Sujet : Exposition de cas d’apostasie
Dans son livre Al-Qawânîn Al-Fiqhiyyah, l’Imâm Ibn Jouzayy Al-Mâliki a dit :
« بيــان: لا خلاف في تكفير من نفى الربوبية أو الوحدانية ، أو عبد مع الله غيره ، أو كان على دين اليهود أو النصارى أو المجوس أو الصابئين ، أو قال بالحلول أو التناسخ ، أو اعتقد أن الله غير حي أو غير عليم ، أو نفى عنه صفة من صفاته، أو قال: ( صنع العالم غيره) أو قال: ( هو متولد عن شيئ ) أو الدعى مجالسة الله حقيقة أو العروج إليه ، أو قال بقدم العالم ، أو شك في ذلك كله، أو قال بنبوة أحد بعد سيدنا محمد صلى الله عليه وسلم ، أو جوز الكذب على الأنبياء ـ عليهم الصلاة والسلام ـ أو قال بتخصيص الرسالة للعرب أو أدعى أنه يوحى إليه أو يدخل الجنة في الدنيا حقيقة ، أو كفر جميع الصحابة ـ رضي الله عنهم ـ أو جحد شيئا مما يعلم من الدين ضرورة ، أو سعى إلى الكنائيس في زي النصارى ، أو قال بسقوط العبادة عن بعض الأولياء ، أو جحد حرفا فأكثر من القرآن أوزاده أو غيره ، أو قال ليس بمعجز ، أو قال : ( الثواب والعقاب معنويان) أو قال: ( الأئمة أفضل من الأنبياء ) »
Informations utiles :
– L’Imâm, le Moufassir (spécialiste de l’exégèse du Qour-ân), le Faqîh (spécialiste de la jurisprudence) Mouhammad Ibn Ahmad Ibn Mouhammad Ibn ‘Abdi l-Lâh, Abou l-Qâçim, Ibn Jouzayy (Ibn Juzayy) Al-Kalbi Al-Gharnâti Al-Mâliki est né en 693 et décédé en 741 de l’hégire (رحمه الله). Il fait partie des savants des fondements et de la langue Arabe. Il était de Grenade (Espagne) et est tombé martyr lors de la bataille de Tarîf (Rio Salado).
– Il ne faut pas le confondre avec son fils Aboû ‘Abdi l-Lâh Ibn Jouzayy qui est décédé en 757 H. à Fès. Il est principalement connu pour avoir été l’écrivain à qui Ibn Battoûtah a dicté le récit de ses voyages sous l’ordre du Sultan Aboû ‘Inân Al-Marîni.
– L’Imâm Ibn Jouzayy mentionne ici plusieurs croyances et les paroles qui font sortir de l’Islâm.
– Rappel : L’apostasie est de trois sortes, c’est-à-dire qu’il arrive que des gens sortent de l’Islâm suite à une mauvaise croyance, ou bien suite à un acte de mécréance, ou encore par le fait d’avoir prononcé une parole de mécréance. En effet il y a des croyances, des actes et des paroles qui contredisent les deux témoignages et font tomber dans la mécréance. Tout ceci par accord des savants des quatre écoles (madh-hab).
- Le Chaykh ‘AbdoulLâh Ibn Houçayn Al-Hadrami a dit : « L’apostasie est de trois sortes : par la croyance, par les actes et par la parole. Et chacune de ces sortes se ramifient en de nombreuses branches ». [Soullam At-Tawfîq]
– Parmi les points importants cité par Ibn Jouzayy, il y a le fait qu’il n’y pas de divergence sur le fait de déclarer mécréant quelqu’un qui suit une autre religion que l’Islam.
– Règle : celui qui suit une autre religion que l’Islâm est un mécréant ; et celui qui ne considère pas mécréant une personne qui suit une autre religion que l’Islâm est lui même un mécréant, même s’il prétend être musulman ; il en est de même pour celui qui doute de la mécréance de quelqu’un qui suit une autre religion que l’Islâm. De nombreux savants ont expliqué cela dans leurs ouvrages :
- Al-Qâdî ‘Iyâd Al-Mâliki a dit : « Il y a unanimité sur la mécréance de celui qui ne déclare pas mécréant un de parmi les Nasârah, de parmi les Yahoûd ou de tout ceux qui ont contredit la religion des musulmans ; ou bien s’il ne se prononce pas [comme en disant : je ne dis pas qu’il est mécréant ni qu’il n’est pas mécréant], ou s’il doute de leur mécréance » [Dans son livre Ach-Chifâ].
- Al-Qâdî ‘Iyâd a dit également : « Nous déclarons mécréant celui qui prend pour religion autre que l’Islâm de parmi les religions, ou celui qui ne se prononce pas à leur sujet [comme en disant : je ne dis pas qu’ils sont mécréants ni qu’ils ne sont pas mécréants] ou celui qui doute [de leur mécréance], ou celui qui considère leurs voies comme étant valable, même s’il manifeste l’Islâm en apparence et qu’il prétend y croire » [Dans son livre Ach-Chifâ].
- L’Imâm Al-Ghazâli a dit : « Exposé concernant celui qu’il est obligatoire de déclarer mécréant de parmi les groupes […] tout ceux qui démentent [le prophète] Mouhammad (صلى الله عليه وسلم) sont mécréants, c’est-à-dire qu’ils resteront éternellement en enfer [s’ils meurent en étant mécréant], […] Les Yahoûd, les Nasârâ, les gens de toutes les autres religions [en dehors de l’Islâm] tels que les Mazdéens et les adorateurs d’idoles et autres qu’eux, leur déclaration de mécréance est issue du Livre (le Qour-ân) et il y a unanimité à ce sujet au sein de la Oummah » [Dans son livre Al-Iqtisâd fi l-I’tiqâd].
- L’Imâm Al-Ghazâli a dit également : « Les yahoûd et les Nasârâ sont mécréants du fait de leur démentis du Messager (صلى الله عليه وسلم) » [Dans son livre Faysal At-Tafriqah].
- L’Imâm An-Nawawi a dit : « Celui qui ne considère pas mécréant, celui qui suit une religion autre que l’Islâm comme les Nasârâ, ou qui doute de leur mécréance ou considère leur voie comme étant valable, est lui-même un mécréant, même s’il manifeste l’Islâm et prétend y croire » [Rawdat At-Tâlibîn]
- Le Mouhaddith Ahmad Ibn ‘Oumar Al-Qourtoubi a dit : « Ne vois-tu pas que celui qui confirme l’unicité de Allâh ta’âlâ mais qui ne croit pas au prophète [Mouhammad] (صلى الله عليه وسلم), sa croyance envers Allâh ne lui est pas profitable, ni le fait qu’il confirme Son unicité, et qu’il compte de parmi les mécréants par unanimité, de façon catégorique ?!» [Dans son livre Al-Moufhim].
- Le Chaykh Ibn Hajar Al-Haytami a tenu avec exactitude les mêmes propos que l’Imâm An-Nawawi en disant : « Celui qui ne considère pas mécréant, celui qui suit une religion autre que l’Islâm comme les Nasârâ, ou qui doute de leur mécréance ou considère leur voie comme étant valable, est lui-même un mécréant, même s’il manifeste l’Islâm et prétend y croire » [Dans son livre Al-A’lâm]
- Le Chaykh Al-Bouhoûti Al-Hambali a dit : « Devient mécréant celui qui ne considère pas mécréant ceux qui prennent autre que l’Islâm pour religion, ou qui doute de leur mécréance, ou qui considère leur voie comme étant valable » [Dans son livre Charh Mountaha l-Irâdât].
- Le Mouhaddith ‘AbdoulLâh Al-Harari a dit : « Les savants de l’Islâm ont été unanimes à juger mécréant celui qui a autre chose que l’Islâm pour religion et ils ont été unanimes à juger mécréant celui qui ne le juge pas mécréant, celui qui en doute ou bien celui qui ne se prononce pas comme en disant : « moi, je ne dis pas qu’il est mécréant ni qu’il n’est pas mécréant ».» [Dans son livre As-Sirât Al-Moustaqim].
– Allâh ta’âlâ dit dans soûrat Al-Fath / 6 :
« وَمَنْ لَمْ يُؤْمِنْ بِاللهِ وَرَسُولِهِ فَإِنَّا أَعْتَدْنَا لِلْكَافِرِينَ سَعِيراً »
Ce qui a pour sens : « Si quelqu’un ne croit pas en Allâh et en Son Messager, alors Nous avons préparé pour les mécréants l’enfer ».
Ce verset est suffisant pour juger mécréant quelqu’un qui ne croit pas en Mouhammad (صلى الله عليه وسلم). Celui qui conteste à ce sujet contredit le Qour-ân et celui qui contredit le Qour-ân devient mécréant comme l’a indiqué l’Imâm An-Nawawi.
– Allâh ta’âlâ dit dans soûrat Âli ‘Imrân / 32 :
« قُلْ أَطِيعُوا اللهَ وَالرَّسُولَ فَإِنْ تَوَلَّوْا فَإِنَّ اللهَ لاَ يُحِبُّ الْكَافِرِينَ »
ce qui a pour sens : « Dis : Obéissez à Allâh et au Messager. S’ils se détournent, alors certes Allâh n’agrée pas les mécréants ». C’est-à-dire que Allâh n’agrée pas ceux qui se détournent de la croyance en Allâh et en le Messager, en raison de leur mécréance et ce qui est visé par l’obéissance à Allâh et à Son messager dans ce verset c’est de croire en eux.
– Allâh ta’âlâ dit dans soûrat Âli ‘Imrân / 85 :
« وَمَن يَبْتَغِ غَيْرَ الإِسْلاَمِ دِينًا فَلَن يُقْبَلَ مِنْهُ وَهُوَ فِي الآخِرَةِ مِنَ الْخَاسِرِينَ »
ce qui a pour sens : « Si quelqu’un choisit autre que l’Islâm pour religion, cela ne sera pas accepté de lui et il fera partie des perdants dans l’au-delà »
– Allâh ta’âlâ dit dans soûrat Âli ‘Imrân / 19 :
« إِنَّ الدِّينَ عِنْدَ اللهِ الإِسْلاَم »
ce qui a pour sens : « Certes la seule religion que Allâh agrée est l’Islâm »
– Le Messager de Allâh (صلى الله عليه وسلم) a dit :
« والذي نفْسُ محمدٍ بيدِهِ ، لا يسمعُ بي أحدٌ من هذه الأمةِ ، لا يهودِيٌّ ، و لا نصرانِيٌّ ، ثُمَّ يموتُ ولم يؤمِنْ بالذي أُرْسِلْتُ به ، إلَّا كان من أصحابِ النارِ «
ce qui a pour sens : « Je jure par Allâh, Celui qui détient mon âme par Sa toute puissance, aucun de cette communauté, ni aucun yahoûdi, ni aucun nasrâni, n’aura entendu parlé de moi puis est mort sans croire en Allâh Celui qui m’a envoyé, sans qu’il ne soit parmi les gens de l’enfer » [rapporté par Mouslim]
– De même, il n’est pas permis de demander à Allâh de faire miséricorde à une personne qui est morte sur la mécréance. Car Allâh nous a clairement indiqué qu’Il ne fera pas miséricorde à ceux qui sont mort mécréant. Il n’est pas permis d’employer à leur sujet des formules comme « rahimahoullâh » , « que Allâh lui fasse miséricorde », « repose en paix » …
– Allâh ta’âlâ dit, dans soûrat An-Niçâ / 48 :
« إِنَّ اللهَ لاَ يَغْفِرُ أَنْ يُشْرَكَ بِهِ وَيَغْفِرُ مَا دُونَ ذَلِكَ لِمَنْ يَشَاءُ »
ce qui a pour sens : « Certes, Allâh ne pardonne pas qu’on adore autre que Lui et Il pardonne ce qui est en-deçà à qui Il veut ».
– Allâh ta’âlâ dit, dans soûrat Mouhammad / 34 :
« إِنَّ الَّذِينَ كَفَرُوا وَصَدُّوا عَنْ سَبِيلِ اللهِ ثُمَّ مَاتُوا وَهُمْ كُفَّارٌ فَلَنْ يَغْفِرَ اللهُ لَهُمْ »
ce qui a pour sens : « Certes, ceux qui ont mécru et qui ont empêché les gens d’entrer en Islâm, puis sont morts en étant mécréants, ceux-là Allâh ne leur pardonne pas ».
– Allâh ta’âlâ dit, dans soûrat An-Niçâ / 168-169 :
« إنَّ الذِينَ كَفَرُوا وظَلَمُوا لَمْ يَكُنِ اللهُ لِيَغْفِرَ لَهُم ولا لِيَهْدِيَهُم طَرِيقًا إِلاّ طَرِيقَ جَهَنَّمَ خالِدِينَ فيها أَبَدًا »
ce qui a pour sens : « Certes, ceux qui ont mécru et fait preuve d’injustice, Allâh ne leur pardonne pas et ne les mènera qu’à l’enfer dans lequel ils resteront éternellement, à jamais ».
– Allâh ta’âlâ dit, dans soûrat At-Tawbah / 113 :
« مَا كَانَ لِلنَّبِيِّ وَالَّذِينَ آَمَنُوا أَنْ يَسْتَغْفِرُوا لِلْمُشْرِكِينَ وَلَوْ كَانُوا أُولِي قُرْبَى مِنْ بَعْدِ مَا تَبَيَّنَ لَهُمْ أَنَّهُمْ أَصْحَابُ الْجَحِيمِ »
Ce qui a pour sens : « Il n’est pas permis au Prophète ni aux croyants de demander miséricorde pour les mécréants après qu’ils ont su d’eux qu’ils sont morts sur la mécréance, même s’ils faisaient partie de leurs proches »
– Allâh ta’âlâ dit, dans soûrat Al-A’râf / 156 :
« وَرَحْمَتِي وَسِعَتْ كُلَّ شَيْءٍ فَسَأَكْتُبُهَا لِلَّذِينَ يَتَّقُونَ »
Ce qui a pour sens : « Ma miséricorde concerne toute chose. Je la destine dans l’au-delà à ceux qui se gardent [de l’association et de la mécréance] »
– Allâh ta’âlâ dit, dans soûrat Ibrâhîm / 18 :
« مَثَلُ الّذِينَ كَفَرُواْ بِرَبِّهِمْ أَعْمَالُهُمْ كَرَمَادٍ اشْتَدّتْ بِهِ الرِّيحُ فِي يَوْمٍ عَاصِفٍ »
ce qui a pour sens : « Les œuvres de ceux qui ont mécru, sont telle de la cendre emportée par le vent, un jour de tempête »
Ces versets sont claires pour indiquer que Allâh ne pardonne pas à ceux qui sont mort sur la mécréance.
– Le Messager de Allâh (صلى الله عليه وسلم) a dit :
« وَأَمَّا الْكَافِرُ فَيُطْعَمُ بِحَسَنَاتِهِ في الدُّنْيَا حَتّى إِذا أَفْضَى إِلى الآخِرَةِ لَم يَكُنْ لُهُ مِنْهَا نَصِيبٌ «
ce qui a pour sens : « Quant au mécréant il sera rétribué pour ses bonnes œuvres dans cette vie, mais dans l’au-delà il n’aura aucune récompense » [rapporté par l’Imâm Ahmad dans son Mousnad]
– De nombreux savants ont confirmé ce jugement :
- L’Imâm Fakhrou d-Dîn Ar-Râzi a dit : « Demander le pardon pour les morts mécréants est quelque chose qui amène à contredire ce que Allâh a annoncé en terme de promesse et menace, et ceci n’est pas permis. Et également du fait que Allâh a prédestiné qu’Il les châtiera » [Dans son tafsîr]
- L’Imâm Al-Qourtoubi a dit : « De nombreux savants ont dit : il n’y a pas de mal dans le fait que quelqu’un fasse des invocations en faveur de ses parents mécréants, et qu’il fasse l’istighfar (la demande de pardon -par l’entrée en Islâm-) pour eux tant qu’ils sont toujours vivants, quant à celui qui est mort [mécréant] il n’y a plus d’espoir pour lui, alors nous n’invoquons pas en sa faveur » [Dans son tafsîr]
- L’Imâm An-Nawawi a dit : « Quant à la prière [funéraire] en faveur du mécréant, et les invocations pour que Allâh lui pardonne, ceci est interdit par le texte du Qour-ân et l’unanimité (ijmâ’) » [Al-Majmoû’ Charh al-Mouhadh-dhab]
- Le Mouhaddith ‘Abdou l-Lâh Al-Harari a dit : « Devient mécréant celui qui dit à un mécréant : (Allâhou yaghfirou laka) ce qui signifie : (que Allâh te pardonne) en visant que Allâh ta’âlâ lui pardonne quand bien même il resterait mécréant jusqu’à la mort. [Le chaykh précise dans son commentaire : Mais s’il vise que Allâh lui pardonne par l’entrée en Islam alors dans ce cas il ne devient pas mécréant]. De même, devient mécréant celui qui dit à propos de celui qui est mort mécréant : (Allâhou yarhamouh) ce qui signifie : (Que Allâh lui fasse miséricorde) voulant par cela qu’Il lui accorde la paix dans sa tombe » [As-Sirâtou l-Moustaqîm]
- Le Chaykh ‘Abdou l-Lâh Al-Harari a dit également : « La demande de miséricorde pour un mécréant qui est vivant est permis, car il est possible qu’il soit guidé, qu’il entre en Islâm et qu’il meurt musulman ; mais s’il est mort [en étant mécréant] alors il n’est plus possible qu’il devienne croyant, Allâh ta’âlâ dit : « وَرَحْمَتِي وَسِعَتْ كُلَّ شَيْءٍ فَسَأَكْتُبُهَا لِلَّذِينَ يَتَّقُونَ » c’est-à-dire que la miséricorde de Allâh englobe, dans ce bas-monde, tout les croyants et les mécréants, mais dans l’au-delà, Allâh fait que Sa miséricorde ne soit spécifique qu’aux croyants » [Ach-Charhou l-Qawîm]
– Dans la suite de sa citation, l’Imâm Ibn Jouzayy confirme que la croyance du houloûl est de la mécréance, c’est-à-dire croire que Allâh serait incarné dans les créatures. Il précise bien qu’il n’y a pas de divergence à ce sujet. De nombreux savants ont mis en garde contre la croyance du houloûl, parmi eux :
- L’Imâm Ibn Abî Jamrah Al-Mâliki a dit lorsqu’il mentionne plusieurs groupes égarés : « Et parmi eux il y a les anthropomorphistes (moujassimah) car ils attribuent à Allâh le corps et l’incarnation (al-houloûl) [dans Ses créatures] et celui qui a une telle croyance, la foi n’est pas valable de sa part (c’est-à-dire qu’il n’est pas musulman) […] car celui qui ne connait pas Celui qu’il adore, comment sa foi pourrait être valable ?! Cela est impossible ! » [Bahjatou n-Noufoûs]
- Le Chaykh Mouhyi d-Dîn Ibnou ‘Arabi a lui aussi dénoncé cette mauvaise croyance en disant : « Celui qui croit en l’incarnation (houloûl), sa religion est incorrecte et ne croit en l’unité absolue (de Allâh avec Ses créatures) que les athées ». [Dans le livre Al-Yawâqît wa l-Jawâhir de Ach-Cha’râni]
- L’Imâm Ibn Foûrak a dit : « Il n’est pas possible que Allâh ‘azza wa jall s’incarne dans les endroits du fait de l’impossibilité qu’Il soit limité ou fini et ceci du fait de l’impossibilité qu’Il soit entré en existence » [Mouchkilou l-Hadîth]
- L’Imâm Al-Jouwayni a dit : « Al-Bâri (Le Créateur : c’est-à-dire Allâh) soubhânahou wa ta’âlâ n’a pas besoin d’autrui, Il est exempt d’avoir besoin d’un endroit où S’incarner, ou d’un endroit qui Le porte ». [Dans son livre Al-Irchâd]
- Al-Qâdî ‘Iyâd Al-Mâliki a dit : « N’aura pas connu Allâh ta’âlâ celui qui L’assimile à Ses Créatures ou qui Lui attribue le corps, comme les Yahoûd ; ou Lui attribue le fait d’avoir un semblable ou qui Lui attribue le fait d’avoir un fils, ou encore une compagne et un enfant, ou qui Lui attribue le fait d’être incarné ou le déplacement, ou le fait d’être mélangé, comme le prétendent les Nasârâ » [Ikmâlou l-mou’lim bi fawâ-id Mouslim]
- L’Imâm Aboû Madyan a dit au sujet de Allâh : « Il ne s’incarne pas dans ce qui entre en existence et Il ne ressemble pas aux créatures .» [Dans son traité de croyance]
- Le Chaykh Ibn Hamdân Al-Hanbali a dit : « Et celui qui dit que Allâh est par Son Être dans tous les endroits, ou dans un endroit, c’est un mécréant, car cela impliquerait l’éternité de l’endroit et l’incarnation dans les endroits répugnants et autres, et Allâh est totalement exempt de cela » [Dans son livre Nihâyatou l-Moubtadi-în].
- L’Imâm Ibnou Hajar Al-‘Asqalâni a dit : « La croyance du Salaf, des Imams et des savants de la Sounnah du Khalaf, c’est que Allâh est exempt du mouvement, du déplacement et de l’incarnation. Rien n’est tel que Lui ». [Fat-hou l-Bârî]
- L’Imâm Ibn Hajar Al-‘Asqalâni (m.852 H.) lors de l’explication du Hadîth dans lequel Zaynab Bintou Jahch (l’épouse du Prophète) a dit : « إن الله أنكحنى في السماء », il a dit : « Al-Karmâni a dit : Le sens apparent de Sa parole (fi s-samâ) n’est pas le sens qui est visé car Allâh est exempt de l’incarnation dans un endroit » [Dans son commentaire du Sahîh Al-Boukhâri]
- Le Hâfidh As-Sakhâwi (m. 902 H.) a dit : « Notre Chaykh –il vise le Hâfidh Ibnou Hajar Al-‘Asqâlani– a dit : La science de Allâh concerne tous les endroits et Allâh soubhânahou wa ta’âlâ est exempt d’être incarné dans les endroits, en effet, Allâh soubhânahou wa ta’âlâ existe de toute éternité avant que les endroits n’entrent en existence » [Dans son livre « Al-Maqâsidou l-Haçanah »]
- Le Chaykh Ad-Dardîr Al-Mâliki Al-Azhari (m.1201 H.) a dit : « Il (Allâh) est exempt de l’incarnation, de la direction, du contact, de la séparation et de ce qui serait stupide de Lui attribuer » [Al-Kharîdah al-Bahiyyah]
- Le Chaykh ‘Abdou l-Ghani Al-Nâboulouçi Al-Hanafi a dit : « Quant à l’assimilation (tachbîh) c’est de croire que Allâh ta’âlâ ressemble à l’une de Ses créatures, comme ceux qui croient que Allâh est un corps au-dessus du Trône […] ou qu’Il est au ciel (fi s-samâ), ou qu’Il est dans une des six directions, ou qu’Il est dans un des endroits ou dans tous les endroits , ou qu’Il a rempli les cieux et la terre ou qu’Il s’est incarné dans quelque chose ou dans toute les choses, ou celui qui croit que les créatures seraient une partie de Lui, et tout ceci est de la mécréance claire » [Al-Fathou r-Rabbâni].
- Le Chaykh Mahmoûd As-Soubki Al-Azhari (m. 1352 H.) a dit : « Quant à la voie du Salaf et du Khalaf concernant les versets et les hadiths non explicites (moutachâbih), tous se sont accordés à dire que Allâh ta’âlâ est exempt des caractéristiques des créatures, que Allâh ‘azza wa jall n’a pas d’endroit, ni au trône, ni dans le ciel, ni ailleurs. Et qu’Il n’est pas caractérisé par l’incarnation dans des choses qui seraient entrées en existence, ni par le contact avec quoi que ce soit, ni par le changement, ni par le déplacement et ce qui est du même ordre des caractéristiques de ce qui entre en existence. Mais Allâh soubhânahou wa ta’âlâ est tel qu’Il est [de toute éternité], avant qu’Il n’ait créé le trône, le piédestal, les cieux et autres choses qui sont entrées en existence. » [Dans son livre It-hâfou l-Kâ-inât]
- Le Chaykh Mahmoûd As-Soubki Al-Azhari (m. 1352 H.) a dit : « Quiconque a cru que Allâh ta’âlâ est incarné dans un endroit, ou qu’Il est en contact avec un endroit, ou avec quoi que ce soit parmi les créatures comme le trône (al-‘Arch), le piédestal (al-Koursi), le ciel, la terre ou autre que cela est catégoriquement un mécréant. » [Dans son livre It-hâfou l-Kâ-inât]
- L’ancien Moufti d’Egypte, le Chaykh Mouhammad Bakhît Al-Moutî’i Al-Hanafi Al-Azhari (m.1354 H.) a dit aussi : « L’ensemble de la communauté Islamique est sur la croyance que Allâh est exempt de l’incarnation dans les endroits » [Rapporté par le Chaykh Mahmoûd As-Soubki Al-Azhari dans son livre It-hâfou l-Kâ-inât]
- Le Mouhaddith ‘Abdou Rabih Ibnou Soulaymân Ibnou Mouhammad Al-Qalyoûbi Al-Azhari (m. 1388 H.) a dit : « Allâh ta’âlâ est éternel sans début (qadîm), il Lui est donc impossible l’incarnation dans un endroit ou une direction ». [Dans son livre Faydou l-Wahhâb]
- Dans l’ouvrage « Ousoûlou d-Dîn » qui est un ouvrage d’enseignement pour la 1ère année de collège d’Al-Azhar, il est dit : « Allâh ta’âlâ n’est pas un corps, Il ne s’incarne pas dans les corps » [Ousoûlou d-Dîn]
– Ensuite l’Imâm Ibn Jouzayy confirme que le fait de nier l’un des attributs de Allâh est de la mécréance, comme celui qui renierait l’un des attributs de Allâh qui sont obligatoirement siens et que l’on peux déduire par la raison comme l’existence, l’unicité, le non-début, la non-fin, le non-besoin, la science, la toute-puissance, la volonté, la vie, l’ouïe, la vue, la parole, et la non-ressemblance absolue avec Ses créatures.
– Concernant les autres attributs non déductible par la raison tels de al-yad, al-wajh, al-‘ayn, al-istiwâ et ce qui est du même ordre, la personne n’aura commis de la mécréance que dans le cas où il lui est parvenue d’une manière confirmée que ces attributs sont bien des attributs de Allâh puis qu’elle s’est mise à les renier.
– Quant à celui qui aurait pour croyance que le Yad de Allâh serait une main, ou que Son Wajh serait un visage, que Son ‘ayn serait un œil, que Son Istiwâ serait un établissement de Son Être, et ce qui est de cet ordre, cela est du tachbîh (assimilation) et constitue de la mécréance. Voir à ce sujet :
- Attribuer l’endroit ou la direction à Allah est de la mécréance
- Attribuer le corps à Allah est de la mécréance
– La voie des gens de la vérité est de confirmer ce que Allâh s’est attribué pour lui-même, sans assimilation, sans comment.
– Parmi les cas d’apostasie, Ibn Jouzayy mentionne le fait de dire ou croire que Allâh est issu de quelquechose. En effet, cette croyance implique de considérer que Allâh serait créé et entré en existence ce qui est de la mécréance manifeste. L’Imâm Ja’far As-Sâdiq a dit : « Celui qui prétend que Allâh est dans quelque chose, ou issu de quelque chose, ou au-dessus de [ou sur] quelque chose a commis du chirk (c’est-à-dire : adorer autre que Allâh), car s’Il était au-dessus de [ou sur] quelque chose Il serait porté, s’Il était dans quelque chose, Il serait limité, s’Il était issu de quelque chose, Il serait entré en existence (c’est-à-dire créé) et Allâh est exempt de tout cela ». Cette parole de l’Imâm Ja’far As-Sâdiq a été rapportée par de nombreux savants, parmi eux :
- L’Imâm Al-Baqillâni [Al-Insâf]
- L’Imâm Al-Qouchayri [Ar-Riçâlatou l-Qouchayriyyah]
- Le Chaykh Ahmad Zarroûq Al-Fâçi [Dans son Charh ‘Aqîdati l-Imâm Al-Ghazâli]
- L’Imâm As-Samarqandi en des termes proches [Charh Al-Fiqh Al-Akbar]
- Et autres… Comme dans le livre « ‘Aqîdah al-Mouslimîn » qui est un livre approuvé par la section des fondements de la religion (Ousoûl ad-Dîn) de l’Université Al-Azhar [‘Aqîdatou l-Mouslimîn]
– Ensuite l’Imâm Ibn Jouzayy cite de parmi les cas d’apostasie : « si quelqu’un prétend qu’il s’est assis en séance avec Allâh ou qu’il s’est élevé vers Lui ». En effet, il y a en cela l’attribution de la position assise, du corps, de l’endroit et de la direction à Allâh, ce qui est de la mécréance par unanimité.
– L’Imâm Ibn Jouzayy met également en garde contre ceux qui disent que le monde n’a pas de début [Explication détaillée ici].
– Par la suite, l’Imâm Ibn Jouzayy mentionne une règle importante concernant le chapitre de l’apostasie : Nier quelque chose qui est bien connu comme faisant partie de la religion. Ce jugement a été mentionné par de très nombreux savants.
- L’Imâm An-Nawawi a mentionné cela en disant : « [L’Imâm] Al-Moutawalli a dit : […] Renier ce qui est confirmé au sujet de Al-Qadîm (Celui Qui n’a pas de début à Son existence – c’est-à-dire Allâh-) et qui fait l’objet de l’unanimité comme le fait qu’Il ait pour attribut la science et la toute-puissance ; ou qui Lui attribue ce dont il est obligatoirement exempt par unanimité comme les couleurs ; ou Lui attribuer le fait d’être en contact ou le fait d’être séparé, il devient est mécréant […], ou qui considère licite ce qui est interdit par unanimité comme la consommation d’alcool, la fornication et la sodomie ; ou qui considère illicite ce qui est licite par unanimité ; ou qui renie une obligation faisant l’objet de l’unanimité sur son obligation comme une rak’ah d’une des cinq prières obligatoires ; ou qui considère obligatoire ce qui ne l’est pas par unanimité comme une sixième prière obligatoire, ou le jeûne durant le mois de chawwal » [Rawdatou t-Tâlibîn]
- Le Chaykh ‘AbdoulLâh Ibn Houçayn Al-Hadrami a donné de nombreux exemples découlant de cette règle, dans son chapitre de l’apostasie, en disant : « [Parmi les cas d’apostasie : ] Douter au sujet de Allâh, de Son messager, du Qour-ân, du Jour dernier, du Paradis, de l’enfer, de la récompense, du châtiment, ou de toute autre chose du même genre faisant l’objet de l’unanimité. Et Nier l’un des attributs de Allâh qui Lui sont obligatoires par unanimité, comme le fait qu’Il ait pour attribut la science. Attribuer à Allâh ce dont Il est obligatoirement exempt par unanimité, comme le corps. Considérer licite ce qui est interdit par unanimité, connu d’évidence comme faisant partie de la religion, de parmi les choses dont la connaissance de l’interdiction ne lui échappe pas, comme la fornication, la sodomie, le meurtre, le vol ou l’usurpation. Tout comme considérer illicite ce qui est clairement connu comme étant licite tels que la vente et le mariage. Ou nier l’obligation de ce sur quoi il y a unanimité également, tel que les cinq prières ou même une seule prosternation de ces prières, la zakât, le jeûne, le hajj ou le woudoû. Ou considérer obligatoire ce qui ne l’est pas par unanimité également. Nier le caractère méritoire de ce sur quoi il y a unanimité comme les rawâtib .» [Soullam At-Tawfîq].
- Le Chaykh ‘AbdoulLâh Al-Harari a expliqué cette règle en disant : « Si quelqu’un renie ce qui est comme connu d’évidence que c’est dans la religion, c’est-à-dire ce dont la connaissance est manifeste, partagée par les savants et les gens du commun des musulmans, il devient mécréant même s’il ignorait que sa parole fait sortir de l’Islam ; comme dans le cas où il a dit que boire de l’alcool est licite après avoir su que c’est interdit dans la Loi de l’Islam, même s’il ignorait qu’en le disant il deviendrait mécréant.» Puis il poursuit en donnant plus de détails. [Qawâ’id Mouhimmah]
– Note : celui qui renie ce qui fait l’objet de l’unanimité et étant connu comme faisant partie de la religion commet de la mécréance, même s’il le fait par plaisanterie.
- Le Qâdî Aboû Bakr Ibnou l-‘Arabi Al-Mâliki (m. 543 H.) a dit : « Faire de la mécréance en plaisantant est de la mécréance, il n’y a pas de divergence à ce sujet dans la communauté musulmane » [Dans son livre Ahkâmou l-Qour-ân et également rapporté de lui par Al-Qourtoubi dans son Tafsîr]
- L’Imâm Ibn Noujaym Al-Hanafi (m. 970 H.) a dit : « Celui qui prononce une parole de mécréance en plaisantant ou pour s’amuser devient mécréant selon tout les savants » [Dans son livre Al-Bahrou r-Râ-iq et également rapporté de lui par Ibn ‘Âbidîn dans Raddou l-Mouhtâr]
– Et par sa parole « ou qui dit que les Imams sont meilleurs que les Prophètes », l’Imâm Ibn Jouzayy réplique à certains chiites [Lire l’article à ce sujet : ici].
– Important : Celui qui a commis une mécréance doit revenir immédiatement à l’Islâm en prononçant les deux témoignages, qui sont (ach-hadou an lâ ilâha il-la l-Lâh, wa ach-hadou anna MouHammadan raçoûlou l-Lâh) c’est-à-dire : « je témoigne qu’il n’est de dieu que Allâh et je témoigne que Mouhammad est le Messager de Allâh ». Il ne suffit pas de dire « astaghfirou l-Lâh ».
- Le Chaykh ‘Abdou l-Lâh Ibn Houçayn Al-Hadrami a dit : « Il est obligatoire pour celui qui est tombé dans l’apostasie de revenir immédiatement à l’Islam, en prononçant les deux témoignages et en abandonnant ce par quoi l’apostasie a eu lieu. » [Soullam At-Tawfîq]
– Consulter d’autres articles concernant certaines choses qui font sortir de l’Islam : ici .
– A voir également : Préserver sa foi : éviter l’apostasie, la mécréance, le blasphème : ici.


