Dans son livre « Fadâ-ilou l-Qour-ân », dans le chapitre de ce qui a été rapporté concernant l’autorisation de porter le ta’wîdh (hirz) comportant du Qour-ân avant la descente de l’épreuve, le Hâfidh Al-Moustaghfiri a dit :
« أخبرنا محمد بن أبي بكر الحافظ قال، أخْبَرَنا أبو الفضل أحمد بن إبراهيم بن أحمد البلخي من أصل كتابه أخبرنا جعفر بن محمد بوران الحكاك ببلخ، حَدَّثَنا سليمان بن داود الهروي، حَدَّثَنا إسحاق بن منصور، حَدَّثَنا أبو داود الطيالسي، حَدَّثَنا شعبة، حَدَّثَنا مالك بن أنس عن ابن شهاب قال: دخلت على أنس بن مالك فرأيته يعلق التعويذ على ابن له فقلت له: ياأبا حمزة هل نزل به بلاء؟ قال: لا ثم ضرب بيده على منكبي فقال: يا أبا بكر سمعت رسول الله صلى الله عليه وسلم يقول: لا بأس بتعليق التعويذ من القرآن قبل نزول البلاء وبعد نزول البلاء.»
« (…) Mâlik Ibnou Anas [c’est-à-dire l’Imâm Mâlik] nous a rapporté de Ibnou Chihâb : « Je suis entré chez Anas Ibnou Mâlik et je l’ai vu accrocher un ta’wîdh (hirz) autour du cou d’un de ses fils, alors je lui ai dit : « Ô toi, père de Hamzah, est-ce que l’épreuve est descendue sur lui [c’est-à-dire sur son fils] ? Il [c’est-à-dire Anas Ibnou Mâlik ] a dit : « Non ! » Puis il a posé sa main sur mon épaule et a dit : « Ô toi, père de Bakr, j’ai entendu le Messager de Allâh (صلى الله عليه وسلم) dire (ce qui a pour sens) : « Il n’y a pas de mal dans le fait de porter autour du cou le ta’wîdh (hirz) comportant du Qour-ân avant la descente de l’épreuve, tout comme après la descente de l’épreuve »
Informations utiles :
– Le Hâfidh (spécialiste de la science du Hadîth) Abou l-’Abbâs Ja’far Ibn Mouhammad Al-Moustaghfiri est décédé en 432 de l’Hégire (رحمه الله), c’est-à-dire il y a plus de 1000 ans. Il était un savant du madh-hab Hanafite.
– L’illustre successeur des compagnons (tâbi’i) Mouhammad Ibn Mouslim Ibn Chihâb Az-Zouhri était un médinois, spécialiste du fiqh (jurisprudence) et de la science du hadîth. Il a rencontré une dizaine de compagnons du prophète (صلى الله عليه وسلم). Il était l’un des enseignants de l’Imâm Mâlik, ainsi que d’autres grands savants tels que l’Imâm Soufyân Ath-Thawri.
– L’Illustre compagnon, Anas Ibn Mâlik Ibn Nadar Al-Khazraji Al-Ansâri est décédé en 90 de l’Hégire (رضي الله عنه), il était l’un des compagnons qui étaient au service du Prophète (صلى الله عليه وسلم), de ce fait, il est l’un de ceux qui ont transmis le plus de hadîth.
– Ici, nous voyons que Anas Ibn Mâlik accrochait des inscriptions comportant du Qour-ân (ta’wîdh ou hirz) au cou de l’un de ses fils, puis il rapporte une parole du prophète (صلى الله عليه وسلم) sur le fait qu’il est permis de porter autour du cou le hirz comportant du Qour-ân, avant la descente de l’épreuve, tout comme après.
– Le Hafidh Jalâlou d-Din As-Souyoûti, dans son livre Jami’ou l-ahâdîth, rapporte également cette parole d’une part, du Hâfidh Aboû Nou’aym Al-Asbahâni qui la rapporte de ‘Â-ichah la femme du Prophète (صلى الله عليه وسلم), et d’autre part de Ad-Daylami qui la rapporte de Anas. Et ceci est également rapporté dans le livre Kanzou l-‘Ammali fi Sounani l-Aqwâli wa l-Af’âl par ‘Alâ-ou d-Dîn Ibni Qâdî Khân Al-Qâdiri Ach-Châdhili Al-Hindi.
– Nous voyons par ce hadîth du Prophète (صلى الله عليه وسلم) et par l’acte de ce compagnon éminent, le caractère licite de porter sur soi des écrits comportant du Qour-ân.
– Parmi les autres preuves du caractère licite de cela, il y a la parole de Allâh ta’âlâ :
« وَنُنَزِّلُ مِنَ الْقُرْآنِ مَا هُوَ شِفَاء وَرَحْمَةٌ لِّلْمُؤْمِنِينَ وَلاَ يَزِيدُ الظَّالِمِينَ إَلاَّ خَسَاراً »
ce qui a pour sens : « Nous révélons du Qour-an ce qui comporte une guérison et une miséricorde pour les croyants(…).» [sourate Al-Isra / 82]
– Il y a également le fait que les compagnons du Prophète (صلى الله عليه وسلم) les accrochaient autour du cou de leurs enfants. Ainsi, dans le hadîth rapporté par At-Tirmidhi il est dit ce qui a pour sens : « Abdoul-Lâh Ibnou ‘Amr a dit : “Nous enseignions à nos enfants les versets du Qour-ân. Pour ceux qui n’avaient pas encore atteint la puberté, nous les écrivions sur une feuille que nous accrochions à leurs cous”. ». Ce hadîth est haçan (fiable) comme l’a indiqué le hâfidh Ibnou Hajar Al-’Asqalâni. [Retrouvez l’article : ici]
– Tous les croyants savent pertinemment que la création n’appartient qu’à Allâh, et aucun d’entre eux n’a pour croyance que le hirz créerait la protection. Ces groupes qui prétendent que le port du hirz serait du chirk se déclarent-ils associateurs lorsqu’ils prennent des médicaments pour guérir de leur maladie ? Pourtant n’est-ce pas Allâh qui crée la guérison?
– Par conséquent, tout comme il est licite de prendre des médicaments pour espérer la guérison, il est également permis de rechercher les causes de protection par le port de hirz. Et aucun savant musulman digne de ce nom, que ce soit parmi les salaf ou les khalaf n’a jamais blâmé ou interdit cela.
– On ne prend donc pas en considération les prétentions de certains groupes déviés selon lesquels le port du hirz serait du chirk (association à Allâh). En effet certaines personnes, principalement des membres de la mouvance sectaire wahhabite, à l’image de Al-Albâni ont essayé de discréditer ce hadîth pour rejeter le caractère permis du port du hirz. Or, la parole de Al-Albâni n’est pas prise en considération car Al-Albâni n’était ni un hâfidh, ni un mouhaddith, il n’avait pas de chaykh dans la science du hadîth et ses livres sont remplis d’erreurs et contradictions concernant les degrés des hadîth. Retrouvez à ce sujet les articles suivants :
- Al-Albâni (wahhabite) se contredit et démontre son incompétence dans le Hadîth
- Ibn Bâz confirme que Al-Albâni n’a pas étudié la religion mais qu’il a lu dans des livres
– Ce qui a été blâmé par le prophète (صلى الله عليه وسلم) c’est ce que portait les gens durant la jâhiliyyah, mais il n’est pas du tout question des hirz contenant du Qour-ân ou du Dhikr.
– Ainsi pour résumer l’Imâm Al-Bayhaqi (رحمه الله) a dit : « Si la personne porte des écrits dont on ignore la signification ou qui provient des gens de la jâhiliyyah [période avant la venue du Prophète Mouhammad (صلى الله عليه وسلم)] qui attribuaient aux rouqâ le pouvoir de les garder en bonne santé par elles-mêmes sans la Volonté de Allâh, cela est interdit. Mais si la personne porte les rouqâ, qui comportent des versets du Qour-ân ou ce qui est connu comme étant du dhikr de Allâh, dans le but de profiter de leur barakah, tout en sachant que la guérison ne provient que de Allâh, alors il n’y a pas de mal en cela. » [retrouvez l’article : ici]
– Retrouvez d’autres paroles de savants concernant le port du hirz : ici.