Sujet : le tabarrouk des compagnons et proches du prophète
Dans son livre « Wafâ-ou l-Wafâ bi Akhbâri Dâri l-Moustafâ », le Chaykh As-Samhoûdi a dit :
« علي رضي الله عنه قال : لما رمس رسول الله صلى الله عليه وسلم جاءت فاطمة رضي الله عنها فوقفت على قبره وأخذت قبضة من تراب القبر ووضعته على عينيها وبكت وأنشأت تقول:
ماذا على من شم تربة أحمد ; أن لا يَشُمَّ مدى الزمان غَوَالَيَا ;
صُبَّتْ عَليَّ مصائبٌ لو أنها ; صُبَّت على الأيام عُدْنَ لَيَالِيَا »
« ‘Ali (رضي الله عنه) a dit : Quand le Messager de Allâh (صلى الله عليه وسلم) a été enterré, Fâtimah (رضي الله عنها) est venu à sa tombe et a pris une poignée de la terre de la tombe et la mise sur ses yeux. Elle a alors pleuré et a dit [en poésie] : « Celui qui a senti la terre [de la tombe] de Ahmad n’aura rien perdu s’il ne sent pas l’odeur des Ghawâliyâ ; Se sont abattues sur moi des catastrophes telles que si elles s’abattaient sur des journées elles se transformeraient en nuits »
Informations utiles :
– Al-‘Allâmah (l’illustre savant), le Chaykh Noûrou d-Dîn ‘Ali Ibn Ahmad As-Samhoûdi Al-Haçani est né en 844 en Egypte et il est décédé en 911 de l’Hégire (رحمه الله) à Médine, c’est-à-dire il y a environ 530 ans. Il était du madh-hab de l’Imâm Ach-Châfi’i.
- Le Hâfidh As-Sakhâwi a dit à son sujet : « En résumé il est une personne honorable, maîtrisant de nombreuses sciences et qui se distingue dans la jurisprudence (fiqh) et les deux fondements (‘Ilmou l-Kalâm et Ousoûlou l-Fiqh)» [Ad-Daw-ou l-Lâmi’]
- Ibnou ‘Imâd a dit de lui : « Le savant, le Moufti, l’enseignant, l’historien de Médine l’illuminée, le Chafi’ite, l’Imâm, le modèle (Qoudwah)» [Chadharâtou dh-Dhahab]
– Il rapporte ici que Fâtimah, la fille du Prophète (صلى الله عليه وسلم) est partie rechercher des bénédictions en se rendant sur la tombe de son père, le prophète de Allâh (صلى الله عليه وسلم) et qu’elle mit de la terre de la tombe sur ses yeux.
– D’autres savants ont rapporté cela dans leurs ouvrages. Parmi eux : l’Imâm Ibnou l-Jawzi et le Hâfidh Ibnou ‘Açâkir.
– Il a également été rapporté par Al-Hâkim et Al-Bayhaqi que Fâtimah visitait la tombe de son oncle Hamzah, et qu’elle y effectuait la prière et qu’elle y pleurait, et ceci chaque vendredi.
– Ces hadîth nous montre que les compagnons, et les proches de la famille du prophète (صلى الله عليه وسلم) autorisaient et pratiquaient le tabarrouk par les traces du prophète (صلى الله عليه وسلم).
– Il a également été rapporté que Asmâ (رضي الله عنها) la fille de Aboû Bakr, trempait la joubbah du prophète (صلى الله عليه وسلم) dans l’eau et recherchait la guérison par elle [rapporté par Mouslim].
- L’Imâm An-Nawawi (رحمه الله) a dit : « Il y a dans ce hadîth une preuve sur la recommandation de pratiquer le tabarrouk (la recherche de bénédiction) par les traces (âthâr) des vertueux et par leurs vêtements » [Charh Sahîh Mouslim]
– Le tabarrouk c’est la recherche de bénédiction par les traces physiques d’un Prophète ou d’un être de vertu, tout en sachant, bien évidemment, que c’est Allâh ta’âlâ qui est Le Créateur de la guérison, du profit, de la barakah etc. Donc le tabarrouk n’est pas une adoration d’autre que Allâh comme le considère à tord certains ignorants.
– ‘Abdou l-Lâh ibnou Ahmad (le fils de l’Imâm Ahmad ibnou Hanbal) a dit : « J’ai vu mon père (l’Imâm Ahmad ibnou Hanbal) prendre un cheveu de ceux du Prophète (صلى الله عليه وسلم), il l’a mis dans sa bouche puis l’a embrassé. Et je suis sur de l’avoir vu le mettre sur ses deux yeux, et l’avoir mélangé avec de l’eau, d’avoir bu cette eau en recherchant la guérison par cela. Et je l’ai vu prendre le bol du Prophète, le laver dans un puits, puis boire dedans. Je l’ai vu boire de l’eau de Zamzam en recherchant la guérison et s’essuyer les mains et le visage avec elle. » [Rapporté par Adh-Dhahabi]
– ‘Abdou l-Lâh Ibn Ahmad Ibn Hambal a dit également : « Je l’ai interrogé (c’est-à-dire son père, l’Imâm Ahmad Ibnou Hanbal) à propos de quelqu’un qui touche le minbar du Prophète (صلى الله عليه وسلم) en faisant le tabarrouk (la recherche de bénédiction), en le touchant et en l’embrassant, et qui fait la même chose auprès de la tombe ou ce qui est du même ordre en visant par là le rapprochement de l’agrément de Allâh ‘azza wa jall. Il m’a répondu : il n’y a pas de mal en cela (lâ ba-sa bidhâlik)» [Al-Jâmi’ fi l-‘Ilal wa Ma’rifati r-Rijâl]
– Adh-Dhahabi a confirme cela en disant : « Il fut rapporté que ‘Abdou l-Lâh demanda à son père au sujet de quelqu’un qui touche le pommeau du minbar du Prophète (صلى الله عليه وسلم) et touche le mur de la chambre Honorée du Prophète (صلى الله عليه وسلم) et Ahmad Ibnou Hanbal répondit : « Je ne vois aucun mal dans cela ».» [Siyarou A’lâmi n-Noubalâ]
– L’Imâm An-Nawawi a dit : « Le Calife ‘Oumar Ibn ‘Abdi l-‘Azîz a demandé à ce que soit enterré avec lui l’un des cheveux du prophète (salla l-Lâhou ‘alayhi wa sallam) qu’il avait avec lui, et également l’un de ses ongles. Il disait : “si je meurt alors mettez-les dans mon linceul”, et c’est ainsi qu’ils ont fait » [Dans son livre Tahdhîbou l-Asmâ wa l-Loughât]
– Le Mouhaddith Al-Harari a dit : « Sachez que les compagnons, que Allâh les agrée, recherchaient les bénédictions par les traces physiques du Prophète (صلى الله عليه وسلم) au cours de sa vie et après sa mort. Les musulmans n’ont cessé de suivre cette voie jusqu’à nos jours. » [As-Sirâtou l-Moustaqîm]
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