Le Chaykh Ibn Hajar Al-Haytami explique les deux voies valables face aux textes équivoques

Sujet : Les versets et hadîth équivoques.

al minhaj al qawim - ibn hajar al haytami   ibn hajar al haytami croyance   al haytami - croyance

Le Chaykh Ibnou Hajar Al-Haytami a dit, dans son livre « Al-Minhajou l-Qawîm » (pages 253 et 254 de cette édition) :

« وبالجملة فيجب على كل مؤمن أن يعتقد من هذا الحديث ومشابهه من المشكلات الواردة في الكتاب والسنة كـ: {الرَّحْمَنُ عَلَى الْعَرْشِ اسْتَوَى} ، {وَيَبْقَى وَجْهُ رَبِّكَ} ،{يَدُ اللَّهِ فَوْقَ أَيْدِيهِمْ} , وغير ذلك مما شاكله أنه ليس المراد بها ظواهرها لاستحالتها عليه تبارك وتعالى عما يقول الظالمون والجاحدون علوًا كبيرًا، ثم هو بعد ذلك مخير إن شاء أولها بنحو ما ذكرناه وهي طريقة الخلف وآثروها لكثرة المبتدعة القائلين بالجهة والجسمية وغيرهما مما هو محال على الله تعالى وإن شاء فوض علمها إلى الله تعالى وهي طريقة السلف وآثروها لخلو زمانهم عما حدث من الضلالات الشنيعة والبدع القبيحة فلم يكن لهم حاجة إلى الخوض فيها »

« Dans l’ensemble, il est un devoir pour tout musulman, de croire au sujet de ce hadîth (il parle ici du hadîth du nouzoûl) et de ce qui est similaire de parmi ce qui est équivoque et qui est parvenue dans le Livre (Qour-ân) et la Sounnah, comme les versets « Ar-Rahmânou ‘ala l-‘Archi stawâ », « wa yabqâ wajhou rabbik », « yadou l-Lâhi fawqa aydîhim » et autres que ceux là de parmi les textes équivoques, que le sens voulu n’est pas le sens apparent, du fait de l’impossibilité de l’attribuer à Allâh, Qui est totalement exempt de ce que disent les injustes et les mécréants. Ensuite, la personne a le choix : si elle veut, elle interprète du même genre que ce que nous avons mentionné [il parle de l’interprétation qu’il a mentionné concernant le hadîth du nouzoûl, voir l’article à ce sujet : ici] et il s’agit de la voie des gens du Khalaf (c’est-à-dire majoritairement), ils ont adopté cette position compte tenu de l’augmentation des mauvais innovateurs (moubtadi’ah) qui attribuaient à Allâh la direction et le corps et autres de parmi ce qui est impossible à l’égard de Allâh ta’âlâ, Ou alors, si la personne veut, elle laisse le sens (fawada) à Allâh ta’âlâ, et il s’agît de la voie des gens du Salaf (c’est-à-dire majoritairement), ils ont adopté cette position car il ne s’était pas répandu à leur époque des égarements et des innovations laides, ainsi ils n’avaient pas eu la nécessité de s’y engager (dans l’interprétation détaillée) »

[Puis il mentionne que Aboû Hanîfah, Mâlik, Ach-Châfi’i et Ahmad déclaraient mécréant ceux qui croient que Allâh serait dans une direction ou qu’Il serait un corps (voir l’article : ici) ]

Informations utiles :

– Le Chaykh Chihâbou d-Dîn Ahmad Ibnou Mouhammad Ibnou Hajar Al-Haytami Al-Makki est né en 907 en Egypte et il est décédé en 974 de l’Hégire à La Mecque (رحمه الله) c’est-à-dire il y a environ 460 ans. Il était un savant dans l’école de jurisprudence (madh-hab) Chafi’ite. On peut citer de parmi ses chouyoûkh : Chaykh Al-Islâm Zakariyyâ Al-Ansâri, le Chaykh Chihâbou d-Dîn Ar-Ramli et bien d’autres…

– Ici il explique les deux méthodologies correctes face aux textes équivoques :

  • La première : croire en ce qui est révélé dans les Textes sans rentrer dans les détails du sens, tout en exemptant Allâh de toutes ressemblances et caractéristiques des créatures (c’est ce qu’on appelle tafwîd ou encore interprétation globale -ta-wîl ijmâliyy-). Voici quelques exemples :

L’Imâm Aboû Hanîfah concernant l’Istiwâ [Dans son livre Al-Wasiyyah]

L’Imâm Aboû Hanîfah concernant le Yad [Dans son livre Al Fiqh al Akbar]

L’Imâm Mâlik concernant l’Istiwâ [Rapporté par Al-Bayhaqi] et [Rapporté par Al-Qayrawâni] et [Rapporté par Al-’Azzâmi] et [Rapporté par Al-Qourtoubi] et [Rapporté par Ibn Kathîr]

L’Imâm Ibn Hibbân concernant le hadîth du Nouzoûl [Dans son Sahîh]

  • La seconde : Interpréter selon un sens digne d’être attribué à Allâh et valable dans la langue (c’est ce qu’on appelle l’interprétation détaillée – ta-wîl tafsîliyy -). Voici quelques exemples :

L’Imâm Ibn ‘Abbâs concernant le Sâq [Rapporté par At-Tabari] et [Rapporté par Al-Bayhaqi]

L’Imâm Al-Boukhâri concernant le Wajh [Dans son Sahîh]

L’Imâm Ahmad concernant le verset : “wa jâ-a rabbouka” [Rapporté par Al-Bayhaqi] et [Rapporté par As-Sa’di] et [Rapporté par Al-Hisni]

L’Imâm At-Tabarâni concernant l’Istiwâ [Dans son Tafsîr]

  • Ces deux voies qui sont toutes les deux correctes ont en commun de ne pas prendre le sens apparent. Remarquons que les savants du Salaf, bien qu’ils utilisaient majoritairement l’interprétation globale, ils avaient quelque fois recours à l’interprétation détaillée également, comme cela apparaît dans les exemples ci-dessus.

– De nombreux savants ont mentionné les deux méthodologies valables concernant les versets équivoques (moutachâbih), parmi eux :

– Le Chaykh Ibnou Hajar Al-Haytami mentionne trois exemples de Textes équivoques :

  • Le verset {الرَّحْمَنُ عَلَى الْعَرْشِ اسْتَوَى} « Ar-Rahmânou ‘ala l-‘Archi stawâ » [Soûrat Taha/5]. Ainsi il n’est pas permis de croire que ce verset signifierait que Allâh serait assis ou établi sur le trône, ni que le trône serait un endroit pour Allâh. [Retrouvez d’autres articles à ce sujet : ici]
  • Le verset {وَيَبْقَى وَجْهُ رَبِّكَ} « wa yabqâ wajhou rabbik » [Soûrat Ar-Rahmân/27]. Il n’est donc pas permis de prendre le terme « wajh » dans ce verset au sens apparent, qui est le sens de la partie corporelles, c’est-à-dire de la face ou du visage [Retrouvez d’autres article à ce sujet : ici]
  • Le verset {يَدُ اللَّهِ فَوْقَ أَيْدِيهِمْ} « yadou l-Lâhi fawqa aydîhim » [Soûrat Al-Fat-h/10]. Ainsi il n’est pas permis de croire que le terme « yad » aurait ici le sens du membre, c’est-à-dire de la main. [Retrouvez d’autres article à ce sujet : ici]

– L’Imâm Ibnou l-Jawzi a d’ailleurs répliqué à ceux qui prétendent que les savants du Salaf n’ont pas réalisé d’interprétations [Dans son livre Al-Majâlis].

– Le Chaykh Ibnou Hajar Al-Haytami qualifie de « moubtadi’ah » (mauvais innovateurs) ceux qui attribuent à Allâh le corps et la direction, ainsi que tout ce qui n’est pas permis de Lui attribuer. Après cela il dit : « Sache que Al-Qarâfi et d’autres ont rapporté de Ach-Châfi’i, de Mâlik, de Ahmad [Ibn Hanbal] et de Aboû Hanîfah, que Allâh les agrée, que ceux qui disent [à propos de Allâh] qu’Il est dans une direction ou qu’Il est un corps ont commis de la mécréance, et ils [ces savants] ont raison en cela ». [Al-Minhajou l-Qawîm]

– De nombreux savants ont confirmé que le fait d’attribuer le corps à Allâh constitue de la mécréance. Parmi eux :

– De nombreux savants ont confirmé que le fait d’attribuer l’endroit ou la direction à Allâh constitue de la mécréance. Parmi eux :

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.