Dans son recueil de Hadîth « As-Sounan Al-Koubrâ », le Hâfidh Al-Bayhaqi rapporte :
«أَخْبَرَنَا أَبُو زَكَرِيَّا بْنُ أَبِي إِسْحَاقَ، وَأَبُو بَكْرِ بْنُ الْحَسَنِ قَالَا: ثنا أَبُو الْعَبَّاسِ الْأَصَمُّ، ثنا بَحْرُ بْنُ نَصْرٍ، ثنا ابْنُ وَهْبٍ، أَخْبَرَنِي نَافِعُ بْنُ يَزِيدَ، أَنَّهُ سَأَلَ يَحْيَى بْنَ سَعِيدٍ عَنِ الرُّقَى وَتَعْلِيقِ الْكُتُبِ، فَقَالَ: كَانَ سَعِيدُ بْنُ الْمُسَيِّبِ يَأْمُرُ بِتَعْلِيقِ الْقُرْآنِ وَقَالَ: لَا بَأْسَ بِهِ.
قَالَ الشَّيْخُ رَحِمَهُ اللهُ: وَهَذَا كُلُّهُ يَرْجِعُ إِلَى مَا قُلْنَا مِنْ أَنَّهُ إِنْ رَقَى بِمَا لَا يُعْرَفُ أَوْ عَلَى مَا كَانَ مِنْ أَهْلِ الْجَاهِلِيَّةِ مِنْ إِضَافَةِ الْعَافِيَةِ إِلَى الرُّقَى لَمْ يَجُزْ , وَإِنْ رَقَى بِكِتَابِ اللهِ أَوْ بِمَا يُعْرَفُ مِنْ ذِكْرِ اللهِ مُتَبَرِّكًا بِهِ وَهُوَ يَرَى نُزُولَ الشِّفَاءِ مِنَ اللهِ تَعَالَى فَلَا بَأْسَ بِهِ، وَبِاللهِ التَّوْفِيقُ.»
« (…) Nâfi’ Ibnou Yazîd m’a rapporté qu’il a interrogé Yahyâ Ibnou Sa’îd sur le jugement des Rouqâ et du fait de porter sur soi des écritures, et qu’il lui a répondu : Sa’îd Ibnou l-Mousayyib incitait à porter des écrits Coraniques et il disait : « Il n’y a pas de mal en cela ! »
Le Chaykh (Al-Bayhaqi), que Allâh lui fasse miséricorde, a dit : « Et tout cela revient à ce que nous disons, à savoir que si la personne porte des écrits dont on ignore la signification ou qui provient des gens de la jâhiliyyah [période avant la venue du Prophète Mouhammad] qui attribuaient aux rouqâ le pouvoir de les garder en bonne santé par elles-mêmes sans la Volonté de Allâh, cela est interdit. Mais si la personne porte les rouqâ, qui comportent des versets du Qour-ân ou ce qui est connu comme étant du dhikr (évocation) de Allâh, dans le but de profiter de leur barakah, tout en sachant que la guérison ne provient que de Allâh, alors il n’y a pas de mal en cela, et c’est certes Allâh qui accorde la réussite. »
Informations utiles :
– L’Imâm, le Hâfidh (spécialiste de la science du Hadîth), le Faqîh (spécialiste de la jurisprudence), le Ousoûli (spécialiste des fondements) Aboû Bakr Ahmad Ibnou l-Houçayn Al-Bayhaqi, est né en 384 et il est décédé en 458 de l’Hégire (رحمه الله), c’est-à-dire il y a presque 1000 ans. Il fait parti des plus grands savants du hadîth, et il est de l’école de jurisprudence Châfi’ite.
- Ibnou l-Jawzi a dit à son sujet : « Il n’avait pas d’égal à son époque dans la mémorisation et la grande maîtrise [des sciences], il est l’auteur de bons ouvrages, il maîtrisait aussi bien la science du Hadîth, que la jurisprudence (Fiqh) et les fondements (Ousoûl), et il compte de parmi les plus grands compagnons de [l’Imâm] Al-Hâkim Abî ‘Abdi l-Lâh (m.405 H) » [Al-Mountadham]
- Ibnou l-Athîr a dit de lui : « Il était un savant dans le Hadîth et dans la jurisprudence (Fiqh) et il est l’auteur de nombreux ouvrages qui démontre ses nombreux mérites » [Al-Loubâb] et il a dit de lui également : « Il était un Imâm dans le Hadîth et dans la jurisprudence au sein du Madh-hab de l’Imâm Ach-Châfi’i et il est l’auteur à ce sujet de différents ouvrages »[Al-Kâmil]
- Le Hâfidh Salâhou d-Dîn Al-‘Alâ-i a dit à propos de lui : « Personne n’est venu après Al-Bayhaqi et Ad-Dâraqoutni qui les égale ou qui se rapproche de leur niveau [dans la science du Hadîth]». [Al-Wachyou l-Mou’am]
- Adh-Dhahabi a dit de lui : « Il est le Hâfidh (spécialiste de la science du Hadîth), l’illustre savant (‘Allâmah), le digne de confiance, le spécialiste de la jurisprudence (Faqîh), Chaykhou l-Islâm », il disait également à son sujet : « Si l’Imâm Al-Bayhaqi aurait voulu fonder sa propre école (Madh-hab) dans laquelle il réalise son ijtihâd (effort de recherche) il aurait été capable de cela vu l’abondance de sa science, et sa connaissance des divergences» [Siyar A’lâmi n-Noubalâ]
- Tâjou d-Dîn As-Soubki a dit à son sujet : « L’Imâm Al-Bayhaqi était l’un des Imâm des musulmans, quelqu’un qui appelait à s’accrocher fermement à la religion, un éminent spécialiste de la jurisprudence (Faqîh), un grand Hâfidh (spécialiste du Hadîth), un spécialiste des fondements (Ousoûli) intelligent, un ascète pieux, un fervent adorateur de Allâh, il se dressait pour soutenir le Madh-hab (c’est-à-dire le Madh-hab de l’Imâm Ach-Châfi’i) dans les fondements et dans les ramifications, il était une montagne de parmi les montagnes de science » [At-Tabaqât]
- Ibnou Kathîr a dit à propos de lui : « Il n’avait pas de semblable à son époque dans la maîtrise [des sciences], la mémorisation, le Fiqh (la jurisprudence) et l’écriture [d’ouvrages], Il était un spécialiste de la jurisprudence (Faqîh), un spécialiste du Hadîth (Mouhaddith), un spécialiste des fondements (Ousoûli), il a étudié la science auprès de Al-Hâkim ‘Abdou l-Lâh An-Nayçâboûri , et il étudia également auprès d’autres que lui de nombreux sujets, il a composé de nombreux ouvrages utiles qui n’ont pas eu de semblable »[Al-Bidâyah wa n-Nihâyah]
- ‘Abdou l-Ghaffâr Al-Fâriçi a dit de lui : « L’Imâm, le Hâfidh (spécialiste du Hadîth), Al-Faqîh (spécialiste de la jurisprudence), Al-Ousoûli (spécialiste des fondements), le pieux, le vertueux, celui qui n’avait pas d’équivalent à son époque dans la mémorisation, Il a excellé dans la maîtrise [des sciences] et la mémorisation » [Al-Mountakhab]
- Ibnou ‘Abdi l-Hâdi a dit à son sujet : « L’Imâm, le Hâfidh (spécialiste du Hadîth), l’illustre savant, le Chaykh de Khourâçân » [Tabaqât ‘oulamâ-i l-Hadîth]
- Ibn Khallikân a dit de lui : « Il était celui qui soutenait le plus la voie de l’Imâm Ach-Châfi’i »[Wafayâtou l-A’yân]
- Retrouvez la biographie de l’Imâm Al-Bayhaqi : ici.
– L’Illustre successeur des compagnons (Tâbi’i), le Faqîh (jurisconsulte) Sa’îd Ibnou l-Mousayyib Ibn Hazn Aboû Mouhammad Al-Qouraychi est né en 15 et il est décédé en 94 de l’Hégire (رضي الله عنه), C’est-à-dire il y a plus de 1040 ans. Il est connu comme étant l’un sept célèbres fouqahâ de Médine, l’un des plus grands savants de son temps, au point que certains l’on surnommé « Faqîhou l-Fouqahâ » c’est-à-dire le juriste des juristes. Il était également le gendre de Aboû Hourayrah (رضي الله عنه). Il rencontra et appris la science de la religion auprès de nombreux compagnons éminents tel que ‘Oumar Ibnou l-Khattâb, ‘Outhmân Ibnou l-‘Affân, ‘Ali Ibn Abî Tâlib, Ibn ‘Abbâs, ‘Abdou l-Lâh Ibn ‘Oumar et beaucoup d’autres. Nombreux sont les gens de science qui ont fait son éloge, tel que l’Imâm Mâlik, l’Imâm Ach-Châfi’i ou encore l’imâm Ahmad Ibn Hanbal.
– Nous voyons que ces deux grands savants ont confirmé le caractère licite de porter sur soi des écrits comportant du Qour-ân ou du Dhikr de Allâh dans le but d’en rechercher leur barakah (bénédiction).
– Parmi les autres preuves du caractère licite de cela, il y a la parole de Allâh ta’âlâ :
« وَنُنَزِّلُ مِنَ الْقُرْآنِ مَا هُوَ شِفَاء وَرَحْمَةٌ لِّلْمُؤْمِنِينَ وَلاَ يَزِيدُ الظَّالِمِينَ إَلاَّ خَسَاراً »
ce qui a pour sens : « Nous révélons du Qour-an ce qui comporte une guérison et une miséricorde pour les croyants(…).» [sourate Al-Isra / 82]
– Il y a également le fait que les compagnons du Prophète (صلى الله عليه وسلم) les accrochaient autour du cou de leurs enfants. Ainsi, dans le hadîth rapporté par At-Tirmidhi il est dit ce qui a pour sens : « Abdoul-Lâh Ibnou ‘Amr a dit : “Nous enseignions à nos enfants les versets du Qour-ân. Pour ceux qui n’avaient pas encore atteint la puberté, nous les écrivions sur une feuille que nous accrochions à leurs cous”. ». Ce hadîth est haçan (fiable) comme l’a indiqué le hâfidh Ibnou Hajar Al-’Asqalâni. [Retrouvez l’article : ici]
– Tous les croyants savent pertinemment que la création n’appartient qu’à Allâh, et aucun d’entre eux n’a pour croyance que le hirz créerait la protection. Ces groupes qui prétendent que le port du hirz serait du chirk se déclarent-ils associateurs lorsqu’ils prennent des médicaments pour guérir de leur maladie ? Pourtant n’est-ce pas Allâh qui crée la guérison?
– Par conséquent, tout comme il est licite de prendre des médicaments pour espérer la guérison, il est également permis de rechercher les causes de protection par le port de hirz. Et aucun savant musulman digne de ce nom, que ce soit parmi les salaf ou les khalaf n’a jamais blâmé ou interdit cela.
– On ne prend donc pas en considération les prétentions de certains groupes déviés selon lesquels le port du hirz serait du chirk (association à Allâh). En effet certaines personnes, principalement des membres de la mouvance sectaire wahhabite, à l’image de Al-Albâni, ont essayé de discréditer ce hadîth pour rejeter le caractère permis du port du hirz. Or, la parole de Al-Albâni n’est pas prise en considération car Al-Albâni n’était ni un hâfidh, ni un mouhaddith, il n’avait pas de chaykh dans la science du hadîth et ses livres sont remplis d’erreurs et contradictions concernant les degrés des hadîth. Retrouvez à ce sujet les articles suivants :
- Al-Albâni (wahhabite) se contredit et démontre son incompétence dans le Hadîth
- Ibn Bâz confirme que Al-Albâni n’a pas étudié la religion mais qu’il a lu dans des livres
– Ce qui a été blâmé par le prophète (صلى الله عليه وسلم), c’est ce que portaient les gens durant la jâhiliyyah, mais il n’est pas du tout question des hirz contenant du Qour-ân ou du Dhikr.
– Retrouvez d’autres paroles de savants concernant le port du hirz : ici.