est notamment connu pour son ouvrage “Târîkhou d-Dimachq”.

  • L’Imâm An-Nawawi a dit de lui : « Il est le Hâfidh (spécialiste de la science du Hadîth) du Châm, mais il est également le Hâfidh de ce monde » [Boustân Al-‘Ârifîn]
  • Le Hâfidh As-Souyoûti a dit à son sujet : « Ibnou ‘Açâkir, le grand Imâm, le Hâfidh (spécialiste de la science du hadîth) du Châm, mais il est également le Hâfidh de ce monde, le digne de confiance, celui qui a des arguments confirmés, le digne de confiance dans la religion ». [Tabaqâtou l-Houffâdh]
  • L’Imâm Tâjou d-Dîn As-Soubki a dit le concernant : « L’Imâm grandiose (jalîl), le Hâfidh (spécialiste de la science du hadîth) de la Oummah […] Il est le Chaykh, l’Imâm qui supporte la Sounnah et qui est à son service […] il est l’Imâm des gens du hadîth de son époque » [Tabaqâtou ch-Châfi’iyyah Al-Koubrâ]
  • Le Hâfidh Ibn Najjâr Al-Baghdâdi a dit à son sujet : « Il est l’Imâm des Mouhaddithîn (spécialistes de la science du hadîth) de son époque» [Dhayl Târîkh Baghdâd]
  • Al-Yâfi’i a dit de lui : « le Faqîh (spécialiste de la jurisprudence), l’Imâm, le Mouhaddith scrupuleux, le Hâfidh (spécialiste de la science du hadîth) minutieux, celui qui possède une large science, Chaykh al-Islâm, le Mouhaddith du Châm, le défenseur de la Sounnah, celui qui refute les mauvaises innovations, le Hâfidh, l’océan de science […] le digne de confiance dans la religion […] il n’a pas vu pareil à lui dans son époque » [Mir-atou l-Jinân]
  • Ibnou Kathîr a dit le concernant : « Le grand Hâfidh (spécialiste du hadîth), le digne de confiance dans la religion […] la fierté des Châfi’ite, l’Imâm des gens du hadîth de son temps et le porteur de leur étendard » [Tabaqâtou ch-Châfi’iyyah Al-Koubrâ]
  • Adh-Dhahabi a dit à son sujet : « L’Imâm, l’illustre savant (Al-‘Allâmah), le grand Hâfidh (spécialiste de la science du hadîth), al-moujawwad, le Mouhaddith (transmetteur du hadîth) du Châm» [Siyarou A’lâmi n-Noubalâ]. Il a dit également de lui : « L’Imâm, le grand Hâfidh (spécialiste de la science du hadîth), le Mouhaddith (transmetteur du hadîth) du Châm, la fierté des Imams, le digne de confiance dans la religion […] le nombre de ses enseignants est de mille quatre cents (1400) Chaykh et quatre-vingts (80) femmes» [Tadhkiratou l-Houffâdh]

– Le titre de son livre signifie « l’Élucidation du Mensonge du Calomniateur »; il l’a écrit pour défendre l’Imâm Al-Ach’ari des mensonges de ceux qui l’avaient calomnié.

– Ici, après avoir cité la mauvaise croyance de certains groupes égarés, il explique la croyance de l’Imâm Al-Ach’ari sur ce point, qui est que Allâh est sans endroit de toute éternité et qu’Il n’a pas besoin du Trône et du Piédestal.

– L’Imâm Abou l-Haçan Al-Ach’ari est un savant du salaf (C’est à dire ayant vécu dans les trois premiers siècles de l’hégire) il est né en 260 (certains ont dit 270) et il est décédé en 324 de l’Hégire (d’autres ont dit 330 ou 333) (رحمه الله). Un très grand nombre de savants ont fait son éloge et le considèrent comme l’un des plus grands défenseurs de la croyance de Ahlou s-sounnah wa-l Jamâ’ah. Consultez sa biographie : ici.

  • L’Imâm Abou l-Haçan As-Soulami a dit à son sujet : « Al-Ach’ari est le savant à la tête du 3ème siècle [de l’Hégire] (c’est-à-dire le moujaddid – savant revivificateur)» [Rapporté par le Hâfidh Ibnou ‘Açâkir dans Tabyîn kadhib al-Mouftarî]
  • Le Chaykh Mouhammad Ibn A’mar An-Nâbighah Al-Ghalâwi a dit de lui : « Al-Ach’ari est l’Imâm de Ahlou s-Sounnah » [Al-Moubâchir ‘ala Bni ‘Âchir]
  • Le Mouhaddith ‘Abdou l-Bâsit Al-Fâkhoûri a dit : « Nous disons que Ach-Châfi’i, Mâlik, Aboû Hanîfah, Ahmad Ibn Hanbal, Al-Awzâ’i, et le reste des moujtahidîn sont sur la bonne guidée de leur Seigneur, et que Abou l-Haçan Al-Ach’ari est un Imâm de la Sounnah, tout comme Aboû Mansoûr Al-Mâtourîdi » [Al-Kifâyah li Dhawi l-‘Inâyah]

L’Imâm Al-Khattâbi dit que Allâh et Ses attributs sont sans comment et que Allâh n’a pas de forme ni d’image

          

Dans son livre « Al-Asmâ-ou wa s-Sifât » tome 2 page 21 de cette édition (la page 20 est ajoutée pour que vous puissiez voir le contexte) l’Imâm Al-Bayhaqi rapporte que l’Imâm Al-Khattâbi a dit :

« إنَّ الذي يجبُ علينا وعلى كلِّ مسلم أن يَعلَمَهُ أنَّ ربنا ليس بذي صورةٍ ولا هيئة فإنَّ الصورة تقتضي الكيفية وهي عن الله وعن صفاته منفية »

« Ce qui est un devoir pour nous et pour tout musulman, c’est de savoir que notre Seigneur n’est pas un être possédant une image ou une forme, car certes, l’image implique le comment et le comment s’agissant de Allâh et de Ses attributs est exclu »

Informations utiles :

– L’Imâm, l’illustre savant, le Faqîh (le spécialiste de la jurisprudence), le Hâfidh (spécialiste de la science du hadîth), le Loughawi (spécialiste de la langue Arabe) Abou Soulaymân Al-Khattâbi est né en 319 à Boust (dans l’actuel Afghanistan) et il est décédé en 388 de l’hégire (رحمه الله) à Boust également, c’est-à-dire il y a plus de 1040 ans. Il fait parti des savants qui avaient le plus de science dans les sujets du hadîth. Il est de l’école de jurisprudence Chafi’ite. Parmi les savants qui ont rapporté le hadîth de lui : le Hâfidh Al-Hâkim, l’Imâm Aboû Hâmid Al-Isfarâyîni et autres qu’eux. L’Imâm al-Bayhaqi le cite énormément dans son livre « Al-Asmâ-ou wa s-Sifât ».

  • As-Souyoûti a dit à son sujet : « L’Imâm, l’illustre savant (al-‘Allâmah) bénéfique, le Mouhaddith (spécialiste de la science du hadîth) voyageur […] il était digne de confiance, et confirmé dans la connaissance de la science» [Tabaqâtou l-Houffâdh]
  • Tâjou d-Dîn As-Soubki a dit de lui : « Il etait un Imâm dans le Fiqh (jurisprudence), dans le hadîth, et dans la langue Arabe » [Tabaqâtou ch-Châfi’iyyah Al-Koubrâ]
  • Adh-Dhahabi a dit de lui : « L’illustre savant (al-‘Allâmah) le Hâfidh (spécialiste de la science du hadîth), le Loughawi (spécialiste de la langue Arabe)» [Siyar A’lâmi n-Noubalâ], Il a dit également : « Il était un illustre savant (‘Allâmah) reconnu » [Al-‘Ibr]
  • Ibn Khallikân a dit à son sujet : « Il était un Faqîh (spécialiste de la jurisprudence), lettré (adîb), Mouhaddith (spécialiste de la science du hadîth), auteur d’ouvrages sans précédents» [Wafayâtou l-A’yân]
  • Fayroûz Âbâdi a dit de lui : « Le Mouhaddith (spécialiste de la science du hadith), le Loughawi (spécialiste de la langue Arabe), le vérificateur scrupuleux, de parmi l’élite des Imâm » [Al-Boulaghatou fî Tarâjimi A-immah an-Nahwi wa l-Loughah]

– Ici, il confirme plusieurs points importants de la croyance, à savoir que Allâh n’a pas de forme, qu’Il n’est pas un être possédant une image, et que Allâh ainsi que Ses attributs n’ont pas de comment (kayf).

– Le Chaykh, le Faqîh Aboû Chakoûr As-Sâlimi Al-Hanafi (m.~460 H.) a dit au sujet des Mouchabbihah (ceux qui ont pour croyance que Allâh ressemble aux créatures) : « Parmi eux certains disent que « Allâh ta’âlâ a une image mais qu’on ne la connait pas » et cela est de la mécréance » [Dans son livre At-Tamhîd fî Bayâni t-Tawhîd]

– Le comment (al-kayf / al-kayfiyyah) c’est ce par quoi on décrit les créatures, c’est-à-dire les dimensions, le début, la fin, la couleur, l’endroit, la direction, la forme, le poids, la position assise, l’établissement, la proximité, la distance, le mouvement, le déplacement, le changement et tout ce qui fait partie des attributs des créatures. Allâh n’est pas concerné par cela.

  • Le Loughawi (spécialiste de la langue Arabe) Ar-Râghib Al-Asbahâni (m.502 A.H.) a dit : « « Kayfa » est un terme par lequel on demande à connaitre ce qu’il convient de dire [au sujet de quelqu’un], c’est-à-dire en terme de comparaison ou autre, tel que le blanc et le noir, la personne saine et le malade, et c’est pour cela qu’il n’est pas valable de dire au sujet de Allâh ‘azza wa jall « kayfa » (comment) » [Al-Moufradât fî Gharîbi l-Qour-ân]
  • Le Loughawi (spécialiste de la langue Arabe) Ar-Râghib Al-Asbahâni (m.502 A.H.) a dit également : « La forme (ach-chakl), l’aspect (al-hay-ah), l’image (as-soûrah), la similitude (an-nidd) concernent le genre et la comparaison et sont compris dans la kayfiyyah (le comment, la description physique)» [Rapporté par Al-Mounâwi dans son livre : At-Tawqîf ‘alâ Mouhimmâti t-Ta’ârîf]
  • Le Loughawi (spécialiste de la langue Arabe) Ar-Râghib Al-Asbahâni (m.502 A.H.) a dit également : « La comparaison est dans la kayfiyyah» [Rapporté par Al-‘Askari dans son ouvrage : Al-Fouroûq Al-Loughawiyyah]
  • Le Loughawi (spécialiste de la langue arabe) Ibn Mandhoûr (m.711 A.H.) a dit : « al-hay-ah et  al-hî-ah (l’aspect, l’apparence) est l’état d’une chose, c’est sa kayfiyyah (comment, description physique)» [Liçân al-‘Arab]
  • Le Loughawi (spécialiste de la langue Arabe) Al-Fayroûzâbâdi (m.817 A.H.) a dit : « Les adeptes du Tawhîd (l’unicité divine) ont dit que Allâh ta’âlâ est sans kammiyyah (quantité, volume) et sans kayfiyyah (comment, description physique)» [Al-Qâmoûs Al-Mouhît]
  • Le Mouhaddith (transmetteur du hadîth) Mouhammad ‘Abdou r-Ra-oûf Al-Mounâwi (m.1031 A.H.) a dit : « « Kayfa » est un mot dont la portée est une interrogation sur les états de façon générale, sur ce que l’on perçoit par nos sens » [At-Tawqîf ‘alâ Mouhimmâti t-Ta’ârîf]

L’Imâm Al-Bayhaqi confirme que Allâh existe sans endroit.

      

Dans son livre « Al-Asmâ-ou wa s-Sifât »  (tome 2, page 144 de cette édition), le Hâfidh Al-Bayhaqi a dit :

« واستدل بعض أصحابنا في نفي الـمكان عنه بقول النبيِّ صلى الله عليه و سلم : 

 » أنت الظاهر فليس فوقك شىء ، وأنت الباطن فليس دونك شىء »  ،

وإذا لـم يكن فوقه شىء ولا دونه شىء لـم يكن في مكان »

« Certains de nos compagnons ont tiré un argument, pour renier l’endroit au sujet de Allâh, de la parole du Prophète (salla l-Lâhou ‘alayhi wa sallam) :

« أنت الظاهر فليس فوقك شىء وأنت الباطن فليس دونك شىء»

qui a pour sens : « Ô Allâh, Tu es Adh-Dhâhir, rien n’est au-dessus de Toi et Tu es Al-Bâtin, rien n’est en dessous de Toi ». Puisque rien n’est au-dessus de Lui et rien n’est en dessous de Lui, Il n’est donc pas dans un endroit ».

Informations utiles :

– L’Imâm, le Hâfidh (spécialiste de la science du Hadîth), le Faqîh (spécialiste de la jurisprudence), le Ousoûli (spécialiste des fondements) Aboû Bakr Ahmad Ibnou l-Houçayn Al-Bayhaqi, est né en 384 et il est décédé en 458 de l’Hégire (رحمه الله), c’est-à-dire il y a presque 1000 ans. Il fait parti des plus grands savants du hadîth, et il est de l’école de jurisprudence Châfi’ite.

  • Ibnou l-Jawzi a dit à son sujet : « Il n’avait pas d’égal à son époque dans la mémorisation et la grande maîtrise [des sciences], il est l’auteur de bons ouvrages, il maîtrisait aussi bien la science du Hadîth, que la jurisprudence (Fiqh) et les fondements (Ousoûl), et il compte de parmi les plus grands compagnons de [l’Imâm] Al-Hâkim Abî ‘Abdi l-Lâh (m.405 H) » [Al-Mountadham]
  • Ibnou l-Athîr a dit de lui : « Il était un savant dans le Hadîth et dans la jurisprudence (Fiqh) et il est l’auteur de nombreux ouvrages qui démontre ses nombreux mérites » [Al-Loubâb] et il a dit de lui également : « Il était un Imâm dans le Hadîth et dans la jurisprudence au sein du Madh-hab de l’Imâm Ach-Châfi’i et il est l’auteur à ce sujet de différents ouvrages » [Al-Kâmil]
  • Le Hâfidh Salâhou d-Dîn Al-‘Alâ-i a dit à propos de lui : « Personne n’est venu après Al-Bayhaqi et Ad-Dâraqoutni qui les égale ou qui se rapproche de leur niveau [dans la science du Hadîth]». [Al-Wachyou l-Mou’am]
  • Adh-Dhahabi a dit de lui : « Il est le Hâfidh (spécialiste de la science du Hadîth),  l’illustre savant (‘Allâmah), le digne de confiance, le spécialiste de la jurisprudence (Faqîh), Chaykhou l-Islâm », il disait également à son sujet : « Si l’Imâm Al-Bayhaqi aurait voulu fonder sa propre école (Madh-hab) dans laquelle il réalise son ijtihâd (effort de recherche) il aurait été capable de cela vu l’abondance de sa science, et sa connaissance des divergences» [Siyar A’lâmi n-Noubalâ]
  • Tâjou d-Dîn As-Soubki a dit à son sujet : « L’Imâm Al-Bayhaqi était l’un des Imâm des musulmans, quelqu’un qui appelait à s’accrocher fermement à la religion, un éminent spécialiste de la jurisprudence (Faqîh), un grand Hâfidh (spécialiste du Hadîth), un spécialiste des fondements (Ousoûli) intelligent, un ascète pieux, un fervent adorateur de Allâh,  il se dressait pour soutenir le Madh-hab (c’est-à-dire le Madh-hab de l’Imâm Ach-Châfi’i) dans les fondements et dans les ramifications, il était une montagne de parmi les montagnes de science » [At-Tabaqât]
  • Ibnou Kathîr a dit à propos de lui : « Il n’avait pas de semblable à son époque dans la maîtrise [des sciences], la mémorisation, le Fiqh (la jurisprudence) et l’écriture [d’ouvrages], Il était un spécialiste de la jurisprudence (Faqîh), un spécialiste du Hadîth (Mouhaddith), un spécialiste des fondements (Ousoûli), il a étudié la science auprès de Al-Hâkim ‘Abdou l-Lâh An-Nayçâboûri , et il étudia également auprès d’autres que lui de nombreux sujets, il a composé de nombreux ouvrages utiles qui n’ont pas eu de semblable »[Al-Bidâyah wa n-Nihâyah]
  • ‘Abdou l-Ghaffâr Al-Fâriçi a dit de lui : « L’Imâm, le Hâfidh (spécialiste du Hadîth), Al-Faqîh (spécialiste de la jurisprudence), Al-Ousoûli (spécialiste des fondements), le pieux, le vertueux, celui qui n’avait pas d’équivalent à son époque dans la mémorisation, Il a excellé dans la maîtrise [des sciences] et la mémorisation » [Al-Mountakhab]
  • Ibnou ‘Abdi l-Hâdi a dit à son sujet : « L’Imâm, le Hâfidh (spécialiste du Hadîth), l’illustre savant, le Chaykh de Khourâçân » [Tabaqât ‘oulamâ-i l-Hadîth]
  • Ibn Khallikân a dit de lui : « Il était celui qui soutenait le plus la voie de l’Imâm Ach-Châfi’i » [Wafayâtou l-A’yân]
  • Retrouvez la biographie de l’Imâm Al-Bayhaqi : ici.

– Cette citation provient de son livre « Al-Asmâ-ou wa s-Sifât » qui est un livre de référence sur la croyance, qui traite des Noms et des Attributs de Allâh.

– Ici, Il confirme la croyance des musulmans, à savoir que Allâh n’est pas dans un endroit, et qu’Il n’a ni haut, ni bas, ni aucune autres directions.

– Il tire cet argument d’un hadîth sahîh rapporté par Mouslim [et de nombreux autres] dans son célèbre recueil, qui est : « Le Messager de Allâh (صلى الله عليه وسلم) a dit (dans le sens) :
« Ô Allâh, Seigneur des cieux, Seigneur de la terre et Seigneur du Trône Eminent, notre Seigneur et le Seigneur de toute chose, Celui Qui fend la graine et le noyau, Celui Qui a fait descendre la Torah, l’Evangile et le Fourqân (le Qour-ân). Je recherche Ta protection contre le mal de toute chose. Allâh, Tu es Al-Awwal, rien n’est avant Toi et Tu es Al-Âkhir, rien n’est après Toi. Tu es Adh-Dhâhir, rien n’est au-dessus de Toi et Tu es Al-Bâtin, rien n’est en-dessous de Toi. Rembourse nos dettes et enrichis-nous contre la pauvreté »Retrouvez ce hadîth : ici.

L’Imâm As-Souyoûti approuve et fait l’éloge du Mawlid

Sujet : les savants de l’Islâm font l’éloge du Mawlid.

Al-Hâwi li l-Fatâwi - suyuti   suyuti - mawlid   Suyuti- mawlid nabawi

Le Hâfidh As-Souyoûti dans son recueil de Fatwâ : « Al-Hâwi li l-Fatâwi », dans le chapitre : « Housnou l-Maqsid fi ‘Amali l-Mawlid » (Le bon objectif dans l’accomplissement du Mawlid), a dit :

« فقد وقع السؤال عن عمل المولد النبوي في شهر ربيع الأول ، ما حكمه من حيث الشرع ؟ وهل هو محمود أو مذموم ؟ وهل يثاب فاعله أو لا ؟
الجواب : عندي أن أصل عمل المولد الذي هو اجتماع الناس وقراءة ما تيسر من القرآن ورواية الأخبار الواردة في مبدأ أمر النبي صلى الله عليه وسلم وما وقع في مولده من الآيات ، ثم يمد لهم سماط يأكلونه وينصرفون من غير زيادة على ذلك – هو من البدع الحسنة التي يثاب عليها صاحبها لما فيه من تعظيم قدر النبي صلى الله عليه وسلم وإظهار الفرح والاستبشار بمولده الشريف ، وأول من أحدث فعل ذلك صاحب إربل الملك المظفر أبو سعيد كوكبري بن زين الدين علي بن بكتكين ، أحد الملوك الأمجاد والكبراء الأجواد ، وكان له آثار حسنة ، وهو الذي عمر الجامع المظفري بسفح قاسيون »

« La question a été posée sur le fait de commémorer la naissance honorée au mois de Rabî’ou l-‘Awwal, quel est son jugement du point de vue de la Loi de l’Islam ? Est-ce une chose louable ou blâmable ? Est-ce que celui qui le commémore a des récompenses ou non ?

La réponse d’après moi est la suivante : la commémoration de la naissance (Mawlid) à l’origine consiste en le rassemblement des gens, la récitation de ce qu’il est possible de réciter du Qour-ân, la narration des nouvelles rapportées au sujet du début de l’histoire du Prophète et ce qui est advenu comme signes à sa naissance, à la suite de quoi il leur est présenté de la nourriture qu’ils consomment puis partent sans rien ajouter à cela. Ceci compte parmi les bonnes innovations pour laquelle celui qui la fait sera récompensé, et ce, pour ce que cela comporte comme glorification du degré du Prophète (صلى الله عليه وسلم), et comme manifestation de joie et de réjouissance pour sa noble naissance.

Le premier à l’innover fut le gouverneur de Irbil, le roi Al-Moudhaffar Aboû Sa’îd Koûkabri Ibnou Zayni d-Dîn ‘Ali Ibnou Baktakîn qui était l’un des rois glorieux et des grands généreux. Il a laissé de bonnes traces et c’est lui qui avait édifié la mosquée Al-Moudhaffari au pied de la montagne de Qâsiyoûn ».

Informations utiles :

– L’Imâm, le Hâfidh (spécialiste de la science du Hadîth), le Moufassir (spécialiste de l’exégèse), le Faqîh (spécialiste de la jurisprudence), Abou l-Fadl ‘Abdou r-Rahmân ibnou Abî Bakr Jalâlou d-Dîn as-Souyoûti est un grand savant Chafi’ite reconnu par toute la communauté musulmane. Il est né en 849 au Caire et il est décédé en 911 de l’hégire au Caire (رحمه الله) c’est-à-dire il y a environ 520 ans. Certains l’ont désigné comme le moujaddid du 10ème siècle de l’hégire (c’est-à-dire celui qui revitalise la science de la religion).

  • ‘Abdou l-Qâdir Ibn Mouhammad Ach-Châdhili (l’un de ses élèves) a dit à son sujet : « Notre maître (sayyidounâ wa mawlânâ), l’illustre et grand enseignant […] Chaykhou l-Islâm, l’héritier des sciences des prophètes (‘alayhimou s-salâm), celui qui était sans égal à son époque, unique en son temps, celui qui anéantit l’innovation blâmable et qui revivifie la sounnah […] l’Illustre savant, l’océan de science, le très intelligent […] le savant de la religion sans équivalent, l’Imâm de ceux qui appellent à la guidée, celui qui réprime les moubtadi’ah (innovateurs dans la croyance) et les athées, le Sultan des savants, le porte parole des défenseurs de la croyance (moutakallimîn), Le chaykh de l’Islâm et des musulmans, celui qui appelle à la voie agréée par Allâh, l’Imâm des mouhaddithîn (spécialiste du Hadîth) de son époque et de son temps » [Jalâlou d-Dîn As-Souyoûti : Ma’lamatou ‘ouloûmi l-Islâmiyyah]
  • Chamsou d-Dîn Ad-Dâwoûdi (l’un de ses élèves) a dit de lui : « Il était le plus savant des gens de son époque dans la science du Hadîth et ses ramifications » [Chadharâtou dh-Dhahab].
  • Ibnou ‘Imâd Al-Hanbali a dit à son sujet : « Le Hâfidh (spécialiste de la science du hadîth) […] le Chafi’ite, le mousnid, l’examinateur scrupuleux, l’auteur d’ouvrages excellents et bénéfiques » [Chadharâtou dh-Dhahab].

– Il fait partie des nombreux grands savants qui ont fait l’éloge de la célébration du Mawlid et qui ont distingué les bonnes innovations, des mauvaises innovations [Dans son livre Al-Hâwi li l-Fatâwi].

– En quoi consiste le Mawlid ?

  • Du fait de rassembler les musulmans dans le bien : ceci est un bien dans la religion.
  • De récitation du Qour-ân : ceci est un bien dans la religion.
  • De Dhikr (évocation de Allâh) : ceci est un bien dans la religion.
  • D’éloge du prophète (صلى الله عليه وسلم)  : ceci est un bien dans la religion.
  • De cours et conférences religieuses : ceci est un bien dans la religion.
  • Du fait de s’inciter mutuellement à la piété : ceci est un bien dans la religion.
  • Distribuer des aumônes (nourritures et boissons) : ceci est un bien dans la religion.
  • D’invocations à l’égard de Allâh : ceci est un bien dans la religion.

–  Ainsi le Mawlid compte de parmi les bonnes innovations, et le prophète (صلى الله عليه وسلم) a lui même enseigné qu’une innovation peut être bonne et récompensée par sa parole qui a pour sens : « Celui qui instaure dans l’Islâm une bonne tradition (sounnah) en aura la récompense et l’équivalent de la récompense de ceux qui œuvreront avec après lui, sans que leurs récompenses ne soient diminuées en rien ; et celui qui instaure dans l’Islâm une mauvaise tradition (sounnah) se chargera de son péché et de l’équivalent du péché de ceux qui œuvreront avec après lui, sans que leurs péchés ne soient diminués en rien. » [Rapporté par Mouslim].

– Quant au hadîth rapporté par Mouslim qui comprend les termes : ” وكل بدعة ضلالة ” (wa koullou bid’atin dalâlah), ce qui est visé par “koullou” dans ce hadîth est “la plupart” des innovations comme l’ont expliqués les savants de l’Islâm. [Voir la citation de l’Imâm An-Nawawi à ce sujet : ici].

– Après avoir expliqué en quoi consiste le Mawlid, il dit que cela compte parmi les bonnes innovations pour laquelle celui qui la fait sera récompensé. Et que le Mawlid comporte une glorification du degré du Prophète (صلى الله عليه وسلم).

– Il dit que le premier à avoir innové le Mawlid fut le roi Al-Moudhaffar, et il en fait son l’éloge.

– Le Savant Sunnite, le Sultân attaché à la religion, le Gouverneur de Irbil, l’éminent Roi Al-Moudhaffar Aboû Sa’îd Koûkabri Ibnou Zaynou d-Dîn ‘Ali Ibnou Baktakîn est né 549 et il est décédé en 630 de l’Hégire (رحمه الله), c’est-à-dire il y a plus de 800 ans. Il était très proche du grand Moujâhid Salâhou d-Dîn Al-Ayyoûbi (رحمه الله),  le Roi Al-Moudhaffar était d’ailleurs marié avec la sœur du Sultân Salâhou d-Dîn. Nombreux sont les savants qui ont fait son éloge.

– Dans d’autres parties de son livre l’Imâm As-Souyoûti mentionne les paroles d’autres savants ayant fait l’éloge du Mawlid tels que l’Imâm Ibn Hajar Al-‘Asqalâni [Dans son livre « Al-Hâwi li l-Fatâwi »] et le Hâfidh Ibn Dihyah [Dans son ouvrage « Al-Hâwi li l-Fatâwi »]. Il mentionne aussi une citation de Ibn Kathîr [Al-Hâwi li l-Fatâwi].

– Retrouvez d’autres paroles de savants concernant le Mawlid : ici.

Al-Qâdî ‘Iyâd rapporte l’unanimité sur le fait qu’insulter Dieu est de la mécréance

   

Dans son livre Ach-Chifâ (page 469 de cette édition) Al-Qâdî ‘Iyâd (رحمه الله) a dit :

« لا خلاف أن ساب الله تعالى من المسلمين كافر »

« Il n’y a pas de divergence que celui qui insulte Allâh ta’âlâ parmi les musulmans est devenu mécréant. »

Informations utiles :

– Le Qâdî (juge) Abou l-Fadl ‘Iyâd Ibnou Moûçâ Ibnou ‘Iyâd al-Yahsoubi connu sous le nom de Qâdî ‘Iyâd, est un grand savant Malikite. Il est né en 476 à Ceuta et il est décédé en 544 de l’Hégire à Marrakech (Maroc) (رحمه الله) c’est-à-dire il y a plus de 950 ans. Son ouvrage « Ach-Chifâ » est très connu, le titre complet du livre est « Ach-Chifâ bi ta’rîf houqoûq al-Moustafâ ».

  • Adh-Dhahabi a dit de lui : « L’Imâm, Al-‘Allâmah (l’illustre savant), le Hâfidh (le spécialiste de la science du hadîth), celui qui n’a pas de pareil, Chaykhou l-Islâm, le Qâdî (Juge)» et il a dit également : « Ses ouvrages sont précieux» [Siyar A’lâmi n-Noubalâ]
  • Ibn Bachkwâl a dit à son sujet : « Il était parmi les gens de science qui sont intelligent et qui ont une bonne compréhension » [Siyar A’lâmi n-Noubalâ]
  • Ibn Khallikân a dit de lui : « Il est l’Imâm du hadîth de son temps, et le plus connaisseur des gens de ses sciences, de la grammaire, la langue, la parole des arabes, leurs histoires, et les généalogies.» [Wafayâtou l-A’yân]

– Ici, il explique un jugement très important, à savoir que celui qui insulte Allâh devient mécréant. Et il précise qu’il n’y a pas de divergence, cela signifie qu’il y a unanimité (ijmâ’).

– L’unanimité (ijmâ’) est une preuve dans la religion. En effet le prophète (صلى الله عليه وسلم) nous a enseigné que les savants de sa communauté ne seront jamais unanime sur un égarement, par sa parole « إنّ أُمَّتي لا تجتمع على ضلالة  » ce qui a pour sens : « Ma communauté ne sera jamais unanime sur un égarement. » [Hadîth sahîh (authentique) rapporté selon différentes versions par Al-Hâkim, At-Tirmidhi, Ibnou Mâjah, Aboû Dâwoûd et autres en des termes proches]. A ce sujet :

  • L’Imâm Al-Jouwayni a dit : « L’unanimité (Ijmâ’) de cette communauté (Oummah) est une preuve à elle seule, en raison de la parole du prophète : “لا تجتمع أمتي على ضلالة” [ce qui a pour sens : ] ma communauté ne sera jamais unanime sur un égarement » [Al-Waraqât]
  • L’Imâm An-Nawawi a dit : « Les fondements de la religion sont quatre : le Livre (le Qour-ân), la Sounnah, l’unanimité (ijmâ’) et le Qiyâs (des savants moujtahid).» [Al-Maqâçid]
  • Le Moufti de La Mecque, le Chaykh Ahmad Ibnou Zayni Dahlân a dit : « L’unanimité de la Oummah est une preuve dans la religion, comme l’a indiqué le prophète : “لا تجتمع أمتي على ضلالة” [ce qui a pour sens : ] ma communauté ne sera jamais unanime sur un égarement » [Dans son livre Fitnatou l-Wahhâbiyyah]

– L’apostasie est de trois sortes comme les savants l’ont classée :  l’apostasie par la croyance, l’apostasie par les actes et l’apostasie par la parole. Le fait d’insulter Allâh compte parmi l’apostasie par la parole. Que Allâh nous en préserve.

– C’est également de la mécréance d’insulter un prophète ou un ange. La règle : c’est que toute croyance, tout acte ou toute parole qui signifie une moquerie ou un dédain à l’égard de Allâh, de Ses livres, de Ses messagers, de Ses anges, des signes de Sa religion, de Ses lois, de Sa promesse ou de Sa menace est de la mécréance.

– De nos jours, il y a certaine personne lorsqu’elles sont en colère, insultent Allâh et pensent qu’elles sont toujours sur l’Islâm, alors qu’elles sont devenues mécréantes.

– Celui qui a commis une mécréance doit revenir immédiatement à l’Islâm en prononçant les deux témoignages, qui sont (ach-hadou an la ilaha il-la l-Lah, wa ach-hadou anna Mouhammadan raçoulou l-Lah) c’est-à-dire : « je témoigne qu’il n’est de dieu que Allâh et je témoigne que Mouhammad est le Messager de Allâh ». Il ne suffit pas de dire « astaghfirou l-Lâh ».

– Voir les articles suivants :

L’Imâm Ahmad Ibn Hanbal rapporte le caractère permis de rechercher la protection par des âyah du Qour-ân que porterait la personne (hirz)

   

Dans son livre « Al-‘Ilal wa Ma’rifatou r-Rijâl » qui est un livre comportant des questions et des jugements rapportés de l’Imâm Ahmad par son fils ‘Abdou l-Lâh (page 521 de cette édition), il est dit :

« حدثني أبي, قال: حدثنا يحيى بن زكريا بن أبي زائدة, قال: أخبرني إسماعيل بن أبي خالد, عن فراس, عن الشعبي قال: لا بأس بالتعويذ من القرءان يعلق على الإنسان »

«  Mon père (c’est-à-dire l’Imâm Ahmad Ibnou Hanbal) m’a rapporté […] de  Ach-Cha’bi qu’il a dit : il n’y a pas de mal à rechercher la protection par des âyah du Qour-ân que porterait la personne »

 

Informations utiles :

-L’Illustre savant du salaf, le Moujtahid, l’Imâm Aboû ‘Abdi l-Lâh Ahmad Ibnou Mouhammad Ibnou Hanbal Ach-Chaybâni est né en 164 à Baghdâd et il est décédé en 241 de l’Hégire à Baghdâd (رحمه الله) c’est-à-dire il y a plus de 1190 ans. Il est l’Imâm de l’école Hanbalite, l’un des quatre Imams..

– Ici, l’Imâm Ahmad Ibnou Hanbal, rapporte à son fils ‘Abdou l-Lâh Ibn Ahmad, que Ach-Cha’bi qui est également un savant du salaf, a dit que le fait de rechercher la protection par des âyah du Qour-ân que porterait la personne, est permis.

– Parmi les autres preuves du caractère licite de cela, il y a la parole de Allâh ta’âlâ :

« وَنُنَزِّلُ مِنَ الْقُرْآنِ مَا هُوَ شِفَاء وَرَحْمَةٌ لِّلْمُؤْمِنِينَ وَلاَ يَزِيدُ الظَّالِمِينَ إَلاَّ خَسَاراً » [soûrat Al-Isrâ / 82] ce qui a pour sens : « Nous révélons du Qour-ân ce qui comporte une guérison et une miséricorde pour les croyants(…).» 

– Il y a également le fait que les compagnons du Prophète (صلى الله عليه وسلم) les accrochaient autour du cou de leurs enfants. Ainsi, dans le hadîth rapporté par At-Tirmidhi il est dit ce qui a pour sens : « Abdoul-Lâh Ibnou ‘Amr a dit : “Nous enseignions à nos enfants les âyah du Qour-ân. Pour ceux qui n’avaient pas encore atteint la puberté, nous les écrivions sur une feuille que nous accrochions à leurs cous”. ». Ce hadîth est hassan (fiable) comme l’a indiqué le Hâfidh Ibnou Hajar Al-’Asqalâni. Ceci fera l’objet d’un article ان شاء الله.

– On ne prend donc pas en considération les prétentions de certains groupes déviés selon lesquels le port du hirz serait du chirk (association à Allâh).

-En effet, tous les croyants savent pertinemment que la création n’appartient qu’à Allâh, et aucun d’entre eux n’a pour croyance que le hirz crée la protection. Ces groupes se déclarent-ils associateurs lorsqu’ils prennent des médicaments pour guérir de leur maladie ? Pourtant n’est-ce pas Allâh qui crée la guérison !?

– Par conséquent, tout comme il est licite de prendre des médicaments pour espérer la guérison, il est également permis de rechercher les causes de protection par le port de hirz. Et aucun savant musulman digne de ce nom, que ce soit parmi les salafs ou les khalafs n’a jamais blâmé ou interdit cela.

– Retrouvez d’autres paroles de savants concernant le port du hirz : ici.

L’Imâm Ibnou ‘Âbidîn explique les différentes sortes d’innovations (bid’ah)

      

 Dans son livre « Raddou l-Mouhtâri ‘ala d-Dourri l-Moukhtâr », après avoir fait mention de l’innovation interdite, l’Imâm Ibnou ‘Âbidîn a dit :

« فقد تكون البدعة واجبة كنصب الأدلّة للردّ على أهل الفِرق الضالّة، وتعلّم النحو المفهم للكتاب والسنّة، ومندوبة كإحداث نحو رباط ومدرسة، وكل إحسان لم يكن في الصدر الأول، ومكروهة كزخرفة المساجد، ومباحة كالتوسّع بلذيذ المآكل والمشارب والثياب »

« L’innovation peut être un devoir, comme le fait d’établir les preuves pour répliquer aux gens des groupes égarés et l’apprentissage de la grammaire arabe qui permet de comprendre le Livre (Al-Qour-ân) et la Tradition Prophétique (As-Sounnah) ; elle peut être recommandée comme l’édification des ribât ou des madrassah (école) ainsi que toute œuvre de bienfaisance qui n’avait pas lieu durant la première période de l’Islâm, elle peut être déconseillée comme la décoration excessive des mosquées et elle peut être indifférente comme le fait de multiplier les plaisirs de la table, des boissons et des vêtements ». 

Informations utiles :

– L’Imâm, Le Faqîh – spécialiste de la jurisprudence -, Mouhammad Amîn Ibnou ‘Oumar connu sous le nom de Ibnou ‘Âbidîn Al-Hanafi Ad-Dimachqi, est né en 1198 et il décédé en 1252 de l’Hégire (رحمه الله) c’est-à-dire il y a environ 180 ans. C’est un savant très connu, qui était considéré comme l’Imâm Hanafite de son temps. Il vécu et enseigna principalement à Damas.

  • Az-Zirikli a dit à son sujet : « Le Moufti des contrées du Châm, l’Imâm des Hanafites de son temps » [Al-A’lâm]

–  Son livre « Raddou l-Mouhtâri ‘ala d-Dourri l-Moukhtâr » qui comporte plusieurs volumes est son ouvrage le plus célèbre. Il s’agit d’une hâchiyah (commentaire en marge) du livre « Ad-Dourrou l-Moukhtâr » du Chaykh ‘Alâ-ou d-Dîn Al-Haskafi Al-Hanafi (m.1088 h.), qui est lui-même un commentaire du livre « Tanwîrou l-Absâr » du Chaykh At-Tamartâchi Al-Hanafi (m.1004 h.).

– Ici, il explique que l’innovation (bid’ah) peut être obligatoire, recommandée, déconseillée, et indifférente, puis il cite des exemples pour chacune de ces catégories.

– Cette citation nous prouve que bien avant le groupe apparu aujourd’hui qui prétend qu’il ne peut y avoir de bonnes innovations, il y a eu des savants de références qui ont écrit des ouvrages expliquant les différentes sortes d’innovations.

– Le prophète (صلى الله عليه وسلم) a lui même enseigné qu’une innovation peut être bonne et récompensée par sa parole qui a pour sens : « Celui qui instaure dans l’Islâm une bonne tradition (sounnah) en aura la récompense et l’équivalent de la récompense de ceux qui œuvreront avec après lui, sans que leurs récompenses ne soient diminuées en rien ; et celui qui instaure dans l’Islâm une mauvaise tradition se chargera de son péché et de l’équivalent du péché de ceux qui œuvreront avec après lui, sans que leurs péchés ne soient diminués en rien. » (Rapporté par Mouslim) [Retrouvez l’article : ici].

– Quant au hadîth qui comprend les termes « كل بدعة ضلالة » [koullou bid’atin dalâlah], les savants de l’Islâm ont dit que « كل » [koullou] signifie ici « la plupart », c’est-à-dire que la plupart des innovations mènent à l’égarement. [Voir la parole de l’Imâm An-Nawawi : ici]

– Retrouvez d’autres citations de savants concernant les innovations : ici.

L’Imâm At-Tahâwi (du salaf) dit que Allâh n’est pas concerné par les 6 directions, et qu’Il est sans organe, sans membre…

Sujet : La croyance du salaf

      

L’Imâm Aboû Ja’far At-Tahâwi (رحمه الله), a dit dans son traité de croyance (page 15 de cette édition) connu sous le nom de « Al-‘Aqîdatou t-Tahâwiyyah » :

«تـعـالى – أي الله – عن الحدود والغايات والأركان والأعضاء والأدوات لا تحـويه الجهـاتُ السـِتُّ كسائر المبتَدَعات »

 « Allâh ta’âlâ est exempt des limites, des fins, des côtés, des organes et des membres. Les six directions ne Le délimitent pas, contrairement à toutes les créatures »

Informations utiles :

– L’Imâm, le Hâfidh – spécialiste de la transmission du hadîth –, le Faqîh – spécialiste de la jurisprudence – Aboû Ja’far Ahmad Ibnou Salâmah At-Tahâwi Al-Misri Al-Hanafi fait partie des savants du Salaf (c’est à dire ayant vécu dans les trois premiers siècles de l’hégire). Il est né en 239 et il est décédé en 321 de l’hégire (رحمه الله), c’est-à-dire il y a plus de 1120 ans.

  • L’Imâm Ibnou l-Jawzi disait de lui : « L’Imâm, l’illustre savant, le grand Hâfidh (spécialiste du hadîth), le mouhaddith des contrés Egyptiennes et leur Faqîh » [Al-Mountadham]
  • L’Imâm As-Souyoûti a dit le concernant : « L’Imâm, l’illustre savant, le Hâfidh (spécialiste du hadîth), l’auteur de magnifiques ouvrages » [Tabaqâtou l-Houffâdh]
  • Aboû Sa’îd Ibn Yoûnous a dit a son sujet : « Il était digne de confiance (thiqah), un Faqîh (spécialiste de la jurisprudence), d’une grande intelligence et il n’a pas eu de semblable après lui» [Siyar A’lâmi n-Noubalâ]
  • Adh-Dhahabi a dit de lui : « L’Imâm, l’illustre savant (Al-‘Allâmah), le grand Hâfidh (spécialiste de la science du hadîth), le mouhaddith des contrées Egyptienne, et leur Faqîh (spécialiste de la jurisprudence)» [Siyar A’lâmi n-Noubalâ]
  • Ibn Kathîr a dit à son sujet : « Le Faqîh (spécialiste de la jurisprudence) Hanafite, l’auteur d’ouvrages bénéfiques, et d’utilités abondantes, et il est l’un des dignes de confiances (thiqât) confirmé, et l’un des Houffâdh (spécialistes du hadîth) connaisseurs » [Al-Bidâyah wa n-Nihâyah]
  • Ibnou l-Athîr a dit de lui : « Il était un Imâm, un Faqîh (spécialiste de la jurisprudence) de parmi les Hanafites, et il était digne de confiance confirmé » [Al-Loubâb]

– L’Imâm At-Tahâwi a dit au tout début de son Traité de croyance (voir scan) : « Ceci est la mention de la présentation de la croyance de Ahlou s-Sounnah wa l-Jamâ’ah ». C’est-à-dire qu’il s’agit de la croyance du Salaf parmi les compagnons et les tâbi’i – les successeurs – et les successeurs des successeurs. Il dit ensuite que ce traité est conforme à la voie de l’Imâm Aboû Hanîfah (m.150 H) ainsi que Aboû Yoûçouf (m.182 H) et Ach-Chaybâni (m.189 H), qui sont deux de parmi les éminents élèves de Aboû Hanîfah (رحمهم الله).

– Ici, l’Imâm At-Tahâwi dit clairement que Allâh n’est pas limité, et qu’Il n’a ni membres ni organes, en effet Allâh n’est pas un corps composé de parties. Il n’est donc pas permis d’attribuer à Allâh les parties corporelles comme le visage, les oreilles, les yeux, les mains, les doigts, les pieds, les jambes …

– Quant aux termes tels que « wajh », « ‘ayn », « yad », lorsqu’ils sont attribué à Allâh, ils ne viennent pas dans le sens de la partie corporelle, mais ils viennent dans un sens qui est digne de Allâh.

  • L’Imâm Aboû Hanîfah (m.150 H.) a dit : « {yadou l-Lâhi fawqa aydîhim} et Son yad n’est pas comme le yad des créatures, ce n’est pas une partie corporelle (c’est-à-dire une main), et Il est Le Créateur des mains  » [Dans son livre Al-Fiqhou l-Absat]
  • L’Imâm Al-Bayhaqi (m.458 H.) a dit : « Son « wajh » n’est pas une image [un visage], Son « yad » n’est pas un organe [une main] et Son « ‘ayn » n’est pas un globe oculaire [un œil] mais ce sont-là des attributs qui sont cités dans les Textes. Nous les mentionnons à ce titre tout en en niant le comment (at-takyîf).» [Al-I’tiqâd]

– Egalement, il nie au sujet de Allâh les six directions qui sont le haut, le bas, la droite, la gauche, le devant et le derrière. En effet Allâh n’est ni dans une direction, ni dans un endroit. Telle est la croyance de tous les musulmans.

  • L’Imâm Aboû Mansoûr Al-Baghdâdi (m.429 H.) a confirmé cela en disant : « Ils ont été unanimes (c’est-à-dire Ahlou s-Sounnah) sur le fait que Allâh n’est pas contenu dans un endroit et que le temps ne s’écoule pas sur Lui ». [Al-Farqou bayna l-Firaq]

– Quant aux preuves textuelles qui confirment cette croyance, elles sont nombreuses et nous pouvons mentionner parmi elles :

  • La parole de Allâh ta’âlâ : {لَيْسَ كَمِثْلِهِ شَيْءٌ} [ce qui a pour sens] : « Rien n’est tel que Lui – d’aucune façon que ce soit -». [Soûrat Ach-Choûrâ/11]
  • La parole de Allâh ta’âlâ : {وَلَمْ يَكُن لَّهُ كُفُواً أَحَدٌ} [ce qui a pour sens] : « Il n’a point d’équivalent » [Soûrat Al-Ikhlâs/4]
  • La parole de Allâh ta’âlâ : { هَلْ تَعْلَمُ  لَهُ سَمِيّا } [ce qui a pour sens] : « Lui connais-tu un seul semblable ?! » (c’est-à-dire : Il n’a assurément aucun semblable) [Soûrat Maryam/65]
  • La parole du Messager de Allâh (صلى الله عليه وسلم) dans un hadîth Sahîh rapporté par Al-Boukhâri et autre : « كَـــــانَ اللهُ وَلَــــمْ يَــــكُــــنْ شَــىءٌ غَــيْـــرُهُ » [ce qui a pour sens ] : « Allâh existe de toute éternité et rien d’autre que Lui n’est de toute éternité ». Ce hadîth nous indique qu’hormis Allâh, rien n’existe de toute éternité, ni terre, ni ciel, ni mer, ni endroit, ni corps, ni membre, ni organe, ni aucune autre créature quelle qu’elle soit ! Ainsi, Allâh existe de toute éternité sans endroit.
  • La parole du Messager de Allâh (صلى الله عليه وسلم) dans un hadîth Sahîh rapporté par Mouslim et autre : « أنت الظاهر فليس فوقك شىء وأنت الباطن فليس دونك شىء » [ce qui a pour sens ] : « Ô Allâh, Tu es Adh-Dhâhir, rien n’est au-dessus de Toi et Tu es Al-Bâtin, rien n’est en dessous de Toi ». L’Imâm Al-Bayhaqi a dit en commentant ce hadîth :« Puisque rien n’est au-dessus de Lui et rien n’est en dessous de Lui, Il n’est donc pas dans un endroit » [Dans son livre Al-Asmâ-ou wa s-Sifât].

– La parole de At-Tahâwi est extrêmement importante car il fait partie des savants du hadîth et des savants de la jurisprudence et il est également hanafite et a vécu durant la période du Salaf.

– Ce traité de croyance est très connu dans le monde musulman. Le titre original est « Bayân Aqîdati Ahlou s-Sounnah wa l-Jamâ’ah » c’est à dire : « Présentation de la croyance de Ahlou s-sounnah wa l-Jamâ’ah » et il fait partie des textes les mieux préservés qui nous sont parvenus du Salaf sur la croyance.

– Cette croyance est enseignée partout dans le monde, dans les instituts et les universités islamiques. Et de nombreux savants en ont fait le commentaire.

Remarque : L’Imâm At-Tahâwi n’était ni Ach’arite ni Matouridite car bien qu’ils étaient tout les trois contemporains (c’est-à-dire l’Imâm At-Tahâwi, l’Imâm Al-Ach’ari et l’Imâm Al-Mâtourîdi), l’Imâm At-Tahâwi n’était pas l’un de leurs élèves et il est d’ailleurs né et décédé avant eux. Cependant nous constatons que leurs croyances et enseignements sont similaires. Ceci est une réplique aux adeptes de la mouvance sectaire wahhabite qui blâment la croyance des Ach’arites et des Matouridites. Nous leurs répondons que l’Imâm At-Tahâwi, qui est venu avant eux, a enseigné et propagé la même croyance, dont le fait que Allâh existe sans direction et qu’Il n’a pas de parties corporelles. Bien plus, l’Imâm At-Tahâwi explique que cette croyance est celle de l’Imâm Aboû Hanîfah (m.150 H) ainsi que de l’Imâm Aboû Yoûçouf (m.182 H), de l’Imâm Ach-Chaybâni (m.189 H) et de l’ensemble des gens de la Sounnah.

– L’Imâm Tâjou d-Dîn As-Soubki a dit : « Les quatre écoles – et la louange est à Allâh – sont sur la même croyance, sauf ceux qui s’y sont revendiqué de parmi les gens de l’i’tizâl ou du tajsîm (anthropomorphisme), sinon la majorité d’entre eux est sur la vérité et ils approuvent la croyance de Aboû Ja’far At-Tahâwi, que les savants du Salaf ou du Khalaf ont accueilli avec approbation, et ils ont pris pour croyance la voie du Chaykh de la Sounnah Abou l-Haçan Al-Ach’ari, celui que ne conteste qu’un innovateur (moubtadi’)» [Dans son livre Mou’îdou n-Ni’am].

– L’Imâm Tâjou d-Dîn As-Soubki a dit également : « Et dans l’ensemble, la croyance de Al-Ach’ari est celle qui est contenue dans la croyance de Aboû Ja’far At-Tahâwi que les savants des [quatre] écoles ont accueilli avec approbation et qu’ils ont accepté comme croyance » [Dans son livre Mou’îdou n-Ni’am].

– Dans un autre passage de son traité de croyance, l’Imâm At-Tahâwi a donné une règle très importante, en disant : « Celui qui attribue à Allâh l’une des significations propres aux humains est devenu mécréant. Celui qui aura bien compris cela en aura tiré des leçons et se sera écarté des propos semblables à ceux des mécréants, il aura su que Allâh avec Ses attributs n’est pas semblable aux humains » [Al-‘Aqîdatou t-Tahâwiyyah]

Mise en garde : Les leaders de la secte wahhabite se sont opposé à la croyance de l’Imâm At-Tahâwi. Ainsi, certains d’entre eux ont rédigé des commentaires de la Tahâwiyyah dans lesquels ils s’opposent frontalement à la croyance de l’Imâm At-Tahâwi, notamment sur sa parole reniant au sujet de Allâh les parties corporelles et les directions. C’est le cas d’Ibn Bâz (wahhabite), d’Al-Albâni (wahhabite), de Fawzân (wahhabite), et Sâlih Ibn ‘Abdi l-Azîz Âl Ach-Chaykh (wahhabite). Cela est une preuve supplémentaire que les wahhabites sont des menteurs dans leur prétention de suivre la voie des gens du Salaf. Ces commentaires sont donc à rejeter car ils ne sont pas conforme à la voie de l’Imâm At-Tahâwi et de l’ensemble des gens de la Sounnah. Malgré cette opposition, nous constatons que les wahhabites tentent de s’approprier le traité de croyance de l’Imâm At-Tahâwi en multipliant les commentaires qui comportent leur croyance erronée et non conforme à celle de l’auteur.

– Il convient également de mettre en garde contre le commentaire attribué à « Ibn Abi l-‘Izz » (moujassim) qui est mis en avant, propagé et enseigné par les wahhabites, et dans lequel se trouve du tajsîm (anthropomorphisme) et de nombreuses oppositions à la croyance de l’Imâm At-Tahâwi et des gens de la Sounnah. Il s’y trouve également des hadîth attribué à Al-Boukhâri et At-Tirmidhi qui n’existent pas dans leurs ouvrages respectifs. Il existe d’ailleurs une controverse concernant qui est vraiment l’auteur de ce livre et sur le fait qu’il ne possède pas de chaîne de transmission. De nombreux savants ont critiqué ce commentaire, parmi eux : le Chaykh Moullâ ‘Ali Al-Qârî, l’Imâm Az-Zabîdi, et le Chaykh Al-Kawthari. Il faut savoir également que les traductions en français de cet ouvrage sont encore plus dangereuses que la version originale en Arabe.

  • Exemple : dans la traduction des éditions Sabil réalisée par Moussaoui Mahboub, lorsque l’Imâm At-Tahâwi renie les organes au sujet de Allâh, le traducteur s’est permis de rajouter entre crochets « propres aux humains ». Ce qui est une falsification des propos de l’auteur. En effet, l’Imâm At-Tahâwi a catégoriquement renié tout type d’organe au sujet de Allâh sans restreindre cela aux organes humains. Cette restriction est ridicule car cela impliquerait qu’il Lui serait possible des organes non humains, comme ceux des animaux. Or ce qui est voulu par l’Imâm At-Tahâwi c’est que Allâh n’a pas de parties corporelles car Il n’est pas un corps.

L’Imâm An-Nawawi explique le hadîth «koullou bid’ah dalâlah» et les différentes sortes d’innovations.

Sujet : L’Imâm An-Nawawi et les bonnes innovations.

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L’Imâm An-Nawawi, dans son charh (commentaire) du Sahîh Mouslim (tome 6 pages 154-155 de cette édition) lorsqu’il a commenté le hadîth qui contient la phrase « koullou bid’atin dalâlah wa koullou dalâlatin fi n-nâr » qui signifierait selon le sens apparent « Toute innovation est égarement et tout égarement est au feu », il a dit :

« قوله صلى الله عليه وسلم : ( وكل بدعة ضلالة ) هذا عام مخصوص ، والمراد غالب البدع .

قال أهل اللغة : هي كل شيء عمل على غير مثال سابق . قال العلماء : البدعة خمسة أقسام : واجبة ، ومندوبة ومحرمة ، ومكروهة ، ومباحة . فمن الواجبة : نظم أدلة المتكلمين للرد على الملاحدة والمبتدعين وشبه ذلك . ومن المندوبة : تصنيف كتب العلم ، وبناء المدارس والربط وغير ذلك . ومن المباح : التبسط في ألوان الأطعمة وغير ذلك . والحرام والمكروه ظاهران .
وقد أوضحت المسألة بأدلتها المبسوطة في تهذيب الأسماء واللغات ، فإذا عرف ما ذكرته علم أن الحديث من العام المخصوص . وكذا ما أشبهه من الأحاديث الواردة ، ويؤيد ما قلناه قول عمر بن الخطاب – رضي الله عنه – في التراويح : نعمت البدعة ، ولا يمنع من كون الحديث عاما مخصوصا . قوله : ( كل بدعة ) مؤكدا ( بكل ) ، بل يدخله التخصيص مع ذلك ، كقوله تعالى : تدمر كل شيء . »

« La parole du prophète (صلى الله عليه وسلم) « wa koullou bid’atin dalâlah» est [un texte] de portée générale dont le sens est restreint (‘âm makhsoûs), et ce qui est visé est « la plupart des innovations » (ghâlibou l-bida’).

Les spécialistes de la langue ont dit [qu’une bid’ah] est toute chose qui est faite sans avoir eu de modèle précédemment. Les savants ont dit : les bid’ah sont de cinq sortes : obligatoire, recommandée, interdite, déconseillée, et permise. De parmi celles qui sont obligatoires il y a le fait que les théologiens aient rassemblé des preuves contre les athées, les innovateurs [dans la croyance], et les gens de leur sorte. De parmi celles qui sont recommandées il y a le fait de composer des livres de science de la religion, le fait de construire des madrassah, ainsi que d’autres choses. De parmi celles qui sont permises il y a : le fait de diversifier les types de nourriture, et d’autres choses. Quant à celles qui sont interdites ou déconseillés, elles sont évidentes.

Et j’ai déjà clarifié cette question avec ses preuves de manière détaillé dans [mon livre] Tahdhîbou l-Asmâ-i wa l-Loughât, donc dès lors que l’on sait ce que j’y ai cité, on a su que ce hadîth fait partie des textes de portée générale mais qui ont été restreints (al-‘âmou l-makhsoûs), et il en est de même pour ce qui ressemble à cela de parmi les hadîth révélés.

De plus, ce qui appuie ce que nous avons cité est la parole de ‘Oumar Ibnou l-Khattâb (رضي الله عنه) au sujet du Tarâwîh, lorsqu’il a dit : « ni’matou l-bid’ah » (Quelle bonne innovation). Rien n’empêche donc ce hadîth d’être de portée générale mais d’avoir été restreint (‘âm makhsoûs).

Quant à la parole « koullou bid’ah »: il est certain que le mot « koull » a été utilisé, cependant le mot « koull » accepte le fait d’être spécifique comme dans Sa parole ta’âlâ :

« تُدَمِّرُ كُلَّ شَيْءٍ » «toudammirou koulla chay »  (soûrat Al-Ahqâf verset 25)

qui signifie : «Il [le vent que Allâh a envoyé pour châtier le peuple du prophète Hoûd] a anéantit tout [ce que Allâh a prédestiné qu’Il anéantisse de leurs habitations et autres] » 

Informations utiles :

– L’Imâm, le Hâfidh (spécialiste de la science du Hadîth), le Faqîh (spécialiste de la jurisprudence) Aboû Zakariyyâ Mouhyi d-Dîn Yahyâ Ibnou Charaf An-Nawawi est un savant de référence. Il est né en 631 et il est décédé en 676 de l’hégire (رحمه الله), c’est-à-dire il y a plus de 750 ans. C’est un savant dans l’école de jurisprudence Chafi’ite. Son commentaire du sahîh de l’Imâm Mouslim est très célèbre.  Il a écrit d’autres livres tels que « Riyâd as-Sâlihîn » (le jardin des vertueux), et le recueil de 40 hadîth si connus.

  • Tâjou d-Dîn As-Soubki le surnommait « Chaykhou l-Islâm » [Tabaqâtou ch-Châfi’iyyah Al-Koubrâ]
  • Adh-Dhahabi a dit de lui : « Le Moufti de la Oummah, Chaykhou l-Islâm […] le Hâfidh (spécialiste de la science du hadîth), le Faqîh (spécialiste de la jurisprudence), le Chafi’ite, l’ascète, l’un des étendards (de la religion)» [Târîkhou l-Islâm]. Il a dit également : « Le Chaykh, le modèle (qoudwah) […] le Hâfidh (spécialiste de la science du hadîth), l’ascète, le pieux adorateur, le Faqîh (spécialiste de la jurisprudence), le moujtahid versé dans l’adoration de Son Seigneur, Chaykhou l-Islâm » [Siyar A’lâmi n-Noubalâ]
  • Ibn Kathîr a dit à son sujet : « Le Chaykh, l’Imâm, l’illustre savant (al-‘Allâmah), le Hâfidh (spécialiste de la science du hadîth) l’honorable Faqîh (spécialiste de la jurisprudence) […] l’un des pieux adorateurs et ascètes»  [Tabaqâtou ch-Châfi’iyyah]

– Ici il explique le hadîth du messager de Allâh (صلى الله عليه وسلم) qui contient la phrase « koullou bid’ah dalâlah wa koullou dalâlah fi n-nâr » et il explique en argumentant, que ce hadîth est sujet à la restriction, puis il dit que ce qui est visé c’est la plupart des innovations.

– Et cette parole de l’Imâm An-Nawawi est l’avis de l’ensemble des savants. L’Imâm ‘Abdou l-Lâh Al-Ghoumâri a dit : « Les savants ont été en accord sur le fait que la parole du prophète ” وكل بدعة ضلالة ” (wa koullou bid’atin dalâlah) est un texte de portée générale mais dont le sens est restreint (‘âm makhsoûs)» [Itqânou s-San’ah].

– L’Imâm An-Nawawi a cité comme preuve, pour expliquer le mot « koull », le verset dans soûrat Al-Ahqâf en rapport avec le vent lorsqu’il a anéantit le peuple de ‘Âd à l’époque du Prophète Hoûd. On comprend de ce verset que le vent a anéantit « koull » chose et qu’après on ne voyait que leurs habitations. Il est mentionné dans la âyah le terme « koull » et pourtant le vent n’a pas détruits les habitations, ni les montagnes, ni les cieux. Le terme « koull » ici n’est pas dans l’absolu. Donc ce que veut nous montrer l’Imâm An-Nawawi c’est que parfois, comme nous le prouve le Qour-ân, le mot « koullou » en arabe ne veut pas toujours dire « tout » dans l’absolue, mais parfois il a un sens spécifique.

– L’Imâm An-Nawawi dit également que les innovations sont de cinq sortes : obligatoire, recommandée, interdite, déconseillée, et permise.

– Parmi ses arguments, il y a aussi la parole de ‘Oumar Ibnou-l Khattâb, le compagnon et second Calife (رضي الله عنه) : « ni’matou l-bid’ah » c’est-à-dire « Quelle bonne innovation ». Cette parole de ‘Oumar a été rapporté par l’Imâm Al-Boukhâri [Dans son Sahîh] et l’Imâm Mâlik [Dans Al-Mouwatta]. Et beaucoup de savants se sont appuyé sur cette parole de ‘Oumar pour confirmer qu’une innovation peut être bonne, parmi eux :

– Dans ce passage, l’Imâm An-Nawawi nous renvoi a l’un de ses autres ouvrages « Tahdhîb al-Asmâ-i wa l-Loughât » dans lequel il a dit : « L’innovation (al-bid’ah) dans la Loi de l’Islam, c’est innover ce qui n’existait pas à l’époque du Messager, elle se divise en bonne et en mauvaise innovation. L’Imâm, le Chaykh, à propos duquel il y a unanimité sur le fait qu’il est un guide, sur sa grandeur, sur sa maîtrise de nombreuses sortes de sciences et sur le fait qu’il y excellait, Abou Mouhammad ‘Abdou l-‘Azîz Ibnou ‘Abdi s-Salâm, que Allâh lui fasse miséricorde et que Allâh l’agrée, a dit à la fin de son livre Al-Qawâ’id : L’innovation est divisée en : obligatoire, illicite, recommandée, déconseillée, et permise. Il a dit : le moyen pour cela est de soumettre l’innovation aux règles de la Loi de l’Islam, si elle entre dans le cadre du devoir, elle est alors un devoir, ou dans le cadre de l’interdiction, elle est alors illicite, ou dans le cadre de la recommandation, elle est alors recommandée, ou dans le cadre du déconseillé, elle est alors déconseillée, ou dans le cadre de la permission, elle est alors dans ce cas permise ». Fin de citation de An-Nawawi [Tahdhîb al-Asmâ-i wa l-Loughât].

– Ces citations nous prouvent que bien avant le groupe apparu aujourd’hui qui prétend qu’il ne peut y avoir de bonnes innovations, il y a eu des savants de références qui ont écrit des ouvrages expliquant les différentes sortes d’innovations. En effet, ce hadîth a toujours été dans le Sahîh Mouslim. Est-ce que quelqu’un croit sérieusement qu’il a fallu attendre des contemporains pour savoir que le Prophète avait dit “koullou bid’ah dalâlah” et pour comprendre sa signification ?

– Le prophète (صلى الله عليه وسلم) a lui même enseigné qu’une innovation peut être bonne et récompensée par sa parole qui a pour sens : « Celui qui instaure dans l’Islâm une bonne tradition (sounnah) en aura la récompense et l’équivalent de la récompense de ceux qui œuvreront avec après lui, sans que leurs récompenses ne soient diminuées en rien ; et celui qui instaure dans l’Islâm une mauvaise tradition (sounnah) se chargera de son péché et de l’équivalent du péché de ceux qui œuvreront avec après lui, sans que leurs péchés ne soient diminués en rien. » [Rapporté par Mouslim]

– Dans un autre passage de son ouvrage, l’Imâm An-Nawawi explique justement ce hadîth en le prenant comme preuve et incitation à accomplir de bonnes innovations. Puis il ajoute que ce hadîth restreint le hadîth ” وكل بدعة ضلالة ” (wa koullou bid’atin dalâlah) [Retrouvez l’article : ici].

– De parmi les innovations obligatoires, l’Imâm An-Nawawi mentionne le fait de répliquer aux athées et aux moubtadi’oûn (mauvais innovateurs) comme ceux qui ont innové dans la croyance. Il a dit à ce sujet dans son livre « Al-Majmoû’ Charhou l-Mouhadh-dhab » : « Et nous avons certes mentionné que celui qui est devenu mécréant par son innovation, la prière n’est pas valable derrière lui […] et parmi ceux qui sont devenu mécréant il y a celui qui attribue clairement le corps [à Allâh] ». Ainsi selon l’Imâm An-Nawawi, les moujassimah (corporalistes) ont une croyance innovée qui est de la mécréance et à laquelle il est un devoir de répliquer. Les moujassimah sont ceux qui attribuent à Allâh le corps (le corps : c’est ce qui a une longueur, une largeur et une profondeur) et les caractéristiques des corps comme : l’endroit, la limite, la direction, la couleur, le mouvement, l’immobilité, la position (assise, debout, allongée…), la forme, l’image et ce qui est du même ordre.

  • Le Chaykh Taqiyyou d-Dîn Al-Hisni a confirmé cela de l’Imâm An-Nawawi en disant : « L’Imâm An-Nawawi, dans le chapitre de la description de la prière de son commentaire de Al-Mouhadh-dhab, a confirmé la déclaration de mécréance (takfîr) à l’égard des moujassimah (anthropomorphistes), et je dis [Al-Hisni] que c’est cela qui est correct » [Kifâyatou l-Akhyâr].
  • L’Imâm As-Souyoûti a également confirmé cela de l’Imâm An-Nawawi en disant : « Celui qui est devenu mécréant par son innovation, et cela comme le dit l’auteur (An-Nawawi) du commentaire de Al-Mouhadh-dhab : le moujassim (l’anthropomorphiste) et celui qui nie que Allâh connait le détail des choses .. [Tadrîbou r-Râwî]. [Retrouvez plus d’explications : ici]

– Retrouvez d’autres citations de savants concernant les innovations : ici.

L’Imâm Ach-Châfi’i dit que Allâh existe de toute éternité sans endroit et que le changement est impossible selon la raison à Son sujet.

Sujet : Allâh existe de toute éternité sans endroit

   

Dans son livre «It-hâfou s-Sâdati l-Mouttaqîn» (tome 2 page 36 de cette édition),  l’Imâm Az-Zabîdi rapporte que l’Imâm Ach-Châfi’i (رحمه الله) a dit :

« إنه تعالى كان ولا مكان فخلق الـمكان وهو على صفة الأزلية كما كان قبل خلقه الـمكان لا يجوز عليه التغيِير فى ذاته ولا في صفاته  »

« Allâh ta’âlâ existe de toute éternité alors qu’aucun endroit n’est de toute éternité. Il a créé l’endroit en ayant l’attribut de l’exemption de début, tout comme avant la création des endroits, le changement n’est pas possible selon la raison à Son sujet, ni pour Son Être ni pour Ses attributs »

Informations utiles :

– L’Imâm, le Moujtahid –jurisconsulte–  Mouhammad Ibnou Idrîs Ach-Châfi’i est l’un des savants les plus connus, c’est une référence incontournable pour tous musulman. C’est un savant du salaf (c’est-à-dire ayant vécu dans les trois premiers siècles de l’hégire), il est né en 150 et il est décédé en 204 de l’Hégire (رحمه الله) c’est-à-dire, il y a environ 1230 ans. Il est l’Imâm de l’école (madh-hab) Chafi’ite.

  • L’Imâm Abou l-Haçan As-Soulami a dit à son sujet : « Mouhammad Ibn Idrîs Ach-Châfi’i est le savant à la tête du second siècle [de l’Hégire] (c’est-à-dire le moujaddid – savant revivificateur)» [Rapporté par le Hâfidh Ibnou ‘Açâkir dans Tabyînou kadhibi l-Mouftari]

– Cette parole est rapportée par le Hâfidh –mémorisateur des chaînes de transmission du hadîth–, le Loughawi –spécialiste de la langue–, le Faqîh – spécialiste de jurisprudence–, Mouhammad Mourtadâ Az-Zabîdi Al-Hanafi mort en 1205 de l’Hégire (رحمه الله).

– Son livre « It-hâfou s-Sâdati l-Mouttaqîn » est un commentaire du livre « Ihyâ-ou ‘Ouloûmi d-Dîn »  de l’Imâm Aboû Hamîd Al-Ghazâli, décédé en 505 de l’hégire (رحمه الله).

– L’Imam Ach-Châfi’i explique ici plusieurs points importants de la croyance :

1 : Que le changement est impossible selon la raison au sujet de Allâh : ni pour Son Être ni pour Ses attributs.

2 : Que Allâh existe de toute éternité alors qu’aucun endroit n’existe de toute éternité. Donc après avoir créé les endroits, Allâh ne change pas, c’est-à-dire qu’Il existe toujours sans endroit.

– Le fait d’être dans un endroit et le fait de changer sont deux caractéristiques propres aux créatures. Allâh est Le Créateur de l’endroit et c’est Lui qui crée le changement. Il n’est donc pas concerné par cela.

– L’Imâm Ach-Châfi’i, lorsqu’il a été interrogé au sujet de l’istiwâ de Allâh, il a répondu : « J’ai cru fermement en cela sans assimilation, j’en ai reconnu la véracité sans attribuer d’image, je me suis fait à l’idée que j’étais incapable d’en atteindre la réalité et je me suis abstenu d’engager une discussion à ce sujet d’une totale abstention » [Rapporté par l’Imâm Ahmad Ar-Rifâ’i]. C’est-à-dire qu’il a accepté les termes mentionnés dans le Qour-ân sans en comprendre un sens qui implique l’assimilation (tachbîh) comme la position assise, l’installation, ou l’établissement sur le trône. Cette citation de l’Imâm Ach-Châfi’i, en plus de l’Imâm Ahmad Ar-Rifâ’i, est mentionnée par :

  • L’Imâm Al-‘Izz Ibn ‘Abdi s-Salâm dans son livre « Hallou r-Roumoûz » ;
  • Le Chaykh Taqiyyou d-Dîn Al-Hisni dans son livre « Daf’ou choubahi man chabaha wa tamarrad »,
  • Le Chaykh Ahmad Zarroûq Al-Fâçi dans son Charh ‘Aqîdati l-Imâm Al-Ghazâli ;
  • Et beaucoup d’autres savants.

– Ibnou Kathîr mentionne également la position de l’Imâm Ach-Châfi’i concernant l’un des versets au sujet de l’istiwâ, qui est d’y croire sans assimilation, sans comment et sans prendre le sens apparent (comme la position assise ou l’établissement). [Dans son tafsîr]

– De même, l’Imâm Ibn Hajar Al-‘Asqalâni rapporte la croyance de l’Imâm Ach-Châfi’i concernant les textes équivoques (moutachâbih) qui est d’y croire dans leur globalité, en exemptant Allâh du comment (kayfiyyah) et de toute assimilation (tachbîh), et sans prendre ces textes selon leurs sens apparents. [Dans son livre Fat-hou l-Bârî]

– Il est également rapporté que l’Imâm Ach-Châfi’i considérait mécréant ceux qui croient que Allâh est assis sur le trône :

  • Le Qâdî Houçayn a dit : « Ach-Châfi’i –que Allâh lui fasse miséricorde- a dit textuellement […] : celui qui croit que Allâh ta’âlâ est assis sur le trône il est jugé mécréant, et la prière n’est pas valable derrière ceux-là » [Dans son livre At-Ta’lîqah]
  • Le Chaykh Al-Qourachi qui a dit : « Ceci est de la mécréance selon l’Unanimité et nous déclarons mécréant ceux qui se réclament de l’Islâm qui disent que la Parole de Allâh est créée et ceux qui disent que Allâh ne sait pas les choses avant leur existence et celui qui ne croit pas en la Prédestination et celui qui croit que Allâh est assis sur le trône tout comme a rapporté ce jugement Al-Qâdî Houçayn d’après le texte de Ach-Châfi’i » [Dans son livre Najmou l-Mouhtadi]
  • Le Chaykh Ibnou Ar-Rif’ah qui a dit : « Et ceux que nous avons déclaré mécréants parmi les gens de la Qiblah sont par exemple ceux qui croient que le Qour-ân serait créé, que Allâh ne saurait pas les choses inexistantes avant qu’elles n’existent, et ceux qui ne croient pas en la prédestination, également ceux qui croient que Allâh serait assis sur le Trône comme l’a cité le Qâdî Houçayn du texte de Ach-Châfi’i. » [Dans son livre Kifâyatou n-Nabîh]

– Sachez également que l’Imâm Ach-Châfi’i considérait également mécréants ceux qui attribuent le corps ou la direction à Allâh. Voir à ce sujet :

– Retrouvez d’autres paroles de savants concernant le fait que Allâh n’est pas concerné par le changement : ici.

Le Chaykh Mouhammad Mayyârah rapporte l’unanimité sur le fait que Allâh n’a pas de direction

Sujet : Allâh existe sans endroit par unanimité

      

L’Illustre savant Mouhammad Mayyârah Al-Mâliki (رحمه الله) a dit, dans son livre « Ad-Dourrou th-Thamîn wa l-Mawridou l-Ma’în », page 33 de cette édition (la page 32 est ajoutée pour que vous puissiez voir le contexte) en citant l’un de ses chaykh :

« أَجمعَ أَهْلُ الحَقِّ قَاطِبَةً على أنَّ الله تَعالى لاجِهَةَ له، فلا فوقَ ولا تحتَ ولايمينَ ولا شمالَ ولا أمامَ ولا خَلْفَ »

« Les gens de la vérité ont été unanimes sur le fait que Allâh ta’âlâ n’a pas de direction, qu’Il n’a pas de dessus, ni de dessous, ni de droite, ni de gauche, ni de devant, ni de derrière »

Informations utiles :

– Le Chaykh Mouhammad Ibnou Ahmad Mayyârah Al-Mâliki Al-Fâçi est né en 999 à Fès (Maroc) et il est décédé en 1072 de l’Hégire (رحمه الله) à Fès également, c’est-à-dire il y a environ 360 ans. Il était de l’école de jurisprudence (madh-hab) malikite. Il était l’élève direct du Chaykh Ibnou ‘Âchir. Consultez sa biographie : ici.

– Son livre « Ad-Dourrou th-Thamîn wa l-Mawridou l-Ma’în » est un commentaire du très célèbre traité « Al-Mourchidou l-Mou’în ‘ala d-Daroûriyyi min ‘Ouloumi d-Dîn » , appelé plus couramment le « Matn de Ibnou ‘Âchir » composé par le Chaykh ‘Abdou l-Wâhid Ibnou ‘Âchir Al-Ansâri Al-Ach’ari Al-Mâliki (990 – 1040 H) (رحمه الله). Consultez sa biographie : ici.

– Ces deux livres (c’est-à-dire : le matn de Ibnou ‘Âchir et le commentaire de Mouhammad Mayyârah) sont deux ouvrages de références dans l’école Malikite.

– Ici, il cite l’un de ses chaykh qu’il présente dans son livre en disant : L’Imâm, le savant Aboû ‘Abdi l-Lâh, mon maître Mouhammad ibnou Jalâl.

– Il rapporte l’unanimité sur le fait que Allâh ta’âlâ est exempt des 6 directions : C’est-à-dire qu’Il n’a pas de dessus, ni de dessous, ni de droite, ni de gauche, ni de devant, ni de derrière. Ceci est la croyance de tous les musulmans.

– En effet, Allâh ta’âlâ a dit dans Son Livre honoré {لَيْسَ كَمِثْلِهِ شَيْءٌ} [Ce qui a pour sens] : « Rien n’est tel que Lui – d’aucune façon que ce soit -». Les savants de l’Islâm ont confirmé que ce verset en lui-même est une preuve pour exempter Allâh de l’endroit, de la direction et du corps. Parmi eux :

– De plus le prophète (صلى الله عليه وسلم) a lui même nié les directions au sujet de Allâh par sa parole : « أنت الظاهر فليس فوقك شىء وأنت الباطن فليس دونك شىء» [ce qui a pour sens] : «Ô Allâh, Tu es Adh-Dhâhir, rien n’est au-dessus de Toi et Tu es Al-Bâtin, rien n’est en dessous de Toi» [rapporté par Mouslim et autres]. L’Imâm Al-Bayhaqi a expliqué ce hadîth en disant : « Puisque rien n’est au-dessus de Lui et rien n’est en dessous de Lui, Il n’est donc pas dans un endroit »[Dans son livre Al-Asmâ-ou wa s-Sifât].

–  L’Imâm At-Tahâwi (رحمه الله) qui fait partie des illustres savants du salaf a dit dans son traité présentant la croyance de l’ensemble des gens de la Sounnah : « Allâh ta’âlâ est exempt des limites, des fins, des côtés, des organes et des membres. Les six directions ne Le délimitent pas, contrairement à toutes les créatures »  [Al-‘Aqîdatou t-Tahâwiyyah].

– Cette unanimité a été mentionnée par de nombreux autres savants tels que :

  • L’Imâm Aboû Mansoûr Al-Baghdâdi [Al-Farqou bayna l-Firaq],
  • L’Imâm Al-Jouwayni [Al-Irchâd],
  • L’Imâm Ar-Râzi [Dans son tafsîr],
  • Le Chaykh Salîm Al-Bichri Al-Azhari [Rapporté par le Chaykh Al-’Azzâmi],
  • Le Chaykh Al-Qoudâ’i Al-’Azzâmi [Fourqânou l-Qour-ân],
  • Le Chaykh Mouhammad Al-‘Arabi At-Tabbâni [Barâ-atou l-Ach’ariyyîn],
  • Le Chaykh Mahmoûd As-Soubki [It-hâfou l-Kâ-inat (1)] et [It-hâfou l-Kâ-inat (2)],
  • Le Chaykh Ach-Chanqîti [Al-Âyatou-l Mouhkamât],
  • L’ancien Moufti d’Egypte, le Chaykh Mouhammad Bakhît Al-Moutî’i Al-Hanafi qui a dit : « L’ensemble de la communauté Islamique est sur la croyance que Allâh est exempt de l’incarnation dans les endroits, et qu’Il est exempt de la direction, c’est-à-dire d’être au-dessus de quelque chose, ou en dessous, ou à droite, ou à gauche, ou derrière ou devant. Et on ne dit pas que Allâh serait en contact par Son Être avec quelque chose, ou qu’Il serait séparé de quelque chose, ainsi on ne dit pas que Allâh serait séparé du monde, ou en contact avec lui » [Rapporté par le Chaykh Mahmoûd As-Soubki Al-Azhari dans son livre It-hâfou l-Kâ-inât]
  • Le Mouhaddith Al-Harari,
  • Et beaucoup d’autres [voir : ici]

– L’unanimité (ijmâ’) est une preuve dans la religion. En effet le prophète (صلى الله عليه وسلم) nous a enseigné que les savants de sa communauté ne seront jamais unanime sur un égarement, par sa parole « إنّ أُمَّتي لا تجتمع على ضلالة  » ce qui a pour sens : « Ma communauté ne sera jamais unanime sur un égarement. » [Hadîth sahîh (authentique) rapporté selon différentes versions par Al-Hâkim, At-Tirmidhi, Ibnou Mâjah, Aboû Dâwoûd et autres en des termes proches]. A ce sujet :

  • L’Imâm Al-Jouwayni a dit : « L’unanimité (Ijmâ’) de cette communauté (Oummah) est une preuve à elle seule, en raison de la parole du prophète : “لا تجتمع أمتي على ضلالة” [ce qui a pour sens : ] ma communauté ne sera jamais unanime sur un égarement » [Al-Waraqât]
  • L’Imâm An-Nawawi a dit : « Les fondements de la religion sont quatre : le Livre (le Qour-ân), la Sounnah, l’unanimité (ijmâ’) et le Qiyâs (des savants moujtahid).» [Al-Maqâçid]
  • Le Moufti de La Mecque, le Chaykh Ahmad Ibnou Zayni Dahlân a dit : « L’unanimité de la Oummah est une preuve dans la religion, comme l’a indiqué le prophète : “لا تجتمع أمتي على ضلالة” [ce qui a pour sens : ] ma communauté ne sera jamais unanime sur un égarement » [Dans son livre Fitnatou l-Wahhâbiyyah]

– Le Chaykh Mahmoûd As-Soubki Al-Azhari a dit : « Quant à ce qui a été dit [de la part de certains égarés] que « renier les six directions au sujet de Allâh ta’âlâ revient à nier Son existence », ce n’est d’évidence qu’une parole infondée, en raison de ce qui est connu que Allâh ‘azza wa jall existe avant l’existence des six directions citées qui sont le haut, le bas, le devant, le derrière, la droite et la gauche. Il existe avant l’existence du monde dans sa totalité par l’unanimité des prédécesseurs et des successeurs. Comment pourrait-on concevoir que l’existence de Allâh ‘azza wa jall qui est exempt de début, dépendrait de l’existence de certaines choses entrées en existence ou de tout ce qui est entré en existence qu’Il a crée soubhânalLâh ? Ce ne sont là que des calomnies graves » [It-hâfou l-Kâ-inat]

– Consultez d’autres paroles de savants sur le thème : Allâh est sans endroit et sans direction : ici

Précieuse parole de tawhîd de Aboû Bakr As-Siddîq

Le Calife Aboû Bakr As-Siddîq (رضي الله عنه) a dit :

« العَجْزُ عن دَرَكِ الإِدْرَاكِ إِدْرَاكُ والبَحْثُ عن ذَاتِهِ كُفْرٌ وإِشْرَاكُ »

 « Reconnaître son incapacité à parvenir à connaître l’Être de Allâh est en soi une connaissance et chercher à concevoir Son Être est de la mécréance et de l’association »

[Rapporté par l’Imâm Badrou d-Dîn Az-Zarkachi dans son livre « Tachnîfou l-Maçâmi' »]

Informations utiles :

– Aboû Bakr As-Siddîq est né 3 ans environ après l’année dite de l’éléphant et il est décédé en l’an 13 de l’Hégire (رضي الله عنه).

– Il est le meilleur homme après les Prophètes et donc le meilleur de tous les saints de toutes les communautés.

– Il est le premier homme à avoir cru et suivi le Prophète Mouhammad (صلى الله عليه وسلم).

– Il a été le premier calife bien guidé.

– Allâh ta’âlâ dit dans le Qour-ân:

﴾ وَلاَ يُحِيطُونَ بِهِ عِلْمًا ﴿

[Ce qui a pour sens : ]« Ils ne cernent pas Sa Réalité », [soûrat Tâhâ verset 110].

– Les créatures ne connaissent pas la réalité de Allâh, Seul Allâh sait Sa Réalité. Ainsi nous ne connaissons pas la Réalité de Allâh, de même les Prophètes et les anges ne connaissent pas la Réalité de Allâh, Seul Allâh sait Sa Réalité et il n’est pas permis de dire comment au sujet de Allâh.

– Notre connaissance de Allâh a lieu en connaissant les attributs obligatoire à Son Sujet tel que la Puissance, la Science, la Volonté, et en L’exemptant de ce qui est impossible à Son Sujet tel que l’impuissance, l’associé, la localisation et en connaissant ce qui est possible à Son Sujet comme créer une chose ou anéantir une autre.

– Reconnaître que notre raison est incapable de connaître la réalité de Allâh est la connaissance de la réalité de la foi en Allâh. C’est-à-dire si l’être humain connaît Allâh, et la connaissance de Allâh a lieu par le fait de connaître ce qui est obligatoire à Son sujet, ce qui est impossible à Son sujet et ce qui est possible à Son sujet. Si la personne connaît donc Allâh comme il se doit et ce par le fait de croire que Allâh existe et qu’Il ne ressemble pas aux créatures, et que la personne ne peut pas L’imaginer dans son esprit, et s’en tient à cela sans chercher à parvenir à la réalité de Allâh, sans s’imaginer que Allâh serait quelque chose qui ressemble à l’être humain, à un volume lumineux, à un corps au-dessus du Trône ou autre chose de la sorte, on dit de lui qu’il a connu Allâh et a su la vérité de la foi en Allâh, et qu’il s’est préservé de l’assimilation.

– Le prophète (صلى الله عليه وسلم) a enseigné une règle en or dans le tawhîd, qui est : « لا فكرة في الرب » [ ce qui a pour sens : ] « On n’imagine pas Allâh (Ar-Rabb) » [Rapporté par Al-Baghawi] et également rapporté par As-Souyoûti, Ad-Dâraqoutni et d’autres.

– Certains savants ont d’ailleurs dit : « Quoi que tu imagines en ton esprit Allâh n’est pas ainsi ».

– Egalement ‘Abdou l-Lâh Ibnou ‘Abbas (رضي الله عنه) a dit : «تفكّروا في خلق الله ولا تفكّروا في ذات الله » ce qui a pour sens : « Méditez sur la création de Allâh mais ne méditez pas sur Allâh Lui-même » [rapporté par Al-Bayhaqi].

– Cette parole de Aboû Bakr (رضي الله عنه) a été rapportée en partie par le Mouhaddith, le Faqîh, le Spécialiste de la science des fondements (al-Ousoûli) Badrou d-Dîn Az-Zarkachi Al-Misri Ach-Châfi’i, né en 745 et décédé en 794 de l’hégire (رحمه الله).