Sujet : contradiction des wahhabites sur les fondements de la croyance
Dans le livre « Mawsoû’ah Al-Albâni fi l-‘Aqîdah », lorsqu’un homme lui demande « Est-ce que l’istiwâ de Allâh sur le trône signifie que Allâh est établi par Son Être sur le trône ? » , Al-Albâni (wahhabite) répond :
« لا يجوز استعمال ألفاظ لم ترد في الشرع لا يجوز أن يوصف الله بأنه مستقر لأن الإستقرار أولا صفة بشرية ثانيا لم يوصف بها ربنا عزّ وجل حتى نقول استقرار يليق بجلاله وكماله كما نقول في الاستواء فنحن لا نصف الله إلا بما وصف به نفسه ثم مقرونا مع التنزيه { ليس كمثله شئ وهو السميع البصير} »
« Il n’est pas permis d’utiliser des termes qui ne sont pas parvenus dans la Loi. Il n’est pas permis d’attribuer à Allâh le fait d’être établi, car premièrement, l’établissement est un attribut des humains, et deuxièmement notre Seigneur ne s’est pas attribué cela de sorte que l’on dise « un établissement digne de Lui et de Sa perfection » tout comme nous le disons au sujet de l’istiwâ. Ainsi nous n’attribuons à Allâh que ce dont Il s’est Lui-même attribué avec l’exemption [de toute ressemblance avec les créatures] (Allâh dit ce qui a pour sens : ) {Absolument rien n’est tel que Lui et Il est Celui Qui entend et Qui voit} »
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Pourtant, dans son commentaire du livre « Loum’atou l-I’tiqâd » (page 30 de cette édition), Ibn ‘Outhaymîn (wahhabite) a dit :
«استواء الله على عرشه وهو علوه و استقراره عليه »
« L’istiwâ de Allâh sur Son trône, il s’agit de Son élévation et Son établissement dessus »
Informations utiles :
– Mouhammad Nasr Al-Albâni est l’un des plus grands leaders de la mouvance sectaire wahhabite. Il est né en 1333 H. (c’est-à-dire en 1914) à Shkodër (Albanie) et il est décédé en 1420 H. (c’est-à-dire en 1999) à Amman (Jordanie), il y a environ vingt ans. Les wahhabites lui ont octroyé le titre illusoire de « mouhaddith » alors qu’il n’a pas étudié la science du Hadîth auprès de chouyoûkh, mais qu’il s’est contenté de lire des livres. Les savants du hadîth furent nombreux à composer des ouvrages pour dénoncer son incompétence dans cette science. Ses écrits restent une source d’égarement que ce soit en terme de croyance, de fiqh (jurisprudence) ou autres, pour les personnes n’ayant pas de connaissances religieuses.
- L’Imâm, le Mouhaddith ‘Abdou l-Lâh Al-Ghoumâri Al-Haçani Al-Maghribi a dit à son sujet : « Al-Albâni l’innovateur (moubtadi’) ». [I’lâmou r-Râki’i s-Sâjid]
- Le Mouhaddith Al-Harari a dit : « Al-Albâni n’a pas atteint le degré de Mouhaddith, lui-même a reconnu qu’il ne mémorisait pas les hadîth, il disait : je suis un mouhaddith avec un livre [sous les yeux], je ne suis pas un mouhaddith qui mémorise les hadîth». [Ach-Charhou l-Qawîm]
– Mouhammad Ibnou Sâlih Al-‘Outhaymîn était l’un des plus grands leaders de la mouvance sectaire wahhabite. Il est né en 1347 H. (c’est-à-dire en 1925) et il est décédé en 1421 H. (c’est-à-dire en 2001), il y a environ vingt ans. Ses écrits restent une source d’égarement pour les personnes n’ayant pas de connaissances religieuses.
– Ici nous voyons que Al-Albâni et Ibn ‘Outhaymîn, qui sont deux grands leaders de la secte wahhabite, se contredisent sur l’un des fondements de la religion, sur un sujet concernant les Noms et attributs de Allâh.
– Ainsi, selon Al-Albâni, il n’est pas permis d’attribuer à Allâh l’établissement (istiqrâr), mais selon Ibn ‘Outhaymîn, Allâh serait établi sur le trône. Quelle contradiction flagrante !
– Soyez très attentif à la parole de Al-Albâni lorsqu’il a dit : « l’établissement est un attribut des humains ». Ainsi, selon Al-Albâni, le fait d’attribuer à Allâh l’établissement consiste à lui attribuer l’une des caractéristiques des humains. Donc, il apparaît ici, que selon Al-Albâni, Ibn ‘Outhaymîn a attribué à Allâh un attribut des humains.
– Et nous savons que celui qui attribue à Allâh un des attributs des humains commet du tajsîm (anthropomorphisme) et cela est de la mécréance par unanimité.
– Ainsi, selon la compréhension de Al-Albâni, son compère wahhabite Ibn ‘Outhaymîn est nécessairement un homme dévié, un moujassim, même s’il ne s’en est pas aperçu. Leurs croyances ne sont pas compatibles l’une avec l’autre.
– Rappel : L’Imâm du Salaf, Aboû Ja’far At-Tahâwi (رحمه الله) a dit : « Celui qui attribue à Allâh l’une des significations propres aux humains est devenu mécréant. Celui qui aura bien compris cela en aura tiré des leçons et se sera écarté des propos semblables à ceux des mécréants, il aura su que Allâh avec Ses attributs n’est pas semblable aux humains » [Al-‘Aqîdatou t-Tahâwiyyah]
– L’Imâm Al-Jounayd Al-Baghdâdi (m.297 H.) a dit : « Le Tawhîd c’est de fait l’absolue distinction entre Le Créateur – Celui Qui n’a pas de début à Son existence- et la créature » [Rapporté par Al-Qouchayri dans sa riçâlah]. Ainsi, celui qui attribue à Allâh une caractéristique des humains, des créatures, il aura contredit le tawhîd, l’unicité de Allâh.
– Cette parole de Al-Albâni provient d’une assemblée qui a été enregistrée. Vous pouvez consulter l’audio ici :
– Dans son livre intitulé « Moukhtasar al-‘oulouww », Al-Albâni confirme ses propos en disant au sujet de l’établissement (istiqrâr) : « Cela ne fait pas partie de ce qui est rapporté [dans les textes], il n’est donc pas permis d’y croire et de l’attribuer à Allâh ‘azza wa jall »
– Sachez que dans plusieurs de ses ouvrages et interventions, Ibn ‘Outhaymîn (moujassim) a attribué à Allâh l’établissement.
- Ibn ‘Outhaymîn (wahhabite) a dit lors de l’explication du verset 5 de Soûrat Taha {الرحمن على العرش استوى}: « Il s’agit d’un istiwâ véritable [c’est à dire au sens propre] qui signifie l’élévation et l’établissement » [Dans son commentaire du livre « Loum’atou l-I’tiqâd » page 62 de cette édition]
- Ibn ‘Outhaymîn (mouchabbih) a dit : « Si quelqu’un demande : quel est le sens de l’istiwâ chez eux ? [c’est à dire chez Ahlou s-sounnah wa l-jamâ’ah], alors son sens est l’élévation et l’établissement » [Dans son Charh ‘Aqîdah Al-Wâçitiyyah tome 1 p 375, édition Dâr Ibn Hazm]. Remarque : Devons-nous comprendre de ces propos que Al-Albâni n’est pas de Ahlou s-Sounnah selon Ibn ‘Outhaymîn ?
- Ibn ‘Outhaymîn (wahhabite) a dit : « Nous, nous connaissons le sens de l’istiwâ, nous y croyons et nous le confirmons, il s’agit du fait que Allâh soubhânahou wa ta’âlâ s’élève sur le trône, d’une élévation et d’un établissement digne de Lui, mais nous, nous ne connaissons pas le comment de cet istiwâ » [Enregistrement audio n°109 de la série : Fatâwâ Noûr ‘Ala d-Darb]
– Nous avons mentionné ici Ibn ‘Outhaymîn à titre d’exemple, mais il n’est pas le seul moujassim wahhabite à avoir attribué l’établissement à Allâh. Parmi eux :
- Ibn Bâz (wahhabite) a dit : « La signification de « ‘ala l-‘arch » c’est-à-dire au-dessus du trône, Il s’est certes élevé sur lui et s’est établi dessus » [Dans un enregistrement audio de la série « Noûr ‘ala d-Darb » et également mentionné sur son site internet officiel]
- Al-Fawzân (wahhabite) a dit : « Ainsi, l’istiwâ, son sens est, comme l’ont expliqué les salaf : l’élévation et l’établissement… » [Dans son livre Charh Loum’atou l-I’tiqâd]
- ‘Abdou l-Lâh ibn ‘Abdi r-Rahmân Al-Jibrîn (wahhabite) a dit : « Allâh ta’âlâ s’est lui même attribué d’être istawâ sur le trône dans sept passages du Qour-ân, et les savants ont expliqué l’istiwâ par […] l’établissement» [Sur son site internet officiel]
- ‘Abdou l-Lâh ibn ‘Abdi r-Rahmân Al-Jibrîn (wahhabite) a dit aussi : « La plupart d’entre eux [c’est-à-dire des gens de la sounnah] disent « istawâ ‘ala l-‘arch » c’est-à-dire qu’il s’est établi dessus » [Dans son livre intitulé At-Ta’lîqât Az-Zakiyyah ‘ala l-‘Aqîdati l-Wâsitiyyah]
- ‘Abdou r-Rahmân As-Sa’di, l’un des machaykh d’Ibn ‘Outhaymîn, a dit : « Et de même nous affirmons qu’Il s’est istawâ sur Son trône, d’un istiwâ digne de Lui, que cela soit expliqué par […] l’établissement ou la position assise » [Dans le livre intitulé Al-Ajwibatou s-sa’diyyah]
- Soulaymân Ar-Rouhayli (wahhabite) a dit que les salafs ont donné parmi les sens de l’istiwâ de Allâh , celui de l’établissement (istiqrâr) et qu’il est un devoir d’y croire [Dans un cours audio lors de son explication de l’ouvrage intitulé Charh Al-‘Aqîdah Al-Wâçitiyyah]
- Dans les dites traductions du Coran en langue française propagées en masse par le Royaume d’Arabie Saoudite, dans de nombreux pays, il y est dit : « Le Tout Miséricordeux s’est établi « istawâ » sur le trône » [Ouvrage intitulé « la traduction des sens du noble Coran en langue française – Impression financée personnellement par le Prince Al Walid ibn Talal ibn Abdul Aziz Al Saoud » ; de même dans l’ouvrage intitulé « le saint coran et la traduction en langue française de sens de ses versets – Révisé par la présidence générale des directions des recherches scientifiques islamiques, de l’Ifta, de la prédication et de l’orientation religieuse – Royaume d’Arabie Saoudite]. C’est ainsi que cette compréhension erronée a été propagée à grande échelle par l’Arabie Saoudite depuis plusieurs décennies, au point qu’il est rare de trouver une salle de prière, une mosquée ou une maison qui ne possèdent pas ces traductions falsifiées.
– Que font donc ces wahhabites de la règle énoncée par Al-Albâni : « Nous n’attribuons à Allâh que ce dont Il s’est Lui-même attribué » ? La rejettent-ils ? La considèrent-ils illégitime et injustifiée ? Qui est visé par « nous » dans la parole de Al-Albâni ? Pourquoi ne se contentent-ils pas des termes révélés ?
– Remarque : Les wahhabites aiment perturber les musulmans sur le sujet de l’istiwâ. C’est l’un des premiers sujets qu’ils abordent lorsqu’ils sont confronté à un sunnite. Cependant nous remarquons qu’ils se contredisent entre eux sur ce sujet, et qu’ils ont, au sein de leur secte, des croyances différentes et opposées. Certains comprennent l’istiwâ de Allâh dans le sens de la position assise, d’autres dans le sens de l’établissement, et nous voyons que Al-Albâni de son coté s’y oppose. Voir également à ce sujet : Ar-Râjihi et Fawzân (wahhabites) prétendent que Allâh est assis sur le trône.
Attention : Cette citation de Al-Albâni ne signifie pas que ce dernier avait une bonne croyance, ou qu’il s’est repenti de l’anthropomorphisme. Ici, sa parole est en conformité avec Ahlou s-Sounnah sur ce point bien précis, mais Al-Albâni s’est opposé à la croyance de vérité sur de nombreux autres sujets.
– Les savants de l’Islâm ont été unanimes sur le fait que l’istiwâ de Allâh n’est pas une position assise (jouloûss) ni un établissement (istiqrâr). Parmi eux :
- L’Imâm Aboû Hanîfah [Dans son livre Al-Wasiyyah]
- L’Imâm Al-Bâqillâni [Dans son livre Al-Insâf]
- L’Imâm Ibnou Foûrak [Dans son livre Mouchkilou l-Hadîth]
- L’Imâm ‘Abdou l-Lâh Al-Jouwayni (père de l’Imâm Al-Haramayn) [Dans son livre Kifâyatou l-Mou’taqad]
- Le Chaykh Ibn Battâl [Dans son commentaire du Sahîh Al-Boukhâri]
- L’Imâm Al-Bayhaqi [Dans son livre Al-I’tiqâd]
- L’Imâm Ach-Chîrâzi [Dans son livre Al-Ichârah]
- L’Imâm Al-Haramayn Al-Jouwayni [Dans son livre Al-Irchâd]
- L’Imâm Al-Moutawalli [Dans son livre Al-Ghounyah]
- L’Imâm Al-Ghazâli [Dans son livre Ihyâ-ou ‘Ouloûmi d-Dîn]
- Le Qâdî Ibn Rouchd Al-Jadd [Rapporté par Ibnou l-Hâjj Al-Mâliki]
- Le Chaykh Al-Lâmichi Al-Hanafi [Dans son livre At-Tamhîd li Qawâ’id At-Tahwîd]
- L’Imâm Ahmad Ar-Rifâ’i [Dans son livre Al-Bourhânou l-Mou-ayyad]
- L’Imâm Aboû Madyan [Dans son traité de croyance]
- L’Imâm Fakhrou d-Dîn Ar-Râzî
- L’Imâm Ibn ‘Abdi s-Salâm [Rapporté par Tâjou d-Dîn As-Soubki]
- L’Imâm Zaynou d-Dîn Ibnou l-Mounayyir [Dans son livre Tafsîr Mouchkilât Ahâdith youchkilou dhâhirouhâ]
- L’Imâm Ibnou Abî Jamrah [Dans son livre Bahjatou n-Noufoûs]
- Al-Qâdî Ibn Jamâ’ah
- Le Moufassir Al-Khâzin [Dans son Tafsîr]
- L’Imâm Abou Hayyân Al-Andalouçi [Dans son Tafsîr : An-Nahrou l-Mâdd]
- Le Hâfidh Waliyyou d-Dîn Al-‘Irâqi [Dans son livre Tarhou t-Tathrîb]
- Le Chaykh Ahmad Zarroûq Al-Fâçi [Dans son livre Charh ‘Aqîdati l-Ghazâli]
- L’Imâm Al-Qastallâni
- Chaykh Al-Islâm Zakariyyâ Al-Ansâri [Dans son livre Ihkâm ad-Dalâlah]
- Le Chaykh Moullâ ‘Alî Al-Qârî
- L’Imâm Al-Kawthari (qui rapporte l’unanimité) [Dans son livre Maqâlâtou l-Kawthari]
- Le Chaykh Al-‘Azzâmi [Dans son livre Fourqân al-Qour-ân]
- Le Chaykh Ibn ‘Âchoûr [Dans son tafsîr]
- Le Chaykh Mehmed Zâhid Kotku [Dans son livre Ehl-i Sünnet Akaidi]
- Le Hâfidh Al-Harari [Dans son livre As-Sirât al-Moustaqîm]
- et de nombreux autres savants.
Il n’est donc pas permis de traduire le verset {الرَّحْمَنُ عَلَى الْعَرْشِ اسْتَوَى} (Ar-Rahmânou ‘ala l-’archi stawâ) et ceux qui sont similaires par le fait que Allâh serait établi ou assis sur le trône car cette explication est contraire au tawhîd (l’unicité de Allâh).
– De nombreux savants ont proposé l’interprétation (ta-wîl) du terme “istawâ” par la domination par la toute-puissance. Parmi eux :
- Le Loughawi ‘Abdou l-Lâh Ibnou Yahyâ Ibnou l-Moubârak
- L’Imâm Az-Zajjâj [Dans son livre Ma’âni Al-Qour-ân] et [Rapporté par An-Naçafi]
- L’Imâm Aboû Mansoûr Al-Mâtourîdi
- L’Imâm At-Tabarâni [Dans son Tafsîr]
- L’Imâm Aboû Bakr Ahmad Ar-Râzi Al-Jassâs Al-Hanafi
- L’Imâm Abou l-Layth As-Samarqandi
- L’Imâm Ibnou Foûrak [Dans son livre Mouchkilou l-Hadîth]
- L’Imâm Aboû Mansoûr Mouhammad Ibnou l-Haçan Ibnou Abî Ayyoûb Al-Ayyoûbi An-Nayçâboûri
- L’Imâm ‘Abdou l-Lâh Al-Jouwayni [père de l’Imâm Al-Haramayn]
- Le Moufassir Abou l-Haçan ‘Ali Ibn Mouhammad Al-Mâwardi
- Le Moufassir Al-Wâhidi [Rapporté par Ibn Rouch Al-Jadd]
- L’Imâm Abou Is-hâq Ach-Chîrâzi
- Le Moufassir Ad-Damghâni Al-Hanafi
- L’Imâm Al-Moutawalli [Dans son livre Al-Ghounyah]
- L’Imâm Al-Haramayn Al-Jouwayni [Dans son livre Louma’ al-Adillah]
- Le Loughawi Ar-Râghib Al-Asbahâni
- L’Imâm Al-Ghazâli
- L’Imâm An-Naçafi (508 H.)
- L’Imâm Abou n-Nasr Al-Qouchayri
- Le Qâdî Ibnou Rouchd Al-Jadd [Rapporté par Ibnou l-Hâjj Al-Mâliki]
- Al-Allâmah Al-Lâmichi Al-Hanafi
- Le Moufassir Ibnou ‘Atiyyah Al-Andalouçi
- L’Imâm Fakhrou d-Dîn Ar-Râzi
- Le Chaykh Ismâ’îl Ibnou Ibrâhîm Ach-Chaybâni Al-Hanafi
- Le Chaykh Sayfou d-Dîn Al-Âmidi
- Le Chaykh Ibnou l-Hâjib Al-Mâliki
- L’Imâm Al-‘Îzz Ibnou ‘Abdi s-Salâm
- L’Imâm Al-Qourtoubi
- Le Chaykh Chihâbou d-Dîn Al-Qarâfi
- Le Moufassir An-Naçafi [Dans son Tafsîr]
- Le Moufassir Al-Baydâwi
- Le Qâdî Badrou d-Dîn Ibnou l-Jamâ’ah
- Le Qâdî ‘Abdou r-Rahmân Al-Îji
- L’Imâm Taqiyyou d-Dîn As-Soubki
- Le Chaykh Al-Yâfi’i
- Le Qâdî Ibnou s-Sirâj Al-Hanafi
- Le Qâdî Tâjou d-Dîn As-Soubki
- Le Chaykh ‘Izzou d-Dîn Ibn Jamâ’ah [Dans son livre Darajou l-Ma’âlî]
- Le Loughawi Fayroûzâbâdi [Dans son livre Basâ-irou dhawi t-Tamyîz]
- L’Imâm As-Souyoûti
- L’Imâm Al-Qastallâni
- Chaykh Al-Islâm Zakariyyâ Al-Ansâri [Dans son livre Ihkâmou d-Dalâlah]
- Le Chaykh Moullâ ‘Ali Al-Qâri
- Le Moufassir Ismâ’îl Haqqi Al-Hanafi
- Le Hâfidh Mourtadâ Az-Zabîdi
- Le Chaykh Mahmoûd As-Soubki Al-Azhari [Dans son livre It-hâfou l-Kâ-inat]
- Le Chaykh Az-Zourqâni Al-Mâliki
- L’Imâm Al-Kawthari [Dans son livre Maqâlâtou l-Kawthari]
- Le Hâfidh ‘Abdou l-Lâh Al-Harari [Dans son livre As-Sirâtou l-Moustaqîm]
- et de nombreux autres savants.
– Retrouvez d’autres paroles de savants concernant l’istiwâ de Allâh : ici.
– Concernant le tafsîr de « istawâ » par l’élévation, ce qui est valable c’est de l’expliquer par l’élévation du mérite. Quant à l’élévation par l’endroit, ceci est impossible au sujet de Allâh tout comme l’a expliqué Chaykhou l-Islâm Zakariyyâ Al-Ansâri [Dans son livre « Ihkâmou d-Dalâlah »]
– Ceci étant dit, il est regrettable de voir dans les ouvrages de certaines personnes se revendiquant de la voie sunnite, des traductions contredisant l’unanimité des savants de l’Islâm. Comme c’est le cas de la – dite – traduction du Coran de Abdallah Penot, dans laquelle ce dernier se permet d’expliquer l’istiwâ de Allâh dans le sens de l’établissement et même de parler « d’action de s’assoir » (wa l-‘iyâdhou bi l-Lâh), tout en attribuant ces paroles laides à l’Imâm Mâlik (رحمه الله). Il est également regrettable de voir des gens se revendiquant du sunnisme faire la promotion de cet ouvrage qui contient de nombreux égarements.
– Article à voir : Ibn ‘Outhaymîn critique la fiabilité d’Al-Albâni dans le hadîth (wahhabites).
Août 15
Le Chaykh Ahmad Zarroûq explique l’istiwâ de Allâh sur le trône
Sujet : Allâh n’est pas établi sur le trône
Dans son livre « Charh ‘Aqîdati l-Ghazâli » le Chaykh Ahmad Zarroûq Al-Fâçi a dit au sujet de Allâh :
« استواء منزهاً عن المماسة والاستقرار والتمكن والحلول والانتقال : يعني لأن ذلك كله عليه محال، إذ هو من صفات المحدثات، وتعالى ربنا عن سمات الحدوث. هذا معنى ما أشار إليه مالك رحمه الله تعالى بقوله: والكيف غير معقول. وفي بعض الروايات: والكيفية مجهولة، ولا يصح لأن المجهولة يمكن تعلقها، وغير المعقول لا يتصور فهمه، وهو المراد هنا»
« L’ istiwâ [de Allâh est] exempt du contact, de l’établissement, du fait d’être dans un endroit, d’être incarné ou d’être en mouvement. » Car tout cela est impossible à Son sujet car cela fait partie des attributs de ce qui entre en existence et Allâh est totalement exempt de ce qui entre en existence, et c’est cela le sens indiqué par l’Imâm Mâlik par sa parole « al-kayfou ghayrou ma’qoûl » [le comment au sujet de Allâh est inconcevable]. Et selon une version : « al-kayfiyyatou majhoûlah » mais cela n’est pas valable, car ce qui est ignoré il est possible qu’il soit concerné par le comment. Ce qui est inconcevable on ne peux pas le confirmer [à Allâh] et c’est cela le sens voulu ici. »
Informations utiles :
– Al-‘Allâmah (l’illustre savant), Az-Zâhid (l’ascète), Al-Faqîh (spécialiste de la jurisprudence), Al-Mouhaddith (spécialiste de la science du hadîth), le Chaykh Abou l-Fadl Chihâbou d-Dîn Ahmad Zarroûq Al-Fâçi Al-Barnouçi Al-Mâliki est né en 846 dans la région située entre Taza et Fès (Maroc) et il est décédé en 899 à Misrata (Lybie). Au cours de sa vie, il s’installa en Egypte et enseigna la science de la religion à l’Université Al-Azhar et devint une référence notamment dans le fiqh Malikite. On compte de parmi ses enseignants les plus célèbres : le Chaykh ‘Abdou r-Rahmân Ath-Tha’âlibi et le Hâfidh As-Sakhâwi. Sa tombe fût détruite en 2012 par les extrémistes wahhabites.
– Ici le Chaykh Ahmad Zarroûq approuve et commente une citation de l’Imâm Al-Ghazâli au sujet de l’istiwâ de Allâh sur le trône, dans laquelle il a dit : « Et Allâh est « istawâ ‘ala l-‘Arch » (le Trône), tel qu’Il l’a révélé et avec le sens qu’Il a voulu, d’un « istiwâ » exempt du contact, de l’établissement, du fait d’être dans un endroit, d’être incarné ou d’être en mouvement. Il n’est pas porté par le Trône, au contraire, le Trône est porté grâce à Sa puissance et Sa grâce. » [Ihyâ-ou ‘Ouloumi d-Dîn]
– Le Chaykh Ahmad Zarroûq confirme ici qu’il est impossible au sujet de Allâh : le contact, l’établissement, le fait d’être dans un endroit, le fait d’être incarné et le fait d’être en mouvement car tout ceci fait parti des attributs des créatures, des choses entrées en existence.
– Ensuite il explique que cela est conforme à la parole de l’Imâm Mâlik au sujet de l’istiwâ de Allâh, lorsqu’il a dit : « le comment n’est pas concevable »(al-kayf ghayrou ma’qoûl), c’est-à-dire qu’il s’agit là d’un istiwâ sans comment, c’est-à-dire sans caractéristique physique, un istiwâ qui n’implique pas la localisation dans un endroit, ni contact, ni établissement ni aucune autre caractéristique des créatures.
– Le Chaykh Ahmad Zarroûq explique également que la version contenant les termes « al-kayfiyyatou majhoûlah » n’est pas authentique, car elle signifierait que le comment est inconnu. Cette parole impliquerait donc qu’il existe un comment mais que celui-ci serait ignoré, alors que l’Imâm Mâlik a justement voulu expliquer qu’il n’y a pas de comment.
– Ainsi, la version propagée par les moujassimah (corporalistes), selon laquelle Mâlik aurait dit « le comment est ignoré » (al-kayfou majhoûl), cette version n’est pas vraie ; elle n’a été validée d’aucun des Salaf ; elle n’a pas été confirmée comme étant la parole de Mâlik ni de personne d’autre parmi les Imâm. L’Imâm Mâlik n’a pas dit « le comment est ignoré » (al-kayfou majhoûl). Cette version n’a aucune chaîne de transmission sur laquelle on puisse se baser et elle n’est pas conforme au tawhîd. En effet, le fait de dire que le comment est ignoré, cela insinue que Allâh aurait des attributs qui ont un comment (des caractéristiques des créatures), mais que nous ne saurions pas par lesquelles de ces caractéristiques Il serait attribué; et cela contredit le tawhîd. Cependant certains savants ont cité cette version dans leurs ouvrages en expliquant “al-kayf” par “al-haqîqah” c’est-à-dire Sa réalité, ainsi ils comprennent de cette expression que nul ne connaît la réalité de Allâh si ce n’est Allâh Lui-même.
– Le comment (al-kayf) : c’est ce par quoi on décrit les créatures, c’est-à-dire les dimensions, le début, la fin, la couleur, l’endroit, la direction, la forme, la position assise, la proximité, le mouvement, le déplacement, le changement et tout ce qui fait partie des attributs des créatures. Allâh est exempt de tout cela.
– L’Imâm Mâlik a clairement dit que le comment au sujet de l’istiwâ de Allâh est inconcevable, c’est-à-dire que c’est un istiwâ sans comment (bilâ kayf). En effet, l’Imâm Mâlik n’a pas accepté que l’on demande « comment ? » au sujet de l’istiwâ de Allâh. Ceci nous confirme donc que l’istiwâ de Allâh n’est pas une position assise, ni un établissement, ni une installation, ni une élévation spatiale ni aucun autres sens qui font partie des attributs des créatures et qui sont concerné par le « comment » [kayf].
– L’Imâm Mâlik a dit également : « l’istiwâ n’est pas inconnu » (al-istiwâ ghayrou majhoûl) c’est-à-dire que l’istiwâ est connu car il est rapporté dans le Qour-ân, puis il a dit : « le comment n’est pas concevable »(al-kayf minhou ghayrou ma’qoûl) c’est-à-dire que le comment est exclu, impossible à Son sujet, à savoir que l’istiwâ dans le sens du comment, c’est-à-dire de l’attitude comme la position assise, n’est pas concevable : la raison ne l’accepte pas puisqu’il fait partie des caractéristiques des créatures. En effet, la position assise n’est valable que pour un être qui a des membres, c’est-à-dire un postérieur et des genoux, gloire à Allâh Qui est exempté de tout cela.
– Une autre version authentique proche de celle-ci est rapportée de Mâlik avec les termes (wa kayfa ‘anhou marfoû’) c’est-à-dire : « Dire “comment” est exclu à Son sujet ».
– Le Hâfidh Az-Zabîdi a dit : « Ibnou l-Labân a dit dans l’explication de la parole de Mâlik : sa parole « Kayf ghayrou ma’qoûl » (le comment est inconcevable) : c’est-à-dire que le kayf (comment) fait parti des caractéristiques de ce qui entre en existence, et tout ce qui fait parti des attributs des choses entrées en existence, le fait de les attribuer à Allâh contredit la raison, de ce fait cela est catégoriquement renié pour Allâh ta’âlâ. Quant à sa parole : « wa l-Istiwâ ghayrou majhoûl » (l’istiwâ n’est pas inconnu) c’est-à-dire que son sens est connu par les spécialistes de la langue Arabe, et sa parole « wa l-îmânou bihi» (et y croire) c’est-à-dire selon ce qui est digne de Lui ta’âlâ, « wâjib» (est un devoir) car cela fait parti de la foi en Allâh et en Ses livres, « wa s-sou-âlou ‘anhou bid’ah» (poser la question à ce sujet est une innovation) c’est-à-dire une nouveauté car les compagnons connaissaient son sens qui est digne d’être attribué à Allâh du point du vue de la langue, ainsi ils n’ont pas été amené à poser cette question» [It-hâfou s-Sâdati l-Mouttaqîn].
– Au sujet de la parole « fauteur d’innovation » [صاحب بدعة] adressé par l’Imâm Mâlik à cet homme qui lui avait demandé « comment est l’istiwâ de Allâh », le Chaykh Al-Qoudâ’i Al-’Azzâmi Al-Azhari explique en disant : « Parce que sa question sur le comment de l’istiwâ indique qu’il a compris l’istiwâ selon son sens apparent, physique, qui relève de l’emprise d’un corps sur un autre et de son établissement dessus, et qu’il n’a fait que douter sur le comment de cet établissement. Il a donc demandé à son sujet. Et c’est exactement cela l’assimilation (tachbîh) que l’Imâm Mâlik a pointé comme étant une innovation (bid’ah)» [Dans son livre «Fourqânou l-Qour-ân»]
– Ce qui confirme davantage la position de l’Imâm Mâlik, c’est ce que rapporte l’Imâm Al-Bayhaqi qui a dit : « [Les imâms] Al-Awzâ’i, Mâlik, Soufyân Ath-Thawri et Al-Layth Ibn Sa’d ont été questionné au sujet de ces hadîth (les hadîth moutachâbih – équivoques -), alors ils ont dit : Citez les comme ils sont parvenus, sans attribuer de comment (bilâ kayfiyyah) » [Dans son livre “Al-I’tiqâd”].
– De même l’Imâm Mâlik considérait le verset de l’istiwâ de parmi les moutachâbihât (textes équivoques). En effet, l’Imâm Aboû Mansoûr Al-Baghdâdi a dit : « Certains d’entre eux [c’est-à-dire les savants] ont dit que le verset de l’istiwâ est moutachâbih (équivoque), et ceci est l’avis de Mâlik Ibn Anas, des Fouqahâ de Médine et de Al-Asma’i » [Dans son livre Ousoûlou d-Dîn].
– La parole de l’Imâm Mâlik rejetant le « comment » au sujet de l’istiwâ de Allâh est rapportée avec une chaîne de transmission authentique. Elle a également été citée par :
– Voici le manuscrit du livre Al-I’tiqâd de l’Imâm Al-Bayhaqi dans laquelle est présente la parole de l’Imâm Mâlik :
– Remarque importante : il y a une grande différence entre :
– Certains leaders de la mouvance sectaire wahhabite ont même prétendu textuellement que Allâh serait assis sur le trône. Article à consulter à ce sujet : Ar-Râjihi et Fawzân (wahhabites) prétendent que Allâh est assis sur le trône.
– Les wahhabites ont hérité cette croyance abjecte d’Ibn Taymiyah (moujassim) qui a également prétendu que Allâh serait assis. Article à consulter à ce sujet : L’Imam Abou Hayyan Al-Andalouçi dénonce l’égarement de Ibn Taymiyah.
– Les savants de l’Islâm ont été unanimes sur le fait que l’istiwâ de Allâh n’est pas une position assise (jouloûss) ni un établissement (istiqrâr). Parmi eux :
Il n’est donc pas permis de traduire le verset {الرَّحْمَنُ عَلَى الْعَرْشِ اسْتَوَى} (Ar-Rahmânou ‘ala l-’archi stawâ) et ceux qui sont similaires par le fait que Allâh serait établi sur le trône car cette explication est contraire au tawhîd (l’unicité de Allâh).
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