Imâm An-Nawawi explique le sens du dahik de Allâh

Sujet : Allâh n’est pas concerné par le rire ou le sourire

  nawawi dahik Allah

Dans son commentaire du sahîh Mouslim (tome 3 page 24 de cette édition), l’Imâm An-Nawawi a dit :

« قوله فلا يزال يدعو الله تعالى حتى يضحك الله تعالى منه قال العلماء ضحك الله تعالى منه هو رضاه بفعل عبده ومحبته اياه واظهار نعمته عليه وايجابها عليه والله أعلم »

« La parole du prophète : « falâ yazâlou yad’ou l-Lâha ta’âlâ hattâ yad-haka l-Lâhou ta’âlâ minhou » [qui a pour sens : ] « Et il ne cesse d’invoquer Allâh jusqu’à ce que Allâh ta’âlâ yad-haka minhou », les savants ont dit que « dahika l-Lâhou ta’âlâ minhou » c’est-à-dire que Allâh agréé Son esclave et son acte, manifeste Son bienfait envers lui, et qu’Il lui exauce ses invocations, et Allâh sait plus que tout autre »

Informations utiles :

– L’Imâm, le Hâfidh (spécialiste de la science du Hadîth), le Faqîh (spécialiste de la jurisprudence) Aboû Zakariyyâ Mouhyi d-Dîn Yahyâ Ibnou Charaf An-Nawawi est un savant de référence. Il est né en 631 et il est décédé en 676 de l’hégire (رحمه الله), c’est-à-dire il y a plus de 750 ans. C’est un savant dans l’école de jurisprudence Chafi’ite. Son commentaire du sahîh de l’Imâm Mouslim est une référence incontournable pour tout étudiant en science de la religion et pour tout savant.  Il a écrit d’autres livres tels que « Riyâd as-Sâlihîn » (le jardin des vertueux), et le recueil de 40 hadîth si connus.

  • Tâjou d-Dîn As-Soubki le surnommait « Chaykhou l-Islâm » [Tabaqâtou ch-Châfi’iyyah Al-Koubrâ]
  • Adh-Dhahabi a dit de lui : « Le Moufti de la Oummah, Chaykhou l-Islâm […] le Hâfidh (spécialiste de la science du hadîth), le Faqîh (spécialiste de la jurisprudence), le Chafi’ite, l’ascète, l’un des étendards (de la religion)» [Târîkhou l-Islâm]. Il a dit également : « Le Chaykh, le modèle (qoudwah) […] le Hâfidh (spécialiste de la science du hadîth), l’ascète, le pieux adorateur, le Faqîh (spécialiste de la jurisprudence), le moujtahid versé dans l’adoration de son Seigneur, Chaykhou l-Islâm » [Siyar A’lâmi n-Noubalâ]
  • Ibn Kathîr a dit à son sujet : « Le Chaykh, l’Imâm, l’illustre savant (al-‘Allâmah), le Hâfidh (spécialiste de la science du hadîth) l’honorable Faqîh (spécialiste de la jurisprudence) […] l’un des pieux adorateurs et ascètes»  [Tabaqâtou ch-Châfi’iyyah]

– Ici, l’Imâm An-Nawawi aborde un hadîth dans lequel le terme « dahik » est attribué à Allâh, et il explique que cela signifie que Allâh agrée, et manifeste Son bienfait.

– Le mot « dahik » dans la langue arabe a plusieurs sens et son sens premier est « rire », mais il a également d’autre sens. On dit, par exemple : « la Terre dahakat » lorsque de la végétation se montre en elle, et qu’elle donne des fleurs.

– Lorsque le terme « dahik » est attribué à Allâh, il est évident qu’il n’a pas le sens de « rire » ou « sourire ». On ne dit pas que Allâh rit ou sourit, et nous demandons à Allâh de nous préserver d’une telle croyance. Ceci est totalement contraire au tawhîd. Allâh est exempt du changement et de tout les attributs des créatures.

– En effet, Allâh ta’âlâ dit : {لَيْسَ كَمِثْلِهِ شَيْءٌ} [Ce qui a pour sens] : « Rien n’est tel que Lui – d’aucune façon que ce soit -».

– D’autres savants ont tenu des propos similaires :

  • L’Imâm Al-Boukhâri a dit : « La signification de « ad-dahik » est la miséricorde (ar-rahmah) » [Rapporté par Al-Bayhaqi et par Ibn Hajar Al-‘Asqalâni]
  • L’Imâm Ibn Hibbân a dit : « Nous disons à ce sujet que les Arabes annexent le verbe à celui qui ordonne l’action, tout comme ils l’annexent à celui qui fait l’action, ainsi il arrive que soient annexé quelque chose qui fait partie des mouvements des créatures à Allâh Al-Bâri Jalla wa ‘alâ, tout comme il leur est également annexé (aux créatures). Ainsi la parole du prophète [au sujet de Allâh] « dahika min rajoulayn » il est voulu par cela que Allâh a fait que Ses anges rient […] ainsi il a lié le terme « dahika » qui est provenu des anges à Allâh Jalla wa ‘alâ car Il est Celui qui a ordonné et voulu cela» [Dans son Sahîh]
  • L’Imâm Al-Khattâbi a dit : « Ad-dahik qui se produit chez les humains lorsqu’ils sont emporté par la joie et la gaité [c’est-à-dire le rire] est impossible au sujet de Allâh ta’âlâ » [Rapporté par Ibn Hajar dans son charh sahîh Al-Boukhâri]
  • L’Imâm Al-Khattâbi a dit aussi : « Al-Boukhâri a fait une interprétation de « ad-dahik » à une autre occasion dans le sens de la Miséricorde (ar-rahmah), ce sont des sens proches, et l’interpréter dans le sens de l’agrément (ar-ridâ) serait encore mieux, certes ad-dahik indique l’agrément et l’acceptation » [Rapporté par Ibn Hajar dans son charh sahîh Al-Boukhâri]
  • L’Imâm Al-Qouchayri a dit : « Sache que ad-dahik [au sujet de Allâh] est un attribut de parmi les attributs des actes, et c’est la manifestation de Son bienfait » [Dans son livre Ar-Riçâlah Al-Qouchayriyyah]
  • L’Imâm Al-Mâziri a dit : « Ad-dahik au sujet de Allâh soubhânah est expliqué par la manifestation de Son agrément et de Son acceptation » [Dans son livre Al-Mou’lim bi fawâdi Mouslim et également rapporté par Al-Qâdî ‘Iyâd]
  • Al-Qâdî ‘Iyâd a dit : « Ad-dahik ici est une métaphore au sujet de Allâh, car il n’est pas possible à Son sujet ad-dahik qui est connu [c’est-à-dire le rire], car ceci n’est valable que pour les corps et pour ceux à qui il est possible le changement d’état, et Allâh en est exempt, mais le sens de cela est l’agrément (ar-ridâ) de leurs actes, le fait qu’ils soient récompensé, le fait de leur accorder du bien et l’éloge de leurs actes » [Dans son livre Ikmâlou l-mou’lim bi fawâ-id Mouslim, et également rapporté par An-Nawawi dans son Charh Sahîh Mouslim et rapporté aussi par Ibn ‘Allân dans son charh de Riyâdou s-Sâlihîn]
  • Al-Qâdî ‘Iyâd a dit également : « Il est possible que le sens ici soit : les anges de Allâh ont rient, tout comme ont dit : le Sultan a tué untel, du fait que ce soit lui qui ait ordonné de le tuer » [Dans son livre Ikmâlou l-mou’lim bi fawâ-id Mouslim, et également rapporté par An-Nawawi dans son Charh Sahîh Mouslim et rapporté aussi par Ibn ‘Allân dans son charh de Riyâdou s-Sâlihîn]
  • L’Imâm Ibnou l-Jawzi a dit : « De même Ad-dahik qui se produit chez les humains et qui est le fait que la bouche s’ouvre et qu’apparaissent les dents [c’est-à-dire le rire], ceci est impossible au sujet de Allâh soubhânahou wa ta’âlâ, mais il faut le comprendre dans le sens que Allâh manifeste Sa générosité et Son bienfait » [Dans son livre Daf’ou Choubahi t-Tachbîh]
  • L’Imâm Fakhou d-Dîn Ar-Râzi a dit : « Sache que le dahîk au sens véritable est impossible au sujet de Allâh ta’âlâ » [Dans son livre Asâsou l-Taqdîs]
  • L’Imâm An-Nawawi a dit : « Nous avions déjà mentionné précédemment que le sens du dahik de Allâh ta’âlâ est l’agrément (ridâ) et la miséricorde (rahmah), et le fait qu’Il veuille le bien à qui Il veut accorder la miséricorde de parmi Ses esclaves, et Allâh sait plus que tout autre » [Dans son Charh Sahîh Mouslim]
  • L’Imâm Al-Baydâwi a dit : « L’attribution de ad-dahik au sujet de Allâh ta’âlâ vient dans le sens figuré (majâz) dans le sens de l’agrément (ridâ) » [Rapporté par Ibn Hajar dans son charh sahîh Al-Boukhâri]
  • L’Imâm Zaynou d-Dîn Ibnou l-Mounayyir (m.695 h.) a dit : « Yad-hak c’est-à-dire Il agrée (yardâ) » [Dans son livre Tafsîr Mouchkilât Ahâdith youchkilou dhâhirouhâ]
  • Le Qâdî Ibn Jamâ’ah a dit : « Sache que ad-dahik qui se produit chez les humains [c’est-à-dire le rire] lors d’une joie dans le cœur, ou  d’une grande gaité, ou de l’apparition d’une chose cachée dont on ignore la cause, cela est impossible au sujet de Allâh ta’âlâ » [Dans son livre Idâhou d-Dalîl fî Qat’i Houjaji ahli t-ta’tîl]
  • L’Imâm Ibn Hajar Al-Asqalâni a dit : « Le sens de ad-dahik est le rapprochement de l’agrément  » [Dans son charh sahîh Al-Boukhâri]
  • L’Imâm Ibn Hajar Al-Asqalâni a dit aussi : « L’attribution de ad-dahik et de at-ta’ajjoub au sujet de Allâh ta’âlâ vient dans le sens figuré (majâz), et le sens de ces deux termes est l’agrément (ridâ) » [Dans son charh sahîh Al-Boukhâri]
  • Le Chaykh As-Sindi Al-Hanafi a dit : « Il a été dit : le dahik de Allâh est Son agrément et Sa volonté d’accorder du bien […] ou dans le sens d’ordonner aux anges de rire, tout comme on dit que le Sultan a tué quelqu’un lorsqu’il a ordonné de le tuer. Ibn Hibbân a dit dans son sahîh : il s’agit là du fait d’attribuer l’action à celui qui l’a ordonnée et ceci est très répandu dans la langue Arabe » [Dans son charh Sounan Ibn Mâjah]

– Et l’Imâm At-Tahâwi a dit : « Celui qui attribue à Allâh l’une des significations propres aux humains est devenu mécréant. Celui qui aura bien compris cela en aura tiré des leçons et se sera écarté des propos semblables à ceux des mécréants, il aura su que Allâh avec Ses attributs n’est pas semblable aux humains » [Al-‘Aqîdah At-Tahâwiyyah], voilà la croyance correct et la voie des gens de la Sounnah.

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