Sujet : Cas de mécréance
Dans son livre « Rawdat At-Tâlibîn » [tome 10 pages 65 de cette édition] dans le chapitre de l’apostasie, l’Imâm An-Nawawi a dit :
« قال المتولي: […] وكذا التردد في أنه يكفر أم لا، فهو كفر في الحال »
« [L’Imâm] Al-Moutawalli a dit : […] De même l’hésitation à faire de la mécréance ou non, cela est de la mécréance immédiatement »
Informations utiles :
– L’Imâm, le Hâfidh (spécialiste de la science du Hadîth), le Faqîh (spécialiste de la jurisprudence) Aboû Zakariyyâ Mouhyi d-Dîn Yahyâ Ibnou Charaf An-Nawawi est un savant de référence. Il est né en 631 et il est décédé en 676 de l’hégire (رحمه الله), c’est-à-dire il y a plus de 750 ans. C’est un savant dans l’école de jurisprudence Chafi’ite. Son commentaire du sahîh de l’Imâm Mouslim est une référence incontournable pour tout étudiant en science de la religion et pour tout savant. Il a écrit d’autres livres tels que « Riyâd as-Sâlihîn » (le jardin des vertueux), et le recueil de 40 hadîth si connus.
- Tâjou d-Dîn As-Soubki le surnommait « Chaykhou l-Islâm » [Tabaqâtou ch-Châfi’iyyah Al-Koubrâ]
- Adh-Dhahabi a dit de lui : « Le Moufti de la Oummah, Chaykhou l-Islâm […] le Hâfidh (spécialiste de la science du hadîth), le Faqîh (spécialiste de la jurisprudence), le Chafi’ite, l’ascète, l’un des étendards (de la religion)» [Târîkhou l-Islâm]. Il a dit également : « Le Chaykh, le modèle (qoudwah) […] le Hâfidh (spécialiste de la science du hadîth), l’ascète, le pieux adorateur, le Faqîh (spécialiste de la jurisprudence), le moujtahid versé dans l’adoration de son Seigneur, Chaykhou l-Islâm » [Siyar A’lâmi n-Noubalâ]
- Ibn Kathîr a dit à son sujet : « Le Chaykh, l’Imâm, l’illustre savant (al-‘Allâmah), le Hâfidh (spécialiste de la science du hadîth) l’honorable Faqîh (spécialiste de la jurisprudence) […] l’un des pieux adorateurs et ascètes» [Tabaqâtou ch-Châfi’iyyah]
– Ici, l’Imâm An-Nawawi rapporte, avec approbation, de l’Imâm Al-Moutawalli un jugement d’apostasie. A savoir : le fait d’hésiter à commettre de la mécréance ou non, cela est de la mécréance. Ainsi, si quelqu’un hésite en se disant par exemple « Est-ce que j’insulte le prophète ou non », c’est-à-dire qu’il hésite entre le faire et ne pas le faire, alors il devient immédiatement mécréant, même si au final il décide de ne pas le faire.
– Précision : N’est pas concerné par cela, ce qui traverse l’esprit sans qu’on l’ait voulu. C’est-à-dire que si quelque chose traverse l’esprit, c’est-à-dire le cœur, sans volonté de sa part, on ne devient pas mécréant même si cette idée passagère se répète, car c’est quelque chose que l’être humain ne peut empêcher d’arriver et Allâh ne rend l’esclave responsable que de ce qui est dans sa capacité
– Al-‘Allâmah (l’illustre savant), l’Imâm, le Ousoûli (spécialiste des fondements), le Faqîh (spécialiste de la jurisprudence) Aboû Sa’îd ‘Abdou r-Rahmân An-Nayçâboûri, connu sous le nom de Al-Moutawalli Ach-Châfi’i est né en 426 à Nayçâboûr et il est décédé en 478 de l’Hégire à Baghdâd (رحمه الله). C’est-à-dire il y a environ 960 ans. Il succéda à l’Imâm Ach-Chîrâzi comme enseignant à la célèbre école An-Nidhâmiyyah de Baghdâd. Il étudia la jurisprudence Chafi’ite auprès du savant, le Qâdî Houçayn Ach-Châfi’i (m.463 A.H) celui dont l’Imâm Ar-Râfi’i (m.623 A.H.) disait : « On le surnommait le savant de la communauté», et autres que lui. L’Imâm An-Nawawi (m.676 A.H.) le cite souvent comme référence dans ses ouvrages.
- Adh-Dhahabi a dit à son sujet : « L’illustre savant (Al-‘Allâmah) le Chaykh des Chafi’ites »[Siyarou A’lâmi n-Noubalâ], et il a également dit de lui : « Il était un Faqîh (spécialiste de la jurisprudence) Chafi’ite, l’un des grands savants, Il était un Faqîh reconnu, et un savant méticuleux » [Târîkhou l-Islâm].
- Quant à Ibn Kathîr, il a dit à son sujet : « Il était éloquent, un grand orateur, et maîtrisait de nombreuses sciences »[Al-Bidâyah wa n-Nihâyah], il a dit également : « Il était un Faqîh (spécialiste de la jurisprudence) reconnu, et un savant méticuleux », il a également fait son éloge en disant : « Il était l’un des ash-hâbou l-woujoûh (une catégorie de savants en dessous du degré du moujtahid, qui est apte à déduire les jugements religieux à partir des textes de l’Imâm fondateur de l’école) dans le madh-hab [Châfi’i] ». [Tabaqâtou ch-Châfi’iyyîn]
- As-Safadi a dit de lui : « Il comptait parmi les meilleurs des gens de par le comportement et le caractère, et de parmi les savants les plus modestes et généreux, il était reconnu et méticuleux tout en étant un grand orateur, éloquent, et nombreux devenaient des imams en assistant à ses assemblées de science ». [Al-Wâfî bi l-Wafayât]
- Tâjou d-Dîn As-Soubki a dit de lui : « Il est l’un des Imâm aux degrés les plus élevés de parmi nos compagnons »[Tabaqâtou ch-Châfi’iyyah Al-Koubrâ].
- Et Ibn Khallikân a dit à son sujet : « Il était un Faqîh Chafi’ite originaire de Nayçâboûr, il a rassemblé la science, l’application de la religion, et les bons caractères, il a maîtrisé le Fiqh (la jurisprudence), Al-Ousoûl (les fondements) et al-Khilâf (les divergences religieuses) »[Wafayâtou l-A’yân].
– De nombreux savants ont confirmé ce jugement dans leurs ouvrages. Parmi eux :
- L’Imâm An-Nawawi Ach-Châfi’i (m.676 h.) a dit : « Celui qui a l’intention de commettre de la mécréance le lendemain ou hésite à la faire, il devient mécréant » [Dans son livre Minhâjou t-Tâlibîn]
- Chaykhou l-Islâm Zakariyyâ Al-Ansâri Ach-Châfi’i (m.926 h.) a dit dans son chapitre de l’apostasie : « Celui qui hésite, est-ce qu’il commet la mécréance ou non [il sort de l’Islam] car le fait de se maintenir sur la foi est un devoir, et s’il délaisse cela il devient mécréant » [Dans son livre Asna l-Matâlib charh Rawd At-Tâlib]
- Chaykhou l-Islâm Zakariyyâ Al-Ansâri Ach-Châfi’i (m.926 h.) a dit également dans son chapitre de l’apostasie : « Ou celui qui hésite à faire une mécréance [il sort de l’islâm]» [Dans son livre Manhajou t-Toullâb et son commentaire Fat-hou l-Wahhâb]
- Le Chaykh Al-Khatîb Ach-Chirbîni Ach-Châfi’i (m.977 h.) a dit : « Celui qui a l’intention de commettre de la mécréance le lendemain ou hésite à la faire, il devient mécréant immédiatement » [Dans son livre Al-Iqnâ’]
- Le Chaykh Zaynou d-Dîn Al-Malîbâri Ach-Châfi’i (m.987 h.) a dit dans le chapitre concernant l’apostasie : « Et le fait d’hésiter à faire une mécréance » [Dans son livre Qourratou l-‘Ayni bi Mahammâti d-Dîn]
- Le Chaykh Zaynou d-Dîn Al-Malîbâri Ach-Châfi’i (m.987 h.) a dit également dans le commentaire de son précédent ouvrage : « Et le fait d’hésiter à faire une mécréance, en se disant : est-ce qu’il va la faire [cette mécréance] ou non » [Dans son livre Fathou l-Mou’în]
- Le Chaykh Chamsou d-Dîn Ar-Ramli a dit concernant les choses qui font sortir de l’Islâm : « Et le fait d’hésiter à faire une mécréance, c’est-à-dire est-ce qu’il va la faire [cette mécréance] ou non, il sort de l’Islâm » [Dans son livre Nihâyatou l-Mouhtâj]
- Le Chaykh Soulaymân Al-Boujayrimi Ach-Châfi’i (m.1221 h.) a dit dans le chapitre concernant l’apostasie : « Le fait d’hésiter à faire de la mécréance, c’est-à-dire est-ce qu’il commet la mécréance ou non, cela fait sortir de l’Islâm car il est un devoir de se maintenir sur l’Islâm, et l’hésitation contredit cela» [Dans sa Hâchiyah du livre Al-Iqnâ’]
- Le Chaykh ‘AbdoulLâh Ibn Houçayn Ibn Tâhir Al-‘Alawi Al-Hadrami Ach-Châfi’i (m.1272 h.) a dit dans son chapitre concernant l’apostasie : « Le fait d’hésiter à faire une mécréance, mais pas ce qui est de l’ordre du waswas (idées passagères qui traversent l’esprit sans volonté de notre part) » [Dans son livre Soullamou t-Tawfîq]
- Le Chaykh Aboû Bakr ‘Outhmân Chattâ Ad-Dimyâti Ach-Châfi’i (m.1300 h.) a dit dans le chapitre concernant l’apostasie : « Le fait d’hésiter à faire une mécréance, c’est-à-dire est-ce qu’il l’a fait ou non ? Il sort de l’Islâm immédiatement. L’auteur du commentaire de Ar-Rawd a dit : car il est un devoir de se maintenir sur l’Islâm, et l’hésitation contredit cela » [Dans sa Hâchiyah du livre Fathou l-Mou’în]
- Le Chaykh Mouhammad Ibn ‘Oumar Nawawi Al-Jâwi Ach-Châfi’i (m. 1316 h.) a dit concernant les choses qui font sortir de l’Islâm : « Hésiter à commettre une mécréance, car l’hésitation comporte un doute qui contredit la ferme intention de se maintenir sur l’Islâm, comme dans le cas où il hésite à commettre une mécréance ou non, et certes l’hésitation [à commettre une mécréance] fait sortir de l’Islâm car il est un devoir de se maintenir sur l’Islâm, et l’hésitation contredit cela, tout comme l’a rapporté Al-Boujayrimi d’après le commentaire de Ar-Rawd. Mais pas le waswas, qui sont les idées passagères qui traversent l’esprit, comme l’a signalé Ach-Charqâwi » [Dans son livre Mirqâh Sou’oûdi t-Tasdîq]
- Le Chaykh ‘AbdoulLâh Al-Harari Al-Habachi Ach-Châfi’i (m.1429 h.) a dit dans son chapitre concernant l’apostasie : « Décider d’apostasier dans le futur ou de faire dans le futur l’une des choses citées ci-dessus [c’est-à-dire des choses faisant sortir de l’Islam] ou hésiter en cela, mais pas si cela traverse l’esprit sans qu’on l’ait voulu. » [Dans son livre Al-Moukhtasar]
- Le Chaykh ‘AbdoulLâh Al-Harari Al-Habachi Ach-Châfi’i (m.1429 h.) a dit aussi : « De même si quelqu’un hésite, est-ce qu’il commet de la mécréance ou non, alors il devient mécréant immédiatement » [Dans son livre Boughyatou t-Tâlib]
- Le Chaykh ‘AbdoulLâh Al-Harari Al-Habachi Ach-Châfi’i (m.1429 h.) a dit également : « Si quelqu’un décide de commettre de la mécréance dans le futur, ou hésite à la faire ou fait dépendre sa mécréance de l’arrivée de quelque chose, comme en disant (si mes biens sont perdus) ou (si mon enfant meurt, je me fais adepte de telle autre religion) ou (je change pour une autre religion que l’Islam), il devient mécréant sur le champ.» [Dans son livre Qawâ’id Mouhimmah]