Dans son livre « Târîkhou Baghdâd » (tome 1, page 123 de cette édition), le Hâfidh Al-Khatîb Al-Baghdâdi rapporte avec une bonne chaîne de transmission, d’après ‘Ali Ibn Maymoûn qu’il a dit :
« سمعت الشَّافِعيُّ رَضِيَ اللهُ عَنْهُ يَقُولُ: إِنِّي لأَتَبَرَّكُ بِأَبي حَنِيفَةَ وَأَجِيءُ إِلى قَبْرِهِ في كُلِّ يَوْمٍ فَإِذَا عَرَضَتْ لي حَاجَةٌ صَلَّيْتُ رَكْعَتَيْنِ وَجِئْتُ إِلى قَبْرِهِ وَسَأَلْتُ اللهَ تَعَالى الْحَاجَةَ عِنْدَهُ فَمَا تَبْعُدُ عَنِّي حَتَّى تُقْضَى »
« J’ai entendu Ach-Châfi’i dire : je fais certes le tabarrouk (la recherche de bénédiction) par Aboû Hanîfah et je me rends à sa tombe chaque jour (le visiter). Si j’ai un besoin, j’accomplis deux rak’ah (cycle de prière) puis je me rends à sa tombe et je demande à Allâh ta’âlâ qu’Il m’accorde la chose dont j’ai besoin et ce, auprès de sa tombe. Après cela mon affaire est rapidement réglée »
Informations utiles :
– L’Imâm, le Moujtahid –jurisconsulte– Mouhammad Ibnou Idrîs Ach-Châfi’i est l’un des plus grand savants de notre communauté, c’est une référence incontournable pour tous musulman. C’est un salaf (C’est à dire qu’il a vécu dans les trois premiers siècles de l’hégire), il est né en 150 et il est décédé en 204 de l’Hégire (رحمه الله) c’est-à-dire il y a environ 1230 ans. Il est l’Imâm de l’école (madh-hab) chafi’ite.
- L’Imâm Abou l-Haçan As-Soulami a dit à son sujet : « Mouhammad Ibn Idrîs Ach-Châfi’i est le savant à la tête du second siècle [de l’Hégire] (c’est-à-dire le moujaddid – savant revivificateur)» [Rapporté par le Hâfidh Ibnou ‘Açâkir dans Tabyînou kadhibi l-Mouftari]
– Le Hâfidh Ahmad Ibnou ‘Ali Aboû Bakr Al-Khatîb Al-Baghdâdi est né en 392 et il est décédé en 463 de l’Hégire (رحمه الله) soit il y a environ 970 ans. C’était un savant chafi’ite, spécialiste du hadîth, et un grand historien. Son livre « Târîkh Baghdâd » (l’histoire de Bagdad) est son ouvrage le plus célèbre.
- Adh-Dhahabi a dit à son sujet :« L’imâm sans pareil, Al-‘Allâmah (l’illustre savant) , le Mouftî, le Hâfidh (spécialiste de la science du hadîth) le Mouhaddith de son temps […] l’auteur d’ouvrages, le sceau des Houffâdh (spécialistes du hadîth) […] Il fut parmi les grands savants Chafi’ites»[Siyarou A’lâmi n-Noubalâ]
– Il rapporte, ici, une citation de l’Imâm Ach-Châfi’i disant faire tabarrouk par l’Imâm Aboû Hanîfah et se rendre à sa tombe.
– Cette citation de l’Imâm Ach-Châfi’i a également été rapportée par l’Imâm Al-Mouwaffaq Ibn Ahmad Al-Makki dans son ouvrage «Manâqib Abî Hanîfah ».
– La chaîne de transmission de ce récit est authentique (sahîh).
- L’Imâm Al-Kawthari a dit : « Et nous avons mentionné le tawassoul de l’Imâm Ach-Châfi’i par le biais de [l’Imâm] Aboû Hanîfah, tout comme cela est rapporté au début [du livre] « At-Târîkh » d’Al-Khatîb [Al-Baghdâdi] avec une chaîne de transmission authentique (sahîh) » [Dans son livre Mahqou t-Taqawwoul fî mas-alati t-Tawassoul]
– Le tabarrouk c’est la recherche de bénédiction par un Prophète ou par un être de vertu, tout en sachant, bien évidemment, que c’est Allâh ta’âlâ qui est Le Créateur de la bénédiction, de la guérison, du profit, etc. Donc le tabarrouk n’est pas une adoration d’autre que Allâh comme le considèrent à tord certains ignorants.
– Ce récit de l’Imâm Ach-Châfi’i fait parti des nombreux textes qui indiquent que les gens du salaf pratiquaient le tabarrouk.
– En effet, Il a été rapporté que Fâtimah, la fille du Prophète (صلى الله عليه وسلم) est partie rechercher des bénédictions en se rendant sur la tombe de son père, le prophète de Allâh (صلى الله عليه وسلم) et qu’elle mit de la terre de la tombe sur ses yeux. [voir l’article : ici]
– Il a également été rapporté que Asmâ (رضي الله عنها) la fille de Aboû Bakr, trempait la joubbah du prophète (صلى الله عليه وسلم) dans l’eau et recherchait la guérison par elle [voir l’article : ici].
- L’Imâm An-Nawawi (رحمه الله) a dit : « Il y a dans ce hadîth une preuve sur la recommandation de pratiquer le tabarrouk (la recherche de bénédiction) par les traces (âthâr) des vertueux et par leurs vêtements » [retrouvez l’article : ici]
– De même il a été rapporté avec une bonne chaîne de transmission que le compagnon Bilâl Al-Habachi a voyagé depuis le Châm (actuelle Syrie) dans le but d’aller visiter le prophète. Lorsqu’il est arrivé à la tombe, Bilâl (رضي الله عنه) y frotta son visage par recherche de bénédiction (tabarrouk). [Voir l’article : ici]
– ‘Abdou l-Lâh ibnou Ahmad (le fils de l’Imâm Ahmad ibnou Hanbal) a dit : « J’ai vu mon père (l’Imâm Ahmad ibnou Hanbal) prendre un cheveu de ceux du Prophète (صلى الله عليه وسلم), il l’a mis dans sa bouche puis l’a embrassé. Et je suis sur de l’avoir vu le mettre sur ses deux yeux, et l’avoir mélangé avec de l’eau, d’avoir bu cette eau en recherchant la guérison par cela. Et je l’ai vu prendre le bol du Prophète, le laver dans un puits, puis boire dedans. Je l’ai vu boire de l’eau de Zamzam en recherchant la guérison et s’essuyer les mains et le visage avec elle. » (rapporté par Adh-Dhahabi) [voir l’article : ici]
– ‘Abdou l-Lâh Ibn Ahmad Ibn Hambal a dit également : « Je l’ai interrogé (c’est-à-dire son père, l’Imâm Ahmad Ibnou Hanbal) à propos de quelqu’un qui touche le minbar du Prophète (صلى الله عليه وسلم) en faisant le tabarrouk (la recherche de bénédiction), en le touchant et en l’embrassant, et qui fait la même chose auprès de la tombe ou ce qui est du même ordre en visant par là le rapprochement de l’agrément de Allâh ‘azza wa jall. Il m’a répondu : il n’y a pas de mal en cela (lâ ba-sa bidhâlik)» [voir l’article : ici]
– Adh-Dhahabi a confirme cela en disant : « Il fut rapporté que ‘Abdou l-Lâh demanda à son père au sujet de quelqu’un qui touche le pommeau du minbar du Prophète (صلى الله عليه وسلم) et touche le mur de la chambre Honorée du Prophète (صلى الله عليه وسلم) et Ahmad Ibnou Hanbal répondit : « Je ne vois aucun mal dans cela ».» [voir l’article : ici]
– L’Imâm An-Nawawi a dit : « Le Calife ‘Oumar Ibn ‘Abdi l-‘Azîz a demandé à ce que soit enterré avec lui l’un des cheveux du prophète (salla l-Lâhou ‘alayhi wa sallam) qu’il avait avec lui, et également l’un de ses ongles. Il disait : “si je meurt alors mettez-les dans mon linceul”, et c’est ainsi qu’ils ont fait » [Dans son livre Tahdhîbou l-Asmâ wa l-Loughât]
– Le Mouhaddith Al-Harari a dit : « Sachez que les compagnons, que Allâh les agrée, recherchaient les bénédictions par les traces physiques du Prophète (صلى الله عليه وسلم) au cours de sa vie et après sa mort. Les musulmans n’ont cessé de suivre cette voie jusqu’à nos jours. » [voir l’article : ici]
– Retrouvez d’autres articles au sujet du tabarrouk et du tawassoul : ici.
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روى الحافظ الخطيب البغدادي في تاريخه باسناده إلى علي بن ميمون قال
كَانَ سَيِّدُنَا مُحَمَّدُ بْنُ إِدْرِيسَ الشَّافِعيُّ رَضِيَ اللهُ عَنْهُ يَقُولُ:
إِنِّي لأَتَبَرَّكُ بِأَبي حَنِيفَةَ وَأَجِيءُ إِلى قَبْرِهِ في كُلِّ يَوْمٍ فَإِذَا عَرَضَتْ لي حَاجَةٌ صَلَّيْتُ رَكْعَتَيْنِ وَجِئْتُ إِلى قَبْرِهِ وَسَأَلْتُ اللهَ تَعَالى الْحَاجَةَ عِنْدَهُ فَمَا تَبْعُدُ عَنِّي حَتَّى تُقْضَى