L’Imâm Al-Baghawi interprète « wajh » dans Soûrat Al-Qasas/88

Sujet : Allâh n’a pas de visage ni aucune autre partie corporelle.

Tafsir Al-Baghawi - Ma’alim At-Tanzil   Tafsir baghawi wajh moulk ta'wil interpretation

Dans son Tafsîr « Ma’âlim At-Tanzîl », lors de l’explication du verset 88 de Soûrat Al-Qasas, l’Imâm Al-Baghawi a dit :

«  {كل شيء هالك إلا وجهه } أي : إلا هو ، وقيل : إلا ملكه ، قال أبو العالية : إلا ما أريد به وجهه  »

« {koullou chay-in hâlikoun illâ Wajhah} [ce qui signifie : « Tout disparaîtra sauf Son wajh »] c’est-à-dire sauf Lui (Allâh) ; et il a été dit : sauf Sa souveraineté (moulk). Abou l-‘Âliyah a dit : sauf ce par quoi on recherche Son agrément ».

Informations utiles :

– L’Imâm, le Hâfidh (spécialiste de la science du hadîth), le Faqîh (spécialiste de la jurisprudence), le Moufassir (exégète) Aboû Mouhammad Al-Houçayn Ibnou Mas’oûd Al-Baghawi est né 433 et il est décédé en 516 de l’Hégire, (رحمه الله) c’est-à-dire il y a plus de 900 ans. Il est du Madh-hab (école de jurisprudence) de l’Imâm Ach-Châfi’i.

– Ici, il mentionne plusieurs interprétations du mot « wajh » dans le verset 88 de Soûrat Al-Qasas.

– La première interprétation qu’il mentionne est que « wajh » signifie ici Allâh lui-même. Cette interprétation a également été donnée par :

– La seconde interprétation qu’il cite est que « wajh » a ici le sens de la souveraineté (al-moulk). Cette interprétation a également été donnée par :

  • L’Imâm Al-Boukhâri [Dans son Sahîh]
  • L’Imâm Aboû Hayyân Al-Andalouçi [Dans son Tafsîr]
  • L’Imâm Ibn Hajar Al-‘Asqalâni [Charh Sahîh Al-Boukhâri]
  • L’Imâm Badrou d-Dîn Al-‘Ayni [‘Oumdatou l-Qâri]
  • L’Imâm Al-Qastallâni [Irchâdou s-Sârî Charh Sahîh Al-Boukhâri]

– Et la troisième interprétation qu’il mentionne d’après Aboû l-‘Âliyah est que ce qui est visé par « wajh » ici, est ce par quoi l’on recherche l’agrément de Allâh. Cette interprétation a également été donnée par :

  • Le compagnon Ibnou l-‘Abbâs [rapporté par As-Souyoûti],
  • Le Tâbi’i Moujâhid [rapporté par As-Souyoûti],
  • L’Imâm Soufyân Ath-Thawri [rapporté par Al-Bayhaqi],
  • L’Imâm Al-Boukhâri [dans son Sahîh],
  • Le Moufassir Al-Khâzin [dans son Tafsîr]
  • Et bien d’autres.

– L’Imâm, le Hâfidh (spécialiste de la science du hadîth), le Moufassir (exégète), le Tâbi’i (successeur des compagnons) Rafî’ Abou l-‘Âliyah Ar-Riyâhi Al-Basri est décédé en 90 ou 93 de l’Hégire (ou après selon différents avis) (رحمه الله) c’est-à-dire il y a plus de 1300 ans. Il rencontra un grand nombre de compagnons tel que ‘Oumar, ‘Ali, Aboû Dharr, Ibnou Mas’oûd, Ibnou l-‘Abbâs, Aboû Moûçâ, Aboû Ayyoûb, ‘Â-ichah et beaucoup d’autres (رضي الله عنهم). Il fait parti de ceux qui ont pris le Hadîth de Aboû Hourayrah. Et parmi ceux qui le rapportent de lui on compte Al-Boukhâri, Mouslim, Aboû Dâwoûd, At-Tirmidhi, An-Naçâ-i, et Ibnou Mâjah.

  • Aboû Bakr Ibn Abî Dâwoûd a dit de lui : « Il n’y a personne après les compagnons qui soit aussi savant dans la science du Qour-ân que Abou l-‘Âliyah » [Tahdhîbou l-Asmâ wa l-Loughât]
  • An-Nawawi a dit à son sujet : « Il compte de parmi les plus grands des successeurs des compagnons » [Tahdhîbou l-Asmâ wa l-Loughât]

– Cette interprétation de Abou l-‘Âliyah a également été rapportée par Ath-Tha’alibi dans son tafsîr.

– Le mot « wajh » dans la langue arabe a plusieurs sens, et son sens premier est « visage » ou « face ». Mais ce n’est pas ce sens qui est retenu lorsqu’il est attribué à Allâh. En effet Allâh n’est pas composé de partie, Il n’est pas un corps, Il n’a ni membre, ni organe.

  • L’Imâm Al-Bayhaqi a dit : « Son « wajh » n’est pas une image [un visage] » [Al-Asmâ-ou wa s-Sifât].
  • Chaykh Al-Islâm Zakariyyâ Al-Ansâri a dit : « Allâh ta’âlâ dit : {Koullou chay-in hâlikoun illâ Wajhah} [ce qui signifie : « Tout disparaîtra sauf Son Wajh »], cela n’est pas dans le sens de l’organe (du visage) » [Dans son charh de « Ar-Riçâlatou l-Qouchayriyyah »].
  • L’Imâm Ach-Chahrastâni a dit que le fait de prendre le terme wajh, dans ce type de verset, selon le sens apparent, c’est-à-dire selon le sens du corps est la voie des moujassimah (corporalistes) [Dans son livre « Al-Milal wa n-Nihal »]. Et il dit également que certains savants ne traduisaient pas ce terme dans les autres langues pour éviter des mauvaises compréhensions, alors ils se contentaient de le citer en arabe [Al-Milal wa n-Nihal].
  • Le Chaykh Ibn Hajar Al-Haytami a dit au sujet des versets équivoques (moutachâbihah) comme le verset {وَيَبْقَى وَجْهُ رَبِّكَ} « wa yabqâ wajhou rabbik » : « Le sens voulu n’est pas le sens apparent, du fait de l’impossibilité de l’attribuer à Allâh, Qui est totalement exempt de ce que disent les injustes et les mécréants » puis il explique les deux voies valables concernant ce type de verset. [Al-Minhajou l-Qawîm].

– De nombreux autres savants ont interprété le mot « wajh » en fonction du contexte du verset. [Consultez des paroles de savants : ici].

– Le grand savant du Salaf, l’Imâm At-Tahâwi (رحمه الله) a dit :  « Allâh ta’âlâ est exempt des limites, des fins, des côtés, des organes et des membres. Les six directions ne Le délimitent pas, contrairement à toutes les créatures » [Al’Aqîdah At-Tahâwiyyah].

– Retrouvez aussi l’article : “Al-Albâni (wahhabite) déclare indirectement mécréant l’Imâm Al-Boukhâri pour son interprétation du terme wajh par moulk” : ici.

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