Il est permis de dire “yâ Mouhammad” en son absence ou après sa mort [rapporté par Ibn Sounni]

Sujet : le tawassoul des compagnons

Ibn Sounni - ‘Amalou l-Yawmi wa l-Laylah   Ibn 'Oumar- Ibn Sounni - Ya Mouhammad

Dans son livre « ‘Amalou l-Yawmi wa l-Laylah » (page 76 de cette édition), le Hâfidh Ibnou Sounni a dit :

« باب ما يقوله إذا خدرت رجله :
[…]
عن الهيثم بن حنش قال : ” كنا عند عبد الله بن عمر رضي الله عنهما فخدرت رجله ، فقال له رجل : اذكر أحب الناس إليك ، فقال : يا محمد صلى الله عليه وسلم ، فكأنما نشط من عقال »

« Chapitre de ce que l’on dit lors de la paralysie de la jambe :
[…]
« D’après Haytham Ibnou Hanach: « Nous étions avec ‘Abdou l-Lâh Ibn ‘Oumar (رضي الله عنهما) lorsque sa jambe s’est paralysée. Alors, un homme lui a dit : « évoque la personne que tu aimes le plus ». C’est alors qu’il a dit : « Yâ Mouhammad » et sa jambe s’est libérée de la paralysie. »

Informations utiles :

– Le Hâfidh (spécialiste de la science du Hadîth) Aboû Bakr Ahmad Ibnou Mouhammad connu sous le nom de Ibnou Sounni, est né en 280, et il est décédé en 364 de l’Hégire (رحمه الله) c’est à dire il y a plus de 1070 ans. Il rapporte ce hadîth dans son livre « ‘Amalou l-Yawmi wa l-Laylah » avec plusieurs chaînes de transmission.

– Le compagnon ‘Abdou l-Lâh Ibnou ‘Oumar est décédé en 73 de l’Hégire (رضي الله عنه) c’est à dire il y a environ 1360 ans. Le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit de lui qu’il est un homme vertueux (sâlih). Il est le fils du second Calife de l’Islâm : ‘Oumar Ibnou l-Khattâb.

– Le Hâfidh Ibnou Sounni a écrit ce livre « ‘Amalou l-Yawmi wa l-Laylah »  dans le but de regrouper les évocations utiles et méritoires selon différentes situations. Il rapporte cette histoire dans le chapitre « ce que l’on dit lors de la paralysie de la jambe » afin que les gens appliquent cette évocation « Yâ Mouhammad ». Le Hâfidh Ibnou Sounni incite donc les musulmans à dire « Yâ Mouhammad » tout comme l’a fait le grand compagnon Ibnou ‘Oumar (رضي الله عنه).

– Cette citation est une réplique aux égarés qui prétendent que tous ceux qui disent : «Yâ Mouhammad » après la mort du Messager (صلى الله عليه وسلم) ou bien en son absence, sont des mécréants associateurs. Par leur parole infondée ces gens là ont déclaré mécréant un grand compagnon, des grands savants de la communauté et un grand nombre de musulmans.

– En effet cette parole est rapportée par de très nombreux savants, ceci fera l’objet d’articles (إن شاء الله).

– Cette parole “Yâ Mouhammad” est confirmée dans le manuscrit du livre « Al-Adabou l-Moufrad » de l’Imâm Al-Boukhari, et sa chaîne de transmission est authentique. Voir l’article concernant Al-Boukhâri : ici. Voir également le livre de l’Imâm An-Nawawi : ici.

– Même Ibn Taymiyah (moujassim) a mentionné ce hadîth dans son livre intitulé « Al-Kalimou t-Tayyib » (les bonnes paroles) afin d’inciter les gens à dire “Yâ Mouhammad” lorsque la jambe se paralyse.

– De plus il a été confirmé que le fait de dire “yâ foulân” au sujet d’un mort ou d’une personne absente est quelque chose que le prophète (صلى الله عليه وسلم) a lui-même pratiqué et incité à faire. En effet il a été rapporté que lorsque le prophète (صلى الله عليه وسلم) visitait les tombes, il disait “As-Salâmou ‘alaykoum yâ Ahla l-qouboûr” (As-Salâmou ‘alaykoum Ô habitants des tombes) [Rapporté par At-Tirmidhi et d’autres], et le prophète (صلى الله عليه وسلم) a enseigné à un homme aveugle de réciter en son absence une invocation qui contient les termes “yâ Mouhammad” et les compagnons le pratiquaient également après son décès (صلى الله عليه وسلم) [Rapporté par At-Tabarâni].

– Le tawassoul est le fait de demander à Allâh l’obtention d’un profit ou l’empêchement d’une nuisance et ce, par la mention du nom d’un prophète ou d’un saint, par honneur pour celui par lequel le tawassoul est fait. Faire le tawassoul est permis en leur présence et en leur absence tout comme l’indique les preuves selon la Loi de l’Islâm. Le tawassoul ne constitue donc pas une adoration pour autre que Allâh.

– Ainsi, le tawassoul est une pratique qui est permise selon l’unanimité des musulmans comme le rapporte l’Imâm Taqiyyou d-Dîn As-Soubki [Dans son livre Chifâ-ou s-Saqâm]

– L’adoration (al-‘Ibâdah) : c’est l’extrême limite de la crainte et de la soumission, comme l’a mentionné l’Imâm Moujtahid, le Hâfidh (spécialiste du Hadîth), le Loughawi (spécialiste de la langue Arabe) Taqiyyou d-Dîn As-Soubki.

Ainsi le simple fait d’appeler (nidâ) un vivant ou un mort ne constitue pas une adoration d’autre que Allâh, ni le simple fait de glorifier (ta’dhîm) ou de faire al-istighâthah (la recherche du renfort) par autre que Allâh. De même, le simple fait de visiter la tombe d’un saint pour le tabarrouk (la recherche des bénédictions) ne constitue pas une adoration d’autre que Allâh. De même, le simple fait de demander ce qu’il n’est pas habituel de demander aux gens ne constitue pas une adoration d’autre que Allâh. De même, la formule de al-isti’ânah (demande d’aide) à autre que Allâh ta’âlâ ne constitue pas une adoration d’autre que Allâh. Egalement, la simple humilité n’est pas une adoration envers autre que Allâh car sinon, tous ceux qui font preuve d’humilité avec les rois et les nobles seraient devenus mécréants.

C’est-à-dire que tout cela n’est pas du chirk (le fait d’attribuer des associés à Allâh), car la définition de l’adoration (al-‘ibâdah) selon les spécialistes de la langue ne s’applique pas à tout cela. En effet, pour eux, l’adoration (al-‘ibâdah) comme nous venons de le voir est l’obéissance avec la soumission. Voir à ce sujet l’explication de l’Imâm du Salaf, le Loughawi (spécialiste de la langue Arabe) Aboû Is-hâq Ibrâhîm Az-Zajjâj : ici.

– Retrouvez d’autres articles au sujet du tawassoul et du tabarrouk : ici.

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