Le Hâfidh Aboû ‘Awânah confirme qu’une personne peut sortir de l’Islâm sans l’avoir voulu

Ibn hajar al-3Asqalani-fath-al-bari   abou 'awanah - riddah   abou 'awanah - apostasie

Dans son commentaire du Sahîh de Al-Boukhâri «Fath Al-Bâri », l’Imâm Ibnou Hajar Al-’Asqalâni rapporte que le grand Hâfidh Aboû ‘Awânah a dit :

« وفيه أن من المسلمين من يخرج من الدين من غير أن يقصد الخروج منه ومن غير أن يختار دينًا على دين الإسلام »

«  Certes, il y a parmi les musulmans qui sortent de l’Islâm sans qu’ils aient voulu en sortir, et sans qu’ils aient choisi une autre religion que l’Islâm » 

Informations utiles :

– Chaykhou l-Islâm, Amîr al-Mouminîn fi l-hadîth (le Prince des croyants dans la science du hadîth) Chihâb ad-Dîn Abou l-Fadl Ahmad Ibnou ‘Ali Ibnou Hajar Al-‘Asqalâni est né en 773 et il est décédé en 852 de l’hégire (رحمه الله) c’est-à-dire il y a environ 580 ans. C’est un très grand spécialiste de la science du hadîth qui a écrit de nombreux ouvrages. Il est du madh-hab (Ecole de jurisprudence) de l’Imam Ach-Châfi’i. Son livre « Fath Al-Bârî » est incontournable, c’est l’un des plus célèbres commentaires du Sahîh Al-Boukhâri. Consultez sa biographie : ici.

  • L’Imâm As-Souyoûti a dit de lui :  « Chaykhou l-Islâm, l’Imâm des houffâdh (spécialistes de la science du hadîth) de son temps, le Hâfidh (spécialiste du hadîth) des contrées Egyptienne mais il est aussi le Hâfidh de tout le bas-monde, le juge des juges » [Tabaqât Al-Houffâdh].
  • Le Hâfidh Ibn Nasrou d-Dîn Ad-Dimachqi Ach-Châfi’i a dit à son sujet : « Notre Maître (mawlanâ wa sayyidounâ), Chaykhou l-Islâm, le grand Hâfidh (spécialiste de la science du hadîth), celui qui supporte la sounnah, l’Imâm des Imams, le juge des juges de la oummah » [Al-Jawâhir].

– L’Imâm, le Hâfidh (spécialiste de la science du hadîth) Aboû ‘Awânah Ya’qoûb Ibn Is-hâq Ibn Ibrâhîm Ibn Yazîd Al-Isfarâyîni est un savant du salaf, il est né en 230 et il est décédé en 316 de l’Hégire (رحمه الله) c’est-à-dire il y a environ 1120 ans.

– Ici il parle de l’apostasie, qui est le fait qu’un musulman sorte de l’Islâm, c’est-à-dire qu’il devient mécréant. Et il dit qu’il se peut que quelqu’un sorte de l’Islâm sans avoir eu l’intention de quitter l’Islâm et sans avoir voulu changer pour autant de religion.

– Cette citation réfute la prétention de certains ignorants des sujets de l’apostasie, qui prétendent que la personne sortirait de l’Islâm uniquement si elle aurait eu l’intention d’en sortir ou si elle aurait changé de religion.

– Ceci est conforme à la parole du Prophète (صلى الله عليه وسلم) :

 إِنَّ العَبْدَ لَيَتَكَلَّمُ بِالكَلِمَةِ لا يَرىَ بِهَا بَأْساً يَهْوِي بِهَا فِي النَّارِ سَبْعِينَ خَرِيفاً 

qui a pour sens : « Certes, il arrive que quelqu’un dise une parole dans laquelle il ne voit pas de mal, mais à cause de laquelle il chutera en enfer pendant soixantedix automnes ». C’est-à-dire une distance parcourue en soixante-dix ans de chute pour atteindre le fond de l’enfer, le fond de l’enfer étant réservé aux mécréants. Ce hadîth a été rapporté par At-Tirmidhi, qui lui a donné le degré de haçan (bon). Dans le même sens, il existe un autre hadîth rapporté par Al-Boukhâri et Mouslim.

– Ainsi, la personne se doit de connaître les sujets liés à l’apostasie afin de se préserver de tomber dans la mécréance. Car comme nous avons vu précédemment, il se peux qu’une personne sorte de l’Islâm sans même s’en apercevoir.

– Le Chaykh Bourhânou d-Dîn Ibn Mâzah Al-Boukhâri Al-Hanafi (m.616 H.) a dit : « Celui qui prononce une parole de mécréance tout en sachant qu’il s’agit d’une parole de mécréance et en y croyant, il a certes commis de la mécréance. Et s’il ne croyait pas en ce qu’il a prononcé, ou qu’il ne savait pas qu’il s’agit d’une parole de mécréance, mais qu’il l’a prononcé volontairement, alors il est devenu mécréant selon l’ensemble des savants, et il n’est pas excusé par son ignorance. Et s’il n’a pas eu l’intention de faire cela [c’est-à-dire de prononcer la parole de mécréance] de sorte qu’il a voulu prononcé autre chose mais qu’il soit sorti de sa langue la parole de mécréance sans qu’il l’ai voulu, comme si par exemple il voulait dire « il n’est de dieu que Allâh » mais qu’il est sorti de sa langue la parole « il y a avec Dieu un autre dieu » il ne devient pas mécréant » [Al-Mouhîtou l-Bourhâni]

– Le Qâdî Aboû Bakr Ibnou l-‘Arabi Al-Mâliki (m. 543 H.) a dit : « Faire de la mécréance en plaisantant est de la mécréance, il n’y a pas de divergence à ce sujet dans la communauté musulmane » [Dans son livre Ahkâmou l-Qour-ân et également rapporté de lui par Al-Qourtoubi dans son Tafsîr]

– L’Imâm Ibn Noujaym Al-Hanafi (m. 970 H.) a dit : « Celui qui prononce une parole de mécréance en plaisantant ou pour s’amuser devient mécréant selon tout les savants » [Dans son livre Al-Bahrou r-Râ-iq et également rapporté de lui parIbn ‘Âbidîn dans Raddou l-Mouhtâr]

– Celui qui a commis une mécréance doit revenir immédiatement à l’Islâm en prononçant les deux témoignages, qui sont (ach-hadou an la ilaha il-la l-Lah, wa ach-hadou anna Mouhammadan raçoulou l-Lah) c’est-à-dire : « je témoigne qu’il n’est de dieu que Allâh et je témoigne que Mouhammad est le Messager de Allâh ». Il ne suffit pas de dire « astaghfirou l-Lâh ».

– Retrouvez un article expliquant certains cas d’apostasie : ici.

3 Commentaires

  1. قال برهان الدين ابن مازة

    من أتى بلفظ الكفر مع علمه أنها لفظة الكفر عن اعتقاد فقد كفر ، و إن لم يعتقد أو لم يعلم أنها لفظة الكفر ولكن أتى بها عن اختيار فقد كفر عند عامة العلماء و لا يعذر بالجهل.

    المحيط البرهاني في الفقه النعماني

  2. قال القاضي أبو بكر ابن العربي المالكي:
    « الهزل بالكفر كفر، لا خلاف فيه بين الأمة  »
    في أحكام القرآن وذكره القرطبي في تفسيره

  3. وقال ابن نجيم في البحر الرائق :
    « من تكلم بكلمة الكفر هازلاً، أو لاعباً كفر عند الكل »

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