Le Chaykh As-Soubki Al-Azhari explique le verset « A-amintoum man fi s-samâ » de Soûrat Al-Moulk

fatawa-soubki-azhari      

Dans son ouvrage « It-hâfou l-Kâ-inât bi-bayâni madh-habi s-salaf wa l-khalaf fi l-moutachâbihât », le Chaykh As-Soubki Al-Azhari a rédigé une longue fatwâ, dans laquelle il a dit :

« ومعنى { ءأمنتم من في السماء } من في السماء عذابه أو سلطانه ومصدر أمره ، أو هو كناية عن تعظيم الله تعالى بوصفه بالعلو والعظمة ، وتنـزيهه عن السفل والتحت لا أنه سبحانه وتعالى حال فيها !! لأن الحلول من صفات الأجسام وأمارات الحدوث والله منـزه عن ذلك »

« Et la signification de { ءأمنتم من في السماء } [a-amintoum man fis-samâ] (soûrat Al-Moulk), c’est : « Celui dont la souveraineté est au ciel », ou alors c’est une forme (en langue arabe) qui indique la glorification de Allâh ta’âlâ en lui attribuant al-‘oulouww (l’élévation du mérite) et al-‘adhamah (l’éminence) et l’exemption du fait d’être dessous ou en bas (as-soufl wa at-taht), non pas que Allâh ta’âlâ serait  incarné dans le ciel, car l’incarnation fait partie des caractéristiques des corps et des signes d’entrée en existence et Allâh est exempt de cela. »

Informations utiles :

– Le Chaykh, le Faqîh (spécialiste de la jurisprudence), le Mouhaddith (spécialiste de la science du Hadîth)  Aboû Mouhammad Mahmoûd ibnou Mouhammad ibnou Ahmad Khattâb As-Soubki Al-Azhari Al-Mâliki est né en 1274 à Soubk al-Ahad (Egypte) et il est décédé en 1352 de l’Hégire au Caire (رحمه الله) c’est-à-dire il y a plus de 80 ans. Il était l’un des Chaykh de l’Université Islamique Al-Azhar et y enseigna durant 37 ans.

– Ici, il explique comment les savants du khalaf ont expliqué le verset « a-amintoum man fis-samâ » dans Soûrat Al-Moulk. Nous voyons qu’en aucun cas, les savants de l’Islâm ont compris de ce verset que Allâh serait dans le ciel, comme le prétendent les mouchabbihah (assimilationnistes). D’autres savants ont dit que ce sont les anges qui sont visé dans ce verset.

– L’Imâm An-Nawawi a rapporté que le Qâdî ‘Iyâd a dit : « Il n’y a pas de divergence entre les musulmans dans leur totalité, qu’il s’agisse des savants du fiqh, du hadîth (mouhaddith), de la croyance (moutakallim), et de ceux qui les suivent, que les textes apparents [du Qour-ân et du hadîth] dans lesquelles il est cité “Allâh fi s-samâ ” comme Sa parole ta’âlâ  {ءَأَمِنتُم مَّن فِى ٱلسَّمَآءِ أَن يَخۡسِفَ بِكُمُ ٱلۡأَرۡضَ } (a-amintoum man fi s-samâ an yakhsifa bikoumou l-ard ) ne sont pas pris dans le sens apparent (dhâhir), mais ils sont interprétés [par ce qui est digne de Allâh] chez la totalité d’entre eux (les savants). » [Retrouvez l’article : ici]

– D’autres savants ont tenu des propos très proche de ceux du Qâdî ‘Iyâd, comme le Mouhaddith, le Faqîh Ahmad Ibn ‘Oumar Al-Qourtoubi (m.656 H.) qui a dit : « Avertissement : Sache qu’il n’y a pas de divergence chez les musulmans dans leur totalité, que ce soit chez leurs spécialistes du hadîth, leur Faqîh, leurs spécialistes de la croyance, et chez ceux qui les suivent, que les textes apparents [du Qour-ân et du hadîth] dans lesquelles il est cité “Allâh fi s-samâ ” comme Sa parole ta’âlâ  {ءَأَمِنتُم مَّن فِى ٱلسَّمَآءِ أَن يَخۡسِفَ بِكُمُ ٱلۡأَرۡضَ } (a-amintoum man fi s-samâ an yakhsifa bikoumou l-ard ) ne sont pas pris dans le sens apparent (dhâhir), mais ils sont interprétés [par ce qui est digne de Allâh] chez la totalité d’entre eux (les savants) […] la parole de la femme esclave “fi s-samâ” n’est pas à prendre au sens apparent selon l’unanimité des musulmans […] et celui qui la prendrait selon son sens apparent un est égaré de parmi les égarés » [Al-Moufhim limâ Achkala min Talkhîssi Kitâbi Mouslim]

– Quant au Moufassir (spécialiste du Tafsîr), l’Imâm Ar-Râzi, il a dit : « Sache que les mouchabbihah (assimilationnistes) ont considéré comme preuve pour confirmer l’endroit au sujet de Allâh ta’âlâ Sa parole : {ءَأَمِنتُم مَّن فِى ٱلسَّمَآءِ} (a-amintoum man fi s-samâ) » [Retrouvez l’article : ici]. Ainsi il dit bien que ceux qui comprennent de ce verset que Allâh serait dans un endroit sont des mouchabbihah (assimilationnistes).

– Cette fatwâ fut validée par une assemblée de savants de l’Université Islamique Al-Azhar, composée :

  • du Chaykh Mouhammad An-Najdi, le Chaykh des maîtres des Chafi’ites ;
  • du Chaykh Mouhammad Sabî’ Adh-Dhahabi, le Chaykh des maîtres Hanbalites ;
  • du Chaykh Mouhammad al-‘Azbi Rizq, l’enseignant des hautes études ;
  • du Chaykh ‘Abdoul-Hamîd ‘Ammâr, l’enseignant des hautes études ;
  • du Chaykh ‘Aliyy An-Nahrawi, l’enseignant des hautes études ;
  • du Chaykh Dousoûqi ‘AbdoulLâh Al-‘Arabi, du comité des grands savants ;
  • du Chaykh ‘Ali Mahfoûdh, l’enseignant dans les spécialités de Al-Azhar ;
  • du Chaykh Ibrâhîm ‘Ayyârah Ad-Daljamoûni, l’enseignant dans la section spécialisation de Al-Azhar ;
  • du Chaykh Mouhammad ‘Alyân, grand savant de Al-Azhar ;
  • du Chaykh Ahmad Makki, l’enseignant dans la section des spécialisations de Al-Azhar ;
  • et du Chaykh Mouhammad Houcayn Himdân.

– Les savants de l’Islâm ont été catégorique à juger mécréant celui qui s’illusionne que Allâh serait dans un endroit ou une direction. [Retrouvez des articles à ce sujet : ici]

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