L’Imâm Ibn Al-Jawzi réfute ceux qui renient l’interprétation (ta-wîl)

Sujet : L’interprétation des textes.

Ibn Al-Jawzi - Majalis   Ibn al-jawzi al-majalis ta-wil interpretation

Dans son livre « Al-Majâlis » (page 172 de cette édition) l’Imâm Ibnou l-Jawzi a dit :

« وكيف يمكن أن يقال إن السلف ما استعملوا التأويل وقد ورد في الصحيح عن سيد الكونين صلى الله عليه وسلم أنه قدّم له ابن عباس وَضوءه فقال:{ من فعل هذا}, فقال: قلت: أنا يا رسول الله, فقال:{ اللهم فقّهه في الدين وعلّمه التأويل} , فلا يخلو إما أن يكون الرسول أراد أن يدعو له أو عليه, فلا بد أن تقول أراد الدعاء له لا دعاءً عليه, ولو كان التأويل محظورا لكان هذا دعاء عليه لا له. ثم أقول: لا يخلو إما أن تقول: إن دعاء الرسول ليس مستجابا فليس بصحيح, وإن قلت: إنه مستجاب فقد تركت مذهبك وبَطَل قولك: إنهم ما كانوا يقولون بالتأويل,

وكيف والله يقول:{ وَمَا يَعْلَمُ تَأْوِيلَهُ إِلاَّ اللهُ وَالرَّاسِخُونَ فِي الْعِلْمِ يَقُولُونَ ءامَنَّا بِهِ}(7)[سورة ءال عمران] »

« Comment quelqu’un pourrait dire que les salaf n’ont pas utilisé le ta-wîl (interprétation) alors qu’il est rapporté dans le sahîh que Ibnou ‘Abbâs avait présenté de l’eau au prophète (صلى الله عليه وسلم) pour le woudoû, et le prophète a demandé [ce qui a pour sens : ]  « Qui a fait cela ? » alors Ibnou ‘Abbâs a répondu : « C’est moi Ô Messager de Allâh», alors le prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit :

« اللهم فقِّهْهُ قي الدين وعلِّمهُ التأويلَ »

[ce qui a pour sens : ]  « Ô Allâh, augmente-le en connaissances des lois de la religion et enseigne-lui l’interprétation (at-ta-wîl). »

Alors de deux choses l’une : soit le Messager a voulu faire une invocation en sa faveur, soit il a invoqué contre lui. Or il est indispensable que tu dises qu’il a voulu faire une invocation en sa faveur et non pas contre lui. Et si le ta-wîl était interdit, cela aurait été une invocation contre lui et non pas en sa faveur. Ensuite on dit : de deux choses l’une, soit tu dis que l’invocation du Messager n’est pas exaucée, et ce n’est pas vrai ; et si tu dis qu’elle est exaucée, tu auras quitté ta ligne de conduite, et ta parole qu’ils [les salafs] n’utilisaient pas l’interprétation (ta-wîl) sera caduque. Et comment puisque Allâh dit (au sujet du Qour-ân) :

{وَمَا يَعْلَمُ تَأْوِيلَهُ إِلاَّ اللهُ وَالرَّاسِخُونَ فِي الْعِلْم}

[Soûrat Âli ‘Imrân / 7] ce qui a pour sens : « Et ne sait son interprétation que Allâh et ceux qui sont versés dans la science ».

Informations utiles :

– L’Imâm, le Hâfidh (spécialiste des chaînes de transmission du hadîth), le Moufassir (exégète) ‘Abdou r-Rahmân Ibnou ‘Ali connu sous le nom de Ibnou l-Jawzi le Hanbalite, est né en 508 à Baghdâd et il décédé en 597 de l’Hégire à Baghdâd  (رحمه الله) c’est-à-dire il y a 835 ans.

– Ibnou l-Jawzi fait partie des piliers des hanbalites. Il a écrit un livre appelé « Daf’ou Choubahi t-Tachbîh » pour répliquer à ceux qui ont attribué le corps à Allâh tout en se réclamant de l’école de l’Imâm Ahmad alors que l’Imâm Ahmad est innocent de ce qu’ils ont pris pour croyance. L’Imâm Ibnou l-Jawzi est à lui seul une armée contre les moujassimah qui se réclament hanbalites.

– Ici, il blâme et réplique à ceux qui interdisent l’interprétation (ta-wîl) du Qour-ân et du Hadîth.

– Il mentionne pour cela le hadîth sahîh dans lequel le prophète (صلى الله عليه وسلم) a invoqué Allâh afin que Ibnou ‘Abbâs connaissent le ta-wîl (l’interprétation) du Qour’ân. Egalement, il mentionne le verset qui indique que ceux qui sont versés dans la science connaissent le ta-wîl du Qour-ân.

– Dans son célèbre tafsîr, lors de l’explication du verset 4 de soûrat Al-Hadîd, l’Imâm Al-Qourtoubi a dit : « Allâh ta’âlâ dit : {wa houwa ma’akoum} [traduction mot à mot : et Il est avec vous] c’est-à-dire par Sa puissance, Sa souveraineté, et Sa science {ayna mâ kountoum wa l-Lâhou bimâ ta’maloûna basîr} [traduction mot à mot : où que vous soyez, et Allâh voit ce que vous faites] Il voit vos actes, et aucun d’eux ne Lui échappe. Et certes Allâh a réunis dans ce verset [Sa parole] {Istawâ ‘ala l-‘Arch} [qui signifierait selon le sens apparent – qui n’est pas correct – que Allâh serait assis ou établi sur le trône] et [Sa parole] {wa houwa ma’akoum} [qui signifierait selon le sens apparent – qui n’est pas correct – que Allâh serait situé dans l’endroit dans lequel nous sommes] et le fait de les prendre (ces deux parties du verset) selon leur sens apparents amène à une contradiction, et cela est une preuve qu’il est nécessaire d’avoir recours à l’interprétation (ta-wîl), et l’opposition à l’interprétation (ta-wîl) amène à la contradiction.» [Dans son tafsîr]

– Ainsi , ce qui était le plus répandu chez les gens du Salaf concernant les textes équivoques, était de laisser le terme tel qu’il est mentionné en niant tout ce qui est de l’ordre de la kayfiyyah (comment, description physique), cela est appelé interprétation globale. Mais il faut savoir que les gens du Salaf ont également eu recours à l’interprétation (ta-wîl) détaillée comme c’est le cas de :

– Nous vous proposons de consultez ce cours pour savoir ce qu’est l’interprétation et ses règles : https://www.islam.ms/regles-interpretations-qouraan-hadith

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